Les gosses. Toujours plus turbulents les uns que les autres, à croire que personne ne se donnait la peine de leur donner une éducation convenable. Le noiraud pesta, pour son plus grand malheur, il était venu ici le jour de la sortie à Pré-au-Lard de l'école de Poudlard. Quel manque de chance pour le play-boy, rien ne pouvait le mettre plus mal à l'aise que devoir croiser un môme imprévisible qui était sans doute capable de lui jouer un mauvais tour. Heureusement pour lui, ses parents ne lui avaient pas fait l'affront de lui offrir comme cadeau un petit frère ou une petite sœur, évitant ainsi les hurlements et autres désagréments.

La raison de sa présence ici était top secrète, Dumbledore avait fait appel à lui pour qu'il jette un œil à la blessure magique qui lui avait atteint la main. Rogue, l'horrible Servilius était là lui aussi et Arsène avait dû subir son regard calculateur tout au long de son observation poussée de la blessure. Bien sûr, il n'y avait rien à faire, le maléfice avait déjà été canalisé dans la main ce qui permettrait à Dumbledore de survivre un certain temps. Cette conclusion ne surprit aucun des deux hommes et le médicomage ressortit du bureau sans en savoir plus mais en ayant fait le sermon de ne parler de ce petit problème à personne. Il comprenait pourquoi et c'est ce qui le mena à Pré-au-lard par se temps pourrit de chez pourrit. Il avait dans l'idée d'aller se changer les idées vers la belle Rosmerta qui lui remonterai très certainement le moral avec un petit verre ou deux, voir plus si affinité.

Il traversa le village prudemment, jetant des regards affolés autour de lui à la vue de ces mioches qui semblaient tous prêt à le tourner en dérision. Il ne lâcha pas sa baguette de tout le trajet, décourageant ainsi les plus téméraires qui tenteraient de s'approcher de sa noble personne.

Forcément, le pub était plein. Plein de gosses bien entendu ! Il grogna mais ne se laissa pas démonter, il n’avait pas fait tant de kilomètres (en transplanage bien sûr!!) pour se laisser démonter par une bande de gamins inoffensifs pour la plupart. Et surtout, personne ne lui enlèverai la satisfaction d'aller voir la tenancière la plus mignonne qu'il connaissait.

Poussez-vous... Laissez-moi passer...

Il se faufila, repoussant plusieurs gosses sur son passage et arriva enfin jusqu'au bar, face à Rosy. Il poussa un môme, qui lui arrivait tout juste au coude, de son tabouret et s'assit dessus sans ménagement.

Allez va jouer ailleurs...

Il lui lança son plus beau sourire et commanda un Whisky pur feu en guise de préambule. La belle lui rendit son sourire et fila lui préparer sa consommation. Se détendant enfin, Arsène profita pour échanger quelques galanteries avec elle puis il entama son pur feu qui lui réchauffa les entrailles.

Une petite voix, dans un sifflement, s'indigna juste à coté de lui, suffisamment fort pour qu'il l'entende très distinctement. Il ne bougea pas pour autant et retint de rire, la petite voix se permettait de un, de lui adresser la parole, de deux de le tutoyer et de trois, de lui poser une question stupide, il mettait un doigt d'honneur sur le tutoiement qu'il trouvait vraiment charmant dans la bouche d'une chose si petite, à coté de sa splendeur. Il avala une gorgée de Whisky d'un geste lent, l'oreille attentive au moindre truc suspect qui pourrait se passer à proximité de lui. Il n'était pas parano mais il se doutait bien qu'il y aurait des représailles même si la petite chose qu'il avait retirée de la chaise était chez les verts (de terre). Il ne voulait cependant pas montrer qu'il s'intéressait à la rousse qui s'indignait de plus en plus. Il l'ignora com-plé-te-ment.

Il reposa son verre et là ce fut le premier choc. Il aperçut une petite main blanche qui se glissait le long du comptoir et qui d'un geste vif lui piqua son verre pour en boire une bonne lampée. Les yeux rivés sur les petits doigts qui se crispèrent sur le verre, il fut obligé de tourner légèrement la tête pour observer l'entier de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il avait pâlit, s'attendant au pire, les mains crispées sur le bord du bar, les yeux exorbités qui lui donnait heureusement, l'air de se mettre en colère plutôt que d'avoir peur. Il était tendu d'un bout à l'autre de son corps, prêt à agir, prêt à.... à quoi ? Lorsque ses yeux se posèrent sur la petite chose qu'il avait virée du tabouret, il se rassura. Elle ne devait pas faire plus 1m20 et 30kg. Il n'avait donc aucun souci à se faire, surement qu'elle ne savait pas non plus utiliser sa baguette magique. Il se détendit, faisant attention à ne pas laisser transparaitre son soulagement qui pourrait trahir son inquiétude et donner du courage à la minuscule petite fille. Néanmoins, cela ne changerai rien, la gosse n'avait pas l'intention de lui foutre la paix, au contraire on avait l'impression qu'elle était même prête à se battre pour récupérer sa place. Elle lui balança un flot de parole immonde et digne d'une adolescente. Les sourcils d'Arsène se soulevèrent d'étonnement. Elle venait de le traiter de moldu. Lui. Lui qui était effectivement de famille moldue. Il plissa les yeux, il ne supportait pas l'injustice contre les moldus. Il en avait assez bavé à Poudlard avec ces conneries pour ne pas laisser une gamine de 10ans lui balancer des choses qu'elle ne pouvait même pas comprendre.

Il lui jeta son regard le plus noir et calculateur. Celui qui effraie les gens en règle générale. Il voyait très nettement la colère qui bouillonnait dans la petite sorcière qui semblait sur le point d'exploser dans un immense feu d'artifice. Avec un rictus du coin de la bouche, il l'ouvrit et lui balança.

Non ! Je ne me sens pas du tout gêné de t'avoir viré de ce tabouret pour la simple et bonne raison que ton uniforme ne me plait pas.

C’était complètement débile mais il n’avait rien trouvé d’autre à dire. Il éloigna son verre d'un geste résolu tout en gardant ses yeux fixés sur la mignonne et adorable serpentard qui lui tenait tête.

Et pour ton information, ma vie est surement moins merdique que la tienne. Faut te détendre ma petite, tu ne supporte visiblement pas du tout l'alcool.

Il détourna les yeux d'un geste dédaigneux et reprit son verre pour en boire une gorgée, défiant la gamine qui y avait posé ses lèvres. C'est à ce moment là qu'il aperçut la bière au beurre entamée et perdu juste en face de lui. Dans un geste complètement stupide et puéril, il la prit et la vida d'une traite, décidément, il accumulait. Il reposa le verre sur le comptoir. Il n'avait pas l'intention de la laisser ainsi, il allait lui en recommander une et même la lui payer, mais avant cela il voulait lui fermer son caquet.

Un violente claque assenée l'empêcha toutefois de perdre totalement conscience. Du coup, Billy entendit la suite, et ce que dit la petite Serpentard ne fit rien pour arranger les choses. William adorait l'humour noir et il fallait avouer que pouvoir dire

-Quoi, vous allez le laisser s'étouffer? Je sais bien que c'est un gryffondor mais quand même...Vous croyez pas qu'il faudrait faire quelque chose? Je sais pas moi, l'achever et lui faire les poches par exemple.

dans une telle situation relevait de l'exploit... Il tomba alors à genoux riant aux éclats, envoyant de la bièraubeurre en faibles quantités sur le sol mais surtout il ne pouvait plus du tout inspirer d'air. Ne pouvant pas non plus s'arrêter, il finit par se rompre une côte. Et là ce qui jusque là était un peu désagréable mais tout de même comique devint un monde d'agonie que le pauvre petit ne s'était jamais imaginé visiter. Il se figea d'un coup sur place, cessa le moindre hoquet, le visage violacé, il ne pouvait que ressentir avec une acuité insoutenable ce qui venait de se briser en lui. Rien d'autre n'existait pour lui en dehors de ce couteau enfoncé dans son flanc. Enfin, le néant salvateur vint le cueillir et il ne ressentit plus rien.
Ses yeux se fermèrent et silence se fit autour de lui.

[HRP: Arsounet ça urge là va falloir surmonter ton aversion pour les gosses...]

[HG] Désolé pour le retard j'avais pas vu que Mira avait posté ^^"

C'était quand même douleureux de mourir. Par contre ça l'est encore plus de revenir à la vie. Régurgiter autant de liquide d'un coup avait réveillé William avec un spasme de douleur et il lui fallut quelques instants pour comprendre qu'il n'était pas mort et qu'il pouvait respirer. Il en profita d'ailleurs pour prendre de grandes bouffées d'oxygène, ce qui le rendit un brin euphorique. Il souriait bêtement quand la Serpentarde qui était à l'origine de tout ça lui aggripa la chemise.

-Ça va, monsieur crétin est réveillé? Je sais bien que ton cerveau a de la peine à suivre, mais si tu pouvais apprendre à faire deux choses en même temps, ça serait pas mal. Comme ça, la prochaine fois que t'essaiera de réfléchir et de respirer en même temps, tu finira pas dans cet état.

*Ah merde...* Elle avait effectivement de quoi être mécontente, sa robe qui avait du être assez jolie était dans un piteux état. Il lui avait recraché tout ce qu'il avait dans les poumons à la figure et elle était tellement furieuse que le petit lionceau aurait juré que la bièreaubeurre s'évaporait... Tout gêné même si c'était une verte-et-argent, il bredouilla une excuse. Il ne savait pas comment il allait réparer les dégâts, et il n'avait certainement pas assez d'argent pour remplacer une robe de cette qualité.

- Euh, je peux te payer un verre pour me faire pardonner? Je ne sais vraiment pas ce que je peux te dire d'autre, ce n'est pas vraiment de ma faute...

Puis une idée lumineuse lui vint.

- Est-ce-que quelqu'un saurait faire disparaître ces taches sur la robe de la demoiselle, il y a eu un acc...

Son regard venait de croiser celui du monsieur agenouillé à côté de lui. De près il était encore plus classe, il avait les traits fins et malgré qu'il ne soit pas très jeune, son regard exprimait une espièglerie qui séduisit le gamin. Clairement le type allait devenir son ami. Il lui avait sauvé la vie non? Qui d'autre l'aurait fait? Cet homme était un héros, c'était obligé, et à partir de cet instant William se jura de devenir comme le monsieur.

- Merci de m'avoir sauvé la vie. Moi c'est William Faith, mais tout le monde m'appelle Billy. Et vous?