Apparemment, on appelait pas Harry "Le Survivant" pour rien. Même les Chocogrenouilles étrangleuses ne pouvaient pas venir à bout de lui. Il rassura Page et alla s'asseoir ; Revan, qui avait encore en mémoire tous les concours stupides qu'elle avait fait avec ses cousins et qui l'avaient souvent mise dans ce genre de situation, se disait que le pauvre Potter devait être sacrément ésoufflé après avoir lutté ainsi pour la survie de ses poumons et de sa trachée.

L'attention de Harry fut détournée en même temps que celle de la fillette, par une autre petite fille qui venait de tomber de son fauteuil. Revan la reconnut : elle avait été répartie quelques instant après elle, et s'était faite très discrète dans la Salle Commune.

La jeune Gryffondor comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas : sa camarade ne parvenait pas à se relever, malgré ses efforts apparents. Par réflexe, Revan se leva à demi de sa chaise, mais Harry était plus rapide. Il s'approcha de la fillette à terre, et la souleva avec assurance (ce qui était étonnant vu le gabari du jeune homme, mais moins vu celui de la première année). En le voyant la reposer dans son fauteuil, Revan se détendit, mais ne se rassis pas pour autant. Après lui avoir apporté de sucreries, Harry leur fit signe de le rejoindre, et la brunette ne se fit pas prier.

Bill n'avait apparemment rien remarqué du manège de Harry et la petite nouvelle : il s'approcha du Survivant et l'aborda de manière très cordiale.

- Salut, je suis complètement nouveau et je ne peux m'empêcher de remarquer que tu sembles être une sorte de célébrité. J'ai tort?

Revan se plaqua une main sur le front, consternée par le manque de tact de son camarade. Elle n'était pas franchement du genre à faire dans la finesse, mais là, le moment n'était pas du tout approprié pour interroger Harry sur sa célébrité, surtout de cette façon. Elle leva les yeux au ciel et se tourna vers la fillette qui était tombée.

- Hé, ça va ? Pas trop de mal.. Lily ?

Elle avait entendu son nom lorsque le jeune homme lui avait porté secours, mais n'était pas certaine d'avoir bien entendue. Elle lui sourit et piocha un gâteau.

[HJ: Lily Harry ressemble énormément à son père, mais les yeux Verts émeraude viennent de sa mère, pas de James^^ Et Page: je n'avais même pas pensé à ce jeu de mots]

- M.. Merci...

Harry eut un vague geste de la main pour dire que ce qu'il avait fait ne nécessitait aucun remerciement, c'était normal. Puis le Gryffondor imita la petite sorcière et piocha dans l'assiette; prenant lui aussi un petit gâteau ressemblant à un cookie. A vrai dire le Survivant adorait ces friandises-là; plus encore que les chocogrenouilles car elles avaient en plus du goût du chocolat fondant, une saveur inimitable de liberté. Lorsque Harry avait environ 9 ou 10 ans; à peu près un an avant d'être convoqué à Poudlard lorsque le gamin croyait ne jamais sortir de son enfer...Il avait fouillé toute la maison des Dursley, en désespoir de cause et mené par le bout du nez par son ventre qui criait famine. Pendant que l'oncle et la tante regardaient la télé sans plus penser au pauvre gosse qu'ils avaient privés de nourriture pendant cette journée pour une faute non commise. Dudley lui jouait à la console dans sa chambre, le petit garçon avait tiré une chaise à lui le plus discrètement possible pour atteindre les étagères...Rien là-dedans, ni ailleurs ...Sauf que reposant sur la grille du four, encore chauds, n'attendant que la Tante Marge pour être dévorés en "famille" il y avait tout une plâtrée de cookies...Seule chose que cuisinait admirablement la Tante Pétunia. Ces derniers au contraire de sa nourriture habituelle pour Noël -où même Dudley ne mangeait presque rien-étaient tout simplement exquis...Harry n'en avait jamais mangé mais en voyant les mimiques des voisins lors de la fête du quartier qu'il regardait par la fenêtre...Il avait vite deviné le délice que c'était.

C'est sans doute à partir de cet âge que le gamin avait montré ses tendances roublardes. Trop affamé pour être inquiété il avait avalé les uns après les autres les délicieux cookies...Se forçant à ne pas tout dévorer pour son plan " anti-punition-du-placard-voir-pire"...L'enfant était ensuite remonté de sa chambre en essayant d'imiter le pas pesant de son oncle et en croquant avidement dans le dernier biscuit qui lui restait. Le gros Dudley ne vit personne lorsqu'il fourra son nez dehors mais vit les miettes de gâteaux devant sa porte...Croyant alors qu'il avait le droit de manger ces cookies il descendit; finalement sa mère avait eu la bonne idée de lever l'interdiction de les manger avant l'arrivée de la Tante Marge...Enfin Harry ne se rappelait plus vraiment de la subtilité de son plan, c'était loin tout ça...Oui il avait dû faire un truc du genre et pareil pour Vernon: hors de question de laisser le moindre doute à son cousin que l'on aurait aussitôt cru...Et lorsque la tante Marge était arrivé le père et le fils se regardaient en chien de faillence, chacun accusant l'autre d'avoir mangé les biscuits que le gosse affamé avait dévoré...Pour la première fois Harry, ravi avait assisté à une enguirlande en règle de Dudley Dursley et même si Pétunia et Vernon s'étaient jetés à ses pieds ensuite pour demander pardon à leur fils aimé; pour Harry ça avait été un jour à marquer dans les anales.

Se rappelant cet épisode avec délice mais aussi un peu d'amertume malgré tout-Il n'aurait pas dû avoir à ruser ainsi pour manger...Pas à 10 ans- Mais le Survivant était de trop bonne humeur pour se laisser abattre et prit le bon côté des choses: ici les cookies étaient aussi à sa portée et il lui suffisait de tendre la main au lieu d'inventer un plan abracadabran pour dévorer une malheureuse dizaine de petits cookies. Ceux-ci étaient fameux également bien que moins fondant que ceux de la mauvaise tante...Mais Harry se régalait de la liberté qu'il avait désormais, se disant qu'il avait beaucoup de chances de s'en être sorti alors que d'autres enfants demeuraient chez leurs bourreaux. Ressentant un élan d'affection pour le château et sa chère maison ainsi que leurs membres, après s'être abîmé dans ses souvenirs de coups fourrés parfois dignes de Serpentard l'adolescent sourit à la plupart des Gryffondor qui avaient l'avait rejoint, lui et la fillette...

- Lily... Lily Jones...

Harry la regarda fixement pendant quelques secondes, surprit avant de redescendre sur terre et de retrouver le sourire...Il n'y avait pas qu'une femme ayant le droit de porter ce prénom après tout n'est-ce pas ?

- Heu... Enchantée, Harry..

-Moi de même. Tu as un joli prénom

Il n'allait pas raconter sa vie à une inconnue; d'ailleurs le Survivant ne savait pas si la première année l'avait reconnu ou non mais il lui était très reconnaissant de ne pas l'avoir montré si c'était le cas...Contrairement à un autre nouvel arrivé qui n'eut d'autre idée délicate que de débarquer avec ses gros sabots

Salut, je suis complètement nouveau et je ne peux m'empêcher de remarquer que tu sembles être une sorte de célébrité. J'ai tort?

Autant le sorcier pouvait être adorable et très Gryffondor, avec l'esprit noble et tout ce qui va avec...Autant lorsqu'on lui faisait une remarque du genre le Survivant pouvait devenir insolent, provocateur et même Serpentard sur les bords. Il toisa l'inconnu qui ne s'était même pas présenté d'un regard torve avant de répondre du tac au tac, un brin agressif...

-Salut. Et toi tu dois être une sorte de cerveau sur pattes pour avoir un esprit aussi brillamment déductif quoique dénué de savoir-vivre j'ai tort ?

L'adolescent avait calqué la construction de phrase de son cadet pour plus d'impact. Malheureusement pour le première année le Brun avait un autre défaut: c'était quelqu'un de rancunnier...Aussi n'oublia-t-il pas la remarque que le premier année avait fait sitôt après l'avoir rabroué comme ça aurait pu se faire...Non l'adolescent garda son air renfrogné. Et même si le timbre de sa voix n'était plus agressif il n'en demeurait pas moins méfiant et rechignait visiblement à entendre parler de ce garçon; bien que son esprit noble bataillant avec son côté Serpentard et gagnant cette fois-ci le force à ne pas totalement ignorer l'impudent...

Euh...William Faith au fait, mais on m'appelle souvent Bill ou Billy...

-Harry pour ma part William

Le Survivant démontrait ainsi qu'il n'avait pour l'instant, aucune envie de se rapprocher de son cadet en l'appelant Bill ou Blilly. Oh bien sûr; ce petit problème allait vite se régler si l'autre était plus aimable et plus délicat-Harry ne demandait pas à être traité comme un prince mais un minimum de savoir-vivre quand même, surtout sur ce sujet épineux qu'était sa fichue célébrité-mais pour l'instant il ne fallait pas lui en demander plus...Oui gentil le Lion mais obtu...très obtu parfois, là était tout le problème...

D'ailleurs une autre première année -normal qu'il y en ait beaucoup ils venaient d'être répartis^^-sembla penser pareil que Harry et se plaqua la main sur le front d'un air désespéré...Revan si le Gryffondor avait bien entendu son prénom en passant devant Page et elle quand elles discutaient ensemble...Un gage accompli ou il ne savait trop quoi...Le sorcier la salua d'un geste de la main et lui proposa le plateau de friandises-Notez qu'il avait "oublié" Billy ^^- mais déjà Page s'approchaient de la petite troupe en invoquant aussi la douce délicatesse dont avait fait preuve William Faith...Donc apparemment tout le monde était d'accord sur ce point: le pauvre première année avait fait une gaffe, une grosseeee gaffeeeee comme on en pond une fois tous les ans mais qui reste dans les mémoires...Bon n'exagérons pas, d'ici une demi-heure Harry aurait sûrement oublié la maladresse du Gryffondor mais il fallait tout de même une demi-heure-Quand je vous disais qu'il était têtu-

- Tiens Bill, pour ta perspicacité... Teste ça... Si tu ne connais pas Harry, c'est que t'es fils de Moldu comme moi... Alors tu dois pas encore connaitre ce truc...

-Qu'est-ce que c'est ?

Car oui...le Gryffondor était aussi "fils de Moldu" enfin plutôt..."Neveu" de non-sorciers...Et malgré ses 6 ans à côtoyer ce monde quelques subtilités lui échappaient et par un étrange hasard ces friandises ne lui avaient jamais été présenté avant ou alors le Gryffondor ne les avait jamais remarqué

- J'parie que le trou dans ma langue est plus gros que celui que tu vas avoir...

Un trou ? Un trou comme dans la chanson: des p'tits trous, des p'tits trous ? Oui mais où ? Où ça un trou plus gros qu'un trou qu'aurait bientôt William selon les dires de la préfète ? Harry sentit que son cerveau fondait devant cette explication qu'il cherchait sans trouver...

-Plus il y a de gruyère et plus il y a de trous...Mais plus il y a de trous et moins il y a de gruyère...Donc plus il y a de gruyère, moin il y a de gruyère

Philosopha le Survivant à voix haute en souriant...Amusé par l'expression et ayant hâte d'obtenir l'explication de Page sur ces fameux trous. C'est alors que le Gryffondor remarqua le trou qu'avait la Miss Préfète dans la langue...D'ailleurs ne y réfléchissant bien elle l'avait dit avant mais le sorcier plongé dans ses réflexions aussi brumeuses et profondes que "gruyèrardeuses" il n'avait pas fait attention...

- Hé Harry, tes bonbecs, ils ont l'air cool, mais moi, j'ai des suçacides, c'est bien plus drôle... Tu joues avec Bill et moi à celui qui se fera le plus gros trou dans la langue ? Revan ? Euh... Lily ? Vous jouez ?

-Euh ...

Oui Harry était quelqu'un de courageux et de vaillant...Mais avec sa poisse habituelle il finirait bien à l'infirmerie avec un bout de langue en moins refusant de pousser de nouveau...D'autant plus que pour un Potter ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été voir Madame Pomfresh - au moins deux semaines- donc il fallait se méfier de l'appel de l'infirmerie...Prudemment l'adolescent les regarda puis posa ses yeux verts sur les friandises

-Je vais faire l'arbitre

Déclara-t-il soudainement avec avouons-le, une prudence se rapprochant presque-presque hein- de la lâcheté par excellence...Ben quoi! On ne pouvait pas être vaillant pour tout n'est-ce pas ? Harry était humain après tout...Il prit un autre cookie et croqua dedans, heureux de conserver sa langue en entier...Et puis en y pensant bien, il leur fallait un arbitre qui avait l'oeil et le bon n'est-ce pas ?

Au terme de l'espèce de gigue endiablée qu'il avait imposée à Page, William accueillit d'un sourire narquois sa menace, et siffla un "vermine toi-même" rappelant férocement la regrettée Dolorès Ombrage. Puis il s'éclipsa, car il venait de se rappeler qu'il devait récupérer quelque chose dans sa valise, et n'assista donc pas à la suite des événements. Lorsqu'il redescendit de son dortoir, une enveloppe à la main, Page se trouvait au milieu d'un petit groupe comprenant Harry, qui avait fini par reprendre son souffle, et quelques élèves de première année. L'une de ces élèves avait l'air épuisée, et même- était-ce possible- un peu choquée, comme si elle venait d'avoir un problème grave... Inquiet, le préfet fendit la foule, et s'approcha du groupe ; il ne posa aucune question, mais interrogea Page du regard. La rouquine lui fit comprendre qu'elle lui expliquerait, et elle repartit dans l'explication d'un jeu complètement tarte... se faire des trous dans la langue. William lui lança son regard le plus ostensiblement désapprobateur, et soupira :

-Hum hum... quand je pense que cette vermine est préfète...

Croisant le regard de Harry, il ne put s'empêcher de sourire ; ce ton méprisant ne lui était pas familier, et il peinait à l'adopter pour charrier Page. Le jeu se lança, avec la performance d'un nommé William, élève de première année, qui louchait désespérément pour tenter d'apercevoir sa langue. Un trou d'un bon centimètre de diamètre s'était formé, et le rouquin regretta de ne pas avoir de miroir pour le tendre à son cadet ; il aurait sans doute fait une tête amusante. Les autres allaient riposter, à l'exception de Harry qui avait prudemment décliné l'invitation.
Page semblait vouloir que les première année avalent leurs Suçacides avant elle, et William en profita pour lui remettre l'enveloppe en murmurant :

-Tu l'ouvriras plus tard... C'est un article de journal qui parle de nous.

Pas sûr que Page puisse attendre... Il venait de lui mettre l'eau à la bouche. L'article en question avait beaucoup amusé William. Il provenait d'un journal sorcier local, peu connu et très critique à l'égard du Ministère, la Gazette de Brighton ; un joueur de Quidditch de l'équipe locale qui connaissait le jeune sorcier le lui avait gardé, sans se douter qu'il avait face à lui l'un des redoutables BR. Car l'article, daté d'avril, expliquait sans rougir que Poudlard était à feu et à sang, par les agissements d'une bande d'une bonne trentaine d'adolescents sans scrupules qui avaient pour noble but de renverser la tyrannie ombragienne. On attribuait à ce gang des actions que les BR n'avaient jamais menées, et pour cause : dynamiter le bureau d'Ombrage ou pendre Rusard par les pieds était hors de leurs capacités. Le journal terminait sur une note franchement hilarante, qui montrait bien à quel point ses informations étaient partielles :

Citation :

Souhaitons longue vie à ce courageux groupe subversif qui s'est, d'après nos renseignements, choisi le nom énigmatique de BI.

Sûr que Page allait adorer. William avait tellement lu l'article qu'il le connaissait par coeur, mais il l'amusait toujours autant. S'imaginer à la tête d'un gang de trente "adolescents sans scrupules" coupables de terrorisme le faisait bien rire. Dire que le dynamitage n'avait été que le tir de quelques fusées de feu d'artifice, et la pendaison de Rusard, simplement la séquestration placardesque de Miss Teigne... Le rouquin se demandait quand même qui était allé raconter tout cela à un obscur journaliste de province. Quelqu'un de mal renseigné, en tout cas, ou un menteur...

Fred avait observé toute la scène des bonbons en riant. Lui-même avait déjà mangé des suçacides mais voir les gens parler avec un trou dans la langue était hilarant! Et encore une fois, il vit Harry Potter, le Survivant, le héros de ce siècle, celui dont on avait tant parlé.

Il avait déjà essayé à maintes reprises de lui parler mais jamais il n'avait eut assez de courage. Mais ce coup-ci, Harry lui même vint le voir pour lui proposer un chocogrenouille lorsqu'il fit sa tournée. Fred réagit comme un ressort.

Merci beaucoup Harry! Je peux t'appeler Harry? Moi je m'appelle Fred, Fred Morwind et je viens d'être répartit à Gryffondor. Enchanté de faire ta connaissance.

Il se rassit et déballa son chocogrenouille, il y vit une carte qu'il avait déjà en un nombre ahurissant d'exemplaires. Il l'a mit tout de meme dans sa poche.

Il alla ensuite se mêler aux autres premières années lançant des "Salut" et autres "Enchanté" à en veux tu en voilà.

S'il y avait une chose que William détestait parmi les produits estampillés Honeydukes, c'étaient bien les Suçacides. Il n'en avait goûté qu'une fois, mais n'avait pas du tout aimé, un événement inédit pour un garçon aussi gourmand... Mais outre leur goût trop acidulé pour lui, ces ignobles confiseries avaient l'effet de trouer la langue de qui les mangeait, et le rouquin n'aimait pas du tout cette sensation. Pouvoir passer son doigt à travers sa langue n'était pas vraiment sa tasse de thé. Et Page qui semblait trouver ça très drôle... Il faudrait qu'il en discute avec elle, un jour, pour essayer de comprendre ce qu'elle trouvait de si comique à ce passe-temps idiot. Les participants du concours tendaient la langue à qui mieux mieux, et William fit un effort pour jeter un coup d'oeil aux performances des uns et des autres, au cas où Harry solliciterait son arbitrage. Répugnant, absolument répugnant.
Le rouquin allait exprimer cet avis définitif, mais un bruit d'étouffement déchirant l'en empêcha. Page était en train de trépasser, visiblement terrassée par l'article. William comprenait bien cette réaction ; lui aussi, la première fois qu'il l'avait lu, avait bien failli décéder. Surtout sur la fin, en lisant que son groupe- SON groupe, par Merlin- s'appelait BI. Horreur suprême.
Avec un sourire un peu coupable, le préfet donna quelques tapes dans le dos de sa complice, en se rappelant un peu tard que ce n'était pas du tout la chose à faire avec une personne en train de s'étouffer (dixit son père, secouriste diplômé). Cessant ses tapes, William essaya de rassurer les quelques curieux qui observaient Page, en claironnant :

-Tout va bien, pas d'inquiétude !! la situation est sous contrôle !! enfin presque...

La préfète parvint enfin à reprendre contenance, et l'on passa à la proclamation des résultats. Potter se montra affreusement démagogue, en couronnant les deux première année ex aequo... William, quant à lui, n'aurait proclamé aucun vainqueur, et il aurait même donné une retenue à chacun des participants pour leur apprendre à avoir des jeux moins débiles. Mais bon, c'était le premier soir, il fallait rester zen, et ne pas décourager les nouveaux en démarrant la répression sur les chapeaux de roue.
Harry faisait une tournée de Chocogrenouilles, et William en prit une sans même réfléchir qu'il avait mangé de quoi nourrir six personnes, en une seule soirée. Il déchira l'emballage et s'écria, assez fort pour que tout le monde l'entende :

-HEEEY !! J'ai eu la carte Page McHenry !!

Il fourra ladite carte, représentant une horrible vieille sorcière rousse, édentée et verruqueuse, dans la main de sa complice, et lui répondit à mi-voix :

-C'est un gars de Brighton qui me l'a donné... ça vient d'un journal local, un genre de "Chicaneur" édité juste dans la région... C'est pas mal, hein ?

De toute évidence, le parchemin qui avait circulé entre les préfets devait être très drôle. Pour la deuxièm fois de la soirée, un Gryffondor faillit perdre la vie, étranglé par une friandise meurtière. Revan retint un sourire (spa beau de se moquer) tandis que Harry Potter peinait réellement à annoncer les résultat du concours.

Concours que leur aîné rouquin semblait grandement désaprouver. Son regard indiquait clairement qu'il aurait aimé leur interdire les Suçacides, ou du moins, qu'il trouvait que jouer à se faire des trous dans la langue était une occupation méprisable. La brunette rangea sa propre langue, désireuse de ne pas se faire retirer des points dès le premier jour.

- Bon, troisième et dernière édition... Je déclare Bill et Revan vainqueurs ex-éco. Désolé Page, tu n'étais pas loin.

Ah, le Survivant était quelqu'un de juste ! Bon, il aurait pu la déclarer gagnante, mais ex aequo, c'était pas si mal. S'autorisant une petite danse de la victoire, elle accepta les Chocogrenouilles, mais attendit quand même que sa langue reprenne sa forme normale avant d'attaquer le chocolat.

A ce momen là, le préfet annonça à la cantonnade qu'il avait trouvé une carte de Page McHenry. Revan haussa un sourcil ; une carte de la préfète de Gryff ? Elle s'approcha un peu dans l'espoir d'appercevoir la carte en question, intriguée.

- T'as ta propre carte ? Montre, j'veux voir ! demanda naïvement la fillette.

Page félicita chaudement Revan et Bill pour leur victoire. Harry l'avait jouée démagogue, mais ce n'était pas plus mal. Les deux première années étaient ainsi victorieux et valorisés au sein du groupe. Bonne idée. Ils devaient être contents de pouvoir être félicités dès le premier soir. Elle en tous cas l'aurait été.

Comme tout le monde, Page profita de la tournée de friandises du Survivant pour se resservir. Après tout, une chocogrenouille, ça se mangeait sans fin, n'est-ce pas ? Et puis elle avait une collection à compléter... A peine avait-elle choisi sa boîte que William brandissait la carte qu'il venait d'obtenir. Quoi ? Une carte McHenry ? Mais qu'est-ce qu'il racontait, le rouquin ? Plusieurs regards incrédules se retournèrent vers elle.
La jeune préfète resta un instant interloquée, ne comprenant pas vraiment ce qui se passait, trop étonnée pour saisir immédiatement la plaisanterie. Lorsque son ami lui fourra la carte dans les mains, la fillette ne put s'empêcher de sourire.

- Sale enflure, tu...

Il y avait tellement de monde et d'agitation ce soir qu'il était difficile de finir ses phrases. Déjà Revan s'était penchée vers elle, une curiosité dévorante se lisant sur le visage, lui avait demandé à brûle pourpoint de lui montrer sa carte. La sorcière représentée était vraiment laide. Devait-elle assumer la bêtise de son collègue ou au contraire cacher la carte en prétextant sa rareté ? Bah, on était là pour rire, non ?

- Euh, tiens... C'est moi plus tard, regarde ! Je serai vraiment affreuse quand je serai vieille, hein ?

La jeune irlandaise tendit la carte à la première année avec un grand sourire. William en profita pour lui glisser un mot sur l'article.

- Oh, mais c'est qu'on serait populaires dis-moi... Il est affligeant de bêtise cet article, mais qu'est-ce qu'il est drôle ! Merci en tous cas, j'vais le garder précieusement !

La gosse revint rapidement vers Revan, pour éviter de faire trop de vagues sur les BR en présence d'oreilles innocentes et chastes. Mais le regard pétillant qu'elle adressa à William avant de se retourner ne laissait aucune équivoque : l'article l'amusait au plus haut point, et elle était ravie que son ami le lui ait montré.

- Ouais, tu vois Revan, c'est euh.. Parce qu'il y a une prophétie qui dit que quand je serai vieille, j'aurai fait de grandes choses dans ma vie. Ah, il faudra aussi que je trouve un moment pour changer de nom... Montre voir, comment je dois m'appeler plus tard ?

Elle attendit que la brunette lui montrât l'illustration et s'esclaffa :

- Huhu, Gunhilda de Gorse... Gorsemoor. J'aurais pu choisir mieux...

Son regard glissa sur les dates. Hum. Son improvisation allait coincer sur ce point, car ladite Gunhilda était une sorcière du Moyen Age... Mais avec un peu de chance, Revan ne s'en rendrait pas compte tout de suite, et Page pourrait faire durer un peu la plaisanterie avec son explication à deux Mornilles.
Pour faire diversion, la lionçonne arracha sa propre boite de chocogrenouilles, mais encore amusée de la blague de William, ne fut pas assez prompte : le batracien de chocolat, dans une détente fulgurante, bondit par dessus la table de friandises, et traversa quelques mètres pour atterrir... Dans le cou d'un première année !

Page fit des yeux ronds et se leva d'un bond. Holy shit ! Elle était sportive celle-ci ! Son unique détente avait été impressionnante ! Bon, par contre, il fallait maintenant qu'elle la récupère, si elle voulait la boulotter...

[HJ : Première année ciblé : celui qui veut Fred, ça peut être pour toi l'occasion de revenir parmi nous, ou bien n'importe qui d'autre, amusez vous, moi je tends des perches ^^]

Le rouge regardait en direction des préfets. Le rouquin venait de faire une comparaison de la préfète et d'un femme sur une image. Heureusement, Page le prit très bien et essaya ensuite de faire touner la plaisanterie en sa faveur en piégent une autre nouvelle.

Pff, la sadique, elle vient d'arriver.

Fred se retourna pour aller grignoter quelque chose au buffet lorsqu'il sentit un truc attérir sur sa nuque. Il se retourna vivement mais le truc restait accroché. Il essaya de l'attraper mais la chose bougait trop.

C'est quoi ce truc! Qu'est ce que c'est que ça?

Il sortit sa baguette mais le première année se rendit compte qu'elle ne serai pas plus utile qu'un bout de bois, il n'avait jamais lancé de sorts encore.

Soudain, Oh Malheur, la chose se glissa dans sa robe et partit dans son dos. Fred, chatouilleux, partit dans une crise de rire, le contact froid de la chose le chatouillait. Il lacha sa baguette. et s'éffondra par terre. Il vit la préfète des Rouges, Page avec une boite de chocogrenouille à la main, qui le regardait, il ne mit pas beaucoup de temps à comprendre, il avait un batracien en chocolat qui bondissait dans son dos.

S'il...., s'il vous plait! Enlevez moi çaaaaaaa!

Il était à bout de souffle, par terre, toujours en train de rire et de crier en même temps. C'était très ridicule mais le nouveau n'en avait cure, il avait toujours un chocolat-trampoline dans son dos.

Tout se passa très vite. Avant même que la rouquine n'ait eu le temps de réagir, le première année s'était écroulé au sol, se tordant dans tous les sens en hurlant, et Revan avait bondi, pointa sa baguette en avant.

Lorsque la gerbe d'étincelle jaillit, Page rentra la tête dans les épaules et plissa les yeux, s'attendant à une catastrophe. Explosion, fumée ou toute autre joyeuseté du genre. Le garçon continuait de pousser des cris, et les autres élèves commençaient à bouger en tous sens, ne sachant pas ce qui se passait. La deuxième année était catastrophée, et n'osait pas rouvrir les yeux, de peur de voir la débâcle que sa Chocogrenouille avait pu causer.

Ce fut la voix de William qui lui fit rouvrir un œil. Comment ça, "s'amuse à jeter des Chocogrenouilles sur les autres" ? Mais elle n'avait pas fait exprès ! Elle n'avait pas du tout envie d'agresser les première année à grand coup de projectiles chocolatés le soir de leur arrivée ! Un concours de circonstances, voilà tout... Pourquoi avait-il fallu que cette stupide chocogrenouille atterrisse dans la robe de sorcier de l'élève le plus chatouilleux de sa promotion ? Car forcément, pour se tordre ainsi, elle avait du tomber sur le spécimen le plus sensible. Obligé. Foutue poisse.

Le première année semblait s'être calmé à présent que William avait maitrisé le dynamique animal (quel homme ce Willou, la faire éclater d'une seule main ). Il lança un regard lourd de reproches dans sa direction, mais ne l'accusa pas. Mais William semblait toujours à la recherche du coupable. Il fallait clarifier la situation.

- Hé, mais j'ai pas fait exprès ! s'écria la lionçonne indignée. C'est cette gourdasse de grenouille au chocolat qu'a sauté super loin... J'ai jamais vu un bond aussi long...

Essayant de détendre un peu l'atmosphère qui s'était alourdie, la petite irlandaise poursuivit :

- Ptetre même qu'on vient de battre un record, là, sans le savoir...

La gosse lança néanmoins un regard navré à son ami, ouvrant les mains et haussant les épaules en signe d'impuissance. Non, elle n'avait vraiment pas fait exprès, ni pu faire quoi que ce soit.
Le première année, dont elle n'avait pas retenu le nom lors de la cérémonie, se dirigea vers elle, l'air encore bouleversé... Non, il n'allait quand même pas venir lui casser la figure pour se venger dès le premier soir ? Bon, finalement, son objectif n'était que la pile de serviettes. Tant mieux. Il en profita néanmoins pour lui glisser quelques reproches, que Page ne prit pas très bien, étant donné qu'elle n'avait vraiment pas fait exprès, mais le sourire du garçon fit passer la pilule.

- Grumble. J'suis vraiment désolée. J'ai vraiment pas voulu qu'elle te saute dessus, cette crétine de bestiole. Moi j'aurais préféré la manger, tu peux me croire.

Il lui faisait de la peine, tout de même, le lionceau, tout sale et encore un peu sous le choc.

- Hum. J'sais pas lancer de Récurvite... Par contre pour ce qui est des chocogrenouilles, pas la peine de rêver, j'vais pas t'en filer gratos. Mais pour me faire pardonner, s'tu veux, j'te ferai un tarif préférentiel si on fait des échanges de cartes...

Moui, Page avait décidé de faire un geste tout de même. Hors de question qu'elle fasse un énorme mea culpa, puisque ce n'était pas vraiment de sa faute. Mais bon, histoire de ne pas faire trop la mauvaise tête dès le premier soir, elle pouvait faire un geste pour réconforter le première année.

[bon, je vous avoue, j'ai pas lu, ou alors en très large diagonale... et puis je commence tout juste à prendre en main Nilsounet]

« Tiens Dennis, t'as fait tomber ça. »

Le blond tendit à Dennis Crivey un paquet de cartes de Chocogrenouilles qu'il avait subtilisé dans sa poche. Il y avait jeté un œil, et il avait constaté qu'ils avaient déjà toutes. Du coup, il les avait rendus. C'était la première soirée de l'année, il était d'humeur joviale... Plus tard dans l'année, s'il l'y reprenait, il échangerait les cartes volées contre d'autres qu'il n'avait pas. Parce que voler pour la beauté du geste, c'était très bien, mais dans le cas des Chocogrenouilles, s'il pouvait en profiter pour gagner de nouvelles cartes, c'était encore mieux. Alors, Dennis Crivey, souviens-toi de ça, la prochaine fois tu n'auras pas la clémence de Nils !

C'était la cinquième rentrée du Gryffondor à Poudlard. Et le cinquième même rituel, avec l'arrivée des première année, la Répartition, le somptueux festin, et l'arrivée en salle commune avec une ribambelle de nouveaux. Plus les années passaient, et plus Nils avait l'impression qu'on faisait les première année sur un modèle de plus en plus petit. Cette année particulièrement, ils étaient minuscules. Dans les couloirs, le blond dépassa les nains en plongeant dans la tapisserie des Glanmore Peakes combattant le serpent de mer de Cromer et se retrouva à la salle commune en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

Tiens, c'était drôle, cette année les deux nouveaux mini-préfets avaient pris des initiatives. Une petite sauterie en salle commune avec les nouveaux, histoire de les intégrer. Nils ne pouvait qu'approuver ce genre d'idée, ça le faisait rire et ça pouvait faire plein de nouvelles rencontres rigolotes. Pas que le blond soit spécialement concentré sur sa propre maison (à vrai dire, tant que ses congénères n'étaient pas trop ostensiblement Serpentard, ils pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient), mais rencontrer de nouveaux rouge et or pouvait toujours être sympa. Et puis revoir ceux qu'ils n'avaient pas vus depuis le début des vacances n'avaient rien de désagréable.

Nils s'intégra au petit groupe et se servit dans ce qu'ils avaient appelé « la tournée des préfets ». Sans doute pour la première fois de sa scolarité, Nils sentit une vague de sympathie pour ces élèves modèles...

« Chalut Page, chalut Will... »

Il salua les autres anciens de la main, ne pouvant plus aligner trois mots la bouche pleine de chocolat, et balaya du regard ceux qu'il ne connaissait pas. Première impression confirmée : ils étaient tout petits. Le blond suivit du regard les divers évènements : un petit début de dispute, des récits de vacances, etc... [à ce que j'ai pu lire, ahem] Avec amusement, il observa le saut monstrueux puis l'explosion de la chocogrenouille de la rouquine, en plein dans un premier année qui semblait terrorisé par l'évènement. De son côté, Nils était plutôt amusé... Il s'approcha du lot, fit mine de regarder Page, puis le première année, puis William qui avait la main maculée de chocolat, et déclara d'un air digne :

« We haaaaave a niou ricorde ! Congratulations Page, c'était un super saut ! »

[bon... je vous avais prévenus, je le prends tout juste en main ]

Debout près de la cheminée, un verre de jus de citrouille à la main, Amy observait l’animation ambiante. On lui avait beaucoup parlé de Poudlard, mais personne ne lui avait précisé que ça ressemblait à ça! Depuis le début de la soirée improvisée, il y avait eu des disputes, des farces et des lancés de grenouille malencontreux; alors forcément, au milieu de tout ça, elle n’avait pas vraiment osé aller vers les autres… Cette timidité de circonstance, alliée à l’état d’émerveillement béat dans lequel elle avait été plongée depuis le début de la soirée, et qui n’avait fait qu’empirer quand elle avait vu le célèbre Harry Potter et son ami Ron Weasley, l’empêchait de tout mouvement de sociabilisation.
Cependant, elle sentait bien qu’il fallait qu’elle y mette un peu du sien et qu’elle essaie de discuter un peu avec ses nouveaux camarades, et décida de profiter du relatif retour au calme et du fait que les deux préfets (qu’elle avait bien repérés; ils étaient tous les deux roux, c’était pratique) étaient à une distance raisonnable.
Alors qu’elle s’approchait, serrant fermement son verre dans sa main et avec la démarche la plus assurée possible, elle vit un grand garçon, qui devait avoir au moins quatre ou cinq ans de plus qu'elle, se diriger également vers les préfets, avec un sourire amusé:

- We haaaaave a niou ricorde ! Congratulations Page, c'était un super saut !

Amy ne put s’empêcher de rire avec les autres, attirant les regards sur elle.

- Euh, bonjour. Je suis Amy, je viens d’arriver… C’était très drôle.

Elle croisa le regard du garçon qui avait été victime de l’assaut de la grenouille.

- Enfin euh non, pas *drôle*… C’était euh… Tu es en première année aussi, c’est ça? Et vous… ajouta-t-elle en se tournant vers les trois autres élèves, vous, vous êtes beaucoup plus grands... Vous devez avoir plein de choses à raconter sur Poudlard!

Bangkok avait observé tous les autres de sa maison s'agiter, rire, parler, manger, et pas une fois elle n'avait trouvé le moyen de s'immiscer dans la conversation, de se faire remarquer. Pourtant, elle n'était pas du genre timide, loin de là. Elle avait toujours eu tendance à s'afficher, à rire avec les autres. Mais cette fois, c'était différent. C'était simple avec les moldus, et même avec les sorciers croisés sur le chemin de Traverse. Mais ce groupe rassemblé dans sa salle commune l'impressionnait. Déjà, elle savait qu'elle allait passer les sept prochaines années de sa vie avec eux. Pas vraiment le moment de se faire mal voir, du coup. En plus, et surtout, ils lui semblaient tous merveilleux, avec leurs couleurs rouge et or. Elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle faisait partie de la même maison, du même clan. Elle n'avait jamais éprouvé une admiration particulière pour une quelconque maison. Son père avait étudié à Gryffondor aussi, mais il ne lui en avait pas trop parlé, de peur que la jeune fille se sente mal si elle devait appartenir à une autre maison. La jeune sorcière ne savait pas trop, donc, dans quelle maison il y avait la meilleure ambiance, ou les gens les plus agréables. Elle ne connaissait tout cela que dans les grandes lignes.

Elle s'imaginait assez mal à Serdaigle, parce qu'elle n'était pas vraiment du genre petite-fille-sage-à-lunettes, mais elle s'imaginait assez bien porter le bleu des érudits. Serpentard était pour l'ambition, et elle confondait ce terme avec détermination, ce qui pour elle était un bon trait de caractère. À Poufsouffle, on était loyal. C'était bien aussi, non ? Puisqu'elle allait côtoyer les mêmes personnes toute sa scolarité, autant qu'ils ne s'avisent pas de la poignarder dans le dos pour un oui ou pour un nom. Quand aux Gryffondors... Ils étaient réputés courageux, mais sorti de cela, elle ne connaissait rien sur eux. Et voilà qu'à cause d'un simple mot d'un bout de tissu miteux, elle se retrouvait avec toutes ces personnes qu'elle trouvait d'un coup géniales ne serait-ce qu'à cause de leur blason ? Tous ces sentiments étranges la dépassaient, et la jeune fille se contentait de plisser ou d'écarquiller les yeux suivant les événements, mâchouillant distraitement des chocogrenouilles dont elle laissait négligemment tomber les cartes sur le sol de leur – de SA – salle commune. Beaucoup trop déroutant.

Elle avait donc contemplé le concours de piercings suçacidiens, en silence, un peu à l'écart, puis avait ri de la mésaventure d'un jeune garçon avec la grenouille en chocolat, toujours discrètement, ne sachant pas vraiment comment faire partie de la joyeuse bande qui s'animait sous ses yeux. Plusieurs fois, elle avait amorcé une avancée vers les élèves inconnus, mais s'était rassise, parce qu'une autre personne était aussi arrivée, où parce qu'une parole quelconque avait attiré l'attention de l'assemblée et qu'elle se sentirait bête d'arriver comme un poil de troll sur une potion. Plusieurs fois elle avait ouvert la bouche, pris une grande inspiration, ne sachant pas quoi dire. Les formules se bousculaient dans sa tête, toutes plus idiotes les unes que les autres. Finalement, la crainte suprême concernait son prénom, encore une fois. Pas qu'elle ne l'aime pas. Même s'il était étrange, elle appréciait plutôt ce joli prénom qui la faisait sortir du lot. Mais elle savait qu'il choquait les autres, et elle ne voulait pas s'approcher, emplie de courage, prête à se présenter, et qu'on la remarquât en se souvenant d'elle comme de la fille au nom bizarre. Vraiment trop gênant. Quoiqu'en même temps, si c'était un du groupe qui prenait la parole en se souvenant de son nom peu ordinaire, ça lui faciliterait bien les choses. Rien de dramatique, donc. Et puis elle avait promis à sa mère qu'elle ne se laisserait pas intimider. Avec se fichue grossesse, Carol était plutôt du genre à ne pas apprécier qu'on lui désobéisse. Et recevoir une beuglante un beau matin parce qu'elle n'avait pas réussi à se faire apprécier, ça, c'était ennuyeux. Dramatique même. Dans un élan de courage, ou plutôt de lâcheté puisque c'était plus la crainte d'un fléau bien pire que celui qu'elle avait imaginé jusqu'alors qui guidait ses pas, la jeune fille s'approcha vers la personne la plus proche d'elle et ses lèvres s'étirèrent en un large sourire.

- Salut, j'suis Bangkok, lança-t-elle.

Au moins c'était fait. Restait plus qu'à attendre la réaction de son camarade.

[HRP = c'est bien gentil a toi Page
C'est un peu court mais je savais pas trop quoi dire d'autre]

- Hey, salut... Bangkok ! Joli prénom... Bienvenue chez les Lions !

Ô joie ! La rouquine, celle qui avait été e grande partie au centre de l'attention de ses camarades, lui avait répondu. Et elle trouvait son prénom... joli ? Apparemment. Pas originale ni étrange, mais joli. Bangkok sourit. C'était peut être une façon détourné d'attirer l'attention sur la bizarrerie de ce prénom, mais c'était tout de même bien mieux que les commentaires qu'elle récoltait d'habitude. Moins condescendant, surtout. Un de ses voisins moldus lui avait un jour dit que ça faisait cochon d'Inde, comme nom. Alors joli, quelque soit le sens caché que la jeune fille était de toutes façons trop naïve et éblouie par tous ces Gryffondors autour d'elle pour bien saisir, c'était vraiment mieux.

Elle remercia a fillette rousse de son accueil, amusée par l'énergie de la jeune préfète, et celle-ci reprit

- Ça va, pas trop perdue ?

- Un peu, avoua-t-elle en grimaçant.

Sa camarade se décala un peu sur le canapé, bousculant et écrasant les autres occupants au passage pour laisser un peu de place à la petite nouvelle qui ne se fit pas prier pour s'installer. Si elle refusait ce genre d'occasion, elle ne se ferait sans doute pas d'amis facilement. Et puis c'était plutôt valorisant, d'être invitée à s'asseoir par une de celles qui semblaient être parmi les stars de sa maison. Elle réussit donc à s'installer – s'encastrer serait plus exact, en fait, vu le nombre de petits sorciers quele pauvre canapé devait déjà supporter – et sourit timidement.

- J'ai beau avoir lu l'histoire de Poudlard en long, en large et en travers, je pensais pas que ce serait aussi grand ! Et encore, c'est juste le premier soir. Je sens que ça va être génial, tout ça. 

Elle sourit de plus belle, visiblement enchantée à l'idée de tout ce qu'elle allait découvrir et de ses futurs errements dans les couloirs du collège, et souffla sur une mèche flamboyante qui venait de tomber devant ses yeux. Elle dévisagea sa camarade un instant, tentant de se souvenir du nom qu'avait employé un autre grand type un peu plus tôt, et ajouta

- T'es Page, toi, c'est ça ? C'était cool le truc de la grenouille, avança-t-elle un peu timidement.