[Oct.] Cours numéro 2

Date RPG du cours : mercredi 8 octobre 1997 - 10H à 12H
Météo : Ciel nuageux avec quelques éclaircies
Sujet du cours : Le sortilège Salveo Maleficia
Années 4,5,6 et 7
Gain de 2 points par post.
Théorie + Travaux Pratiques

Le minuscule professeur de sortilèges et enchantements était plongé dans ses rêves. Il était grand, beau et surtout jeune. Il marchait sur une plage tropicale, sous un magnifique soleil. Il jouait avec sa musculature et les filles gloussaient sur son passage. Ah que Filius était heureux en cet instant, il n'aurait pas voulu que ce moment s'arrête. Malheureusement le bourdonnement de sa montre se fit bientôt entendre. Le petit homme ouvrit les yeux et s'adressa à la montre.

- Oh tais toi !

Aussitôt le bourdonnement s'arrêta. Flitwick sortit de ses couvertures, s'étira en baillant largement et se leva. Hop un rapide passage par la douche, un coup de peigne dans ses cheveux broussailleux et Filius sortit de son bureau, comme tous les matins depuis maintenant un demi-siècle. Il descendit les escaliers, saluant sur son passage quelques élèves qui se hâtaient déjà de descendre prendre leur petit déjeuner. Flitwick aussi en aurait fait de même mais la crainte de croiser les Carrow, il préférait aller prendre son petit déjeuner dans sa salle de classe directement. Un elfe de maison lui déposait depuis maintenant plusieurs semaines un plateau surchargé que le petit homme n'arrivait pas à finir. D'ailleurs ses élèves avaient bien du s'apercevoir que les apparitions du petit homme dans la Grande Salle se faisaient de plus en plus rares. Mais bon depuis le dernier jour où Amycus lui avait clairement fait comprendre que le petit homme aurait la tête coupée s'il continuait à ainsi dire ouvertement ce qu'il pensait, celui-ci s'était réfugié dans un silence sur ses positions pro-Dumbledore et préférait rester le moins possible en présence du duo machiavélique.

Quoi qu'il en soit le petit homme était convaincu que la vérité éclatait toujours et que la révolte grondait silencieusement dans les murs du château, et que plus de cinq cents élèves sans compter tous les membres du personnel étaient bien capables de venir à bout de deux hybrides ramollis. S'ils pensaient tenir Poudlard au creux de leur main, il se trompaient largement.

Flitwick entra donc dans sa salle de cours encore vide à cette heure-ci. Un plateau était posé sur son bureau. Le petit homme le fit léviter et le posa devant lui. Il avala en vitesse quelques toasts ainsi qu'une bonne tasse de thé vert à la menthe et fit disparaître les restes de son déjeuner. Quelques secondes plus tard il escalada sa pile de grimoires et attendit patiemment l'arrivée des premiers élèves pour ce cours consacré aux années supérieures.

Avec un petit sourire coupable, June referma les pages glacées du magazine sorcier qu'elle feuilletait. La presse people, c'était cruche, c'était tarte, c'était du scandale gratuit, mais... comme toute adolescente de son âge, June aimait bien y jeter un oeil de temps à autre. Et puis ces derniers temps, il y avait de nombreux reportages sur le batteur des Canons, le chouchou de June. Il était si séduisant ! Quel mal y avait-il de prendre un peu de nouvelles après tout ? Certes, elle trouvait aussi des informations dans son magazine de Quidditch mais... Ce n'était pas pareil. Il y avait aussi ce petit jeu de lire les articles avec les copines... Bref, June était loin d'être une greluche, mais elle aimait parfois se vider le cerveau avec de la lecture un peu plus légère que ses notes de cours, qui étaient pour le moins fournies. Et si la préfète reconnaissait parfaitement que Sorcière Hebdo était une lecture pour écervelées ou presque, cela l'amusait. Et le numéro de cette semaine avait été particulièrement intéressant. Posant le magazine sur le lit de Pissenlit pour que celle-ci puisse en profiter aussi, la jeune fille entreprit de se lever, enfin.

Pour une fois, elle s'était accordé une grasse matinée avant le cours de Flitwick. Mais il ne fallait pas non plus abuser des bonnes choses, aussi la jolie blonde se mit-elle en route sans trop tarder. Un rapide passage à la salle de bain, un petit déjeuner frugal, et la jeune sorcière, reposée, fraîche et pimpante, se présentait au cours du petit professeur Flitwick.

La blonde arriva dans les premiers, et salua le petit homme perché sur sa traditionnelle pile de livres d'un sourire.

- Bonjour Professeur, vous allez bien ?

N'ayant que l'embarras du choix pour s'installer, la préfète opta pour le second rang, et commença à sortir ses affaires en fredonnant. Les autres allaient sûrement bientôt arriver.

Le mois d’octobre s’annonçait plutôt pas mal. Zézette pourrait de nouveau se consacrer à ses amours perdus Ben oui, maintenant que Edwin était écarté de June, tout irait presque bien. Il fallait juste tenter une petite approche, mine de rien. Les deux filles avaient parlé comme ça, un peu, puis avec le cours de divination, mais ce n’était pas encore assez. Bref, en fait il fallait que Zélie réfléchisse tranquillement au calme, et toute seule, sans Edwin dans les pieds. En gros oui, la Serdaigle allait profiter de ce cours de sortilèges pour mettre ses idées au clair. Parce que oui, même si elle avait commencé les cours à dix heures seulement aujourd’hui, l’adolescente ne s’était levée qu’à neuf heures et quarante-sept minutes exactement. C’était à cause de Sally, elle l’avait pas réveillée à temps, la malotru.
C’est donc d’un pas rapide mais une tête de cul que Zélie se dirigea vers le troisième étage, pour un cours riche en émotion (ou pas).

A peine entrée, l’Aiglonne s’était dit qu’elle se mettrait dans le fond, près de la fenêtre, là elle pourrait regarder le paysage et penser à sa June d’amûr. Maaais, le destin était contre elle aujourd’hui, j’en ai bien peur. Zélie était rassurée lorsque la Poufsouffle se mettait à côté de Clarisse, Ema, ou d’autres nanas. Mais quand elle était assise seule, il y avait toujours un risque pour que Edwin s’assoit à côté d’elle, et Zézette ne pouvait pas le laisser faire, loin de là, jamais elle ne ferait ça de ça.
Donc la Bleue et bronze était là, devant le professeur en train de regarder Galdwin pour savoir si elle devait s’asseoir à côté d’elle ou pas. Choix très difficile, elle ne pouvait pas se faire passer pour un pot de colle.

« Bonjour monsieur. »

C’était d’une voix morne que Zélie venait de parler. Oui, elle était rentrée dans son rôle d’actrice. L’adolescente devait aller s’asseoir à côté de June et faire semblant de rien, genre elle était grave déprimée. Parce que oui, dans ses plans, Zézette ne devait pas être près d’elle lors de ce cours de sortilèges, mais si elle ne le faisait pas, ben Edwin lui piquerait June. Malheur.
Zézette se dirigea alors vers la préfète, d’un pas étrangement lent, la tête baissée. Elle s’assit donc au second rang. Certes, il pouvait y avoir quelqu’un d’autre de l’autre côté de June, puisque les tables de sortilèges étaient longues, mais fallait pas penser à ça.
Limite la Serdaigle jeta son sac sur la table, elle ne prit même pas la peine de sortir ses affaires. Elle posa ses coudes sur la table, et ses mains sur ses coudes.

« Salut. »

Un vague salut. Zélie regardait la porte avec une certaine obsession. Peut-être que le Gryffondor était malade ? Han ouais, ça ça pourrait p’tet égayer sa journée.

-Moi je te dis que Flitwick est mort. Ça se voyait que Carrow l'encadrait pas, et il l'a tué.
-Arrête, on l'aurait su ! T'as trop d'imagination toi...
-Ah ouais ? Alors comment tu expliques qu'on ne le voie plus nulle part ?
-Il euh... il doit pas avoir envie de voir du monde. Ou alors... ben oui : il est tombé amoureux de Trelawney alors il reste avec elle dans la tour de divination !

La discussion allait bon train à la table des Gryffondor, à côté de William qui écoutait en souriant. Les deux élèves de première année semblaient parfaitement sérieux, et il ne faisait aucun doute que la rumeur de la mort de Flitwick ne ne venait pas d'eux ; le petit blond se contentait de colporter un ragot qu'il tenait de plus âgés, livré prêt à l'emploi avec les arguments à opposer aux contradicteurs et tout. Ce genre de racontars était une spécialité de l'école ; plusieurs fois dans l'année naissait un mythe forgé de toutes pièces, venant on ne savait d'où, qui agitait les esprits durant quelques jours – jusqu'à ce qu'un autre prenne le relais. Cette fois, c'était Flitwick qui était la vedette involontaire ; en effet, on ne le voyait plus guère, mais William ne croyait pas à sa mort : d'abord, parce qu'un nouveau professeur de sortilèges aurait fait son apparition, et ensuite parce que son absence pouvait être expliquée de façon rationnelle : il n'avait pas envie de subir la compagnie des Carrow, voilà tout.

Les deux première année se levaient pour aller en cours, et le rouquin leur fit signe de s'arrêter ; devant d'aussi crédules enfants, il avait décidé d'ajouter sa touche personnelle à la rumeur litwick, et il leur murmura avec une mine de conspirateur :

-Je vous ai entendus parler de Flitwick... C'est impossible qu'il soit mort... En fait il est immortel, ça lui vient de ses ancêtres gobelins. Y a deux ans, il est tombé de la tour d'astronomie, et il s'en est tiré avec une cheville foulée. Je vous jure, je l'ai vu.

Impressionnés (le roux mentait avec un aplomb incroyable), les deux première année ouvrirent des yeux ronds de carpes suffocantes, et filèrent à leur cours. William, quant à lui, acheva tranquillement son petit déjeuner, avant d'aller travailler à la bibliothèque : les devoirs ne cessaient de s'accumuler sur les pauvres cinquième année, ainsi que les menaces d'échecs aux BUSE pour ceux qui travaillaient moins de vingt-quatre heures par jour. Ça devenait décourageant, d'ailleurs ; même en travaillant comme un forcené, le rouquin n'obtenait plus que des A (sauf un E, une fois) là où l'année précédente, il collectionnait les O.

Après une matinée par spécialement prolifique à la bibliothèque (une heure et demie pour traduire quatre lignes de runes), William, passablement déprimé, prit la direction de la salle de sortilèges. Quelle idée avait-il eue de prendre l'option de Runes ? À ce rythme, il lui faudrait dix jours d'examen pour arriver à rendre une copie complète... L'adolescent était prompt aux changements d'humeur, cependant, et la seule vue de Flitwick lui rendit le moral. On avait beau se douter qu'il n'était pas mort, ça faisait tout de même plaisir de le revoir. Un grand sourire aux lèvres, le Gryffondor salua l'enseignant, avec une chaleur qu'il n'utilisait pas pour les autres professeurs :

-Bonjour monsieur ! Vous allez bien ?

« Toujours en vie ? » aurait été de mauvais goût ; William se demandait d'ailleurs s'il devait informer l'enseignant de la rumeur qui courait sur son compte. Hésitant, il songea qu'il y réfléchirait durant le cours, et alla s'asseoir au deuxième rang, contre le mur, en adressant un petit signe aux deux filles déjà présentes.

Commencer les cours à 10h, pouvoir dormir un peu plus longtemps, rattraper les heures de sommeil en retard, LE REVE. Ema s’était levée de bonne humeur ce jour-là, rien que parce qu’elle avait passé une bonne nuit. Elle avait filé à la douche pour en prendre une bien froide histoire de bien la réveiller et pour pouvoir être en forme et réactive pour le cours de sortilèges.

Ses deux matières préférées avaient quasiment toujours été la défense contre les forces du mal – même si cette année, elle risquait de ne plus faire partie de sa liste de favoris avec la brute de Carrow qu’ils avaient en tant que prof – et les sortilèges et enchantements. Pour Ema, c’était l’essence même du bon sorcier : savoir se défendre, et connaître un maximum de sortilèges toujours plus efficaces et pratiques les uns que les autres. D’ailleurs, la blonde, formée pour être bordélique depuis son plus jeune âge, suivant le modèle de sa sœur, était presque devenue une pro des sortilèges ménagers. Il n’y avait rien de plus pratique. Passer une heure à nettoyer et ranger sa chambre ? Quelle idée, un bon lot de sortilèges ménagers et c’était réglé en deux temps trois mouvements.

Après s’être enfilée un bon petit-déjeuner – pancakes, croissants, pains au chocolat, pâtisseries en tout genre, je vous laisse imaginer la suite – à la table des Poufsouffles où elle avait rejoins June, Ema avait suivit un groupe d’élèves pour monter en direction du troisième étage. Arrivée devant la salle, elle franchit l’interstice de la porte d’un air radieux, avant de saluer avec un énorme sourire son petit professeur de sortilèges.

- Bonjour Professeur, ça fait plaisir de vous voir, ajouta-t-elle en plissant les yeux dans son sourire.

Non, Ema n’était pas une lèche-cul, elle était simplement ravie de revoir le prof qui lui enseignait l’une des plus belles matières qui puissent exister Elle balaya la salle du regard et remarqua qu’elle n’était pas toute seule. Elle fit une petite grimace sympathique à l’adresse de June qu’elle avait déjà vue dans la matinée et adressa un sourire à sa voisine Serdaigle et à William qui se trouvait non loin d’elles. Les places du second rang étaient apparemment très convoitées, même la franco-anglaise rejoignait souvent le second rang dans les autres matières, pour ne pas non plus se retrouver tout devant, mais elle était tellement contente de reprendre la matière qui lui avait manqué pendant deux mois qu’elle choisit instinctivement une place au premier rang devant le professeur.

Elle sortit ses affaires en essayant de dissiper son sourire qui devait peut être sembler forcé aux yeux des autres tant elle n’avait pas arrêté de le faire depuis qu’elle avait mis les pieds dans la salle. Dans l’attente du début de cours, elle se retourna sur sa chaise et fit face à ses deux camarades. Elle n'avait jamais parlé à Zélie auparavant, mais ça n'était pas une raison pour qu'elle l'ignore.

- Ca va bien Zélie ? demanda-t-elle d’une voix enjouée. Oh June, chuis partie tôt au petit-déj’ tout à l’heure, j’avais oublié de prendre mon livre de sorts alors j’suis retournée au dortoir.. et comme il me restait un peu de temps et que j’me doutais que vous auriez déjà fini de manger, j’ai feuilleté un magazine à Pissenlit. Tu savais qu’un des batteurs des Canons de Chudley était gay ? demanda-t-elle sur un ton choqué.

Les autres élèves ne tardèrent pas à pointer le bout de leur nez, et à leur tête, Zélie Colien, l'ex capitaine des Bleus. Elle ne paraissait pas s'être levée du bon pied et rejoignit le banc de la Poufsouffle avec la tête dans le pâté. Son entrée avait étonné la préfète, car si June se souvenait que l'aiglonne avait troqué le roux contre le blond, elle ne savait pas encore que sa longue chevelure était aussi passée à la casserole. Mais force était d'admettre que la cinquième année avait bonne mine ainsi. Ladite cinquième année, un peu à côté de ses pompes, se laissa choir à côté de la préfète et après un salut laconique, fixa bizarrement la porte d'entrée. Amusée, la jolie blonde se retourna pour trouver ce qui pouvait bien intriguer sa condisciple de la sorte, mais ne trouvant pas la réponse, elle se remit droite en haussant les épaules.

- Salut Zélie, répondit-elle dans un sourire. Ca te va bien, ta nouvelle coupe de cheveux...

L'arrivée de William interrompit l'échange entre les deux filles. June rendit le geste de salut du Gryffondor qui allait s'installer un peu plus loin. William faisait partie de ceux qui souffraient beaucoup du règne de Rogue et de ses sbires (d'ailleurs, sortent-ils du camp d'entraînement de la Flander's Company ? Ont-ils survécu à Cindy ?), et la sixième année admirait son courage.
Ema entra juste après le roux, et vint s'asseoir avec énergie devant Zélie et June, se retourna pour bavarder un peu avec sa préfète. Qui pâlit bien vite.

- Euh, je... QUOI ? Non mais attends, j'ai pas eu le temps de lire le reportage et... Non. Tu me fais marcher. C'est pas possible. Ce serait une injustice criante si c'était le cas.

Ema Skye venait tout juste d’entrer dans la salle. Zézette ne lui avait jamais vraiment parler de sa vie, mais elle ava l’air sympa. Sauf que voilà, y’avait un truc qui clochait. La Poufsouffle s’assit juste devant elle et June, et se mit à parler d’un des batteurs des Canons et… il était apparemment gay. Oh my god ah nen mais attends c’est trop inadmissible nen mais vraiment. Bon. Soyons raisonnable, Ema n’avait pas vraiment parlé comme ça, mais presque. L’Aiglonne la regarda avec un petit sourire. Rha les filles de cette époque, c’était plus pareil inh. Mais le pire en fait, c’est que June répondit. Elle aussi sembla outrée.
Bien sûr, Zélie s’était montrée contente que la préfète lui dise que sa nouvelle coupe lui allait bien, mais quand même. Y’avait des limites. Qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’orientation sexuelle des joueurs de Quidditch ? Puis bon… une injustice criante.

*ne pas s’énerver*

Ce fut oui, la première chose que Zézette se dit. Elle n’en croyait pas ses yeux. Etait-elle assise à côté d’une cruche ? Non, quand même pas. Puis bon, ça ne voulait rien dire. Lavande Brown était comme ça à l’époque, et ça n’avait pas empêché qu’elle s’entende super bien avec. Lou aussi était un peu comme ça. Neoki aussi en fait… tout le monde sauf Sally et Zélie. A croire qu’elles étaient à elles deux des vrais phénomènes à Poudlard.
La Serdaigle soupira doucement. Elle se demandait si elle devait ou non participer à la conversation des deux Poufsouffles. En fait, elle se demandait plus si elle avait le droit. Parce que oui, elle ne se sentait pas particulièrement concernée. Quoi que. Bien plus qu’elle ne le pensait en fait. Puisque oui, elle aussi avait des attirances homosexuelles. Haaan. Personne ne le savait à Poudlard, à part Eliad, Edwin et Jaina. Même si Zélie n’avait jamais considéré son côté bisexuel comme un secret, là c’était tout à fait différent.

« Moi je trouve ça cool. J’veux dire. Y’a pas beaucoup de gays qui assument leur homosexualité. C’est génial niarkhéhé

»

Bon bien sûr l’adolescente se retint de dire qu’elle était attirée par les filles et qu’elle n’avait pas honte du tout mais bon. C’est là qu’Edwin allait rentrer dans la pièce qu’elle lui avait dit que June était lesbienne. Han. Ce serait sale pour sa gueule ça par contre. Ha ouais, vraiment. Pourvu que le Gryffondor soit gravement malade.

La blonde s’était attendue à cette réaction de la part de June, Ema savait que la préfète était une grande fan des Canons, et elle avait cru comprendre que l’autre blonde appréciait beaucoup l’un des batteurs, en l’entendant faire une réflexion un jour dans les dortoirs. C’est pourquoi elle lui avait ainsi parlé du batteur dont il était question dans le magazine..

- J’te jure que c’est vrai, j’regardais au hasard, comme ça, et j’ai lu le gros titre au-dessus de sa photo.. « Steven Thomson, gai d’être gay ». J’ai pas lu tout l’article, mais apparemment, il est en couple avec l’attrapeur des Tornades de Tutshill depuis peu et ils filent le parfait amour.

Alors qu’elle venait de finir de parler, Zélie donna son opinion à propos des homosexuels en disant qu’elle trouvait ça bien. Ema se demanda alors si elles avaient pu penser, enfin Zélie surtout qu’elle connaissait moins, que la blonde était anti-homos.. En plus, elle avait emprunté un ton choqué lorsqu’elle avait parlé du magazine à June, mais c’était plus à cause de sa surprise qu’à cause d’un éventuel mépris envers les gays.

- Chuis ennntièrement d’accord avec toi, ils ont du courage pour s’afficher au grand jour Yeux

C’est juste que c’est con pour nous.. plus y’a de gays, moins on a de choix Rolling Eyes

C’était tout à fait normal. Avoir une conversation à propos de la presse people sorcière, donner son avis sur les homosexuels, tout ça dans un cours de sortilèges.. Tout à fait normal. Mais bon, tous les élèves n’étaient pas encore arrivés, le cours n’avait pas commencé, ça n’était pas très grave. Elle espérait juste que le professeur ne les ait pas entendues, car même si elles n’avaient pas parlé relativement fort, elles étaient tout de même au premier et second rang.

Elle tourna la tête en direction du professeur, il ne regardait pas, c’était bon signe..

Il y avait un horrible malentendu. Mais June n'avait pas pu l'éclaircir directement. Car Ema et Zélie avaient poursuivi la discussion, et la sixième année n'avait pas pu justifier ses premières paroles, qui, à la lumière de ce que venait d'ajouter la Serdaigle, avaient dû paraître complètement déplacées.

Pourtant, June devait bien avouer qu'elle avait été soulagée d'apprendre qu'il s'agissait de Thomson, et non de Ferguson. Louées soient les équipes de Quidditch de comporter deux batteurs. Le séduisant joueur pourrait donc continuer de la faire soupirer en secret.

- Non mais je suis totalement d'accord avec vous les filles. Mais franchement, je ne m'en serais pas remise s'il s'était agi de Ferguson... Enfin je veux dire...

La préfète poussa un profond soupir. June n'avait strictement rien contre les homosexuels. Il y avait plusieurs couples à Poudlard, et cela ne dérangeait nullement la jolie blonde. Après tout, ils faisaient ce dont ils avaient envie, et c'était déjà bien l'essentiel non ? Il y avait déjà suffisamment de ségrégation contre les nés-moldus, il ne fallait pas non plus en rajouter une couche avec les homos. Mais sa justification était encore loin d'être convaincante. A présent, si elle ne passait peut-être plus pour une fille obtue, elle devait passer pour une cruche de première. Et cela ne lui plaisait vraiment pas.

- Non mais c'est pour rire. Je ne suis pas une bécasse. Mais il faut bien avouer qu'il est complètement craquant... Et qu'il n'y a pas de mal à rêver un peu, non ?

Malheureusement pour Zélie, Edwin n'était pas du genre à rater un cours de Sortilèges, même si on lui proposait à la place un copieux repas ou un rencard alléchant... Le réveil avait pourtant été rude, et il n'avait même pas eu envie d'emmerder ses têtes d'ampoules pour qu'ils fassent son devoir de Soin aux créatures magiques qu'il n'avait mais alors vraiment pas envie de se coltiner, c'était un comble ! En fait, ce matin il n'avait pas envie de grand chose. Le 7ème année avait même décidé de traîner un peu les pieds pour se rendre à la grande salle, histoire d'être tranquille au moins pour le petit déjeuner. Il savait que certain -de sa maison ou non d'ailleurs- aimait manger tôt, matinaux comme pas deux, et que se serait toujours ça de partit ! Aussi, c'est bien après tous les autres que le pas nonchalant du jeune homme le conduisit à la table de la noble maison des Gryffons d'Or.

Il s'attira ainsi pas mal de regard curieux mais sa mine renfrognée fit taire pas mal de commentaire alors qu'il s'asseyait à sa place habituelle, entre Jaina et Mariana. Il ne salua bien sur pas les deux filles, il les avait déjà vu dans la salle commune au saut du lit, et se contenta de se servir une tasse de café chaud d'un air distrait alors que déjà certain quittaient la salle pour se rendre dans les classes, alors qu'il n'était même pas 10h... Le regard un peu insistant d'un seconde année de sa propre maison arracha un regard mauvais au jeune homme. Non mais, par Merlin, il avait quand même le droit de manger quand il voulait non ? Il y avait un horaire strict maintenant même pour venir manger ? Il fallait lui dire aussi s’il fallait aussi un horaire pour pisser dans ce cas...

L'Ecossais lui jeta un regard noir. D'ailleurs, le jeune homme sembla comprendre cinq sur cinq le message car il fit semblant de s'intéresser à la conversation de deux filles plus loin, ne perdant pas ainsi réellement la face vu qu'il ne détournait pas réellement le regard de Ed mais choisissait -dans un repli purement stratégique on s'en douterait- de l'ignorer superbement. Grand bien lui fasse. Les doyens se devaient d'être respectés, tout de même. A son âge, il ne lui serait jamais venu à l'idée de dévisager ainsi un 7eme année, mal luné de surcroit. Edwin ne prêtait en fait pas grande attention à ses congénères qui n'alignaient pas trois mots censés à la suite.. Pour le moment il fallait juste qu'il se remplisse. Sa tasse de café fumante à la main, il sirotait donc l’amer breuvage en observant son magazine de quidditch d'un regard vide, l'esprit encore embrumé par le sommeil.

"Thomson est gay." fut la première phrase qui sortit de sa bouche alors que son cerveau se mettait doucement en marche.

Un mythe s'effondrait, comme lorsqu'il avait appris que Sally portait des culottes, ou encore que son grand oncle était un mangemort. Le Gryffon mordit finalement dans un croissant au beurre en relisant l'article plusieurs fois comme s'il avait été victime d'une sorte d'hallucination... Mais c'est toujours les mêmes mots qui revenaient, malheureusement... Ou pas. Car un homosexuel en plus signifiait, un séducteur de femmes en moins ! Aha, il y avait toujours des avantages à tirer de ces situations. Et puis ça ne le gênait pas outre mesure que Thomson préfère les hommes, tant que son boulot sur le terrain se révelait efficace.

"C'est écrit noir sur blanc, Davids, je suis pas fou." insista t-il auprès d'un autre gryffon qui n'y croyait pas, lui aussi un peu abasourdi.

Après avoir digérer la nouvelle, Edwin remonta au dortoir pour mettre une tenue un peu plus appropriée pour les cours. Il en ressortit un long moment après, limite à la bourre, pour se faire accoster par un type de 5ème année de sa maison qui avait besoin d'aide pour un devoir de méta. Apparemment, son air d'hippogriffe enragé ne décourageait pas les fous ce matin... "Non" fut la seule réponse qu'il obtint du jeune Ecossais, c'était pas faute d'avoir essayer, il faudrait repasser plus tard, quand l'option "agréable" sera réapparue sur le jeune sorcier. Pour l'instant ce n'était pas le cas. Bref c'est un Edwin d'agréable humeur et tout guilleret qui entra dans la salle de classe de Flitwick ce matin là, son sac sous le bras.

"Jour." grommela le Casanova à l'air un peu buté à l'encontre du petit homme qui le dévisageait du haut de sa montagne de livres, avant de se diriger vers le fond de la salle de classe, gratifiant June d'un clin d'oeil et d'un sourire ravageur au passage.

Oui, bon, il avait beau être de mauvais poil, ça ne l'empêchait pas de rester classe non ?

Alix était tout ensommeillé en descendant en cours. Il avait failli s'arranger deux fois le portrait en s'affalant sur une marche des escaliers à deux reprises. La première fois par inattention, la seconde en essayant de se rattraper justement. Le garçon était descendu en même temps que Zélie Colien, juste derrière en fait sans que cette dernière ne s'en aperçoive; pas plus que lui au final. Le Métamorphomage était si endormi qu'il en avait oublié ses bracelets et avait l'air un peu débraillé, même ses cheveux pourraient faire concurrence à ceux d'Harry Potter-toujours porté disparu d'ailleurs-En voyant son reflet dans un miroir dans les couloirs le mannequin faillit faire une crise cardiaque qui le réveilla suffisamment pour qu'il tente de se repeigner... Peine perdue, ses cheveux avaient pris le mauvais pli pour toute la matinée. Il arrangea quand même sa chemise et descendit rapidement en cours, n'ayant de ce fait, même pas prit de petit déjeuner.

-Bonjour Professeur. Salut vous autres

Il salua également ses camarades et s'affala aux côtés de Zélie. ( c'est elle qui m'a invité à venir^^) Ema une Poufsouffle parlait avec la Serdaigle ainsi qu'une autre de ses comparses. Le Serpentard ne déparaillait plus vraiment dans le décor; on savait bien que ce n'était pas un Vert et Argent méchant. C'était un peu l'ecxeption confirmant la règle. Prêt à finir sa nuit le jeune sorcier ferma ses yeux légèrement bridés dans l'idée de se reposer un peu. Il suivait plus ou moins la conversation. Au moins il ne serait pas question de torture mentale ou physique dans ce cours! Avec ce cher enseignant, rien à craindre; Alix comme beaucoup de ses camarades l'appréciait énormément.

- Euh, je... QUOI ? Non mais attends, j'ai pas eu le temps de lire le reportage et... Non. Tu me fais marcher. C'est pas possible. Ce serait une injustice criante si c'était le cas.

-De quoi? Que se passe-t-il? Ils ont encore imposé un nouveau décret dans Poudlard? De quoi s'agit-il cette fois?

Comment vous l'expliquer... Alix était un peu à l'ouest! Il faut dire que ses heures de retenues à cause de son comportement loin de suivre la norme, ainsi que son dossier trafiqué qui le faisait voir comme né-moldu- grâce aux bons soins d'Alecto Carrow qui s'était bien vengée- ne l'aidaient pas à recouvrer une santé plus correcte; déjà que cette dernière était fragile.

« Moi je trouve ça cool. J’veux dire. Y’a pas beaucoup de gays qui assument leur homosexualité. C’est génial niarkhéhé

»

Oh non... Ils n'allaient pas repartir encore sur ce sujet là. Il faut dire qu'avec ses manières féminines, ses antécédents avec Isaac le pauvre garçon se sentait " à peine" visé. Ils en avaient déjà parlé pendant le cours d'Alecto durant lequel cette dernière avait hurlé abomination en ce qui concernait ce phénomène. Voilà qu'ils reparlaient de cette polémique entre élèves maintenant. Il y avait quand même d'autres sujets plus intéressants non?

- J’te jure que c’est vrai, j’regardais au hasard, comme ça, et j’ai lu le gros titre au-dessus de sa photo.. « Steven Thomson, gai d’être gay ». J’ai pas lu tout l’article, mais apparemment, il est en couple avec l’attrapeur des Tornades de Tutshill depuis peu et ils filent le parfait amour.

-Thomson? Le joueur de Quidditch?

Ah oui, là forcément, ça devenait intéressant... N'essayant pas trop de paraître plus intrigué par la conversation puisqu'il avait montré le contraire le jeune mannequin tourna légèrement la tête vers les filles. Contrairement au cliché le jeune modèle n'était pas au courant des derniers potins; il détestait les magazines people en fait! Sauf que la nouvelle était plutôt bonne en fait. Bon d'accord, il était déjà en couple mais rêver ne fait pas de mal, si?

- Non mais je suis totalement d'accord avec vous les filles. Mais franchement, je ne m'en serais pas remise s'il s'était agi de Ferguson... Enfin je veux dire...

-Il a une petite copine si vous voulez savoir. J'ai cru entendre ça au repas de hier soir. Deux filles très calées dans ce genre de potins. Source garantie. Une certaine Karine Redinger comme dans la chanson moldue de Laurent Voulzy

Bah quoi, il n'aimait pas les ragots des magazines people mais ses oreilles traînaient quand même par-ci par là. Ca tombait bien, Thomson était son préféré mais autant ne pas le crier sous tous les toits. Il sortit ses affaires de cours, histoire de ne pas trop tirer au flanc. Après tout ils étaient là pour faire classe non?

William Craig était là, pas loin; Alix le salua poliment puis se tourna vers celui qui avait affirmé la nouvelle du jour avant même de saluer. En fait il le fit précisément au moment où le mannequin y pensait. Alix se contenta de hocher la tête et de retourner à sa nuit et à ses rêves. C'est curieux, tout à coup il se sentait très amical envers le Quidditch, lui qui avait toujours désapprouvé ce sport de brutes. Etrange...

Flitwick leva les yeux en direction de la fenêtre. Le ciel nuageux semblait rester sur Poudlard, comme si quelque chose attirait ce temps. Les forces du mal étaient passées à l'attaque, le minuscule enseignant en était convaincu. C'était comme la dernière fois, tout recommençait. Celui-dont-on-ne-devait-pas-prononcer-le-nom était repassé à l'attaque.

Oubliant presque l'endroit où il se trouvait Flitwick sursauta lorsque June entra et le salua.

- Bonjour miss Galdwinn. On essaie d'aller bien...

Ce fut tout ce qu'il répondit à la jeune fille. Comment aller bien dans une telle ambiance ? Heureusement la passion que Flitwick avait de l'enseignement prédominait le reste. D'ailleurs c'était le cas pour la plupart de ses collègues qui restaient uniquement pour veiller sur leurs élèves et pour continuer malgré tout à leur enseigner pour pas qu'il perde une année scolaire, ce serait trop bête.

D'autres élèves arrivèrent ensuite. William Craig lui demanda aussi s'il allait bien et le minuscule enseignant se contenta d'un signe de tête approximatif. Le jeune gryffondor avait du voir qu'il ne prenait quasiment plus ses repas dans la Grande Salle et que ses apparitions en public restaient limitées.

Quelques minutes plus tard la classe de sortilèges s'était rempli à moitié. Flitwick ne s'en étonna pas étant donné que tous les élèves n'avaient pas choisis les sortilèges et enchantements pour leurs ASPIC. Le professeur sortit alors sa baguette magique et la dirigea vers la porte qui se referma délicatement dans un petit cliquetis. Il la dirigea ensuite vers la cheminée et un confortable feu s'alluma pendant que deux bûches posées à proximité se déposait doucement dans le feu qui laissait à présent planer une atmosphère douce et chaleureuse. Le professeur s'éclaircit la gorge.

- Bienvenue à tous jeunes sorciers. Aujourd'hui nous allons étudier un sortilège particulièrement complexe qui va demander de votre part une très grande attention. J'ai pensé qu'il serait particulièrement utile surtout en ces temps de trouble. J'espère juste qu'à la fin de ces deux heures chacun d'entre vous sera capable de reproduire ce sortilège avec le plus de justesse possible.

Il laissa son regard vagabonder sur les crânes des élèves présents devant lui avant de reprendre la parole.

- Très bien le sortilège que nous allons apprendre aujourd'hui se nomme Salveo Maleficia. Qui en connait ses effets ?

Un jeune garçon vint s’asseoir à côté de Zélie, alors que celle-ci écoutait la suite de la conversation qu’elle tenait avec Ema et June. Oui c’est vrai ce batteur était mignon, mais finalement, aucune des trois filles le connaissaient, alors on s’en fout un peu. En tout cas, June n’est pas une bécasse, c’était elle-même qui le disait, alors il n’y avait rien à craindre. La Serdaigle sourit à son voisin. Il était à Serpentard mais ça restait un gentil garçon, du moins c’est ce qu’elle pensait. Le quatrième année était marrant, lui qui croyait qu’il y avait un nouveau décret à Poudlard. A ces paroles, la sixième année pouffa légèrement et tapota sur l’épaule d’Alix. Pour un Serpentard il était drôle tout de même. Puis alors, il paraissait que le batteur avait une copine. A cette annonce, l’Aiglonne soupira. Elle s’en fichait carrément.

« Il fait c’qui veut de sa vie c’t’homme. »

C’était vrai, ses histoires d’amour ne regardait personne en fait.
C’est alors que Zézette vit Edwin, il était là, dans la salle de classe. Même si la Serdaigle fut surprise de le voir, elle lui adressa un petit signe de main et un grand sourire. Tant qu’il ne disait pas trop de conneries, tout irait très bien. La blonde l’aimait bien tout compte fait. Il était mignon, dragueur, drôle et gentil. Mais Manu était mieux, ça c’était sûr. A cette pensée la sixième année sourit bêtement, mais ce sourire s’effaça bien vite. Elle était à côté de June quand même, un peu de respect pour celle-ci. Zélie secoua la tête et reporta son attention sur le professeur Flitwick qui prenait alors la parole. Un sortilège complexe était au programme. La sixième année croisa les bras et l’écouta attentivement. C’est vrai, en tant qu’élève studieuse quand même. Enfin studieuse, façon de parler, Zézette était une bonne élève de Serdaigle, c’est tout.

Salveo Maleficia. Directement, la Française leva la main. Elle connaissait peu de choses sur ce sortilège, mais c’était déjà bien assez pour en dire quelques choses et chopper quelques points par la même occasion. L’adolescente prit alors doucement la parole.

« Il me semble monsieur, que c’est un sortilège de protection. Il peut protéger des mauvais sorts. J’ajouterais même qu’en latin, Salveo Maleficia veut dire ‘le sauveur du maléfice’ »

Zélie baissa la main et se tut. Peut-être qu’elle avait dit trop de réponses d’un coup. Peut-être même qu’elle se plantait littéralement, c’était possible après tout. Mais elle avait essayé, et c’était la meilleure chose. Elle s’affaissa un peu plus sur sa chaise, attendant d’autres réactions de ses camarades ou même du professeur. Il fallait que Serdaigle gagne la coupe cette année. Et le Zézettator allait tout faire pour.

[HJ: Grillée par Zezettator

Réponse éditée niarkhéhé

]

Plus la salle se remplissait, plus il y avait de monde qui participait à leur petite conversation people. Quoi ? Même si leur enseignant était extra, ça n’était pas une star, on n’allait pas parler de lui comme on parlait des joueurs de Quidditch forcément et il avait beau être planté dans le décor, indifférent au sujet de conversation, ça ne semblait pas le déranger non plus, alors à quoi bon s’arrêter de parler.. Peut-être même qu’il suivait discrètement leurs propos et se demandait lui aussi comment Thomson pouvait être gay ? Qui sait

Au moins, Ema préférait avoir ce sujet de conversation plutôt que d’avoir à toujours parler du régime, des Carrow et de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. C’était véridique, le retour du Seigneur des Ténèbres, tout ça, il ne pouvait pas changer la donne en en parlant simplement alors qu’ils cessent juste, c’était déjà assez difficile alors de toujours se rapporter à ce sujet.. A moins que certaines personnes aient des idées sur des attentats à commettre sur les Carrow ou un moyen de les arrêter dans le tourbillon infernal de punitions en tout genre, la blonde ne voulait pas en parler.

Bref, en tout cas, elle s’était apparemment plantée, elle avait cru comprendre que June appréciait un batteur de l’équipe mais ne savait pas lequel des deux, et bien entendu, elle avait lâché la bombe sans savoir qu’elle ne parlait pas du bon, heureusement pour la préfète d’ailleurs. Tout un mythe se serait effondré.. mais Alix n’aidait pas June à se remettre de ses émotions en lui annonçant qu’il avait une copine. Ema se mordit la lèvre pour ne pas rigoler quand elle vit sa camarade Poufsouffle réagir à cette nouvelle bombe, elle lança un regard amusé à Alix et ajouta :

- Bon au moins il est pas gay, hin.

Là, elle n’en pouvait plus, s’empêcher de rigoler était devenu une habitude pour Ema qui était plutôt du genre comique à rigoler pour un rien, sans pour autant qu’elle ne soit la greluche de service non plus, mais là, elle ne put s’en abstenir, elle pouffa donc de rire et se retourna sur sa chaise avant de croiser le regard du petit enseignant et de se taire complètement.

Flitwick referma la porte, bien qu’ils ne soient pas énormément nombreux et commença son cours. Ema l’écouta avec avidité et attention. Justement, ils en auraient apparemment besoin d’attention, parfait. Un sortilège utile en ces temps de trouble.. La blonde réfléchit un instant – ~~oui, parce que c’est pas parce qu’elle est blonde qu’elle réfléchit pas~~ - il devait s’agir d’un sort de défense.. ou peut-être d’attaque.. mais Ema opta pour celui de défense. Ce qu’elle put confirmer lorsqu’il leur annonça le sortilège en question, Salveo Maleficia. Ema leva rapidement la main en faisant mine de s’étirer un peu par la même occasion, elle ne voulait pas non plus la jouer à la Clarisse, mais voulait également montrer son intérêt au professeur Sauf que Zélie fut plus rapide qu'elle et répondit en gros ce qu'Ema souhaitait répondre. Lorsque Flitwick l'interrogea à son tour, parce qu'elle avait sans même s'en rendre compte gardé sa main en l'air, Ema balbutia quelques semblants de phrases.

- Ah oui, euh.. il sert à ..sécuriser un endroit et donc.. ça le protège des maléfices qu’on pourrait lancer de l’extérieur.

Elle ne voulait pas se la jouer à la Clarisse, c’était sûre elle ne l’avait pas fait, si elle était réellement Clarisse, elle aurait pu sortir la date de création du sortilège, les effets exacts, les mouvements à effectuer pour le réaliser, enfin bref, une vraie encyclopédie sur pattes.. Au moins, elle avait dit ce qu’elle savait, c'était l'essentiel, même si elle aurait préféré être la première à répondre et ainsi étaler ses quelques connaissances sur ce sortilège. C'est sûr.

« Il me semble monsieur, que c’est un sortilège de protection. Il peut protéger des mauvais sorts. J’ajouterais même qu’en latin, Salveo Maleficia veut dire ‘le sauveur du maléfice’ »

La première personne a avoir pris la parole était une jeune serdaigle que le minuscule professeur connaissait, bien entendu. Sa réponse fut complétée par celle d'une demoiselle de poufsouffle.

- Ah oui, euh.. il sert à ..sécuriser un endroit et donc.. ça le protège des maléfices qu’on pourrait lancer de l’extérieur.

Le petit homme leur adressa un sourire.

- En effet mesdemoiselles. Salveo Maleficia est un sortilège de protection. Il permet d'indiquer la présence d'intrus dans les parages. Correctement lancé il permet même de disparaître aux yeux de mages noirs pendant une durée qui varie selon les sorciers. Bien entendu si je vous enseigne ce sortilège aujourd'hui c'est pour en faire... un bon usage.

Un bon usage ? Qu'est ce que le minuscule enseignant entendait donc par là ? Il voulait surement que les élèves l'utilisent contre le régime actuel, mais encore fallait-il l'apprendre correctement.

- Bien entendu de puissants sorciers arrivent à enlever les sorts de protection. Par exemple si vous lanciez ce sortilège en face de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom celui-ci n'aurait d'effet que quelques secondes malheureusement.

Il ferma les yeux quelques instants puis reporta son attention sur les deux jeunes demoiselles qui avaient correctement répondu.

- Mesdemoiselles vous faites gagner cinq points chacune pour votre maison. Bien maintenant passons aux travaux pratiques si vous le voulez bien.

Flitwick descendit de sa pile de livres et se dirigea vers une petite porte sur le côté. Pour le moment les élèves de cette promotion n'étaient encore jamais entrés en ces lieux. Le petit enseignant leur fit signe de le suivre dans la pièce circulaire. Celle-ci comportait un plafond si haut qu'il était impossible d'en voir la fin. Tout le tour était en boiserie et le parquet paraissait impeccablement ciré. Une nouvelle pile de grimoires était posé sur le côté. Flitwick s'y installa et fit signe aux élèves de se mettre en demi-cercle autour de lui.

- Bien c'est dans cette pièce que vous viendrez lorsque nous aurons besoin de place pour travailler. C'est également ici que vous pouvez venir prendre des cours de soutien en sortilèges le soir à partir de 19 heures, mais si vous voulez plus de renseignements ce sera à la fin du cours. Donc vous allez vous entrainer au sortilège Salveo Maleficia. Ce sortilège comporte 4 phases. Je vais vous les montrer... il n'est bien sur pas interdit de prendre des notes.

Son regard se posa sur un groupe de trois serpentard qui s'étaient mis à rire. Flitwick sortit sa baguette et commença la série de mouvements.

- Premier mouvement, un pas en avant, vous tournez deux fois et vous reculez ; deuxième mouvement vous levez votre baguette au dessus de votre tête et tracez un cercle ; troisièmement vous faites un quart de tour sur vous même et pointez la baguette devant vous, quatrième et dernier mouvement vous agitez horizontalement votre baguette en prononçant la formule « Salveo Maleficia ». Si vous l'avez correctement lancé un cercle bleu apparaitra tout autour de vous. Plus tard, et avec l'entrainement vous pourrez l'appliquer à des zones plus étendues. Allez au travail, je passe parmi vous, vous avez une heure et demi.

[Déroulement du TP : L’objectif est de reproduire le sortilège de défense tour autour de vous. Votre TP sera noté sur 30 points (car sortilège compliqué en plusieurs mouvements). Je vous laisse jusqu’au 13 septembre, courage !]

Cinq points pour son bafouillage, son léger bégaiement, et son intervention quelque peu inutile ? Peeerfect. Lors de ses explications, Ema suivit avec avidité chaque mot qui sortait de la bouche du petit professeur, comme pour ne manquer aucun mot, et griffonna quelques mots sur son parchemin pour s’en souvenir.

« Salveo Maleficia, protection.. indiquer présence d’intrus.. même disparaître pendant une durée qui varie selon sorciers »

Enfin, le moment des TPs arriva L’enseignant parla même d’un groupe de soutien en sortilèges, dont Ema n’avait jamais entendu parlé. Nouveauté de l’année ou absence mentale momentanée lorsqu’il en avait parlé les années précédentes ? Telle était la question. En tout cas, elle trouvait ça cool de faire ça et elle allait sûrement y aller, ne serait-ce que pour perfectionner ses sortilèges. En plus, s’il s’agissait d’une nouveauté de l’année, peut-être que ce groupe avait des intentions anti-régime Poudlarien et qu’il s’agissait d’une couverture pour les Carrow, mais bon, il fallait pas rêver non plus.

Ils suivirent Flitwick dans une pièce circulaire dont Ema n’avait jamais remarqué la présence, même la porte qu’ils avaient emprunté pour y accéder, elle ne l’avait jamais vu, ou peut-être l’avait-elle déjà vu, mais en tout cas elle n’y avait jamais fait attention, ne se doutant pas qu’il y avait une immense pièce derrière elle. La tête vers le haut, observant cet étrange plafond sans fin, elle ne remarqua pas que plusieurs élèves s’étaient déjà disposés en demi-cercle comme l’avait demandé l’enseignant et elle se dépêcha de les imiter pour ne pas faire la cruche qui restait en plein milieu à regarder un plafond..

Ressortant ses notes, elle écouta alors les consignes de Flitwick et se dépêcha de les écrire sur son parchemin. Waah dis-donc, il était compliqué celui-là.. Pour un septième année peut-être pas mais pour la cadette de la promotion.. Elle relut alors ses notes et les quatre étapes à réaliser, pour les mémoriser. Oui parce qu’elle voulait elle aussi, réaliser la danse du Salveo Maleficia, normal quoi. C’était la ch’tite mais elle allait montrer ce qu’elle avait dans le ventre, ou pas..

Elle s’entraîna d’abord à effectuer chaque phase individuellement pour ne pas tout mélanger quand elle voudrait effectuer le sortilège. Au bout d’un moment, elle avait mémorisé la chorégraphie et se sentit prête à l’exécuter. Elle souffla un coup et se lança. La blonde s’avança d’un pas, fit deux tours sur elle-même et recula. Ensuite elle plaça sa baguette au-dessus de sa tête, traça un cercle approximatif et, et.. et merde, c’était quoi après ? Elle rebaissa sa baguette dans un soupir et retourna à ses notes pour les mémoriser une nouvelle fois. Elle n’était même pas capable de retenir quelques mouvements, c’était ridicule.

Une fois qu’elle se sentit vraiment prête cette fois, et même si elle était un peu déconcertée, elle s’exécuta de nouveau et suivit chacune des étapes comme les avait décrit l’enseignant, même si son cercle avait plutôt la forme d’un fébrile vif d’or plutôt que d’un puissant cognard. Elle ajouta donc le pivotage au quart de tour, la baguette pointée droit devant elle avant de l'agiter horizontalement et de formuler « Salveo Maleficia » Contre toute attente, elle obtint quelque chose. Mais ce quelque chose, ça c’était quelque chose.. Une petite bulle verte semblait nager autour d’Ema, gonflant et rétrécissant de temps à autre, bref, ça n’était vraiment pas le résultat attendu. Elle souffla alors sur la bulle qui explosa dans une petite fumée verdâtre. C’était un début..

Jamais deux sans trois, c’était le proverbe n’est-ce pas ? Ema recommença encore une fois l’exécution des quatre phases. Cette fois-ci, elle fit bien attention de décrire un large cercle en accentuant plus sa rotation du poignet et d’agiter sa baguette horizontalement dans des gestes amples. Elle prononça la formule de manière claire et audible et fut surprise du résultat. Un cercle phosphorescent bleu planait tout autour d’elle à la manière d’une bulle, mais bien plus robuste que la misérable verte qu’elle avait créé auparavant. Fière et en même temps surprise, Ema se déplaça à l’intérieur du cercle en contemplant la paroi de sa protection qui ondulait légèrement. Elle l’effleura de sa main. A quoi s’attendait-elle ? Ca n’était pas un mur de béton, et forcément sa main avait traversé le cercle, annulant alors la protection qui disparut progressivement, à la déception de la blonde qui voulait savoir combien de temps sa protection allait tenir..

En attendant la fin du cours, elle s'entraîna à recommencer les quatre phases, mais sans lancer le sort, car le plus important était les mouvements qui permettaient au sortilège de s'exécuter, une fois la formule mentionnée. Une fois que tout le monde avait réalisé le TP et lorsque la cloche retentit, Ema se dirigea vers le petit enseignant avec un sourire.

- Professeur, les cours de soutien dont vous avez parlé tout à l'heure, j'aimerais savoir si l'on apprend également des choses en plus ou s'il ne s'agit que de revoir des sortilèges et de les perfectionner ? Yeux

Dans les deux cas je serai intéressée, mais je dois vous avouer que je le serai encore plus si nous étudions d'autres sortilèges encore jamais vu en cours niarkhéhé

Personne n'était venu s'asseoir à côté de William qui songea, morose, que ce devait être la conséquence logique de ses mésaventures en étude des Moldus. Les autres élèves devaient se méfier, et craindre des conséquences néfastes s'ils se mettaient avec l'insolent qui avait récolté, dès le premier cours, une semaine de retenue et la haine manifeste de la Carrow... Du coup, il se retrouvait seul dans son coin de la salle, et même Flitwick ne lui avait pas répondu lorsqu'il avait posé sa question. Était-ce lui qui devenait paranoïaque ?... ou alors le petit professeur de sortilèges se mettait lui aussi à le tenir à l'écart ?

William sortit ses affaires de son sac, sans prêter attention à la grande conversation qui mobilisait l'essentiel de la classe. Il en percevait quelques bribes : il était question d'un gay... Mais ces jeunes gens ne savaient donc pas que les gays étaient des sous-hommes, des bêtes, des aberrations de la nature ? Tous avaient pourtant assisté, la veille, au cours d'étude des Moldus durant lequel la Carrow avait brillamment établi cette réalité scientifique... sales gosses, pas fichus de retenir une vérité aussi basique. C'était pourtant simple non ? Les homosexuels étaient des sous-hommes, les moldus aussi... Bref les neuf dixièmes de l'humanité, paradoxalement, se constituaient de sous-hommes... Un sourire amer aux lèvres, le rouquin ouvrit son cahier, et se mit à dessiner négligemment sur la page de garde, en attendant le début du cours.

Le léger déclic de la porte se refermant interrompit immédiatement les conversations, et William leva la tête, agitant doucement la page pour que l'encre sèche ; dessiner en cours, c'était bon chez les Carrow, pas chez Flitwick qui racontait, lui, des choses sensées. Le rouquin prit aussitôt une nouvelle page et nota le nom du sortilège en lettres rouges. Salveo Maleficia. Le cinquième année n'en avait jamais entendu parler, mais le nom permettait de comprendre à quelle catégorie de sorts appartenait celui-ci. L'adolescent eut un élan de gratitude pour son professeur, et entreprit de prendre des notes – pas facile, vu la vitesse à laquelle l'enseignant donnait ses indications. Le roux traça quelques symboles spécialement élaborés pour résumer les mouvements de sortilèges, des ronds, des traits, des flèches plus rapides à noter que l'ensemble des instructions. Le garçon avait mis au point ce système d'abréviations durant l'été, en s'aidant de son manuel de sortilèges, et, normalement, tous les cas de figure étaient prévus. Il s'était tout de même préparé une fiche, au cas où il oublierait quelque chose, mais la prise de notes se déroula sans anicroche : tous les mouvements indiqués par le professeur avaient leur symbole.

Flitwick les avait emmenés dans une salle attenante à la classe, en précisant qu'il pourrait y donner des cours de soutien, le soir... Bon, malheureusement, pas ce soir pour William, vu qu'il devait effectuer sa première retenue avec la Carrow. Le roux soupira à cette pensée et, prenant sa baguette magique, se demanda s'il arriverait à jeter le sort face à l'un des deux Carrow. Ça pourrait être utile... Les yeux fixés sur ses notes, il traduisit mentalement ses flèches et ses traits en mots :

*Avancer. Tourner... deux fois. Reculer.*

Avancer de combien ? Flitwick n'avait fait qu'un pas, autant que William s'en souvienne. Tourner... dans quel sens ? Ce n'était pas précisé, cela ne devait pas être important. L'adolescent exécuta cette première série de mouvements, baguette en main, avant de revenir à ses notes.

*Lever sa baguette. Tracer un cercle.*

La baguette au-dessus de la tête, le professeur l'avait précisé. Le dessin de roux n'était pas assez précis, et il ajouta la mention « au-dessus de la tête » sous la flèche indiquant le mouvement. Sans se presser, le garçon fit cette deuxième série de mouvements, avant d'enchaîner les deux séries. Le sort était plus complexe que ce qu'il avait pratiqué jusque-là, et demandait une plus grande concentration.

*Demi-tour, pointer la baguette.
Agiter la baguette horizontalement, prononcer la formule.*

L'adolescent décomposa chacune des étapes, puis les enchaîna sans prononcer la formule, jusqu'à ce que le déroulement de tous les gestes soit parfaitement fluide. Aucune hésitation dans le mouvement à accomplir ; le rouquin avait toujours été sérieux, mais aujourd'hui, la concentration tendait son visage. La maîtrise de ce sort lui semblait essentielle, et il essayait d'oublier ce manque de confiance en lui qui, d'ordinaire, lui jouait des tours lors des travaux pratiques.

Lorsqu'il jugea qu'il avait bien assimilé l'enchaînement des mouvements, il décida de passer à la pratique proprement dite. Il effectua les quatre étapes, sans précipitation, et prononça la formule, d'une voix ferme. Il sentit une espèce de puissant tressautement dans sa baguette magique, mais aucun cercle bleu n'apparut, pour sa plus grande déception - mais quelques étincelles vertes qui disparurent aussitôt. Perplexe, l'adolescent leva la main pour appeler le professeur :

-Monsieur... excusez-moi... Est-ce que vous pourriez me redire les quatre étapes, s'il vous plaît ? Je crois que je me suis trompé en notant... ça a fait un drôle de truc...

Zélie intervint presque immédiatement; comme quoi, sa voisine avait beau avoir l'air plongée dans la conversation ô combien superficielle et pourtant passionnante qu'ils avaient tous, il n'en demeurait pas moins qu'elle suivait le cours avec attention. La langue d'origine du métisse, soit l'espagnol l'aidait souvent à comprendre et à prononcer les sortilèges. En effet; l'espagnol se rapprochait beaucoup de l'Italien, c'était même la langue la plus semblable. Et qui dit Italien dit Latin; la langue de la magie. "Salveo Maleficio" était très semblable au verbe espagnol Salavar, soit Salvado une fois conjugué: ce qui signifiait sauver, et enfin Maleficio se prononçait de la même façon en Amérique Latine; c'était tout simplement un maléfice. Le Serpentard songea donc au même moment où Zélie parlait qu'il s'agissait d'un sort destiné à "sauver du maléfice"... Bingo! Celle que l'on disait avoir des origines françaises avait trouvé. Le français aussi avait quelques petites chances pour les racines mais pas autant que l'espagnol. Les plus malheureux, qui devaient se contenter d'apprendre les formules et les significations par coeur c'était les anglais, ou encore les allemands. En effet, nulle racine latine dans leur langue ne pouvait leur servir pour déduire; même quand il n'avait pas apprit ses cours Alix parvenait parfois à s'en sortir de cette façon: heureusement c'était chose rare car le Vert et Argent était assez sérieux.

Puisque ce sort servait à "sauver du maléfice" le jeune sorcier était décidé, corps et âme à se dédier à ce cours. Il avait tant souffert de la magie noire... Les retenues avec Alecto Carrow, dont celle qu'il devait bientôt faire lui promettaient également des souffrances futures. Il en avait très peur, surtout que l'on racontait que William avait eut très mal pendant sa retenue. Le Gryffondor était à l'écart, le pauvre! Alix lui fit un petit signe de tête. Ayant été invité par Zélie à se joindre à leur table, il n'avait pas vu la solitude du garçon. Remarque que le Rouge et Or avait peut-être choisi cette solitude qui sait? Après son agression sur le chemin du Pré-Au-Lard, par cette même professeur horrible qu'ils avaient cette année le mannequin s'était beaucoup isolé. Mais là n'était pas le souci. Son esprit gambadait trop, surtout qu'il s'était promis de s'atteler avec patience et volonté dans ce sortilège sensé vous "sauver du maléfice". Ce fut la petite intervention de la Poufsouffle qui le fit réagir, tourner la tête également. Cette dernière avec un petit sourire fit allusion à leur conversation précédente:

- Bon au moins il est pas gay, hin.

-Faut croire. A moins que mademoiselle nous cache des choses.

Le métisse eut un petit sourire taquin destiné à le remettre sur pieds après ses lugubres pensées puis il s'attela enfin à sa tâche; avec ardeur et espoir dans sa réussite, c'était primordial! Sa main gauche suppléait la droite à demi-paralysée-par les bons soins d'Alecto Carrow- de son mieux. Alix se saisit donc de sa baguette en bois de charme (avec un crin de licorne au centre) puis se lança, suivant les précisions du professeur avec soin.

Au début bien entendu, Alix s'emmêla un peu les pinceaux avec ces histoires d'avancer et de reculer! Ayant mal calculé son coup il se cogna malencontreusement à sa propre table en faisant deux pas en arrière; d'ailleurs il s'était trompé puisqu'il s'agissait de tourner deux fois et non de faire deux pas en arrière. Le métisse renota le tout en espagnol sur son cours. Le jeune garçon adorait cette langue et bien que sa mère soit anglaise, il se sentait plus à l'aise avec l'espagnol. Son père avait énormément d'amis venant aussi d'Amérique Latine-Une association pour les immigrants, pour conserver leur culture- sans compter son meilleur ami originaire de Barcelone à l'agence de mannequinat. Après avoir fait ceci donc, l'adolescent sépara le tous avec un simple stylo bic; soulignant les différentes étapes pour ne plus s'emmêler. Il ferma les yeux et essaya de mémoriser les étapes: les points 1, 2, 3 dansant dans sa tête jusqu'à enfin se placer dans l'ordre.

1. Hacer un paso adelante

2. Dar una vuelta dos veces

3. Ir por detras

4. Moverse por arriba de la cabeza

5. Dibujar un circulo

6. Dar el quarto de una vuelta sobre su-mismp

7. dibujar un trazo horizontal delante de su-mismo

8. Obtener el circulo azul que significa la protecion.

Le métisse obéit à toutes étapes. Il lui manquait cependant la force dans le poignet et la puissance de l'esprit. Sa concentration avait du mal à venir. Il voyait les ténèbres l'entourer. Bien entendu, ce n'était que mental; rien que de parler d'un sortilège destiné à éloigner les maléfices, alors le jeune sorcier avait la pression de voir en images s'approcher ces dits maléfices... De plus en plus! Chaque fois qu'il ratait, ça s'approchait! Le garçon dû prendre sur lui, ouvrir plusieurs fois les yeux, ciller des paupières lorsque l'ombre se faisait trop réelle. Sa voix en devint même tremblante et sa prononciation habituellement parfaite du premier coup grâce à l'espagnol se perdit dans un accent mal posé.

-Salveo Maleficio... Salveo... Non Salveo Maleficio!

Rien ne fonctionnait pour l'instant. Quelques belles étincelles bleuâtres entourées d'une aura lumineuse blanche légères jaillissaient de sa baguette mais mourraient avant même de retomber en pluie sur le sol. Alix peinait beaucoup à faire ce sortilège. Son poignet gauche tremblait encore un peu, sa main droite ne servait plus à rien de bon pour jeter un sort mais un an de réeducation n'était pas suffisant pour assurer une reprise parfaite d'un ancien droitier. En tout cas, pour l'écriture c'était chose adoptée, mais pas pour quelque chose d'aussi précis qu'un sortilège; il fallait encore beaucoup d'efforts et de concentration pour cela. Heureusement c'était possible! surtout avec de la volonté.

-Salveo Maleficio!

Au bout de la dixième fois enfin, cela fonctionna. L'adolescent sentit une pression dans sa main se répandant jusqu'à sa baguette. Le garçon put observer émerveillé le cercle commencer à se former au fut et à mesure. Pourtant, à la moitié, il s'arrêta, se recourba et revint rejoindre le bout du haut en une lune parfaitement dessiné. Un quart de lune plus précisément. Le Serpentard n'y comprenait rien! Ce n'était pas un manque de puissance puisque le tracé du demi-cercle recourbé dans l'autre sens faisait la même longueur que s'il s'avait formé un cercle parfait. les deux points se rejoignaient pareillement... C'était juste le sens de ce second demi-cercle qui n'était pas bon. En tout cas, Alix trouvait très belle sa lune étincelante, bleue comme il l'était demandé. Ca demeurait quand même incompréhensible. Voulant interpeller le professeur pour faire part de cet étrange phénomène l'adolescent leva la main.

-Professeur Flitwick, venez voir s'il vous plaît ! Regardez, j'obtiens un tracé équivalent au cercle en dimension et en longueur mais... Différent! Au lieu de dessiner un cercle, j'ai un comme un quart de lune devant moi! Pourtant, j'ai fais attention aux étapes.

Serait-ce une variance du sort intervenue à cause d'une mauvaise accentuation? Et est-ce que ça fonctionnait? C'était pourtant si joliment réalisé que notre "Pierrot" serait bien monté rêver là-haut sur sa petite lune bleue-pas si petite d'ailleurs; elle faisait presque sa taille. Cependant, faire joli n'était pas toujours suffisant... Il serait probable que sa belle création ne serve à rien! Mais alors, où Alix s'était -il trompé? Parce que là, ce n'était même pas un demi-cercle puis rien, le cercle était entier si l'on mesurait la longueur de son trait magique, c'était juste une lune au lieu d'un cercle. Juste...

Le cours de sortilèges.
Un cours que le jeune homme aimait beaucoup, sans doute parce qu'il s'était toujours sentit encouragé et poussé, presque, par ce petit bout d'homme dont la taille, certes réduite, cachait une grande puissance magique. Une puissance égale à son savoir et à ses dons de professeurs. En effet, le professeur s'était toujours investit pour faire progresser ses élèves. Il avait sans doute été l'un des premiers, avec le professeur Chourave, à donner d'autres chances et opportunités à Neville. Ce qui avait ainsi permis à ce dernier de progresser. De devenir meilleur, plus confiant, et donc plus à même de maîtriser le flux de magie circulant en lui.

Entrant dans la salle, peu de temps avant la sonnerie, Neville avait, comme à son habitude, salué son professeur avant de prendre place à son emplacement habituel. Ni trop près, ni trop loin. A une distance raisonnable, donc, de ce petit professeur souvent victime d'élèves maladroit. Comme lui, donc. Ce que le jeune Gryffondor ne nierait aucunement, cela faisait sans dire. Il assumait cette facette de sa personnalité, tout en faisait les efforts nécessaires pour s'améliorer. S'améliorer, progresser, jour après jour. Tel était son but. Jusqu'à pouvoir rendre sa grand mère fier de lui, jusqu'à trouver un contre sort, une plante, une potion, un moyen quelconque de rendre leur santé à ses parents. Et, également, de détruire totalement la personne qu'il haissait le plus au monde. Bellatrix Lestrange. Un double objectif, motivant une recherche de savoir et une quête constante de la perfection.

Aussi, quand le petit homme annonça le sujet de la leçon du jour, ainsi que sa disponibilité pour aider les élèves en difficultés, Neville se sentit-il encore plus attiré par ce cours. Salveo Maleficia Un sortilège très utile, permettant de repousser, de se cacher, les intrus, les êtres que l'on craignait d'affronter. En d'autres termes, correctement utilisé, ce sortilège permettait à son utilisateur de se protéger de personnes comme les mangemorts, et leur maléfices que le jeune homme ne pouvait qu'admettre être redoutable.

Il nota tout d'abord scrupuleusement les étapes permettant d'utiliser ce sort de façon ultimale. Un sort comme celui-ci, Neville tenait absolument à le maitriser de la plus parfaite des façons. Puis, il s'isola dans un coin tranquille, répétant inlassablement les gestes, les postures à adopter. Sans prononcer la formule. Cette partie là de son entrainement viendrait plus tard, lorsque chaque geste serait devenu un automatisme, ancré dans son être aussi bien que son identité. Le simple fait de répéter ces gestes, encore et encore, jusqu'à les accomplir le plus parfaitement possible, lui prit presque cinquante minutes. Il ne lui restait donc plus qu'une petite demi-heure pour prononcer correctement la formule

« Salveo Maleficia »

Puis, une fois assuré qu'il prononçait la formule correctement, il se lança dans la pratique proprement dite. C'est à dire lancer ce sort, encore et encore, jusqu'à une réussite parfaite.

* Un pas en avant
Puis deux tours en formes de cercle, avant de reculer.
Et on trace un cercle après avoir levé la baguette au dessus de sa tête, avant de faire un quart de cercle.
Puis, enfin, la formule, au moment où un mouvement de baguette doit lancer le sort *

Les pensées de Neville se répétaient dans ses gestes, le jeune homme les accomplissant aussi vite qu'ils lui venaient à l'esprit.

Enfin, peut de temps avant la fin du cours, il réussit enfin ce difficile exercice.

« Salveo Maleficia »

Avait-il lancé, avant de voir un cercle, d'une couleur violette, se répandre autour de lui, le protégeant de toute agression, sans aucun doute

« J'espère que ce sort est correct professeur »

Puis

« Au fait monsieur, j'aimerais en savoir plus sur ce groupe de soutiens »

Voilà, c'était dit, Neville venait d'avouer son désir de soutien, d'aide, pour progresser. Après tout, le cours serait bientôt terminé, il pouvait donc aborder, de nouveau, le sujet avec le petit être enseignant les sorts et enchantements.

Zélie venait de faire gagner à sa maison cinq points. Certes, ce n’était pas énorme, mais c’était déjà ça. La jeune fille sourit pour elle-même avant de se re concentrer sur les paroles du professeur. Ils durent changer de salle, la blonde suivit ses camarades avec envie. En effet lors de ses B.U.S.Es elle n’avait pas eu une trop mauvaise note, en même temps, le sortilège ne s’était pas révélé si difficile que ça. Oui, Zézette n’était pas une élève excellente, loin de là, mais elle se démarquer par son envie, et grâce à ça, les résultats apparaissaient bien vite. Oui, une envie de faire, avec comme devise, si on veut on peut. Du Zézette tout craché. Alors quand l’adolescente entendit le petit professeur parler du sortilège de protection elle prit sa plume entre ses doigts fins et écrivit quelques trucs, comme d’habitude. La jeune fille n’avait jamais utilisé le sort Salveo Maleficia, mais elle connaissait ce qu’il produisait, et le vieil homme était justement en train d’expliquer la gestuelle. Zélie respira un bon coup. Un TP sur trente points ce n’était pas rien, oui quelque part, la Serdaigle était juste intéressée par les notes, et la connaissance bien évidemment, c’était peut-être la seule chose qui faisait qu’elle se trouvait dans la maison des Aigles depuis maintenant six ans.

La Française s’éloigna alors de deux mètres de ses camarades et posa ses notes par terre, non loin d’elle. Heureusement que sa vue n’était pas loin de l’excellence, sinon elle aurait eu bien du mal. Elle sortit sa baguette en bois de peuplier noir et se redressa. Elle respira un bon coup et essaya de se vider l’esprit. Zélie ne voulait pas louper son TP pour une simple question de concentration, elle savait comment se concentrer au maximum, et c’était justement ce qu’elle était en train faire. La jeune fille lança un simple regard aux autres élèves, qui n’avaient pas l’air beaucoup plus en confiance qu’elle. Tant mieux. Et puis, une heure et demi c’était bien, au moins ils auront le temps de faire et de refaire. Après un autre regard vers le professeur, Zélie pointa sa baguette vers l’avant et fit le mieux possible la série de mouvement dictée précédemment par le petit homme.

Comme il avait été dit, l’Aiglonne fit un pas en avant en respirant un grand coup. Un grand pas d’ailleurs, son regard restait vague. Avec sa baguette qui était toujours pointée devant elle, Zélie fit un cercle, tout en tournant deux fois dans le même sens. Elle leva alors son bras verticalement et fit tourner sa baguette et traça un second cercle, mais cette fois-ci, juste au dessus de sa tête. Elle ne voyait pas ce que cela faisait, la Française était concentrée, peut-être plus qu’elle l’avait été lors de ses examens. Mais il ne fallait surtout pas perdre le fil des mouvements. Ainsi, la jeune fille tourna légèrement sur elle-même, pour faire exactement un quart de tour. Comme un quart d’heure sur une montre, comme quoi, c’était tout con en fait. Zézette pointa une nouvelle fois sa baguette magique devant elle et avec des gestes précis fit des allers retours bien horizontalement en prononçant le mieux possible, c'est-à-dire en articulant bien, tout allant à une vitesse moyenne :

« Salveo Maleficia ! »

A peine ces mots prononcés, la Serdaigle sentit un petit courant d’air, quelque chose était apparu de nulle part. Oui, un cercle bleu nuit venait de se former tout autour de son corps. Ce n’était pas un très grand cercle, on est bien d’accord. Mais suffisamment grand pour l’entourait elle et son petit cahier de notes qui était à ses pieds. La Française sourit et souffla un bon coup. Trop de concentration d’un coup. Mais elle n’osa pas bouger, de peur que le cercle disparaisse. Elle resta alors là, plantée comme un poteau. Ces gestes avaient été lents mais particulièrement précis. Peut-être que son sort n’était pas vraiment parfait, mais toujours est-il qu’elle avait un cercle bleu, contrairement à certains de ses camarades qui semblaient galérer légèrement.
Zézette jeta alors un nouveau regard vers son professeur, attendant qui la voit pour pouvoir bouger normalement.

[HJ : désolée pour le retard ]

Toute à sa discussion avec ses amies, June faillait manquer l'entrée d'Edwin, qui marmonna un Bonjour passablement maussade à son enseignant, mais la gratifia d'un clin d'oeil et d'un sourire ravageur. La jeune fille ne put s'empêcher de répondre à son sourire. Le jeune homme passait pour être un casanova au sein de Poudlard, et il jouait son rôle à merveille, à tel point que c'en était amusant pour la jolie blonde.

L'arrivée d'Alix ramena June à la discussion première, et il faut dire qu'il était bien placé pour débattre du sujet. Le jeune métisse leur apprit -damned- que Ferguson également était en couple, ce qui n'entama en rien l'enthousiasme de la préfète. C'était ce qu'il y avait de bien avec les célébrités : lointains, inaccessibles... On pouvait toujours rêver qu'un jour, leur copine les larguerait, et qu'on aurait sa chance. Ou pas. Mais on était libre d'imaginer tous les scénarii, et ça, c'était plaisant.

En tout état de cause, ce n'était pas l'objet du cours du jour, et June termina cette passionnante conversation avec ses camarades d'un sourire, tandis que Flitwick s'éclaircissait la gorge. Le cours porterait donc sur le sortilège "Salveo Maleficia", que la Poufsouffle avait déjà lu dans un quelconque livre, mais qu'elle ne connaissait pas en détail. Zélie puis Ema se chargèrent de lui rafraîchir la mémoire en donnant leur réponse à l'enseignant. Comme l'avait dit le petit homme, ce sortilège leur serait certainement très utile cette année, et June songea immédiatement qu'elle avait intérêt à faire ce TP sérieusement. Bien sûr, elle était déjà sérieuse, d'hébitude, mais là, son instinct de protection reprenait le dessus : si elle voulait protéger sa famille, ses amis, les autres Poufsouffles, ou tout simplement d'autres élèves, ce sortilège lui serait certainement d'une utilité primordiale. Il s'agissait donc d'apprendre à le maîtriser parfaitement.

Le petit enseignant entraîna ses élèves dans une pièce à côté. Un peu surprise, June jetta un regard interrogateur à Ema, mais celle-ci ne semblait pas plus au courant qu'elle. Normal en même temps, puisque sa condisciple n'était dans le groupe des années supérieures que depuis cette année. Remisant sa surprise, la sixième année suivit l'enseignant avec un intérêt piqué au vif. Elle n'avait jamais vraiment prêté attention à cette petite porte de bois, et ne s'était donc jamais posé la question de ce qui se trouvait derrière en cinq ans de scolarité, mais maintenant qu'ils y étaient... N'oubliant pas son nécessaire d'écriture - indispensable à toute simili Hermione qui se respecte - la jeune fille suivit donc le mouvement, et ne fut pas déçue. La pièce était très belle, toute marquetée de bois, et l'absence de plafond était impressionnante. June ne s'attarda pourtant pas à la contemplation des lieux, car le TP lui donnerait certainement le temps de regarder tranquillement la pièce plus tard. Pour l'heure, il s'agissait d'écouter les consignes de Flitwick si elle voulait réussir le fameux sortilège, aussi la jeune fille se plaça-t-elle rapidement dans le demi cercle d'élèves pour écouter les directives du petit professeur. Celui-ci évoqua également des cours de soutien en soirée. Même si June n'avait pas spécialement besoin de reprendre les notions de base vues en cours car elle n'était pas mauvaise dans cette discipline, approfondir certains points ou aborder d'autres aspects des sortilèges vus pourraient l'intéresser. Il faudrait qu'elle aille voir le petit professeur en fin de cours.

Flitwick expliqua enfin les différentes étapes du sort qu'ils allaient devoir apprendre. La jolie blonde nota chacune des indications afin de pouvoir parfaitement reproduire les mouvements lorsque viendrait le moment de la pratique. Le sortilège était complexe. En cinquième année, elle avait déjà abordé quelques exemples de sortilèges à plusieurs étapes, mais celui-ci les dépassait en complexité. La jeune fille se concentra plus encore pour ne rien rater des explications. Lorsque l'enseignant eu terminé, la jeune fille, absorbée par la relecture de ses notes, n'eut pas un regard pour ses camarades qui s'élançaient dans la pratique. June relut plusieurs fois ses lignes, et fit de petits schémas annotés à côté en fonction de ce qu'elle avait observé des mouvements du petit professeur. Elle visualisa l'enchaînement mentalement avant de se décider à passer à la pratique.

Posant enfin ses notes, la jeune fille jeta un coup d'oeil vers ses camarades. Presque tous étaient déjà au travail, et tous le faisaient de manière sérieuse. La Bronze et Or en profita un instant pour détailler la salle et s'imprégner de son ambiance. Un peu plus loin, Neville s'était mis au travail, si concentré qu'il semblait ne plus rien percevoir autour de lui. Le Rouge et Or n'était pas connu pour sa réussite facile en cours, et June était étonnée de le voir travailler si dur. C'était en tous cas bien pour lui, qu'il s'investisse à ce point... Son travail porterait certainement ses fruits. Un peu plus loin, Ema retentait de lancer le sortilège... Ce ne devait pas être simple pour l'une des plus jeunes du groupe. Même June trouvait l'enchaînement complexe, et pourtant, elle était en 6e année... Les autres étaient en train de travailler, et la préfète se dit qu'elle devrait faire de même.

Inspirant profondément, elle ferma les yeux et simula une nouvelle fois mentalement le mouvement avant de sortir sa baguette. Elle rouvrit les yeux et se lança. Tendant la jambe, la Poufsouffle fit son premier pas, et ramena son deuxième pied à côté dans la foulée. Deux tours complets sur elle même, un pas en arrière - avec le même pied que le pas de départ, comme elle l'avait noté sur les mouvements de Flitwick - et la voilà revenue à sa position de départ. La deuxième étape était simple, et June traça le cercle au dessus de sa tête sans bouger, avant d'attaquer la troisième phase. Celle-ci fut également rapide. Baguette pointée devant elle avec fermeté, la jeune fille lui fit effectuer deux mouvements horizontaux en prononçant distinctement la formule. Un léger courant d'air se fit sentir, et une lueur bleue entoura la jeune fille, formant un cercle de flammèches couleur azur, qui disparurent rapidement. June fit la moue. Elle avait réussi du premier coup, mais le résultat avait été plutôt éphémère.

Ne se décourageant pas - le sortilège était complexe, et les TPs de Flitwick avaient souvent besoin de plusieurs tentatives - la jolie blonde inspira profondément et se remit en position. Se tenant bien droite et se concentrant, elle effectua à nouveau tous les mouvements demandés. Un pas, deux tours. On recule. On pointe, et on bouge horizontalement.

- Salveo Maleficia, articula la sixième année d'une voix claire.

A nouveau, le cercle bleu apparut, à la plus grande satisfaction de la jeune fille. Baguette toujours tendue devant elle, elle observa les flammèches qui dansaient sur le plancher ciré. C'était beau, et rassurant. Au bout d'une dizaine de secondes, la lueur s'éteignit à nouveau. Il y avait du progrès, mais ce n'était pas encore gagné pour se protéger efficacement : si elle avait du mal à tenir dix secondes alors même qu'elle s'entraînait sans ennemi, elle ne donnait pas cher de sa peau en cas d'affrontement réel.

Avec détermination, la jolie blonde reprit, encore et encore, durant le temps imparti, le mouvements nécessaires. Au bout d'une heure, elle maîtrisait les mouvements à merveille. Les flammèches tenaient de plus en plus longtemps, et son cercle avait gagné près d'un mètre de diamètre.

Encouragée par ces bons résultats, la jeune fille fit un nouvel essai, qu'elle espérait meilleur encore que tous les autres. Se concentrant sur l'image de sa famille et de ses amis, ce fut avec une conviction forte que la jolie blonde effectua une fois de plus les mouvements, de manière assez fluide, et avec une concentration extrême. Le cercle apparut une nouvelle fois, encore légèrement plus grand que le précédent, et plus intense également, au plus grand soulagement de la préfète. Elle y arrivait. Et avec un peu d'entraînement, elle pourrait certainement réussir à le tenir de plus en plus longtemps. Attendant que le professeur passe dans les rangs, la jeune fille maintint sa concentration pour essayer de garder ce cercle le plus longtemps possible.

Les travaux pratiques avaient commencés et Flitwick descendait déjà de sa pile de grimoires pour faire le tour parmi les élèves. Le sortilège d'aujourd'hui était particulièrement compliqué du fait des quatre mouvements qu'il fallait enchainer avec facilité et grâce avant de prononcer la formule magique. De nombreux élèves avaient jugés utiles de répéter d'abord les quatre phases séparément, puis ensuite de les enchainer avant de prononcer la formule. C'était la bonne méthode. Filius se félicita alors intérieurement d'avoir des élèves si méthodologiques dans leur apprentissage.

Au fur et à mesure que le petit homme marchait parmi les élèves, des questions concernant les groupes de soutien apparurent. Filius décida alors de répondre à l'ensemble des élèves afin d'éviter à avoir à répondre plusieurs fois la même chose.

- Je vous demande votre attention deux minutes, cessez l'apprentissage s'il vous plait. Bien. Bon nombre d'entre vous me questionne sur les cours de soutien en sortilèges. Je vous arrête tout de suite. Déjà ils ne sont réservés qu'au élèves passant leur BUSE et ASPIC en fin d'année, et puis pour cette année, avec euh... l'administration actuelle, je n'ai pas eu la permission de le reformer. La discussion est donc close. Reprenez vos travaux pratiques maintenant.

Flitwick continua à parcourir son chemin habituel lorsque William Craig l'appela. Le petit homme s'avança et Craig demanda si l'enseignant pouvait lui rappeler les mouvements à faire.

- Premier mouvement, un pas en avant, vous tournez deux fois et vous reculez ; deuxième mouvement vous levez votre baguette au dessus de votre tête et tracez un cercle ; troisièmement vous faites un quart de tour sur vous même et pointez la baguette devant vous, quatrième et dernier mouvement vous agitez horizontalement votre baguette en prononçant la formule « Salveo Maleficia ».

Un léger sourire se perdit dans sa barbe blanche et il continua à faire le tour des élèves. Les résultats commençaient à jaillir un peu partout et même si certains avaient réussis à n'obtenir qu'un faible résultat au bout d'une heure et demi d'entrainement c'était déjà un net exploit. Seul Alix, un élève de serpentard avait obtenu un résultat qu'il avait qualifié de « décevant » en lui expliquant qu'à l'avenir l'écoute en classe était plus que nécessaire, et qu'il n'apprendrait rien la tête dans les nuages !

- Très bien arrêtez ! Bien la plupart d'entre vous ont réussi à effectuer le sortilège. N'oubliez cependant pas de vous exercer dès que vous en avez l'occasion. J'affiche dès maintenant les résultats au fond de la classe. Le cours est terminé, à bientôt.

Il se dirigea dans le fond de la pièce et afficha les résultats sur la porte. Lorsque tout le monde fut sorti Flitwick se dirigea jusque dans ses appartements pour y prendre quelques bonnes heures de sieste bien méritées.

Résultats

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