Lucy Duncan, élève de Serdaigle, première année, détestant la botanique et se trouvant malheureusement dans l'obligation de faire des recherches dessus, arrivait en effet. Elle avait pensé vendre sa plante, à un élève fan de jardinage, et la récupérer pour le prochain cours, en parfait état, mais elle avait finalement renoncé; qui voudrait d'un trucflore ? Ah oui, bon, Voltiflore, ce nom, on va pas en faire toute une histoire, la fillette était incapable de le retenir. C'était tout simplement ch**** barbant. Chourave aurait pu éviter de leur donner ce genre de devoir, ou au moins l'en dispenser elle, suite à son allergie. Mais non ! Après avoir été gravement blessée victime d'une allergie, on aurait pu s'attendre à un peu de compassion. Rien. Niet. Nada ! Ah si, quand même, une pommade. Qui avait un peu totalement fait disparaître la douleur, mais ce que notre jeune Aiglonne aurait voulu, c'est que le rouge tomate - on était dans des serres souvenez-vous, à la différence qu'il n'y avait aucun potager -, ne soit pas celui de ses mains. Heureusement, depuis cette heure cauchemardesque, elle s'était remise de ces émotions. Non, décidément, il n'y avait personne qui pût haïr la botanique le jardinage plus qu'elle. A part peut-être Emilien, lequel semblait posséder le même mépris qu'elle sur les plantes. Mais notre petite rebelle s'acquittait quand même de sa tâche, à contrecoeur, certes, mais elle faisait ses devoirs, on ne pouvait le nier. Elle avait ainsi arrosé trois fois sa plante en une semaine, lui avait réservé une place de choix à l'ombre dans le dortoir, avait donné à une araignée traînant par là un permis de construire, et l'avait longuement contemplée... le soir en essayant de trouver le sommeil. Autant dire, qu'il n'était guère étonnant que le Voltiflore restât chétif, mais elle s'en moquait comme de l'an quarante. Ce n'était pas sa faute si elle n'était pas douée dans cette matière-ci - la bonne excuse - !

Certains mangeaient vite, d'autres pas du tout. Lucy appartenait à cette seconde catégorie, raison pour laquelle elle se trouvait à la bibliothèque quand les autres étaient joyeusement attablés, à se goinfrer de plats en tout genre. La fillette n'était pas une affamée, loin de là, même si elle savait très bien apprécier les bonnes choses, quand il s'agissait de confiserie. Et histoire de rester raffinée, sa nouvelle trouvaille, l'ananas confit. Que c'était bon... Hem, nous nous égarons légèrement. Donc, elle n'était pas descendue avec les autres dans la grande salle, et faisait ses recherches pour le Voltiflore. Cherchant dans les rangées poussiéreuses - pas étonnant qu'elles repoussent tant de monde, dommage -, un ouvrage traitant des Voltitruc, elle avait entendu un étrange bruit. S'approchant, elle avait vu Emilien, penché studieusement sur ses feuilles de parchemins. Très convainquant... surtout la plume qui grattait le papier là.... sans encrier à côté, et sans écrit sur les feuilles, c'était certain, Lucy était prête à gober son mensonge. Mais bien sûr... Pas de chance, notre belle Serdaigle, était en plus remarquablement intelligente - elle se lançait très bien des fleurs à elle toute seule également -, elle allait donc très probablement demander à Emilien ce qu'il faisait avant qu'elle n'arrive, le regarder droit dans les yeux lorsqu'il lui mentirait, et l'embarasser avec des questions auxquelles il ne saurait pas répondre. Mais laissons les évènements se dérouler seuls, nul besoin d'une seconde Madame Trelawney, avec des prédictions encore plus foireuses étranges.

- Aussi convainquant que si tu me disais aimer la botanique ! s'exclama-t-elle.

** Que faisait-il donc ?! **

- Sinon, çà va depuis l'autre jour cours ?

Une idée l'éclaira alors. Une idée qui comme dh'abitude, n'avait rien à voir avec ce qui se déroulait présentement. Rien à voir du tout. Ni avec la botanique, ni avec la bibliothèque, ni avec la biblitohécaire - surtout pas avec elle ! . Mais nous n'en saurons pas plus pour l'instant...

Emilien faisait sembler de travailler dans l’espoir que la personne dont il avait entendu les pas s’éloignerait. En même temps, il réfléchissait à ce qu’il venait de découvrir. Ce livre n’était donc pas si inintéressant que ça, alors ! Premièrement, il lui avait répondu, enfin, ça, c’était peut-être simplement un sortilège qui réagissait avec n’importe qui. Par exemple, si on gribouillait n’importe quoi comme lui un peu plus tôt, ça répondait telle phrase. Et si on écrivait un long texte, ça en écrivait une autre. Emilien avait déjà vu ça dans un magasin de farces et attrapes. Mais ce livre lui paraissait vraiment trop mystérieux pour être une simple blague. De plus, les pages étaient magiques : au contact de sa baguette, une image était apparue … Il faudrait qu’il regarde ça de plus près, vraiment. Seul problème : il n’avait personne à qui s’adresser. Comme il s’agissait d’un livre qui s’était transmis depuis l’arrière-grand-père de son grand-père, il aurait été logique qu’il demande à son père. Mais ce dernier ne voulait plus entendre parler de magie, alors ! Qu’on ne lui parle plus de son père !

Les pas s’étaient arrêtés. Aïe …Emilien tourna la tête, se demandant s’il s’agissait de Mrs Pince qui n’avait pas apprécié le cri – étouffé heureusement – ou juste d’un élève trop curieux – il ne pouvait pas croire qu’il était là pour étudier la Botanique. Il eut la surprise de tomber sur Lucy ! Qui allait donc forcément lui demander ce qu’il faisait là ! Ça ne se voyait pas ? Il travaillait. Ouiii, bien sûr. Sur quoi ? Eh bien, la Botanique, par exemple. Ridicule, Emilien avait horreur de cette matière et la Serdaigle était bien placée pour le savoir. De plus … le Serpentard remarqua qu’il n’avait pas d’encrier ! Il avait l’air malin, avec sa plume et ses feuilles, sans encre ! Tout ce qu’il voulait, c’était qu’on ne lui pose pas de question sur son livre. Disons, pas trop. Parce qu’un livre aussi gros, ça attirait forcément l’attention, surtout quand on savait à quel point le Serpentard était travailleur. Il ne pouvait même pas le ranger discrètement. Emilien croisa alors ses bras dessus et posa son menton sur ses bras.

Lucy n’avait pas l’air très convaincue par son zèle soudain. Ah, elle était fine observatrice, vraiment … Bon, tant pis, il regarderait son livre une autre fois. Il avait vraiment intérêt à trouver un endroit tranquille, comme une salle de classe vide, les toilettes à cinq heures du matin ou les cachots. Non, pas les cachots, c’était trop humide. Le livre était déjà en assez mauvais état comme ça ! Emilien était un peu déçu de devoir laisser tomber « l’exploration » de l’énorme bouquin, mais il se força à voir le bon côté des choses : il aimait bien la compagnie de Lucy, et ce n’était pas évident de la voir en dehors des cours. Alors pour une fois qu’ils se croisaient pas hasard ! Il fit un sourire à la Serdaigle, elle n’avait pas l’air d’être là pour travailler non plus, ou alors elle avait déjà laissé tomber. D’ailleurs, que faisait-elle au rayon Botanique, elle qui adorait autant que lui cette matière ? Elle cherchait un livre qui parlait des accessoires utiles au jardinage, afin de savoir quels nouveaux gants elle pouvait prendre ?

- Ah, c’est que c’est pas dans ma nature de travailler … Enfin, il me faut encore un peu de temps pour me perfectionner.

Non, non, je vous rassure, Emilien n’avait absolument pas l’intention de se mettre au travail. Comment comptait-il passer en deuxième année, puis en troisième, et ainsi de suite ? Eh bien, grâce à son intelligence, tiens ! Prétentieux, le petit Backhand ? Réaliste serait le mot le plus juste. Pour lui, en tout cas. Comme Lucy lui demandait comment il allait depuis le dernier cours de Botanique, Emilien se rappela qu’il n’avait toujours pas retrouvé son Voltiflor … Alors soit il séchait le prochain cours de Botanique et ça lui donnait un peu plus de temps pour le retrouver, soit il avouait la vérité à la prof. Ou alors il avait beaucoup de chance et retrouvait cette pauvre plante très très rapidement. Ce qui était peu probable.

- Eh bien, à part que mon Voltiflor a fait une fugue hier soir, tout va bien. Donc en fait, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

Lucy remarqua immédiatement l'ouvrage de belle taille, reposant sous le menton de son ami. Impossible en effet, de ne pas se rendre compte qu'il était manifestement en train de le consulter, et n'avait aucune envie de partager sa découverte, quoi qu'il se trouvât dans ce livre. Malgré la curiosité qu'éveillait en elle le livre, elle fit mine de ne rien avoir vu. C'était peut-être important pour son ami, et elle respectait son envie de vouloir consulter seul ces feuilles de parchemins finement reliées.
Elle s'assit sur le rebord de la table - Mme Pince n'était pas dans les parages - et écouta Emilien expliquer qu'il n'était pas dans ses habitudes de travailler.

Un fin sourire étira les lèvres de la jeune Aiglonne, au départ, son ami lui semblait distant, complètement opposé, et au fur et à mesure que le temps passait, elle se trouvait de plus en plus de points communs. La soif de connaissance n'entraînait pas obligatoirement la passion du travail acharné. Il en était ainsi pour notre jolie fillette, qui était une paresseuse professionelle. Elle s'y prenait généralement au dernier momet pour tous ses devoirs, et travaillait jusqu'à très tard dans la nuit pour combler son retard. Mais ce mode de fonctionnement, s'il était fortement réprouvé par ses parents, ne la dérangeait nullement, et elle l'avait depuis longtemps adopté, renonçant à jouer les élèves modèles - je fais tous mes devoirs y compris ceux facultatifs. Non, Lucy n'avait jamais travaillé, et s'en était toujours tirée avec de supers notes, au comble de l'exaspération de ses professeurs et de ses camarades. Ce système fonctionnerait-il également à Poudlard ? Elle ne tarderait pas à le savoir...

- C'est bizarre mais je vois très bien de quoi tu parles ! s'exclama-t-elle.

Emilien expliqua alors ses déboires avec son Voltiflore. Ils seraient donc deux à avoir une mauvaise note, étrangement, les deux élèves les plus récalcitrant à pénétrer en classe de jardinage...
Pour sa part, dès la sortie du cours, elle avait trouvé le moyen de casser le pot de son Voltitruc, lequel vivotait à présent dans un sac en plastique, dans lequel elle avait mis de la terre et de l'engrais. Quand à sa manière de s'en occuper, nous l'avons précisé ci-dessus, et il semble inutile d'expliquer que la plante n'était pas vraiment en bon état. Et de mauvaise humeur. Elle tentait de lui attraper la cheville pendant la nuit pour la réveiller. Saleté de plante verte ! Lucy l'avait enfermée dans un placard, et la sortait pour la journée.

- Je ne l'ai pas perdu, j'ai seulement cassé le pot, et je crois que ce n'est pas l'amour fou entre nous... Ce truc essaie d'enrouler ses lianes autours de moi dès que je l'approche !

Evidemment, elle n'avait pas écouté le professeur Chourave en ce qui concernait l'humeur de la plante, qui variait selon les soins qu'on lui apportait. Arroser le Voltiflore était devenu un vrai sport ! Du lancer d'eau, voilà ce à quoi çà ressemblait désormais ! Mais parfois, Lucy s'arrangeait pour l'arroser convenablement, lorsqu'elle avait le temps !
Et elle n'avait guère de temps pour son Machinflore...

L'ironie du ton d'Emilien ne lui avait pas échappé, lorsqu'il avait ajouté que tout allait au mieux dans le meilleur des mondes. Bah ! Il ne fallait pas dramatiser non plus, ce n'était qu'une fichue plante ! Allez, si son moral n'allait pas, elle allait le lui remonter ! Ce n'était qu'une question de temps, comme tout ce qu'entreprenait cette amoureuse de la vie. du soleil. du rock. de trop de choses pour toutes les nommer, mais qui à elles toutes formaient ce tourbillon de vie dans lequel il fallait ce laisser entraîner pour savourer pleinement toutes les joies d'une existence pas si éphémère sur terre.

- Dis-toi que c'est pas une grosse perte !

Effectivement, Lucy était la première Serdaigle qu’il rencontrait qui n’aimait pas travailler. Ça lui paraissait toujours bizarre, mais lui qui n’aimait pas qu’on fasse des à priori sur les gens par rapport à leur maison, il n’allait pas commencer avec ça. Mais quand même … Enfin, chaque maison comptait des personnes très différentes les unes des autres. Par exemple, Lucy n’avait rien à voir avec le Serdaigle qu’il avait vu – et surtout entendu – en Histoire de la Magie. Un certain Rasoup ou quelque chose comme ça … Un stupide gnome prêt à tout pour attirer l’attention du professeur et pour étaler sa culture, oui ! Emilien avait connu quelqu’un comme ça à l’école primaire et ne supportait pas ça. La culture, c’est comme la confiture. Et vous connaissez la suite – si non, vous êtes vraiment pas cultivés. Bref. Emilien n’aimait pas les élèves qui sautaient sur place pour lever la main les premiers, afin de pouvoir jouer au lèche-bottes avec le professeur et tenter de s’attirer ses faveurs.

Comme Lucy était assise sur la table, Emilien se redressa, déjà qu’assis sur une chaise il était beaucoup moins élevé que son amie, il n’avait pas envie d’attraper un torticolis ! Il garda plus ou moins ses bras croisés sur la couverture du livre, ainsi, il n’avait pas remarqué que le dernier nom de la liste, à savoir celui de son grand-père, avait été rayé et que le sien était apparu en dessous … Le Serpentard n’était pas très étonné de ne pas voir le nom de son père sur le livre. Quand il lui eut expliqué qu’il avait perdu son Voltiflor, Lucy lui raconta qu’elle avait cassé le pot et que la plante avait étrangement des envies de meurtre. Ah, c’était ça le problème avec les plantes magiques … Emilien se demanda quelle tête ferait Chourave lorsqu’il lui expliquerait pourquoi il n’avait plus de Voltiflor. Il pourrait toujours dire qu’on le lui avait volé ! Mais oui, bien sûr, qui volerait une plante débile ? Bah, il y avait bien des Poufsouffle volontaires pour se faire ligoter le bras, en cours, alors on pouvait imaginer n’importe quoi. La Serdaigle ajouta que ce n’était pas une grosse perte.

- Ouais, c’est clair ! fit-il en riant.

Oui, franchement, sa plante, il n’en avait pas grand chose à faire … Tout comme de ses notes de Botanique. Non, le problème qui occupait le plus Emilien en ce moment, mis à part cet énorme livre dont il ne savait que faire, c’était ses parents. En effet, les vacances de Noël approchaient à grands pas, et c’était le temps de la grande dispute annuelle : où Emilien passerait-il les fêtes de fin d’année ? L’année dernière, il avait fait Noël chez son père, et le Nouvel An chez son oncle. Cette fois, bien évidemment, sa mère le réclamait pour au moins la moitié des vacances. Et son père refusait, il préférait l’envoyer chez son oncle plutôt que de laisser son ex-femme gagner. Le Serpentard avait son idée bien à lui : il allait rester au château. Même s’il devait passer Noël tout seul. Mais comment le faire savoir à ses parents ? Il ne pouvait pas leur envoyer de hibou … Au pire, il passerait par son oncle.

Mais comme il avait décidé de ne pas s’apitoyer sur son sort, il ne fit pas plus de commentaire sur le sujet. Après tout, les vacances, même si elles étaient proches, ce n’était pas tout de suite. Et puis, tant pis pour ses parents s’ils l’attendaient à la gare pour rien ! Ils n’avaient qu’à accepter de recevoir des lettres par hibou et arrêter de se disputer pour un rien.

- Au pire, j’en demanderai un autre pour Noël, ajouta-t-il avec un petit sourire. Qu’est-ce que tu fais pour les vacances, toi ?

Emilien rit. Voilà, c'était tout de suite mieux comme çà. Un peu de bonheur dans ce lieu assez austère qu'était la bibliothèque. Mme Pince ne semblait pas être là, en temps normal, elle serait arrivée furieuse, au son de leur voix. Peut-être était-ce aussi parce que se trouvant dans la rangée traitant de botanique, ils ne risquaient pas d'y croiser grand-monde, raison pour laquelle également, elle était située au fond de la pièce ? De cette manière, ils étaient loin de la "fiancée du concierge", des autres élèves - à moins que ne se trouvent parmi eux quelques Poufsouffles - et pouvaient discuter tranquillement. Parler dans un endroit où çà leur était interdit, violer cette règle, du silence dans une bibliothèque. Oui, désobéir ainsi, sans que ce soit une énorme bêtise, s'amuser dans l'interdit et savoir que çà mettrait une vieille mégère hors d'elle plaisait beaucoup à Lucy.

Vint ensuite la question des vacances de Noël. Il était de tradition, dans la famille Duncan, que les étudiants dans des écoles magiques - Poudlard ou Beauxbâtons - passent ces vacances-ci dans leur collèges. Ainsi, il manquait presque à chaque fois une nouvelle cousine, un frère, etc... cette année, à son tour elle ne partirait pas en France.
Elle qui aimait tant ce doux climat, étant très frileuse, devrait attendre l'été pour revoir le pays de sa mère. Dans lequel son coeur s'était peu à peu enraciné, presqu'autant que pour son pays natal, l'Angleterre, dans lequel elle vivait pourtant la plupart du temps.
Notre jeune Aiglonne passerait donc l'hiver à Poudlard, pour la première fois de sa vie, loin de sa famille. Mais avec ses amis. Et il y avait ce bal aussi...

Le rêve de toute petite fille, jeune fille, femme... les bals. Le mythe du prince charmant et de la princesse demeurait secrètement dans le coeur de chacun, même si personne ne s'en rendait vraiment compte. La Serdaigle comptait bien s'y rendre, elle aimait beaucoup danser, encore une chose que l'on pouvait apprendre d'elle.
Son père, avait pour coutume de mettre de la musique le dimanche matin dans le salon, et ce depuis sa naissance. Peu à peu, ils s'étaient amuser à danser, elle dansait avec son père presque depuis qu'elle marchait, et connaissait quelques jolies passes de rock.

Quant à la tenue, maintenant que le thème avait été révélé, elle comptait bien aller s'acheter de quoi s'habiller pour cette soirée...
Une bonne raison de faire du shopping en plus ! Décidément, ces bals étaient les bienvenues !

- J'espère bien que t'auras autre chose qu'un Voltitruc pour Noël... je reste ici pour les vacances, et toi ? demanda-t-elle

Elle espérait qu'il resterait tout comme elle à Poudlard. En effet, il n'y avait personne d'autre que Lucy considérât comme étant son ami à Poudlard, elle n'avait pas eu encore l'occasion de faire beaucoup de rencontre, et à part Emilien, elle ne connaissait pas grand-monde. Bill, mais elle l'avait un peu moins apprécié, même s'il était gentil, elle lui trouvait des airs un peu niais, sans vouloir être méchante. Après, elle n'avait rencontré que des élèves de classes supérieures et eux-même avaient déjà leurs amis. En fait, elle ne se souvenait pas avoir encore parler avec un Serdaigle de son année.

D'ailleurs, elle avait été très étonnée l'année dernière, de voir que ses parents laissaient leur aîné rester à Poudlard, surtout de sa mère. Elle qui avait tant de mal à "couper le cordon" à les laisser grandir, qui était toute émue dès qu'une nouvelle preuve surgissait que ses chers petites bébés chéris devenaient de plus en plus indépendants. Fière d'eux, oui elle l'était, elle ne souhaitait pas les importuner, mais elle avait du mal à cacher à quel point ils lui manquaient. Toutes les mères avaient-elles autant de mal à laisser leurs petits voler de leurs propres ailes ? Si un jour, elle devait elle-même avoir un enfant, serait-elle aussi protectrice ? Bon, elle avait le temps devant elle quand même, avant de devoir songer à ce genre de choses...

Un autre cadeau qu’un Voltiflor pour Noël ? Ouais, il aurait sûrement de supers cadeaux moldus de la part de ses parents, comme des jeux vidéos qu’il considérait d’un œil désabusé. Puis tous les ans il faisait semblant d’être ravi, de toute façon il n’aurait rien d’autre, alors bon. Quand il allait chez son oncle, ce dernier lui offrait des cadeaux plus sorciers, mais il ne pouvait jamais les utiliser chez lui. Comme de Noël, il allait le passer à Poudlard, il se demandait comment ses presque moldus de parents allaient lui faire parvenir leur cadeau. Par la poste moldue ? La bonne blague. Emilien imaginait la tête des gens du bureau de poste, en voyant « Poudlard » sur le paquet. Non, ils allaient sans nul doute passer par son oncle, qui lui était resté un vrai sorcier ! Par contre, ça ne les empêcherait pas de lui envoyer quelque chose qui marchait à l’électricité. Pourquoi ça ne marchait pas à Poudlard, d’ailleurs ? Pour une fois que les moldus avaient trouvé un truc bien !

Une petite lueur, à peine visible, apparut dans le regard du Serpentard lorsque Lucy annonça qu’elle restait à Poudlard pour les vacances. Il ne serait pas tout seul, alors ! Il s’était déjà imaginé, à ne rien faire toute la journée, traînant dans les couloirs, entre telle et telle pièce … Enfin au moins il aurait eu tout le temps qu’il voulait pour étudier l’énorme livre sur lequel il s’appuyait. Mais ce que lui disait son amie était une bonne nouvelle, maintenant il pouvait dire qu’il avait hâte que les vacances arrivent. Dommage, il ne verrait pas Camille, mais bon … L’année suivante, il la verrait tous les jours, alors il pourrait se rattraper. Ça faisait quand même un bon bout de temps qu’il n’avait pas vu sa cousine, il faudrait qu’il lui écrive pour lui dire qu’il passait Noël à Poudlard. Elle n’allait sûrement pas très bien le prendre, mais ça ne pouvait pas être pire que la réaction de ses parents.

- Moi aussi, je reste, déclara-t-il avec un sourire.

Le seul problème était d’écrire à ses parents, mais ça … Il trouverait bien une solution, ce n’était pas si difficile. Et quelle que soit leur réponse, il ne prendrait pas le train pour Londres. Ils l’attendraient à la gare s’ils le voulaient, lui, il s’en fichait. Ils ne pouvaient pas venir à Poudlard pour l’obliger à partir, ils en avaient trop peur. Pour la première fois, Emilien était en position de supériorité par rapport à ses parents. Il ne pourrait pas en profiter longtemps, évidemment, mais ça lui plaisait bien. Le Serpentard pouvait par contre être certain qu’il n’allait pas beaucoup rire cet été. Ah, deux mois avec ses parents et beaux-parents … qui lui en voudraient horriblement d’être resté à l’école pour les vacances. Parce que ses moldus de beaux-parents pensaient qu’il était dans un internat anglais. Qu’est-ce qu’il allait leur raconter, à la fin de l’année ? Qu’il n’aimait pas beaucoup le professeur de mathématiques mais que celui de géographie était sympa ?

- Ça plait pas trop à mes parents, mais pour une fois, c’est moi qui ai gagné !

En fait, ses parents n’étaient encore au courant de rien. Bah, il allait leur écrire dans la semaine, alors c’était comme si. Non ? Emilien se demanda si, parmi les autres personnes qu’il connaissait, il y en avait beaucoup qui restaient à Poudlard. Avec Startouffe, ils n’en avaient pas parlé. Mais bon, vu la situation de sa famille, il vaudrait peut-être mieux qu’il rentre. Quant à Pyrrhus, alors là, pour ce qu’il en avait à faire ! La Poufsouffle était folle, de toute façon. Et la Gryffondor, Mariana Truc, bah il l’avait à peine croisée en cours d’Histoire de la Magie. Peu lui importait, ils ne se parleraient pas même s’ils mangeaient l’un en face de l’autre, alors bon. Puis Emilien eut une vague pensée pour le prochain bal de Noël. Il irait, bien sûr, mais juste pour voir … Enfin, ça ne lui disait pas grand chose. Il ne comprenait pas toutes ces filles surexcitées à l’approche de la « graaaaaande date » qui ne parlaient que de ça, de comment elles seraient habillés, de leurs cavaliers … C’était bien des trucs de fille, ça !

Lucy, eut un léger sourire lorsqu'elle apprit qu'Emilien restait. Yihaaaa !!! Evidemment, ses parents ne devaient pas être ravis, mais apparemment, il avait eu le dessus. La jeune Serdaigle fut heureuse que son ami ait obtenu cette permission, bien que donnée à contrecoeur, pensant que ses parents avaient finalement bien voulu cessé de se l'arracher. Elle était loin du compte, elle n'aurait sans doute pas compris pourquoi Emilien ne disait pas tout simplement qu'il n'allait pas tenir compte de l'avis de ses parents et rester à Poudlard quoi qu'ils disent. C'était normal après tout, que lui aussi puisse s'amuser...

- C'est super alors ! Je veux dire... çà ne peux te faire que du bien vu ce que tu m'as raconté d'eux...

L'Aiglonne s'était d'abord exprimé avec enthousiasme, puis sa voix était légèrement devenue un peu intimidée. Elle ne voulait pas juger les gens sans les connaître, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être critique envers les parents d'Emilien. Elle trouvait leur comportement scandaleux, autant de part leur attitude avec leur fils, qu'envers leur époux et épouse respectif, qui ne savaient rien de leur vraie nature. Chassez le naturel, il revient au galop, disait le proverbe. Un beau jour, la vérité éclaterait, et Lucy espérait que son ami n'aurait pas trop à en souffrir. Car en attendant, c'est lui qui subissait les conséquences des mensonges continus de ses parents, et il ne pouvait être lui-même parmi les siens. C'était vraiment injuste.

Sans doute le croiserait-elle au bal. Comment allait-elle se débrouiller ? Elle avait appris qu'elle devrait faire un cadeau à Précieuse McLane, la cousine du Serpentard sur lequel elle était tombé malencontreusement, celle qui les avait pris en photo. Celle enfin à qui elle avait fait croire qu'elle sortait avec son cousin pour se venger de l'attitude insultante qu'il avait adoptée à son égard. En tout cas, cela lui donnait une bonne idée de cadeau, au moins un avantage.

Oui, l'enthousiasme des filles pour les bals, les hommes avaient de tous temps, eu du mal à le comprendre. Alala, parfois ceux-là, pour leur faire entendre la notion de romantique, il fallait fortement insister, ils avaient du mal à capter les petites allusions. Mais çà ne les empêchaient pas de les aimer, loin de là ! Et puis, même sans être en couple, passer toute une soirée à s'amuser, était une réjouissante perspective ! Le couvre-feu repoussé de... très longtemps, la musique à fond dans la grande salle, occasionellement transformée en salle de bal. Oui, ce serait très certainement une très belle fête !

- Tu vas au bal ? demanda-t-elle.

Elle se représentait les garçons de son année en costume, et ne put s'empêcher de sourire. Elle n'imaginait vraiment pas certains, comme le Gryffondor là... Williams Quelquechose en tenue de bal. En revanche, d'autres comme le Serpentard Stanislas, qui s'était présenté de manière très... courtoise, cavalière, et tout les adjectis que l'on peut donner à cette attitude outrageusement respectueuse, à la prof de duel, elle n'avait aucun mal à les imaginer. Par ailleurs, de nombreux élèves semblait-il, descendaient d'une famille noble et sans doute avaient-ils pour habitude, lors de leurs réunions de famille, de donner une réception, tenue correcte parfaite exigée.
Pour sa part, les réunions de famille, lorsqu'il fallait faire tenir tout le monde, se déroulaient dans le jardin de ses grands-parents, en France, car elle connaissait un peu moins la famille du côté de son père. Comme celui-ci était très grand - environ 3 hectares - tout le monde avait la place de bouger, parler, les cousins génralement réunis par préférence. Ainsi, Lucy, dès qu'elle devait s'y rendre, retrouvait au plus vite la seule cousine de son âge, ainsi que sa petite soeur, d'un ans moins âgée qu'elle. Chris préférait parler à ses grands cousins, bien que le plus jeune ait cinq ans de plus que lui. Le seul moment gênant par lequel il fallait passer, était de dire bonjour à tout le monde avec tous les "qu'est-ce que tu as grandi" de la part de personnes dont on n'avait plus la moindre idée du nom, mais qui en revanche, se souvenaient parfaitement du nôtre - généralement les grandes-tantes.

A propos de famille, sans doute recevrait-elle les cadeaux de la part de la sienne le jour même de Noël, envoyés par hiboux et directement amenés au pied de leur lit par les Elfes de Maison. Il ne viendrait jamais à l'idée de sa famille de lui offrir des cadeaux moldus, eux qui trouvaient tellement étrange la fascination que Lucy avait pour les arts moldus, tels que la littérature et la musique. Déjà qu'ils trouvaient étrange qu'en-dehors des cérémonies "100% c'est pas sorcier" et qu'en dehors de l'école, la petite se vêtisse de vêtements moldus. Elle les trouvait bien plus confortable que la traditionelle longue robe, trop banale à son goût, malgré les couleurs criardes qu'on pouvait leur donner, et préférait s'habiller d'une jupe et d'un débardeur. Emilien non plus, n'aurait pas compris, lui-même repoussant tout ce qui touchait à la culture moldue. Mais lui, avait une bonne raison de la repousser, elle était parfaitement compréhensible.

Emilien n’avait pas le moindre remord à l’idée d’avoir menti, même si c’était à son amie. De toute façon, il n’était plus à un mensonge près : depuis qu’il était tout petit, malgré l’éducation que ses parents avaient tenté de lui donner, il avait toujours trouvé que dire la vérité, c’était bien, mais seulement dans certaines situations. Le mensonge, même si « c’était maaaaaal », et bah c’était bien pratique. Par exemple, il ne pouvait pas tout simplement raconter à Chourave qu’il avait perdu son Voltiflor parce qu’il n’y prêtait pas la moindre attention. Il allait plutôt raconter qu’il l’avait laissé dans son dortoir, pour la nuit, c’était logique. Et pendant qu’il dormait, un de ses vicieux camarades le lui avait volé ! Sûrement pour lui faire une bonne blague, ou pire, pour lui faire du chantage ! Mentir ne provoquait aucun regret chez le jeune Backhand, sauf s’il s’agissait de choses vraiment importantes, mais dans le cas présents …

Oui, ça ne pouvait que lui faire du bien, d’avoir enfin le dessus sur ses parents. D’avoir enfin l’impression de décider de sa propre vie. Emilien avait toujours subi les décisions de ses parents, les résultats de leurs disputes et de leur fierté : s’il partait en Italie, c’était à cause de sa mère, pas parce qu’il le voulait. De même, lorsqu’il revenait en Angleterre, c’était un simple caprice de la part de son père. Il en était arrivé à se demander s’ils ne pouvaient pas le remplacer par quelqu’un d’autre. De toute façon, ça ne changerait pas grand chose, non ? Ils ne se servaient de lui que pour avoir le dessus l’un sur l’autre. Maintenant, c’était terminé ! Maintenant qu’il était à Poudlard, s’il ne voulait pas rentrer, il ne rentrait pas. Bon, pour les vacances d’été, il serait obligé de partir, mais … Sept ans de liberté ! Et après ça, il serait majeur, et pourrait ainsi partir vivre seul, où il le voulait, sans avoir ses parents sur le dos !

Lucy lui demanda s’il allait au bal. Ah, c’était vrai … A Poudlard, Noël = Bal. Au début, il n’était pas très enthousiaste à l’idée d’y aller, et encore, c’est un euphémisme. Mais il s’était convaincu lui-même, il n’allait pas passer la soirée tout seul dans la salle commune, ce serait l’occasion de faire des connaissances, euh ça non pas trop, enfin ce serait amusant, il y aurait un buffet si jamais il s’ennuyait vraiment … A présent, il trouvait ça un peu idiot – et encore : c’est un euphémisme ! – mais il consentait volontiers à y aller. Tu fais de supers progrès, Emilien ! Seul – petit – problème : il fallait qu’il offre un cadeau … à quelqu’un qu’il ne connaissait pas ! Une certaine Lou Belacqua, une Serdaigle de quatrième année. Il se doutait qu’un tirage au sort avait été fait pour désigner qui offrait un cadeau à qui. Mais le sort n’aurait pas pu se débrouiller pour lui refiler au moins quelqu’un de son année ? Quelqu’un qu’il connaissait au minimum de vue ? Non, même pas.

- Eh oui, puisqu’il le faut, répondit le garçon, comme accablé par la fatalité.

Tiens, d’ailleurs, Lucy connaissait peut-être l’heureuse élue qui allait avoir l’honneur de recevoir son cadeau, puisqu’elles étaient toutes deux à Serdaigle ? Enfin, Emilien ne connaissait pas les quatrième année de Serpentard … Mais peut-être que dans les autres maisons, ils étaient un peu plus … sociables ? Emilien n’avait pas franchement d’idée par rapport au cadeau qu’il allait offrir. Il n’avait pas envie de dépenser beaucoup d’argent pour ça ! Surtout qu’il n’avait pas vraiment d’argent de poche … Son père lui avait laissé un gallion pour l’année – et heureusement son oncle s’en était mêlé – et il n’avait pas spécialement envie d’en dépenser la moitié pour quelqu’un qu’il ne connaissait pas, à qui il adresserait une fois la parole de toute sa vie. Il trouverait bien un livre dont il ne voulait plus, dans ses affaires … On lui avait offert tellement de livres nuls ! Il ne les ouvrait même pas. Il paraîtrait comme neuf.

- D’ailleurs, à qui tu dois offrir un cadeau, toi ? Moi, à une fille qui s’appelle Lou Belacqua … A Serdaigle, peut-être que tu vois qui c’est ? Moi non. Alors ça va être pratique pour le cadeau.

Puis il se demanda AVEC QUI Lucy y allait. Bah … sûrement un garçon de sa maison, quoique beaucoup de Serdaigle étaient assez énervants. Enfin, il était certain que son amie avait dû avoir plusieurs demandes. Ça lui paraissait normal, enfin, elle était plutôt belle, quand même. Emilien n’avait bien sûr demandé à personne, et il ne comptait pas le faire avant le bal. Il s’en fichait bien d’y aller seul, et puis au moins, comme ça, s’il s’ennuyait, il n’y aurait personne pour lui en vouloir de partir.

Emilien semblait trouver vraiment pénible d'aller au bal, et sa remarque fit rire Lucy. Pour quelqu'un qui faisait en sorte de s'apitoyer le moins possible sur son propre sort, qui avait tant de difficultés à supporter sa famille, elle trouvait étrange qu'il semblât faire tant d'histoires pour un bal. Oui, pour la petite qui se faisait un tel plaisir de se rendre à cette soirée, elle avait un peu de mal à comprendre l'attitude fataliste de son ami.

- Tu sais, c'est quand même fait pour s'amuser à la base ! répondit-elle avec un grand sourire.

Posée sur le bureau, ses cheveux blancs libres, l'Aiglonne était totalement à son aise dans cette discussion. Une des raisons pour lesquelles elle avait apprécié parler avec Emilien une fois que leur relation s'était détendue. Tout semblait simple, naturel. Alors qu'avec d'autres Serpentard par exemple, il fallait se montrer forcément agressif pour se faire respecter, et même si elle était prête à jouer ce jeu pour montrer qu'elle n'était pas la dernière des abruties, Lucy préférait rester elle-même.
Elle reporta un instant son regard bleu-gris sur une petite fenêtre par laquelle on apercevait le parc, puis Emilien lui demanda si elle connaissait une certaine Lou Belacqua. C'était bien simple, elle n'en avait jamais entendu parler. Emilien non plus apparemment, et il ajouta que çà n'allait pas être pratique de lui offrir un cadeau.

- Je ne vois pas du tout qui c'est... mais tu as sans doute eu plus de chance que moi dans le tirage au sort ! Je dois offrir un cadeau à Précieuse McLane !

Sans doute ne comprendrait-il pas d'où venait le problème, surtout s'il n'avait pas eu vent de l'affaire qui s'était déroulée au lac, aussi essaya-t-elle de résumer cette après-midi plutôt... quel adjectif conviendrait ? Folle ? Non, c'était trop vague, trop faible, mais il lui semblait que c'était la seule chose qui pouvait à peu près définir ce moment.

- Pour faire vite, je suis tombée sur son cousin, on s'est cassé la figure tout les deux et elle nous a pris en photo dans une posture plutôt...

Une grimace. C'était certainement très explicite...

- Ensuite, Nathan là, son cousin, a commencé à m'insulter... comme Précieuse le faisait marcher j'ai décidé de me venger et d'en rajouter une couche... j'ai dit qu'on sortait ensemble - même si on arrêtait pas de s'envoyer des piques ! Voilà comment j'ai fait sa connaissance... et c'est sur elle que je tombe !

Beuâârk sortir avec ce Nathan... quelle angoisse ! Lucy doutait que quelqu'un voulût un jour de ce pauvre garçon prétentieux à souhait, odieux et impoli. Bon, d'accord, elle l'avait renversé et ne s'était pas vraiment excusée... mais ne jamais s'excuser devant un Serpentard de la sorte était une règle si on voulait montrer qu'il ne vous impressionnait pas. Heureusement, la petite mascarade n'ayant pas duré, elle ne risquait pas d'être malencontreusement obligée de se rendre au bal avec ce Prince des Serpents.

Quant à son cavalier... elle avait à peine fait quelques vagues connaissances, alors elle était bien loin de connaître assez les gens pour se faire inviter par eux ! Mais elle comptait bien s'amuser quand même. Et Emilien avait certainement déjà une cavalière, malgré sa réticence, sinon, pourquoi serait-il ainsi "obligé" d'y aller ? Et puis, dès qu'on le connaissait, il était indéniable qu'il était vraiment gentil, malgré son caractère qui pouvait être buté. Elle n'était pas la mieux placer pour parler de ce défaut... et ils en avaient tous des défauts !
Sa mère avait d'ailleurs bien tendance à les lui rappeler régulièrement... oui, elle ne retenait pas sa langue lorsque celle-ci décidait d'intervenir, et pas toujours de la manière la plus diplomatique qui soit, elle était têtue, bordélique, et j'en passe et des meilleures. Mais malgré tout çà, ses qualités étaient tout de même très nombreuses, bien plus que ses défauts, ne vous y trompez pas 8) - je vous rassure tous, mes chevilles vont très bien ! - .

- Qui est l'heureuse élue ? demanda-t-elle avec un sourire.

Elle était vraiment persuadée qu'Emilien avait une cavalière et que c'était la raison qui l'empêchait de se soustraire à cette soirée qui semblait être si pénible pour lui. A sa place, si elle avait tant détesté la perspective de ce bal, elle n'y serait pas allée, logique donc, qu'il y ait une bonne raison. Et en-dehors du fait qu'il pût déjà avoir une cavalière, Lucy ne voyait rien d'autre qui eût pu forcer son ami à se rendre dans la salle de bal le soir de Noël.

Ouais, pour s’amuser, et ben … Emilien y allait surtout parce que, même si rester seul dans la salle commune ne l’aurait pas tué, il ne voulait pas aggraver son insociabilité. Il avait lui-même décidé de faire des efforts de ce côté-là, alors une occasion telle qu’un bal … Il ne pouvait pas ne pas y aller. Même s’il s’en serait volontiers passé, en réalité. C’était bien amusant pour les couples, pour ceux qui aimaient danser, ou tout simplement ceux qui aimaient le monde. Lui, il espérait surtout qu’il n’y avait qu’un seul bal par an à Poudlard. Venait évidemment la grande question : comment s’habiller ? Ce qui était sûr, c’était qu’Emilien n’allait pas passer des heures devant une glace à se poser la question. Il porterait quelque chose de simple, voilà tout. Il n’était pas du genre à prévoir ça des semaines à l’avance, comme il voyait certaines filles le faire. Il y en avait même qui avaient commandé leur robe depuis des mois ! Apparemment, le bal de Noël était une tradition à Poudlard et avait lieu tous les ans … Courage, il n’y en aura donc que sept !

Bon, Lucy ne savait pas non plus qui était cette Belacqua … Il était bien avancé. Le soir du bal, comment allait-il la retrouver ? Il s’imaginait mal arriver avec une pancarte portée à bout de bras : « Lou Belacqua ». Merci bien, il trouverait une autre solution. Elle devait bien avoir des amis … Lucy répondit qu’elle, elle devait offrir un cadeau à une première année de Serpentard, McLane. Ah, Emilien l’avait déjà vue. Il l’avait même déjà entendue parler, et il devait avouer que Lucy n’avait vraiment pas eu de chance. McLane était une pure Serpentard comme il ne les aimait pas, du genre à mépriser les Sang-de-Bourbe entre autres. Emilien était finalement bien content de ne pas être tombé sur un Serpentard. Il lui aurait offert quoi ? Imaginez s’il avait dû offrir quelque chose à Héléna Machin ! La première année qu’il avait croisée dans la salle commune, un matin, très tôt. Pour le plaisir, il lui aurait sûrement offert un crapaud bien baveux qu’il aurait nommé Philibert.

Son amie lui expliqua alors dans quelles circonstances elle avait fait la connaissance de Précieuse – quel nom, déjà … La Serdaigle était tombée sur le cousin de la Serpentard – tombée, dans tous les sens du terme d’ailleurs – et McLane les avait pris en photo. La suite surprit un peu plus le jeune Backhand : Lucy, après les insultes, avait dit à Précieuse qu’elle sortait avec son cousin ? Bizarre tout ça, enfin. Si Emilien avait voulu se venger, il ne l’aurait sûrement pas fait comme ça. De toute façon, pour lui, la vengeance était un plat qui se mangeait froid. Voire même très froid. Peu importait le temps qu’il lui fallait pour préparer quelque chose, du moment que ça marchait et qu’il était vengé comme il se devait. Après tout, la patience était une grande vertu. Emilien n’était pas sûr de toujours l’avoir, mais faisons comme si. En tout cas, à la place de Lucy, Emilien offrirait à Précieuse quelque chose de pas spécialement gentil – Zonko était vraiment un magasin plein d’objets tellement intéressants.

- T’aurais pas pu tomber encore plus mal, apparemment ! Je connais pas bien McLane, mais pour ce que j’en ai vu … Enfin, tu peux en profiter pour te venger. Personne n’a dit qu’il fallait offrir un cadeau gentil, ajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

Puis Lucy lui demanda, avec un sourire – qui cachait forcément quelque chose, Emilien appréhenda la question avant même qu’elle n’ouvre la bouche – qui était « l’heureuse élue ». Euh, comment ça, l’heureuse élue ? C’est-à-dire ? Si c’était la fille à qui il devait offrir un cadeau, il le lui avait déjà dit … Non, sa cavalière ? Lucy paraissait absolument sûre qu’il en avait une. Pourquoi donc ? Emilien n’était pas très sociable – même s’il avait décidé de faire des efforts, comme dit plus haut – et les seules filles qu’il connaissait, eh bien … Pour tout dire, il n’y avait qu’avec Lucy qu’il s’entendait bien. Les autres, elles lui paraissaient toutes plus folles les unes que les autres : il y avait aussi bien Pyrrhus qui avait l’air de sortir tout droit d’Azkaban, ou bien Héléna – appelons-là Philibert, ça lui ira mieux – ou Mariana qu’il avait rencontrée dans la volière – et qui lançait des pierres aux hiboux. Bref, avec qui Emilien irait-il donc au bal ?

- Euuuh … Personne.

Pas spécialement gêné de l’avouer, seulement le ton assuré de Lucy l’avait surpris. Avec un nouveau sourire, il ajouta :

- Mais je te retourne la question.

Lucy n’y allait avec personne, elle non plus ? Emilien, surpris, haussa les sourcils. Ah bon. Ça l’étonnait vachement, quand même. Son amie était plutôt du genre sociable – pas comme lui – et donc ça lui aurait paru normal que quelqu’un l’ait invitée. Mais non. Le Serpentard se demanda soudain si elle ne lui avait pas posé la question dans l’idée qu’il répondrait non, et que comme ça, ça l’inciterait peut-être à l’inviter. Euh, lui au bal avec Lucy ? Ha ha, la bonne blague. Non mais, voilà quoi, c’était son amie … C’était idiot comme idée, ça n’aurait même pas dû lui traverser l’esprit. Et puis, franchement, si elle avait voulu le pousser à l’inviter, elle aurait sûrement fait autrement. Il devait y avoir mille moyens pour ça, il fallait vraiment être un peu limité pour utiliser la technique du « tiens, tu n’as pas de cavalière ? C’est marrant, moi aussi j’y vais toute seule ! » et tout ça en jetant un regard qui en disait long sur son interlocuteur. Non, c’était vraiment trop nul comme façon de faire, Emilien était certain que la Serdaigle serait plus … inventive, si tel était son but. Voilà pourquoi, même si l’idée lui avait traversé l’esprit et que désormais il se demanderait s’il n’y avait pas de sous-entendus dans les phrases de son amie, il avait presque réussi à se rassurer sur la question.

Et bien sûr, la question à laquelle il se serait attendue s’il n’avait pas été préoccupé par autre chose : pourquoi y allait-il, dans ce cas ? Il n’avait pas envie de lui expliquer toute son histoire de décision de devenir plus sociable, c’était ridicule. Ça, c’était son excuse pour le pousser à parler aux gens, et à essayer de ne pas mépriser tout le monde. Lorsqu’il se trouvait en face de quelqu’un, lorsqu’un élève lui adressait la parole, il se répétait « Sois gentil, ne l’envoie pas balader, il n’est si stupide que ça, sois gentil, ne l’envoie pas balader, il n’est si stupide que ça, sois gentil … » Bref. En boucle jusqu’à ce qu’il en ait assez. Ça marchait une fois sur deux, en fait. Mais c’était déjà bien ! Se répéter intérieurement quelque chose l’aidait parfois, comme lorsqu’il se retrouvait face à ses beaux-parents, à table. Sauf que dans ces cas là, il ne se répétait pas vraiment la même chose. Non, aux repas de famille, son « message mental » était plutôt une suite d’injures que nous n’écrirons pas ici pour ne pas choquer nos jeunes lecteurs. Et c’était très efficace, car ça l’empêchait de dire tout et n’importe quoi à voix haute, notamment ce qu’il pensait.

- Euh, bah … J’me vois mal passer la soirée tout seul alors que tout le monde sera au bal. Puis de toute façon, maintenant, c’est trop tard. Faut que je fasse un cadeau à quelqu’un, alors pas question de changer d’avis.

En fait, c’était la vérité, mais reformulée. Voilà, reformuler ses pensées ! C’était la grande technique d’Emilien pour ne pas trop mentir, mais sans pour autant dire tout ce qu’il pensait. Le Serpentard se demanda si tous les qu’il connaissait seraient au bal. Startouffe ? Imaginer le Poufsouffle en robe de bal était déjà comique, qu’est-ce que ce serait lorsqu’il le verrait vraiment ! Pyrrhus ? Ouais, pourquoi pas, elle était folle, elle s’était échappée d’Azkaban, mais ça ne l’empêchait pas de venir au bal. Mariana ? Probablement, elle avait l’air de prendre assez soin d’elle, donc c’était pour que les autres le voient, alors un bal, quelle occasion de se montrer ! Philibert ? Alors là, aucune idée ! Mais si elle venait et qu’il savait qui devait lui offrir un cadeau, il fallait qu’il lui parle du crapaud, c’était obligé. Il regarderait le panneau où tout ça était affiché, quand il le pourrait.

- J’me demande avec qui St… Euh, Bill, y va, fit-il d’un air pensif.

Lucy n’imaginait pas non plus Bill en robe de bal. Bill, ou Startouffe. Comme vous l’avez peut-être remarqué, Emilien avait attribué à la majorité de ses nouvelles connaissances des surnoms qui l’aidaient à s’y retrouver, plus que les noms des personnes. Ainsi, il appelait Bill, « Startouffe » - en tout cas, dans sa tête, il évitait de le dire à voix haute – à cause de ses nombreux cheveux qui lui rappelaient un professeur, en primaire, qu’ils appelaient comme ça. Ashley, de Poufsouffle elle aussi, était devenue « Pyrrhus », le seigneur grec, à cause de ce qui s’était passé sur le terrain de Quidditch – « Seigneur, que faites-vous, et que dira la Grèce », n’est-il pas ? Emilien avait mangé du sable, c’était ce qui décrivait le mieux la superbe chute qu’il avait fait. De même, la Serpentard qu’il avait croisée dans la salle commune un matin, il l’appelait « Philibert », à cause du crapaud qu’elle avait tellement voulu réduire en bouille – et encore, le terme était faible. Il n’y avait qu’à Lucy et à Mariana qu’Emilien n’avait pas réussi à trouver de surnom mais en même temps, elles pourraient trouver ça plutôt flatteur, étant donné le nom des autres … Tout à ses pensées, il laissa échapper :

- Ouais, Startouffe en robe de bal … ça vaut le coup de venir !

Tant qu’il n’y allait pas avec Pyrrhus ! Comme ça, il n’aurait pas l’occasion d’étaler sa liste de surnoms à Lucy. Enfin, Emilien avait remarqué que les Poufsouffle étaient quand même assez proches. Pourtant, il les avait rencontrés séparément, il fallait croire qu’il n’avait pas de chance. Alors qu’Emilien s’interrogeait sur les possibles liens entre Startouffe et Pyrrhus – au pire, il appellerait Bill « Hector » mais on verrait – un bruit de pas se fit entendre. Encore ! Pourtant, du côté Botanique, ils devraient être tranquilles, non ? Prêt à jeter un regard noir à l’élève qui venait les déranger dans leur conversation passionnante, il se retrouva face avec Mrs Pince, pas de bonne humeur du tout ! La bibliothécaire considérait l’endroit comme un lieu sacré, elle ne supportait pas le bruit, les bavardages, pire encore, les rires ! On n’avait pas le droit d’abîmer ses livres chéris, oh non, ou on s’exposait à de graves ennuis. Qui savait de quoi était capable cette vieille folle ? Emilien n’avait pas la moindre envie de tenter l’expérience.

Mrs Pince, après avoir jeté un regard encore plus noir que celui d’Emilien, à Lucy, assise sur la table, leur fit un sermon à propos de leur conversation « trop bruyante » et qui dérangeait « les élèves ayant envie de travailler ! ». Puis elle leur ordonna de sortir de la bibliothèque sans aucune pitié, et sur le champ ! Emilien soupira et rangea ses affaires – c’est-à-dire ses feuilles et sa plume, dont il s’était servi pour écrire sans encre. Puis son regard tomba sur son énorme livre. Qu’en faire ? Alors qu’il réfléchissait encore, la bibliothécaire lui cracha sur un ton sec, de le ranger immédiatement. Emilien ne se le fit pas dire deux fois et le posa sur une étagère, entre « Les plaisirs de la Botanique » et « Un jardin heureux ». Il le récupèrerait plus tard, voire ce soir même. Personne ne viendrait chercher par là ! Franchement, qui lisait des livres de Botanique ? Qui pouvait s’intéresser au bonheur des jardins et au plaisir de la Botanique ? Personne, bien évidemment !

Jetés sans ménagement hors de la bibliothèque, les deux première année se retrouvèrent donc sur le palier, dans le couloir. Ah, cette vieille Pince ! Insupportable ! Stupide, et désagréable ! On ne s’étonnerait plus de ne voir jamais personne dans la bibliothèque, hein ! Emilien se demanda si la bibliothécaire viendrait au bal, mais l’idée de la vieille Mrs Pince en robe de bal lui parut tellement ridicule qu’il se dit que non, elle ne viendrait pas. Ou alors elle se ridiculiserait jusqu’à la fin de ses jours. Emilien soupira, visiblement agacé.

- Quand elle mourra, elle voudra sûrement se faire enterrer dans sa bibliothèque chérie, pour pouvoir encore surveiller les élèves ! Elle abuse, franchement …

Mais voilà, c’était fait. Maintenant, Emilien saurait qu’il y avait des endroits plus propices à la discussion que la bibliothèque … Même pour travailler, il n’y viendrait pas. Comme l’heure de manger arrivait à grands pas, il suggéra d’y aller, et se dirigea donc vers la Grande Salle …

[Désolée de terminer déjà le topic, m'enfin j'voulais le finir avant d'aller au bal, alors ... on s'reverra au bal ^^]

[hj: pas de problèmes j'y suis déjà... la magie du forum mais c'est vrai que c'est pas pratique sinon]

Startouffe ? Joli surnom ! Lucy ne voyait pas vraiment pourquoi, mais elle trouvait ce petit rallongement assez drôle. Elle-même n'avait pas pour habitude de surnommer les gens, ou bien elle les désignait par des adjectifs qualificatifs, comme dans l'Antiquité, à la différence qu'elle n'allait pas dire "Néron bouche carrée" - il fallait bien qu'elle sorte de la classe de latin - ou "Alexandre le Grand" mais tout simplement "le truc", "la machine", de manière plus ou moins péjorative. Car il est bien connu que lorsque quelqu'un vous donne ce genre de noms de nos jours, ce n'est généralement pas de manière très affective, voire souvent méprisante. A moins que ce ne soit un "délire" entre les deux jeunes hommes, ce que Lucy avait du mal à croire, et que ce soit un surnom à connotation amicale... elle se demanda si elle en avait un de ce genre. On pouvait trouver beaucoup de choses à lui reprocher après tout, particulièrement sa parfaitissimité 8) .

- T'en as trouvé beaucoup des ptits noms charmants comme çà ? demanda-t-elle.

Mais avant qu'Emilien n'ait pu lui répondre, Mme Pince débarqua dans la section botanique, lieu pourtant sensé être déserté. WOoOps... la fiancée du concierge exécutait dignement son devoir, venant s'informer de ce que trafficotait les deux élèves de premières années dans le rayon jardinage. Evidemment, cette matière était tellement passionante que le fait qu'ils y restât durant près d'une heure et demie devait forcément paraître suspecte...
Regard furieux derrière son regard de charognard... QUOI ?! Elle voulait sa photo ? Oui, bon d'accord, ils parlaient, mais ils pouvaient quand même se concerter pour un exposé de jardinage qu'ils devaient faire ensembles non ? Ils ne pouvaient pas travailler dans leur salles communes n'étant pas dans la même Maison, et avec le froid du mois de décembre règnant dehors, il était hors de question de sortir dans le parc ! Alors, où était le problème ? Ah oui, effectivement. Assis sur la table et c'était elle. Bon, autant descendre avant de se faire retirer quelques centaines de points d'un coup, cela valait mieux...

S'ensuivit un discours moraliste, que les deux jeunes gens écoutèrent d'une oreille plus ou moins attentive, dans la mesure où ils regardaient d'un air blasé les lèvres de la bibliothécaire bouger, ignorant les paroles qui en sortaient. Lorsque cette innocente et sympathique vieille dame eut terminé de fulminer, de souffler comme l'aurait fait u boeuf, et parvint à reprendre une respiration à peu près correcte, quoi que saccader - essayez d'enfouir dans la tête de deux premières années qui ne vous écoute pas, le principe de silence dans une bibliothèque, le tout sans reprendre son souffle pendant un quart d'heure... - elle les vira sans ménagements du lieu de travail.

- Impossible. Elle ne voudrait pas quitter son cher fiancé Rusard, qui lui n'a certainement jamais mis les pieds dans une bibliothèque. répondit d'une voix amère la petite.

Oui, ce ressentiment qu'on éprouve quand on est "injustement" renvoyé d'un endroit, cette haine inexplicable qui vous envahit lorsqu'un prof vous enlève des points, vous colle, ou vous accuse injustement, l'envie de vouloir lui lancer quelques remarques bien senties sur sa pauvre condition, sans pouvoir le faire, ce besoin de révolte les animait soudain tous deux. Réaction tout à fait banale, qui arrivait presqu'à chaque fois qu'un élève était contrarié. Lucy n'avait pas faim, aussi quitta-t-elle son ami sur le pas de la biblitohèque, partant se promener dans les couloirs du château pour tuer le temps.