Octobre. Nikolaï ouvrit les yeux et se tourna vers la fenêtre de sa chambre. Ce n’était pas une grande pièce mais elle commençait bien à lui plaire. Cela faisait différent de se réveiller au même endroit, de savoir la pièce et ses affaires toujours là, même à la tombée de la nuit tout comme au levé du jour.

C’était son premier jour de cours depuis qu’il était suppléant comme professeur d’histoire. Il se demandait bien à quoi pouvait s’adonner le professeur régulier, un fantôme. Qu’est-ce qu’un fantôme pouvait bien avoir comme empêchement ? Peu importe… Vu l’argent que Poudlard consentait à lui verser chaque mois ainsi que le logement et la nourriture qu’on lui fournissait avec le travail, il n’était pas à plaindre. Il avait une bibliothèque à proximité, un peu d’espace pour travailler et sa charge de travail lui permettait encore des expéditions.

Il s’habilla et se dirigea immédiatement vers la salle de classe. Premier étage. Ce n’était pas trop mal. Trop lumineux, par contre. Il fit dérouler de grands rideaux beiges aux motifs et dessins de couleur bronze, or et ébène. Il y avait des images de guerriers des steppes, à cheval sur de petites bêtes massives, l’arc et les flèches en bandoulière ou encore debout, trapus et aussi chargés qu’un poney dans leurs longs manteaux.

D’autres images dépeignaient un aigle bicéphale en différentes positions et d’autres encore un animal au corps de tigre, aux ailes d’aigle et avec des cordes de chèvre.
Une autre représentait une immense créature à quatre pattes, avec quatre têtes et deux grandes ailes triangulaires et une tête tellement hideuse qu’elle n’était pas sans rappeler Doby, l’elfe de maison. Derrière lui semblaient s’étendre des champs et la bête jetait des éclairs sur un immense corbeau qui avait l’air de fondre droit sur elle, un peu immatériel et composé comme d’un nuage de cendres qui aurait été transporté par le vent.

Juste à la gauche de la porte de la classe apparut la statue d’un guerrier à la barbe fournie, montant un grand et magnifique destrier cambré. Tourné vers la porte, il semblait poser un regard sévère sur celui qui la franchissait. Une main tenant fermement la bride de son cheval dont les yeux fous semblaient également considérer le nouvel arrivant, l’autre était levée, empoignant un sabre à la lame recourbée qui aurait fait voler la tête de n’importe qui admirant la statue de trop près, si seulement cette dernière aurait pu terminer sa motion et n’était pas figée.

Un jordanien résidant à Kerak aurait sans aucune difficulté reconnu la reproduction de la statue qui ornait le centre de sa ville.

Nikolaï se laissa tomber dans sa chaise. C’en était finit pour la décoration et il se sentait déjà un peu plus à l’aise, au milieu de ces effigies familières et de la lumière du jour tamisée par les draperies qu’il l’avait été en l’entrant dans la pièce, face à la lumière du jour trop crue sur les murs que le professeur Binns avait laissé trop pauvrement décorés. Le russe eut un doux rire pour lui-même. Il commençait à ressembler à son cousin… vouloir décorer la salle de classe. Oui, c’était tout à fait son style… Vasilyi l’avait de plus en plus influencé, sans qu’il s’en rende compte…
Mais pour le moment, la pièce était prête à recevoir les élèves et Nikolaï, quant à lui, les mains jointes derrière la tète, réfléchissait à ce qu’il pourrait bien aborder pendant le cours de ce jour-là. Il ferma les yeux un moment et se détendit. Il se savait bien à l’ avance et attendit patiemment que les élèves, ses élèves, arrivent. Il ne savait pas quel niveaux il accueillerait pour ce cours là mais il ne s'en dérangeait pas trop. La matière à enseigner demeurait la même.

Sa main glissa sur son bureau et il y trouva une petite enveloppe avec son nom dessus. Il l'ouvrit et lu les quelques phrases qui composaient l'invitation. Il était invité à une réception, il semblait. Quelque chose qui ne l'intéressait pas et par des gens qu'il ne connaissait pas.

Un sourire de mépris se dessina sur son visage. "Tapis rouge et champagne". C'était d'un ridicule. Il froissa le papier et lança la boule au travers de la pièce. Il pointa sa baguette et la boule se transforma en un petit dragon de papier qui voleta gentiment au-dessus des bureaux vides des élèves.

Quand arriveraient-ils, d'ailleurs ?

Après un petit déjeuner frugal comme Daithe en avait l'habitude ( en effet elle se nourissait presque autant qu'un petit moineau), elle se dirigea vers la salle d'Histoire. Les élèves de Poudlard qu'elle avait rencontré lui avaient tous décrits les cours d'Histoire de la magie comme la pire des matières qui puissent exister. Si Daithe avait eu l'oeil brillant quand on lui avait dit qu'un fantôme donnait les cours, on lui avait vite dit que ce fantôme là était terriblement ennuyeux ! Elle s'attendait donc à passer d'interminables minutes à attendre que le cours se termine enfin, sans trouver dans cette salle de classe sûrement vide, la plus insignifiante petite chose à laquelle porter son attention.

Elle entra donc dans la salle, le pas un peu traînant et le visage affichant déja l'ennui et un peu de fatigue en ce mercredi matin, portant sur son épaule gauche son sac de classe dans lequel pesait le lourd et bien trop imposant livre d'Histoire de la magie. Ainsi quelle ne fut pas sa surprise d'appercevoir en entrant dans la salle un petit dragon qui semblait se promener tout à fait naturellement dans la classe. Le petit dragon voletait au dessus des tables et des chaises encore vides. Daithe resta quelques instants l'air béat à suivre le dragon des yeux.
Puis elle reprit ses esprits et se tourna vers le bureau du professeur... Là aussi deuxième surprise, ce n'était pas un fantôme mais bien un homme en chair et en os ! Elle resta un instant figée, puis se reprenant rapidement, elle dit avec son habituel sourire :

"Bonjour professeur !"

Elle alla s'installer au premier rang, n'osant pas se mettre un peu plus loin car elle était la seule élève dans la salle.
Elle s'assit donc près de la fenêtre. Alors qu'elle s'apprêtait à sortir ses affaires, son attention fut happée par les dessins qui ornaient les rideaux beiges qui tamisaient la lumière du jour. Certains dessins lui rappelaient vaguement des choses vus dans des musées, les guerriers notament. Cependant une partie des dessins représentaient des créatures magiques qu'elle ne connaissait pas et dont elle n'avait même pas le souvenir de les avoir vu dans son livre de Soins aux créatures magiques.
Les minutes passaient et elle n'avait toujours pas sorti ses affaires, trop occupée à se contorsionner pour regarder les nombreux dessins qui ornaient les rideaux de toutes les fenêtres de la salle de classe. Elle supposait que son attitude n'étai pas vraiment celle qu'il fallait avoir en classe mais qu'importe.

"De toute façon, pensa-t-elle, personne n'est encore arrivé, alors j'ai le temps..."

Daithe continuait d'observer avec attention l'étrange tigre aîlé, lorsqu'une voix la fit sortir de sa rêverie :

- ça ne te dérange pas si je m'assoit là ?

Enfin, sortir de sa rêverie, pas tout de suite puisque la jeune poufsouffle eut le temps de s'installer à côté d'elle. Daithe finit donc par se retourner et répondit :

"pas du tout"

Mais visiblement sa voisine s'était aussi plongée dans la contemplation des dessins qui ornaient les rideaux. Daithe sortit ses affaires d'après sa technique habituelle, c'est à dire, vider le contenu de son sac sur son bureau puis ne selectionner que ce qui lui serait utile pendant le cours. Elle ne garda donc que sa plume, son encre, une bonne liasse de parchemins et son livre d'Histoire de la magie. Le reste de ses affaires fut rejeté pêle-mêle dans son sac, qu'elle reposa ensuite sur le sol à côté d'elle.
Daithe jetait à présent des regards au professeur, elle ne savait pas son nom, vu qu'elle était persuadée que le professeur était un fantôme dont le nom lui avait échappé. Elle n'osait pas regarder trop fixement le professeur pour ne pas paraître impolie, mais de toute façon, le nom de celui-ci n'était pas écrit sur son front.
Daithe décida donc de poser la question à sa voisine, même si celle-ci semblait être occupée à ses propres pensées. Elle se pencha donc vers celle-ci et lui chuchota :

"Est-ce que tu connais ce professeur ?"

Dans la grande salle ce matin là, Apolline songeait que son premier cours de la journée, Histoire de la Magie, était le seul moment de sa semaine où elle n’avait pas à utiliser ses pouvoirs magiques. En somme, elle suivrait et prendrait des notes à la manière des moldus ! Aussi la déception qu’elle éprouvait à l’idée de laisser sa baguette coincée entre ses livres du fond de son sac se faisait bien vite détrôner par un sentiment de vif enthousiasme. Le monde des êtres sans pouvoir paraissait bien terne et insipide face à l’univers riche et varié des sorciers. Pourtant, on se laisse facilement séduire par l’attrait de l’inconnu et de la nouveauté, surtout à cet âge où la vie demeure un apprentissage permanent ; et Apolline, sans se sentir particulièrement attirée par une culture et un mode de vie qui ne lui appartenait pas, éprouvait, comme bon nombre de ses concitoyens sorciers, une animation singulière lorsqu’il s’agissait de s’extirper un temps soit peu de la distrayante routine de Poudlard pour se rapprocher des habitudes monotones des moldus.

Enfin… Distrayante routine… Si l’on se référait à l’emploi du temps de la petite sorcière, cette journée n’avait rien de distrayant, au contraire ! Le mercredi était une étape diurne aux effets ambigus. D’abord, il marquait la fin de la première moitié de la semaine et dévoilait enfin l’horizon tant désiré des deux jours les plus attendus par les élèves de Poudlard, le week-end ! Mais pour les plus jeunes, le mercredi représentait également la journée la plus éprouvante, une transition, une étape ardue et difficile puisqu’elle regroupait les cours les plus barbants de la panoplie des enseignements proposés de Poudlard : Histoire, Botanique et Astronomie. Pour Apolline, ce qui rendait ce jour si désagréable au réveil ça n’était pas tellement la botanique, un cours qui possédait pourtant le potentiel suffisant pour divertir, sinon intéresser les élèves de Poudlard. Seulement le professeur Bachelard était un être aux effets aussi efficaces et aussi puissants que ceux d’un somnifère surdosé… Les cours d’Histoire contenaient leur lot de révélations inintéressantes mais pour la petite Poufsouffle, ils n’en demeuraient pas moins ses instants préférés passés dans une salle classe après les cours de Potions et de Défense contre les Forces du Mal. Non… L’aspect le plus désagréable de cette journée était sans nul doute le cours d’Astronomie. L’épreuve la plus difficile à relever avant de pouvoir rejoindre le confort de ses couvertures. D’abord parce qu’il fallait gravir les escaliers de l’une des plus hautes tours de l’école ; ensuite parce qu’il fallait voir s’écouler les derniers instants du jour, harassé par le labeur exigé pour se rendre en cours, tenté par le sommeil mais sans cesse ramené à la réalité par les logorrhées monotones du professeur Sinistra.

Un long soupir s’échappa des petites lèvres d’Apolline. Reprenant ses esprits, la fillette s’aperçut qu’elle avait oublié de retiré son toast recouvert de marmelade dans son café, à la surface duquel flottaient des morceaux humides et visqueux de feu sa tartine. Agacée, elle se consola avec des œufs brouillés qu’elle avala rapidement lorsque, consultant sa montre, elle vit qu’elle n’était pas en avance. Malheureusement, au moment où elle s’apprêtait à quitter la table, une de ses camarades de Poufsouffle vint l’aborder avec force de petits cris aigus et de gloussements insupportables. Il s’agissait d’Emily, une fillette dont l’attitude joyeuse et enthousiaste à l’excès contrastait avec son apparence chétive et ses grands yeux tristes de chien battu. Et malgré une silhouette et un visage qui n’avaient rien de bien remarquable, celle-ci semblait mener pour son jeune âge, une vie sentimentale bien agitée ! Elle venait quelques fois aborder Apolline pour évoquer avec sa camarade ses déboires amoureux qu’elle racontait toujours, en vraie fleur bleue, comme s’il s’agissait de récits romantiques et tragiques à l’issue bouleversante. Emily ne cherchait pas de conseils ou de réconfort, seulement une oreille attentive. Et lorsqu’elle avait terminé, elle tentait vaguement de s’intéresser à son interlocutrice avant de trouver une excuse pour aller voir ailleurs. Au début patiente et réservée, Apolline avait ensuite vécue une phase d’agacement profond avant de sombrer dans l’indifférence. Ainsi elle se dirigeait, muette, vers le Grand Hall puis les escaliers, sa camarade bavarde sur ses talons. Lorsqu’elles se retrouvèrent toutes deux dans les longs couloirs du premier étage, Emily finissait son récit palpitant et lui demanda finalement :

«- Tu vas où au fait ?
- Ben… En cours !
- Ah oui !... On a histoire c’est ça ?
- C’est ça…
- Alors je t’accompagne pas plus loin ! J’ai horreur des cours d’histoire. Ca craint trop !
- Comme tu veux.
- A la prochaine alors ! »

Et ce fut le moment de la délivrance! Si au début, elle appréciait les histoires d'Emily, ces rencontres devenaient maintenant particulièrement agaçantes, voire insupportables. Sans intérêt, elles n'avaient rien d'enrichissant. Seulement, trop délicate et soucieuse de ne pas blesser sa camarade, Apolline se taisait et attendait patiemment la fin de l'entretien, comme un martyr supporte avec courage les supplices qui lui sont infligés. Soulagée comme un détenu à qui on venait d’ôter son boulet, Apolline entra finalement dans la salle de classe, l’esquisse d’un sourire léger peint sur son visage. Elle salua chaleureusement le professeur Dmitriev et son regard parcouru la pièce, à la recherche d’un siège vide. C’est alors qu’elle aperçut la petite Page, en compagnie d’un Serdaigle de deuxième année qu’elle avait aperçu quelque fois dans les couloirs et d’un Serpentard à la réputation qui n’était plus à faire ! Elle s’approcha du petit groupe, s’installa derrière Page et son voisin, à côté de Morgan et les salua tous les trois. Alors qu’elle déballait ses affaires, elle entendit Morgan réclamer des cartes de Chocogrenouilles. Elle se redressa lentement et murmura à ses camarades :

« Si ca vous intéresse, moi j’ai déjà 8 cartes de Paracelse… Je tombe toujours dessus en ce moment ! »

Allez ! Plus qu'une moitié de semaine à tenir et ce serait le week-end. Lucretia n'arrivait pas à comprendre à quel point un cerveau pouvait-il être atrophié au point d'avoir l'idée de caler le cours d'Histoire de la Magie à la première heure du matin, comme si son caractère en lui-même soporifique ne suffisait pas à cette pauvre matière reniée par tous... Mais passons. Elle décida de se gonfler à bloc pour le reste de cette difficile semaine, et de toute manière il était plus que temps de faire remonter les points de Poufsouffle (pour changer -__-). Elle qui voulait faire Médicomage à l'UMA, la pauvre préfète déchue était loin de se douter que c'était également la spécialité la moins bien classée parmi les quatre en ce moment ! On n'allait pas non plus lui faire changer ses bonnes habitudes de perdante à notre Lulu...

En passant le pas de la porte, elle manqua de faire un bond de 3 mètres sur le côté en se faisant surprendre par la statue posée juste à côté de l'entrée. Quelle idée aussi, d'accueillir ses élèves avec un menaçant guerrier chevauchant sa monture cabrée et si imposante ! Heureusement, la Poufsouffle se ressaisit à temps et n'eut qu'un petit sursaut discret. Et non les amis, pour voir Lucretia ressembler à un crabe épileptique il faudra repasser, on ne peut pas non plus faire des pitreries tout le temps, le plaisir de l'art découle de sa rareté

- Bonjour professeur Dimitri... Dmitrivaïe... Dimovitch... Dmmtrichv... ... ... Bonjour professeur.

Elle repéra ensuite rapidement Page McHenry, la petite Gryffondor dont elle avait pu faire la connaissance dans le Poudlard Express et qu'elle aurait aimé se mettre dans la poche, la rouquine occupant maintenant le poste important de préfète, plutôt respectée au sein de Poudlard... Il s'agissait aussi pour Lucretia se refaire un cercle de fréquentations honorables ! Et puis, elle se considérait toujours comme le maître Yoda de Page, ayant pour mission de lui inculquer les subtil art de la préfecture, tout comme pour Jemiah...

- Salut Pâge la salua-t-elle aimablement en prenant place à ses côtés, avant d'entendre une voix derrière la Gryffondor demander:

Morgan 39 a écrit:

Pssst, dit, l’un de vous n’aurait pas des cartes de chocogrenouilles ?

Lucretia se retourna et s'aperçut que cette requête provenait d'un Serpentard qu'elle n'avait encore jamais croisé, et qui, de vizu (ça s'écrit comme ça? ), devait être tout au plus en première ou deuxième année.

**Mmh... ça va quand c'est encore jeune, c'est pas trop endurci, on peut encore les faire changer si on leur montre qu'on est gentils et normaux... Celui-là m'a l'air d'être juste un bon petit soldat de sa Maison mais au fond pas bien méchant, juste un petit crapaud pustulé de bonnes intentions...**

La Poufsouffle se pencha vers son sac et fouilla à tâtons à la recherche des quelques cartes de Chocogrenouille qui pouvaient y traîner. Un jour, c'est sûr, il faudrait qu'elle les collectionne sérieusement, qu'elle fasse le tri, qu'elle les classe, qu'elle devienne une vraie dealeuse de cartes des Sorciers Célèbres ! De quoi devenir elle aussi une petite star locale... Mais cessons de divaguer et revenons à nos échanges commerciaux:

- Tiens, s'adressa-t-elle gentiment à Morgan, j'en ai au moins quatre de Gulliver Pokeby, c'est toujours les mêmes qui reviennent, hihi ! Je t'en offre jusqu'à trois en cadeau de bienvenue Par contre j'en ai une plus rare regarde, c'est ton pote Saint-Lazare Serpentard Celui-là je ne le cède qu'à certaines conditions...

Le temps que Morgan réagisse, il s'agissait maintenant de réfléchir aux conditions en question. Elle commença mentalement à se faire une liste de possibilités:

Donner la carte de Saint-Lazare Serpentin à condition que:

- Momo lui donne en échange la carte de Holga Poufsouffle
- Momo accepte une fusion-acquisition de leurs deux collections de cartes de Chocogrenouille afin de monter ensemble un petit commerce clandestin dont les profits iraient toutefois à Lucretia uniquement
- Momo lui note le cours d'Histoire de la Magie pendant qu'elle finirait sa nuit
- Momo aille dire à ses amis de première année potentiellement influençables que l'ancienne préfète de Poufsouffle là, Loucréttia Oulvarte, ben elle est pas si bête que ça
- Momo aille faire de la pub auprès de ses amis de première année potentiellement influençables pour le commerce de cartes dirigé par Lucretia
- Momo incite ses amis de première année potentiellement influençables à se retourner contre leurs camarades Serpentards qui oseraient critiquer la maison des Blaireaux et notamment son ancienne préfète
- Momo demande une dérogation exceptionnelle à Dumbledore afin de se faire rerépartir par le Choixpeau qui le reconvertirait en Poufsouffle
- Momo incite ses autres amis de première année potentiellement influençables à demander eux aussi cette dérogation exceptionnelle

Et on pouvait continuer longtemps comme ça, mais bon, il fallait déjà que le Serpy se montre intéressé par sa carte

" Tu veux dire que ce n'est plus Binns qui s'occupe de l'histoire de la magie ? " Souffla la fillette aux boucles blondes coupées courtes avec surprise.
" Non, et devines quoi au sujet de ce nouveau prof ?! "
" Quoi ? "
" Il est troop beau " pouffa l'interlocutrice, en pointant son majeur vers le haut d'un geste appréciatif, les yeux subitement dans le vague.

A l'autre bout de la table, la petite anglaise se servait une part généreuse d'un petit déjeuner copieux, lorgnant du coin de l'œil la conversation des deux cannes qui riaient stupidement entre deux gloussements à en rendre jaloux les coqs d'un poulailler. La conversation prenait une tournure résolument désespérante au fur et à mesure que le ton se faisait plus confident et que les potins reprenaient a un rythme plus rapide, laissant la rouquine muette devant ces informations maigres et totalement inutiles. Qu'espérait donc les deux cailles de leur conciliabule ? Avec leur physique a proprement parler disgracieux et du haut de leurs dizaine d'années, elle voyait mal en quoi la petite boudinée en dents trop longues pourrait intéresser un professeur qui de toute manière, avait l'air totalement inintéressant. Si la seule chose que deux gamines totalement arriérées trouvaient à dire de lui de plaisants commentaires sur sa stature physique, la fillette n'avait de cesse que de rayer toute étude plus poussée de sa mémoire. Elle imaginait déjà un bellâtre rêveur et sans autorité dont les paroles seraient masquées par le ricanement de deux adolescentes dont les stigmates devaient commencer à faiblir qui l'observerait, fin filet de bave au coin des lèvres. C'était aussi simple que ça et d'ors et déjà, la fillette imaginait une morne et lente conversation intérieure dans laquelle elle maugréerait un directeur qui employait ses sbires en fonction de leurs sourires et de leurs dents blanches. Reportant son attention sur le boursoufflet voletant paisiblement a quelques centimètres de la table, c'est avec une indifférence évidente que la petite rousse saisit d'une main lasse la Gazette posée à ses côtés, décalant l'article et s'empara de l'enveloppe rattachée au courrier.

Monsieur et madame Basley, en leur qualité respective de parents aimants et plein de bons et généreux principes éducatifs, avaient lourdement insisté sur la nécessité de leur fille a connaître les différents détails du monde extérieure et à s'intéresser de plus près aux grands de ce monde. La douce Alison avait accepté a contrecœur pour une seule et unique raison qu'était les cadeaux généreusement offerts par le recueil d'informations suivant les abonnements. Deux cartes de chocogrenouilles par mois dont l'importance et la rareté variaient et étaient le plus souvent dû à un hasard trop souvent malheureux. La rouquine laissait donc généralement de côté les grands articles dont elle ne lisait que quelques lignes en travers et ouvrait la friandise avec curiosité. Elle ne s'intéressait pas aux événements extérieurs, choses relativement normales lorsque l'on avait un peu plus de onze ans et que l'on se confortait dans le cocon que constituait Poudlard. Dans le cas de la fillette, un cocon qu'elle jugeait relativement inconfortable au milieu d'une masse particulièrement bêlante d'élèves aux allures dégoulinantes de niaiserie et de prétention. C'était certes une imposante généralité mais en fin de compte peu éloignée de la réalité comme pouvait en témoignait les deux serpentardes aux grands yeux béats. " Morgane et Artemesia Lufkin " Déchiffra la fillette en fronçant les sourcils. Lufkin, première sorcière à être entré dans les fonctions de ministre de la magie, était plutôt courante mais Morgane en revanche l'était nettement moins.

Elle était abondamment citée dans tous les registres de magie traitant de Merlin. Ennemie jurée de ce dernier et affiliée a la magie noire, demi-sœur d'une carte pourtant classique tant le personnage était connu de tous, Morgane pourrait être vendue contre l'un des fondateurs ou carte autre de la mythologie. Oui, la délicate Alison aimait ces petites cartes autant que le troc, comble de l'étonnement et s'intéressait notamment aux cartes mythologiques et rares que représentait une découverte comme Morgane. La fillette avait beau répugner aux conversations moutonneuses qui fusaient continuellement de part et d'autre de Poudlard, elle savait avec une pertinence tirée d'une certaine expérience de famille nombreuse que seule le troc permettait d'atteindre les sommets d'une avantageuse panoplie et collection. Aussi avait elle fourrer les deux cartes dans son sac et avait immédiatement tendue l'oreille dès son arrivée dans la vaste et occupée salle de cours. Une gryffondor bavait d'un air hagard devant le professeur auquel la rouquine n'accorda qu'un vague grommellement et un petit groupe d'élève s'était formé dans un coin de la pièce, tirant des sacoches et des sacs divers objets de transaction. C'était un véritable petit commerce qui proliférait sous les yeux de la fillette et c'est à tâtons qu'elle s'approcha de la foule bruyante, ses yeux parcourant, hissée sur la pointe des pieds pour arrivée à hauteur d'un deuxième année qui lui était vaguement familier et plissant les paupières.

Circée, les fondateurs… Les élèves présentaient avec convoitise et fierté leurs cartes les plus rares et la rouquine admira quelques instants les contours dorés de la carte de Circé, Gunhilda en revanche attira son attention. Elle n'était pas particulièrement rare mais pouvait être qualifiée de peu courante et facilement échangeable par la suite pour en tirer avantage. Etalant quelques cartes devant elle dont la récente acquisition de Morgane, la petite anglaise désigna ses propres trouvailles et lança à la cantonade. " Heureusement que tu parles de prix abordables pour Gorsemoor, on ne peux pas parler de carte rare. Mais puisque tu as l'air de vouloir t'en débarrasser je peux te proposer Artemesia Lufkin qui doit largement la valoir…" souffla la fillette.

-Bip ... Bip ... Bip ... Bip Bip Bip PAF

Voilà le bruit de la sonnerie du réveil, jusqu'à ce que la main de la jeune Vert et Argent s'écrase sur l'objet représentant un vif d'or pour mettre un terme à ce supplice sonore.
Ange avait encore les yeux alourdis par le sommeil.. On était quel jour ? Ah oui, Mercredi.. ce qui signifiait cours d'histoire de la magie en première heure.. Bon, au moins elle pourrait finir sa nuit pendant ces deux heures.. Pourquoi le nuit passe t-elle aussi vite ? Vous trouvez pas ça injuste vous ?
Encore aveuglée par la lumière matinale, la fillette entreprit de sortir du lit. Mais c'est qu'il fait froid dans ces cachots, surtout lorsqu'on vient de sortir de la douce tiédeur des draps et que l'on est encore pas très bien réveillé. Sa nuisette de soie vert tendre était parfaite pour tout sauf pour tenir chaud. La vipère prit dans ses affaires, une robe noire fluide et légère, du dernier cri de chez magic'couture, sa cape et sa cravate aux couleurs de sa maison, ainsi que des ballerines noires tout aussi tendance.
La jeune fille alla dans la salle de bain, et ouvrit le robinet d'eau chaude... Glacée !! Logique non ? Elle entendit une minute laissant l'eau couler, jusqu'à ce qu'elle soit à bonne température et put enfin prendre sa douche. Rien de tel pour se réveiller, que de sentir l'eau chaude couler sur la peau.. Elle aurait pu y rester des heures..
Jetant un regard à l'horloge de la salle de bain, plus par habitude qu'autre chose, elle crut avoir mal un choc.. Il ne lui restait plus que 5 minutes pour se rendre en cours !! La catastrophe !!
La vipère se sécha en trente secondes et sauta dans ses vêtements, elle regarda rapidement son reflet dans la glace, ses cheveux blonds presque blancs tombant négligemment sur ses épaules, ses traits fins, ses yeux bleux turquoises, sa silhouette fine..elle était parfaite comme d'habitude.. Mais si elle ne se dépêchait pas elle allait être en retard.
Pas le temps de déjeuner, la vert et argent attrapa son sac qu'elle avait préparé la veille et se précipita vers le première étage.. pile à l'heure.. C'est ce qu'on appelle la ponctualité^^mais la prochaine fois, elle devra faire un peu plus vite pour avoir le temps d'aller manger !
La jolie blondinette prit place au troisième rang, vers la gauche. Une place stratégique car elle était cachée par un troisième année et pouvait donc parler tranquillement sans que le prof la voit ^^ Ce dernier avait un certain charisme, mais elle se demandait ce qu'était devenu Binns. Si même la mort ne l'avait pas empêcher d'enseigner, qu'est ce que cela pouvait être ?
Elle regarda alors autour d'elle et vit que les élèves s'échangeaient des cartes de chocogrenouille, montrant avec fierté les plus rares. Un sourire étira les lèvres de la serpy, et elle sortit ses cartes, elle avait celle de Merlin en double, or cette carte était rare, elle pensait donc pouvoir en profiter, elle avait aussi Paracelse, Morgan, Cliodna, Gwendoline la fantasque, Dumbledore, Salazar Serpentard et Rowena Serdaigle, mais il lui manquait les deux autres fondateurs. Ces deux là n'étaient pas à échanger, enfin.. sauf si on lui propose un très bon prix, bien sûr.. tout se négocie.. La fillette regarda avec intérêt une carte de Circé, qu'un garçon exposait. Elle aurait bien voulu l'avoir celle là.. Ange fouilla dans son sac, elle avait également des fausses cartes de sorciers et sorcières célèbres explosives, achetées dans une boutique de farce et attrapes.. ça pouvait être amusant..
Une serdaigle disait vouloir échanger Poufsouffle, ça l'intéressait..

-Psst ! Psst ! Oui, toi ! Poufsouffle m'intéresse, tu veux quoi comme carte ?

Nikolaï regardait les élèves s’affairer au troc –de manière très peu discrète- ou tenter de terminer leur nuit de sommeil. Plus ca change, plus s’est pareil, se dit-il. Un vieil adage qui était lui aussi de tous les temps, indémodable. Un instant il pensa a ses propres professeurs, ceux qu’il avait eu quelques années plus tôt, se demandant s’ils ne pensaient pas un peu pareil.

Le groupe des échangeurs de cartes, qu’il n’avait pas aperçu au premier moment, s’était considérablement élargit et occupait une bonne partie de la classe. Il jeta un coup d’œil à sa montre et réalisa qu’elle indiquait encore seulement cinq minutes avant le cours. Il réalisa également que la trotteuse ne fonctionnait plus et qu’il ne savait exactement quel heure il était.

Lentement, il se leva et se dirigea vers la porte. Il s’arrêta sur le pas de celle-ci et regarda l’horloge dans le couloir. Le cours aurait du commencer il y avait dix minutes de cela. Très bien. Il colla un mémo sur la porte et la referma lentement. Sur la note, les retardataires pourraient lire « Cours déménagé au local CCCLXXXVI », un local plus que perdu et a l’autre bout du château qui servait, selon son récent souvenir, a l’entreposage des trop vieilles armures qui avaient finit par se montrer trop usées ou encombrantes pour occuper un espace le long d’un mur du château.

Il se retourna vers les élèves.

Ses élèves.

Il s’éclaircit la gorge et parla clairement et assez fort pour faire taire les petits commerçants de cartes de chocogrenouilles.

- Bienvenue dans mon cours. Je suis le professeur Dmitriev, ou Nikolaï, si vous voulez, et je remplacerai le professeur Binns qui a du s’absenter pour…

Il jeta un bref coup d’œil sur son bureau en espérant l’avoir noté quelque part mais ne trouva rien.

- Pour quelques raisons probablement peu palpitantes et qui ne vous intéresseront guère… pas plus que moi d’ailleurs…

C’était le ressentiment de l’élève qui avait détesté l’histoire pendant trois années passées à Poudlard pour finalement découvrir que c’était passionnant une fois en contact avec d’autres personnes qui s’exprimait.

- Alors, maintenant que je me suis présenté, je vais vous dire quelles sont mes attentes. Premièrement, serons priés de regagner leur dortoir ceux qui veulent terminer leur nuit de sommeil, dit-il en faisant s’écraser le dragon de papier dans la tête d’un poufsouffle endormi, ainsi que ceux qui ont envie de s’adonner à d’autres activités plus amusantes. Votre réussite n’appartient qu’a vous, c’est votre choix et uniquement le votre. De ce fait, je me contrefiche bien que vous assistiez au cours ou non mais si vous êtes assis dans ma salle de classe, vous êtes attentifs ou vous foutez le camp. Est-ce bien clair ?

Il embrassa l’ensemble de la classe du regard. Il y avait de beaux spécimens d’élèves et il avait déjà l’impression de pouvoir relever certains traits de caractère chez quelques uns, juste a les avoir observé quelques minutes. Si seulement ils pouvaient tous être bien attentifs…

- Avez-vous des questions ? Si oui, posez les maintenant. Si non, nous allons commencer la matière tout de suite.

Il continuait de les regarder, attendant les questions.