Nous étions le week-end. Le dimanche juste avant la reprise de la semaine, juste avant le premier jour de cours pour Mihael. Aussi, pour se refamilliariser avec le château, il avait entreprit de le revisiter. Il ne lui était pas bien difficile de raviver sa mémoire en passant tel ou tel couloir, en montant tel étage, tel escalier, bavardant avec tel tableau du bon vieux temps. Toutefois, raviver tant de souvenirs, où certains de ses comparses de l'époque avaient disparus sans nouvelles depuis des lustres, où d'autres étaient morts récemment, cela ne se faisait pas sans mal. Disparaitre. Lui aussi, avait agit ainsi. Il avait disparut de la circulation, allant se perdre au fin fond de l'Amérique du Nord, coupant les ponts avec n'importe qui qui partageait son passé à Poudlard.

Il n'avait jamais réussit à envoyer un hibou, ni même à songer à ces anciens camarades. L'égoïsme le caractérisait dans l'amitié. Ses seuls amis étaient ceux de l'Orphelinat. Parce qu'ils avaient traversé des épreuves similaires à la siennes, sorciers ou non, et que les autres, ne les comprendraient jamais, même avec toute l'imagination du monde. Quittant le Chevalier de Catogan, Mihael entreprit de gravir les marches jusqu'au 7ème étage, là où se situait son ancienne Salle Commune. Il ne pourrait pas y accéder, ne connaissant pas le mot de passe, mais s'il pouvait ne serais-ce observer la Grosse Dame, au mieux discuter avec elle, il s'en contenterait.

Arrivant enfin à l'étage Promis, Mihael se posa conter le mur en face de la Grosse Dame, dans son cadre d'Or. Relevant sa mèche sur son oeil gauche brulé, il eut un maigre sourire en voyant la Dame discuter avec d'autres tableaux. Même après tant d'années, les observer était toujours fascinant.

Aussi, fut-il surpris de voir le tableau pivoter sur une jeune-fille de première ou deuxième année, qui elle-même devait être surprise de voir un inconnu habillé de manière beaucoup trop gothique, et bien trop jeune, pour être prof ou bien un agent de nettoyage, tout comme il était aussi bien trop vieux pour être un 7ème année. S'attardant un peu sur la jeune Gryffondor, Mihael remarqua ses yeux couleur améthyse. C'était rare de tels yeux, et ça lui allait d'autant mieux.

Avec une dextérité inhabituelle, la fillette s'était levée de son lit et s'était lavée, étrangement, ça semblait désert dans le coin, quoiqu'on entendait d'autres élèves rire et s'amuser. Prenant enfin garde à s'occuper de l'heure qu'il était, elle vit avec surprise qu'elle s'était levée très tard! Elle descendit donc, s'armant d'un jean à trous au genoux et d'un T-shirt aucunement ajusté noir avec inscrit sur le devant dans un beau jaune:

We just need freedom

Arrivant en bas, elle sourit à quelque élèves et s'en alla par la porte, avec dans ses mains pales et juvéniles, une lettre destinée à nul autre que sa mère, qui était morte d'inquiétude selon son dernier envoi. Faut dire, Ara pouvait pas souvent poster avec Eustache cette sale bête capricieuse et complètement égoïste. alors, sortant tranquillement, elle fit un sursaut en voyant un garçon... ou plutôt un homme... ou c'était un garçon... ou bah... Rahhh un être humain de race mâle, en habit plutôt gothiques, au cheveux blonds, aux yeux bleus et avec un oeil brulé qui n'enlevait rien à sa beauté la regardait, à l'air tout aussi étonné qu'elle semblait elle-même arborer. Mettant instinctivement sa main dans sa poche,rejoignant et enserrant sa baguette, la fillette, sortant de son choc dit avec douceur sans pour autant baisser sa mise en garde.

- V-vous êtes qui...?
* En tout cas, avec cet air nostalgique, certainement pas un bisouours! *
* Non mais fermes-là! *

La raison pour laquelle la fille était tendue n'était pas qu'il soit gothique ni son oeil, mais bien qu'elle ne savait dire son âge, donc par conséquent définir son rôle en cette école. En le regardant dans les yeux, elle attendait une réponse et essayait de deviner son rôle, en vain. Il y avait tant de mangemort qu'on ne savait qui était pour quel camp et servait les intérêts de qui ici... un véritable brouhaha incompréhensible.
Aussi, pour s'assurer qu'il n'était en rien sympathisant avec l'homme serpent à la folie des grandeur et son armée, elle posa une question des plus simples.

- T'aimes Alecto Carrow?

Direct, sans hésitation ni équivoque, mais ce serait bientôt fini des doutes, l'enfant sachant bien déceler un mensonge lorsqu'il y en avait un. La fille s'approcha du garçon, ou de l'homme, enfin, allez savoir, pour ne pas se faire foncer dedans par un Gryffondor qui sortirait en hâte et le regardait toujours avec cet air concentré. Arabella n'avait guère le temps de discuter avec un chien-chien de Voldy et n'en avait pas la moindre envie non plus alors avec cette simple question, elle en saurait davantage et ce, plus rapidement qu'avec la subtilité qui, de toute façon, n'avait jamais été son point fort. La lionne faisait beaucoup plus dans la spontanéité.



[HJ: Post de MERDE, mais post tout de même ]

Un sourire s'étira doucement sur les lèvres du blond tandis qu'il lisait la phrase écrite sur le T-shirt. Une Gryffondor pronant la liberté dans ce temps politique nuageux ? Pas étonnant ! En plus, alors le jeans troué, elle était pile poils dans le ton punk qui avait entouré la naissance du jeune prof. Alala, la mode et son éternel recommencement ! Quelle nostalgie ! Bientôt il verrait des hyppies et des gens atteint de la fièvre du Samedi soir ?? Vivement alors !

Cependant, sa bonne humeur dû se borner à une question que posa la jeune élève en face d'elle.

-V-vous êtes qui...?

Huuum. Bonne question. Etait-il réellement ce qu'il était ? Qui était-il ? Que serait-il si ses parents ne l'avaient pas abandonné ? Malheureusement pour la psychologie, Mihael avait cessé depuis bien longtemps de se poser ses questions lorsque quelqu'un lui demandait son identité. Son sourire se rétrécit un peu, sans disparaitre pour au moins et il répondit du ton tout aussi mielleux que durant sa jeunesse, lui valant le surnom de : Mello ou Mellow.

-Mr Keehl Mihael. Nouveau professeur de Duel ici bas, ravie de rencontrer une de mes futures ...

Et avant même de finir sa phrase sur le mot "élèves", l'enfant le regarda de manière méfiante et lui jeta à la figure un :

-T'aime Alecto Carrow ?

Un ange passa. Et un instant, Mihael se demanda si son ton mielleux n'avait pas pourri depuis le temps, parce que pour que la gamine en face croit qu'il dirait "victimes" à la place d'élèves... Puis, au final il se rendit compte qu'en faite, pour la gamine, cela devait être comme une épreuve. Ca passe ou ça casse. Et après tout, les Gryffy foncent tête baissée et ne font pas dans la dentelle : il le sait bien !

Une fois que le silence dépassa la durée de la minute, Mihael commença à pouffer de rire en se tenant les côtes. Non mais... c'était quoi en plus ce ton qu'elle avait utilisé ? Il aurait cru se retrouver devant l'amoureux transi de la moche qui crèverait de jalousie si la réponse se trouvait affirmative ! Juste trop drôle !

-P-Pourquoi... T'en es amoureuse toi ? Perso, je fais pas dans le 4ème âge, gamine ! Déclara-t-il tout en s'étouffant de rire.

Puis, se relevant un peu pour un peu plus de contenance, il essuya rapidement ses larmes de rire d'une main gantée, puis se racla la gorge pour reprendre, plus sérieusement.

-De manière officielle, je n'ai pas à exprimer ma position politique à mes élèves..., puis baissant la voix et se rapprochant avec un sourire il souffla à la jeune sorcière, mais officieusement, je suis ici pour enseigner car j'ai brossé Cheveux-Gras dans le sens du poils. Et je compte bien inculquer à mes élèves comment se battre pour qu'ils sauvent leur peau !

Il appuya la fin de son murmure d'un clin d'oeil puis, s'éloignant et se relevant un peu, il lança d'une voix forte, comme s'il parlait à des gens un peu plus loin, invisibles :

-Jeune fille, cela n'est pas une chose que l'on demande ! Mrs Carrow est marrié ! La prochaine fois je vous pénaliserai Miss..., euuuh, et donnez moi votre nom que je me souvienne de vous à l'avenir !

Un sourire vint se poser de nouveau sur ses lèvres minces au goût chocolat. Il n'avait pas de raison particulière de se justifier aux yeux de l'enfant. Toutefois, faire peur à ces gosses déjà malmenés n'était pas son but, et s'il voulait gagner leur confiance, la meileure chose à faire était d'être sympa et honnête avec eux. Malheureusement, cela faisait qu'il se laissait de nouveau guider par ses affects, et non plus sa raison rationnelle. Si un vers à la botte des moches avait entendu son murmure ou le soupçonnait, il était un peu cuit là.