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| | Sujet: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Lun 23 Fév - 16:57:35 | |
| [HJ: PV Ceres]
"Une fois de plus"
Éternelle litanie, éternel soupir de Madame Pomfresh qui venait d'être appelée pour récupérer Alix, évanoui dans le couloir, une longue griffure balayant son visage fin. Il s'était battu à la mode moldue avec un garçon de son âge qui n'avait de cesse de se moquer de lui; pour sa tendance à fraterniser avec les élèves des autres maisons, à être sang-mêlé ainsi que cette fâcheuse manie à avoir des gestes et des réactions plus féminines que masculines, le second état correspondant pourtant à sa nature première...Cherchez l'erreur. Toutefois le Serpentard était du genre bagarreur et, ne pouvant en supporter plus avait défié le garçon qui s'était fait un plaisir de lui régler son compte...S'en sortant sans aucune égratignure. Quand Alix se ferait-il donc une raison? Il était incapable de sa battre autrement que par les mots, sa fragile santé ne lui permettait pas d'ordonner le respect par les coups.
C'était bien joli d'être mannequin pour des magazines de mode sorcière...La force physique bien souvent dans ces cas là ne suivait pas...On ne pouvait pas tout avoir n'est-ce pas? En tout cas, la conclusion était la même, irrémédiablement la même...Son joli visage était tout abîmé et il avait certainement des bleus, bleus que sa peau brune cachaient assez bien...C'était un moindre mal. Le sorcier se réveilla donc dans l'infirmerie, ses cheveux assez long, lisses et noirs jais comme le sont ceux des indiens étaient posés sur le lit blanc de l'oreiller moelleux tandis que sa main délicate aux ongles parfaitement manucurés un peu trop long pour un garçon, trop soignés aussi étaient recroquevillés près de sa tête, tête qui lui tournait un peu d'ailleurs et ce malgré la potion anti-douleur que lui avait donné Madame Pomfresh.
En effet l'infirmière ne pouvait jamais vraiment réparer les dégâts, sa fragile peau ne supportait pas trop les sortilèges tandis que son métabolisme délicat était allergique aux trop forts breuvages; en résumé Alix ne pouvait guérir que façon moldue. L'infirmière posa ses yeux sur lui, se voulant fâchés mais attendris en réalité, elle avait fini par s'attacher à Alix toujours poli, gentil avec elle et la plupart de ses camarades lorsqu'on le provoquait pas. Quant allait-il donc comprendre que la violence ne servait à rien? Surtout quand on n'avait aucune chance de gagner? Comme le jeune garçon ne semblait pas enclin à raconter quoique ce soit, ni à dénoncer son adversaire improvisé dans les couloirs, elle poussa un lourd soupir puis laissa le jeune métamorphage se reposer un peu. Celui-ci ferma à demi ses yeux d'or mêlés d'éclats argentés mais pas totalement, observant à la dérobée les moindres allées et venues dans l'infirmerie.
Il n'y eut personne pendant une bonne demi-heure et le Serpentard commençait à s'endormir au final, d'ennui et de fatigue certainement lorsqu'on emmena une jeune fille. Le sorcier surprit de cette arrivée inopinée alors qu'il n'y avait eu personne jusqu'ici ne se redressa pas assez vite et ne put voir son état...Ni son identité. On la mena à ses côtés, dans le lit voisin le plus proche, tellement en fait qu'il pouvait, s'il tendait le bras, la toucher sans problèmes.
Habituellement Madame Pomfresh éloignait ses malades pour qu'ils soient forcés de se reposer au lieu de parler entre eux...Seulement l'infirmerie subissait un gros inventaire et tout déballer pour tout reconter façon moldu -c'était bien plus sérieux et plus sûr- demandait de la place. Un rideau les protégeait donc des bruits extérieurs, les étouffant de moitié mais aussi de la vue des autres. On venait de clore le rideau juste sous le nez de Alix qui faute de mieux, dans la semi obscurité se tourna vers sa voisine...Il avait comprit que c'était une fille à la forme de sa silhouette allongée sur le lit mais ne savait rien d'autre...N'osant pas lui parler si jamais elle dormait ou si son état était trop grave. Il ne savait rien du tout mis à part que c'était une représentante de la gente féminine et cela ne l'aidait guère avouons-le.
Avec un soupir le sorcier toucha l'égratignure fine bien que profonde ancrée sur sa joue...Bah...S'il n'y avait que cette marque qui restait-Madame Pomfresh avait tout de même réussi à enlever le reste- ce n'était pas grave, ça partirait vite et puis comme ça...Ca faisait "Warrior", non? De toutes manières le métamorphage s'en fichait; abîmer son visage ne lui avait jamais posé de problèmes, constat étrange vu sa "profession" et ses étranges manières féminines qui auraient du le pousser à jouer les "précieuses ridicules"...Non pour l'instant ce qui intéressait le Serpentard c'était cette mystérieuse voisine...Mais par respect il arrêta de l'observer et fit mine de se reposer.
Dernière édition par Alix Ylian le Mer 25 Fév - 17:58:02, édité 2 fois |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mar 24 Fév - 14:00:39 | |
| Pendant toute la nuit, Ceres avait été en proie à de terribles cauchemars. Elle avait respectivement fait un va et vient entre le monde des songes et celui de la réalité pendant de nombreuses heures, avant de se lever subitement de son lit et passer le reste de sa nuit dans la salle commune, assise bêtement sur un canapé. C'était un préfet qui l'avait trouvée, le matin, pâle comme un linge et presque terrifiée à l'idée qu'on l'approche. Sa visite à l'infirmerie semblait urgente...Aussi Ceres n'émit-elle aucune objection à ce que l'on l'emmène auprès de Madame Pomfresh, partant du principe que cela faisait tellement longtemps qu'elle devait lui rendre une petite visite qu'il n'était heure à faire la fine bouche. Elle traîna donc les talons jusqu'au quatrième étage, marchant comme une ombre jusqu'à ce que l'infirmière vienne à elle, visiblement inquiète: Elle passa sa main sur son front pour mieux grimacer en constatant qu'elle avait de la fière, et prit son pouls avec un geste si vif que Ceres en eut presque mal au poignet. Ses visites à l'infirmerie n'étaient jamais agréables, ni même le médicament accompagné de la lotion pour les yeux qu'elle lui donnait presque à chaque fois. Alors, ce fut très peu rassurée qu'elle pénétra à l'intérieur de l'infirmerie, et, même si elle se vit attribuer un lit très rapidement, elle manqua de hurler à la mort lorsqu'elle entendit l'infirmière tourner les talons pour aller chercher la lotion qu'il fallait qu'elle mette dans ses yeux. Ceres finit par s'allonger sagement finalement...Elle aurait voulu fuir loin, très loin...Mais elle se ravisa rapidement: Un bruit de respiration calme parvint à ses oreilles et elle ne pu s'empêcher de sentir son propre coeur s'accélérer. Elle n'avait pas vraiment peur, mais elle n'était pas non plus rassurée: Qui pouvait bien se trouver à l'infirmerie en même temps qu'elle? Si c'était un élève d'une autre maison, il serait fâcheux qu'il apprenne son secret...Ni une ni deux, elle avança donc le bras sans même tourner son visage vers la personne puis, lorsqu'elle eut frôlé sa main très légèrement, elle l'ôta tout aussi vite, avant de se dresser sur son lit: Il fallait qu'elle sache qui elle avait en face d'elle.
" Qui es-tu, pourquoi es-tu là?? Si tu n'es pas un Serpentard, je te ferais payer cette traîtrise aussi fort que possible si tu trahis quoi que ce soit que tu puisses apprendre en ces lieux aujourd'hui! "
Ceres n'avait qu'une parole, aussi était-il évident que son regard était plus menaçant que jamais. Elle se rallongea par nécessité parce que Madame Pomfresh revenait, mais elle n'avait pas dit son dernier mot: Son voisin ou sa voisine d'infirmerie ne perdait rien pour attendre, qui qu'il fut. Mais pour l'heure, elle avait autre chose à penser: L'infirmière venait lui faire ses reproches habituels et la jeune fille en soupira d'avance...Ce n'était rien comparé à la douleur provoquée par la lotion qu'elle lui mettrait bientôt dans les yeux!
" - Déjà que vous avez de la chance que l'on vous ait acceptée ici, pourquoi n'êtes-vous donc pas raisonnable? Un aveugle ne se promène pas sans arrêt seul! Ou il risque des accidents! Vous ne venez jamais me voir, vous ne prenez pas vos médicaments...Cela ne m'étonne pas qu'un préfet de Serpentard vous ait amené à moi alors que vous étiez en proie à de terribles cauchemars! Ne bougez pas, cela va picoter un peu..."
L'infirmière mit la lotion dans les yeux de la pauvre Ceres, et celle-ci ne pu retenir un hurlement de douleur. Qu'importe tout ce qu'on avait pu lui dire précédemment, elle n'y pensait plus. Cela dit, étant donné qu'elle avait beaucoup attendu avant de venir prendre ce médicament, la douleur perdura même lorsque Madame Pomfresh eut fini de lui mettre un bandage autour des yeux. Ainsi, une fois qu'elle fut seule, Ceres continua de trembler de douleur, comme une vulgaire feuille prête à tomber, allongée ainsi sur son lit... |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mar 24 Fév - 14:29:10 | |
| " Qui es-tu, pourquoi es-tu là?? Si tu n'es pas un Serpentard, je te ferais payer cette traîtrise aussi fort que possible si tu trahis quoi que ce soit que tu puisses apprendre en ces lieux aujourd'hui! "
Il fut si surprit par la violence de ses propos qu'il se raidit, sa main agrippant quelques secondes de suite le drap blanc; finalement lorsque l'inconnue frôla ses doigts, Alix se laissa faire, faute de mieux; perdu dans ses pensées, se demandant quel était vraiment le secret de la fille. L'adolescent avait bien entendu les gémissements de douleur de la Serpentarde à ses côtés mais avait été si étonné par son arrivée inattendue, cassant avec la monotonie dont il était victime depuis une très longue heure qu'il n'avait pas vraiment fait attention à elle. Qui plus est les lieux étaient assez sombre et Ceres avait le visage tourné de l'autre côté. La voix douce et tranquille de Alix contrasta beaucoup avec le regard menaçant de la fille...Etrange d'ailleurs quand on y pensait, pas seulement inquiétant et haineux...Mais aussi...Vide? Trop intense pour être vrai?
-Je m'appelle Alix, je suis en troisième année.-Il laissa planer un petit moment de silence, ne consentant guère à avouer sa demeure...Peu partisan de cette différence inter-maison que paraissait évoquer Ceres, avant de se dire que c'était simplement que cela la mettrait mal à l'aise que son dit secret se répande. Pourvu qu'elle ne soit pas l'une de ces intolérantes qui brutalisent les Poufsouffles, font des sales tours aux Gryffondor, ne sachant même pas pourquoi, juste parce que c'est la tradition et se moquant des Serdaigle. -A Serpentard, comme toi. Je suis ici parce que je me suis battu avec un autre élève.
A voir sa silhouette fine, presque fragile et entendre sa douce voix chantante-pas si féminine que ça elle, juste tranquille- on avait du mal à croire le Métisse et pourtant c'était vrai...Alix était un bagarreur de premier ordre, n'attaquant jamais le premier mais n'hésitant pas à chercher à rendre coup pour coup même si il perdait souvent, voir toujours. Lorsque Madame Pomfresh vint voir la nouvelle pensionnaire, Alix ne put qu'entendre les phrases de cette dernière...Aveugle, voilà donc le secret de la fille. Le Vert et Argent resta interloqué un moment. Pourquoi semblait-elle avoir honte? Enfin peut-être que non...Elle n'avait pas parlé de honte, mais en général lorsqu'on menace quelqu'un de lui faire beaucoup de mal si jamais il dévoilait son secret, c'est qu'on avait honte de ce secret là non? Au contraire Alix était admiratif envers la jeune fille qui parvenait à se débrouiller dans un si grand château avec seulement 4 sens...Privé de l'un des plus importants qui soit. D'ailleurs Madame Pomfresh l'avait bien dit: elle avait eu de la chance d'être acceptée ici.
L'infirmière appliqua ensuite une lotion sur les yeux de Ceres. Était-ce pour lui faire recouvrer la vue? Ou parce que la perte de cette dernière était dû à un accident et que les plaies n'étaient pas encore guéries? Le jeune modèle ne pouvait pas le savoir, la médecine étant loin d'être son domaine. Les hurlements de douleur de la fille lui firent mal aux oreilles mais surtout au coeur. Il s'empêcha de faire le moindre bruit par pur respect comme pour essayer de faire oublier sa présence à cette sorcière qu'il ne connaissait pas encore. D'ailleurs Alix s'était retourné de l'autre côté pour ne pas observer la scène comme un malotru ou un voyeurs; il clos lui-même ses grands yeux dorés en amande, une larme légère perlant de ceux-ci et s'écoulant sur sa peau brune.
Fragile...Comme cette fille, il était fragile...Tout allait bien dans sa vie jusqu'à il y a un an. Ses chers parents qui l'aimaient tant s'était séparés, sans un cri, sans colère, juste parce qu'ils n'étaient plus amoureux...Demeurant très amis d'ailleurs, seulement sa mère s'était entiché d'un homme dur et brutal qui n'aimait pas le jeune Serpentard pour ses manières étranges. Son père adoptif -qui ne l'était pas vraiment puisque sa mère et lui ne s'étaient pas mariés- ne le frappait pas mais n'hésitait pas à le rabaisser dès qu'il en avait l'occasion tout comme son fils aîné, aussi étroit d'esprit que son géniteur. Ainsi Alix était puni pour sa fragilité, et elle? Cette fille l'était-elle?
Ne restait plus au jeune homme que sa mère qui l'aimait tendrement quelques soient ses manières et la fille de l'homme dont elle s'était entichée qui le défendait toujours face à son paternel odieux avec le métisse. Pourquoi pensait-il soudainement à ça? Tout simplement parce que le garçon avec qui il s'était battu lui reprochait les mêmes choses que son père adoptif et qu'il s'en sortait sans rien, sans une égratignure...Malgré toute sa rage Alix n'avait pas pu le blesser, terminant à l'infirmerie tandis que l'autre devait bien rigoler d'avoir ainsi abîmé le joli visage de la "fillette". Le sorcier serra le poing et essuya la larme désormais rendue sur le bas de sa joue...
Il n'y avait pas d'autre solution que de changer, de se remettre en question. S'était un triste constat, un désir chagrin...Mais il n'avait pas le choix...Alix allait garder son côté bagarreur-Unique chose qui le rendait garçon- et remettre tout en ordre, se comporter comme un vrai homme. Il se retourna vers la fille, le visage fermé et sévère comme l'aimerait tant voir son père adoptif. Elle tremblait de peur? de froid? Il ne savait pas, juste qu'elle avait le droit car étant une fille et souffrant tellement. Se redressant le Serpentard posa ses mains sur le rebord de son lit sans la toucher cependant; lui demandant d'une voix décidée, moins douce et fragile que d'habitude, se voulant assurée dans son nouveau rôle.
-Je peux faire quelque chose pour t'aider à faire passer la douleur? Je ne sais pas, histoire que tu n'y penses plus...?
Il n'y avait aucune pitié dans sa voix, jamais Alix qui ne supportait pas qu'on en est pour lui ne l'aurait permis. Au contraire, le garçon admirait Ceres.
-Tiens d'ailleurs, comment t'appelles-tu? |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mar 24 Fév - 14:54:50 | |
| Si Ceres avait pu crier plus fort, elle l'aurait fait sans hésiter. De plus, la phrase presque emplie de reproche de Madame Pomfresh ne cessait de résonner dans sa tête comme un tambour. Comment penser qu'elle avait de la chance? Elle menaçait toujours de s'écrouler, de faire un malaise, ou de se plonger dans d'horribles cauchemars dès qu'elle s'endormait. Alors non, elle ne prenait rien de ce qui caractérisait sa vie comme une chance. Pire, si elle ne se plaignait pas, elle haïssait sa vie plus que n'importe quoi d'autre en ce monde. Il n'existait pas une minute sans qu'elle repense au tragique accident qui lui avait fait perdre son frère jumeau et la vue d'un même coup. Par la suite, la jeune fille aurait pu se mettre à détester son père, ainsi que le reste de sa famille...Mais sous ses airs cruels et sans pitié se cachait sans nul doute une fragilité insoupçonnée chez elle. A aucun moment elle ne cessait de penser à ce qu'elle aurait pu faire à la place pour sauver son frère par exemple. Elle ne pouvait arrêter de songer à un moyen de revenir dans le passé et faire en sorte que les choses soient différentes: Et si cette loi grecque n'avait pas existée? Et si c'était son frère qui avait été mis sur le devant de la scène et qu'elle avait été traitée comme une moins que rien? Ceres était torturée par toutes ces pensées qui semblaient aussi douloureuses qu'une vérité que l'on a pas envie d'entendre. En outre, sa vie constituait à elle seule un vrai film qu'elle n'avait aucune envie de regarder, et donc connaître la fin aurait été une vraie folie. Mais elle était là quand même. Elle était vivante, et aujourd'hui elle était venue à l'infirmerie sans rechigner même si elle connaissait la douleur de la lotion qu'il fallait lui mettre dans les yeux. Alors, allongée sur son lit, les yeux bandés, Ceres songeait à une île déserte, comme pour se calmer. Elle avait presque oublié son voisin qui s'était exprimé quelques instants plus tôt, et cela bien qu'il lui ait avoué qu'il était à la même maison qu'elle...L'importance que cela avait était obsolète, pour ne pas dire qu'elle s'en fichait royalement. Après tout, Ceres ne côtoyait jamais personne, que ce fut un élève de Gryffondor, de Poufsouffle, de Serdaigle ou même de Serpentard. Le seul étudiant avec qui elle se bagarrait encore c'était Warren Wainwright, mais il n'était pas à Poudlard et elle n'avait aucune envie de penser à lui pour le moment...Elle voulait juste se reposer.
Ceres avait fermé les yeux, même si ceux-ci étaient bandés. Il n'y avait certes aucune différence de couleur qu'elle ait les yeux ouverts ou fermés, mais cela lui donnait l'impression qu'elle se calmait plus vite lorsqu'elle se reposait comme tout un chacun. Evidemment, elle sentit son voisin se rapprocher, et ses paupières se relevèrent d'elle-même. Elle n'eut pas la force de se demander pourquoi il venait de créer de lui-même une sorte de proximité entre eux, mais quelque chose lui disait qu'elle n'allait pas tarder à le savoir: Sa respiration était calme, et puis, à la façon avec laquelle il avait posé ses mains sur son matelas, elle pouvait être quasiment certaine que ce n'était pas dans le but d'être désagréable. Elle attendit donc patiemment qu'il lui livre ce qu'il avait à dire, et une fois qu'il eut ouvert la bouche, la jeune Serpentard tenta vainement de se détendre. Pourquoi diable lui proposait-il son aide alors qu'il ignorait jusqu'à son nom? Elle n'avait pas oublié qu'il s'était déjà présenté et que la politesse aurait voulu qu'elle fasse de même. Mais Ceres n'avait jamais été comme les autres, elle avait toujours préféré ce qui est inconvenant, pour briser les conventions justement...Après tout, ne dit-on pas que la famille Hymos s'est toujours crue au dessus des moules conventionnels?
" Qu'est-ce qu'un nom? Un rose embaumerait toujours autant si on ne lui avait pas donné ce nom...Je ne suis personne et je suis tout le monde à la fois, comme toi. Mais si je te disais que j'ai donné à quelqu'un ma seule possibilité de cesser de souffrir...Que dirais-tu? "
Ceres n'eut aucun sourire, bien que sa voix fut parfaitement calme et posée. Elle n'avait pas besoin d'une expression de visage pour faire entendre ses mots, elle pensait cet élève de Serpentard assez intelligent pour les comprendre de lui-même sans son aide. Par ailleurs, peut-être était-ce lui qui avait plus besoin qu'elle d'être aidé? Se battre avec un autre élève, ce n'est jamais effectué sans raison. Elle se releva donc et s'assit sur son lit, sans enlever ses bandages: Elle ne dominait pas Alix, mais elle lui faisait face tout de même, assez fièrement il fallait l'avouer. Ce n'était pas qu'elle avait été choquée par son offre, puisque celle-ci avait été dépourvue de pitié, mais elle ne pouvait pas accepter de l'aide de n'importe qui...On pouvait donc avoir l'impression qu'elle le toisait, mais le fait qu'elle passe son doigt près de son oeil pour effacer complètement la larme qui y avait perlé en dit long sur ses intentions.
" Pourquoi as-tu pleuré? Existe-t-il un remède capable de te faire oublier ta douleur à toi? "
C'était étrange, c'était la première fois que Ceres n'avait aucune envie d'être belliqueuse avec quelqu'un... |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mar 24 Fév - 16:55:34 | |
| " Qu'est-ce qu'un nom? Un rose embaumerait toujours autant si on ne lui avait pas donné ce nom...Je ne suis personne et je suis tout le monde à la fois, comme toi. Mais si je te disais que j'ai donné à quelqu'un ma seule possibilité de cesser de souffrir...Que dirais-tu? "
Il ne répondit rien tout d'abord, étonné par les phrases de la jeune fille. Surtout la deuxième partie, encore plus que cette histoire de prénom. Le sorcier d'abord muet et raidit finit par sourire doucement, admiratif devant le geste de la Serpentarde. Elle avait l'air très philosophe sur les bords malgré son impulsivité et gentille malgré sa voix bourrue, ses menaces...Comme quoi la robe ne faisait pas le sorcier... Le Troisième année garda ses mains fines posées là où elles étaient, ne cherchant pas à rompre un peu plus le voile d'intimité déjà bien frêle de l'inconnue mystérieuse...Pas si fragile que ça en fin de compte malgré ses tremblements.
-Pour le nom tu dois avoir raison...Quant à ton geste je le qualifierais d'admirable...Il fait de toi quelqu'un de bien-Le sorcier eut un petit sourire doux bien qu'elle ne puisse pas le voir. Et même si l'adolescent n'était pas aussi doué qu'elle pour s'exprimer aussi joliment, il disposait d'une bonne empathie grâce à sa grande sensibilité. De part les réactions de la jeune fille et d'un on-ne-sait-quoi intuitif le métamorphage entrevoyait un peu qu'elle cherchait à se faire passer pour un serpent venimeux mais n'en était pas un...En conséquence de quoi le Vert et Argent ajouta donc ceci d'un air malicieux: Que tu le veuilles ou non jolie...Rose.
Le sorcier avait un air amusé fiché sur son visage fin; se moquant gentiment de la Serpentarde sans aucune mauvaise intention, juste lui-même...Simple et joyeux. Malgré son chagrin éphémère Alix demeurait quelqu'un d'heureux de vivre; il ne pouvait décemment pas pleurer bien longtemps sur sa situation qui lui paraissait tellement douce en comparaison à la fille aveugle.
N'empêche, pas si aveugle que cela puisqu'à peine ses mains se posèrent sur son visage qu'elle devina qu'il avait versé une larme. Le sorcier se rembrunit, lui qui voulait passer pour un garçon fort comme son père adoptif le voulait tellement c'était raté. Il eut honte d'avoir ainsi céder à ses sentiments alors que Ceres était assez forte pour ne pas pleurer malgré sa douleur, apparemment terrible vu le cri poussé juste avant quand Madame Pomfresh soignait ses yeux...Elle qui avait donné sa chance de guérir à un autre.
-Je suis certain qu'il y a un autre moyen de te guérir
Souffla-t-il d'un ton aussi rassurant que sincère...Encore sa fameuse intuition qui lui murmurait cet espoir au creux de l'oreille. Alix n'était pas spécialement proche de la fille, en fait il était gentil avec tout le monde alors...Et la souffrance des autres à défaut de lui donner envie d'avoir pitié-sentiment dégradant qu'il refusait d'adopter vis-à-vis de Ceres- le touchait toujours. Puis après tout, même sans parler de retrouver la vue la fille pouvait guérir de l'âme, trouver quelqu'un qui l'accepterait comme elle était et prendrait soin de sa personne...Ou simplement que la Verte et Argent trouve la paix seule.
" Pourquoi as-tu pleuré? Existe-t-il un remède capable de te faire oublier ta douleur à toi? "
Gentiment il lui attrapa le bout des doigts pour les détacher de son visage et s'essuyer prestement, déposant délicatement la main de Ceres sur le lit avant de la libérer et de remettre ses propres doigts sur le matelas, tout en restant assez loin de la Serpentarde. Elle avait bien dû sentir comme sa main était fragile et fine même pour un garçon mais s'en était finit...Alix avait prit la résolution de changer pour faire en sorte que sa soeur adoptive Amy n'est plus à le défendre, à sa mère de souffrir du gouffre qu'il y avait entre son compagnon Jonathan et son fils Alix...Puis aussi pour empêcher Garen de lui donner des raisons de lui faire du mal. Néanmoins Ceres avait en partie dévoilé son secret, pas souci de justice le jeune modèle fit de même.
-Oh moi, pour rien, ne t'inquiète pas. Je suis juste un peu différent de ce que l'on attend de moi parfois mais il me faut juste apprendre à changer pour oublier cette douleur; tout ira mieux après.
Le sorcier sourit un peu avant de sembler se rappeler de quelque chose...Ah oui, Ceres avait les mains froides lorsqu'elle lui avait touché le visage, qui plus est elle tremblait donc...Le Serpentard retourna auprès de son lit et défit sa couverture pour la poser doucement sur la blessée. Il avait toujours aimé prendre soin des autres, sans les rabaisser au rôle de pauvres petites choses fragiles, même sans qu'ils soient malades, Alix aimait beaucoup tout faire pour que les gens soient à leur aise...Chose que personne et surtout pas Garen son frère adotpif ne pourrait changer. Ses manies féminines il voulait bien essayer mais ces actes visant à se tourner vers autrui lui paraissaient trop justes pour être modifier. D'ailleurs Jonathan son père adoptif aussi était quelqu'un d'attentionné et de doux, très attaché à sa mère Eline et sachant la rendre heureuse...C'était juste que Alix dérogeait à ses normes alors forcément...
La fierté de la jeune fille alors qu'elle s'était redressée, presque pour le toiser l'impressionnait. Il resta face à elle dès lors, ne cherchant pas à remettre les couvertures en face- aimant prendre soin des autres sans les étouffer toutefois- demeurant simplement disponible et ouvert quoiqu'il avait un peu de mal à accepter qu'elle ne le touche comme ça...S'attendant presque à un coup ou une soudaine moquerie de sa part. Alix n'était pas encore suffisamment traumatisé par son père et son frère adoptifs pour fuir totalement les autres et se renfermer-De toutes façons le jeune modèle ne pourrait jamais le faire...Etant bien trop sociable pour ça- mais assez pour le rendre méfiant vis-à-vis de ceux qui l'approchaient trop...Il y avait des hypocrites partout bien que cette fille au nom inconnu n'ait pas l'air de l'être...Une fois Garen avait prétendu vouloir faire la paix avec lui et...Je vous laisse imaginer la suite une fois que Alix plein de bonne volonté et encore naïf était venu à lui.
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| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mer 25 Fév - 8:33:12 | |
| Etrange sentiment que celui qui donne l'envie de "philosopher". Habituellement, Ceres était toujours empreinte à ne pas faire dans le sentiment justement, et pourtant, c'était comme si la douleur provoquée par sa lotion l'avait rendue plus calme. La jolie Serpentard était sans doute la plus hargneuse et la plus cruelle de son année, et jamais elle ne s'en était cachée. Son cobaye favori demeurait évidemment Warren Wainwright: Lorsqu'elle avait la malchance de tomber sur lui et qu'il démarrait de lui-même une joute verbale, c'était presque son plaisir personnel que de lui répondre encore plus méchamment. La jeune grecque avait le sens de la répartie et de la formule, c'était à n'en pas douter...Mais face à Alix, elle ressemblait plus à une petite fille sans défense qui avait tellement peur d'être jugée coupable qu'elle contrôlait ses moindres mots. C'était certainement la raison pour laquelle elle l'avait touché, essuyant d'un même coup la petite perle de cristal qui s'était échappée de ses yeux. Cela faisait des années qu'elle n'avait plus touché personne, et cela lui faisait bizarre...Ceres n'ayant jamais été proche de personne, elle ne pouvait pas dire qu'elle avait été très câlinée pendant son enfance. Même aujourd'hui d'ailleurs, depuis la mort de son jumeau, elle fuyait tout contact physique la rendant mal à l'aise. Et, comme elle ne recevait rien de personne, elle ne donnait pas non plus...Excepté aujourd'hui. Alix l'avait appelée "jolie rose", et elle en aurait volontiers sourit si seulement elle avait su comment on faisait. A la place bien entendu, elle étudia chaque faits et gestes de son vis à vis, guettant son moindre mal être comme si elle avait souhaité prendre soin de lui. Ainsi, à peine avait-il prit le bout de ses doigts et les avait-il remis sur le lit qu'elle avait pu sentir à quel point sa fragilité était cachée par un je ne sais quoi d'orgueil sonnant abominablement faux. Si elle visait juste, il voulait se donner un genre, et seule la raison d'un tel comportement restait obscure aux yeux de Ceres. Mais ce qui était clair, c'était qu'il avait encore plus besoin qu'elle que l'on se penche sur sa petite personne...
" Qui a le plus besoin d'être guérit? Quelqu'un d'infirme qui a accepté son sort depuis longtemps ou quelqu'un qui cherche à se protéger de je ne sais quoi en offrant à la vue de tous un caractère qui ne lui correspond pas? Je n'aurais jamais pensé dire cela un jour mais...La honte n'est pas dans le fait de pleurer. Elle réside dans le fait de s'en refuser le droit. "
Voilà que Ceres s'était remise à philosopher! Pourtant, elle savait qu'elle avait raison. Elle ne prétendait pas qu'elle ne se refusait pas le droit de pleurer seulement, elle n'avait pas envie que l'on se penche sur son sort pour le moment. Sa vie était ce qu'elle est, avec son lot de peines et d'ennuis, mais elle ne méritait pas pour autant que l'on pleure pour elle. La jeune fille se redressa donc, pas parce qu'elle avait été alertée par un "ennemi" ou quoi que ce soit d'autre de farfelu, simplement elle avait entendu Madame Pomfresh sortir de l'infirmerie et par conséquent, il était plus que temps pour Ceres de chercher quelque chose pour s'occuper. De toute évidence, soit elle allait rester des heures à se morfondre ici, soit elle allait agir...Et la seconde idée était nettement plus attrayante que la première, il fallait dire ce qui était.
" On dit que les Gryffondor sont les plus courageux de l'école...Mais je n'ai encore jamais vu un rouge monter sur le toit de l'infirmerie avec autant d'habileté que moi. Est-ce la malice de notre maison qui ferait son office? "
Ceres n'aimait pas beaucoup les autres maisons, il fallait l'admettre. Mais n'aimant réellement personne, aucun Serpentard n'était parvenu à obtenir quoi que ce soit d'elle non plus. C'était la race humaine en elle-même qu'elle haïssait plus que tout, et il n'y avait rien ni personne qui puisse un jour la faire changer d'avis...A moins d'un miracle. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos deux jeunes élèves de chez Salazar. Ceres avait ôté son bandage, dévoilant ses beaux yeux d'un bleu si clair contrastant avec sa longue chevelure d'ébène, et avait posé les deux pieds par terre d'un air décidé. Une fenêtre devait être proche de son lit, et elle n'eut guère à chercher pour la trouver d'ailleurs: Elle monta sur sa table de nuit, posa sa main sur la clenche de la fenêtre et se hissa sur la petite balustre qui bordait la fenêtre. Ceres ne pouvait avoir peur du vide, puisqu'elle ne voyait rien: Elle ne sentait que le vent dans ses cheveux. Elle continua donc à marcher sur la petite rambarde, faisant preuve d'une souplesse et d'une agilité étonnantes pour une aveugle, se sentant réellement libre en se frottant au danger...Le jeune Alix chercherait-il à l'en empêcher de peur qu'elle ne saute dans le vide? |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Mer 25 Fév - 17:55:28 | |
| " Qui a le plus besoin d'être guérit? Quelqu'un d'infirme qui a accepté son sort depuis longtemps ou quelqu'un qui cherche à se protéger de je ne sais quoi en offrant à la vue de tous un caractère qui ne lui correspond pas? Je n'aurais jamais pensé dire cela un jour mais...La honte n'est pas dans le fait de pleurer. Elle réside dans le fait de s'en refuser le droit. "
-Ma mère en a besoin, ma soeur de coeur aussi...Pour que cesse la guerre. Je ne peux pas être égoïste et affirmer ce qui crée tant de colère et de haine. Si c'est par amour, tout est possible, tu sais.
Alix eut un sourire rêveur en songeant à Eline et Amy. Ces deux femmes étaient tout dans sa vie; bien sûr son père génétique Drian Karym était aussi quelqu'un de formidable mais le jeune modèle ne le voyait plus beaucoup...L'éloignement, la séparation, la vie elle-même rompait peu à peu le lien entre ceux qui ne vivaient plus ensemble. C'était tout simplement inévitable, logique, normal. Il poussa un léger sourire puis regarda la jeune fille poser son regard vide mais loin d'être vacillant sur sa personne. Ses yeux presque cyan étaient vraiment jolis et le Métamorphage sourit, trouvant une qualité à son don qu'il détestait habituellement pour tous les ennuis que cela apportait...S'il lui demandait plus tard, Ceres le laisserait peut-être copier la couleur de son regard. Alix avait également vu celui de Potter et avait été impressionné...Impossible d'avoir des prunelles aussi magnifiques, d'un émeraude si pur...Le Serpentard avait tout fait pour garder en mémoire cette couleur afin de la reproduire plus tard, qui ne rêvait pas d'avoir des yeux pareils? Pour une fois Alix pensait avoir de la chance d'être métamorphage...Lui il le pouvait...Mais plus tard, pour l'instant il fallait rester ancré dans la réalité que représentait Ceres face à lui.
" On dit que les Gryffondor sont les plus courageux de l'école...Mais je n'ai encore jamais vu un rouge monter sur le toit de l'infirmerie avec autant d'habileté que moi. Est-ce la malice de notre maison qui ferait son office? "
Étrangement le jeune mannequin ne la retint pas, grisé par cette idée...Oubliant de part sa souplesse sa cécité. On aurait dit qu'elle voyait tant elle était intrépide et gracieuse dans ses mouvements. Hésitant une seconde le Vert et Argent enjamba la fenêtre et atterrit souplement sur le toit à son tour, priant silencieusement pour que sa maladresse légendaire n'intervienne pas. Immobile un instant il regarda par réflexe si aucun obstacle ne barrait le chemin de Ceres, se mettant du côté du vide pour la protéger de loin sans avoir l'air...Honnêtement Alix ne pouvait pas faire autrement, faire semblant de la laisser tranquille juste pour satisfaire son orgeuil. Débrouillarde ou pas Ceres était aveugle! Quelqu'un de voyant était déjà bien fou de monter là alors elle...Par respect pour la fille; le garçon ne la collait pas, la regardant que de loin mais sans lui tendre la main.
-Vos soleils de minuit qu'ils ont éteint. Les perles invisibles de vos chagrins. Elle les voit rouler, incandescentes, Au fond de vos grands yeux inconnus.
Elle est cette vieille femme de treize ans Prisonnière d'un corps d'adolescente. Son doux regard de feux innocents... Brûle d'une expérience ardente
Etait-ce pour elle? Ou juste comme ça...Il ne savait pas, ces vers lui étaient venus spontanément aux lèvres; le sorcier venait juste de faire le lien entre elle et son texte...Finalement oui ça lui allait bien...Alix aussi casse-cou et bagarreur soit-il aimait écrire des textes. L'adolescent se retrouvait également dans ce poème quoiqu'il aurait fallut remplacer elle par il et femme par homme...
-Entre sourires et larmes, toujours... Résignée mais habitée d'espérance. Imprévisible comme l'est le vent Véritable comme une enfant d'amour.
Elle court, après la vie, après vous. Pour se blottir contre votre joue; Larme de fer et sourire d'argile... Entre vos lèvres, parole d'évangile.
Le jeune modèle hésita un moment, se rapprochant de Ceres sans la toucher encore une fois. Il leva la tête et regarda le ciel dégagé de nuages. Son sourire léger était bien loin, là-haut, où l'intolérance et la fragilité n'existaient pas...Ni la puissance d'ailleurs puisque rien d'autre n'importait que la beauté...L'adolescent réfléchit, songea, rêva encore pour terminer son poème semblant s'adresser à elle parfaite inconnue pourtant...En fonction de ce que son intuition aiguisée lui avait fait sentir à son propos-A croire que son intuition aussi était féminine tant elle était juste et sensible par moment XD-
Se rappelant de son sacrifice pour cette personne aveugle également; le fait que Ceres ou Rose pour lui ait donné son seul moyen d'être soigné il composa soigneusement ses ultimes vers sans pour autant que la chose soit trop explicite. Bien sûr Ceres lui était inconnue...Mais Alix était ainsi, toujours proche des gens, qu'ils soient amis ou étrangers...Quand une relation commençait, amie ou ennemi voir simple connaissance, le sorcier était à fond dedans...Puis bon le contexte du toit rendait les choses suffisamment spéciale pour se permettre une telle déclaration- presque fraternelle - sans passer pour un fou ou un pervers...Quoique fou...Un peu quand même
-Vieille femme de tout et de rien Prisonnière d'un corps d'émotions Son doux regard de feux de satin Brûle sans compter, donnant sans façons. |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Lun 16 Mar - 11:00:30 | |
| Bien étrange moment que celui d'être au dessus du vide. Ceres aurait presque pu avoir une sensation de liberté si seulement elle avait pu profiter de la vue que lui offrait sa position actuelle. Hélas, la cécité dont souffrait la jeune fille venait de lui prouver que ses inconvénients étaient aussi innombrables qu'imprévisibles. D'un même coup, elle savait qu'un seul pas en avant la ferait quitter définitivement le monde des vivants, et que la sensation de peur procurée par la vision du vide ne pourrait jamais lui parvenir. Dans le fond, il n'y avait pas grand chose qui pouvait l'encourager à ne pas sauter...Sauf Alix, qui venait comme précédemment de lui apparaître comme un messie à ses fidèles. L'élève semblait désirer la sauver à chaque fois qu'elle semblait désespérée ou qu'elle semblait sur le point de faire une bêtise. Etait-ce le cas à présent? Avait-elle vraiment le désir d'en finir? Connaissant Ceres, la réponse à cette question ne pouvait être simple. Cette fois, aucune raison apparente ne pouvait motiver l'élève à en finir avec la vie, aussi, plutôt que de sauter et faire sans doute la pire bêtise de sa vie, décida-t-elle d'écouter le poème plus qu'émouvant dicté par Alix. Ses mots la traversaient comme milles poignards déchaînés contre elle, et si elle ne s'était pas juré de ne plus jamais pleuré, elle aurait volontiers laissé l'émotion la parcourir. Mais à la place, elle s'assit le plus simplement du monde sur la toute petite rambarde présente sous ses pieds, n'ayant nulle conscience que le moindre geste brusque lui coûterait la vie. Sa position n'était pas enviable certes, mais Ceres n'en avait cure: Ecouter de la poésie, assise confortablement et en sentant une légère brise lui fouetter le visage, il ne pouvait rien y avoir de plus paradisiaque à ses yeux d'aveugle. La jeune fille finit donc par laisser les mots l'envahir complètement, jusqu'à ce que la dernière strophe lui saute aux oreilles comme la morsure d'un chien enragé. Vieille femme? Ceres ne voyait décidément plus aucun rapport avec sa personne, aussi se permit-elle de s'indigner légèrement. Sans serrer les poings et sans laisser transparaître la moindre colère sur son visage, elle se contenta de détourner son visage d'Alix pour mieux le tourner vers le lointain. Décidément, la liberté était si proche qu'il lui aurait été plus qu'agréable de sauter dans le vide, rien que pour tester si elle savait voler ou non...
" Vieille femme?? Je ne vois aucun rapport avec moi. A moins que tu ne me trouves vieille, aucun cas j'en serais fort vexée, même si cela vient de la part d'un Serpentard..."
Cette fois, Ceres tourna son regard vers Alix de façon plus dure, plus virulente, comme si elle allait lui sauter à la gorge et le mordre d'un moment à l'autre...Mais elle ne fit rien d'autre que se lever simplement de là où elle était assise, passant près de l'élève, jusqu'à lui passer au dessus pour mieux l'enjamber et prendre place à la fenêtre de l'infirmerie. C'était ainsi, elle était imprévisible...On pouvait lui dire toutes les poésies du monde, si elle y trouvait le moindre défaut ou la moindre "attaque", son émotion se changeait rapidement en colère froide prête à exploser à la moindre secousse...Elle soupira donc à cette idée, n'ayant définitivement pas compris pourquoi le Serpentard s'était penché sur son sort à cet instant précis, allant même jusqu'à lui conter quelques vers sans même savoir comment elle réagirait. Pire, il risquait à l'heure actuelle de tomber dans le vide lui aussi, et donc de se blesser ou de mourir...Tout ça pour quoi et pour qui? Pour une Ceres sans pitié qui n'avait cure de la compassion des autres, même du plus agréable des Serpentard!
" Ne gâche pas ta vie à poursuivre les désirs de quelques fous. Crois-tu sincèrement qu'une aveugle comme moi mérite de la gentillesse? As-tu eu la naïveté de penser qu'en m'aidant tu trouverais un réconfort, une impression d'utilité? Non...La compassion ressentie par les humains est un sentiment tellement misérable qu'il devrait être interdit. La poésie ne te sauvera pas de là où tu es: Au moindre coup de vent, tu tomberas...Et je ne saurais te tendre la main."
En quelque sorte, Ceres lui décrivait deux choses bien distinctes: Le fait qu'elle n'avait aucune envie d'aider quelqu'un ayant ressentie cet odieux sentiment de compassion pour elle; Mais aussi le fait que s'il tombait, rien ni personne ne pourrait faire qu'une aveugle saurait aider un voyant...Aussi rentra-t-elle dans l'infirmerie sans plus de cérémonie, restant sur ces quelques paroles bien cruelles en seul remerciement pour la poésie du jeune homme... |
| | | | Sujet: Re: Fragiles [4 mois avant l'époque actuelle du forum] Ven 3 Avr - 15:12:42 | |
| " Vieille femme?? Je ne vois aucun rapport avec moi. A moins que tu ne me trouves vieille, aucun cas j'en serais fort vexée, même si cela vient de la part d'un Serpentard..."
-C'était une façon de parler. Puis le poème ne t'ait pas spécialement dédié non plus
Fit-il en souriant malicieusement même si elle ne pouvait le voir. Alix trouvait sa réaction amusante voilà tout. Sa manière de s'offusquer était charmante; le jeune sorcier ne se sentait ni en colère ni désolé, uniquement détendu. Il était heureux d'aboir pu sortir de l'infirmerie même si cela s'était fait de façon peu commune, ce n'en était que plus divertissant. La petite aveugle l'intriguait et le faisait rire intérieurement sans qu'il ne sache pourquoi. Le métisse ne la trouvait pas très aimable mais bon, sa manière de se défendre contre quelqu'un qui ne l'attaquait pas demeurait plutôt drôle lorsqu'on ne se vexait pas facilement comme lui. Alix était très bagarreur mais que lorsqu'on l'insultait vraiment. Là, il n'avait pas envie de se disputer, ayant eu son compte pour la journée.
" Ne gâche pas ta vie à poursuivre les désirs de quelques fous. Crois-tu sincèrement qu'une aveugle comme moi mérite de la gentillesse? As-tu eu la naïveté de penser qu'en m'aidant tu trouverais un réconfort, une impression d'utilité? Non...La compassion ressentie par les humains est un sentiment tellement misérable qu'il devrait être interdit. La poésie ne te sauvera pas de là où tu es: Au moindre coup de vent, tu tomberas...Et je ne saurais te tendre la main."
Elle jouait maintenant aux victimes profondes, cela lassa un peu Alix, le faisant même sourire de nouveau. On aurait dit Potter. Le jeune sorcier ne connaissait pas personnellement le Survivant, ne le jugeait pas non plus, sachant qu'il avait eu une vie difficile cependant les rumeurs galopaient plus vite qu'un cheval effrayé dans les couloirs et le Serpentard avait déjà entendu l'une de ses conversations avec ses amis. Le célèbre garçon était démoralisé et disait que tout était de sa faute malgré ce que disaient Weasley et Granger. S'en devenait un peu lassant de le voir s'affliger seul plus de malheurs qu'il n'en avait jamais. A croire qu'il était masochiste. Personne ne méritait de souffrir, point final...A moins d'avoir comme un meurtre volontairement ou autre...Un peu comme tous ces gens qui vivent un accident ou le provoquent sans le vouloir. Se punir ne ramènerait pas l'être aimé s'il était mort ou ne le guérirait pas s'il avait gardé des séquelles. On pouvait dans un premier temps se repentir mais toujours pleurnicher ensuite...Dire que l'on ne méritait ni compassion, ni aide...Pffft. Honnêtement Alix ne pouvait pas croire qu'une gosse comme Ceres ait provoqué volontairement un accident ou la mort de quelqu'un. A son pessimisme le sorcier devinait quelque chose de grave mais ce n'était sûrement pas de sa faute, sinon elle ne s'en repentirait pas ainsi.
Oui souvent c'était le monde à l'envers. Ceux qui n'étaient pas les fautifs s'excusaient pour rien à tort et à travers tandis que les coupables se cachaient, vils comme ils l'étaient, refusant le repentissement. Les paroles morbides de la jeune fille ne lui plaisaient pas du tout donc, il allait la réveiller tiens. Son poème un peu plus tôt avait été assez triste parce que lui-même avait des petits moments de détresse comme tout à chacun; surtout lorsque la nostalgie l'envahissait, mais juste après, sa volonté de fer revenait et il se relevait malgré les bleus que son visage et son corps portaient. Jamais le garçon ne s'excuserait d'avoir été frappé par les autres ou d'avoir ces manières efféminés qu'on lui reprochait. Il essayait de s'améliorer présentement pour ne pas avoir d'ennuis avec son père adoptif et que sa mère n'ait plus à se mettre entre les deux...Mais demander pardon serait inutile, autant se bouger. Maintenant l'adolescent, après avoir verser quelques larmes devait agir, finit la pleurnicherie ou cette facilité d'excuser son refus d'avancer à cause de ses faiblesses.
-Tu es aveugle et alors? C'est quoi le rapport entre ça et ne pas avoir le droit à la gentillesse...Il faut mériter la gentillesse maintenant? Allez ne joue pas les petites filles dures qui repoussent tout le monde...Je ne te croirai pas si tu me disais rêver d'être toujours seule. parce que l'être humain comme tu dis, attend toujours de la compassion des autres, de la gentillesse...Toi tu la demandes en la refusant...Mais un jour tu n'auras plus personne, cela tu le sais, ça te fais peur et tu deviens encore plus "agressive", envers toi et les autres.
Il sourit, plutôt mûr pour un gosse de Treize ans à ses heures même si le sorcier pouvait aussi être un vrai gamin et faire les pires conneries sans prendre conscience du danger ou de la stupidité de ses actes...Un peu comme maintenant en fait: perché sur le toit de Poudlard, en train de se ballader tranquillement en compagnie d'une aveugle.
-Sous prétexte d'avoir peur de souffrir de la méchanceté des autres, tu te fais souffrir avant toi-même, ça n'a aucun sens...Et si tu essayais de t'en sortir? Non parce que peut-être que tu risquerais gros, que tu souffrirais en échouant...Mais ce serait le même résultat que ce que tu fais maintenant en t'infligeant ça...Puis au moins tu apprendras quelque chose de cet échec. Quant à la poésie elle ne me sauvera pas je sais. Je suis déjà tombé.-Il rit avec légèreté, se rappelant de toutes ses bagarres- Mais je m'arrange pour retomber plus ou moins sur mes pattes. Et sinon, tant pis. J'apprend de mes erreurs même si mon orgueil en prend un coup.
Finalement l'adolescent s'assit, étant revenu vers la fenêtre de l'infirmerie où un petit plat bien agréable n'attendait que d'accueillir son derrière. Il resta là quelques instants avant de rentrer à son tour dans l'infirmerie. Ses yeux d'or sillonnèrent la pièce avec plus ou moins de prudence et de curiosité mêlée tandis qu'il sautait à l'intérieur, grimaçant lorsque sa jambe un peu abîmée lui fut infidèle et le laissa tomber sur le sol. Se redressant le jeune garçon s'approcha de son lit sans s'y coucher pour autant.
-Tu vois je suis tombé, je me suis fais mal mais maintenant je me relève. Ce que je risquais? Me casser la jambe...Et alors? Nous sommes vivants c'est bien ça le principal non? Ce que j'ai a gagner de cette chute? Apprendre à me rattraper pour les prochaines fois...Bon je vais te laisser tranquille...Mais penses-y. |
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