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 Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]
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  • Elanor Levika
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    Elanor Levika
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MessageSujet: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyJeu 8 Oct - 12:22:05

Aujourd’hui, un restaurant sur le Chemin de Traverse.

La carte des menus laissait présager un repas des plus agréables, entre lasagnes, spaghettis et pizza le choix allait s’avérer être très compliqué et aiguiser les méninges de notre étudiante durant de longues minutes avant qu’elle ne pose un verdict. Pourtant son choix était déjà fait. Elle avait lâché son dévolu sur le premier menu proposé qui était composé d’une salade de tomates à la mozzarella. Le reste des plats lui avait partiellement échappé, mais il semblerait qu’on allait lui servir des pates et probablement un dessert. Quel choix très stratégique lorsqu’on était assise dans un restaurant italien qui venait d’ouvrir ses portes sur le Chemin de Traverse et qu’un choix énorme s’offrait à vous.

Même la musique entrainante n’arrivait pas à lui rendre son regard rieur et curieux ainsi que son sourire en coin. Le reste des tablées la laissait totalement indifférente et son regard ne s’y attardait que vaguement pour dissimuler son réel point d’observation qu’elle n’arrivait pas à quitter. La carte lui avait permis de couper ce point de contact et de laisser libre court à ses froncements de sourcils et l’éternel mordillement de sa lèvre inférieure, signe que quelque chose la turlupinait.

Sa décision était prise, elle ne parlerait pas la première. Même si sa bouche avait bien failli la trahir et lâcher un flot de questions piquantes et forcément dérangeantes, Elanor avait réussi à se retenir. Non ce n’était pas une réaction butté et jalouse de la part de l’étudiante, mais plutôt une réaction instinctive. Par peur de le perdre encore une fois ou par simple incrédulité ? C’était une question bien difficile qu’elle n’arrivait pas à résoudre toute seule. Elle n’avait toute fois pas envie qu’il la laisse en plan à cause d’une indiscrétion de sa part. En même temps elle avait bien le droit de savoir non ? Mais quelque chose clochait. Si elle avait beaucoup de choses à lui reprocher et de bonnes raisons de le repousser, elle ne pouvait s’y résoudre. Son regard avait changé, quelque chose s’était passé et elle n’arrivait pas à lui dire qu’elle lui en voulait de peur de voir sa réaction. S’il avait toujours su se montrer imprévisible et étonnant, elle n’était pas sûre que cette fois-ci la surprise serait agréable. Quelle qu’elle soit.

Hier, le trois pièces de Faith et Elanor.

La soirée était largement entamée mais l’étudiante était bien décidée à ne pas sortir. Elle avait quelques révisions à faire durant le weekend et ne voyait pas vraiment ce qu’elle aurait pu faire d’autre ce soir-là. Sortir ? Quelle drôle d’idée, et si elle le croisait ?

Attablée à la table de la cuisine, son regard fixait l’immeuble d’en face alors que sa plume gouttait sur son parchemin. Quelques livres avaient été déposés près d’elle mais n’avaient pas été ouverts et son parchemin ne contenait que l’intitulé du cours. C’était quel cours déjà ?

Sortant de ses pensées, Elanor posa ses yeux sur le dit parchemin. Ah oui, les sortilèges « l’importance de la concentration ». Une mince grimace s’immisça sur ses lèvres alors qu’elle froissa le papier souillé par l’encre coulée dû à son manque de concentration. C’était pas gagné pour ce soir et probablement n’arriverait-elle pas à faire grand-chose de constructif.

Au lieu de prendre un nouveau parchemin vierge, l’étudiante se leva pour se servir un café avant de se raviser et se faire un thé chaud. Si l’image même de la cafetière moldu de Faith pouvait lui faire penser à lui c’est que vraiment son cas était désespéré. Voir irrécupérable. Enfin c’était ce qu’elle se disait à chaque fois mais finalement ça ne changeait rien de se morfondre, encore moins quand le sujet en question était un bipède de sexe masculin au poil châtain et à l’haleine de tabacs.

Le mieux était encore de s’installer sur le canapé à attendre sagement que ça passe en essayant de ne pas montrer à sa colocataire, partie pour le weekend, que ça n’allait pas du tout. Encore qu’elle aurait été très étonnée que sa camarade ne remarque rien. Mais celle-ci avait respecté son silence pour le plus grand soulagement d’Elanor qui ne voulait pas admettre que oui elle pensait à lui, que oui elle savait qu’il était de retour à Londres (comme tout le monde d’ailleurs) et que oui elle ne s’attendait pas à être ignorée de la sorte. Si dans un premier temps elle avait estimé que le départ de Lacey devait simplement signifier qu’il la quittait, sa vision des choses avait grandement évolué lorsqu’elle s’était rendue compte que personne n’avait de nouvelles de lui. Personne pas même Lawrence à qui elle avait épargné les questions à ce sujet, se rabattant sur Tim qui l’avait d’ailleurs informé que l’auror était de retour. Soit il avait eu peur qu’elle lui reproche de ne rien lui avoir dit, soit il s’attendait à ce que le châtain reprenne contact avec elle. Dans tous les cas, elle attendait toujours. Et elle ne savait plus vraiment ce qu’elle attendait.

La sonnette de la porte d’entrée la sortie du sommeil qui venait de l’assommer, le canapé moelleux en étant en partie responsable. La tasse de thé était froide et l’appartement était plongé dans la nuit. Tendant l’oreille et jetant un œil suspect à la porte d’entrée tout en se demandant si ça ne faisait pas partit de son rêve, Elanor aperçut la lumière du couloir filtrer sous la porte, en partie masquée par une forme noire qui attendait.

Fronçant les sourcils, l’étudiante hésita à se lever, puis se rappela que la curiosité était une de ses plus grandes qualités. Effectivement, elle n’attendait personne ce soir là et Faith était absente. Peut-être était-ce Andy qui venait vérifier que son héritage n’était pas plus petit que le sien ou une quelconque camarade que Faith aurait prévenu et qui venait vérifier que tout allait bien. Oui probablement ça devait être ça et finalement la perspective de voir quelqu’un lui donna l’élan nécessaire pour se propulser jusqu’à la porte d’entrée.

Aujourd’hui, le même restaurant, toujours sur le Chemin de Traverse


Je peux prendre votre commande ?


Relevant les yeux de la carte, Elanor fixa le serveur qui attendait que l’un des deux prenne la parole. Finalement, elle passa sa commande avant de reposer son regard bleu sur le visage de l’auror. Elle remit la carte entre les mains du type et joignit les siennes ne sachant plus où les mettre.


Dernière édition par Elanor Levika le Jeu 29 Juil - 23:02:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyLun 16 Nov - 21:17:13

L'auror s'adossa très virilement à la porte de l'appartement de Elanor, sa chemise légèrement ouverte, ses cheveux mis dans un désordre calculé. Un sourire fier et sûr de lui s'étalait sur son visage, aux yeux verts étonnants et rieur. Il frappa à la porte, vérifiant une dernière fois son haleine, quand cette dernière s'ouvrit, révélant une Elanor aux joues rosés et à l'œil brillant, affamé, impie, revêtue d'un simple déshabillé rose, minimaliste. La jeune femme se mordait un doigt à l'ongle superbement manucuré, laissant apparaître une rangée de dents blanches impeccable. Le sorcier tendit la main pour caresser lentement et délicieusement le visage de sa compagne, s'arrêtant un instant sur ses lèvres pleines et habillées d'un discret rouge à lèvre.

« Hey Baby, comment ça va? »

Ou pas. Vraiment « ou pas ». Lacey mit sa cravate en soupirant devant son miroir. Déjà, il n'avait pas de costume italien à la Russel et se contentait de ses bons vieux costards anglais. Cela limitait déjà énormément sur le chapitre du dragueur gigolo de ses dames, et Elanor n'avait rien d'une belle de nuit à la cuisse hospitalière. Ce n'était pas vraiment mélioratif comme image, mais cette scène n'était que la production de l'esprit outrageusement stressé, d'un mâle frustré et inquiet. C'était aussi une scène plus rassurante et improbable que celle où il voyait l'étudiante lui claquer la porte au nez avec une gifle retentissante et méritée. Un pauvre auror abandonné, comme un chiot, sur un coin de paillasson, l'homme se promit de faire le pied de grue aussi longtemps qu'il le faudrait pour qu'elle daigne le voir, sortir avec lui, ou mieux, le laisser rentrer.

Il avait d'énormes doutes sur la dernière solution. Disparaître tout un mois sans laisser aucune nouvelle, ça passait généralement mal dans un couple. Surtout que pour le coup, tout ce que l'on pouvait imaginer de pire était arrivé, il s'était cependant promis de ne pas mentionner ses petites incartades dans le lit d'autres demoiselles. Quand bien même, il avait les meilleures excuses du monde, c'était difficilement quelque chose qu'il pourrait faire valoir. L'homme s'était seulement engagé à ce que cela ne se reproduise pas, et la connaissance de ses fautes n'aurait rien fait d'autre que de faire souffrir Elanor. A quoi bon alors?

Lacey laissa ce genre de pensée et transplana jusqu'au quartier de la sorcière, il espérait la trouver là, espérant qu'elle ne soit pas aller fêter je-ne-sais-quoi, ou plus simplement, sortie. Il avait ensuite bien du déglutit une trentaine de fois et soupirer deux fois plus avant de se décider d'entrer dans l'appartement pour aller frapper à la porte. Pas de pose aguicheuse, juste un individu qui se tenait aussi droit que possible, l'oeil inquiet, qui tentait de maintenir l'apparence d'une certaine assurance, d'une présence un peu brute, mais rassurante. Il y parvenait plutôt bien, n'était son regard malachite hanté et soucieux. Le fonctionnaire avait frappé, trois coups, brefs mais avec force, puis salué Elanor quand celle-ci était apparue, par un simple « bonsoir », le mieux qu'il pouvait faire. Il n'avait jamais cru que l'expression avoir le cœur au bord des lèvres fut si juste.

Et voilà, il était maintenant dans un restaurant, assis en face de sa petite amie qui se cachait derrière le menu du restaurant. Fort pratique, vraiment, communication réussie. Ceci dit, il comprenait tout à fait la réaction, ayant lui-même du mal à trouver le courage d'ouvrir la bouche. C'était lui qui avait proposé le lieu, trouvant l'idée sympa. Tester le nouveau restaurant du chemin de traverse, cuisine sorcière italienne, il jeta un oeil rapide aux vitres où s'étalaient quelques tracts anti nés-moldus et sans-magie. Il devait y avoir eu des pendant inverses vu les traces de papiers arrachés sur les murs. Les sorciers chargés de l'entretien des lieux publics s'occuperaient d'effacer toute tentative de résistance avant dix heures demain.

L'homme reporta son attention sur la brunette. Ou plutôt, sur le menu qu'elle tenait désespérément devant son joli minois. Lacey ne retint pas une expression peinée. Comment ouvrir la conversation? Comment parler sans la froisser? Sans lui faire de mal? Sans qu'elle ne se braque et refuse de communiquer? Comment retenir ce tremblement qui manquait de percer sous la carapace qui craquait de partout. L'anglais étendit ses jambes sous la table alors que le serveur venait prendre les commandes :



« Cannellonis, s'il vous plait. »

C'était la première fois qu'il se décidait à ouvrir son aimable bec de fumeur à la voix rauque, usée par l'abus de cigarette. Il ajouta à sa commande un vin italien dont le nom lui disait vaguement quelque chose et espérait que la commande vaille quelque chose. L'homme aux yeux verts rendis le menu et attendit que l'homme s'éloigne :


« Je suis soulagé que tu ais au moins accepté mon invitation. »

Il y avait mieux comme entrée en matière? Parce que vous étiez expert sur la façon de remettre les choses sur les rails convenablement après avoir disparu pendant un mois sans laisser de nouvelles? Fantastique ! Parce que Lacey ne l'était pas.
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  • Elanor Levika
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyMer 2 Déc - 11:08:59

Le nom lui échappait. Pourtant elle en avait vu des dizaines en se rendant chez Faith durant les vacances de Pâques. Même qu’il y avait souvent des vaches à coté, traversant des énormes champs verts, gâchant littéralement le paysage. Encore que là ce n’était pas vraiment l’image qu’il lui donnait ; il ne pouvait simplement pas gâcher le paysage même en étant droit comme un piquet téléphonique. Et puis les vaches bof quoi, à moins de prendre le paillasson pour une touffe d’herbe égarée. Non vraiment on n’y était pas. Et puis comment pouvait-on penser à un truc pareil lorsque votre petit copain – ex ? – se pointait chez vous après un mois d’absence, le doigt sur la sonnette, un « Bonsoir » décalé une fois la porte ouverte, le tout coincé dans un costume anglais d’où émanait cette odeur enivrante qui vous faisait tellement craquer ?

Probablement ces fameux mécanismes de défenses qui étaient capable de vous faire faire n’importe quoi pour échapper à la réalité et qui laissèrent Elanor sans voix. Ses yeux bleus passèrent en revu l’homme qui se tenait dans l’encadrement de la porte, hésitant à tâter juste pour voir s’il était réel ou si elle était en train de devenir complètement folle. Finalement ses sourcils se froncèrent légèrement, exprimant l’incrédulité et l’incompréhension la plus complète, les vaches envolées. C’était quoi le but exactement ? Et on était censé réagir comment quand on s’appelait Elanor Levika ?

Plusieurs scénarios se bousculèrent dans sa tête. L’envie de lui sauter au coup et de se mettre à pleurer était envisageable à peu près autant que celle qui consistait à lui refermer la porte au nez sans ménagement avec un regard outré et foncièrement désintéressé. Mais tout le monde sait à quel point Elanor ne peut résister à l’envie encore plus pressente de parler et d’exprimer son désarroi. Pour une fois que ça se faisait avec un minimum de réflexion.

Je commençais à me demander quand ton frigo serait suffisamment vide pour que tu viennes me voir…

Après réflexion, le contenu n’était pas terrible. Mais assez véridique si on était honnête. Et puis au moins c’était plus à elle de parler. Il avait le choix, soit il décidait de s’accrocher et c’est que ça en valait la peine également pour elle, soit il s’offusquait, se tirait et elle n’aurait alors plus qu’à retourner sur le canapé pour terminer de déprimer tranquillement. Ça avait finalement du bon d’annoncer la couleur assez rapidement, même si on aurait préféré serrer l’être aimé dans ses bras sans réfléchir, juste pour le plaisir de le faire, par pure addiction.

Finalement l’histoire du frigo tenait peut-être la route vu qu’il avait eu la bonté de l’invité à manger dans ce fameux restaurant qui venait d’ouvrir ses portes sur le chemin de Traverse. Elle avait dit « oui » à peine la question de l’auror terminée, alors que son esprit lui intimait l’ordre de refuser et de jouer à celle qui demandait qu’on se mette à genou pour supplier. Mais ce n’était pas vraiment son genre. Et pourquoi se ferait-elle du mal alors que sa plus grande envie était d’être au plus près de lui ? Peu importait au final ce qu’il s’était passé s’il était de retour ?

Mais la nuit porte conseille et au réveil, Elanor était bien décidé à ne pas se laisser faire aussi facilement. Jouer les filles chiantes et jalouses ce n’était pas dans ses habitudes, mais il y avait tout de même des limites à ne pas dépasser et la moindre des choses seraient d’avoir un minimum d’excuses présentées.

Les cartes furent rendues et Lacey ne perdit pas de temps pour prendre la parole. C’était flippant, mais ça l’était moins que s’ils avaient dû passer les prochaines quinze minutes à attendre que l’un ou l’autre se décide. Mais l’étudiante n’était pas encore prête à laisser tomber et à lui foutre la paix, même si elle avait légèrement baissé les armes et s’était montré plutôt aimable jusqu’à maintenant, bien que silencieuse. Elle adopta donc un petit air buté, l’afficha très maladroitement tout en évitant de regarder l’auror. Fixer son regard dans le sien ne lui permettrait probablement pas de continuer sur la route de la mauvaise foi calculée. Les quelques minutes de répits qu’elle avait eu caché derrière la carte l’avait fait réfléchir et elle ne lâcherait pas, ou pas facilement disons. Il ne fallait pas non plus le pousser à bout, ce n’était pas son but. Et en plus elle risquait de ne pas le voir réitérer son invitation alors qu’elle crevait d’envie d’éterniser cette rencontre même si elle la rendait mal à l’aise. Son regard l’inquiétait, elle avait envie de le réconforter, de lui dire que ce n’était pas grave, mais ce n’était pas encore le moment de le faire. Inspirant légèrement, l’étudiante se lança.

Ne le soit pas trop vite, il parait que la curiosité est un vilain défaut…


Ses paroles ne se voulaient pas cassante. Elle souhaitait qu’il comprenne qu’elle avait besoin d’en savoir plus, de comprendre pourquoi. Des questions basiques qui l’obsédaient depuis ce fameux « bonsoir ». Ses yeux finirent quand même par croiser ceux de Lacey avec un air peiné qu’elle n’arrivait pas à dissimuler.
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyMer 27 Jan - 1:29:51

[Désolé, c'est un peu long... mais j'étais … inspirée ^^ » ]

Un homme ne boudait pas. C'était contre sa nature fondamentale et primitive. C'était une spécificité féminine, prérogative parfaitement ridicule, lettre p du dictionnaire pour pénible, mais que ces dames avaient élevé au rang d'art. A tel point qu'elles parvenaient à vous rendre adorable, un fait qui, au premier abord, serait apparu comme immensément castrateur. Le genre à vous faire lever les yeux au ciel, allant à dériver discrètement, l'air de rien sur le cadran de votre montre, pour se demander combien de temps ce cinéma allait encore durer. Et pourtant, non, cette tendance féminine capable de vous les briser menu, la plupart de la gent masculine se bornait à trouver ça mignon.

Sauf que, ça n'était pas miss Elanor qui boudait, elle, elle était plus classe. La dame se contentait de l'assommer de commentaires acerbes quand elle en avait l'occasion. Avait-elle tort? Nullement, Lacey pensait que n'importe quel individu aurait pu réagir bien plus mal que le faisait la demoiselle. Pour le coup, c'était lui qui boudait... faisait preuve d'un caractère fort peu amène et acceptant difficilement la critique ( puisqu'il a été prouvé plus que les hommes ne sont pas capables de bouder, du moins, le croient-ils ) .

Il n'était pas revenu vers elle pour qu'elle lui fasse la tête. Certes, il aurait largement préférer la voir fondre en larmes, puis se jeter dans ses bras, toutefois puisqu'il était avec elle au restaurant et ce, dès le lendemain de leurs « retrouvailles », il ne se trouvait pas si mal loti que ça. Un sourire ironique effleura ses lèvres en repassant le terme qui venait de traverser ses pensées. « Retrouvailles ». Ce n'était pas le bon terme, il n'en avait pas trouvé un autre, et avait sans doute mieux à faire que de réfléchir sur des troubles d'ordre sémantique.

Quand il ne lui resterait que des problèmes de langage, l'auror pensait qu'il saurait s'estimer heureux et vivre content jusqu'à la fin de ses jours, avec Elanor de préférence. Pour le moment, lui revenait le commentaire fort peu plaisant de sa compagne sur la composition de son réfrigérateur, ou plutôt sur le vide de celui-ci. Le sorcier s'était trouvé un instant bête. Que répondre à ça? Avait-il omis l'hypothèse de la remarque cassante, voire blessante, dans le but de transmettre son mal être et sa tristesse? Non... Il y avait pensé, il n'avait simplement pas imaginé que l'étudiante l'attaquerait sur ce front-là. Il n'avait pu que lui offrir une moue penaude et lui répondre que Lawrence s'occupait déjà de ça, qu'il n'avait jamais réussi à garder un frigo plein durant un mois entier, trop dépensier, avant de se rendre compte qu'il digressait nerveusement, s'éloignant du point, et s'éloignant d'Elanor tout court. L'homme s'était tu pendant quelques minutes, fixant la jeune femme dans le blanc des yeux avant de lui présenter un très simple et épuré 'pardon', puis de baisser les yeux sur le paillasson de l'appartement que l'étudiant avait avec son amie.

Ce moment était pour Lacey, un souvenir pour le moins difficile. Il s'était construit cent scènes dans les méandres de son esprit, avait cherché à anticiper toutes les possibilités et probabilités, mais il avait omis un détail. Se faire la scène intellectuellement, protéger par le fort de son esprit, était à mille lieu du ressenti émotionnel que la véritable situation appelait. Il n'avait pas imaginé la gêne monstrueuse qui lui tordait les entrailles, ni le besoin physique de prendre la femme dans ses bras, le picotement au bout de ses doigts ou cet espèce de cri intérieur qui l'engageait à aller chercher du réconfort plutôt que de laisser la belle brune avoir son explication.

Pour le moment, il était au restaurant avec elle, et elle venait de lui ressortir l'une de ses phrases dont elle avait le secret. Lacey se demanda un instant si elle allait lui lâcher la grappe et prendre la situation un peu plus normalement, sainement et profiter du repas. Elanor allait réussir à leur couper l'appétit à tous les deux. L'homme ouvrit la bouche et parla d'une voix assez douce, plutôt surprenant pour le ton rauque et grave de son timbre trop abîmé par le trop grand nombre de cigarettes qu'il s'était enfilé durant les quinze dernières années :


« Peu importe la raison, tu as accepté et j'en suis heureux. »

L'auror aux yeux verts regretta un instant de ne pas avoir passé commande de quelque chose de plus corsé que du vin, avant que la perspective de se retrouver totalement ivre en face de sa compagne ( ex? ) ne lui apparaisse comme la plus mauvaise idée du siècle. Être bourré comme une cantine, faisant rarement ressortir le meilleur de sa personne. Des choses sortaient, ressortaient, et éructaient, mais pas vraiment qu'il ne serait pas amené à regretter le lendemain ou après avoir dé saoulé. Déjà que l'imminence d'une bourde n'était pas à négliger, même sobre, autant ne pas en rajouter.

… Même pas pour se donner un petit peu de courage?

Lacey serra les dents. Ce n'était vraiment pas une histoire de courage, il le savait pertinemment. Ce n'était que la recherche d'une fuite alcoolisée pour échapper à la peur que tout ça lui amenait, à la simple idée de perdre Elanor. Sa petite semaine chez les mangemorts, dans leur bonne cellule bien fraiche, sans nourriture et avec seulement un pichet d'eau, ainsi que … ce qui avait suivi ( l'esprit du sorcier refusait encore totalement de se souvenir de ce passage ) lui avait rappelé stupidement à quel point il aimait et avait besoin de sa compagne à ses cotés. Il avait cru pouvoir s'éloigner d'elle pour ne pas lui imposer ce qu'il était devenu, ce qu'il parvenait à peine à accepter lui-même.

Un mois d'absence avait assombri le cœur de sa vis-à-vis et l'avait rendue méfiante. Ce même-mois avait changé complètement le sorcier, et allait encore appeler des changements. Il avait peur qu'on le touche, il refuserait de dormir dans le même lit que qui que se soit avant un moment. C'était peut être paradoxal et égoïste pour un type qui avait passé son mois dans d'autres lits, mais il ne se reconnaissait plus, et à présent, la pensée qu'une personne près de lui pendant son sommeil ait tout les droits sur son corps et son esprit lui était intolérable, pire : elle le terrifiait. Une bouffée de colère le submergea avant qu'il ne se rende compte, puis l'homme se força au calme. Sa brune étudiante ne méritait pas qu'il s'énerve, même si ça n'était pas contre elle. Une autre incertitude se charger de chasser sa hargne : « sa »? Il n'en était même plus sûr.

Parti dans ses réflexions un instant de plus, il cherchait comment lui exprimer aimablement que ses questions iraient droit dans un mur. Il voulait éviter le délicat « ferme là, bouffe et soit heureuse que je sois là. », sans tomber dans le mystérieux « Fais moi confiance, je sais que c'est dur, mais c'est trop compliqué et je fais ça pour te protéger » et sans faire l'idiot au grand sourire « Un problème? Mais quel problème? Tout va bien ! ». Lacey était aussi perdu que sa compagne, sinon plus.


« J'étais en mission... Elle a mal tourné. »

Une tique nerveux agita un instant son visage.

« Mais c'est une longue discussion. On peut en parler maintenant... Ou plus tard comme tu veux. »

Mentir pour survivre, mentir pour cacher ses meurtres, mentir pour ne pas perdre ses amis et sa famille, mentir pour éloigner son frère et l'empêcher d'être blessé, mentir pour justifier son emploi du temps à diverses personnes. Et maintenant, mentir pour ne pas perdre sa petite amie. Cela devenait presque confortable. Combien de paroles sincères s'étaient glissées entre les minces de l'auror depuis son retour à la vie civile? Bien peu, mais il n'avait pas menti en disant qu'il était heureux de l'avoir à nouveau près de lui :

« Je répondrais autant que je peux, malheureusement, certains points sont classés par le ministère. Après, c'est comme tu veux pour l'ambiance du repas. »

L'homme n'essayait pas d'avoir l'air détendu ou de rouler des mécaniques. Jouer le jeu de celui qui accordait une faveur à la femme en étant avec elle, agacé de ses questions et ses interrogations, était le pire rôle à endosser, quant à prendre celui de l'homme repentant et passant la serpillère, c'était la meilleure façon qu'elle doute qu'il ait encore quelque chose dans le pantalon. Le sorcier passa une main sur son visage et tira ses joues vers le bas. Penser à ce qu'il avait dans le pantalon n'était pas la meilleure idée quand la perspective de pouvoir faire l'amour à la personne en face de lui lui semblait si tentante. Il avait cependant à faire avant de pouvoir prétendre ramper à nouveau vers le lit tant espéré.
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  • Elanor Levika
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyLun 22 Mar - 20:54:47

[J’espère que ça convient… C’est un peu scabreux xD]

Plus elle parlait et plus elle se rendait compte qu’elle ferait mieux de la fermer. Mais il fallait tout de même admettre que si elle se la coinçait une certaine accumulation de choses finiraient par sortir assez violemment et il était à ses yeux hors de question de provoquer une dispute ici. Ou même ailleurs. Laisser s’échapper la vapeur petit à petit n’était pas une très mauvaise idée, sauf lorsqu’on vous accusait de manière très détournée que vous êtes tout à fait responsable de l’ambiance du repas. C’était ce qu’on pouvait tout simplement appeler de la mauvaise foi, typiquement masculin quand on y pensait, une manière très peu approprié de faire monter la moutarde au nez de n’importe qu’elle femme et de la voir sérieusement bouder ou pire, se mettre à pleurer.

N’empêche qu’il avait marqué un point, il avait dit qu’il était heureux de la voir. C’était pas mal non ? Un bon début en soi. Mais depuis quand Elanor était-elle femme à compter les points que pouvait marquer son petit ami dans une situation assez houleuse ? Tout à fait absurde et stupide. Mais fallait admettre qu’il n’en avait pas beaucoup marqué jusqu’à présent, si on omettait le discret « pardon » et l’observation prononcée, et exagérée, du paillasson à vaches. Elle avait adoré, mais c’était bien retenu de le signaler.

La carte du menu avait été rendue, laissant Elanor avec une impression de nudité totale, exposée aux yeux verts de l’auror. Une situation qui ne lui aurait au final pas tellement déplut si elle ne s’était pas obstinée à essayer de montrer qu’elle n’était pas franchement contente de la manière dont se déroulaient les événements. Mais elle s’était attendue à quoi exactement ? Lacey n’avait jamais été comme tous ces types, à minauder des excuses bidons, la larme à l’œil, le bouquet de roses… c’était ça, elles étaient où les roses qu’on amène à toute jeune femme dont le cœur est à reconquérir ? Biensûr quand il s’agit de Lacey il ne faut pas non plus trop en demander. Encore qu’Elanor était au fond d’elle consciente que son jugement était totalement parsemé, et même carrément repeint, de mauvaise foi et tout à fait injuste. Finalement pas si masculin que ça comme sentiment. Avec un léger regard de reproche, la jeune demoiselle attrapa lentement sa serviette et la déplia pour la déposer sur ses genoux.

L’auror choisit ce moment pour reprendre la parole. Une mission ? Elle le savait déjà. Tim avait fini par lâcher le morceau, profitant pour lui rappeler que le ministère tenait à ce que certaines informations restent confidentielles et qu’il valait mieux qu’elle lui lâche la grappe. Biensûr elle le respectait et ne s’était jamais mêlée des affaires de son petit ami, préférant la discrétion. Et puis parler boulot au lit c’était vraiment le truc tue l’amour à souhait qu’il valait mieux éviter en règle général.

Elanor hocha la tête, baissant les yeux sur le verre que le serveur déposa devant elle, le remplissant de breuvage bordeaux. La mozzarella suivit, laissant quelques instants à Elanor pour réfléchir. Ou pas. Parce que franchement ce n’est pas évident de réfléchir quand on vous demande de gouter le vin et qu’on s’immisce dans vos 30cm d’espace vital avec plein de manières et un accent italien. De toute manière le compteur était enclenché, il lui faudrait choisir. Voulait-elle connaitre les maigres détails qu’il lui donnerait ? Préférait-elle en rester là, passer l’éponge et espérer que ça n’arrive plus ? C’était ça le problème, elle n’avait pas confiance. En personne de ce point de vue là. On avait toujours fini par la laisser tomber ou la trahir. C’était très négatif comme perception des choses mais à l’heure ou sa fourchette se plantait dans les tomates cerise qui accompagnaient la mozzarella, Elanor réalisait à quel point elle était carrément à l’ouest. Elle s’en foutait de savoir où il était, ce qu’il faisait, du moment qu’il était là devant elle à cet instant précis. Mais imaginer qu’il lui suffisait d’un seul instant pour disparaitre à nouveau la rendait malade et lui coupait l’appétit. Un point en moins pour l’auror. C’était lui qui cassait l’ambiance, pas elle.

Fixant la tomate d’un air désapprobateur, l’étudiante reposa sa fourchette sur le bord de son assiette, au bord de la nausée.

Je ne sais pas lequel de nous deux casse l’ambiance, mais en ce qui me concerne je n’ai pas vraiment faim…

Prochaine étape, ne pas se mettre à pleurer. Ce n’était pas facile parce que l’envie y était vraiment. Une grosse envie d’aller se réfugier dans les bras de Lacey, de fermer les yeux et de simplement se laisser bercer par sa respiration et les bruits de son cœur. Mais stoppons là les niaiseries et revenons-en à nos deux tourtereaux. Elanor attrapa son verre de vin et en descendit une bonne grosse gorgée. Rien de mieux pour se redonner un peu de courage et reprendre le dessus. Ses yeux restèrent rivés sur son assiette pleine et elle appuya son menton sur sa main droite.

Pourquoi t’es pas revenu plus tôt ? Je veux pas jouer les filles jalouses ou rabat-joie, ce n’est pas mon style, mais ça fait déjà un moment que t’es rentré. Alors je sais pas… je sais pas ce que je dois penser ou croire…. Ni ce qu’on fait là.

Finalement la tomate passait mieux une fois qu’elle avait vidé un peu de sa peine et ses yeux restèrent fixés sur l’auror, affichant clairement la déception et la tristesse qu’elle éprouvait, et l’incompréhension que lui procurait le fait d’être assise là, aujourd’hui, comme si rien ne s’était passé. Si ce n’est qu’il avait mauvaise mine et que ça lui fendait le cœur.
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyDim 28 Mar - 15:19:01

Décidément, rien n'était simple avec une femme. Pour peu qu'elle soit jeune et peu sûre de son charme, les ennuis allaient grandissant. Pourquoi tu ne m'as pas apporté de fleurs? Et ma tenue? Et tu ne me regardes pas assez ! Ceci dit, c'était aussi pour ça que Lacey les aimaient. Il aimait sentir le besoin d'être rassurée, protégée chez un individu du sexe faible, c'était une sensation agréable. En temps normal, du moins. Là, c'était plus mitigé pour lui, il avait envie que tout aille bien et que l'on passe à autre chose.

Toutefois, disparaître pendant plusieurs mois sans donner de nouvelle à sa petite amie avait difficilement l'effet d'une promenade en barque sur le lac du parc municipal le plus proche. Il avait envie de calme, il fallait d'abord arrondir les angles et accepter que la brune ait aussi son mot à dire.

Le serveur interrompit leur semblant de conversation. Ce n'était pas évident de trouver des choses à se dire après tant de temps, mais si en plus d'autres se mêlaient de leur affaire. Sans s'occuper de ce que faisait Elanor, il jeta un regard noir et ennuyé au serveur, sans lever son verre. Si le vin était bon ou non, ils le verraient bien par eux même sans que cela regarde le triste sire. L'homme déposa le plat de l'étudiante et repartit, les laissant à nouveau seul tous les deux. Client pas accommodant? Oui et alors, la présence d'un vingt-huit dans le mois chez la gente féminine ne justifiait pas que les hommes n'avaient pas, eux aussi, le droit d'avoir leur mouvement d'humeur.

Ses cannellonis prenaient plus de temps à être préparée qu'une simple salade, il laissa échapper un profond soupir pendant que sa compagne piochait dans sa nourriture sans grande motivation. Lacey faisait un effort pour ne pas la dévorer des yeux. Il était heureux de la voir, il espérait pouvoir bientôt la prendre dans ses bras, mais à l'écouter parler, il y avait encore du chemin avant ça. Le sorcier fit la grimace quand elle parla : elle l'avait mal compris. Au lieu de répondre, il haussa les épaules, la laissant continuer.

La nappe blanche striée de rouge était en papier, par dessus une nappe en tissu rouge. Il dut se faire violence pour ne pas la réduire en miette, s'apercevant avec gène qu'il venait d'en arracher un morceau. Il le posa proprement sur un coin de table. Il faudrait qu'il trouve autre chose pour se passer les nerfs et garder un air aussi détendu que possible. La question suivante de sa petite amie lui fit sortir de sa soudaine fuite intellectuelle sur les services de table totalement stupides.


« Non... tu as le droit de poser la question... »

L'homme fit une pause, cherchant ses mots. Le regard vert se posa un instant sur son verre qu'il attrapa et qu'il gouta. Bah, de l'italien, ça n'était pas mauvais, mais pas son favori. Il devait cependant reconnaître qu'il était bon. Il pourrait au moins lâcher un compliment à peu près honnête au serveur quand il reviendrait.

« C'est ça que j'entendais : On peut en parler si tu as envie. Si tu ne crains pas que ça te coupe l'appétit mais... » Il pointa l'assiette d'Elanor. « J'ai l'impression que c'est déjà fait. Je suis désolé... »

La brune devait s'en moquer ceci dit, puisque c'était lui qui payait. Peut être un moyen de lui faire payer son absence? Non. Lacey se reprit : quand bien même la pensée devait être séduisante ou réconfortante de faire payer de menu façon les mois d'inquiétude par une addition d'aliments non consommés, il pensait bien que si Elanor ne mangeait pas, c'était qu'elle avait vraiment un noeud dans l'estomac.

« La mission a été beaucoup plus dure que prévu, j'ai vu … des choses que je ne pensais pas un jour voir. »

,Comment parler sans trop en rêvéler? Il ne mentait pas, son séjour chez les mangemorts l'avait suffisamment ébranlé pour qu'il en oublie par moment son nom, son identité, ce qu'il faisait. Il désirait ne pas trop l'inquiéter, ne pas la mettre sur la voie.

« J'avais besoin d'être seul pour me remettre les idées en place, j'ai cru que j'allais en perdre la raison. La seule chose que je peux te dire, c'est que je ne sais pas comment me faire pardonner ma lacheté et ne pas être revenu plus tôt... J'avais juste besoin de temps. J'aurais pu t'écrire... mais tout me semblait demander un effort faramineux. »

Il y avait mieux certes, mais encore que comme ça, il ne disait rien de « confidentiel », et son regard hanté parlait pour lui. L'homme contint un tremblement alors que sa semaine dans la geôle de Voldemort lui revenait en tête. Encore une fois, il s'interrogea sur les gens qui arrivaient à surmonter la torture, lui ça le rendait malade. L'homme se battit un instant pour les murs du restaurant ne deviennent pas gris cachot et que le beau visage d'Elanor n'abrite pas l'air mauvais de Torin Bower. Avoir peur d'un plus jeune que lui, quelle honte. Il ne voulait pas trop en dire pour ne pas inquiéter Elanor, mais aussi pour ne pas rappeler les souvenirs.


Dernière édition par Lacey Hawkesworth le Sam 17 Avr - 23:08:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé]   Ça sent mauvais dans l’air [Pv][Terminé] EmptyDim 28 Mar - 17:15:17

Même si scientifiquement ce n’était pas vrai, le cerveau d’une femme et d’un homme fonctionnait de manière complètement différente. C’était très simple, l’un disait quelque chose, l’autre l’interprétait de telle manière et finalement après une grosse dispute on réalisait que le fond même de la dite chose n’avait pas subit la bonne interprétation. A croire que l’être supérieur avait créé la femme et l’homme si différent afin de pouvoir se divertir de leurs éternelles disputes et manque total de compréhension. Le pauvre, il devait vraiment s’emmerder pour en arriver-là.

Quoi qu’il en soit, le mal entendu arracha un maigre sourire rougissant à l’étudiante qui pinça légèrement les lèvres de gêne. Évidemment, pourquoi l’accuserait-il de mettre l’ambiance en l’air alors qu’il devait probablement être très conscient qu’il lui suffisait d’une seule parole inadéquate pour qu’elle prenne le large et le laisse en plan. Quoique, Elanor avait elle aussi cette crainte même si elle s’avérait finalement injustifiée. S’il était revenu c’est qu’il était bien décidé à rester, alors pourquoi chercher le mal partout et s’imaginer qu’il n’est là que dans un but peu louable qui lui ferait du tord.
En tout cas, il ne la regarderait pas comme ça et ne l’aurait pas emmené dans ce chic restaurant italien. Mais pourquoi se poser tant de questions, n’était-il pas plus simple de profiter de l’instant présent ? Jusqu’à la prochaine fois…

L’étudiante le laissa poursuivre, elle ne voulait pas le couper dans sa lancée et manquer d’obtenir de maigres informations. Biensûr elle n’apprit pas grand-chose et n’en demandait à la limite pas plus. Mais c’était quand même étrange, personne ne savait où il était jusqu’à ce qu’il réapparaisse. Un Auror fait des missions confidentielles c’est un fait, mais le ministère peut-il se permettre de ne pas savoir où se trouve ses employés ? Ce n’était finalement pas la première fois qu’une mission tournait mal pour Lacey et la dernière fois il s’était retrouvé dans un piteux état. L’étudiante ne releva pourtant pas, l’indiscrétion n’allait certainement pas jouer en sa faveur et pouvait toujours aborder le sujet ultérieurement.

Mais avait-il conscience de ce qu’il pouvait lui faire subir en disparaissant du jour au lendemain, ne sachant pas comment elle allait le retrouver et surtout s’il allait revenir. En vie… ou mort. Était-ce égoïste de sa part que de se poser cette question ? Mais par les temps qui couraient, la vie des Aurors ne tenaient qu’à un fil. Elanor était une fille courageuse, elle était revenue en Angleterre par courage contrairement à son oncle, mais elle n’avait pas l’âme d’une guerrière qui pouvait tout supporter. Et perdre les personnes qu’elle aime était devenu une fâcheuse habitude qu’elle aurait plutôt souhaité ne pas voir perdurer.

Les dernières paroles du châtain l’inquiétèrent. Son intuition avait donc été bonne, il s’était passé bien plus qu’une mission qui avait durée, celle-ci avait véritablement mal tournée et c’était la première chose qu’elle avait vu, avant même qu’il lui demande pardon et qu’il ne l’invite à manger. Ses yeux ne pouvaient trahir ses sombres pensées qu’elle n’avait pas été sûre de bien interpréter dès le début.

Elanor n’avait pas lâché du regard l’auror et avait remarqué que le simple fait d’en parler le mettait dans tous ses états. C’était terrible à voir. Que fallait-il faire ? L’étudiante appréciait grandement qu’il lui expose de simples explications, elle n’avait besoin que de ça, qu’il voit que ce n’était pas très gentleman de la laisser du jour au lendemain sans aucunes nouvelles. Mais en ce moment, elle avait plutôt l’impression de se conduire injustement vis-à-vis de lui. L’expression de son visage la mis franchement mal à l’aise, comme si elle l’avait obligé à avouer quelque chose qu’il voulait à tout pris oublier.

Hé… ça va aller Lacey.

L’instinct protecteur de la femme avait pris le déçu, il était inconcevable de ne pas préserver l’être aimé même s’il était en tord. Suivant ses paroles, sa main avait attrapé celle de l’Auror pour la serrer brièvement. Espérant voir le voile noir laisser place à un sourire ou du moins à une expression moins déprimante. C’était plutôt à elle de déprimer non ?

La faim n’était pas pour autant revenue, bien que la salade se laissa manger sans rien dire. L’étudiante n’avait aucune idée du goût qu’elle avait, trop concentré à démêler ce qu’il se passait dans sa tête. Finalement elle jugea qu’il valait mieux tout déballer plutôt que de laisser certains sujets sensibles perdurer ou ne pas être abordés.

Je ne suis pas sûre d’avoir la capacité de vivre dans l’idée que demain tu pourrais ne pas revenir. C’est probablement le paradoxe pour moi de sortir avec un Auror, mais j’apprécierais de savoir que ce n’est pas la dernière fois que je te vois dès que tu pars bosser.

Le vin était bon en fin de compte et donnait même un peu de courage. Et Elanor se sentait un peu plus sûre d’elle et de ce qu’elle voulait pouvoir exprimer. Ce n’était pas évident de confronter l’homme que vous aimez à des problèmes qui peuvent vous pourrir la relation. Bien qu’en ce qui la concernait c’était un peu plus que des horaires de travail très débordant qui ne permettait de voir l’autre qu’à de très rares occasions.
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