Il n’était pas là... La rouquine avait beau regarder partout, il n’y avait aucune trace de l’élusif blond. A moins qu’il ne se trouvait dans une alcôve avec une autre fille, et dans ce cas-là, il valait peut-être mieux qu’elle ne voit rien... Il fallait donc se faire une raison et accepter la vérité, même si ça faisait mal. Les yeux perdus, un verre contenant une boisson fumante d’un vert acide peu rassurant qu’elle avait pris au hasard, Calypso restait donc plantée devant le buffet, toute seule. Elle qui s’était faite une telle joie de cette soirée et de ce bal, c’était en train de se transformer en cauchemar. Elle n’avait qu’une envie à présent, c’était d’aller se réfugier dans son lit et oublier cette soirée. Mais d’abord, la Serdaigle avait bien envie d’aller trouver son cadeau. Elle avait eu un mal fou à trouver quelque chose pour l’élève qui lui avait été désigné mais le principe lui avait plu. Elle avait été contente après de donner à Winky son paquet. Et cela voulait dire aussi qu’il y avait un élève dans l’école – peut-être même quelqu’un qu’elle ne connaissait pas du tout – qui avait tiré son nom et avait pensé à un cadeau pour elle. Et la petite fille curieuse qu’elle était voulait absolument savoir ce que c’était.

Décidée, elle but son verre d’un coup sec, agréablement surprise malgré tout par le rafraîchissant goût fruité, avant de presque s’étouffer quand quelqu’un la bouscula. Se retournant, l’aiglonne s’aperçut qu’elle n’était pas la seule et que c’était à cause du tumulte que provoquait un couple de garçons. Des deux, elle ne reconnaissait que le préfet déchu, Isaac Deniel, mais vu leurs états, ils avaient déjà fait la fête ailleurs... Bien éméchés, ils couraient partout et s’embrassaient à pleine bouche, avant de finalement brandir une bouteille enflammée. Les yeux écarquillés, Calypso eut soudain très peur de la suite des évènements. Ils n’allaient quand même pas mettre le feu à la salle... Surtout que le Serpentard s’apprêtait à jeter son arme dans le sapin ! Alors qu’elle n’avait pas encore récupéré son cadeau ! Cependant, ironiquement, le salut de son présent vint de la Carrow qui enraya l’attentat, corrigea vite fait les trouble-fêtes et les expédia en-dehors de la Salle de Bal sous une forme porcine qui fit grimacer la rousse. Même s’ils l’avaient un peu cherché, ils ne méritaient tout de même pas ça...

Se frayant un chemin parmi tous les élèves tout en évitant stratégiquement de rencontrer le chemin de la professeur d’EdM, Calypso se dirigea vers le sapin porteur de boules numérotés pour le jeu et constata une fois devant lui que ce n’était pas tout. Il y avait aussi d’autres cadeaux ! Un tas de paquets étaient disposés par terre, répartis par couleurs, bien que certains avaient été dérangés. Ce n’était donc pas bien compliqué de trouver le sien, il restait juste à trouver son nom.

- Et c’est parti...

Enjambant les divers paquets, Calypso fila vers la zone bleue. Puis, soulevant précautionneusement sa robe qu’elle n’avait pas envie d’abîmer, la petite rouquine s’accroupit et entreprit la longue tâche de trouver le paquet qui lui était désigné.



[HJ : ligne 2 ? ]

Malcolm la complimenta sur son équilibre et elle sourit:

"Merci ! J'ai l'impression que c'est plus facile que ce que je m'imaginais !"

Cela lui rappelait ses premières séances de natation avec Lavande. Finalement elle y avait prit goût rapidement et elle était devenue bonne assez rapidement. Le patinage ne devrait pas lui poser davantage de problèmes.

Il lui proposa de la tracter et elle acquiesçam mais leur petite ballade fut rapidement avortée alors que les deux zouaves se jetaient sur la piste.

Les voyant arriver vers eux, Malcolm la repoussa pour essayer de la préserver mais il ne réussit qu'à les faire tomber tous les deux. Par un heureux hasard, Lynn ne vit pas les fesses du petit aiglon, et d'ailleurs, personne ne sembla le remarquer.

Lynn sourit en se frottant le coude:

"Ca va, j'ai juste... un peu froid !" Dit-elle en tirant un peu sa jupe. "C'est gentil d'avoir essayé ! Et toi ca va ?"

Elle se releva sans trop de difficultés et lui tendit la main pour qu'il en fasse autant. Voyant qu'il semblait un peu ébranlé par tout ça elle lui ébouriffa les cheveux avec un sourire:

"T'en fais pas, Malcolm, c'est rien ! C'est pas ta faute ! Viens, on patinera une autre fois, allons danser, ca m'a l'air moins dangereux !"

[Boule numéro 6 ?]

Mais comment en étaient-ils arrivés là ? Ou plutôt, comment en étaient-il revenus à ce point ? Pas que Nils se plaigne de quoi que ce soit de sa situation, mais bien malin celui qui cinq minutes plus tôt aurait été capable de prédire que les deux tourtereaux, malgré les péripéties de la soirée et les torrents de larmes, finiraient par se retrouver aussi vite et, en un sens, à donner enfin à ce rendez-vous sa conclusion logique. Merci Kaelir, au passage. Mais merci aussi à l'étonnante présence d'esprit de Nils, non mais. Les deux vilains étaient en fuite, Ciel était à peu près réparé, Léonie calmée, et June, bien qu'elle pleurât encore un peu – bah, ça lui passerait – était à présent dans ses bras, à lui rendre avec passion le baiser qu'il avait eu l'audace de lui offrir. Bien rattrapé le blondinet, pour une fois. S'il avait assumé son arrogance, il aurait balayé la foule du regard et affiché sa plus hautaine fierté à ceux dont il savait qu'ils courtisaient également la jolie blonde, Edwin en tête. Pan dans les dents.

Mais non, il ne le fit. Il n'y pensa même pas. La seule chose à laquelle il pensait était le fait que sa cavalière était de retour, et qu'ils s'embrassaient tendrement sous l'alcôve de glace dans laquelle ils étaient plus ou moins à l'abri des regards. C'était maladroit comme un baiser d'adolescent, mais beau et agréable comme un premier baiser. La main de June qui courait dans ses cheveux le poussait à s'enhardir et à prendre confiance en lui. Il ne savait pas la blonde aussi passionnée. Voilà encore un trait de sa personnalité qu'il découvrait ce soir là. Ça, plus le fait qu'elle avait le crochet du droit très affuté. June était bien plus que la charmante petite préfète de Poufsouffle que tout le monde connaissait... et ça n'était pas pour déplaire à Nils.

Quand leurs lèvres finirent par se désunir, il esquissa un sourire qui contrastait avec le visage de June, toujours marqué par les larmes. Tout ce qu'elle trouva à faire à cet instant si précieux fut de le remercier, et de s'excuser. Le remercier de quoi ? De l'avoir laissée en plan pour courir après deux gamins bourrés ? S'excuser de quoi ? D'avoir eu un coup de sang à la fois compréhensible, salvateur, voire très amusant ? Décidément, il n'y avait pas que Nils qui n'était pas très doué pour s'exprimer, ce soir... À son grand désespoir, elle se blottit dans le creux de son cou, l'empêchant par conséquent de garder ses yeux plongés dans les siens. C'est donc sans la regarder qu'il lui répondit :

« Bah... c'est surtout la faute des deux abrutis... Pour une fois, j'espère que la Carrow va leur tomber dessus et qu'ils s'en souviendront. »

Oui, ça, c'était très méchant, et pas très malin. Nils n'en pensait d'ailleurs pas un mot, et seul sa colère et sa volonté de calmer la rancœur de June le poussaient à s'exprimer de la sorte. Il ne souhaitait à personne de se faire humilier par les Carrow comme William avait pu l'être sous ses yeux. D'autant plus qu'en l'occurrence, s'agissant de deux garçons de moins de 15 ans, s'être fait frapper en public par une fille était une punition amplement suffisante.

« Et puis au moins, si on se revoit, je saurai qu'il faut que je fasse gaffe à ce que je dis ! »

Tiens, il avait dit « si on se revoit ». Il n'y avait pas pris garde. Et maintenant qu'il l'avait dit, il n'avait aucune idée de comment la préfète allait pouvoir l'interpréter. Cela suffisait-il à lui faire comprendre qu'il mourrait d'envie de la revoir ? Ou bien s'était-il encore planté dans les grandes largeurs ? Il était absolument sûr de ce qu'il voulait, il voulait que ce moment avec sa cavalière – sa... petite amie ? - se reproduise, encore et encore, après les vacances de Noël. Mais, elle ? Et n'y avait-il pas de moyen plus élégant de lui exprimer son désir que de simplement l'évoquer au détour d'une phrase anodine qui parlait avant tout du danger représenté par son poing ?

À cet instant, Nils eut la sensation qu'il était censé faire quelque chose, proposer une activité, apporter un verre de quelque chose à June, n'importe quoi. Une petite voix lui soufflait qu'il n'était pas censé rester planté là, le regard dans le vide. Mais il était tellement bien qu'il aurait volontiers passé le reste de la soirée comme cela, la jolie blonde blottie contre lui, sans rien faire... Parler, éventuellement, mais ça n'était même pas obligatoire...

C'est fou le nombre de questions qui traversent l'esprit d'un adolescent de 16 ans dans les secondes qui suivent son premier baiser.

[Numéro 10 ?]

[HJ : désolée du retard...
Pour les bonbons, j'ai compté qu'il y avait une chance sur 10 que Page tombe sur un sale goût et j'ai tiré aux dés pour savoir si elle tombait sur un bonbon pourri... J'ai donc vraiment fait jouer le hasard, et le résultat est dans le RP ]

Le sourire de la rouquine ne faiblit pas malgré les sarcasmes de McLane. Aurait-elle encore été en première ou deuxième année qu'elle aurait sans doute été touchée par les mesquineries de la blonde. Mais à présent, la guerre ouverte que les deux élèves se menaient avait pris sa vitesse de croisière, et ce n'était certainement pas quelques mots qui allaient mettre la rouquine KO.
Page s'apprêtait à répondre sur le même ton lorsqu'un lionceau se glissa dans la conversation, visiblement inconscient de la dangerosité de la situation. Evidemment, c'était un première année. il ne pouvait pas deviner qu'en adressant la parole à Cudacier il risquait déjà gros, mais qu'en s'interposant entre les deux ennemies, il était en train de s'asseoir sur une caisse de dynamite. Car on ne savait jamais comment terminaient les altercations entre la verte et la rouge. Souvent mal de toutes façons. Aussi Page regarda le gosse avec des yeux ronds discuter comme si de rien n'était avec la blondasse en chef. Précieuse ne fit pas grand cas de son intervention et l'utilisa juste pour le dépouiller.

- Tu te fourres le doigt dans l'oeil Cudacier, à force de regarder ton ptit nombril. J'ai pas piégé qu'le tien, tu mérites pas tant d'attention... Pis à la base, j'ai même rien piégé du tout, t'imagines bien qu'une sale sang de bourbe comme moi saurait pas fiche un si beau sortilège sur le paquet... d'mande plutôt à tes affreux nouveaux potes, termina la rouquine en faisant un signe de la tête vers Carrow femelle qui était en train de se diriger vers les deux trouble fête.

Et puis McLane senior se lança dans une pathétique démonstration de courage, piochant dans les bonbons de Linder... Page haussa les épaules. Il n'y avait rien de bien glorieux à tenter le coup, les mains de Linder n'étaient pas noires de suie. La troisième année se rapprocha de sa némésis et pointa un doigt accusateur et sali par la poussière noire de son propre cadeau vers le menton de la vipère.

- Tu parles d'un courage. Encore, t'aurais pioché dans le tien, de cadeau, j'dis pas. Mais là, c'est facile. Alors OK, je joue. Et tu vas voir que moi, j'tombe pas dans la facilité. Pauv' fille.

Joignant le geste à la parole, Page plongea la main dans le sachet de bonbons du pauvre première année qui était en train de se voir pillé pour une simple querelle d'ego, qu'on pourrait sans aucun doute très prochainement qualifier de millénaire. La rouquine en ressortit trois dragées surprises et, sans quitter du regard la blondasse, les glissa dans sa bouche. Elle n'eut pas le temps de réaliser quel goût elles avaient que de nouveaux éclats de voix détournaient l'attention de tout le monde en direction de l'alcôve dans laquelle s'étaient planqués les deux zouaves : Carrow réglait le problème de manière musclée, et Page eut presque de la peine pour les infortunés porcinets qui, finalement, avaient osé (certes stupidement) dire fuck à la soirée et mettre un peu d'animation. Et tandis qu'elle les suivait des yeux, un délicat goût de vanille se répandait sur sa langue, mêlé à une saveur de fruit exotique et... hhhhhh ! Chaud chaud chaud ! La rouquine cligna des yeux plusieurs fois, sentant les larmes monter et sa gorge s'enflammer, l'empêchant même d'apprécier la tête que tirait Précieuse en entendant la sentence de l'enseignante d'Etude des Moldus. La diversion offerte par les deux olibrius permit à Page de retrouver une certaine contenance avant que Cudacier ne pose à nouveau son regard sur elle. Il était hors de question que ce foutu bonbec au piment gobelin lui fasse perdre la face. Un sourire forcé vint illuminer son visage qui avait un peu rougi - mais qui sait, avec la lumière tamisée, peut-être la blondasse ne le remarquerait-elle pas - et la lionçonne finit par déglutir, faisant descendre la dragée de feu dans sa gorge en serrant les poings pour ne rien laisser paraître. Elle observa une courte pause pour laisser à sa langue le temps de revenir à la vie et apostropha son ennemie :

- Satisfaite, Cudacier ? Voilà c'que c'est, l'courage et l'goût du défi, pas ta ptite tentative à deux noises ! Allez, r'tourne avec tes pitoyables potes va, j'ai bien assez vu ta tête comme ça.

L'insolence avait ses limites. Là, il lui fallait, et rapidement, une quelconque boisson glacée. Page tourna des talons sans attendre la réponse de la blonde, objectif, le buffet !

[HJ : Prépré, si tu veux réagir, ne t'en prive pas, tu peux encore la catcher, mais je t'offre une porte de sortie pour retourner tranquille avec Theo ]

[ C’est pas génial mais j’ai du mal à suivre, désolée ]

Alors que Page s’en allait pour défier l’aînée McLane, le regard de Revan se posa sur bébé-McLane qui jetait à l’ancienne préfète un regard dédaigneux avant de s’adresser à son cavalier sur le même air hautain. La brunette attendit que la Serpentard promène ses yeux vers elle et Cherry et lui adressa un grand signe de main très ironiquement amical, histoire de lui faire comprendre que les bloody ladies se moquaient bien des blondasses dans son genre. Non mais. Non loin d’elle, Précieuse répondait à l’attaque de la rouquine par de grands airs de fausse pitié maniérée qui manquèrent de retourner l’estomac de la gosse. Et lorsqu’un jeune Gryffondor la provoqua, McLane osa même goûter aux dragées qui venaient de lui péter à la tête ! Revan haussa un sourcil, surprise par cet accès de courage, et s’avança pour prendre place aux côtés de Page. Bon, sa présence ne servirait pas à grand-chose, mais on ne savait jamais quel coup fourré cudacier pouvait faire. La fillette fit alors remarquer, en désignant Nott du menton :

-Il a l’air de s’faire chier, ton jules. Fais gaffe, y va s’barrer avec une autre garce que toi… L’air con quand même, une McLane qui s’fait abandonner par son cavalier, et devant sa p’tite sœur en plus.

Elle ne put s’empêcher de sourire. Cudacier faisait la fière, mais même son cavalier préférait la compagnie de quelqu’un d’autre qu’elle… En tout cas, son aînée rouquine s’exécuta la tête haute, fourrant trois bonbons dans sa bouche. Ce fut le moment que choisit la Carrow pour se lancer en direction des deux guignols et leur filer une correction. Du coin de l’œil, la gamine observa Deniel et Apo se faire transformer en cochons, ce qui lui tira une grimace dégoûtée. Saleté de mangemort. Mais elle reporta vite son attention sur les deux apprenties sorcière qui s’affrontaient verbalement : apparemment, Page souffrait. Elle devait pas être bien tombée. La visage teinté de rouge, elle ne dit pourtant pas un mot et avala sans broncher ses dragées, avant de balancer à McLane une phrase assassine et de s’en aller en direction du buffet, sans doute pour se rincer la gorge. Revan adressa à la blondasse une immense sourire plein de moquerie puis se retourna vers Cherry.

-Deniel a fait perdre des points à Serpentard, il remonte dans mon estime d’un coup…


[ Boule numéro 21 ? ]

Qui ne pouvait pas se tordre de rire lorsqu’il y avait des gens complètement bourrés qui arrivaiet à l’improviste lors d’un merveilleux bal de Noël ? Aucune idée, mais Zézette, elle, affichait un sourire resplendissant, en fait ce qui l’amusait tant c’était le fait que Carrow et ben… elle ne serait pas très contente. Et tout ce qui faisait chier Madame Carrow ne pouvait que faire sourire la Capitaine de Quidditch. Simple question de logique en fait. Il est vrai que la rousse ne pouvait pas envier l’état dans lequel June se trouvait, c’était pas cool pour elle. Mais après tout, les deux là, ce n’était que de simples gamins, pas de quoi s’inquiéter. Puis c’était rigolo quoi, il fallait profiter de sa jeunesse ainsi, c’était très bien. Ouais, limite Zélie aurait voulu dire un grand bravo aux deux garçons, parce qu’ils faisaient bien chier la Carrow.
La sixième année allait se retourner pour le dire à son cavalier, quand elle remarqua que celui-ci n’était plus à sa place. Oh. Disparu. Droite. Gauche. C’est alors qu’elle vit Kaelir en train de déposer une coupe de champagne près de June. Pauvre Préfète. Elle semblait vraiment anéantie. Mais pourquoi exactement ? Zélie prit un autre toast et l’avala directement. Elle regarda alors le Poufsouffle se diriger vers Nils Sullivan pour lui dire je ne sais trop quoi. Ouais. C’était une bonne action ce qu’il venait de faire, mais le moral de June n’allait pas repartir comme ça, genre tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Quand Kael revint près de Zézette et dit qu’il espérait que les deux mecs ne causeraient plus d’ennuis. La rouquine esquissa d’un petit sourire, n’osant pas dire que c’était parfait leur acte d’élève bourré. D’ailleurs, c’est à cet instant là qu’elle entendit Carrow parler. Elle tapa alors doucement sur l’épaule de son cavalier pour lui montrer du doigt la professeur qui semblait en colère.

« J’trouve ça pas mal ce qu’ils ont fait. Regarde, elle à l’air hors d’elle. C’est extra ! »

La Française pouffa doucement de rire. Sûr, un peu moins lorsqu’elle entendit le sort lancé par le boudin vers le Gryffondor et le Serpentard. Ceux-ci venaient tout juste d’être expulsés de la Grande Salle. Dommage. Il y aurait eu un peu d’action au moins. Les pauvres. Zélie se promit de les remercier pour ces actes de bravoure dès qu’elle les croiserait dans les couloirs. Après tout, ils le méritaient bien.
La Serdaigle tourna alors le regard vers son cavalier, et ne s’arrêta pas de sourire. Elle ne savait pas danser. C’était un fait irrévocable. Mais ce n’était pas du tout une raison pour ne pas s’amuser. Elle tendit alors sa main vers le Poufsouffle.

« Si tu me guides, j’veux bien. Parce que j’suis trop nulle. »

La Bleue et bronze prit son cavalier par la main. Oui, elle n’avait pas l’habitude d’attendre les autres et elle trouvait la galanterie complètement hypocrite. Donc quelque part, elle aimait bien faire les choses par soi-même. Elle mena alors le blond sur la piste de danse, posa une main sur son épaule, et garda l’autre dans sa main.La valse ce n’était pas trop dur, en fait le pire était d’être en rythme. Elle lança alors un petit regard interrogateur vers le Jaune et noir. Quelque part, elle attendait qu’il fasse le premier pas et qu’il la fasse virevolter, à condition qu’elle ne finisse pas par accident sur la patinoire. Mais bon, ils n’étaient pas le seul couple sur la piste, donc forcément pas les seuls à se ridiculiser. Après tout, Zélie pensait n’importe quoi. Si ça tombe Kaelir était un merveilleux danseur inh. D’ailleurs, pourquoi il l’aurait invitée à danser sinon ? Donc, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.
Regardant toujours l’ex Préfet, la rouquine imagina la danse dans sa tête. Il fallait juste savoir tenir sur ses pieds, rien de plus. Tout allait marcher comme sur des roulettes. Oui. Vous ne rêvez pas. Le cœur de Zézette battait à la chamade. Même si elle avait pour habitude d’être ridicule là ce n’était pas la même chose, étant donné qu’elle serait ridicule avec quelqu’un, alors que généralement elle est seule. Et elle ne voulait pas rendre la vie de Kael encore plus dur qu’elle ne l’était avec des regards ou rires moqueurs.
La Française soupira. Pas la peine de se mettre dans des états comme ça. Zeeen. Elle se tint alors complètement droite, attendant le signal de son charmant cavalier.

« C’est parti ? »

[Colonne D ?]

Un sarcasme. Encore un. Inutile en plus.
Le blond sentait qu'il y avait quelque chose qui le dérangeait. Très fort. Le genre de truc où tu te dis '' hey, jcrois qu'tu fais une connerie là. Genre... Une grosse.'' ou plutôt le reste de conscience qui hurle au scandale ligotée au fond d'un placard " Non mais t'as pas honte ? Il t'a rien fait ( ce soir ) et tu l'emmerdes sans raison, tu vas t'faire taper sur les doigts ! ''.
Mais c'était un peu trop tard pour reculer. Encore, il n'y aurait eu que les vannes bidons, why not. Mais la chemise trempée de Morgan lui soufflait que ce serait vraiment pas cool de se barrer maintenant un lâchant un ''désolé''.
T'as fait, t'assumes. Même si tu sais que t'as prit la mauvaise direction.
Tsk. Débile va.

Tandis que notre blond international, connu de tous les placards du monde ( où il se cache pour ruminer sa vie horrible d'emo déprimé ) réfléchissait à '' comment ne pas trop empirer les choses, parce que là c'est moi qui ait tord'', Morgan était passé au stade supérieur.
Il avait sourit.
C'est tout.
Mais chez lui, ça prouve qu'il va attaquer. Si Gabriel ne levait pas la main, il n'y aurait jamais de baston entre eux. Cet enflure préfère les mots aux gestes.

Les mots font bien plus mal.

Et c'est des mots somptueusement pesés qui sortirent d'entre son sourire en coin

-quoi t'aimes pas le formol ? moi je trouve ça marrant tous ces organes en robe de soirée. Regarde, la mienne est jolie tu trouves pas ? Magnifique bout de chair dans un papier cadeau. Que du bonheur. Mais dit moi m'sieur le philosophe torturé qui domine la populace .... ta soeur aussi elle barbote parmi nous non ?

" Alléééé, tes pas cool mec, dit ''pardon'' et va t'en, c'est toi qui est en d omfjtoi.''

La conscience s'est prit un coup de new rock dans la gueule et git dans son sang au sol.
Pendant un instant, un tout petit instant qui sembla durer des minutes entières, il n'y eut plus de bruit. Plus de bruit conscient, rien qu'un bourdonnement sourd qui afflue entre les oreilles et n'atteint pas le cerveau. Les rires et bavardages s'effacent pour laisser place aux mots qui joue au flipper entre les neurones. Il se demanda un instant si il avait bien entendu. Et visiblement oui. Le corps entier se détend, son front se décrispe et ses tempes semblent couler le long de son crâne, alors qu'un truc chaud lui prit la gorge. Il ne vit pas son bras partir, il ne se rendit même pas compte que son cerveau avait donné l'ordre à son corps de bouger, mais sa main agrippa fermement sur la chemise du brun pour l'attirer sans ménagement en avant.
Il n'y croyait pas encore très bien, à ces mots. Et pourtant il provoquaient chez lui.......
Disons un accès de fureur.

Pourtant c'est stupide. Ne vient elle pas de l'ignorer en beauté ? Ne vient elle pas de détourner les yeux quand il lui lançait un regard preeeesque suppliant ? Elle ne devrait même plus avoir une seule estime dans le coeur du blond.
Alors d'où vient cette pulsion de haine ?
Peut être l'habitude.
Un peu ridicule cet instinct de '' touche pas ma soeur et je te bouffe ''. Un peu infantile. Mais il le garde au fond des entrailles. C'est la seule qui est pure, la seule qui est en vie ici, faut pas la dénigrer, et encore moins lui faire mal, c'est la seule.

Ses dents étaient tellement serrées qu'il en avait mal à la mâchoire. Mais qu'importe. Il tira tellement sur la chemise que le front de Morgan vint se coller au sien en un choc. Ca fait un peu mal, on le montre pas, on dit que c'était parfaitement prévu uwu.

- Tu ne parles pas de ma soeur comme ça espèce de fils de pute, ou je t'arrache pas langue pendant que tu dormira, pigé ?

Wahou owo. Le blond ne comprend pas très bien lui même. Mais ça sortait du coeur.
Ses mots étaient acerbes et bref, comme si il les crachait. Il avait parlait assez faiblement, presque dans un murmure mais parfaitement audible. Surement la mâchoire crispée qui rend l'articulation difficile. Ses yeux plissés exaltaient la haine. La sincérité aussi.

A ce stade, oui, là, oui. Il aurait put lui en foutre une sans remord. ( il pense )

La conscience hurle au fond du placard.
C'est stupide, tu te ridiculise en t'abaissant de la sorte et en plus l'autre se marre. Mais à quoi tu sers ? Saletééé vaaa ! ( accent picard)
Mais la colère était trop forte pour qu'il se maîtrise, et surtout qu'il réfléchisse calmement. Il se doutait bien d'une repartie du brun, il attendait juste de voir laquelle. Il allait peut être hausser les épaules, lui dire qu'il est complètement con et se barrer. Ou encore se mettre en colère, lui dire qu'il est complètement con et taper. Au choix.
Mais son sourire avant encore grandit, et Gabriel s'est dit qu'il ne gagnera jamais si il n'a même pas confiance en ce qu'il fait. ( Pas gagné )

- de nous deux qui est fils de pute ? .......

Les yeux se plissent, et la colère monte en un sourire en coin.
" T'inquiète vieux, de nous deux c'est toi. " Et l'idée qu'il faisait référence à leurs ''marchés'' lui effleura l'esprit, mais le cerveau la balaya avec force. '' C'pas pour un truc comme ça que j'me transforme en trainée, faut arrêter le délire 30 secondes. J'suis pas prêt de devenir une pute, Oh grand dommage pour toi o0o (HJ: x] )".

Et voilaaaaaaaa, ca fait son caïd dans sa tête sans ouvrir la bouche, en arborant fièrement un sourire en coin qui se veut sur de soit. ( Nan, sérieux, 12 ans c'est pas l'bel âge )

Sourire qui se perd quand Morgan ouvre la bouche.

- si tu la veux fallait demander, elle te manque tant que ça ?

Une main se lève en une espèce de caresse alors que le sourire du brun redouble de sous entendu.
Un frisson de dégout le parcouru, et une espèce de colère dégoutée lui passa devant les yeux. Il allait arracher sa main à ce contact howible quand un soupçon de lucidité lui traversa l'esprit ( MERCI DIEU ! )

'' C'est exactement ce qu'il veut abrutiiiiit, que t'ai peuuur ! C'est pas Godzilla, il va pas te manger, et il va rien faire devant sa copine, alors arrête de faire ce qu'il veut nom di diou !! *coup d'pieds au fesses* "
Admettant que la conscience n'a pas tout a faire tort, le blond déglutit en se ressaisissant.

Bon. Il veut jouer à ça ?
Okay.

Il eut un sourire complice en coin en se rapprochant du brun, presque à le coller.

- Voyons, tu sais bien que j'en ai envie tout le temps, c'est si agréable, cette sensation de chair morte dans la bouche.

Il sait pas à quel jeu il joue, il fait juste le contraire de ce qu'attend Morgan owo.

"Ca doit être très impressionnant un rassemblement de clan !" Dit-elle sincère, pour l'encourager et le rassurer.

Malcolm prit sur lui et aida la jolie lionne à sortir de la patinoire, lui avouant d'un air gêné qu'il ne savait pas vraiment danser.

Elle défroissa un peu sa robe et sourit à son jeune cavalier:

"Ce n'est pas grave, mais un véritable chevalier doit être en mesure de faire danser sa princesse ou n'importe quelle demoiselle ! Je vais te montrer !"

Elle l'entraîna sur la piste et lui fit une petite révérence en soulevant les coins de sa robe avant de prendre la main du blondinet dans la sienne:

"Alors, tu places cette main, ici.." Expliqua-t-elle en la posant sur sa hanche. " Et tu enlaces ma main libre avec l'autre..." Continua-t-elle en joignant le geste à la parole. "Voilà, c'est bien."

Elle sourit en se remémorant son apprentissage de la danse avec Kael, elle avait passé un excellent moment, elle esperait qu'il en serait de même pour Malcolm.

"Tu es l'homme c'est toi qui doit guider, ta prise doit être ferme pour que où tu la mènes, ta cavalière te suive. On va commencer simple. Tu avances ton pied droit... "

Elle recula son pied gauche alors qu'il faisait son premier mouvement vers elle et qu'elle continuait ses explications:

"Voilà, maintenant ton autre pied le rejoint, puis tu recules cette fois en me dirigeant là où tu souhaites aller... bien... comme ça, et on recommence... "

Ils firent quelques pas incertains et elle continua à donner quelques instructions et encouragement jusqu'à ce que Malcolm se sente plus confiant. Bientôt, elle se tûe et le laissa mener la danse à sa guise.

"C'est très bien, Malc', tu vois, ce n'est pas trop dur !"

Elle se laissa virveloter dans ses petits bras et cela lui rappela la danse qu'elle avait eu le plaisir de partager avec son frère. Par Merlin, cela lui semblait avoir eu lieu une éternité auparavant.. jamais plus elle n'aurait cette complicité et cette proximité avec lui... et bien qu'elle s'y soit fait, cette pensée avait encore le don de lui faire monter les larmes aux yeux. Troublée, le regard voilé par la tristesse, Lynn secoua imperceptiblement la tête et sourit à son cavalier en se concentrant sur le moment présent. Elle n'allait pas leur gâcher la soirée à tous les deux. Tout allait bien.

"Ne regarde pas tes pieds !" Dit-elle en riant, amusée. "Tu te débrouilles très bien ne t'inquiète pas !

[Boule 38 ?]

[HJ : Tralala, on a rien vu…:sifle:]

"Avant, heu"…Quoi ? Qu’est-ce qui se passait ? C’était le mélange cocktail qui s’écoulait pas correctement du gosier au bocal ? Elle avait trop forcé sur le côté acide frappé ? Il voulait courir au toilette pour se "purifier" de la mixture dans une cuvette ? Shell fixait le teint cerise de Gauvain, prête à le rattraper avant qu’il ne s’écroule en petit tas de vêtements chics sur le sol verglacé de la Grande Salle. Bon sang, si l’Atomic Freeze décapait autant, y’avait peut-être une chance qu’elle soit en train de se liquéfier avec ses tatouages répugnants à gerber l’autre mocharde fétichiste. Trop bête ! Gogo aurait dû garder le renard qu’il préparait et sortir une galette sur ses shoes de pouffe punkisée. Elle s’imagina, le Serdy écarlate sous le bras, en train de tirer sur son nœud pap’ pour faire feu. Un remord surnagea sur les flots de sa conscience avant d’être totalement aspiré par le tourbillon de ses récriminations vengeresses. Mais non, son cavalier n’était pas devenu une arme entre ses mains prêtes à rendre la justice. Elle mettait juste à profit l’occasion. Pourtant, Gogo avait des projets plus sains. En tout cas, plus hygiéniques, mais qui ne mettraient la trouille à personne. Sauf à Shell.

-Ah ! Ah ?

Ah ! C’était ça le malaise ! Ah ? Tu veux danser avec moi ? Gloups, ouais.

La Gryffondor regarda Gauvain comme on regarderait un condamné à mort. Le pauvre, il ne savait pas dans quoi il engageait ses pinglots. Son approche de la danse avait été quasi en solo, comme tout le reste. Et si elle n’aurait aucun scrupule à écraser les panards d’Edwin, ni à enchaîner faux pas et maladresse du style éléphant-ballerine, elle se demandait si son compagnon forçait pas un peu loin la galanterie sacrificielle. C’était pas obligé, elle demandait pas après. Comment ça se dansait la berceuse qu’ils jouaient d’abord ? Son oncle l’avait même pas inscrite à l’équipe de base-ball du quartier alors qu’elle aurait pu acquérir des réflexes défensifs de chien de garde à la batte. Alors la fleurette qui volette au vent en tutu rose…

-Heu…J’dis pas non. Mais tu sais, moi, en dehors de la danse du poulet robot…Tu vois MC Hammer ? Ben je dirais pas que j’ai sa virtuosité, mais j’ai le côté qui part dans tous les sens. Merde, qu’est-ce qui leur arrive ?

On s’entendait plus cogiter avec leur berdol ! La sono était montée d’un cran, mais ce n’était pas celui de la musique. Curieuse de savoir si un Noir des Hébrides ne chargeait pas la salle et si la bonne idée de se carapater vers la sortie était d’actualité, la Rouge et Or batailla avec les rideaux pour jeter un œil à l’assemblée agitée. Mais des pieds bloquaient l’étoffe au sol et l’adolescente dut tirer un bon coup afin de leur dégager l’horizon. Sur une marrée de dos. Il y eut vite un mouvement de foule, et les élèves s’éparpillèrent en tout sens, comme une volée d’étourneaux après le premier coup de fusil qui en a dégommé un de la nuée. Et là, elle les vit. A l’autre bout de la salle, mais leur dégaine éclipsait la marmaille autour d’eux. Elle pointa un doigt accusateur dans leur direction. Comme s’ils n’étaient pas assez évidents par eux-mêmes.

-Gogo ! Bachelard ! Il s’tape la Carrow !!!

Se taper, dans le sens supporter, bien sûr. Elle connaissait les penchants ( politiques ) de leur ex-bien aimé professeur de botanique, mais sur ce plan, elle le suivait pas du tout. En fait, ce n’était pas qu’un vioc réactionnaire nostalgique de l’ancienne ère sombre, c’était un timbré à mettre en isolement. Quelle abominable vieille croûte ! Pactiseur ! Un autre verre qu’elle invente un p’tit frère au cocktail Molotov ! En plus, voir la sœur de Mucus engoncer dans sa soutane verte, c’était angoissant. Comme si un champignon géant de l’épisode de Tintin « L’étoile Mystérieuse » venait de pousser directement dans son carré de pelouse. Et à voir son imposante masse fendre la foule, elle aussi elle allait pas tarder à éclater dans la face des gugus fouteurs de merde. Deniel et Oaken, si la brunette se fiait aux commentaires. Pas grave. Elle les connaissaient pas.

-Ça craint.

Sérieux, on le savait que l’époque sentait la mort, avec des dingues hard-core et des lois véreuses. Les gens pleuraient bien assez comme ça. On pouvait pas leur refuser de faire une pause, le temps de recharger les fusibles avant qu’ils pètent. L’exemple était là. Sinon, on aurait leur peau à l’usure sans même se déplacer pour les éliminer. Avait-on déjà vu les petits gorets courir d'eux-mêmes à l'abbatoir ? Ces deux-là se débrouillaient bien à brailler des idioties parfum biture et quand la lionçonne vit repasser deux jambonneaux sur pattes, elle estima que la Connerie vernissait réellement ses disciples. Se retrouver cochonou, c’était totalement con, mais c’était toujours mieux que de se faire écorcher le doux épiderme du cul par la Mère Fouettard. Limite, elle se serait marrée, soulagée, mais un fond de solidarité l’empêcha de ricaner vachement à une blague d’une tortionnaire. Ça aurait pu être des complices, métamorphosés en porcs. Elle avait pas le droit.

-Heu…on danse alors ?

Les portes se ferment, une page se tourne, la vie suit son cours, et la piste de bal ne resta pas longtemps inoccupée. C'était limite rosse. Mais, ça servait à rien de bavasser sur ce qu’on pouvait pas changer. Peut-être qu’elle pourrait aller les câliner tout à l’heure, pour les rassurer, s’ils n’étaient pas excités et retournés à l’état sauvage.

-Si t’as le cœur accroché, je te suis.


[La boule 25 ??? ]

Au début surprise, éberluée même, de cette attaque au jus de citrouille du blondinet Serpy, elle n'avait rien pu faire, mais à force de les voir se comporter en grands cons enfants, elle s'était assise non-loin d'eux. Mais à un moment, où elle commençait, malgré toute l'action, à s'endormir, elle entendit et vit néanmoins quelque chose qui la fit tiquer.

- si tu la veux fallait demander, elle te manque tant que ça ? Dit Morgan avant de commencer à lui caresser la main.

L'enfant ne daigna même pas en écouter plus.

* C'est quoi ce plan de con? *
* Je sais pas, mais même moi, avec cet esprit innocent et pur...*
* Oublis ce bout de phrase, tu me la feras pas à moi. *
* Ouais bon, je sais pas mais... y'as un truc qui cloche. *

En effet, on sentait bien à sa façon de se comporter que dans le tu la veux il parlait pas d'une carte chocogrenouille... loin de là. Ara avait une genre d'intuition, ce genre d'intuition qui faisait mal, du genre « Quoi, il se tape un mec et pis il sort avec moi pour faire couverture? » c'était une intuition de ce genre, qui pour elle était quasi imperceptible, mais qui frappait déjà fort. Déjà que de commencer à soupçonner son petit-ami d'être gay et de sortir avec vous pour les apparences, c'est dur, mais quand en plus, il l'est officiellement depuis peu et que c'est votre premier vrai petit-ami, là, c'était littéralement insupportable. Mais après tout, elle se faisait sûrement des idées... quoi que en même temps, elle, qui n'est pas d'une jalousie sans borne, même étrangement peu jalouse, ce genre de flash, cette intuition, n'était pas coutume.
Alors, ne trouvant pas le moyen de chasser de sa tête l'impression minime, infinitésimale, mais tout de même enrageante, qu'elle venait d'avoir lui donnait l'envie de faire comme son frère faisait quand il voulait vraiment tout oublier.
Se bourrer la gueule.
Une bonne fois pour toute.
Oui, elle s'était jamais saoulé, et puis alors, y'as un début à toute déchéance non? Et la rouge avait décidé qu'elle partirais sur cette mauvaise tangente dès maintenant
Here we go!
D'un bond, elle se leva et à grand pas, partit en direction de son frère Lewis, situé non-loin du buffet. En arrivant, elle savait déjà où le rouge de 4èmer année cachait ses bouteilles petit format d'alcool-hyper-fort-qui-te-saoule-plus-vite-que-les-histoire-de-tatie-alzheimer qu'il avait prévu parce qu'il s'était retrouvé avec une gourgandine de première pour le bal. Sans même piper mot, elle lui en piqua 7, sachant qu'il devait certainement, avec quelconque sort, avoir réussit à en cacher plus. Si 7 ne suffisaient pas, elle lui en piquerait d'autres, c'est tout.
Elle mit certaines bouteilles dans un verre qu'elle avait pris sur le buffet, question pratique, et retourna à la table, sourire factice au lèvres, mais yeux emplis de la hâte de ne plus se préoccuper de ces tracas. Elle ressortit les bouteilles qu'elle avait planqués dans le verre et les vida dans le gobelet, jusqu'à ce qu'il soit plein à craquer. Elle prit une énorme lampée, vidant le trois quart d'une traite et en vida une autre bouteille dans l'verre.

- C'est toujours mieux de regarder ce genre de trucs avec de l'alcool dans le sang, beaucoup, beaucoup d'alcool. Clâma Ara pour elle-même avant de boire une autre gorgée. Bande de cons...BANDEUH DE CONS.

... soit c'était l'alcool, ou simplement un moment, heureux, de relâchement.
Ouais, c'était plein d'cons ici! 2 qui s'amuse à "qui choque l'autre le plus", les autres qui l'oublit, ceux qui font d'autres choses dont elle ne s'occupait même pas, Dawster qui menait Morwind en bateau, et pis ACE, CE P'TIT CON QUI L'AVAIT PLANTÉE LÀ LA LAISSANT AVEC SON SERPYS QUI S'AMUSAIT PROVOQUER L'AUTRE BLONDINET À JUS D'CITROUILLE!! La galère, c'était purement et irrévocablement la galère. Résumé du bal de noël jusqu'à maintenant: s'est fait planter là par son cavalier et ami, s'est retrouvée mal à l'aise et confuse devant son petit-ami, s'est fait traiter de mignon organe dans l'formol habillé en robe, s'est sentie complètement inutile, s'est BEAUCOUP ennuyée ET a eu de tels soupçons... peut-être que de l'alcool va lui faire oublier tout.
Mais le pire... c'est que cette soirée n'était toujours pas finie, et qu'au lot de chance de la petite, y'avait de quoi espérer un cataclisme... ou une claque dans laggle d'un de ces deux bozos verts et argents. Elle continua de vider ses petites bouteilles à vitesse grand V.

- ... je vous hic! emmerde . Chuchota t-elle pour elle-même.

ara ne tentait pas d'attirer l'attention, mais juste de prononcer un mot un peu, vu qu'il n'y avait pas matière à duscussion lorsqu'elle était seule. Donc elle riait pour rien, accoudée à sa table en regardant son verre et en y vidant une dernière bouteille d'eau-de-vie, qu'elle aurait tôt fait d'engloutir.
L'alcool faisant son effet, son attention n'osait même plus se porter sur le Serpy qu'elle aimait...enfin, peut-être, et qui était légèrement occupé avec le jumeau McGween. Décidément, ces deux-là oubliaient l'monde entier lorsqu'il s'engueulaientt... Ça fait tant de bien de haïr? Faudrait que la rouge se trouve un ennemi jure, question d'essayer, serait plaisant.

[Désolé Damien, je t'attends pas x)]

Perdue alors dans ses sombres pensées, des éclats de voix se firent entendre et des cris féminins suraigues de protestations aussi. Essayant de se mettre à jour et de laisser vaguement de côté la Carrow et Gabriel, Kelsey tourna la tête, le temps de voir un vert et un rouge traverser à toute vitesse la patinoire, faisant tomber les gens, avant de se planquer sous une table. Un brin interloquée, Kelsey ne trouva rien à penser ni à dire sur ces actes là. Et... n'était-ce pas Isaac Deniel, de sa maison, qui portait la cravate du Rouge autour de sa tête ? Original. Non vraiment, Kelsey ne trouvait rien à penser ni à dire. Elle restait juste muette devant la scène, la suivant des yeux avec Damien, en silence. Les deux éméchés sortirent alors de sous la table, balançant un cocktail molotof en scandant :

-Et surtout, Gloire au Seigneur des Ténèbres !!!

Haussant les sourcils, Kelsey se demanda s'il fallait prendre tout cela de façon ironique (parce que bon, elle est un peu loin, alors elle sait pas trop s'ils sont très saouls, ou juste un peu) ou a premier degrès... Mais se mettant à guetter la réaction de la Carrow et voyant qu'elle les transformait en cochons, Kelsey comprit alors qu'ils étaient bien pétés comme des Champignomes. Ne pouvaient-ils pas rester en petit comité bourré pour se la jouer Révolutionnaires ? Ca aurait évité qu'ils finissent punis... Oh, l'albinos ne leur en voulaient pas d'être passé pour des homo assumés, pétés et révolutionnaires, voir même misanthropes puisqu'ils avaient insulté tous les participants au Bal. Non, étonnemment, elle s'inquiétait plus de l'état dans lequel ils ressortiraient des punitions. Mais bon, elle était toujours vivante. Pas de quoi s'affoler de trop, ni même de se mêler des affaires des autres : elle n'avait pas assez de moyens pour se permettre ça. Aussi, elle se détourna de nouveau, puis fixant un instant le sapin, elle finit par entrainer Damien vers la masse de cadeaux. Son expression était figée tandis qu'elle se mettait à la recherche du sien parmi les verts. Une fois trouvé, elle l'ouvrit sur place, toujours aussi stoïque. Un petit feu d'artifice explosa alors entre ses mains, projetant de belles gerbes de couleurs qui ne firent aucun effet sur le moral démoralisé de l'enfant. Aussi elle tourna la tête vers son cavalier.

-Tu as trouvé le tiens Dam ?

Effectivement, il le tenait entre ses mains mais n'avait pas encore touché l'emballage pour l'ouvrir. Baissant le regard sur ce que contenait le carton, Kelsey resta blasé en voyant le paquet de bonbons. Non, elle ne trouvait pas ça typique, ni impersonnel. Juste qu'elle n'aimait pas trop les bonbons, préférant se gaver de gateaux. Soupirant, elle finit tout de même pour en prendre un, histoire de faire comme tout le monde. Caramel. Basique, simple, collant, mais sympatique. Aussi, tendant son paquet devant Damien pour lui proposer de se servir, elle fit un signe de tête vers le buffet.

-Ca te dit qu'on se prenne quelque chose à boire aussi ? Les sucreries donnent soif après tout...

Posant alors son regard vers ce coin de la pièce, elle remarqua une Arabella éméchée qui parlait toute seule, verre à la main, et un Gabriel et un Morgan qui étaient près à se taper sur la figure tellement ils se collaient. La douleur de ses côtes se manifesta à nouveau et ce n'était en aucun cas pour s'approcher d'eux* et s'inquiéter de l'issue de leur* altercation que Kelsey proposa à Damien de s'approcher. Non. Elle était amie avec Ara, et elle savait qu'elle fréquentait Morgan (après tout, McGween un jour McGween toujours, aucun rumeur ne lui échappe), aussi, si le caniche et son jumeau évoquaient de tendre embrassade où leur poing respectif finissait sur la tronche de l'autre ou un sujet complétement inédit qui pouvait choquer Ara, Kelsey voulait être là pour l'emmener loin du carnage. Même si après c'était pour la laisser ronfler dans une alcôve, au moins, elle lui éviterait les scènes de crachats à la figure.

S'approchant donc d'un pas étonnement énergique, sac de bonbon à la main, sans vraiment se soucier si Damien la suivait ou non, elle alla retrouver Ara et se prit un verre de glace remplit de jus de citrouille. Elle ignorait superbement les deux garçons qui en étaient à parler de je ne sais quoi avec une froide affection (mais, n'était-ce pas un vieux sous-entendus pervers que faisez là le caniche ??). S'agenouillant pour être bien en face de la jeune-fille, Kelsey lui fit un fin sourire.

-Yoh Ara, la pèche ? On dirait pas. Un bonbon ? Ca te dit de t'éloigner de là et de venir plutôt papoter de façon plus civilisé que le caniche et mon frère ne le font ?, demanda-t-elle à voix basse.

Elle n'avait même pas besoin de jeter un coup d'oeil vers Morgan pour faire émaner d'elle tout un tas d'ondes négatives signifiant "Je me l'étais juuuuréééé, s'il lui faisait quoique ce soit qui la blessait je le démolissais ! Chalala~ ! " Mais elle se contenta de plutôt relever doucement de sa chaise, Ara, par le bras pour la faire venir près du sapin ou la déposer dans une alcôve si elle n'était vraiment pas en état. Kelsey n'était pas dans un état pleine puissance non plus, Gabriel étant présent, elle s'efforçait de le paraître néanmoins, gardant la tête basse en passant non loin de lui et son acolyte, ne voulant pas qu'il voit dans son regard tout le désespoir qu'elle avait pu voir peu avant dans les siens.

[cadeau ouvert + colonne A ?]

-Yoh Ara, la pèche ? On dirait pas. Un bonbon ? Ca te dit de t'éloigner de là et de venir plutôt papoter de façon plus civilisé que le caniche et mon frère ne le font ?

C'était Kelsey, Kels'! Kelsounette!!(surnom qu'Ara s'abstenait de dire devant Kels' raison de préservation de la faune de la petite rouge et or)Enfin quelqu'un qui était là ça faisait chaud au cœur. Avant même que la fillette, au passage bourrée, ait pu répondre, Kelsey la souleva et Ara, se mit tout de même sur ses pieds, n'ayant pas perdu toute capacité motrices.

- Kelsou! T'es là! l'est hic! Où Dam' ? Et pis Qu-qu'est-ce qui te hic! fais dire çaaaaaa Hic! ? c'est la pêche, TO- Hic! -TALE! Répondit-elle avec un sourire idiot.

Son hoquet prit fin.Yay.
Lorsqu'elles passèrent devant Bozo blond blanc et Bozo frisé brun, Ara vit bien, malgré que L'alcool vous brouille la vue facilement, que Kels' ne baissait pas la tête par hasard, ce qui avait le don d'en rajouter à la frustration que portait présentement l'enfant pour le jumeau McGween. C'est donc avec Panache... enfin, avec l'effet de l'alcool, disons autant que faire se peut, qu'elle dit en titubant, soutenue par Kelsey, mais ralentissant pour dire ce qu'elle avait sur le coeur (oui le dire, pas le vomir).

- A reverb...A révèrbère... a REVEDER chi 'spèces de clowns Nazes! Vous faites chier avec votre scène digne de la cage aux folles! Garder ça pour votre chambre commune, pas la peine d'avoir l'air si con ICI! Z'aimez pas noël? Z'aimez pas c'bal? vous z'aimez pas entre vous? Ranafoutre! Fermer vous là un peu, qu'je cuve tranquille et que ELLE, Ara pointa la verte et argent, elle puisse fêter un peu au lieu d'venir chercher la timbrée des Gryffys qui s'est saoulée d'emmerdement à cause de l'autre Zaza napoli là, son doigt pointa Gabriel, et du caniche! Le doigt passa soudain vers Morgan.

Elle regarda ailleurs, lorsque Kelsey l'emmena vers une alcôve, sentant que le visage de la lionne commençait à s'empourprer et que ses yeux prenaient un air honteux et triste, malgré qu'elle tentait encore de garder l'air emmerdé et passablement énervée qu'elle avait pourtant eu avant.
Elle avait osé.
Et ça lui avait coûté.
Elle l'avait surnommé comme Kels' et Gab, deux de ses fervents ennemis l'appelaient... et malgré qu'elle était bourrée et assez furax, deux prétextes qui jouaient fortement en sa faveur, elle se sentait coupable. Il l'avait plantée là pour faire mumuse avec son supposé pire ennemi, il l'avait oubliée et maintenant, elle avait des remords? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans sa tête? Pourquoi ELLE s'en voulait d'avoir peut-être insulté CE MEC...incompréhensible, simplement. Mais l'enfant ne cherchait pas à comprendre et se laissait submerger par les émotions qui venaient, ayant bu pour justement ne plus se casser la tête.
Kels' la déposa quelque part que la fillette ne savait identifier... une alcôve ou un truc du genre, et Ara, après avoir lancé un dernier regard noir au Serpys en guerre, dit à son amie.

- T'inquiètes, moi je reste ici, sage où j'vais aller piquer d'autre boutelle... boutèche...boutEILLE à mon frérot d'amour, toi, retournes avec Dam', il doit t'apprendre...t'arpendre....t'attendre! pardon.

L'enfant regardait le bal d'une autre façon, avec les yeux de L'alcool tout paraissait plus enjoué, plus attrayant, même d'avoir engueulé les deux cons L'avait réjouie, c'est quand même quelque chose...

Emportant Ara, un bras par dessus son épaule au cas où la Rouge aurait un moment de faiblesse, ignorant superbement le fait que la Carrow n'était pas loin, Kelsey s'éloignait doucement de Morgan et Gabriel, emmenant Arabella dans une alcôve un peu plus loin, espérant qu'elle ne soit plus embétée pour des broutilles entre son frère et le caniche, mais n'osant pas non plus la laisser seule ce soir. Pourtant Damien l'attendait. Elle ne pourrait pas s'éterniser. Aussi, tout en écotant Arabella vider son sac, l'albinos eut un petit sourire en prenant en note les insultes qu'elle ne conaissait pas, et du même coup, n'arrivait pas à prendre en compte le degré d'impolitesse du mot ! Constater que son frère jumeau était un "zaza napoli" sans même savoir ce que cela signifiait, était assez marrant.

Déposant Ara sur les bancs de glace recouvert de fourrure, Kelsey se mit à genoux pour rester au même niveau qu'elle tout en rigolant un peu.

-Oui, il doit m'attendre, mais j'voudrais pas non plus qu'il t'arrive des bricoles avec Carrow, je m'en voudrai. Puis laisse tomber l'alcool, t'es pas encore majeure, tu devrais même pas encore toucher à la Bierraubeurre !

Coupant alors la petite discution entre son amie et elle, Morgan déboula, s'excusant auprès d'Ara et rejetant la faute sur Gabriel. Puis se tournant vers Kelsey, il commença à péter sa durite, rejetant son état actuel dû à son frère sur elle, car s'il était venu chercher la merde, cele serait sois-disant de sa faute, à elle.

La peur de revoir son frère dans un si triste état s'évanouie pour laisser place à une colère sourde beaucoup trop tapie ces temps-ci. Se relevant lentement, la gamine finit par aussi cracher son venin. Il n'y avait pas que Morgan qui savait le faire.

-Comment tu peux parler de choses dont tu ignores tout ? J'y peux rien s'il a les nerfs, car pour ton information personnelle, c'est lui qui m'esquive, je n'ai aucune raison d'aller moi-même demander des comptes. Il assume ses conneries point. Moi je m'occupe des miennes. Je sais pas ce qu'il a raconter lors d'une de vos énième engueulade de dortoir mais j'avoue que tu devrais te couper les cheveux, la rumeur de tapette te quitterait peut-être.

Un visage froid, un regard complétement morne et une voix désinvolte. Ouh, qu'il était bon de retrouver le côté noir de la force ! En plus, cette sois-disante rumeur ne datait que de ce qu'avait pu entendre Kelsey de la dernière vanne jeté entre le caniche et son frère. D'ailleurs, pour prouver qu'elle en avait rien à foutre de sa situation entre lui et son frère, elle leva sa baguette et lança un "Recurvite" faisant disparaitre le jus de citrouille de la chemise du caniche. Se retournant vers Ara, l'albinos lui fit un sourire châleureux et reprit :

-Gâche pas ta soirée pour si peu, d'accord ?

Puis, reprenant une attitude froide et distante avec Morgan, elle lui lança avant de partir rejoindre Damien :

-Je te l'ai jamais dit, mais si tu la blesses une nouvelle fois, Ara étant mon amie, je te ferai la peau.

Laissant les deux énergumènes s'expliquer ensemble (ou se bourrer ensemble) la gamine finit par retourner auprès du sapin, retrouvant Damien avec un petit sourire, son sac de Dragées Surprises toujours en main, elle s'excusa rapidement. Cette soirée n'aurait pas été si pourrie, elle aurait dansé avec Anazel sur la patinoire, elle aura vue son frère, pu reparler à Ara, lancer enfin sa menace qui la titillait depuis longtemps à Morgan, et en plus le reste de la soirée se passerait avec Damien. Que demande le peuple ? Hein ? Hein ?

Peut-être autre chose que la sensation d'avoir laissé son frère seul une nouvelle fois, d'être responsable de son isolement, de sa mauvaise humeur même si c'était lui qui la fuyait. On affiche un sourire, on rit, on s'amuse, mais au fond des tripes, on se fracasse la tête contre les murs en béton. C'était ça, le côté noir de la force.

[Colonne D ??]

Visiblement, la proposition de Gogo désarçonna sa cavalière, qui ne semblait pas s’y attendre. Pourtant, à quoi servait un bal si ce n’était à danser ? Bon, c’était vrai, aussi à s’amuser, manger, boire, et plein d’autres choses. Mais le jeune ado avait la chance d’avoir une très jolie fille à son bras, c’eut été dommage de ne pas faire ses premiers pas sur une piste de danse avec elle.

Premiers pas, ce n’était pas tout à fait exact, car il s’était entraîné longuement devant son miroir pour ne pas paraître complètement ridicule. Mais c’était certainement les premiers pas qu’il allait partager avec quelqu’un… en espérant que ses pas n’écrasent pas ceux de Shell, ce qui serait une mini catastrophe…

Mini catastrophe qui ne semblait pas comparable au charivari qui se produisait dans la salle de bal. A l’abri de leur rideau, les deux jeunes ne risquaient rien, mais ne voyaient rien non plus. Au péril de sa courte existence, la rouge et or passa sa curiosité de l’autre côté ; ce qu’elle vit sembla l’horrifier car un cri spontané sortit presque de lui-même de sa jolie poitrine :

-Gogo ! Bachelard ! Il s’tape la Carrow !!!

Beuh. Un vieux croûton avec une sadique. Ils allaient bien ensemble tiens, même s’ils ne récolteraient pas la palme du couple le plus glamour du bal, ça c’était une certitude. Mais qu’attendre d’un professeur qui avait renié la période Dumbledore aussi vite qu’il changeait de slip (en moins d’un mois quoi) pour adhérer (comme le slip aussi) à l’ordre nouveau imposé par ces détestables Carrow, chapeautés par Rogue. Fameux trio que celui-là.

Pendant ce temps-là, deux andouilles imbibées ravageaient la salle et menaçaient de s’en prendre au sapin. Fallait bien être Serpentard pour ça tiens. A force de beugler des cochonneries, il faillirent se retrouver en saucisson, mais eurent de la chance dans leur malheur car les saucissons étaient vivants et entiers. Manquait même pas un jambon ni la queue en tire-bouchon. Cela fit passer l’envie de goûter aux charcuteries présentes au buffet ceci dit… on savait pas d’où elles venaient…

-Heu…on danse alors ? Si t’as le cœur accroché, je te suis.

Avec un grand sourire assuré, ce qui prouvait bien qu’il ne l’était pas plus que cela, Gogo emmena Shell sur la piste. Au moment fatidique de prendre position, la musique changea pour se transformer en slow langoureux. Le DJ magique était-il sensible à l’atmosphère tendue laissée par Spider Cochon et son alcoolyte ? Le tube du moment « Quand les zoziaux chantent… dans le boiiiiiiiis… » retentit. Après un instant d’hésitation et de légère gêne, le Serdaigle s’approcha de sa partenaire pour l’enlacer délicatement, en prenant bien soin de ne pas déposer les mains à des endroits équivoques. La taille, c’était parfait… Et moins de risques de s’écrabouiller mutuellement les panards vu que les mouvements étaient mesurés.

- je suis vraiment heureux que tu aies accepté de m’accompagner, je passe une super soirée… même avec le défilé de cochonnaille…


HJ : boule 26 ?

Les troubles-fêtes étant expédiés hors de la Grande Salle, la soirée allait pouvoir se dérouler tranquillement, ou du moins le plus calmement possible vu la sorte de populace qui polluait leur air. Ces vauriens allaient en tout cas payer très cher leur esclandre et Alecto allait se faire une joie de les corriger, de leur faire ôter toute envie de montrer un spectacle aussi affligeant... D’un geste rapide, la dangereuse sorcière enleva toute trace qu’il restait de l’objet piégé et examina avec suspicion certains élèves qui pourraient encore s’avérer problématiques. Décidant de les garder à l’œil pour éviter un autre aussi déplorable incident, la brune se retourna alors, pour se retrouver face-à-face avec son cavalier. Le brave homme avait sans doute eu la même idée qu’elle et avait voulu intervenir. Et bien, cela lui éviterait ainsi de retraverser la salle pour le rejoindre.

- Quand je vous disais que ces sangs de bourbe n’auraient jamais dû être autorisés à venir à ce bal.... Vous avez vu leur attitude, Sigmund... Un scandale ! De vrais débauchés !

Heureusement, ce fâcheux épisode fut vite oublié et la marmaille reprit leurs bavardages et leurs minaudages. Toutefois, la rage aveuglait encore la Carrow. Si ça ne tenait qu’à elle, tous ces anormaux seraient aussitôt éliminés de la surface de la Terre. D’ailleurs, l’ex-Serpentard qu’elle était estimait que ces garnements s’en étaient sortis trop facilement, cependant ce n’avait été ni le lieu ni le moment et elle avait dû retenir sa baguette. Mais ils ne perdaient rien pour attendre, elle allait leur faire regretter amèrement d’être jamais venu à ce bal... Attrapant un cocktail, la Mangemort sirota son verre, décidant enfin de profiter de la soirée et de sa charmante compagnie.

Bachelard était vraiment d’une rare élégance et il serait dommage de laisser quelques indésirables lui gâcher le plaisir de ce bal. Surtout qu’à présent, ils avaient eu la confirmation qu’elle ne laisserait passer aucun manquement à l’ordre. Reposant son verre vide, Alecto se tourna alors vers son collègue,

- Que diriez-vous de rejoindre la piste de danse, très cher ?

Et ainsi montrer à tous ces impurs comment des sorciers dignes de ce nom devaient se comporter en bonne société. L’éducation des Sangs Purs était parfaite et couvrait une infinité de domaines. Par conséquent, l’art de la danse n’avait pas de secret pour la Mangemort, même si elle manquait d’un peu de pratique. Posant ses doigts boudinés sur le bras de son cavalier, elle les dirigea sans plus attendre vers la piste de danse. Un fier sourire aux lèvres, la brune toisa un instant avec dédain quelques couples qui évoluaient d’une manière aussi gracieuse qu’un troll. Qu’ils regardent et qu’ils apprennent...



[HJ : colonne D ? ]

Comment pouvait-on se sentir aussi seule alors que l’on était entourée d’autant de monde et que l’occasion était aussi festive ? C’était pourtant l’impression que Calypso avait. Tout autour d’elle, les autres élèves s’amusaient, riaient, dansaient et passaient une très bonne soirée en général, et elle... Abandonnée par son cavalier, la rouquine en était réduite à chercher ses cadeaux toute seule, histoire de s’occuper et de ne pas restée plantée comme une cruche à attendre son hypothétique venue. De toute manière, l’aiglonne n’avait pas l’intention de s’attarder mais sa fierté l’empêchait de partir immédiatement à toutes jambes, même si elle en avait fortement envie.

Aussi, tout en écartant divers paquets, la seconde année pensait à ce qu’elle allait faire. De un, trouver son petit cadeau supplémentaire parmi tout ce fatras, ce qui était presque chose faite d’ailleurs. De deux, découvrir sa boule de Noël pour avoir son cadeau surprise, elle était trop curieuse de savoir ce qu’un inconnu – ou pas – lui avait offert pour ne pas le récupérer alors qu’elle était juste à côté. Et de trois, peut-être faire un peu de patinage puisque ça faisait un moment qu’elle n’en avait plus fait. Et comme elle ne pouvait plus danser maintenant... Alors, tant qu’à faire, autant garder un bon souvenir de la soirée, aussi minime qu’il fût.

*Ah ! Le voilà...*

La rousse avait fini par mettre la main sur le paquet portant son nom. Se levant, elle ouvrit la boîte et fit la moue quand elle vit ce qu’il y avait à l’intérieur. Des bonbons... Certes, la gamine aimait les confiseries comme tout le monde mais les dragées surprises de Bertie Crochue n’étaient pas vraiment ses préférés, au contraire. Elle en avait acheté une fois pour essayer mais le premier bonbon qu’elle avait mangé avait été tellement écœurant qu’elle n’avait pas réitéré l’expérience. Franchement, qui aimait manger quelque chose qui goûtait comme du vomi ? Dubitative, Calypso examinait le contenu de la boîte, se demandant si elle allait quand même osait en prendre à nouveau. Vu que c’était Noël, ils avaient peut-être sélectionné les meilleurs parfums... Comme pour confirmer cette théorie, il y avait un garçon non loin de la Serdaigle qui prenait dragée sur dragée. C’est ce que cela devait être bon, non ?

Prenant son courage à deux mains, la rouquine attrapa un bonbon d’une belle couleur rose et la mit aussitôt en bouche, avant de faire une grimace. La bonne nouvelle c’était que c’était pas aussi pire que le vomi mais manger une dragée au goût de savon n’était pas particulièrement plaisant. Calypso retourna donc au buffet, il fallait absolument qu’elle se débarrasse de ça ! Elle se servit alors d’un morceau de gâteau au chocolat, pâtisserie qui eût le merveilleux pouvoir d’effacer toute trace de savon et de lui redonner un peu plus d’entrain, allégeant quelque peu sa déprime.

Revigorée par le chocolat, la fillette repartit vers l’arbre, déterminée à trouver son cadeau surprise. Maintenant, cela n’allait pas être facile de trouver son numéro secret, il y avait beaucoup de boules et il fallait attendre entre chaque essai. Espérant qu’elle aurait au moins un peu de chance cette fois-ci, l’aiglonne pointa sa baguette vers une et prononça la formule,

- Donum Revelatus

Et rien... Décidément, ce n’était pas son jour de chance...




[HJ : colonne C ? ]

La soirée pouvait reprendre. D'un côté, Nils était allé rejoindre June, du moins c'est qu'espérait le Celte. D'un autre, la Carotte avait mis fin à l'escapade chaotique du terrible duo en leur mettant le feu aux fesses, au point qu'ils furent projetés hors de la salle. Ca, c'était fait. Kael était donc revenu auprès de sa cavalière, qui lui tapota l'épaule avant de désigner la grosse moche qui leur servait d'enseign... non, qui se disait professeur d'Etude des Moldus. Le Poufsouffle regarda donc la cible désignée -si seulement elle pouvait être la cible d'autre chose...- et écouta ce que Zézette avait à rétorquer :

« J’trouve ça pas mal ce qu’ils ont fait. Regarde, elle à l’air hors d’elle. C’est extra ! »

Et elle acheva en pouffant de rire. C'était pas faux, pour la peine. Voir Carrow femelle -il faut préciser, c'est pas évident- dans cet état, c'était un spectacle à voir. Mais bon, s'il fallait pour cela venir gâcher le plaisir des autres, alors là, non, écoutez. Le Bal était un moment de l'année où tout le monde pouvait un peu oublier la situation du monde sorcier, la situation à Poudlard, avec tous ces Croque-la-Crève qui traînaient, tous ces ovipares qui en profitaient... En bref, on pouvait provoquer, mais pas au détriment des autres. Na.

Le Jaune et Noir vit ensuite le sourire à la réponse à sa question. Zélie souriait, oui. Pourquoi ? Elle voulait danser ? Elle ne voulait pas ? Elle savait danser ? Elle ne savait pas ? Le Celte balaya d'un revers de main imaginaire toutes ces questions, parce qu'il savait qu'elle allait apporter une explication. Donc :

« Si tu me guides, j’veux bien. Parce que j’suis trop nulle. »

Ah ! La réponse était tombée. Elle acceptait de danser, même si elle n'était pas douée. Tout le monde ne pouvait pas l'être. Sinon, comment ceux qui l'étaient pouvaient-ils le montrer ? Si vous êtes bon, et les autres aussi, alors vous n'êtes plus bon, vous êtes comme les autres. Le Celte fut surpris de voir que son enthousiasme à aller sur la piste de danse n'était pas seul, puisque la Serdaigle l'entraîna, avec son propre enthousiasme, jusqu'au milieu des autres danseurs. Une fois rendus, ils se mirent en position, elle une main sur l'épaule, lui une main sur la hanche, leurs autres mains jointes. C'était une valse. Kael connaissait.

Alors qu'ils étaient prêts, il vit le regard interrogateur. Et il sentit qu'elle se posait des questions. Comment faire ? Que faire ? Allait-elle bien le faire ? C'était normal, finalement, qu'elle soit autant inquiète quant à ce qui allait ce passer. Elle soupira alors, se tint droite, et demanda :

« C’est parti ? »

"C'est parti. répondit Kael, sans attendre.

"Attention, 1, 2, 3."

Et hop. 1, 2, 3, 1, 2, 3, 1, 2, 3. C'était facile. Le Poufsouffle ne regardait pas ses pieds, il regardait Zélie. Au fur et à mesure, il sentit qu'elle prenait confiance. Mais il s'avéra qu'ils avaient pris la musique plus proche de sa fin que de son début, aussi, la valse laissa place à autre chose. Un rock ! Là aussi, c'était une danse précise, mais on n'était pas obligé de suivre les pas. C'était plus compliqué que la valse, en fait.

"Si tu sais pas danser le rock, on peut faire n'importe quoi, ça marche aussi."

Et pour illustrer ses propos, le Celte s'écarta légèrement et commença à se déhancher. Il se débrouillait plutôt bien de ce côté. Dans son costume blanc, on aurait cru Elvis. Un Elvis blond. Ou tout du moins, un bon danseur.

"Allez, essaie." lança-t-il, en Français, les bras en l'air, ses hanches et son popotin se bougeant en rythme.

Il n'avait pas dansé depuis longtemps, mais putain, ce qu'il aimait ça !

Maintenant que le spectacle qu'avaient offert Deniel et Apollon était terminé, et que Page en avait fini avec la McLane, la soirée reprenait le goût amer que Revan lui avait trouvé au début. Dans sa robe de fortune, au milieu de tous ces apprentis sorciers qui s'amusaient, dansaient et patinaient alors qu'elle avait le coeur lourd, la brunette ne se sentait vraiment pas à sa place. Bon, au moins, elle garderait un souvenir sympa de ce bal, avec l'épisode « Isaac et Apo défient les Carrows » et « Cudacier se fait humilier publiquement pas une bloody lady ». Mais maintenant, la gamine éprouvait l'envie d'écourter la soirée et de remonter au dortoir, sentant que plus rien de marrant n'allait se passer maintenant que la mangemort avait châtié les deux guignols et que McLane était repartie à ses occupations.

Revan se dirigea donc vers le buffet, pas franchement tentée par la patinoire (non pas qu'elle n'aimait pas ça, mais elle n'était simplement pas d'humeur), et se servit un bout de bûche de Noël. Le chocolat, il n'y avait que ça de vrai. Elle savoura la glace en promenant son regard sur les étudiants qui s'amusaient autour d'elle. Non loin, Calypso mangeait un morceau de gâteau en ayant l'air de partager son avis sur la soirée, ou du moins, elle n'avait pas l'air de s'amuser du tout. Elle observa son homologue poursuiveuse se diriger vers le grand sapin et chercher sa boule. Ah oui, voilà ce qu'il fallait qu'elle fasse avant d'aller se coucher : trouver son cadeau ! Avec un peu de chance, elle ne serait pas déçue et repartirait avec un dernier bon souvenir. Elle imita donc la Serdaigle et se plaça devant le sapin pour se mettre en quête de sa boule.

-Donum revalatum !

[ boule numéro 30 ? ]

« Je suis sûr qu'un autre t'aurait invité si je ne l'avais pas fait, mais ravi que tu t'amuses. »
Qu’il était mignon ce garçon. Nancy ne partageait pas son optimisme de convention, même s’il lui arrivait de récolter quelques fans dans son sillage, des types paumés, fascinés par son allume décalée. Avec leurs t-shirts de groupes sorciers délavés, leurs croix grossièrement taillées autour du coup, ils se prenaient pour les dieux de l’anarchie. La culture populaire, ça craint, nous on est des rebelles, on aime la musique brutale, celle qui t’explose les tympans, qui raisonne contre les murs, et donne l’impression délicieuse d’être surpuissant. Le gars en face, tu vois, je lui balance mon poing à la figure comme je veux. Ils sont beaux les accès de violence mentaux. Le sang circule à mille à l’heure dans les veines, et rien ne se passe jamais. Et ça rêve de vierges aux robes déchirées écartées sur des dolmens à la lueur d’un soleil noir pour finir à vos pieds, bredouillant et asservi, prêt à donner la patte au son de la cloche. Ouais, elle attirait des individus de première classe, des amants intrépides, parés de cape au faux cuir, qui cherchaient désespérément une fille comme eux. Les pauvres choux n’avaient rien compris. Ils ne la séduisaient pas, ils la faisaient rire. Mais, comme elle n’était pas méchante – puisqu’on vous le dit – elle les ignorait ou les cassait en douceur pour satisfaire un masochisme latent. Omg n’avait pas sa retenue. Elle son truc, c’était de les ridiculiser à mort, de leur faire comprendre qu’ils ne servaient à rien et que le simple fait qu’ils puissent avoir des vues sur elle était une blague, Excellente cependant. Abbie, que les attentions flattait, se jouait d’eux aussi longtemps qu’ils s’accrochaient, sauf quand ils commençaient à devenir trop collants. Là, elle laissait libre cours à tout son mépris. Laminés, réduits à néants les gentils courtisans ! Non vraiment, Nancy n’aurait jamais laissé ses cavaliers potentiels l’inviter. Et ces jeunes hommes fuyaient les bals, trop mal fréquentés, disaient-ils avec la conviction d’appartenir à l’Elite – en attendant l’Elite se composait de redoublants professionnels, mais c’était pas grave, bientôt leur groupe ferait le tour du monde en soulevant toutes les passions.

Seymour essayait de maintenir la conversation en revenant sur cette histoire de boule surprise. L’essai avait, évidemment, manqué son but, mais la jeune fille n’avait pas la tête à trépigner de rage. Il se passait beaucoup trop de choses cinglées autour d’elle. Page venait de rejoindre Précieuse sur la place, efflanquée de deux petites Gryffondor. La guerre semblait ouverte, les grandes provocations lancées avec, pour soutenir l’effet, l’envolée spectaculaire d’une bouteille enflammée, portée par le cri révolutionnaire de son ex préfet. Gloire au Seigneur des Ténèbres. Yeah ! C’était mortel pour celui qui frappait mais très beau. Surtout que les évènements s’enchaînèrent très vite. Alecto Carrow intervint enfin et le retour à l’expéditeur fut magistral. Splang dans vos faces. Ouch, ça devait faire mal quand même. De là où elle était Nancy ne pouvait pas mesurer l’étendue des dégâts sur les bouilles d’amour des deux incendiaires. C’était dommage. Elle était peut être en train de rater une vision d’horreur qui traumatiserait toute une génération d’élève. Paupière soulevée, joue fendue, brûlure violacée, lèvres arrachées, il y avait de quoi faire naviguer joyeusement l’imagination de la douleur. L’attenta était désamorcé. Alecto, hors d’elle, prononçait la sentence. Et vingt points de moins au compteur, allez ! Seymour n’avait pas tort, ils auraient pu s’en passer. Serpentard Devait gagner la coupe, son honneur était en jeu dans cette affaire. Tous les ans, il fallait que sa maison devance Gryffondor. Le prix, non négligeable, réduisait Chad à l’esclavage un mois. Enfin, c’était une façon de parler. Elle ne l’appelait pas pour lui cirer les pompes ou servir le thé. Il y avait des elfes pour ça. C’était franchement sans intérêt. Non, tous les samedi il la retrouvait et jouait avec son argent pour Elle. Sur une courte durée c’était purement jouissif. Elle donnait les ordres et ne perdait rien. En général, cette liberté totale l’aidait à développer ses meilleurs coups. Donc, elle ne l’arnaquait pas tant. Il avait presque récupéré tout ce qu’il avait perdu au mois de juillet. Presque.

- Mais Gryffondor perd autant donc c’est encore pas trop grave…, répondit-elle en haussant les épaules à Seymour que la nouvelle attristait.

Du regard, elle suivit le départ des deux énergumènes changés en porcelets pour l’occasion. En voilà une métamorphose charmante. Un sourire amusé fendait son visage, Alecto Carrow avait un sacré sens de l’humour n’est-il pas ? Mais les élèves ne riaient pas. Ils mesuraient tous, ou presque, la gravité de la scène. Les deux gamins risquaient gros. Et quand on parlait du terrible professeur d’études des moldus, cela signifiait jouer sa tête, sa vie, sa santé physique. Elle avait vu des élèves survivre à des retenues relativement sévères. A force elle se demandait même quand William Craig quitterait le bureau de la meurtrière en pièce détaché. Et après le Gryffondor en kit, le Serpentard ! Quoi c’était pas drôle ? Certes, elle ne souhaitait pas à son ex préfet de finir ainsi, ni à son futur mari post mortem, mais il ne fallait jamais trop dramatiser. Soyons réaliste, ils avaient 70% de chances d’y rester. Ce n’était pas la peine, alors qu’on s’en doutait, de déprimer en gémissant « Oooh les pauvres chéris » quand on les connaissait à peine. Comme le disait très bien son père, tout n’est question de fatalité. Tu l’accepte ou tu pleurniches toute ta vie. Quand le diagnostic est prononcé on peut se réjouir de voir le patient tenir le choc. Bravo mon grand, on décidera de ton sort plus tard, et avec un peu de malchance, la prochaine mort sera pire. Le cas échéant y’avait pas à se lamenter. Toutes mes condoléances, disait-on. Elle était ironique cette formule, correcte et sans saveur. Le vrai mot de la situation était « Tant pis ». C’est dommage. C’est bête. Mais c’est comme ça.

Alecto avait frappé, le chambardement était soufflé. Ça aussi, c’était dommage. Au lieu d’une fin de soirée en catastrophe, les choses semblaient prêtes à reprendre leur cours là où on les avait laissées. Même Précieuse et la clique des lionceaux se séparaient sans soulèvement notable. Nancy soupira. Que lui restait-il pour finir la soirée ? Le jeu ? Elle reporta son attention sur le sapin et pouffa de rire en voyant le cadeau d’Alix lui exploser au visage. Le quatrième année, vivement atteint, s’époumona de plus belle et se jeta à corps perdu au milieu des danseurs qui réinvestissaient la piste. Le concept des cadeaux explosifs n’était pas très gentil, c’était vrai, mais il avait le mérite d’être amusant. Les Carrow n’étaient pas seulement des monstres sanguinaires. Ils pratiquaient aussi la ségrégation avec le sourire. Un air malin glissé sur le visage, la jeune fille invita Seymour à se baisser au pied de l’arbre décoré.

- Et si on ouvrait nos cadeaux tu crois qu’on va se retrouver avec de la suie sur nos jolis minois ?

Des farceurs s’étaient peut-être occupés des leurs… Un genou posé sur les dalles Nancy chercha la bonne étiquette en repoussant tout ce qui ne l’intéressait pas. Elle trouva tout d’abord le paquet de son cavalier, le lui tendit, puis poussa une exclamation victorieuse en extirpant le sien de la masse. Par pur réflexe, elle manqua de se renverser sur les fesses pour défaire le ruban. Hélas, son déguisement de fille réduisait la liberté de ses mouvements. Elle était obligée de se la jouer midinette en pliant ses jambes sur le côté. Ah, elle avait hâte de retrouver des vêtements normaux ! A l’intérieur du carton se dissimulait un petit feu d’artifice et des dragées surprise. Rien de très hilarant.

- Pff il est naze cet effet de style. J’aurais préféré un truc qui surprend… J’espère que mon cadeau mystère sera un peu plus à la hauteur.

Elle mordit dans un bonbon à la vanille et grimaça de dégoût. Même si bon nombre de ses camarades ne partageaient pas son point de vue, elle adorait les dragées sorcières pour leurs parfums insolites, ou, à la limite, plus salés qui sucrés. Tomber sur du bacon était agréable, le sang de gobelin c’était bingo, mais de la vanille, ou pire, de la fraise… C’était d’un plat ! Dans le doute, elle en avala un autre qui lui fit vaguement penser à un cookie.

- Soit j’ai beaucoup de chance selon les critères habituels, soit tous les bonbons sont sucrés. Mais alors je vois pas l’intérêt de servir des dragées surprises…

Haussant les épaules, elle se releva péniblement, en prenant, sans gêne, appui sur Seymour pour éviter de trébucher à cause de ses magnifiques escarpins de princesse. A quelques pas de là, Précieuse était toujours seule et Théodore, son partenaire de soirée, avait trouvé une Serpentard avec qui faire la discussion. Elle observa sa préfète pensive, lui adressa un vague sourire lorsque celle-ci croisa son regard en se demandant si elle pouvait tenter une approche. Vis-à-vis de son cavalier, ce n’était peut-être pas très correct. Parfois, sous le je m’en foutiste apparent de son attitude, un souci du bien être des personnes qui l’entouraient refaisait surface.

- Au fait tu voulais une danse ou ça ira ? demanda-t-elle de but en blanc au jeune homme.

Là au moins, quelle que fut sa réponse, le contrat serait rempli et elle serait libre d’aller draguer ailleurs ou de partir, puisque le suite du bal semblait bien partie pour s’enfoncer dans la monotonie mondaine. Ah si, il fallait tout de même que le cadeau qu’elle avait acheté soit trouvé !

[Cadeau ouvert + 2 points
Boule 6 ?]

[HJ] Fiou, pour rattraper mes 8 pages de retards, j’ai du improviser [/HJ]

« Fred est mon cavalier et il reste avec moi. » Si ça c’était pas de la phrase d’amour de compétition ! Mais ensuite, le discours de sa cavalière changea, rabaissant totalement Ciel qui d’ailleurs, semblait l’avoir mal pris. Le lionceau eut comme même un pincement au cœur devant la violence des paroles. Même si le Serdaigle s’était inséré plutôt violemment dans leur groupe, il ne méritait pas tant. Heureusement, il vit la silhouette de Léonie arriver derrière Ciel. Il lui répondit à son salut avec un sourire en coin, l’ambiance n’était pas au beau fixe dans le groupe. Et d’ailleurs, le cavalier de la sympathique Poufsoufle lui fit comprendre en l’engueulant pour son retard. Et Léonie le planta la, en partant en quête d’un nouveau cavalier…

Fred regarda tour à tour Ciel, Alix, Ange, Megan, ne sachant que faire. Il faisait un pas en direction de Ciel lorsque Nils accourut vers eux pour s’excuser d’un sort qui avait atterrit sur Ciel. Cela expliquait donc l’irascibilité du garçon. Et Léonie l’avait compris. Tout allait donc pour le mieux. Ange annonça ensuite qu’elle allait chercher les cadeaux. Pendant qu’elle marchait, Fred la suivit du regard. Même de loin, elle restait merveilleusement belle. Et sa robe multicolore ajoutait encore une touche agréable à son charme. Vivement le moment où ils iraient patiner tout les deux, tout à l’heure, la main dans la main, yeux dans les yeux.

Aie ! Soudain, une douleur lancinante se fit ressentir dans sa tête, la transformant en une fournaise. Sa vision se troubla. Mais qu’est ce qui lui arrivait ! Il bredouilla un : « J’reviens » rauque. Il ne comprenait pas, la douleur était survenue d’un coup. Il partit dans un coin de la salle commune, en direction d’un verre de jus de Citrouille. Il s’assit sur une table et prit le verre de glace et l’appliqua sur sa tête. Ce n’était pas très utile mais au moins, il avait l’impression de faire quelque chose. Peut être encore un sortilège qui avait volé. Pendant sa « transe », il entendit derrière lui des cris et des détonations mais il avait trop mal pour s’en soucier. Soudain, une petite dizaine de minutes plus tard, la douleur sembla se dissiper et c’était tant mieux ! Il se releva péniblement et retourna vers la table qu’il avait quittée quelques minutes avant. Alix était attablé et recouvert de suie. Il avait ouvert son paquet… Voila donc le cadeau des Carrows pour Noël… En se rasseyant, il fit une tape amicale sur l’épaule d’Alix pour le soutenir, mais sans rien ajouter histoire de ne pas accroire son gène. Il vit qu’Ange avait pris son cadeau auprès du sapin. Il la remercia avec chaleur. Encore des signes ! Ange pensait à elle !

Désolé, j’ai raté quelque chose ?

Il jeta un regard d’appréhension au paquet cadeau, était-il piégé lui aussi ? Certes, il était né sorcier mais il avait déjà bénéficié d’une agréable soirée avec Mme Carrow… Il se promit de regarder ça plus tard. Il vit que sur la piste, la Carrow virevoltait dans les bras de Papy Bachelard. Pouah !! Visiblement, il avait raté quelque chose.

[Mmm, disons, colonne A ]