C'était par un samedi après-midi de janvier que Bill et quelques amis de Poufsouffle avaient décidé de faire une petite virée à Pré-au-lard. Le sol était couvert de neige et il faisait un froid tranchant et pénétrant, mais ils n'avaient pas eu de mal à se décider à sortir. En effet, le choix était simple : soit ils restaient enfermés dans le château, alors qu'ils n'avaient pour une fois aucun devoir, au risque de passer l'après-midi à jouer aux échecs magiques, et Bill savait, sans prétention mais avec une simple honnêteté, que de toute façon il gagnerait toutes les parties, soit ils affrontaient la dureté du climat durant quelques minutes mais ils avaient la possibilité ensuite d'être au chaud dans les boutiques du village et de ne pas s'ennuyer.

Ils marchaient donc en riant gaiement sur la grande route qui menait au village, sautillant de temps en temps pour lutter contre le froid mordant qui s'insinuait même au travers de leurs pulls de laine et du fidèle anorak moldu de Bill. Le ciel était particulièrement bleu et le soleil brillait vivement, au-dessus d'un tapis de neige blanche presque immaculé. Au loin, les petites chaumières de Pré-au-lard faisaient comme autant de petites tâches sombres sur la couche éblouissante.

Enfin, le petit groupe pénétra dans la rue principale du village et Bill fut surpris de constater qu'ils étaient loin d'être les seuls élèves à avoir eu l'idée de sortir. La rue était remplie de monde qui courait de porte en porte pour éviter de se transformer en glaçon. Bill se sentait heureux : tous ses soucis s'étaient envolés, Noël avait été une réussite et sa famille s'entendait enfin mieux, et il préssentait que cette sortie allait être une réussite.

Les choses commencèrent à se compliquer lorsqu'un garçon de son groupe, tandis qu'ils passaient devant la vitrine de Zonko, le magasin de farces et attrapes, s'écria joyeusement :

"Ouais ! On y va ! On va s'en mettre plein les poches ! On pourra enfin riposter aux crétins de gryffondors qui nous ont eus ce matin !"

Mais Bill, bien loin de se réjouir de cette perspective, se sentit soudain mal à l'aise. D'abord, il n'avait aucune envie de riposter à une blague qu'il avait somme toute trouvée plutôt drôle, mais surtout, il savait qu'il n'aurait jamais assez d'argent pour s'acheter ne serait-ce que le quart de ce que les autres achèteraient, surtout que les farces et attrapes étaient généralement chères. Aussi sourit-il avec sympathie à son groupe avant de leur expliquer qu'il ne pouvait pas les suivre, qu'il avait autre chose à faire et qu'ils se retrouveraient aux trois balais.

En réalité, il ne leur mentait pas. Le garçon avait une idée en tête ; à cause du cadeau qu'il avait fait à Ashley et de celui que la règle du bal l'avait obligé à acheter à Beverly, bien qu'il ne regrettât absolument pas ce geste, Bill s'était retrouvé sans un sou pour offrir u cadeau de Noël à sa petite soeur. Il avait donc dû attendre qu'arrive son argent de poche de janvier pour y songer. Et pourtant, Laura était la personne qui comptait le plus à ces yeux... Tandis que le jeune écossais se faisait ces réflexions, ses pas l'avaient instinctivement mené devant la porte du magasin de bonbons, Honeydukes. En effet, sans même y avoir réfléchi, il savait que la seule chose qu'il pourrait se permettre de payer avec l'argent qu'il posédait était des friandises, et encore, les moins chères... Et de toute façon, cela ne pourrait que ravir sa soeur ; en effet, chez ses parents, il n'y avait jamais eu de bonbons et Laura ne connaissait aucune des merveilles en sucre que savaient faire les sorciers. Bill ouvrit la porte sans hésiter, maculant de boue ses chaussures en traersant l'endroit, devant le seuil, où la neige avait fondu et il entra dans la boutique. A l'intérieur régnait une chaleur réconfortante et une délicieuse odeur de sucre, presque écoeurante mais tellement attirante. Bill frotta ses pieds sur le paillasson et se mit à regarder tout autour de lui. Partout, des dizaines d'étagères et de présentoirs offraient à la vue des amoncellements de bonbons de toutes les couleurs et de toutes les formes, un spectacle plus fou encore que tout ce que le grand rouquin aurait pu rêver.

Bill n'était jamais entré dans la boutique, non point qu'il n'aimât point les sucreries, au contraire ; il savait pertinemment qu'il n'avait pas assez d'argent pour s'en payer et que ce spectacle lui ferait envie. Mais aujourd'hui, c'était différent : il n'était pas là pour lui mais pour sa soeur.

Il fallut au garçon plus d'une demi-heure pour faire le tour de tout ce qui existait à la vente dans le magasin. Tout avait l'air si bon... Tout était si beau... Mais tout était si cher... Finalement, il découvrit un paquet de Fizwizbiz en promotion. Bill n'en avait jamais mangé, mais un petit panneau indiquait que ces bonbons permettaient à celui qui en mangeait de léviter de quelques centimètres. Voilà qui amuserait certainement Laura. Le grand écossais prit le paquet, le paya et s'installa quelques instants sur un présentoir vide pour empaqueter son présent. Il savait à présent qu'il ne lui restait à peu près plus aucune noise pour lui jusqu'à la fin du mois, mais il s'en fichait, tant que sa soeur avait enfin son cadeau.
Il sortit de son sac à dos le papier dans lequel Beverly avait emballé le cadeau qu'elle lui avait offert. Il avait réussi à le conserver presque intact et il fit avec soin un joli paquet pour les Fizwizbiz. Le fait que le papier n'était pas neuf était très visible, mais qui mieux que sa soeur pourrait en comprendre la cause ? A la maison, chaque année les parents utilisaient les mêmes papiers cadeaux, et jamais aucun des deux enfants n'avaient trouvé à y redire quoi que ce soit.

A présent, il ne restait plus qu'à y ajouter l'essentiel. Bill sortit de son sac un premier parchemin sur lequel se trouvait un portrait de lui-même, celui qu'Ashley lui avait dessiné un jour d'octobre, dans le parc du château. Il était si réussi ! Au-dessous de l'image, Bill avait écrit : "pour que tu puisses m'avoir avec toi à chaque instant. Dessiné par Ashley, la fille la plus merveilleuse du monde après toi."
Puis il sortit un second dessin de son sac, celui-là fait par lui-même sur un modèle d'Ashley. Il s'agissait d'un croquis de l'école de Poudlard. Laura ne verrait jamais l'écle de sorcellerie, et Bill n'avait qu'un rêve : la lui faire découvrir. En observant à nouveau son dessin, le garçon songea que si on ne le savait pas, il était à peu près impossible de reconnaître le château. Mais il avait écrit en-dessous : "Poudlard, cette école que j'aime tant."

Il ajouta aux deux feuilles une lettre qu'il avait écrite la veille avant de s'endormir, une lettre chargée de mots affectueux et de bonnes pensées, où il s'excusait du retard de son cadeau, où il racontait son merveilleux bal avec Ashley, une lettre que quiconque autre que lui, sa soeur, ses parents ou quelques poufsouffles de ses amis aurait jugé d'une mièvrerie à tomber, mais que le roux jugeait simplement comme la parfaite expression de ses sentiments. Tous ces objets étaient étalés devant lui sur le présentoir ; Bill profitait du fait qu'ici, les gens étaient trop occupés par les bonbons pour s'intéresser à lui pour parachever son cadeau.
Il sortit de sa poche un petit ruban bleu avec lequel il s'apprêtait à attacher ensemble tous les éléments de son cadeau, conscient qu'il avait perdu beaucoup de temps et que ses camarades de Poufsouffle devaient déjà l'attendre depuis un bon moment au pub des trois Balais, quand la porte s'ouvrit derrière lui pour la centième fois de la journée peut-être...

Cette après-midi là, Liliana avait décidé de se promener avec une autre Serpentard dans pré-au-lard. Tout se passait bien, jusqu'au moment où les deux petites filles avaient croisé un groupe de Gryffondor de la même année qu'elle en passant devant chez Zonko. Après un échange verbal composé en majorité de piques aiguisées, les petites s'étaient vues aspergées de boules de neige piégées, qui renfermait de ces saletés de pétards que Zonko vendait. Liliana s'était transformée en furie et allait lancé un sort contre l'un des lions quand sa compagne de sortie s'était prit une boule de neige en pleine figure. Le pétard lui avait explosé à la face, et elle s'était mise à hurler de douleur et de colère.
"Espèces d'imbéciles ! Vous êtes fiers ? J'espère que vous vous amusez bien de votre propre stupidité car vous n'allez pas rire longtemps !"
La petite leur lança un regard venimeux et se tourna vers la victime, mais elle était déjà en train de courir à une dizaine de mètres plus loin, les mains sur le visage, en direction du château.
Liliana avait alors perdu le courage fugace qui s'était saisit d'elle et baissa sa baguette tandis que le groupe de Rouges riaient aux éclats.
"Vous ne l'emporterez pas au paradis."
Lança-t-elle sur un ton venimeux, avant de s'eclipser, les oreilles vibrant encore de leur moqueries et de leurs rires de goret.

*Calmons-nous, un peu de douceurs me fera du bien. Honeydukes, me voilà.*

Elle avait ouvert la porte avec vigueur, tappé du mieux qu'elle le pouvait ses bottes de cuir contre le pas de la porte, puis était entrée en jetant un regard inquisiteur aux rangées de friandises qui s'élevaient devant ses yeux. C'était scientifiquement prouvé : les friandises et le chocolat apaisaient les colères et la tristesse !
La petite blonde se mit à jouer des coudes pour atteindre la rangée ou s'étalaient des paquets de chocogrenouilles, et marcha au passage sur le pied d'un garçon qui était étalé sur un présentoir vide.

"Tu pourrais te mettre ailleurs, tu vois pas que tu me gênes ?"

Lança-t-elle sur un ton désagréable, en baissant son regard sur lui. Le gamin était en train de ficeler ensemble un cadeau mal fait et des morceaux de parchemins, l'un comportant une lettre.

"Tu peux pas faire ça ailleurs, y a du monde ici !"
Continua-t-elle sur un ton toujours aussi aimable.
"Rahh il faut toujours qu'un abruti se mette sur mon chemin !"

Là, elle s'était parlé à elle-même, mais tout de même assez fort pour que le garçon l'entende. Elle était toujours enervée (n'ayant pas encore avalé de chocolat) et comptait bien le faire savoir en épanchant l'injustice qu'elle avait subit sur le pauvre garçon qui n'avait absolument rien demandé. L'injustice se réglait par l'injustice, c'était comme ça !
Elle jeta un nouveau regard venimeux au garçon, et sans pitié, elle continua :

"Pousses tes pieds je veux passer."


[HJ]Désolée si j'ai fait plus court que toi, mais je suis totalement crevée et je ne voulais pas te faire trop attendre ^^[/HJ]

[HJ : Pas de souci, c parfait.]

Bill venait de finir son paquet et s'apprêtait à sortir pour aller l'envoyer par hibou quand quelque chose heurta son pied. Quelque chose ? Non, il devait plutôt s'agir de quelqu'un, Bill le comprit avant même d'avoir levé la tête lorsqu'il entendi une voix des moins agréables s'adresser sans conteste à lui.

"Tu pourrais te mettre ailleurs, Tu vois pas que tu me gênes ?"

Bill leva son regard bleu et découvrit une jeune fille qu'il ne connaissait pas, arborant le blason de Serpentard, au joli visage et aux cheveux blonds. Comme à son habitude, il lui adressa un sourire poli et chargé d'excuses et répondit d'une voix calme.

"Bonjour ! Je suis désolé, je n'avais pas vu que je gênais."

Il attendit une réponse et n'eut pas à attendre longtemps. La jeune fille lui demanda s'il ne pouvait pas faire ça ailleurs et le traita d'abruti, ce à quoi il répondit, toujours calmement, mais essayant de ne plus sourire, car il connaissait les dommages de son sourire auprès de certains Serpentards (il pensait surtout à la séance de malaise avec Emilien au bord du lac).

"Eh bien, normalement ici, je ne gêne personne, je ne suis tout de même pas en plein milieu et les gens sont sensés plus s'occuper des bonbons que de moi."

Mais la suite de la tirade de la Serpentard, qu'elle avait certes prononcé plus pour elle que pour lui mais qu'il avait clairement entendue, fit sentir au garçon l'injustice de cette situation. Ce n'était pas l'abruti qui le gênait, ça il en avait déjà entendu dans sa vie et ce ne serait probablement pas le dernier. C'était plutôt le fait qu'elle se plaigne qu'il se soit mis sur son chemin. Bill avait deux principales qualités, mais qui étaient aussi ses principaux défauts la franchise et la curiosité. Et ce fut la première des deux qui s'exprima dans la suite de sa remarque.

"Eh bien, si je puis me permettre, il ne me semble pas que ce soit moi qui me sois mis sur ton chemin. Je dirais plutôt que tu as orienté ton chemin dans ma direction alors que tu pouvais aussi bien passer ailleurs. Tu m'as mis sur ton chemin, voilà tout. Tu es bien la première que je gêne."

Son ton s'était fait légèrement plus assuré, mais il ne s'était pas départi de son calme. Ses yeux n'exprimaient nulle colère et, comble du paradoxe, il s'était remis à sourire à la jeune fille, avec bienveillance et amusement. Elle était , il fallait bien le dire, aux yeux de Bill, bien amusante à se mettre ainsi en colère pour un pied qui traînait. Peut-être quelque chose d'autre l'avait-elle mise en colère auparavant pour qu'elle lui parle ainsi ? ...

*Ah non, ne va pas lui poser de questions, tu te connais assez bien, tu sais comment ce genre de choses finit quand tu as à faire à une Serpentard en colère.*

Il s'apprêtait à terminer la conversation par une phrase sympathique mais la Serpentard ne l'entendait pas de cette façon et lui demanda de se pousser. Bill était trop gentil, certes, mais il n'aimait pas se laisser faire. Lorsque l'on a passé son enfance à aider son père à faire les moissons, il vaut mieux ne pas trop se laisser faire par les événements et aller de l'avant, sinon on ne fait rien. Bill regarda derrière lui ; il y avait largement la place pour le contourner et passer. Cette fille s'acharnait simplement sur lui sans raison. Aussi, toujours avec autant de franchise et autant de calme, Bill lança à son interlocutrice :

"Non, désolé, je ne vais pas me pousser. Je n'ai gêné personne jusqu'à présent, alors tu peux très bien me contourner et passer par ailleurs. Je peux même aller te chercher quelque chose si ça te fait plaisir pour t'éviter de te déplacer dans cette foule."

Il était sincère et cela se voyait dans son regard et dans son sourire. Il se serait volontiers levé pour lui rendre un service, à condition qu'elle le lui demande gentiment. Mais il ne se pousserait pas, ce n'était pas nécessaire à la survie de la demoiselle. Sans se rendre compte que la suite de ses paroles pouvaient être parfaitement exaspérantes pour quelqu'un en colère à qui l'on venait de répondre, Bill poursuivit, dans la seule idée de détendre l'atmosphère, comme il l'avait déjà fait au bord du lac avec Emilien et Lucy :

"Mais je trouve que ce n'est pas très sympathique à toi de me parler ainsi sans t'être présentée. On ne se connaît pas, j'aimerais bien connaître ton nom. Moi c'est Bill."

Liliana avait trouvé une victime sur qui passer sa colère, sur qui passer l'injustice qui faisait que, quand on était de Serpentard, on était la cible préférée des Gryffondors. En balançant sa remarque peut agréable, la jeune fille vit se lever un regard chargé d'excuse, accompagné d'un sourire. Bien qu'elle avait espéré que ce fut le cas, afin que justice soit faite, le garçon ne devait sûrement pas être de Gryffondor pour envoyer un regard aussi plein de bienveillance.
Il la salua et s'excusa d'une façon fort polie, mais Liliana qui était horriblement irritée, bien sûr non pas à cause de ce pauvre pied qui traînait mais de s'être retrouvée seule et encore humide de la neige qui avait volé à ses pieds, ne fut d'aucune pitié.
Elle en rajouta donc une couche en disant qu'il pouvait faire ça ailleurs, en le traitant d'abruti et le sourire du garçon s'effaça. Bien fait ! Liliana n'avait aucune envie de sourire et voir quelqu'un de bonne humeur alors qu'elle aurait pu l'être elle-même l'exaspérait.
Mais contrairement à ce qu'elle pensait, quand il reprit la parole, il ne semblait pas offusqué plus que cela. Il émit une hypotèse sur laquelle il ne gênait personne, qui fit froncer les sourcils de la petite blonde.

"Et bien si, tu vois, tu gênes ! Et je ne me préoccuperais pas de toi si seulement tu n'avais pas d'aussi grands panards !"

Cependant, le garçon ne démordit pas :
"Eh bien, si je puis me permettre, il ne me semble pas que ce soit moi qui me sois mis sur ton chemin. Je dirais plutôt que tu as orienté ton chemin dans ma direction alors que tu pouvais aussi bien passer ailleurs. Tu m'as mis sur ton chemin, voilà tout. Tu es bien la première que je gêne."

Ca n'était pas la peine de vous dire que Liliana non plus n'avait pas envie d'en démordre.
Elle voulait passer là, un point c'est tout. Pourquoi s'ennuierait-elle à prolonger son chemin de quelques pas alors qu'elle avait toute possibilité de passer ici ?
S'appuyant sur cette raison à un tel point qu'elle en croyiait presque que c'était pour cet incident qu'elle était énervé, elle lui ordonna de pousser ses pieds.
Mais, oh malheur pour lui, le garçon se mit à dire qu'il ne se pousserait pas. Elle allait parler, mais il reprit que si cela l'embêtait réellement, il se ferait un plaisir d'aller chercher ce qu'elle désirait à sa place.
Sa colère s'apaisa l'espace de quelques secondes, histoire de réfléchir à cette idée. Après tout, avoir quelqu'un qui fait les choses à sa place n'était pas une idée désagréable. Mais non, elle avait toujours préféré faire les choses elle-même. Il lui ramènerait sûrement n'importe quoi de toute façon ! Et puis le garçon s'était remit à parler, lui disant qu'elle n'était pas sympathique, et demandant après des présentations. Cette remarque fit remonter son degré d'agacement, et elle répliqua :

"Et bien Will, je ne suis pas là pour être sympathique, mais pour me détendre et comme par hasard il faut quelqu'un sur mon chemin pour me gacher mon plaisir. Je suppose que tu n'es pas de Gryffondor pour vouloir faire le larbin. Laisses-moi réfléchir.... Hmm... Ah oui, il ne doit y avoir que les Poufsouffles pour s'y abaisser, je me trompe ?"

La vipère eut un haussement de sourcil inquisiteur, avant de continuer :

"Je ne vois pas en quoi mon nom t'interresse, mais si ça peut te faire plaisir, je m'apelle Liliana, tu pourras dire à tes petits congénères de Lions de te venger comme ça. Il s'en feront un plaisir, demandes leur tu verras."

C'était d'un ton sec, venimeux que les mots étaient sortit, et sans avoir été réfléchit avant. Et ce que ça faisait du bien ! Liliana n'aimait pas médire sur les gens, mais quand ils étaient en face d'eux, c'était un réel plaisir (surtout quand elle était dans cette humeur ).
Sur ces mots, elle rajusta son écharpe qui glissait de ses épaules et enjamba les pieds de Bill, passant tout près de lui alors qu'il y avait finalement un espace assez conséquent ou elle aurait largement put passer. Tout pour faire chier le monde quoi.

"T'en fais pas, je ne vais pas te demander d'aller me chercher quoi que se soit, avec l'adresse digne de ta Maison tu risquerais de faire écrouler la boutique."

Elle s'arrêta une fois les pieds du pauvre Bill dépassé, se retourna avec une mine faussement songeuse, avant qu'un sourire n'éclaire d'une lueur mesquine son visage.

"Tu as écrit ta lettre les yeux fermés pour avoir fait une faute aussi grotesque ?"

Lança-t-elle au bout de quelques secondes, son sourire toujours présent et la voix curieuse et ironique. Sur ces mots, elle s'était penché et avait posé son doigt sur le mot "cher", suivit d'un nom de fille.

"Il y a un "e"."

Non, Liliana n'avait pas put s'empêcher d'observer ce que le rouquin tenait entre ses mains pendant qu'elle passait, et elle n'avait pas put s'empêcher non plus de le lui faire savoir. Après tout, il n'avait cas pas avoir oublié une lettre, elle n'aurait rien dit et le garçon n'aurait pas eu vent de son indiscrétion malsaine.

Bill écouta la jeune Serpentard se mettre encore un peu plus en colère, son sourire amusé s'aggrandissant malgré lui. Qu'est-ce qui avait donc pu la mettre dans un tel état ? Car soit cette fille était assez prétentieuse pour prétendre seulement vouloir passer là où traînait le pied de Bill, qui en effet était grand pour son âge, soit quelque chose l'avait mise en colère préalablement, et Bill penchait plutôt pour la deuxième solution. Il savait que certains vert et argent se prenaient vraiment pour le centre du monde, mais quelque chose lui disait que ce n'était pas le cas de la blonde. Elle se comportait comme une vraie gamine, mais il semblait à l'écossais que sa colère n'était pas seulement celle d'une enfant gâtée, mais plutôt celle de quelqu'un qui se venge. Mais elle n'en était pas moins forte. Quand il proposa d'aller chercher ce qu'elle voulait à sa place, elle lui répliqua net qu'elle n'était pas là pour être sympatique et que s'il voulait ainsi faire le larbin, c'était probablement parce qu'il était de Poufsouffle.

*Tiens tiens, encore une histoire de maisons. Et d'ailleurs, elle vient de dire que je ne devais pas être de Gryffondor. Elle n'a même pas parlé de Serdaigle.*

Le garçon réfléchit un instant et les pièces du puzzle finirent par se metre en place. Si elle suggérait qu'il ne devait pes être de gryffondor, c'était qu'elle aurait préféré s'acharner sur un gryffy. C'était probablement parce qu'elle avait eu des ennuis avec les rouge et or qu'elle était de si méchante humeur.

*Avec la haine légendaire entre ces deux maisons ça ne m'étonne pas.*

Et la suite des paroles agacées de la jeune fille confirma sa déduction.

"Tu pourras dire à tes petits congénères de lions de te venger comme ça. Ils s'en feront un plaisir tu verras."

Bill aurait pu renchérir sur le fait que les lions n'étaient pas ses congénères, mais elle venait, si l'on pouvait dire, de lui faire une fleur, elle lui avait appris son nom, et Bill préféra partir sur cette base moins houleuse, avec sa naïveté légendaire.

"Liliana, c'est un joli prénom."

Puis, comme il y avait un petit silence :

"Tu sais, les lions ne sont pas particulièrement mes congénères. Ce matin, trois Gryffondors nous ont fait une blague stupide avec des bombabouses. Vous les serpents n'êtres pas les seules victimes, même si j'admets qu'ils vous détestent particulièrement. Mais admets que vous le leur rendez bien !"

Il lui fit un sourire complice et poursuivit.

"Et puis tu sais, si tant est que j'aie envie de me venger de toi, il me semble que l'onn'est jamais mieux vengé que par soi-même. Et puis de toute façon, si je devais me venger, je m'adresserais plutôt aux gryffondors qui t'ont posé problème."

Il lui sourit à nouveau pour bien lui montrer qu'il n'était pas duppe quant à sa colère.

"Parce que j'ai bien compris que mon pied, au fon, ce n'est qu'un prétexte."

La jeune fille semblait quelque part soulagée d'avoir extériorisé sa colère contre les rouge et or et Bill se dit que, s'il avait pu servir à ça, s'était déjà pas mal. Elle enjamba ses pieds avec désinvolture et il songea un instant à lever un pied pour la faire trébucher, mais c'était méchant et inutile et il se ravisa. Aussi, quand elle se fut retournée, se contenta-t-il d'ajouter, avec un rire dissimulé dans la voix qui le rendait particuièrement exaspérant :

"Tu vois, tu n'avais pas besoin de me déranger. Tu as réussi toute seule à enjamber mes pieds!"

Mais déjà, elle lui reparlait, sans s'être départie de son acidité.

"T'en fais pas, je ne vais pas te demander d'aller me chercher quoi que se soit, avec l'adresse digne de ta Maison tu risquerais de faire écrouler la boutique.
- D'où sors-tu tes renseignements concernant l'adresse des Poufsouffles ? Parce qu'il me semble, à moi, que nous avons quelques deux cents points de plus que vous pour la coupe des quatre maisons, et je pense que pour cela il faut plus que de la gentillesse et des bons sentiments."

Il lui souriait toujours, décidément, malgré la neige et l'intrusion de la jeune fille, il trouvait plutôt l'après-midi agréable et n'avait nullement envie de la gâcher en se mettant en colère face à quelqu'un qui, au fond, ne devait même pas lui en vouloir à lui. Il avait presque envie de rire car il savait qu'il avait plus que raison sur ce coup-là. Il se sentait de tellement bonne humeur que, s'il avait eu de l'argent, il serait allé lui acheter un paquet de bonbons juste pour l'apaiser et lui faire plaisir.

*Ce n'est pas juste. Les gens comme moi devraient toujours être riches. C'est trop frustrant de ne pouvoir faire plaisir aux autres avec des cadeaux !*

Il était tellement plongé dans ses envies de présents qu'il n'avait pas remarqué que Liliana venait de poser les yeux sur sa lettre. A vrai dire, il avait presque oublié, avec cette petite altercation, que ses dessins, son paquet et sa lettre étaient encore sur le présentoir. Mais la phrase que prononça la Serpentard, qui le sortit totalement de ses songes, lui passa totalement l'envie de lui offrir quoi que ce soit.

"Tu as écrit ta lettre les yeux fermés pour faire une faute aussi grotesque ?"

La première réaction de Bill fut d'attraper machinalement sa lettre, ses dessins et son cadeau et de fourrer le tou dans son sac. Puis, une fois le présentoir à nouveau entièrement vide, il se tourna vers la vert et argent, et pour la première fois, on pouvait voir quelque chose de dur dans son regard et son sourire avait totalement disparu.

*Calme-toi, Bill ! Je suis sûr qu'elle fais ça pour te mettre en colère et pour passer ses nerfs sur toi.*

Mais autant il comprenait et pardonnait parfaitement l'histoire de son pied gênant, autant là, la jeune fille allait trop loin. Si Bill avait un jardin secret, une faiblesse, une chose qu'il protégeait par-dessus tout, s'était sa famille. Peut-être essayait-elle simplement de l'exaspérer, mais le rouquin ne voulait plus rien savoir. Elle avait lu ce qu'il avait écrit à Laura et ça, c'était intolérable. Il se leva pour lui faire face et la regarda droit dans les yeux avec ce regard froid et empli de reproches, ce regard d'ordinaire si doux et charmant.

"tu t'es permise de lire ma lettre ? Est-ce que tu as eu une éducation dans ton enfance ? On ne dirait pas en tout cas. Parce que c'est vilain tu vois, c'est pas beau. Bah !"

Il avait fait exprès de prendre une voix douce et un peu enfantine, comme une maman parlerait à son tout jeune enfant.

*Elle se prend pour quelqu'un à qui tout est permis ? Je vais lui montrer qu'elle n'est qu'une gamine ignorante.*

Pourtant, c'était à peine s'il avait haussé le ton. Sa voix s'était faite plus tranchante, mais il n'y avait pas d'agressivité dans sa façon de parler.

"Je veux juste des excuses. Fais-moi des excuses et j'oublie tout ça."

Liliana n'avait pas encore enjambé les jambes de Bill, ni fait de remarque sur sa lettre quand le garçon, encore détendu, la complimenta sur son prénom.

"Oui je sais, c'est un dérivé de Lys..."

Hein, mais pourquoi elle disait ça ? La jeune fille secoua légèrement la tête d'un air presque dépassé histoire d'oublier ce petit intermède. Le garçon en profita cependant pour parler des Gryffondors et de la blague qu'ils lui avaient faite. Son exaspération retomba au moment où elle imagina le groupe de Gryffondor lancer des bombabouses sur Bill, se disant que finalement elle n'avait pas si bien choisit sa cible. Finalement, ils auraient put aller se venger tous les deux ! Mais non, Liliana en avait marre des représailles, c'était plus facile de s'attaquer à quelqu'un d'autre !
Le garçon, pas bête, lui fit remarquer qu'il avait comprit que si quelqu'un avait été l'objet de sa colère, ça n'était pas vraiment lui, et Liliana fronça les sourcils sans rien répliquer. Ca n'était pas la peine de s'étaler sur ce qu'il s'était passé ! Et comme il l'avait dit, les Serpentards rendaient la monnaie de la pièce aux rouges et or. Enfin même si elle, jusqu'à présent, n'avait causé d'ennuis qu'à un seul Gryffondor... Qui s'était d'ailleurs retrouvé nu comme un vers face à un Rogue remonté ! Ca ne méritait pas autant de réactions de la part de cette satané Maison !
Elle enjamba donc les pieds de Bill sans plus rien dire, sauf qu'elle ne voulait pas de son aide, et le Poufsouffle lui fit remarquer sur un ton qui l'exaspéra qu'elle était parvenue sans problème à passer.
La petite vipère se retourna vers lui, tandis qu'il lui parlait des magnifiques deux cent points d'avance que possédait sa Maison sur la sienne.

"C'est facile avec votre victoire sur les serdaigles au Quidditch, mais on en reparlera à la finale quand on aura battu ces teignes de Gryffondors ! On verra qui se fera battre, et quelle Maison aura le plus de points !"

Son regard se baissa sur ce que tenait Bill dans ses mains, tandis qu'elle espèrait intérieurement que l'équipe de Serpentard saura vaincre ces sales lions au Quidditch, quand son regard fut attiré malgré elle sur la lettre.
Là, en rajoutant presque inconsciemment, elle fit remarquer avec un sourire la faute d'orthographe sur le parchemin, et la réaction fut immédiate. Tout ce qui appartenait au jeune garçon disparut, et son regard chargé de reproche se posa sur la petite blonde.
"tu t'es permise de lire ma lettre ? Est-ce que tu as eu une éducation dans ton enfance ? On ne dirait pas en tout cas. Parce que c'est vilain tu vois, c'est pas beau. Bah !"
Lui lança-t-il, sur un ton rabaissant à l'égard de la vipère.

"Je ne te permet pas de critiquer mon éducation, toi qui n'est pas fichu de laisser passer les gens."

Répliqua-t-elle d'un ton sec.

*Ooh... J'ai touché un point sensible... Bon j'avoue que je n'aurais pas aimé que l'on me fasse ce coup mais il n'y a quand même pas de quoi en faire un fromage... Tss...*

"Au lieu de me faire des reproches tu devrais te corriger. C'est pas une façon de traiter quelqu'un qui te rend service. Ravale ta fierté, ça arrive à tout le monde de faire des fautes !"

Continua la petite blonde d'une voix rieuse. Son regard étincela, juste avant que le rouquin ne lui demande des excuses.

"Te faire des excuses ? Et qu'est-ce que tu vas faire si je n'en fais pas, tu vas bouder ? J'ai le regret de t'annoncer que ça n'est pas dans mes habitudes !"

Quitte à faire la gamine exaspérante, autant qu'elle le fasse jusqu'au bout ! Elle eut un sourire moqueur, pensant que finalement, passer sa colère en abordant un comportement typiquement Serpentard était amusant. C'était caricatural, mais ceci la soulageait drôlement !

"Je ne te permet pas de critiquer mon éducation, toi qui n'est pas fichu de laisser passer les gens."

Malgré lui et malgré son début de colère, Bill ne put s'empêcher de sourire et eut grand peine à se retenir d'éclater de rire. Ce que ce pouvait être stupide, une telle réponse, enfantin et idiot !
Le genre de phrase qui veut dire "ouais j'ai fait ça mais toi t'as fait ça alors t'es pire que moi, nah !" Bill la regarda avec attention, elle commençait à ressembler à une jeune fille, elle quittait peu à peu l'enfance et elle réagissait ainsi ? Mais il jugea que son sourire en disait assez long et préféra ne rien ajouter, de toute façon, si tel était son caractère habituel, elle aurait bien assez tôt des ennuis qui la mettraient face à sa personnalité.

"Au lieu de me faire des reproches tu devrais te corriger. C'est pas une façon de traiter quelqu'un qui te rend service. Ravale ta fierté, ça arrive à tout
le monde de faire des fautes !"

Alors ça c'était la meilleure. Quel service lui avait-elle rendu ? Celui de lui corriger une faute qu'avec un peu de relecture il aurait vue ? Un service, ça, mais au prix de quoi ? Au prix de lire sa missive ? Bill eut un petit rire ironique, un rire qui ne lui allait pas du tout et qui le surprit lui-même. Mais sa colère était déjà passée et son seul intérêt à présent était de montrer à cette fille qu'elle avait besoin d'être remise à sa place, et il le ferait dans le calme et la bonne humeur, tant pis pour sa réaction.

"Un service ? Quel service m'as-tu rendu ? Celui de lire ce que j'ai de plus personnel ? Merci pour ton aide, alors, je t'en redemanderai à l'occasion. Et si tu crois que c'est ma faute qui me met en un tel état, alors c'est que tu es encore plus limitée que je ne le croyais. Vois-tu, cette lettre est adressée à ma soeur, et nous sommes très complices tous les deux. Je tiens à elle plus qu'à nul autre et ce qui m'a profondément bouleversé, c'est que tu lises quelque chose d'intime que je lui ai écrit. Des fautes, j'en ai fait dans ma vie et j'en referai, je pense avoir moins été touché dans ma fierté par cette faute que toi par le "limité" que je viens d'employer."

Comme toujours, il gardait son assurance calme, n'hésitant pas à parler trop franchement et à confier à une inconnue ce qu'il avait de plus cher, simplement pour lui faire comprendre. C'est alors qu'elle parla des excuses et Bill, à nouveau, se mit à rire légèrement.

"Désolé de te l'apprendre, mais j'ai visiblement aussi peu l'habitude de bouder que toi de faire des excuses."

Il observa son sourire moqueur et le lui rendit. Quand tu te trouves face à quelqu'un que tu ne comprends pas, imite-le, disait souvent son père. Mais pourquoi agissait-elle ainsi ? Bill avait du mal à concevoir que cette fille puisse être aussi gamine qu'elle s'en donnait l'air. Non, il avait plutôt l'impression qu'elle jouait un jeu. Elle semblait bien plus mûre par exemple, que cette petite Précieuse, de son année, qu'il trouvait parfaitement insupportable, bien qu'il ne la connaisse pas personnellement. Etait-ce simplement un moyen de trouver un prétexte pour passer ses nerfs ?
Bill réfléchit un moment, un moment où il la regarda intensément, au risque de la mettre mal à l'aise, puis il lança :

"Tu sais, tu me reproches de faire un foin pour l'histoire de ma faute d'orthographe. Permets-moi à mon tour de te reprocher de faire tout une histoire simplement à cause de quelques ennuis de gamins avec des crétins qui justement, ne cherchent que ça, te faire râler. Tu te comportes comme une gamine en entrant dans leur jeu, alors que si tu leur montrait que tu prends ça avec calme, ça leur en boucherait un coin et crois-moi qu'ils te fouttraient la paix."

Il lui adressa un sourire chargé de gentillesse. Il n'avait plus de rancune envers elle, il voulait plutôt lui faire comprendre qu'elle ne devrait pas se mettre en un tel état. Quant à lui dire qu'iln'était pas non plus la peine de s'exciter sur des innocents, il y renonça. Elle devait le savoir, au fond, et il était inutile d'en rajouter.

Bill s'aperçut avec quelque peu de satisfaction que Liliana se calmait et qu'elle semblait à présent plus disposée à discuter de manière civilisée.

*Je ne me suis donc peut-être pas trompé, elle est plus intelligente que sa colère stupide ne lui en a donné l'air.*

Bill lui sourit lorsqu'elle lui avoua qu'elle n'avait pas lu sa lettre et qu'elle n'en aurait de toute façon pas eu le temps et, malgré lui, il ne put s'empêcher de ressentir une once de culpabilité à cause de la manière dont il avait immédiatement réagi lorsqu'il s'était aperçu qu'elle avait regardé sa missive, culpabilité qui put se lire dans son regard limpide et bleu. En effet, le garçon avait réagi instinctivement d'une manière qui ne lui ressemblait pas du tout et il se demandait même pourquoi cela avait bien pu le mettre tant en colère. Oui, Bill était ainsi, simple et peu rancunier. De toute façon, il n'avait plus aucune rancune à avoir puisqu'elle n'avait finalement même pas lu ce qu'il avait écrit. En effet, il n'aurait jamais dû dire qu'elle n'avait pas d'éducation ; que lui avait-il pris, à lui qui ne jugeait jamais les gens ? Il adressa à la jeune blonde un petit sourire d'excuse et s'appuya plus confortablement contre le rayonnage sur lequel il s'était installé.

Liliana s'était penchée vers lui, un geste qu'il ne s'attendait pas à voir venir d'elle et elle lui adressa un sourire curieux qui intrigua Bill. Que pouvait-il donc signifier ? Mais il comprit bien vite et se remit à sourire, bien que rougissant légèrement.

"C'est vrai que tu as touché un point sensible, peut-être le seul que j'aie. Et c'est vrai aussi que c'est assez facile de me cerner, et je ne m'en cache pas."

Il se sentait un peu idiot ; il avait rapidement pris conscience, en entrant à POudlard et en côtoyant enfin un grand noombre de jeunes de son âge, de sa simplicité et de la facilité avec laquelle on pouvait savoir à quoi s'en tenir avec lui. Loin d'être stupide, (Bill était au contraire doué en cours et plutôt malin), il savait qu'il était facile de connaître dans les moindres détails sa personnalité et ses points faibles, car elle était si limpide, claire et simple qu'elle apparaissait évidente, même à un enfant.

Le rouquin passa sa main dans ses cheveux en bataille pour se redonner une contenance et il écouta la Serpentard qui leui parlait des Gryffondors. Mais cette fois, il sentait bien qu'elle avait reporté sa colère sur eux et qu'elle ne l'agressait plus. Elle s'était même mise à lui parler complètement sur le ton de la conversation et Bill lui sourit, de se sourire simple et dépourvu de toute arrière pensée qui le caractérisait si bien. Oh, le manque de subtilité des Gryffondors... Il le connaissait mieux qu'elle ne semblait le croire. Ses crétins qui, presque un an après, étaient encore rancuniers envers les Poufsouffles parce que, pour une fois, ils avaient gagné un match de Quidditch contre eux. Si Bill n'était pas encore à l'école à ce moment-là, il bénéficiait toutefois des répercutions de l'événements. Il eut un petit rire un peu amer.

"Je t'accorde volontiers que je suis très naïf, parce qu'il n'y a rien de plus vrai. Mais pour ce qui est de dire que les gryffondors, du moins certains car je sais qu'il y en a aussi de très bien, sont loins d'être subtils, j'ai quand même réussi à m'en apercevoir. Ils ont perdu au Quidditch contre nous l'an passé, et si j'ai eu des ennuis avec eux encore pas plus tard que ce matin, c'était soit-disant par revanche à cause de notre victoire... Je sais bien aussi que c'est une longue histoire de haine entre vos deux maisons, il n'y a pas besoin d'être à Serpentard pour voir presque chaque jour au détour d'un couloir un rouge et un vert se faire face, la baguette en main, quand ils ou vous, ne s'acharnent pas à plusieurs sur un seul..."

Tout en parlant, Bill réalisait peu à peu que finalement, la seule maison dans laquelle il n'avait pas, si ce n'est d'amis, au moins de bons camarades était celle des lions. Peut-être, et Bill le croyait encore à présent, était-ce un simple hasard qui l'avait fait ne pas rencontrer de rouge et or susceptible de s'entendre avec lui, mais tout de même, c'était étrange... Même chez les Serpentards, il avait, si ce n'était un véritable ami car celui-ci ne serait jamais d'accord avec Bill sur ce point, au moins un garçon avec qui il parlait assez facilement et partageait certaines choses. D'ailleurs, en pensant à Emilien, le jeune écossais se rendit compte que celui-ci avait le même discours que Liliana sur leur maison. Elle venait de lui dire qu'il était un peu fou de se confier aussi facilement, "surtout à un Serpentard", et Emilien lui aussi tenait à peu près le même discours de méfiance face aux Serpentards dont il faisait partie.

"Tu sais, je n'ai pas tellement de secrets, pour qui que ce soit, même un Serpentard."

Il lui adressa un petit sourire entendu.

"Je pourrais bien te dire que je ne raconte pas ma vie à n'importe quel Serpentard, mais ce serait faux. Encore une fois, je sais moi-même que je suis très naïf et que je fais confiance à tout le monde,mais crois-moi, parfois c'est une qualité de ne pas remettre tout le monde en question."

Il marqua une pause et regarda plus intensément dans les yeux bleus de Liliana, avant de se décider à poser sa question.

"Mais dis-moi, que reproches-tu aux Serpentards, pour me dire de ne surtout pas raconter ma vie à un Serpentard ? Tu en est une, toi aussi... Ca va sûrement te paraître idiot, mais je déteste catégoriser les élèves en vondction de leur maison et pourtant, tu n'es pas la première Serpentard à me dire à peu près la même chose sur sa propre maison... Pourquoi devrais-je plus me méfier d'un Serpentard ?"

Bill se doutait de la réponse qu'elle pourrait lui faire, mais il avait envie d'entendre cette réponse de la bouche de l'un d'entre eux. Il savait que, s'il avait avoué lui-même qu'il était naïf, elle risquait maintenant de le trouver carrément simplet. Pourtant, à présent qu'ils pouvaient parler calmement, il avait besoin de comprendre la réaction des Serpentards. Une pensée fugitive pour ses camarades de Poufsouffle qui devaient l'attendre aux Trois Balais traversa son esprit, mais il songea qu'ils pourraient très bien se débrouiller sans lui ; à présent que la communication s'était établie avec Liliana, une fille si différente de lui, il avait envie de la maintenir. Discuter avec des Poufsouffles, il faisait ça toute la journée et il aimait la différence.

Bill écouta ce que Liliana lui expliquait sur les Serpentards et, plus elle parlait, plus il était intrigué. Si elle-même se rendait compte de ce trait de caractère chez les Serpentards, comme ce devait être horrible de vivre parmi eux ! Malgré cela, la jeune fille ne généralisait pas trop, ce qui rassura le Poufsouffle. Elle avait dit "beaucoup" et non tous, et elle-même était assez honnête pour s'impliquer dans ses propres paroles. Il devait tout de même y avoir des Serpentards suffisamment ouverts, puisqu'elle-même était en train d'adresser la parole sans hostilité à un Poufsouffle et que la personne la plus proche d'Emilien était une Serdaigle. Bon, de là à ce qu'il en connaisse qui s'intéressent à un Gryffondor, il y avait certes un grand pas, mais ce cas était un peu à part à vrai dire... Lorsqu'elle prononça la phrase "alors accepter un Poufsouffle", le rouquin ne put s'empêcher de rire. Certains l'auraient pris mal, même dans sa propre maison, mais le jeune écossais trouvait, quant à lui, plutôt cela amusant. Il ne savait pas réellement ce que Liliana pouvait penser des jaune et noirs, mais ce qui était certains, c'était qu'ils étaient généralement reconnus pour leur simplicité, leur naïveté et, assez souvent, leur niaiserie, des éléments qui, selon Bill, étaient à mesurer, comme du reste ce que l'on disait des élèves des autres maisons.

Des crétins finis... Oui, il y en avait peut-être particulièrement beaucoup à Serpentard, une maison qui avait tendance à réunir les personnages les plus fiers de tout Poudlard, fiers de leur sang, de leur lignée, de leur rang... Les fourbes, les pervers qui cherchaient la réussite par tous les moyens... Oui, ceux-là étaient souvent de profonds crétins. Mais n'y en avait-il pas dans toutes les maisons ? Les Gryffondors, qui ne perdaient pas une occasion de se faire remarquer par des actesgrandioses et stupides... Les Serdaigles, ceux parmi eux quui étaient tellement obnubilés par les études, l'apprentissage, qu'ils en oubliaient l'amitié et l'entraide. Et les Poufsouffles aussi... Ceux qui en faisaient trop, cherchaient à offrir leur amitié à n'importe qui et se retrouvaient souvent ridiculisés ou trahis... Oh, Bill ne se mettait pas totalement en dehors de la liste des crétins, mais, sans prétention, il avait le sentiment d'avoir un certain recul dont quelques-uns de ses camarades auraient bien besoin.

C'est à ce moment que Liliana lui dit qu'il avait fraternisé avec l'ennemi de Poudlard et à nouveau, le garçon éclata de rire.

"On pourrait dire ça, c'est vrai."

Et l'ironie était aussi palpable dans sa voix. Il savait qu'auprès d'une vert et argent, mieux valait jouer les ironiques et plaisanter sur le sujet plutôt que ressortir son discours préféré sur le fait qu'il n'y avait pas d'ennemis, que si chacun tendait un peu la main tout le monde pourrait s'entendre et que, malgré l'inimitié entre Godric Gryffondor et Salazar Serpentard sur la fin, ils avaient commencé par travailler de concert pour créer une école unie.

"Mais je choisis quand même les plus fréquentables parmi les ennemis ! D'ailleurs, je te retourne la question : à ton avis, que penseraient tes camarades serpents s'ils te voyaient en train de discuter avec un simplet de Poufsouffle ?"

Et il rit à nouveau. Finalement, il n'était pas si difficile d'établir une conversation, même avec des soit-disant ennemis. Certes la haine entre Gryffondors et Serpentards était trop ancrée peut-être pour que cela change, mais si seulement les Poufsouffles avaient moins peur des Serpentards et si seulement les serpents tenter d'établir la communication avec les blaireaux au-delà de leurs préjugés, Bill était persuadé que des fossés pouraient se combler. Finalement, il reprit en souriant :

"Mais dis-moi, je crois comprendre ce que tu pense des Gryffondors, mais au fond, et à présent que ta colère s'est un peu calmée, quelle est tonopinion sur la maison Poufsouffle ? Tu nous crois aussi simples que le pensent tes camarades ?"

Il se demandait bien ce qu'elle pourrait lui répondre, mais il était prêt à tout, même à des paroles déplaisantes, ce ne serait pas la première fois de toute façon qu'il se ferait traiter de simple, trop gentil, empoté même...

A la question ironique de Liliana, le jeune Poufsouffle ne put s'empêcher de rire.
"On pourrait dire ça, c'est vrai."
Oh oui, ça, on le pouvait. Même les Serpentard avaient des difficultés à s'entendre entre-eux, de toute façon, alors avec les autres Maisons... Bien sûr, il y avait des exceptions, et sans se vanter, Liliana se désignait parmis celles-ci. Bien sûr, elle était trop maline pour afficher ouvertement la camaraderie qu'elle partageait avec des personnes d'autres Maisons (ils étaient certes rares, mais Liliana n'avait de toute façon pas beaucoup d'amis), mais elle ne jugeait que rarement les gens par leur Maison. Enfin si, mais pour "le jeu".
Bill lui demanda ce qu'aurait pensé un Serpentard du fait qu'elle parlait à un Poufsouffle sans hostilité, et l'espace d'un instant, le regard de la jeune fille parcourut des yeux la boutique, comme si elle s'apprêtait à voir une meute de serpents l'observer d'un oeil noir. Puis, lentement, un sourire sombre étira ses lèvres.

"Ce qu'ils en penseraient ? Oh, et bien il m'attraperaient dans un coin en me traitant comme un être de la pire espèce, une traître à leur Maison.
Je pense que d'autres s'en ficheraient royalement, mais il y a une bande en particulier à qui cela ne plaîrait pas du tout. Il risqueraient de tenter de régler cette dégénérence dans mon comportement."

Malgré le fait que ce qu'elle était en train de dire n'était en rien réjouissant, la vipère ne semblait pas très concerné par ses propos. Elle croisa les bras, et son regard brilla d'une étincelle moqueuse alors qu'il se perdait dans le vide. Elle comptait bien leur régler leur cas, à ceux-là. Comme on disait, riera bien qui riera le dernier !

"Mais je ne crains pas trop leurs petites représailles ridicules. Je passe au dessus de cela. S'ils se mettent contre moi, ils le regretteront."

Son regard impassible se reposa sur Bill, quand il lui demanda ce qu'elle, maintenant que sa colère était apaisée, pensait des Poufsouffle. La jeune fille eut un léger rire, avant de lui répondre.

"Tu es maso, pour demander de telles choses ? Ce que je pense de ta Maison ? Humm... Ce que j'en pense... C'est que vous n'êtes qu'une bande de naïfs par excellence, des maladroits sots et peu conscients du risque qu'ils prennent à vouloir faire ami-ami avec des serpents de la pire espèce."

Liliana se tut et observa Bill d'un air menaçant, un sourire sadique figé sur ses lèvres. Puis elle sortit de son immobilité pour se pencher une nouvelle fois vers Bill, mais cette fois en appuyant ses mains sur ses genoux, les sourcils froncés.

"D'ailleurs, pour te prouver ce que je dis, et te faire regretter d'avoir crut que tu pouvais me faire assez confiance ne serait-ce que pour m'adresser la parole, je vais...."

Elle se tut, fronça les sourcils, et reprit dans un murmure menaçant.

"T'inviter à choisir un tas de friandises qui font grossir avec moi, et pire encore, je vais partager avec toi !"

Sur ces mots, son sourire sadique s'élargit, puis se transforma en un sourire agréable. Finalement, il lui plaisait, ce petit Blaireau. Il n'avait pas l'air stupide, et l'intelligence, ou l'ébauche d'intelligence était une qualité pour la Serpentard, une qualité qu'elle appréciait. Au Diable les préjugés ridicules, elle n'en avait que faire, et préfèrait garder cette dose de mauvaise foi à l'encontre des Gryffondors.

Lorsque Liliana répondit à Bill au sujet de ce que les Serpentards penseraient de sa conversation avec le Poufsouffle, Bill réprima une exclamation de révolte. Si la jeune fille semblait plutôt s'en moquer, le rouquin, quant à lui, trouvait ce comportement épouvantable. Oh, iln'était pas assez naïf pour ne pas s'être attendu à cette réponse, mais le fait de l'entendre le contrariait particulièrement. Une telle réaction lui paraissait si impossible... Mais en même temps, un garçon qui ne connaissait en profondeur que des Poufsouffles pouvait-il s'attendre à la manière dont des Serpentards jugeraient une fille qui parlait à un blaireau ? A Poufsouffle, tout le monde essayait plutôt de fraterniser avec les autres maisons, bien que Bill soit probablement le seul à discuter avec des Serpentards. Tous les élèves de son année, qui n'avaient que onze ans après tout, semblaient terrorisés par la simple évocation des Serpentards. Ce n'était certes pas sans raison, Bill le savait, mais il trouvait pour sa part qu'il fallait chercher à gratter au-delà de la croûte des apparences et il ne regrettait pas de l'avoir fait à plusieurs reprises. Il se contenta de soupier, ses yeux bleus seuls exprimant le dégoût qu'il ressentait pour les Serpentards qui pourraient s'en prendre à Liliana pour avoir parlé à un Poufsouffle.

"C'est quand même minable."

Ce fut la seule chose qu'il trouva à dire. Mais lorsque la vert et argent lui expliqua qu'elle ne les craignait pas, qu'elle saurait leur faire regretter, un éclat d'admiration non dissimulé passa dans le regard du jaune et noir. Il avait conscience que lui ne serait jamais capablene serait-ce que de penser que des personnes, aussi stupides qu'elles soient, pourraient le regretter. Il n'était pas capable de se venger, il n'était pas capable de se défendre contre des attaques aussi basses que celles dont seraient capables les serpantards qu'évoquait la jeune fille. Dans ce genre de cas, il préférait toujours ignorer. Oui, quelque part il admirait sa force de caractère, et tout simplement sa capacité à vivre dans une maison comme celle de Salazar Serpentard.

Bill ne s'était pas attendu à des louanges quand il avait demandé à Liliana ce qu'elle pensait de sa maison, mais la réponse qu'elle lui fit le glaça complètement, à peu près autant que le sourire sadique affiché sur ses lèvres. Une sorte de détrese s'afficha sur son visage. Dans sa naïveté, il s'était un peu imaginé que, si elle lui parlait, c'était parce qu'elle avait une plus haute opinion que ses congénères de la maison des blaireaux. Mais il s'était mépris sur toute la ligne, visiblement, et il se contenta de baisser les yeux. Il n'avait rien à redire à ce qu'elle venait de lui répondre, et il ne lui restait qu'à partir. Il était en train de hisser son sac sur son dos quand la jeune fille s'approcha de lui et commença à le menacer. Bill était loin d'être un couard et il savait qu'ilne fuirait pas comme un lapin si elle tentait quoi que ce soit contre lui. Il tenterait de la remettre à sa place ; mais le niveau de Liliana en magie devait être bien supérieur au sien et ce n'est qu'avec réticence qu'il glissa une main dans la poche où se trouvait sa baguette, sans toutefois la sortir, mais prêt à le faire si la situation se compliquait. Tout en agissant dela sorte, il sentait une boule de chagrin et d'incompréhension enfler dans sa poitrine. Comment avait-il pu être aussi sûr que la jeune fille ne le détestait pas tant que ça ? Etait-il possible qu'il soit aussi naïf et simplet que les Serpentards le pensaient ?

Toutes ses réflexions n'avaient duré que deux ou trois secondes et ce fut à ce moment que Liliana termina sa phrase en exposant la sentence qu'elle avait prévue pour lui.

Quoi ? Non seulement elle ne prévoyait pas de lui faire du mal, mais en plus elle lui proposait de choisir des bonbons et de les partager avec lui ? Bill éclata d'un grand rire, un rire de soulagement, de plaisir et de moquerie face à sa propre stupidité. Il faudrait qu'il apprenne à se faire davantage confiance à l'avenir.

Il se leva et accompagna la jeune blonde vers les rayons couverts de sucreries en tout genre. Plus tôt, lorsqu'il avait choisi pour sa soeur, il avait plus regardé les prix que les bonbons. Cette fois, il se concentra davantage sur ce qui était écrit sur chaque paquet, sur l'apparence des friandises... Tout à coup, il pointa le doigt vers un paquet de petites boules en chocolat et s'exclama :

"Tu as vu ça ? Ils disent que ces trucs font un bruit d'explosion quand ils arrivent dans ton estomac. C'est énorme !"

Le garçon avait presque oublié qu'il parlait à une Serpentard, il avait presque oublié leur conversation. Son regard s'assombrit légèrement lorsqu'il tomba sur le prix et un sourire gêné apparut sur ses lèvres. Les petites boules en chocolat explosives étaient une totale nouveauté et elles coûtaient très cher, du moins ce qui lui paraissait à lui une somme astronomique, mais à l'évidence il n'avait guère la notion des prix, ayant toujours vécu avec une bourse presque vide. Il savait que si la jeune fille décidait d'acheter ce genre de choses, il n'oserait pas en manger, même si elle le lui proposait.

Bill regarda avec de grands yeux Liliana attraper une boîte par-ci, une boîte par là. Elle était folle ! Elle ne réalisait pas qu'elle allait se ruiner ! Mais il ne dit rien et se contenta de garder ses yeux grand ouverts et étonnés. Après tout, il était tout à fait possible que la jeune fille possède beaucoup d'argent. A Serpentard, beaucoup d'élèves descendaient de grandes familles et devaient posséder uen certaine somme. Le fait de la voir acheter tout cela le rassura même un peu, surtout lorsqu'elle lui déclara de se servir s'i le voulait, qu'elle avait trop d'argent. Il rit un peu lorsqu'elle prononça ces paroles. Pourle coup, il n'arrivait vraiment pas à imaginer que ce soit possible d'en avoir trop ! Mais au moins, il savait que ces petites boules en choclat qu'il avait repéré plus tôt n'étaient qu'un rien pour la jeune fille. Il se ferait une joie de servir de cobaye et de tester avant elle. Il regarda le paquet de chocogrenouilles... Lui aussi adorait le chocolat et de plus il aimait les petites cartes qui étaient avec. Les dragées surprise... La seule qu'il avait mangée, dans le Poudlard Express, avait un goût d'égoût et c'était franchement mauvais, mais pourquoi pas retenter...

Toutefois, lorsqu'elle lui dit de se servir, et après avoir ri, il prit soudain un air gêné. Non, il ne pouvait vraiment pas faire ça. Elle était adorable, mais... Que penserait son père d'une telle chose, lui qui avait toujours été fier de ce qu'il faisait par lui-même ? Un petit sourire ennuyé sur les lèvres, il parla à nouveau.

"Euh... Je ne veux pas abuser de... Enfin..."

Il n'avait pas envie qu'elle se moque de lui, mais il souhaitait être sincère et ne pas avoir l'air de refuser par simpole politesse son offre.

"En fait, chez nous, on n'a vraiment pas d'argent... Tu vois ? Alors... Ca me donne vraiment l'impression de faire l'aumône..."

Il rit légèrement, montrant que sa situation ne le gênait pas mais qu'il ne souhaitait pas en profiter, puis il ajouta :

"Mais je me ferai un plaisir de goûter de ce que tu as pris si tu veux. Et je goûterai les chocolats explosifs avant toi si tu veux... Comme ça on verra si c'est dangereux ou sonore, ou les deux..."

Il sourit à la jeune fille. Même riches, ce n'étaient pas tous les Serpentards qui lui auraient offert des bonbons. Même résolu à ne rien prendre, il regarda avec elle le rayon devant lequel ils se trouvaient. C'était impressionnant. Il y avait des sucreries dont il n'avait jamais entendu parler... D'autres qu'il avait aperçues sur le chemin de traverse dans une boutique, mais qu'il n'avait pas osé regarder pour ne pas que sa mère croie qu'il en voulait...

"En tout cas merci. Tu es vraiment gentille."

Puis il ajouta en riant à nouveau :

"Fais attention, gentille, c'est un terme qu'on emploie normalement pour parler des Poufsouffles !"

Il la considéra un moment. Elle était jolie, elle était sympathique. Il se souvenait parallèlement du début de leur entretien et cela le fit sourire malgré lui.

*Il y a tellement de bijoux dans des écrins en plastique !*

Il s'étonna lui-même de ce proverbe qu'il venait d'inventer. Mais il était tellement sûr que tant d'autres Serpents aux manières désagréables, hautaines, étaient en réalité des perles rares qu'il fallait simplement dégager de leur coquille d'huître ! Plutôt que de demeurer dans ce genre de pensées quilui avaient fait garder le silence, il reposa son regard sur la pile de paquets de bonbons dont Liliana était chargée.

"Et il te faut à peu près combien de temps pour manger tout ça ?"

Liliana eut l'air réelement songeuse lorsque Bill lui avoua sa situation financière et il s'inquiéta un moment de ce qu'elle pouvait penser. Non pas qu'il ait honte, mais il aurait trouvé dommage que ce simple détail, du moins l'était-ce à son goût, puisse gâcher ce moment qu'ils passaient au milieu des bonbons. Néanmoins, il se rassura bien vite. Elle avait l'air aussi gourmande que lui et au fond, c'était vrai, ce qu'il choisirait, elle l'aimerait probablement.

Le rouquin ne ptu s'empêcher d'éclater de rire en observant l'air profondément songeur et grave qu'arborait la jeune fille en choisissant ses bonbons. Amusé, il s'approcha d'elle, finalement décidé à essayer de choisir quelque chose, lui aussi, pour ne pas décliner son offre. C'aurait été vraiment impoli, et surtout, il avait en fait envie de ces friandises.

"Oui, sans doute, on a tous notre part de gentillesse et notre côté sombre... Moi, tu vois, j'ai quelques lacunes : certains de mes amis, ceux qui ne sont pas à Poufsouffle en fait, me disent que je devrais un peu plus cultiver mon côté méchant."

Il rit, l'air enfin détendu, tandis qu'il tournait entre ses mains le paquet de chewing gums que lui avait donné Liliana pour lire ce qui y était écrit. Ce n'était pas qu'il se laissât faire en toute situation, mais jamais, même quand quelqu'un l'agressait vraiment, il ne parvenait à riposter férocement. Probablement que Liliana, elle, devait être capable de bien plus de coupant et d'acide qu'il ne le serait jamais et pourtant, elle se révélait, en cet après-midi, réellement adorable. Bill se demandait s'il fallait vraiment cultiver ces deux aspects de la personne humaine mais il préféra cesser de penser à tout cela. Involontairement, tout un chacun le faisait un peu.
Il rit à la réflextion de la Serpentarde sur le fait qu'il fallait mériter sa gentillesse et lui répondit, amusé :.

"Alors, je suis très honoré d'avoir ce rang à vos yeux, très chère."

Il reporta son regard sur les friandises étalées devant lui. Il se sentit rassuré lorsqu'elle lui expliqua qu'elle constituait simplement unr réserve pour un certain temps. C'était amusant de voir la différence qu'il y avait entre eux. Visiblement, elle était habituée à ne jamais manquer de rien et à toujours avoir ce qu'elle désirait sous la main. Bill, lui, s'était habitué à ne jamais rien désirer pour ne jamais regretter de ne pas l'avoir et ainsi, pour être agréablement surpris quand une opportunité comme celle que lui offrait Liliana se présentait. Il avisa un paquet de patacitrouilles et tendit la main vers ces sucreries qui l'intriguaient. D'abord un peu hésitant, il finit par le saisir fermement pour le montrer à Liliana.[/i]

"Je peux prendre ça ? En fait, j'en vois tout le temps et je me suis toujours demandé ce que c'était et quel goût ça avait.""

IL posa le paquet sur celui contenant les chewing gums qu'il avait déjà dans les mains. Il se demandait combien Liliana allait acheter de friandises. C'était comme si elle pouvait le faire à l'infini. Il jeta un coup d'oeil vers le comptoir où les élèves payaient leurs paquets : visiblement, Liliana n'était pas la seule à faire des provisions. Les yeux écarquillés, Bill observait des adolescents, les bras encombrés de boîtes et de sachets, déposant le tout sur le comptoir et vidant la moitié de leur porte-feuille pour les payer. Un peu déboussolé, il préféra reporter son regard sur la vert et argent qui était à côté de lui.

"Je... je peux te poser une question ? Vous... enfin il y a beaucoup de gens comme toi à Serpentard... Je veux dire, qui ne manquent pas d'argent ?"

C'était un euphémisme ; mis à part Emilien, les Serpentards qu'il connaissait, au moins de vue, qui se comptaient sur les doigts d'une main, semblaient tous infiniment riches, il n'y avait qu'à voir les toilettes des filles lors du bal de Noël. Mais déjà, cela lui faisait venir à l'esprit une autre question. SE mettant à regarder plus intensément un àpaquet de bonbons roses étranges pour ne pas que Liliana croise son regard, il finit par se décider à parler.

"Et, je voulais savoir... Enfin tu n'es pas obligée de me répondre... Est-ce que la rumeur qui dit que les Serpentards sont tous des sang purs est vraie ?"

Bill n'aimait pas trop croire aux rumeurs ; souvent, elles étaient infondées et idiotes et il pensait que c'était encore une fois le cas... mais il avait envie de savoir. Ah, curiosité, quand tu nous tiens ! Et tout à coup il réalisa qu'il ne fallait pas que Liliana prenne mal ses questions.

"En ce qui me concerne, je n'ai aucun a priori sur aucune des maisons... Mais j'aime en apprendre davantage."

Il se rendit compte qu'il avait toujours les yeux rivés sur ce paquet de bonbons roses qu'il tenait dans sa main comme s'il se fût agi d'un fabuleux diamant, alors qu'ils n'avaient rien d'esceptionnels.

"Le plus important c'est de rester soit-même."

Répondit simplement Liliana quand Bill lui avoua que selon certains, il ne cultivait pas assez les deux parts de lui-même. Sans se soucier plus de cette réflexion, elle s'était ensuite retournée vers les rayons, et entendit le rire du Pouffsouffle alors qu'elle réfléchissait à ce dont elle risquait d'avoir envie. Quand il ajouta qu'il était honoré, qu'elle lui porte assez d'estime pour ne pas le dédaigner, elle ne put empêcher de faire une petite moue gracieuse, comme si cela ne la touchait pas. En réalité, cela la flattait son Ego, et cela se refletait sûrement dans son regard.

Bill lui demanda ensuite en combien de temps elle mangeait tout ce qu'elle achetait, et lorsqu'elle lui eut expliqué, il porta son attention sur un paquet de patacitrouille.
"Je peux prendre ça ? En fait, j'en vois tout le temps et je me suis toujours demandé ce que c'était et quel goût ça avait."

"Mais je t'en prie."

Répondit-elle alors qu'il posait le paquet sur celui de chewing-gums sauteurs.
Liliana quant à elle, prenait un paquet de Fizwibiz sans faire attention au regard que lui prêtait Bill. Mais quand elle entendit la question qu'il lui posait alors qu'elle rangeait dans ses bras chargés les boîtes, elle se figea, sans vraiment en croire ses oreilles.
D'accord, Les Pouffsouffle étaient de nature naïve, mais la deuxième année n'aurait jamais pensé que ce fut à ce point ! Lentement, elle tourna la tête vers lui et cligna des yeux, l'air éberlué. Elle le considéra quelques instants, et... éclata de rire.

"Mais ce n'est pas une rumeur ! Les Pouffsouffle sont bel et bien naïfs !"

Se moqua-t-elle. Elle rattrapa une boîte qui glissait de la pile qu'elle tenait et reprit son sérieux. Un petit sourire amusé traînait cependant encore sur ses lèvres alors qu'elle reprenait la parole.

"Non sérieusement... Tu crois vraiment qu'il y a assez de familles de sang-purs pour remplir la Maison des Serpentard ? Ceux qui se vantent en général d'être de sang-pur ne sont que des idiots qui mentent pour paraître interessants. Ca fait plus glorieux de dire "je descend d'une famille pure depuis dix générations", plutôt que d'avouer que ses grands parents sont aussi moldus que la reine d'Angleterre."

Elle marqua une pause durant laquelle elle en profita pour poser une autre boîte dans les bras de Bill, et reposa un regard sérieux sur lui.

"Quant au fait que tous les Serpentards sont riches, ça n'est pas forcément vrai. Et puis, si j'ai de l'argent, c'est parce que ma mère descend d'une famille de la bourgeoisie moldue, et qu'elle avait déjà une somme coquette avant d'entrer dans le monde de la mode. Elle est enchanteresse dans ce milieu, et mon père est journaliste."

Elle ne put empêcher une légère grimace d'apparaître sur son visage, quand elle ajouta sur un ton qui avait un fond de rancoeur :

"Ils travaillent plus qu'ils ne respirent, alors forcément, ils gagnent bien leur vie."

Un peu refroidie, Liliana attrapa d'une main le paquet de bonbons que Bill observait afin d'attirer son regard. Ses yeux se plantèrent dans les siens, histoire de le raviser de continuer sur ce sujet qu'elle n'appréciait guère, avant qu'elle ne lise rapidement les propriétés des bonbons roses. Ils n'avaient pas grand chose d'extraordinaire, et la petite vipère le reposa rapidement sur l'étalage.

"En tout cas, je suis sang-mêlée et fière de n'être pas issue d'une famille qui ne se marient qu'entre cousins. Berk. Bon tu viens, on va payer tout ça, je ne suis pas capable d'en porter plus."

Après un regard rapide à l'adresse du garçon, elle se détourna et marcha d'un pas énergique jusqu'au comptoir, se faufilant entre la masse d'élèves indécis devant les sucreries, et jouant des coudes en jetant des regards noirs pour prendre quelques places de plus dans la file d'attente.

Bill entendit Liliana éclater de rire à sa question sur les sang-pur et ce fut comme autant d'éclats de glace dans son coeur. Pourquoi cela le touchait-il autant, il n'en savait rien, peut-être parce qu'il se sentait idiot, ridiculisé aux yeux de la Serpentard qui pourtant venait de partager avec lui, des friandises et de la sympathie. Mais ce fut le mot naïf qui heurta le plus le garçon. Non, non, du moins pour cette fois, il n'était pas naïf. Il l'était parfois, et justement, contrairement à un certain nombre de ses camarades, il en avait conscience mais ne faisait rien pour changer, il aimait la naïveté. Mais là, ce n'était pas ça. Si chaque remarque qu'avait fait la jeune fille jusqu'à présent l'avait fait rire, celle-ci le blessa. En effet, si l'enfant d'Ecosse posait cette question, c'était par pure ignorance. A présent, il se demandait pourquoi il l'avait posée à Liliana et pas à l'un de ses camarades de Poufsouffle. Andy par exemple. Andy devait bien connaître le monde de la sordcellerie, il lui aurait sans doute répondu. Pourquoi aller demander cette chose ridicule à une vert et argent, le genre de personne qui réagirait au quart de tour comme elle venait de le faire ? Peut-être simplement parce qu'il la jugeait la plus à même de répondre très honnêtement, parce qu'elle était dans la maison en question et parce que son jugement cassant, même envers ses camarades de maison serait la meilleure des réponses. Et en effet, objectivement, il ne s'était pas trompé ! Elle venait de lui expliquer que si beaucoup de serpents prônaient la pureté de leur sang, c'était simplement pour faire bien et pour se faire respecter. Malgré lui, il soupira de soulagement. La découverte que les familles de sang pur étaient très rares le rassurait, lui dont le père était un moldu. Mais il n'en restait pas moins vexé, ce qui était très rare chez lui, par l'amusement manifeste et la moquerie de sa camarade. Aussi se mit-il à parler, d'un ton assuré mais un sourire penaud sur les lèvres.

"Ce n'est pas par naïveté que je t'ai demandé ça. C'est par ignorance. Toi, tu es à Serpentard et puis ça fait plus longtemps que tu connais le monde de la magie. Pour moi... plus moldu que mon père, on ne fait pas. Quant à ma mère, justement elle est sensée descendre d'une famille de sang-purs, même si je sais maintenant que c'est absolument faux, et elle garde de sa famille un très mauvais souvenir, d'ailleurs ils ont coupé les ponts avec elle. Alors tu comprends qu'elle n'a jamais voulu me dir egrand-chose du monde de la magie, même si elle utilise sa baguette dans la vie quotidienne. Elle ne m'a presque jamais parlé de Poudlard, des sorciers... Je ne sais rien sur tout ça. Et je viens de débarquer à l'école, j'écoute autour de moi, mais j'ai besoin de savoir ce qui est vrai. Tu comprends, quand on ne sait pas, ça n'a absolument rien d'impossible que beaucoup de sorciers soient de sang pur."

Il avait perdu son air contrit, à présent il était sûr de lui. Ne venait-elle pas de juger hâtivement, en remettant encore une fois en cause le fait que tous les Poufsouffles étaient naïfs ? Il se rendit soudain compte qu'il venait de raconter la moitié de sa vie à cette fille qu'il connaissait à peine, et c'était elle qui lui avait dit quelque temps auparavant qu'il ne vallait mieux pas se fier à n'importe qui. Oui, c'était vrai, Liliana pouvait bien aller raconter ce qu'il venait de lui dire à n'importe quel élève, mais d'abord Bill n'avait rien à cacher, et puis, il avait l'intuition, peut-être était-elle naïve cette fois, que la jeune fille n'était pas n'importe qui.

Le rouquin sentit qu'il avait fait une seconde gaffe en parlant de la richesse. il avait le sentiment que Liliana s'était mise sur la défensive, puet-être n'appréciait-elle pas que l'on puisse faire cette généralité sur les Serpents, mais il commprit bien vite qu'il y avait une autre raison lorsqu'il la vit grimacer en évoquant ses parents. Elle souffrait clairement du fait qu'ils travaillent trop et ne soient pas assez présents et Bill s'en sentit soudain tout désolé.

"Excuse-moi. Je ne voulais pas t'ennuyer avec mes questions, je voulais juste savoir. Pardon."

Sa voix était aussi douce que son regard et il n'y avait pas à douter que ses excuses étaient sincères et qu'il ne jouait pas la comédie. Il sentait que l'instant chaleureux qu'il avait passé avec la jeune blonde s'était évanoui. Liliana était plus froide tandis qu'elle se dirigeait vers le comptoir. Ils avaient tous deux les bras chargés de paquets ; Bill songea qu'il n'en avait jamais porté autant, ni même vu autant autour de lui et la vert et argent en portait deux fois plus que lui. Tandis qu'ils déposaient tous deux un énorme tas bariolé devant le vendeur et que Liliana payait, Bill se tourna vers elle et la regarda intensément.

"Merci... Pour les bonbons, et pour le reste... Pour ta compagnie, pour le plaisir d'avoir discuté avec toi."

Il lui sourit chaleureusement et attrapa l'un des sacs en papiers dans lesquels le vendeur avait entassé les paquets de friandises appétissantes. Tandis qu'ils marchaient tous deux vers la sortie, Bill constata que c'était lui qui portait les chocolats explosifs et il extirpa la boîte du sac.

"Bon, je vais goûter ça maintenant. C'est vraiment juste pour tester, qu'on ne s'y trompe pas, je déteste le chocolat !"

Il affichait un grand sourire et son regard brillant de gourmandise disait tout le contraire de ses paroles. Il ouvrit la petite boîte et en tira une petite boule marron foncé qui ressemblait à une truffe. Il la mit dans sa bouche et attendit. Le goût de chocolat était vraiment délicieux, fin, sucré, goûteux... Peu à peu, il fondait dans sa bouche, onctueux, et rien ne semblait se produire.

"Mmmmm ! Ca a pas l'air très efficace, mais en tout cas c'est drôlement..."

Crrrooooouuuuuch ! Il n'avait pas fini sa phrase qu'un bruit terrifiant d'explosion sortait de son estomac. Bill, physiquement, n'avait absolument rien senti, mais il fit un bond en arrière avant de réaliser que ça provenait de lui, puis il éclata de rire.

"Bon, conclusion, évite de manger ça en cours !"

Bill vit le sourire de Liliana lorsqu'il la remercia et il se sentit soudain soulagé. Ses stupides questions ne la laissaient pas trop refroidie et c'est plus ragaillardi et souriant qu'il laccompagna dehors. Il était heureux de l'entendre rire avec lui, est-ce que ses camarades vert et argent auraient un jour pu imaginer que l'une d'entre eux rirait de concert avec un blaireau ? Cette pensée l'amusa et le désola en même temps, mais de toute façon, il n'y avait pas de Serpentards alentour et s'il en venait un, Bill était certain qu'il lui dirait ce qu'il pensait de lui s'il se permettait la moindre remarque.

Le grand rouquin attrapa la boîte de patacitrouilles avec n nouveau sourire de grattitude et, comme elle préférait visiblement que ce soit lui qui les aie, il conserva la boîte de chocolats explosifs.

"Ouais, ça mettra un peu d'ambiance dans notre salle commune si jamais, comme ça arrive parfois, les autres sont trop sérieux."

Il imaginait déjà la surprise générale et l'affolement qu'il pourrait provoquer autour de lui, ou la peur panique s'il en mangeait un au beau milieu de la nuit dans son dortoir endormi. Un petit sourire passa sur ses lèvres tandis qu'il glissait les sucreries dans son sac. Puis il regarda le ciel et constata que le soleil avait bien baissé sur l'horizon.

"Il est peut-être temps de rentrer, non ? J'ai laissé des amis en plan aux Trois Balais, je pense qu'ils ne m'ont pas attendu."

Il rit joyeusement. Il ne regrettait en rien de les avoir un peu oubliés. Il se demandait si ses amis jaune et noirs pourraient lui en vouloir d'avoir privilégié une discussion avec une serpentard à un après-midi entre Poufsouffle et souhaita de tout son coeur que ce ne soit pas le cas. Sinon, à quoi bon être dans la maison des "gentils" ?

"Bon, ben, je sais pas si tu as encore à faire au village, sinon... moi je rentre au château, alors... à un autre jour peut-être ! Et encore merci pour tout, j'ai été drôlement content de discuter avec toi."

Il lui sourit à nouveau avec enthousiasme et s'éloigna d'un pas tranquille vers la route qui conduisait à l'école, lui laissant la possibilité de le suivre et de rentrer avec lui ou de terminer ses emplettes ou de rejoindre des amies.

[HJ : A moins que tu aies quelque chose à ajouter, je pense que le sujet est terminé.]