Ah enfin une après midi pour se la couler douce. Voilà qui était un excellent programme. Pas de cours, ni de révisions en vue, pas d'entrainement de Quidditch, ni de rondes à faire, en un mot: la Liberté ! Pour couronner le tout le mois de Mars s'annonçait beau et ensoleillé et c'était précisément le temps qu'il faisait aujourd'hui. Parfaitement réveillée, la blonde sauta de son lit avec un enthousiasme et un empressement débordant pour aller secouer cette grosse feignasse de Grace qui bavait encore sur son oreiller.

« Debout Grace ! Allez ! Remue toi un peu ça te fera pas de mal ! »

Ordonna la poupée en arrachant la couverture de sa camarade. Enfin faire-valoir ou larbin attitré aurait plus exact que camarade, mais peut importe. L'autre feignasse avait intérêt à bouger ses grosses fesses en vitesse pour éviter d'impatienter la blonde. Ce serait fort regrettable de la mettre de mauvaise humeur de si bon matin pas vrai ? Une fois assurée que sa camarde était parfaitement réveillée et qu'elle n'allait pas se rendormir la peste pris possession de la salle de bain pour se préparer, pas question qu'elle sorte tant qu'elle n'était pas parfaitement peignée, parfumée et vêtue. Le dimanche était un des seuls jours ou elle pouvait replacer l'uniforme habituel par l'une de ses ravissantes robes de la nouvelle collection. Toujours être au top n'était il pas l'une des règles de son club après tout ?

Ainsi après avoir monopolisé la salle de bain pendant une petite demi-heure, la vipère attrapa son nouveau sac à main qui n'était même pas encore sortie en Grande Bretagne et entraina la pauvre Grace dans le parc en dépit de ses quelques protestations vites oubliées. ( « Mais Ange, j'ai pas eu le temps d'aller dans la salle de bain moi.. » Plainte que la vipère eut tôt fait de réduire au silence d'un simple « Et alors ? » ) Non mais vraiment, qui pouvait se soucier que Grace soit passé à la salle de bain ou pas ? De toute façon elle était moche et des heures devant une glace n'y changerait rien.

Suivie de Grace, Ange traversait le hall d'un bon pas quand elle réalisa qu'elle avait oublié un élément essentiel et s'immobilisa d'un coup.

« Nom d'une buse ! J'ai oublié d'envoyer la commande ! »

La préfète des serpents fouilla frénétiquement dans son sac pour en extraire une enveloppe soigneusement pliée qu'elle fourra dans les mains de sa camarade.

«  Vas à la volière pour envoyer ça. T'as qu'à prendre un hibou de l'école. »

Prise par surprise, Grace regarda Ange comme si celle ci avait parlé fourchelang. La pauvre semblait à l'évidence peu enthousiaste à l'idée de jouer les pigeons voyageur mais la peste savait bien qu'elle n'oserait jamais la contrarier.

«  Tu... tu viens pas avec moi ? » Baragouina la pauvre fille alors qu'Ange haussa un sourcil.

« Tu vois ses ballerines toutes neuves que j'ai aux pieds ? Tu imagines peut être que je vais prendre le risque de les salir en allant à la volière ? » Grace secoua négativement la tête d'un air mal à l'aise, s'écrasant comme elle le faisait toujours face à Ange. « Bon. Alors tu vas aller envoyer cette lettre et en échange je te laisserais porter mon sac. »

La jeune fille sembla soulagée par la réponse de la peste à croire qu'elle avait eu peur de se faire battre. Quand on voyait la différence de gabarit ça aurait plutôt été à Ange de s'inquiéter mais peu importe. Elle acquiesça, visiblement réjouie de la promesse de la blonde de lui laisser son sac et s'exécuta docilement.

Une bonne chose de faite. Ange replaça une mèche de cheveux derrière son oreille et réajusta son sac sur son épaule avant de repartir de son côté sourire aux lèvres. Elle était pas belle la vie ? Habituée à ce que les autres se plient toujours à ses caprices, c'était pour elle tout à fait normal. La vipère s'avança dans la cour pour s'installer à son banc habituel afin de prendre l'air et profiter du soleil. Sauf que.. Son banc était occupé ! Parce qu'il y avait encore un idiot dans ce château qui ignorait que c'était SON banc ? Voyant l'élève de dos, la blonde n'avait pas la moindre idée de qui il s'agissait mais en fait ça n'avait aucune espèce d'importance. La problème serait vite réglé.

« Hé toi ! Dégage de là tu veux, c'est ma place ! »

[HJ/ J'me tape l'incruste ]

En ce dimanche matin, Sixtine s'était levée de bonne heure. En effet, depuis qu'elle était à Poudlard, la jeune fille avait prit pour habitude de se rendre dans la Bibliothèque de Poudlard pour réviser ses cours, histoire d'être à l'abri du brouhaha des autres élèves qui passaient leur journée à s'amuser...

Ce pendant, en voyant les rayons du soleil qui passaient par la fenêtre de la tour des Serdaigle, la jeune fille finit par se dire qu'il serait plus judicieux de se rendre dans le parc. Après tout, si elle s'installait sur un banc, à l'écart des autres, elle pourrait tout de même travailler tranquillement, non? Et puis peut-être qu'elle tomberait aussi sur Aed? Parce que cela faisait un moment qu'elle n'avait pas vu son copain alors qu'ils s'étaient promis de se revoir...

Mais passons. C'est donc après s'être préparée et avoir revêtu un T-Shirt et un jean que la jeune fille descendit prendre son petit déjeuner dans la Grande Salle, quasiment vide. Elle en profita alors pour lire le courrier que ses parents lui avaient envoyé avant d'enfin se rendre dans le parc, se disant qu'elle répondrait à sa famille dans la semaine.

Le parc était quasiment vide. Normal puisqu'il était encore assez tôt. Quelques braves Gryffondor se trouvaient déjà dans les environs, bavardant de eur programme pour la journée. Les trouvant particulièrement bruyant, la jeune fille s'installa alors un peu plus loin, sur un banc. La rouquine sortit alors son livre de Défense Contre les Forces du Mal et tout aurait bien pût se passer si seulement une voix ne l'avait pas sortit de ses révisions. Une vois qu'elle aurait d'ailleurs ne pas avoir voulu entendre:

« Hé toi ! Dégage de là tu veux, c'est ma place ! »

La rouquine ferma alors son livre sèchement, avant de se lever et de faire face à Ange Dawster, son aînée de troisième année à Serpentard. Celle-là même qui lui avait prit sans ménagement son livre de DCFM en cours et qui avait une dent contre Aed. Et c'est donc avec un air franc et quelque peu froid que la Bleue et Bronze finit alors par lancer:

-Parce qu'il y'a ton nom de marqué dessus, Dawster?

Les traits délicats de son visage n'exprimaient qu'un air superbement hautain et détaché alors que la petite Serdaigle répliquait une fois encore. Quelle idiotie. Naturellement, elle était contrariée cela va de soi, Ange avait horreur de perdre son temps qui plus est en présence de tels imbéciles. Le fait est qu'ils ne faisaient définitivement pas parti du même monde. Quand on est personne et que l'on a pas de réputation, on a à l'évidence plus rien à perdre. Alors pour quelle autre raison la jeune Sixtine voudrait-elle à tout prix rester sur ce banc, sachant ce qu'il pourrait lui en coûter si ce n'était pour faire son intéressante ? Parce que, honnêtement, Ange était la première à reconnaître que sa requête était un pur caprice et que des bancs il y en avait bien d'autres, aussi on pouvait franchement se demander pourquoi la petite brune en faisait une telle histoire. Cela valait-il vraiment la peine qu'elle courre le risque de perdre des points, se faire coller et voir sa réputation anéantie pour conserver sa place sur ce banc ? Amusant.

«  Oh je suis sure que tu trouverais cela beaucoup moins drôle si la retenue tombait pendant le prochain match de Quidditch.. » Minauda la vipère avec un sourire visiblement amusé.

Ce n'était certes pas le pire qui pouvait attendre la brunette, mais c'était un exemple comme un autre, les idées pour des retenues, la blonde n'en manquait pas.

« Mais enfin, comme je veux surtout voir les Bouffondors se ramasser, je ne priverais pas l'équipe de Serdaigle d'une de leurs joueuses. »

Que la miss n'aille pas se faire des idées en s'imaginant qu'elle était tirée d'affaire, l'intonation de la préfète était très claire. Elle n'allait pas lui faire de fleur, mais elle ne se montrerait pas non plus injuste en usant de son titre de préfète sans raison valable. A Sixtine d'être suffisamment maligne pour s'écraser.

« Quoi qu'il en soit, je me suis visiblement trompée. Tu es bel et bien stupide. » fit mine de constater la vert et argent en feignant un air désolé et triste.

Elle en avait fini avec elle pour l'instant et reporta son attention sur sa camarade de maison, dont le visage lui disait bien quelque chose mais elle n'arrivait pas à se souvenir de qui il s'agissait. Si Sixtine agissait de manière on ne peut plus stupide, le cas de Serpentard en revanche, lui apparaissait beaucoup plus inquiétant. Le visage de l'enfant semblait s'être crispé de colère sous ses paroles, mais elle n'avait pas prononcé un seul mot, comme pour donner raison à la pique de la blonde. L'héritière posa sur sa camarade un regard condescendant à la limite du mépris.

La seule chose qui retenait les mots acerbes de la vipère était l'appartenance de celle ci à sa maison, mais elle n'en pensait pas moins. La première année lui faisait presque pitié, et une consultation à Ste Mangouste serait vraiment le mieux qui pourrait lui arriver. C'était une chose d'être asocial, mais là son attitude ne reflétait que la folie, qu'elle soit feinte ou non, cela revenait au même. La jolie poupée n'eut toutefois pas le loisir de résoudre cette affaire par elle même, vu qu'Alix jugea utile de venir s'incruster.

Salut, je peux savoir ce qui se passe ici?

Egale à elle même, la demoiselle se retourna avec superbe, pour dévisager le nouvel arrivant. Le pauvre Alix n'avait-il à ce point plus d'amis,pour qu'il se sente obligé de venir se mêlait de leur conversation ? En cas de conflit, c'est biensur le rôle d'un préfet d'intervenir, mais pas quand un autre est déjà sur les lieux. Difficile de dire qui d'Alix ou de la première année, faisait le plus honte à la maison de Salazar, mais par soucis de ne pas discréditer tous les Serpentards, la blonde ravala ses commentaires désobligeants.

« Rien qui te concerne à vrai dire. »

Répliqua la blonde sans méchanceté aucune. Ange n'avait rien contre la présence de son condisciple mais s'il voulait de la compagnie, il aurait simplement pu demander s'il pouvait rester plutôt que de débarquer comme celui qui veut remettre de l'ordre dans un conflit en faisant jouer son autorité. La blonde n'avait absolument pas besoin de renfort et elle n'appréciait pas qu'il fasse mine de la supplanter, ce qu'elle ne se priva pas de faire savoir en répondant à sa question.

L'intervention d'Ylian eut néanmoins l'avantage de combler son ignorance concernant l'identité de la première année_ du première année en fait. Sullywane. Pour le coup, le préfet avait trouvé un sacré rival pour le titre du meilleur travesti de Poudlard. Ce qui n'avait rien de très glorifiant. La blonde n'avait pas la moindre idée de ce dont les « garçons » discutaient et honnêtement c'était là le dernier de ces soucis. Elle poursuivit plutôt pour compléter sa réponse:

« Je voulais simplement profiter du soleil en toute tranquillité, mais à l'évidence ça n'est plus possible. »

La poupée ponctua sa phrase d'un sourire forcé qui ne dura qu'une seconde. Ange s'approcha alors du banc pour récupérer son sac à main. Elle le fourra sans façon sur les genoux de Sixtine qui refusait obstinément de bouger et s'installa à la place laissée vacante par Sullywane sans se gêner pour prendre ses aises. Ignorant la Serdaigle, la préfète continua à s'adresser à ses camarades de maison, enfin plus précisément à Alix qui semblait le seul capable de raison.

« Vous seriez aimables tous les deux de ménager mon espace vital. »

(post nul)

D'une voix claire, Alix nota aux deux belligérantes que se provoquer de manière successive était inutile. Sourire forcé, Sullyvane ne put qu'acquiescer dans le sens d'Alix, bien que continuant à foudroyer la petite fille blonde. Petite fille plus grande et plus vieille, certes. Que lui importait? Les gens comme elle se croyaient tout permis dans le monde. Mensonges éhontés...

« Je te réserve le feu... »

Le murmure imperceptible était passé entre ses lèvres, fragile papillon mortel aux menaces véritables et fondées. Sa voix ne fut nullement perçue, ses lèvres à peine esquissées d'un sourire sadique. Alix croisa son regard, il y perçut une sorte de désolation. Subtile remarque.

« Je suis là au besoin. »

Le vent claqua. Sullyvane releva son visage vers le ciel. D'une foulée qui se voulait rassurée, le préfet des Serpentards s'éloigna du trio, et s'assit à l'ombre d'un arbre. Son échine coula contre l'écorce de l'arbre, tandis qu'il sortait avec flegme des affaires scolaires, illustrant une fugitive image de l'élève studieux. Qu'il ne semblait pas être, nota l'enfant en retenant un sourire au soupir d'Alix, face à l'écrit. Haussant les épaules, joyeux, Sullyvane s'approcha vivement des deux filles, ramassa les affaires en notant les détails pouvant l'informer sur Ange, puis les fourrant avec une délicatesse suspicieuse dans le sac, rendit le tout à la demoiselle blonde. Un sourire mauvais étira ses lèvres, et il recula. Donnant donnant. Quelle que soit la réplique à venir de la fille, cela ne l'atteindrait pas.

« Tu sais... tu n'es pas obligée de communiquer avec méchanceté avec les gens pour te faire comprendre. Si tu pense l'inverse... c'est juste que tu es bornée. »

Son regard coula sur tout le corps d'Ange avant de se stopper, insistant, sur ses mains. Le vent froid, malgré le soleil. Il resta un instant immobile puis porta la main à son poignet. Réflexe féminin, toujours y accrocher un élastique. Ses cheveux claquants furent stoppés dans leur chorégraphie aérienne pour se tordre sous les doigts de fer, s'immobiliser sous la coiffure simple et stricte d'un chignon serré. Reportant ses yeux sur Alix, Sullyvane étudia un moment son camarade, puis fixa Ange, scrutant ses yeux verts.

« Et ne m'insulte plus, s'il te plait. »

Politesse froide, ton neutre et masque facial impassible, tout son corps taisait le désir de meurtre précoce né à l'égard de la fille. Sa demande pouvait être laconique, quels qu'en soit les résultats, il avait pris une première résolution envers cette Miss Dawster. Influence dangereuse de son jeu double, il sentait les variations troubles de la situation. Que pouvait lui faire l'adolescente? Le frapper, le punir? Rires... cela n'alourdirait que les préjugés déposés sur le front blanc et blond. Bien au contraire, si elle se tenait tranquille, peut être une canonisation serait même envisageable. Qui sait?

En parlant de registre religieux, il y avait une ex-communion à accomplir. Quand? Pas pour le moment. Songes fôlatrants, Sullyvane étudia l'androgyne. Piège mortel à lui tout seul, il l'attirait et le dégoutait à la fois. Retenant un soupir, le première année s'approcha calmement, retenant de ne jamais croiser les deux Préfets à la fois, au risque de se retrouver dans une position de conflit interne. Opposition totale. L'ocelot et l'épervier.

« Tu as prévenu que tu étais là au besoin... que signifie le besoin pour toi? »

Immobile face à Alix, Sullyvane étudia le parchemin que l'androgyne tenait entre ses mains. Son regard se fit plus clair, lorsqu'il revint à l'écureuil. Simple animal... simples pensées moroses. Encore un soupir mental, qui crispa ses poings.

« Tu t'es battu l'année dernière contre les partisans de Voldemort... alors tu ne devrais pas avoir de mal à résister aux assauts d'un professeur, non? »

Tendre souffrance que les aveux à demi-révélés...

Installée telle une impératrice sur son trône, la blonde affichait un léger sourire qui trahissait un certain amusement. C'était un jeu au fond et Ange s'amusait de l'agacement croissant qu'elle devinait chez la jeune Serdaigle. Ce n'était certainement pas Ange la plus incommodée des deux par la présence de l'autre. La vipère savait s'y faire pour se rendre invivable et emmerder son entourage, en restant, Andrews ne faisait que se porter préjudice à elle même et les faibles tentatives de la gamine pour l'énerver ne faisait que l'amuser davantage. Ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace. Combien de fois avait-elle elle même utiliser le coup de la maladresse feinte ? A la réplique de la brunette, son sourire s'élargit, cette petite avait encore beaucoup à apprendre.

« Je vois ça. Tu n'as plus qu'à le ramasser maintenant. »

Sa voix susurrée glissa dans l'air, aussi doucereuse que venimeuse. Trop facile. Après tout, à quoi bon contredire lorsqu'on peut prendre l'autre à son propre jeu ? Si c'était une maladresse, Sixtine allait montrer toute sa bonne volonté en réparant sa bourde.. Il faut assumer ses actes après tout ou alors ne pas cacher ses mauvaises intentions. On pouvait difficilement faire mieux que la préfète des Serpents en matière de mesquinerie assumée, qu'Andrews prenne donc exemple.
La scène n'avait naturellement échappée à personne et à vrai dire, Ange fut positivement étonnée de la réaction d'Alix qui ne chercha pas à se mêler au conflit en allant défendre la gamine comme l'aurait cru, mais préféra fermer les yeux sur les agissements de sa camarade de maison. La solution qu'il proposa en toute objectivité était d'ailleurs on ne peut plus raisonnable, il suffisait que l'une des deux s'éloigne mais c'était bien là le problème. Il fallait que l'une des deux cède. Cela ne pouvait être que Sixtine, c'était bien elle qui avait me plus à perdre, mais la gamine s'obstinait. Le regard brillant de malice, la blonde adressa un sourire entendu à Alix et déclara:

« Entièrement d'accord avec toi Alix, c'est ce que j'essaie de faire comprendre à notre petite Serdaigle. »

Peu contrariant le garçon préféra s'effacer pour laisser les filles régler « leur problème » même si Ange n'en avait aucun. Pendant un instant la vipère regretta d'avoir été si sèche avec l'androgyne qui ne lui avait absolument rien fait. Que s'était il passé au juste depuis l'époque où ils rendaient dingues les vendeuses de Tissard et Brodette ensemble ? Les Carrows, l'acharnement contre les né-moldus et le rapprochement du garçon avec certaines vermines de Gryffondor... voilà ce qui c'était passé. C'était dommage. Alors qu'Alix s'éloignait, ce fut Sullywane qui ramassa le sac à main tombé par terre, soigneusement et le lui rendit. La préfète le regarda faire, s'étonnant que le première année qu'elle avait traité comme un moins que rien, se montre soudain si affable. Pour quelle raison ? Un Serpentard ne fait jamais rien sans raison.. Gagner son amitié ? Vu le regard du gamin, la motivation semblait tout autre, mais au fond peu importait.

« Merci Sullywane. »

La demoiselle étendit le bras pour récupérer son sac qu'elle reposa à côté d'elle avant de relever ses yeux d'un turquoise limpide vers le première année toujours planté devant elle. Ses mots détachés coulèrent simplement sur elle comme de fines gouttes de pluie. Devrait-elle se sentir désolée ? Devrait-elle se montrer gentille et amicale avec tous les crétins de la création parce qu'un gamin le lui avait demandé ? Sauf qu'il ne s'agissait pas de communiquer, simplement d'être méchante... Et si ça lui plaisait d'être méchante ? Si ça l'amusait ? En tout cas, c'était bien la première fois qu'on lui faisait une remarque aussi naïve. Avec un visage impassible, la vert et argent observa l'androgyne qui lui même l'observait. Lorsqu'il eut terminé sa phrase, la blonde eut un léger rictus.

« Ma chérie, il ne tient qu'à toi de prouver que tu es digne de respect.
J'admettrais volontiers t'avoir mal jugé. »

Le première année s'éloigna pour rejoindre Alix qui avait commencé à bouquiner quelque mètres plus loin. Il ne restait plus qu'Andrews mais après tout, si elle voulait supporter la présence d'Ange, elle n'avait qu'à rester. Le visage tourné vers le soleil printanier, la poupée ferma les yeux un instant en s'efforçant d'ignorer le reste. Maintenant qu'elle avait enfin pratiquement réussi à avoir la paix, elle commençait à regretter son ancienne amitié avec Ylian. Certes, il était agaçant parfois mais il pouvait aussi être de bon conseil. Rouvrant les yeux, la blonde jeta un regard en coin au deux Serpentards, ne pouvant pas s'empêcher d'entendre leur conversation. Ses prunelles se posèrent ensuite sur la Serdaigle, se demandant quand celle ci finirait par se lasser et partir, mais à cet instant, la vue soudaine d'une énorme limace sur le banc, rendit tout ceci parfaitement secondaire. Ange poussa un hurlement strident en faisant un bond aussi loin que possible.

« UNE LIMACE ! Y A UNE LIMACE !! » Hurla la blondinette en pleine hystérie tout en se précipitant vers Alix et Sullywane complètement paniquée. S'il y avait une limace sur le banc cela voulait dire qu'il devait y avoir plein d'autres limaces partout dans l'herbe !

« Aliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiix !! Fais quelque chose !! C'est répugnant !!! »