*Et bouse d’hypogriffe, pourquoi je dois être aussi borné que cela?*

Le jeune Perks le savait très bien, ce concours se conclurait probablement dans la salle de bain à vomir tout ce qu’il avait bien pu manger. Il ne mangerait plus de bonbons pour au moins quelques semaines. Ou peut-être qu’une seule. Après tout, cela faisait partie intégrante de son alimentation depuis sa tendre enfance. Non, il ne mangeait pas mal, au contraire, ce n’était pas du genre à manger des choses grasses et trop pleines de protéines, même qu’il préférait un bol de salade à des pommes de terre frites, mais le sucre allait probablement l’emmener six pieds sous terre. C’était son obsession.

Il médita quelques secondes, mâchant quelques baies suédoises en même temps et tenta de se convaincre du mieux qu’il le pouvait du goût délicieux et irrésistible du glucose, du fructose et de tous ces sucres qui rendaient sa vie encore plus douce qu’elle ne l’était déjà. Il soupira de soulagement. Avec cette philosophie en tête, il arriverait sans doute à terminer le concours presque sain et sauf. Il continuait d’avaler sans plus y penser les bonbons et réglisses, arrivant à se délecter de leur goût acidulé malgré son estomac qui protestait.

Emmanuel commençait finalement à ressentir le stress de la compétition, l’anxiété. Et cela ne faisait clairement pas bon ménage avec tout ce qui se passait dans son estomac. N’avoir pas été assez sage pour se contrôler, ce petit stress se serait sans doute transformé en vomissements. Il n’était pas assez solide pour ce genre d’agitation.

Heureusement que le temps s’écoulait, il ne savait pas combien de temps son sang froid resterait-il son partenaire.

Pour le moment, esquissa des regards à gauche et à droite, il se concentrait le plus possible sur les bonbons, se disant qu’il avait déjà fait la plus grande partie des sucreries et que bien vite, tout ceci ne serait qu’un mauvais rêve.

Cadfael ralentissait, il en profita pour en gober de plus grosse poignées…

Il s’inquiéta un instant de sa belle mais se dit qu’ils seraient bien deux à s’entre-soigner.

Être malade à deux, c’est mieux.

Les fondants du chaudron étaient agréables au goût, mais terriblement lourds. Elle avait l’impression que chaque morceau qu’elle mâchait sans grande conviction était un fragment d’enclume qui lui tombait sur l’estomac comme sur coyote dans le cartoon de Tex Avery.

Ses brûlures s’étaient considérablement estompées, mais elle commençait à envisager tous les sens de l’expression « être plein comme un œuf », elle avait l’impression d’être comme le poussin sur le point de sortir, désespérément à la recherche de la poche d’air sous la coquille. Elle commençait à avoir l’impression de ne plus avoir assez de place à l’intérieur d’elle-même, d’être sur le point d’exploser… N’y tenant plus, elle dégrafa quelques peu son corset : l’attache du haut et les deux du bas. Ne restaient plus que les trois qui maintenaient le vêtement autour de sa poitrine, l’ensemble manquait un peu de stabilité et de décence, mais sur le moment elle n’en avait rien à faire, le principal était toujours à couvert et elle pouvait enfin respirer normalement.

Maintenant que son organisme n’avait plus à subir une contrainte d’ordre volumique, il lui restait bien assez de place pour un autre fondant, qu’elle avala en rêvant à de verts pâturages, à une bonne salade, un bâton de céleri bien frais, une botte d’haricots verts, un bio de danone…

L’illusion de place offerte par le dégrafage de corset fut de courte durée. En effet, il suffit de quelques minutes pour que l’étudiante aie de nouveau l’impression d’être à l’étroit en elle-même. Elle jeta un œil à sa tenue. Non, elle ne pouvait raisonnablement rien détacher de plus, ça en deviendrait indécent.

Une grande lampée de lait grenadine plus tard, son regard scannait de nouveau l’étalage de sucreries à la recherche de la perle rare qui ne la ferait ni vomir ni avoir de crampes d’estomac.
Ses yeux s’arrêtèrent sur les Fizwizbiz *Un peu de légèreté dans ce monde de brutes, ça ne peut pas me faire de mal*

Lucy Ann se mit donc à avaler péniblement le sorbet, dont la fraicheur la soulagea un peu. A moins que ça soit le fait de planer au-dessus de sa chaise… Peu importe, une fois en apesanteur le contenu de son pauvre estomac se tenait tranquille alors, autant continuer dans cette voie !

[Hrp] Pour cause de mise en pause pour le week end, le concours prendra fin mardi soir à 20h46!

*Allez Manu, bouffe! Tu ne voudrais pas perdre la face devant ta chérie, n’est-ce pas? Une si belle compétitrice…*

Le gallois se forçait ainsi à avancer. Ses pensées le poussaient dans le dos, lui répétant sans cesse que s’il ne réussissait pas, il ne valait pas grand-chose., qu’il n’était qu’une bouse, qu’il n’était pas un VRAI homme. Mais apparemment, malgré la nature condescendante et cruelle des mots avec lesquels il se flagellait l’esprit, ça fonctionnais, même à merveille. L’orgueil était sans doute son pire péché, avec la gourmandise et la luxure. Si Lucy Ann n’avait pas été là, cela aurait probablement été moins important. Mais sa belle avait été assez courageuse pour participer à ce concours de zoufs.

Le jeune Perks décida qu’il était simplement plus sage de ne plus regarder le temps qui avançait. Il ferma donc les yeux, inspirant doucement, et se concentra sur les bonbons. Bien vite, il les sentit disparaitre sous ses doigts. Il ne restait plus que les patacitrouilles. Il en prit une à l’aveuglette et y plongea ses dents. Rien ne le rassurait plus que l’étreinte de sa belle et une patacitrouille dans la bouche.

Le Fizwizbiz était pratique, il apportait une petite touche de légèreté et de fraicheur au milieu de cette débauche sucrière, mais au bout d’un moment, l’astuce arriva à ses limites. Trop de froid d’un coup fit subir un mini choc thermique à l’estomac déjà plus trop vaillant de Lucy Ann, qui se contracta violement lui donnant un haut le cœur, la faisant par la même occasion dégringoler brutalement sur sa chaise. L’étudiante grommela :
Oui bon, ça va, je sais que maintenant je vais avoir un gros derrière, pas la peine d’être désobligeant !

Elle se sentait comme une bonbonnière géante remplie à ras bord, et s’affala sur la table, la tête posée dans son bras gauche replié. Elle se sentait prête à abandonner, quand soudain, une musique résonna à l’intérieur de ses oreilles.

Pas question de se laisser démonter maintenant ! Elle était un des plus gros prédateurs de sucreries de l’UMA, elle n’allait pas se laisser démonter par ses proies namého !
Dans un sursaut de remotivation, elle attrapa une poignée de dragées de Bertille Crochue qu’elle avala consciencieusement uns à uns…
Eye of the tiger : Tin, tin tin tin…

Il n'en pouvait plus. ces bonbons le rendaient malade. Rien que leur vue lui donnaient mal au coeur à présent.

Mais pas question d'abandonner si près du but.
Il ne gagnerai pas, certes...mais les Cadell n'abandonnent pas si facilement!

Il empoigna les patacitrouilles avant de les enfoncer dans sa bouche, avalant rapidement une longue gorgée de wisky pur feu.

*est-ce que c'est l'alcool ou le sucre qui va me rendre le plus malade?


Il ne buvait presque jamais. L'alcool lui faisait tourner la tête plus vite que n'importe qui ou n'importe quoi d'ailleurs.

Pendant un instant il se balança, le nez en l'air, attendant que les patacitrouilles se décident à passer.

- ..j'aurai pas du toucher à ça.. ça me tue toujours l'estomac...


Il engouffra à nouveau un suçacide, malgré son cerveau déjà embrumé et ses papilles grillées par l'excès de sucre et d'acide. Il lui faudrait bien des semaines pour s'en remettre. Mais qu'importe.

- Courage Cad, courage..

Une patacitrouille
Deux patacitrouilles
Trois patacitrouilles

Il comptait les bouchées jusqu’à sa rédemption, sa salvation. En fait, il n’en pouvait presque plus. Son estomac atteignait peu à peu sa pleine capacité, le rendant à la fois groggy et irritable. Heureusement qu’il ne restait plus que quelques secondes à peine à ce concours tortueux ! Il y arriverait !

Enfin, il croyait…

Cela faisait déjà plusieurs minutes qu’il ne portait absolument aucune attention à ses confrères, engloutissant chaque patacitrouille qui semblait se frayer très difficilement un chemin vers son estomac. Il sentait ses muscles atrophiés, ne trouvant qu’à peine la force de lever le bras et porter les pâtisseries à sa bouche.

Il ne mangerait pas pour deux jours et après ça, strict régime de légumes et de salé !

Lucy Ann eut la mauvaise surprise de croquer une dragée au goût fort déplaisant. Elle esquissa une magnifique grimace, ne préférant pas savoir à base de quoi était ce qu’elle venait d’avaler. Elle avait déjà suffisamment envie de vomir comme ça.

C’était un signe du destin, le signe qu’il fallait changer de sucreries. Le concours prendrait bientôt fin, elle décida alors d’entamer ce qu’elle avait gardé tout spécialement pour la dernière ligne droite : les chocogrenouilles.
Ses friandises préférées entre toutes ; celles qui lui permettraient d’aller jusqu’au bout, car c’est bien connu, quand on aime on ne compte pas. Elle s’attaqua donc à sa première grenouille, qu’elle attrapa comme à son habitude par les pattes arrière qu’elle arracha avant de les avaler. Elle ne se sentait vraiment pas de courir après dans l’état où elle était…

Le cerveau en mode *Off* afin de ne pas penser à la crise de foie qui l’attendait, elle s’attaqua à une, puis deux, puis trois puis… Le gong de fin retentit, son premier réflexe fut de lâcher celle qu’elle tenait dans sa main, qui en profita pour s’échapper avec une de ses pattes arrière ne tenant qu’à moitié.

Fini, c’était FINI ! Elle avait rarement ressenti un tel sentiment de soulagement, s’affalant de tout son long sur la table, attirée par l’irrésistible force de gravité qui s’exerçait désormais sur son ventre. Elle tourna sa tête vers ses autres concurrents, histoire de voir dans quel état ils se trouvaient…

[Hrp] Dernier délais à 20h46 ce soir!

*tout mais pas ça...*

Cadfael serrait son poing contre ses lèvres. Il ne l'éloignait que pour engouffrer les bonbons qu'il restait. Il avait les yeux fermés, virant au vert. Il se demandait s'il allait vomir...

*mais qu'est-ce qui m'a pris d'aller dans ce concours.. je hais le sucre...*

Il rouvrit les yeux, et se mit à gober les sucreries et autres "douceurs" le regard fixé sur l'horloge, et le compte à rebours.

*Dépeche-toi, s'il te plait...*

Il se jette sur les Nids de cafards. avec un peu de chance, les pattes grouillantes feront descendre la patacitrouille qui est bloquée dans sa gorge.

- Je vous jure... la prochaine fois je ne mange pas pendant 3jours pour ce concours...

Même s’il était peut-être moins perçu dans ce genre de situation, le pouvoir calmant et relaxant des patacitrouilles faisait son effet sur le jeune gallois. Il le savait dès le début, c’était les seules sucreries qui ne lui donnaient pas mal au cœur, qui ne le rendaient pas malade. C’est pourquoi il les avait gardées pour la fin. Pour quand il en aurait vraiment assez, du sucre.

Jamais il n’aurait cru penser cela. Pour Emmanuel Perks, c’était un jour historique.

Trois
Deux
Un

BOIIIINNNG !

Le jeune étudiant laissa échapper un long soupir de satisfaction avant de pencher lourdement la tête vers l’arrière, yeux fermés et les mains tenant bien son ventre qui s’agitait toujours. Il regarda sa douce, lui sourit, lui regarda Cadfael avant de chercher du regard quiconque donnerait les résultats du concours.

S’il gagnait, il ne mangerait pas son prix tout de suite ! Peut-être qu’après une semaine, il considérerait l’option de se sucrer le bec.

Le gong de fin retentit, libérant ainsi les concurrents de leur orgie glucidique.

L'hôtesse leva sa baguette, figeant ainsi les scores dont les chiffres formés de friandises n'avaient cessé de défiler tout au long de la compétition. Le tableau affichait alors:

Score a écrit:

Emmanuel Perks: 6 pounds

Lucy Ann Donovan: 5,5 pounds

Cadfael William Cadell: 5 pounds

Le jeune homme avait bien vu les lettres se tracer dans les airs, mais il ne réalisait pas ce qui se passait réellement. En fait, il ne se souvenait presque plus des raisons de sa présence sur cette scène ni ce qui l’avait poussé à participer à un concours aussi ridicule que celui de s’empiffrer avec des bonbons. La tête toujours lourdement penchée vers l’arrière, il entrouvrit les yeux et regarda vaguement autour de lui, fixant les chiffres dans les airs sans en faire quoique ce soit. Il ne pouvait pas les interpréter. Son cerveau ne fonctionnait pas correctement.

Et notre grand gagnant est... Emmanuel Perks!

« Je…Je quoi? Hein? What the bloody hell are you talking about?* »

Il n’eut pas le temps de se questioner plus longtemps que déjà deux jeunes femmes l’aidaient à se redresser de son siège, l’amenant vers la balance. Instable sur ses pieds, il regarda de façon perplexe autour de lui, regardant tout de monde à la fois. Il avait gagné ? Il avait réellement gagné ?

Son orgueil en fut fortement flatté, un sourire naissant sur ses lèvres mais en sentant la gravité imposer ses effets sur son ventre, le tout combiné de pas constants, il le regrettait presque. Le gallois adressa un clin d’œil à sa douce et le plaça sur la balance.

« 194 pounds* ! », tonna la balance !

Woah ! 194 livres de bonbons. Rien qu’à lui et sa Lucy Ann. Il partagerait, c’était assuré, mais sur le coup, il se sentit comme un enfant. Un enfant qui devait se brosser les dents et manger des légumes

(*1: Mais de quoi tu parles?
*2: 194 livres sont égales à 88 kilos (de muscles et de bonbons )

L’hôtesse agita de nouveau sa baguette et fit apparaître dans les mains du vainqueur une sorte de gros chèque bariolé où était inscrit « 94 pounds from Honeydukes ».

Voilà, vous pourrez ainsi aller chercher vous-même votre lot, et choisir vos friandises préférées ! 94 pounds de sucreries… Ca vous laisse le champ pour tout un tas d’assortiments !
Encore bravo ! fit-elle en applaudissant.



Lucy Ann était tellement occupée à agoniser sur la table que son cerveau n’avait pas réalisé que son homme avait gagné. Ce n’est que quand la balance annonça le verdict final qu’elle fit le rapprochement entre le gallois et l’énorme quantité de bonbons qu’il allait recevoir.

*Voyons… Si j’en crois le tableau j’ai ingurgité 5,5 pounds, il va en recevoir 94… Ce qui fait environ 17 fois plus ! Gosh, si je n’étais pas déjà avec lui, on pourrait dire que je suis une femme intéressée…*

Se levant de sa chaise au prix d’un effort surhumain, elle alla féliciter le vainqueur en déposant un petit baiser sur ses lèvres.
Congrats my sweet ! Tu ne m’en voudras pas, je ne ferais pas de gros câlin pour fêter ça tout de suite, j’ai peur de déborder sinon… En tout cas ça me plaît beaucoup de me dire que je couche avec l’official Candy Killer ! lui murmura-t-elle à l’oreille, histoire de ne pas en faire profiter l’hôtesse.

Félicitations à toi aussi, fit-elle en s’adressant au troisième concurrent, c’est un honneur pour moi de m’être rendue malade en compagnie de valeureux adversaires tels que vous !

Cadfael contemplait encore le tableau. Tout cela s'était joué de peu. Il se releva, un peu difficilement, son estomac le brulant atrocement.
- Féliciation à toi Lucy Ann. Tu as été une très redoutable adversaire, et je suis fier de m'être incliné devant toi.

Il se retourna ensuite vers Emmanuel. Le grand gagnant, qui semblait ne pas en revenir non plus. Il se pencha vers lui et lui colla un bonbon dans le bec, transformant pour quelques secondes son compère en poussin géant.
- Tu ne croyais tout de mêm'e pas que tu y échapperais!
Il rit de bon coeur, avant de tendre une main au vainqueur, qui venait de perdre son plumage.
- Félicitation, Candy Killer. Ton estomac est en béton armé!

Il ébouriffa la chevelure du jeune homme, avant de s'éloigner. Plus de friandises. ça suffisait là. il n'en pouvait vraiment plus.. même en dessin, il n'en supporterai plus. Là, tout de suite.. il avait envie de salé. De beaucoup de salé.
[HJ: Désolé pour le gros laps de temps, j'espère que l'on ne m'en voudra pas ...
Encore pardon Lucy, j'ai lu ton mp mais je n'ai pas répondu sur le coup.. après j'ai oublié -___-" ]