Quand la splendeur ne suffit pas... [LIBRE]

Les gosses. Toujours plus turbulents les uns que les autres, à croire que personne ne se donnait la peine de leur donner une éducation convenable. Le noiraud pesta, pour son plus grand malheur, il était venu ici le jour de la sortie à Pré-au-Lard de l'école de Poudlard. Quel manque de chance pour le play-boy, rien ne pouvait le mettre plus mal à l'aise que devoir croiser un môme imprévisible qui était sans doute capable de lui jouer un mauvais tour. Heureusement pour lui, ses parents ne lui avaient pas fait l'affront de lui offrir comme cadeau un petit frère ou une petite sœur, évitant ainsi les hurlements et autres désagréments.

La raison de sa présence ici était top secrète, Dumbledore avait fait appel à lui pour qu'il jette un œil à la blessure magique qui lui avait atteint la main. Rogue, l'horrible Servilius était là lui aussi et Arsène avait dû subir son regard calculateur tout au long de son observation poussée de la blessure. Bien sûr, il n'y avait rien à faire, le maléfice avait déjà été canalisé dans la main ce qui permettrait à Dumbledore de survivre un certain temps. Cette conclusion ne surprit aucun des deux hommes et le médicomage ressortit du bureau sans en savoir plus mais en ayant fait le sermon de ne parler de ce petit problème à personne. Il comprenait pourquoi et c'est ce qui le mena à Pré-au-lard par se temps pourrit de chez pourrit. Il avait dans l'idée d'aller se changer les idées vers la belle Rosmerta qui lui remonterai très certainement le moral avec un petit verre ou deux, voir plus si affinité.

Il traversa le village prudemment, jetant des regards affolés autour de lui à la vue de ces mioches qui semblaient tous prêt à le tourner en dérision. Il ne lâcha pas sa baguette de tout le trajet, décourageant ainsi les plus téméraires qui tenteraient de s'approcher de sa noble personne.

Forcément, le pub était plein. Plein de gosses bien entendu ! Il grogna mais ne se laissa pas démonter, il n’avait pas fait tant de kilomètres (en transplanage bien sûr!!) pour se laisser démonter par une bande de gamins inoffensifs pour la plupart. Et surtout, personne ne lui enlèverai la satisfaction d'aller voir la tenancière la plus mignonne qu'il connaissait.

Poussez-vous... Laissez-moi passer...

Il se faufila, repoussant plusieurs gosses sur son passage et arriva enfin jusqu'au bar, face à Rosy. Il poussa un môme, qui lui arrivait tout juste au coude, de son tabouret et s'assit dessus sans ménagement.

Allez va jouer ailleurs...

Il lui lança son plus beau sourire et commanda un Whisky pur feu en guise de préambule. La belle lui rendit son sourire et fila lui préparer sa consommation. Se détendant enfin, Arsène profita pour échanger quelques galanteries avec elle puis il entama son pur feu qui lui réchauffa les entrailles.

Terrible!
C'était la première fois que Mira mettait les pieds au trois balais, cet endroit dont ses trois frères luis avaient tant parlé.
Oh bien sur, elle avait déjà bu de la bieurraubeurre dans un bar avant ça, mais la, c'était différent.
Le bar était bourré d'élève, c'était quasiment impossible d'y trouver une place, et lorsqu'il faisait un froid pareil dehors on était bien content d'avoir une place au chaud.
Pour la rouquine, c'était au bar. Elle était venue seule, pour visiter.
Son naturel un peu solitaire avait repris le dessus, c'était souvent le cas l'hiver, sans qu'elle sache pourquoi.
Quoi qu'il en soit, après avoir passé une journée à marcher, éviter les boules de neiges, et a visiter les magasins, elle se payait un moment de repos.
Sa bière était devant ses yeux, et elle avait retiré ses gants pour se réchauffer un peu les mains.
Toutefois, elle était un peu déçue et morose. Pas dans une journée ou il faisait bon de venir l'embêter.

La petite avait vainement tenter de convaincre son plus grand frère de venir la rejoindre pour l'après midi, désireuse de le revoir. Mais rien à faire, celui ci avait été catégorique...Avec tous les aurors dans le coin, c'était impossible. Oh il était libre de circuler selon sa lettre, il n'avait juste pas envie de voir leur sale tête.
C'était une des raisons qui faisait qu'elle avait fait la tronche tout l'après midi aux aurors en postes, allant même jusqu'à faire un signe obscène à l'un de ceux qui avait eu le culot de la saluer. Fallait pas déconner non plus, elle les supportait, mais n'était pas forcée d'être polie avec.
Elle en était la de ses pensées, songeant à un moyen de persuader son frère de venir lui rendre visite lorsqu'elle se sentit attraper par derrière, enlevée de sa chaise, poussée sans ménagement.
Indignée, elle regarda le terrible malotru qui avait osé se comporter ainsi, et lui parler de la sorte.
La voix avait claqué à ses oreilles, et c'était mal connaître Miranna que de penser qu'elle allait partir gentiment.
Elle haussa le ton pour être sûre de se faire entendre, revenant à la hauteur de l'intrus intrusif, et tapa du poing sur le comptoir, juste a côté de l'homme.

-Hey, faut surtout pas se sentir gêné! La politesse, tu connais?

Maintenant qu'elle l'avait plus ou moins de face, elle l'observa. Beau gosse, certes, mais il était de un, vieux, de deux, impoli, de trois, ça n'excusait rien. Prenant son air de vieille chouette revêche, elle le fusilla du regard. Bon, si elle se contentait de parler dans le vide, ça n'allait pas faire grand chose. Tendant la main, elle attrapa le whisky pour en boire une gorgée, puis reposa le verre.
Voilà, ça c'était une action choc, sans compter que pour l'avoir virée ainsi il pouvait au moins lui payer un verre. Sans compter que désormais, sa bierraubeurre était a peu près impossible a atteindre, elle aurait presque du lui grimper sur les épaules. Merde, elle était petite, et arrivait à peine à la bonne hauteur.

-J'y peux rien si votre vie est merdique, ou si vous êtes mal baisé, ou si votre travail vous frustre, ou si tout fout le camps, c'est pas une raison pour me prendre Ma chaise! Espèce de malotru, vos parents vous ont éduqué comme un moldu qui se prend pour un singe? Vous pourriez au moins virer quelqu'un d'autre, plutôt qu'une dame!

Un jour, il faudrait qu'elle remercie ses frères, elle n'aurait jamais connus de tels mots à son age s'ils n'en avaient pas usé et même abusé. Les gros mots et les expressions terribles, c'est aussi le domaine de sa mère, qui adorait les engueuler en étant très vulgaire. Et donc, forte du modèle familial, Mira répondait en général ainsi aux gens qui l'énervaient.
Le rouge lui était un peu monté aux joues. Loin de ressentir les effets de l'alcool, le whisky lui donnait simplement chaud. Et avec sa cape sur les épaules, sa petite robe d'hiver, ses bottines fourrées...Elle n'allait pas tarder à mourir de chaud. Sans qu'il soit question un seul instant de foutre la paix à l'odieuse personne qui l'avait maltraitée ainsi.

Une petite voix, dans un sifflement, s'indigna juste à coté de lui, suffisamment fort pour qu'il l'entende très distinctement. Il ne bougea pas pour autant et retint de rire, la petite voix se permettait de un, de lui adresser la parole, de deux de le tutoyer et de trois, de lui poser une question stupide, il mettait un doigt d'honneur sur le tutoiement qu'il trouvait vraiment charmant dans la bouche d'une chose si petite, à coté de sa splendeur. Il avala une gorgée de Whisky d'un geste lent, l'oreille attentive au moindre truc suspect qui pourrait se passer à proximité de lui. Il n'était pas parano mais il se doutait bien qu'il y aurait des représailles même si la petite chose qu'il avait retirée de la chaise était chez les verts (de terre). Il ne voulait cependant pas montrer qu'il s'intéressait à la rousse qui s'indignait de plus en plus. Il l'ignora com-plé-te-ment.

Il reposa son verre et là ce fut le premier choc. Il aperçut une petite main blanche qui se glissait le long du comptoir et qui d'un geste vif lui piqua son verre pour en boire une bonne lampée. Les yeux rivés sur les petits doigts qui se crispèrent sur le verre, il fut obligé de tourner légèrement la tête pour observer l'entier de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il avait pâlit, s'attendant au pire, les mains crispées sur le bord du bar, les yeux exorbités qui lui donnait heureusement, l'air de se mettre en colère plutôt que d'avoir peur. Il était tendu d'un bout à l'autre de son corps, prêt à agir, prêt à.... à quoi ? Lorsque ses yeux se posèrent sur la petite chose qu'il avait virée du tabouret, il se rassura. Elle ne devait pas faire plus 1m20 et 30kg. Il n'avait donc aucun souci à se faire, surement qu'elle ne savait pas non plus utiliser sa baguette magique. Il se détendit, faisant attention à ne pas laisser transparaitre son soulagement qui pourrait trahir son inquiétude et donner du courage à la minuscule petite fille. Néanmoins, cela ne changerai rien, la gosse n'avait pas l'intention de lui foutre la paix, au contraire on avait l'impression qu'elle était même prête à se battre pour récupérer sa place. Elle lui balança un flot de parole immonde et digne d'une adolescente. Les sourcils d'Arsène se soulevèrent d'étonnement. Elle venait de le traiter de moldu. Lui. Lui qui était effectivement de famille moldue. Il plissa les yeux, il ne supportait pas l'injustice contre les moldus. Il en avait assez bavé à Poudlard avec ces conneries pour ne pas laisser une gamine de 10ans lui balancer des choses qu'elle ne pouvait même pas comprendre.

Il lui jeta son regard le plus noir et calculateur. Celui qui effraie les gens en règle générale. Il voyait très nettement la colère qui bouillonnait dans la petite sorcière qui semblait sur le point d'exploser dans un immense feu d'artifice. Avec un rictus du coin de la bouche, il l'ouvrit et lui balança.

Non ! Je ne me sens pas du tout gêné de t'avoir viré de ce tabouret pour la simple et bonne raison que ton uniforme ne me plait pas.

C’était complètement débile mais il n’avait rien trouvé d’autre à dire. Il éloigna son verre d'un geste résolu tout en gardant ses yeux fixés sur la mignonne et adorable serpentard qui lui tenait tête.

Et pour ton information, ma vie est surement moins merdique que la tienne. Faut te détendre ma petite, tu ne supporte visiblement pas du tout l'alcool.

Il détourna les yeux d'un geste dédaigneux et reprit son verre pour en boire une gorgée, défiant la gamine qui y avait posé ses lèvres. C'est à ce moment là qu'il aperçut la bière au beurre entamée et perdu juste en face de lui. Dans un geste complètement stupide et puéril, il la prit et la vida d'une traite, décidément, il accumulait. Il reposa le verre sur le comptoir. Il n'avait pas l'intention de la laisser ainsi, il allait lui en recommander une et même la lui payer, mais avant cela il voulait lui fermer son caquet.

Pré-Au-Lard. C'était la première fois que William s'y rendait. Il était immédiatement entré dans le premier pub qu'il avait trouvé (on était pas irlandais pour rien) et avait commandé une bièreaubeurre. Il était en train de la siroter tranquilement assia à une table, regardant les gens autour de lui avec un peu de curiosité (pas trop quand même) lorsque une Serpy au bar se fit proprement dégager par un jeune homme, fort beau d'ailleurs, qui lui intima sans lui prêter plus attention d'aller jouer ailleurs. En temps normal Billy serait venu au secours de la jeune demoiselle mais sa réaction l'en empêcha:

-Hey, faut surtout pas se sentir gêné! La politesse, tu connais?

Et elle se servit une gorgée du verre de whisky que le jeune homme avait commandé.

-J'y peux rien si votre vie est merdique, ou si vous êtes mal baisé, ou si votre travail vous frustre, ou si tout fout le camps, c'est pas une raison pour me prendre Ma chaise! Espèce de malotru, vos parents vous ont éduqué comme un moldu qui se prend pour un singe? Vous pourriez au moins virer quelqu'un d'autre, plutôt qu'une dame!

Ce à quoi l'intéressé répondit tout en mettant son verre hors d'atteinte:

Non ! Je ne me sens pas du tout gêné de t'avoir viré de ce tabouret pour la simple et bonne raison que ton uniforme ne me plait pas. Et pour ton information, ma vie est surement moins merdique que la tienne. Faut te détendre ma petite, tu ne supporte visiblement pas du tout l'alcool.

A ces mots Billy s'étouffa de rire dans sa bière, qui lui sortit par les narines, se répendant ensuite sur la table. Ne pouvant s'arrêter de rire, il hocquetait lamentablement, tentant vainement de reprendre son souffle. En même temps il regardait le monsieur en applaudissant.

Blin genvglbyé!

Il aurait voulu dire "bien envoyé" mais il commençait à manquer d'air, son visage devenait bleu et il avait du liquide dans les poumons. Avant de sombrer dans l'inconscience, il pensa que mourir de rire n'eut pas été si mal si ce n'avait été si douleureux...

Mais c'était quoi, son problème, à ce type? Il était vaaachement bizarre...
D'abord, il l'avait ignorée. Bon, ça, elle s'y était attendue. Vu la manière dont il l'avait traitée dès le départ, ce ne pouvait être qu'un petit égoïste qui ignorait les autres en général.
Ça, elle pouvait pas tellement le lui reprocher, en revanche, ce qui était déjà plus embêtant, c'était qu'il s'en soit précisément pris à elle.
Attirait-elle les imbéciles comme un aimant? Fallait croire, ou alors les imbéciles étaient simplement légion dans le monde.
Elle opta pour la deuxième option, qui paraissait être la plus plausible. Qui sait, peut être qu'elle se retrouvait face à un...Ancien élève de Poufsouffle.

La rouquine le dévisageait donc, l'air toujours aussi peu contente, lorsqu'il sembla...choqué. Puis énervé. Elle recula instinctivement d'un pas, la manière qu'il avait de la regarder n'était vraiment pas rassurante. Comme ça, il avait presque l'air d'un fou furieux, prêt à lui sauter dessus en criant « Noooon mon whisky, sale gamine, je vais te faire la peaaau ».
Ce fut au tour de la petite de pâlir. Non mais, tout ça juste pour une simple petite gorgée de Whisky? Mais qu'il apprenne a gérer ses nerfs!
Elle le regardait à présent comme on regarde un animal en cage, se demandant ce qui allait se produire. Ha...si son frère avait été la, il lui aurait pété la gueule...
Oui, mais elle ne pouvait décidément pas compter sur ses frères jusqu'à la fin de ses jours, c'était vraiment trop moche.
Elle était peut être allée trop loin...Souvent, quand elle débitait des âneries pareilles, les gens étaient juste trop choqués pour réagir. L'homme face à la fillette ne semblait pas être de cet acabit la. Pour son plus grand malheur.
Ses sourcils s'étaient levés d'étonnement et elle s'attendait à se prendre une remarque terrible, voir même une gifle, vu le regard qu'il lui servait maintenant.

Plus très rassurée, mais en essayant de ne pas le montrer, question d'honneur évidement, elle tomba des nues en entendant sa réponse.
Quoi, il était bourré, c'était tout ce qu'il avait a dire? Maintenant, elle hésitait entre être amusée, excédée ou encore plus en colère.
Son visage trahissait son hésitation, mais un espèce de demi-sourire était plus ou moins venu se greffer sur ses lèvres.

-Mais...Mais vous êtes un gros gamin...Vous savez ça?

C'était sortit du fond du cœur, ça se voyait vraiment. Un peu désabusée, elle ne put qu'ouvrir les yeux encore plus grand en entendant sa deuxième réponse et en le voyant lui boire toute sa bierraubeurre. La sienne à elle! Bon évidement elle avait encore une bourse pleine, mais c'était pas une raison!
C'était décidé, ce type serait rangé dans la catégorie des « Beau mais totalement taré ». Une catégorie assez dangereuse, en fait.
Elle allait répliquer, lorsqu'elle entendit un espèce de gargouillement derrière elle, accompagné d'un rire.
La petite vert et argent, se tourna, mortifiée.
La, un bouffondor, en train de...mourir de rire, au sens littéral du terme apparemment, vu sa couleur.
Mais qu'il crève, et qu'il fasse pas chier! Ils avaient quoi tous, ce soir?

-Quoi, tu trouve ça drôle les injustices? Bah tient!

Profitant qu'il soit à moitié en train d'agoniser, elle s'approcha et lui colla une gifle retentissante, sur la pointe des pieds. Oui, sur la pointe des pieds pour atteindre sa joue. Ha! C'était défoulant...Vraiment agréable. Sa main serait rouge pendant un moment, mais déjà on pouvait voir la marque apparaître sur la joue de l'autre. Quoi qu'il en soit, il semblait vraiment être sur le point de s'étouffer.
Se reculant de quelques pas, elle revint se poster près du piqueur de place et de bierraubeurre.

-Quoi, vous allez le laisser s'étouffer? Je sais bien que c'est un gryffondor mais quand même...Vous croyez pas qu'il faudrait faire quelque chose? Je sais pas moi, l'achever et lui faire les poches par exemple.

En tout cas, sa théorie sur les imbéciles peuplant le monde semblait se confirmer, au vu de l'énergumène qui était en train de se donner en spectacle devant eux. La plupart des gens les regardaient, et Mira se sentait vaguement mal à l'aise. Elle espérait que ni l'un ni l'autre n'aie dans l'idée de faire un truc stupide. Pas maintenant, alors qu'ils étaient le centre d'attention.

Un violente claque assenée l'empêcha toutefois de perdre totalement conscience. Du coup, Billy entendit la suite, et ce que dit la petite Serpentard ne fit rien pour arranger les choses. William adorait l'humour noir et il fallait avouer que pouvoir dire

-Quoi, vous allez le laisser s'étouffer? Je sais bien que c'est un gryffondor mais quand même...Vous croyez pas qu'il faudrait faire quelque chose? Je sais pas moi, l'achever et lui faire les poches par exemple.

dans une telle situation relevait de l'exploit... Il tomba alors à genoux riant aux éclats, envoyant de la bièraubeurre en faibles quantités sur le sol mais surtout il ne pouvait plus du tout inspirer d'air. Ne pouvant pas non plus s'arrêter, il finit par se rompre une côte. Et là ce qui jusque là était un peu désagréable mais tout de même comique devint un monde d'agonie que le pauvre petit ne s'était jamais imaginé visiter. Il se figea d'un coup sur place, cessa le moindre hoquet, le visage violacé, il ne pouvait que ressentir avec une acuité insoutenable ce qui venait de se briser en lui. Rien d'autre n'existait pour lui en dehors de ce couteau enfoncé dans son flanc. Enfin, le néant salvateur vint le cueillir et il ne ressentit plus rien.
Ses yeux se fermèrent et silence se fit autour de lui.

[HRP: Arsounet ça urge là va falloir surmonter ton aversion pour les gosses...]

[Attention au tour de jeu siouplé... Sinon on ne va pas s'en sortir... Embarassed

L'ordre c'est Arsène, Miranna et Will... Et si qqn se rajoute alors on adaptera...]

Mais...Mais vous êtes un gros gamin...Vous savez ça?

Un gros gamin ? Il manquait plus que ça, se faire traiter de gamin par une mioche qui lui arrive tout juste à la hauteur du coude et qui en plus était insupportablement mal élevée. Mais pourquoi était-il venu boire un verre ici ? Il commençait franchement à se le demander. Il était en train d'imaginer l'issu de cette entrevue avec la jeune demoiselle, se demandant s'il valait mieux crier forfait et lui rendre on tabouret ou s'il fallait l'ignorer désespérément jusqu'à ce qu'il ait fini de boire son whisky. Il n'eut pas vraiment le temps d'approfondir le sujet que déjà elle avait rouvert la bouche pour laisser un flot de paroles venimeuses en sortir.

Quoi, tu trouve ça drôle les injustices? Bah tient!

Il releva un sourcil se demandant quel catastrophe allait encore lui arriver, mais il entendit un bruit sec derrière son dos. Le plus lentement possible, prenant ses précautions, on ne sait jamais avec ces charmants bambins, il se retourna et se retrouva face à un rouge et or à la joue rouge vive qui était visiblement en train de s'étouffer. Il n'avait pas entendu la remarque du gamin mais visiblement celui-ci avait trouvé la réaction d'Arsène suffisamment drôle pour s'attirer les foudres de la vipère. Bien malgré lui, il sourit de satisfaction. Non pas de le voir dans cette situation ridicule, mais qu'il ait fait rire quelqu'un. La preuve que tous les gosses de la terre n’étaient pas contre lui. Il reprit tout de même très vite ses esprits. La jeune verte l'avait ouvertement frappée au visage et très franchement ça ne se faisait pas. Alors qu'elle en rajoutait une couche, pensant certainement que tout le monde l'admirait ou qu'elle les terrorisait tous, il la prit par le colle de sa cape, la soulevant ainsi du sol et la tira en arrière pour lui poser les fesses sur le tabouret à coté de lui qui venait de se libérer. Durant ce maigre trajet, le verte gigota légèrement les pieds comme pour se dégager, mais le terrain était dégagé et tant mieux pour lui qui espérait qu’elle lui ficherait la paix maintenant qu’elle avait un tabouret sous les fesses.

Arsène n'aimait pas les gosses. Mais celui qui venait de s'effondrer par terre était aux limites de l’agonie entre son fou rire et son absence de réaction respiratoire. A l'hôpital il s'arrangeait toujours pour refiler ces petits êtres ridicules à sa collègue Amandine qui ne jurait que par eux, mais là les choses se gâtaient. Elle n'était pas là. Que faire ? L'appeler pour qu'elle vienne ? Idée complètement débile. Lui faire du bouche à bouche ? HORREUR !! Il pouvait par contre obliger la verte à le faire elle-même. Ou
alors fuir? Non! Franchement, il avait une réputation à tenir quand même.
Qu'elle honte s'il sortait par la porte à cet instant précis.

Son regard sombre se tourna en direction de la verte et il lui envoya des éclairs qu'il espérait suffisamment clair, désapprouvant son geste stupide.

Tu pourras lui faire les poches quand il se sera relevé. En attendant je te prierai de venir m'aider à le tenir immobile.

Il espérait ne pas devoir la prendre par la peau des fesses pour la faire descendre de son perchoir. En attendant, il voyait autour de lui les yeux rivés de tous les clients du pub rivés sur lui, le rouge et la verte. Bon sang, il manquait plus que ça, se faire remarquer d'une manière aussi grotesque. Il soupira de mécontentement et lança à l'assemblée.

Ça va, il ne va pas mourir sous vos yeux.

A croire que c'était sa phrase fétiche. Mais il savait que celle-ci aurait l'effet de faire culpabiliser les gens qui avaient déposé leurs yeux curieux sur le pauvre gamin qui ne respirait plus. Il le tira légèrement pour le dégager de dessous la table. Son teint tirait légèrement vers le violet et on voyait très clairement qu'il suffoquait. Il sortit alors sa baguette magique de la poche intérieure de sa poche et reporta son regard sur la jeune insolente.

[Je te sauve dans mon prochain poste Will... J'attends la réaction de Miranna d'abord...]

Alors qu'elle était la, observant le jeune garçon sans trop se soucier des gens autours, elle sentit une main la saisir fermement par le col.
Son cœur fit un bond, et elle même sursauta très fort.
Miranna ne s'y attendait pas. Mais quoi, quelle horreur, qui osait s'en prendre physiquement à elle? Était-ce l'homme, qui avait décidé de laisser crever l'autre? Fin du monde, désespoir!
Elle ne méritait pas d'être passée à tabac dans un coin sombre, après tout, c'est lui qui avait commencé, lui qui avait cherché! Et pour le bouffon, il avait cherché aussi! Vaguement paniquée, elle se débattit un peu et se demanda si elle pouvait crier à l'aide.
Non, son égo ne lui permettait pas d'agir ainsi. Appeler à l'aide, rendre public sa détresse? Autant tendre un bâton au vilain type et lui dire de se faire plaisir...
A sa plus grande surprise, elle ne fut pas projetée avec violence contre un mur, alors qu'elle s'apprêtait à devoir défendre chèrement sa peau, mais simplement posée sur un tabouret.
Ciel, il avait quand même de la force l'autre, pour la porter ainsi sans problème...
Lui faisant son regard de la mort, elle voulait répliquer. Lui dire de lui foutre la paix et de s'occuper un peu du gamin qui était visiblement en train de rendre l'âme.

La rouquine était la, regardant la scène sans trop savoir quelle attitude prendre. Elle ne souhaitait pas la mort du gryffondor. C'était un gamin, comme elle, bien trop jeune pour mourir. Les gens aussi jeunes ne devraient pas pouvoir mourir selon elle, Mira trouvait ça injuste. Tournant ses grands yeux verts vers le piqueur de place, elle l'observa dans un premier temps. Cela voulait dire qu'il comptait empêcher l'autre de mourir? Un éclat de quelque chose passa dans son regard. Peut être que l'adulte avait saisit, peut être prendrait-il ça pour autre chose. C'était de la reconnaissance. La serpentine ne l'aurait jamais reconnu, avoir de la reconnaissance pour un pauvre type qui allait sauver un stupide gryffon? Mais en ces temps qui couraient, Miranna qui n'était pas foncièrement pour vous-savez-qui et qui avait souvent l'impression que l'avenir était forcément très sombre, rencontrer une personne comme ça, ça donnait une vague sensation d'optimisme bienvenue.

-Okay okay...Faut bien que quelqu'un se dévoue.

Ignorant toujours les gens, elle leva son cul et s'approcha sans broncher du jeune garçon. S'agenouillant en faisant attention à sa robe, elle se demanda d'abord que faire. La jeune verte et argent possédait approximativement la force d'une crevette anémique et pesait un faible poids. Posant ses deux mains, fermement sur les épaules du jeune homme, qui s'était calmé depuis qu'il était inconscient, elle y mit toute sa force.

-Monsieur, ça va comme ça?

Elle avait relever le regard vers lui et attendait une quelconque réaction de sa part. Derrière, les gens souriaient, certains avaient l'air choqués, mais tous regardaient avec une curiosité malsaine. Trop malsaine. Avant que le grand voleur de boisson n'ait le temps de lancer un sort, elle en profita pour faire un signe obscène aux gens qui observaient. Certains détournèrent la tête, et Mira se remit en position, attendant que l'autre agisse.

La baguette levée en direction du rouge et or, Arsène observait Miranna qui, avec son allure de crevette, appuya ses deux mains sur les épaules du mourant. Même si elle n'était pas dotée d'une force surhumaine, cela suffirait amplement à le tenir en place s'il venait à convulser. Le sortilège qu'allait utiliser Arsène permettrait de dégager les voies aériennes du petit sorcier et ainsi lui permettre de reprendre son souffle s'il arrivait à cesser de rire stupidement.

S'il demandait à Miranna de le tenir c'est tout simplement parce qu'il n'avait pas l'intention de salir sa tenue de sorcier flambant neuve. Non. Il préférait tout autant que ce soit la vipère qui en subisse les conséquences en récupérant le surplus de liquide qu’il avait avalé de travers. Après tout, cela serait une juste revanche du mioche qui était en train de s'étouffer en partie à cause d'elle et elle récupérait la bièraubeurre qu’il lui avait piqué.

Monsieur, ça va comme ça ?

Y'avait de l'espoir, elle l'avait appelé Monsieur. Il lui jeta un regard malicieux, celui qu'il ne pouvait s'empêcher de jeter avant de faire une énorme connerie. Elle avait malheureusement raison, c’était un gros gamin. En fait non, disons simplement qu’il ne savait pas du tout y faire avec les gosses et se résignait bien malgré lui à s’abaisser à leur niveau, très triste comportement de la part d’un gentleman.

Mais oui c'est parfait ma chère !

Il avait sortit ces quelques mots tout en espérant qu'elle ne comprendrait pas la supercherie du moment. Il prit une dernière fois le pouls du gosse, qui battait encore, puis il pointa sa baguette magique sur la gauche torse du môme en lançant dans un murmure roque une incantation magique souvent utilisé dans des cas similaires. Sa main droite quand à elle était posé sur la droite de son torse permettant ainsi à Arsène de ressentir du bout des doigts les effets immédiats de son sortilège.

Un éclair violet sortie de sa baguette en un jet continu et au lieu de rebondir sur le torse du rouge et or, celui-ci s’infiltra dans son corps en douceur, atteignant directement les poumons de William Faith. Il ne bougea pas. Arsène espérait que le sortilège suffirait car il ne se voyait pas commencer à opérer différemment ici au milieu des trois balais sous les yeux affolant de la foule en délire. Il compta dans sa tête les secondes. Après 5 secondes qui lui parurent interminables, il décela un changement sous sa main droite, les poumons reprirent gentiment du mouvement et soudain le gosse recracha une substance orangé qui ressemblait à de la bièraubeurre périmée.

[Miranna je te laisse voir sur qui crache William vu que c'est ton tour de jouer. Wink

Will et moi sommes d'accord pour que tu salisse ta robe :sifle:]

Toujours agenouillée, toujours en train de tenir l'autre gamin, Miranna patientait. Par merlin, elle devait avoir l'air vachement ridicule dans cette position, avec ce stupide bouffondors qui s'était étouffé tout seul.
Honnêtement, elle se doutait que les poufsouffles en étaient capables, vu qu'ils étaient capables de tout, mais surtout du pire. Mais de la a voir un bouffon réagir pareil...Pour un truc même pas drôle...
Au moins, l'autre semblait savoir ce qu'il faisait, même si son regard avait changé, l'espace d'un instant.
Plus espiègle, comme s'il semblait tout d'un coup s'amuser. Sans vraiment y réfléchir sérieusement, ne s'attendant pas à un mauvais coup pareil de la part d'un adulte, la rouquine pensa simplement qu'il devait être un peu taré sur les bords et que soigner les gens devait être ce qui le faisait délirer dans la vie.

D'un air un peu perplexe, elle le regarda agiter sa baguette, et ferma les yeux par réflexe lorsque l'éclair atteint le torse de l'élève.
Allait-il survivre? C'était quand même trop bête, il allait pas lui claquer dans les mains maintenant, à coup sur on lui aurait posé plein de questions après et ça aurait gâché sa soirée. Sans compter que les parents en larmes, c'était vite chiant.
Alors qu'elle allait prendre la parole pour constater inefficacité du sort utilisé par l'adulte au comportement de gamin, enfin, le rouge et or eu un petit soubresaut. L'instant d'après, elle avait comprit ce qui risquait très fortement de se produire, mais avant même qu'elle ait eu le temps de faire quoi que ce soit, comme s'écarter ou mettre une main sur la bouche du garçon, il lui avait tout recraché dessus.

Fin du monde ! Enfer et damnation ! Sa robe neuve, achetée par son frère de surcroit, était toute abimée ! Et vu la tête que le crétin de médicomage avait fait quelques instants avant l'incident, il était évident qu'il savait ce qui allait arriver...
La vert et argent fronça les sourcils, faisant son regard le plus stricte et le plus réprobateur possible à l'autre. Quel manque de bonnes manières !
Sentant l'énervement la gagner petit à petit, et plutôt que de se donner encore plus en spectacle, ce qu'elle détestait, elle agrippa la chemise du jeune homme qui était en train de se réveiller et avait l'air d'aller plus ou moins bien, et s'essuya avec, le couvrant de bierraubeurre.

-Ça va, monsieur crétin est réveillé? Je sais bien que ton cerveau a de la peine à suivre, mais si tu pouvais apprendre à faire deux choses en même temps, ça serait pas mal. Comme ça, la prochaine fois que t'essaiera de réfléchir et de respirer en même temps, tu finira pas dans cet état.

La rouquine se fichait d'avoir l'air correcte, maintenant. Sa robe était abimée à cause d'un bouffon, ça lui gâchait sa soirée, et en plus maintenant elle était à peu près sûre d'avoir droit à des reproches de la part de l'autre grand machin, qu'elle avait décidé d'ignorer le temps de trouver un châtiment exemplaire pour lui.
Pour bien lui signifier qu'elle n'en restait pas la, elle lui tira la langue et tenta de nettoyer sa robe comme elle le pouvait, à l'aide d'un mouchoir.

[HG] Désolé pour le retard j'avais pas vu que Mira avait posté ^^"

C'était quand même douleureux de mourir. Par contre ça l'est encore plus de revenir à la vie. Régurgiter autant de liquide d'un coup avait réveillé William avec un spasme de douleur et il lui fallut quelques instants pour comprendre qu'il n'était pas mort et qu'il pouvait respirer. Il en profita d'ailleurs pour prendre de grandes bouffées d'oxygène, ce qui le rendit un brin euphorique. Il souriait bêtement quand la Serpentarde qui était à l'origine de tout ça lui aggripa la chemise.

-Ça va, monsieur crétin est réveillé? Je sais bien que ton cerveau a de la peine à suivre, mais si tu pouvais apprendre à faire deux choses en même temps, ça serait pas mal. Comme ça, la prochaine fois que t'essaiera de réfléchir et de respirer en même temps, tu finira pas dans cet état.

*Ah merde...* Elle avait effectivement de quoi être mécontente, sa robe qui avait du être assez jolie était dans un piteux état. Il lui avait recraché tout ce qu'il avait dans les poumons à la figure et elle était tellement furieuse que le petit lionceau aurait juré que la bièreaubeurre s'évaporait... Tout gêné même si c'était une verte-et-argent, il bredouilla une excuse. Il ne savait pas comment il allait réparer les dégâts, et il n'avait certainement pas assez d'argent pour remplacer une robe de cette qualité.

- Euh, je peux te payer un verre pour me faire pardonner? Je ne sais vraiment pas ce que je peux te dire d'autre, ce n'est pas vraiment de ma faute...

Puis une idée lumineuse lui vint.

- Est-ce-que quelqu'un saurait faire disparaître ces taches sur la robe de la demoiselle, il y a eu un acc...

Son regard venait de croiser celui du monsieur agenouillé à côté de lui. De près il était encore plus classe, il avait les traits fins et malgré qu'il ne soit pas très jeune, son regard exprimait une espièglerie qui séduisit le gamin. Clairement le type allait devenir son ami. Il lui avait sauvé la vie non? Qui d'autre l'aurait fait? Cet homme était un héros, c'était obligé, et à partir de cet instant William se jura de devenir comme le monsieur.

- Merci de m'avoir sauvé la vie. Moi c'est William Faith, mais tout le monde m'appelle Billy. Et vous?