Marchant dans le parc, un jeune Malefoy, la mine abattue, se dirigeait vers le Lac, lieu de calme et de sérénitude où il avait appris à faire le vide. C'était aussi l'endriot où il avait rencontré sur l'heure du dîner il y a quelques jours, Erylis. Drago était sortit de la Grande Salle où prenait place le Bal de Noël avec le moral à zéro. Il ne savait pas ce qu'il lui arrivait.

*D'abord tu te traites d'imbécile, ensuite tu t'excuses... Reprends-toi bon sang !*

Depuis ce midi fatidique près du Lac, il avait été étrangement plus calme, tellement que ce matin même, un première année qui l'avait toujours redouté et qui s'enfuyait habituellement à grands pas quand ils se croisaient, l'avait salué avec un sourire mi-gêné, mi-sympathique. Bien sûr, il lui avait fait regretter, mais n'empêche qu'il se relâchait ces temps-ci.

Le Serpentard avait toujours été sur le qui-vive, toujours prêt à passer à l'action ou à lancer une réplique cinglante, mais voilà qu'il était plus souvent perdu dans ses pensées qu'autre chose. Et encore là, ça aurait passer si ses pensées avaient eu un caractère diffamatoire envers les moldus, Sang-de-Bourbe ou plus petits que lui, mais elles se dirigeaient plutôt vers une jeune fille à l'air mystérieux, aux cheveux ébènes et au regard de défi, pétillant de malice. Une jeune fille qu'il venait de quitter à l'instant, la laissant en plant au Bal de Noël.

*Je suis le plus grand lâche que la Terre ait jamais connu, pensa-t-il en se laissant tomber dans l'herbe.*

*Les Malefoy ne sont pas des lâches !*

*Alors je ne suis pas un Malefoy..., conclut-il.*

Voilà, il venait de toucher le point sensible. Couché sur le dos et admirant les étoiles, Drago poursuivait sa discussion avec lui-même.

*Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es un Malefoy, ton père et ta mère sont des Malefoy, tu es un Malefoy !*

Oui, son père et sa mère... Il devait se comporter en honorable Malefoy pour préserver l'honneur de sa famille. Et préserver sa tête par la même occasion car son père la lui couperait autrement.

*Tu sais, ce poids est difficile à tenir pour mes épaules*

*Tu l'as toujours tenu. Ça n'a jamais été un fardeau pour toi, tu en tirais même ta fierté, ton assurance ! s'exclama son côté Malefoy.*

* Un Malefoy ne peut pas fréquenter de loup-garou..., pensa-t-il avec tristesse.*

Voilà qu'il touchait l'autre point sensible. Cette conversation entre les deux hémisphères de son cerveau portait finalement fruit.

*Tout ça pour une fille ? Elle n'en vaut pas la peine Drago ! T'as vu ce qu'elle t'a dit ? « Je n’ai pas besoin de ta pitié... » Ça veut tout dire, elle n'a pas besoin de toi !*

* Je n'ai pas pitié d'elle ! Je l'aime ! *

Pendant un instant, il se sentit flotter et la boule de chaleur qu'il éprouvait lorsqu'il pensait à elle lui revint. Il venait de dire, plutôt de penser, qu'il l'amait. Mais bientôt, elle se dissipa, alors qu'il pensait comment, par deux fois, leurs conversations s'étaient mal terminées.

*Non, tu ne l'aimes pas. L'amour, c'est pour les faibles.*

*Si, je crois que je l'aime. Ça expliquerait tout. Les papillons, la chaleur, je n'ai jamais ressent ça avant.*

*Ce n'est pas l'amour, c'est la honte. Au fond de toi, tu as honte de te comporter ainsi quand tu es avec elle. Il faut que tu t'en débarasses avant qu'elle gâche tout.*

*Mais elle ne gâche rien, je ne me suis jamais senti aussi bien !*

*Écoute-moi. Écoute-toi, reprit son côté rabajoie avec une certaine gravité. Tu sais très bien que ça ne pourrait pas marcher. Jamais. Tôt ou tard, on s'apercevrait de son secret, de vôtre secret. Et la honte serait sur vous deux.*

*Alors je fais quoi ? Je la dénonce ?*

Non, jamais il ne pourrait s'y résoudre. Il aurait presque préféré ne jamais la rencontrer pour ne pas se retrouver devant un tel dilème. Presque. Car depuis qu'il l'avait rencontré...

*Je ne me suis jamais senti aussi bien..., se dit-il les yeux fermés en réussissant à mettre de côté la soirée qu'il venait de passer et en retrouvant la sensation qui l'abritait lorsqu'elle lui souriait.*

*Tu es saoûl. Ça ne peut être que ça. Combien de verres as-tu bu ?*

*Je crois que je suis saoûl d'amour...*

*Ah pitié...*

Il en était là dans ses réflexions, lorsqu'il entendit des bruis de pas frôler l'herbe plus loin vers le château. Des pas qui venaient en sa direction.

*Zut alors...*

Il était trop tard pour se relever. S'il se levait en vitesse, l'inconnu le verrait tout de suite et penserait qu'il avait quelque chose à se reprocher. Il garda donc les yeux fermés, espérant idiotement que s'il ne manifestait aucun signe de vie, la personne le laisserait là et passerait son chemin sans lui prêter attention.

*Tu es Drago Malefoy. Lève-toi et envoi-le promener !*

*Pas envi...*

*Qu'est-ce tu fais ? Qu'est-ce que tu deviens ? Ne te laisse pas abattre ainsi par une fille !*

"Non mais tu vas me lacher !?!"

Sous le coup de la colère, il avait ouvert les yeux et prononcé ces mots. Naturellement son regard s'était porté sur la personne qui arrivait, bien que ces paroles ne lui étaient pas destinées. Et bien évidemment, il avait fallu que ce soit elle...

"Ah, salut!... Comment ça va ? dit-il sottement."

S'apercevant de l'absurdité de ses paroles, il ferma les yeux et laissa retomber sa tête sur le sol.

*Décidément, je suis le dernier des imbéciles ce soir, pensa-t-il.

Il prit une profonde inspiration. Expira tranquillement.

"Va t'en et laisse-moi mourir ici s'il te plaît. Ça sera moins pénible que devoir supporter ton regard..."

Évidemment, il ne le pensait qu'à moitié. Drago était complètement désemparé, découragé, abattu. En effet, il lui était pénible de devoir supporter le regard d'Erylis, mais en même temps, il adorait toujours ses yeux et voulait qu'elle reste près de lui.

"Attends ! dit-il en étirant son bras pour prendre le bas de sa robe etl'empêcher de filer. Attends s'il te plaît."

Il se leva tranquillement, comme s'il eut pesé une tonne, épousseta maladroitement son costume de bal et se redressa sur ses pieds. À présent, il voyait à nouveau Erylis en face à face. Le clair de lune l'éclairait faiblement et ce reflet ajoutait au charme que le mystère qui l'entourait avait toujours procuré à la jeune fille.

"Erylis, écoute-moi."

Il cherchait les bons mots, mais aucun de ceux qu'il connaissait ne convenaient.

"Je..., commença-t-il, mais une soudaine colère face à l'impuissance montait en lui. Co... Comment pensais-tu que je réagirais ?... On ne rencontre pas de loup-garoup tous les jours ! Tu devais bien te douter qu'il y avait peu de chances que... que je te prenne dans mes bras en disant que j'avais toujours souhaité embrasser un hybride...!"

Réalisant l'impact que ses paroles avaient pu avoir alors qu'il avait légèrement dévié de sa pensée originelle, il s'arrêta.

"Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que je veux dire c'est que je sais que j'ai mal réagis, mais... mais c'était sur le coup de la surprise !... Ce n'est pas par pitié que je suis revenu vers toi - je n'ai aucune pitié. Je suis revenu vers toi parce que... parce que..."

Il aurait voulu dire "parce que je t'aime", mais il lui semblait qu'elle ne le croirait pas, que ces mots auraient plus pour effet de l'effrayer que de la rassurer.

"Parce que je m'en voulais d'avoir agis ainsi avec toi. Je t'ai promis que j'allais faire des efforts et c'est ce que je fais en ce moment, conclut-il. Voilà, j'ai dit ce que j'avais à dire. Si tu veux partir et me laisser seul ici, je ne t'en voudrai pas, ce serait totalement compréhensible. Et je ne tenterai même pas de te rattraper. Mais, il fit un courte pause et une lueur d'espoir se mit à briller dans ses yeux gris. Mais, reprit-il, si tu voulais bien m'accorder une chance, cette soirée de Noël pourrait bien se finir pour nous deux finalement."

Drago avait dit ce qu'il avait à dire. Il attendit le verdict, n'osant pas sourire, avec un visage où on ne pouvait lire que l'interrogation. Cependant, il sentait que s'il bougeait ne serait-ce que le moindrement, il allait s'effondrer, ses jambes et tout le reste de son corps étant paralysés. Il avait parlé beaucoup pour en dire peu, mais au moins il avait dit l'essentiel.

Etrange soirée, vraiment. Au début si agréable, et pourtant tellement ratée… Alors qu’elle avait abandonné ses chaussures dans l’herbe, derrière elle, ses pieds foulaient l’herbe humide de rosée. La jeune fille s’arrêta un instant pour tourner la tête vers l’astre pâle qui régissait sa vie, comme certaine de ses nuits, dans un regard pensif, avant de continuer à marcher, sans autre but que de laisser derrière elle la déception et ce sentiment naissant qui avait envahi son cœur, et qui la faisait maintenant souffrir. Sa main frôla tour à tour l’émeraude qui ornait son cou, et la cicatrice sur son épaule. Etrange soirée…

Alors qu’elle s’avançait dans la vaste étendue d’herbe, sans rien voir devant elle, elle crut entendre un froissement de vêtement un peu plus loin, et avant qu’elle ne fasse demi-tour car elle n’avait pas envie de discuter avec qui que ce soit, une voix qu’elle connaissait bien retentit dans le silence nocturne, et Erylis s’arrêta net, le regard froid. Pourquoi fallait-il qu’elle tombe sur lui ?! Drago se repris, avant de lui demander si elle allait bien. Un fin sourire ironique se peignit sur le visage de la jeune fille qui répondit d’une voix narquoise et froide.

« Je vais bien, c’est aimable de s’inquiéter… »mentit-elle avec aplomb.

La suite des paroles du Serpentard qui s’était à nouveau allongé au sol n’était pas vraiment plus amicale, ou du moins, la Vert et Argent, en colère, les pris mal, et elle tournait déjà les talons alors qu’il finissait sa phrase.

« Je t’en pries, je ne voudrais pas te gêner plus… »Dit elle d’un ton indifférent qui cachait bien ses véritables émotions.

Si elle feignait l’indifférence, elle se sentait bel et bien blessée par les paroles du jeune homme qui lui disaient clairement d’aller voir ailleurs. La jeune fille se traitait mentalement d’idiote, on n’accueillait pas un loup-garou les bras ouverts n’est-ce pas ? Il aurait été idiot de croire le contraire… D’ailleurs, y avait-elle vraiment cru ?! Oui, sans doute, mais jamais elle ne l’avouerait.

Alors qu’elle allait partir, elle sentit un tiraillement dans le bas de sa robe, et baissa les yeux pour voir la main de Drago qui la retenait. La jeune fille était encore trop troublée et étonnée par la soirée pour comprendre ce que voulais vraiment le Serpentard, et attendit simplement que le garçon s’exprime à nouveau. Il s’était relevé, lui faisant face, et Erylis s’assit aussi, alors qu’il lui demandait de l’écouter. Elle ne pouvait s’empêcher d’espérer quelque chose qui n’arriverait sans doute pas, et écouta avec attention les paroles du garçon.

Elle entendit la colère qui l’agitait dans ses mots, consciente qu’il n’avait pas tout à fait tort. Comment aurait-elle voulu qu’il réagisse ? Peut-être avait-elle simplement voulu croire que ce qu’elle avait ressentit lors de cette soirée, et même pendant leur première rencontre, était réciproque… Idiotie. Et même si c’était le cas, comment aurait-il pu comprendre ? Plongée dans ses pensées, elle écouta à peine le reste de ses paroles, mais le dernier mot résonna dans sa tête comme une sonnette d’alarme. Hybride ?! … La jeune fille se leva dans un mouvement violent.

« Hybride. »répéta-t-elle. « L’hybride va te souhaiter une bonne nuit… »

Sa voix ne cachait plus la blessure qu’ouvrait en elle ce simple mot. Elle le détestait, et s’en servait contre elle-même dans de rare occasion, lorsqu’elle était en colère contre elle-même, ou pour tourner à la dérision une action qu’elle avait faite et qu’elle trouvait stupide avec le recul. A vrai dire, elle n’acceptait cette appellation que d’elle-même car elle n’y croyait pas, elle se pensait pas hybride. Venant de quelqu’un d’autre c’était tout à fait différent, et dans de la bouche de Drago, ce mot sonnait encore différemment.

Le garçon avait reprit la parole, et les mots qu’il prononça lui redonna cet espoir idiot qui l’avait agité cette soirée. Il n’était pas revenu par pitié, mais pourquoi alors ? La jeune fille était restée debout, ne sachant plus vraiment que faire. Rester, partir, rester, partir, rester… Elle se contenta d’écouter avec attention ce que Drago disait.

Il faisait des efforts, et essayait de comprendre. De comprendre son secret… De la comprendre aussi. Drago lui proposait une nouvelle chance de bien finir la soirée, et Erylis n’hésita pas beaucoup. Son corps avait déjà décidé pour elle, et sans s’en rendre compte, elle s’était déjà assise près de lui. Elle avait mis entre eux cette distance respectable qu’ils avaient aboli pendant leur slow, et qu’elle rêvait d’oublier à nouveau, mais n’osait pas. Elle était Loup, et il le savait. Cela changerait sans doute leurs relations…

Son regard se perdit un instant dans les étoiles, et elle commença à parler, sans en prendre garde. Peut-être pour éviter un silence pesant, ou pour lui parler tout simplement, lui expliquer… Elle s’allongea sur le dos, dans l’herbe humide, en continuant son récit.

« C’était un pari stupide avec mon frère. Je devais passer la nuit dehors, sans revenir une seule fois à la maison. J’avais trop envie de prouver à mon frère que j’étais déjà grande, qu’il pouvait être fier de moi, et j’ai accepté sans hésiter. On avait monté une tente dans une forêt très proche de ma maison, et j’y ai passé une bonne partie de la nuit. A un moment, j’ai entendu des craquements de branches, des pas… J’ai eu peur, je suis sortie de la tente pour courir chez moi, mais ce qui rodait autour de mon abri de toile m’a bien vite rattrapé. Le loup-garou m’a mordu, et je n’ai pu m’en sortir que grâce à mon père qui revenait me chercher. Il venait d’apprendre notre pari stupide, et venait me ramener à la maison… J’ai eu de la chance, mine de rien. Mon cri l’a alerté, et il a repoussé le loup sans problème… »

Erylis s’assit et dégagea avec douceur son épaule marquée de sa robe pour laisser à l’air libre sa longue et fine cicatrice blanche. Ses doigts la frôlèrent avec l’agilité que procure l’habitude.

« C’est la seule marque visible, outre certaines nuits, que m’a laissé cette nuit. »

Elle reposa sa tête dans l’herbe, les yeux tournés vers le jeune homme. Oui, mine de rien, elle avait eu de la chance. Son père était arrivé à temps, elle était scolarisée à Poudlard, elle avait des amis, elle avait appris à connaitre Drago… Elle aimait. Elle réalisait avec douceur ce sentiment qui l’envahissait petit à petit mais avec force de sa chaleur et de sa passion.

Elle était restée. Maintenant, Poudlard pouvait bien s'effondrer, la Terre pouvait bien s'arrêter de tourner, le Seigneur des Ténèbres pouvait bien être détruit (ce qui n'était pas peu dire chez Drago), le monde pouvait exploser, mais le jeune Malefoy mourrait en paix. Car Erylis Sayan s'était assise près de lui dans l'herbre - à une distance raisonnable toute fois - et elle semblait se calmer peu à peu. Drago se laissa aller à la contemplation de sa compagne. Il voulait bien graver ce moment dans sa mémoire, comme il avait gravé celui de leur rencontre, celui où il l'avait aperçut dans sa robe de bal plutôt dans la soirée, elle était merveilleuse, celui où ils s'étaient embrassés sur la piste de danse...

Elle était toujours aussi belle. Cette fois, c'était le croissant de Lune qui brillait dans le ciel qui venait rehausser son charme par le mystère qu'il lui procurait. Il lui semblait qu'il la voyait pour la première fois - et c'était vrai sous cet angle de lumière - et il éprouva à nouveau ce qu'on pourrait appeler un coup de foudre.

Car, à présent elle s'était dévoilé à lui, il la voyait telle qu'elle était vraiment. Et le spectacle était loin de lui déplaire. Il ne savait pas où il s'en allait ainsi, il était bien conscient que c'était un chemin dangereux. Pourtant, il se sentait en sécurité près d'elle. Tout pourrait s'écrouler autour de lui, il la prendrait dans ses bras, respirant son doux parfum, les yeux fermés et tout se passerait bien.

Il s'étendit sur le sol et se mit à observer les étoiles, en savourant le moment de quiétude qu'ils vivaient. Le calme après la tempête. Il la sentit s'étendre à ses côtés et elle entâma alors le récit de la nuit où elle s'était fait mordre.

Drago l'écouta du bout à la fin sans l'interrompre. Il sentit une vague de colère monter en lui alors qu'elle mentionnait l'attaque de la bête, puis un élan de reconnaissance pour le père d'Erylis, qu'il ne connaissait pas mais qu'il remerciait intérieurement.

" C'est vrai, c'est une chance..., murmura-t-il songeur."

Elle se redressa alors et il l'imita. Elle glissait sa robe de sur son épaule pour lui montrer une fine ligne blanchâtre. La cicatrice. ce fût un drôle jeu du destin que de donner à son pire ennemi comme à celle qu'il aimait une cicatrice, marque d'un événement tragique de leur enfance et qui les poursuivrait à jamais.

La seule différence c'était justement que la cicatrice de son pire ennemi n'inspirait en lui que la haine et que celle d'Erylis lui inspirait la compassion.

Mais il ne le montra pas. Il se dit qu'elle serait sûrement vexée de voir un tel sentiment chez lui et il la respectait trop pour la prendre en pitié. Il chassa ce sentiment et comme pour lui démontrer que la marque du loup en elle ne le dérangeait pas - et c'était aussi un prétexte pour la toucher - il se pencha et déposa ses lèvres sur la cicatrice.

"Je n'ai pas l'intention de te rejeter, ni pour ça, ni pour quoi que ce soit d'autre, dit-il en la regardant droit dans les yeux. Quand j'ai dit que je ne me suis jamais senti aussi près de quelqu'un d'autre, je le pensais et je le pense encore. Je suis content que tu m'aies fait assez confiance pour me dévoiler ton secret, ça n'a pas du être facile..."

Il la regardait différemment depuis qu'il savait - comment aurait-il pu en être autrement ? - mais il se sentait encore plus près d'elle et le réconfort de son regard plongé dans le sien était toujours aussi bon.

"Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable pour ce que j'ai dit sur le professeur Lupin, dit-il sincèrement. Si j'avais su..."

Depuis qu'il la connaissait, elle avait eu le don de le faire se sentir idiot, mais cette fois, c'est à lui-même qu'il en voulait. Il détestait tout un côté de lui, le côté qui lui donnait tous ces préjugés contre les moldus, les demi-géants, les loup-garou... Il avait été élevé ainsi et ça serait en lui toute sa vie. Mais, il faisait une exception pour Erylis. Il aurait beaucoup de mal à accpeter un autre loup-garou et ses préjugés contre les moldus étaient toujours présents, seule Erylis était épargnée.

"Dis-moi, qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? lança-t-il."

Il se leva debout, devant elle.

"Dis-moi ce que tu veux, je le ferai."

Et il attendit ainsi en la fixant dans les yeux, le regard déterminé.

La nuit était aussi fraiche que belle, et la jeune fille frissonna de froid sous un courant d’air un peu plus violent qui faisait voltiger quelques unes de ses mèches de cheveux. Erylis se sentait étrangement bien, assise à coté du jeune homme blond, et un fin sourire étirait ses lèvres. Elle ne regrettait plus rien de la soirée, ni d’être descendue de la salle commune pour retrouver son père noël de ce bal, ni de lui avoir dévoilé son secret…

Un autre frisson lui traversa agréablement le dos alors que le beau jeune homme à ses cotés caressa de ses lèves la fine ligne blanche qui marquait son épaule. Ses yeux se fermèrent instinctivement pour mieux savourer ce frôlement sur sa peau, cet effleurement si doux, et ne les rouvrit que lorsque Drago reprit la parole.

Ses paroles elles-mêmes étaient un baume sur sa semi-animalité qui lui avait attiré de nombreux regards dégoûté, et elle les oublia alors que, bercée par la voix chaude et grave du garçon, elle oubliait même l’existence des autres. Ces mots qu’elle avait rêvé d’entendre la troublait autant qu’elles lui plaisaient, et un sourire heureux s’accrocha à ses lèvres rougies par le froid. Ses yeux rencontrèrent ceux du Serpentard, se lièrent au plus grand plaisir de la jeune fille qui se sentait si agréablement et étrangement perdue dans ces moments là.

Le jeune homme parla alors du professeur Lupin, faisant allusion à ce qu’il avait dit de lui, près du lac, exprimant ainsi ses regrets sur ses paroles. La jeune fille lui en fut reconnaissante, et le sourire chaleureux qu’elle lui adressa le lui prouvait bien. Elle haussa alors les épaules, tournant son regard sombre vers le ciel avant d’ajouter quelques mots, comme si cela n’avait plus aucune importance.

« Tu ne pouvais pas savoir… »

Drago lui proposa alors de se faire pardonner, l’invitant à lui demander tout ce qu’elle voulait. Tout ?! Cela donnait beaucoup d’idée à Erylis, alors que le jeune homme se relevait, d’un air déterminé. Un large sourire espiègle étira les lèvres de la Serpentard qui fit mine de réfléchir.

« Tout ce que je veux ? Voila une proposition intéressante… »Dit-elle, et dans ses yeux brillaient une lueur malicieuse qu’elle ne cachait pas.

Tout… La jeune fille se leva à son tour pour être à la hauteur de Drago, ne sachant pas encore ce qu’elle allait lui demander, mais comptant bien profiter de cette occasion qui ne se représenterait sans doute pas de sitôt. Un frisson traversa son torse alors que le vent soufflait dans son dos, et la jeune fille, cédant à une pulsion aussi passionnée qu’animale, se blottit contre le torse musclé du garçon. La chaleur de ce corps si proche du sien l’envahit, et, prenant soudain conscience de son geste, ses joues rougirent un peu.

Pour autant, elle ne partit pas, restant ainsi, lovée contre lui, si bien. Elle repensait à la proposition de Drago, et savait pertinemment ce qu’elle désirait vraiment à cet instant. Quelque chose qu’il lui avait déjà donné lors de leur danse. Ces lèvres si douces, si fiévreuses, voilà ce qu’elle souhaitait encore. La jeune fille leva les yeux vers ceux du garçon, et dans ses prunelles noires brillait une lueur presque timide, chose fort rare chez Erylis.

« Ce que je veux, n’est-ce pas ?! Et pour te faire pardonner, bien sur… »

Un fin sourire malicieux qui cachait mal l’appréhension qui l’animait éclaira le visage de la jeune fille. Elle avait un peu peur de sa réponse à sa demande, c’était vrai, mais ne voulait pas laisser passer cette chance.

« Embrasse-moi. S’il-te-plait. »

Erylis n’attendait plus que la réaction du jeune homme avec un espoir trop grand pour qu’elle puisse la cacher entièrement. Son corps se réchauffait contre le Serpentard, et malgré son inquiétude, elle se sentait parfaitement bien, comme si elle n’avait vécue que pour être là, contre ce torse qui la protégeait. Cette chaleur qui contrastait tant avec le vent froid d’hivers lui donnait l’impression d’être plongée dans un univers différent où rien ne comptait plus que l’Autre.

La jeune fille releva alors les siens, contemplant le visage du Blond, fin et aristocrate, dont tant de filles avaient vanté les mérites. Erylis repensa aux rumeurs dont ils avaient parlés, au lac, et un petit sourire amusé passa sur son visage. Elle pouvait se moquer des Vipères, elle n’était pas mieux, vraiment…

« Quand je pense aux rumeurs dont je te parlais au début… Je pouvais bien me moquer, tiens…. »chuchota-t-elle, d’un ton moqueur.

Après lui avoir fait son offre, Drago vit briller dans les yeux d'Erylis une lueur malicieuse qu'il aimait bien. Elle lui répéta ses dires comme pour s'assurer qu'il était conscient de tout ce que à quoi ça l'engageait et ne lui cacha pas qu'elle était très intéressée.

"Absolument tout, répéta-t-il sans savoir dans quoi il s'embarquait."

Elle n'allait quand même pas le ridiculiser ? Non, il avait confiance en elle et quoi que ce soit qu'elle lui demanderait, il s'y soummettrait. Erylis pourrait se vanter d'être la seule fille à avoir eut Drago complètement à sa mercie.

La Vert et Argent se remit sur ses jambes pour être à sa hauteur et le jaugea un instant, réfléchissant sûrement à ce qu'elle allait bien lui demander. C'est alors qu'une brise fraîche provenant de loin dans la nuit étoilée leur parvint et qu'Erylis se blottie dans ses bras. Cette étreinte qui d'abord avait été pour se réchauffer, se transforma bien vite en douce caresse, reflet de ce qu'ils ressentaient.

Drago ne vit pas les joues de la jeune fille rougir, mais même si tel avait été le cas il ne s'en serait pas formalisées, ses propres joues ayant étrangement pris une couleur rosée lorsqu'elle s'était précipitée dans ses bras. Alors qu'ils étaient ainsi collés l'un contre l'autre et que l'effluve des cheveux ébènes de sa compagne parvint aux narines du jeune Malefoy, celui-ci fut pris une nouvelle fois d'une vague de colère contre lui-même.

*Comment ai-je pu la repousser ? se demanda-t-il.*

*C'est que tu savais quel était ton devoir, dit une voix familière dans sa tête.*

*Mon devoir, pensa-t-il les machoires crispées par la fureur, c'est de la rendre heureuse, comme elle me rend heureux.*

La jeune Louve sentit peut-être sa crispation, mais c'est à ce moment qu'elle releva la tête et qu'elle plongea son regard dans le sien. Drago y vit alors quelque chose qu'il n'avait jamais vu dans ces yeux et qui le bouleversa par la pureté de son innocence. Une lueur d'espoir certes, mais aussi de timidité.

Elle tâta le terrain en s'assurant une dernière fois qu'il était bien prêt à exécuter sa demande et il répondit d'un bref signe de tête affirmatif, et le regard interrogateur. Puis, elle prononça les mots que, bien profond en lui, en dessous du Drago Malefoy qui avait proposé le jeu, en dessous du Drago Malefoy qui se regardait agir et qui considérait ce qu'il faisait comme un déshonneur, en dessous, caché par une épaisse couche d'orgueil et de fierté, le coeur du jeune amoureux avait tant espéré entendre, sans oser se l'avouer à lui-même.

« Embrasse-moi. S’il-te-plait. »

Ces paroles lui tirèrent sans qu'il le veuille, un sourire éclatant, tout à fait démonstratif de la joie qui s'était soudain emprise de lui. Ces mots signifiaient tant... Ils lui démontraient qu'elle aussi avait été ébranlé par le baiser qu'ils s'étaient échangés sur la piste de danse - c'était quand déjà ? Ce ne pouvait être seulement ce soir ! Au moins une éternité, peut-être une autre vie... Ces mots qu'elles venaient de prononcer signifiait qu'elle était attirée par lui, comme lui par elle, qu'elle... Qu'elle l'aimait ? Peut-être...

*Sûrement pas...*

Mais elle les avait tout de même prononcés et pour l'instant, la portée de ses paroles et toute leur signification profonde ne l'intéressait pas. Elle voulait qu'il pose ses lèvres sur les siennes.

Drago caressa la joue de sa belle demoiselle et tandis qu'elle parlait - elle disait il ne savait trop quoi sur des rumeurs - il se pencha vers ses lèvres et alors qu'elle prononcait le dernier mot de sa phrase, leurs lèvres se cèlaient en un doux baiser.

De ses deux mains, Drago enlaça la Vert et Argent qu'il avait rencontré il y avait moins d'une semaine et lui offrit le plus baiser le plus amoureux qu'il ait jamais donné. C'était doux et passionné à la fois et il ne s'en lassait pas.

Il fût pourtant contraint à s'arrêter pour reprendre son souffle.

Le jeune homme décolla tranquillement son visage de celui d'Erylis en la regardant dans les yeux pour voir si elle ressentait ce que lui-même ressentait. Elle pouvait voir avec facilité l'émotion qui transparaissait dans ses yeux comme dans son visage. Il était très fortement attaché à elle et il espérait de tout coeur qu'elle partageait ce sentiment.

Puis, il fit un pas en arrière et se posta devant elle, le visage interrogateur.

"Désolé, je t'ai coupé. Qu'est-ce que tu disais ? Les rumeurs c'est ça? dit-il comme si rien ne s'était passé. Oui, je suis tout à fait d'accord avec toi."

Le jeune Malefoy hochait la tête de haut en bas d'un air résolu, mais ne put tenir bien longtemps avant d'éclater de rire et de la prendre dans ses bras. Il la fit tournoyer un peu et tomba dans l'herbre, l'entraînant dans sa chute. Il tomba par-dessus elle, dans l'herbe fraîche, le regard plongé dans ses yeux sombres, mais maintenant accueillants.

"Je t'aime tu sais, dit-il en un soupir, dernier vestige des éclats de rire."

Se rendant compte de ce qu'il venait de dire, son visage devint grave et il se releva subitement.

"Non, ce n'est pas ce que je voulais dire... Je..., bredouilla-t-il."

*Pourtant tu l'as dit, imbécile...*

Sa bouche s'ouvrit une ou deux fois pour dire quelque chose, mais aucun son n'en sortit. Drago pensa une nouvelle fois à partir, mais il se dit que ça devenait un peu redondant.

*Peut-être que c'est notre relation qui est ainsi, pensa-t-il, qu'on va toujours passer notre temps à s'enfuir, à se rattraper...*

Cependant, il resta là, debout, à la regarder comme un condamné à mort qui attend sa sentence...



[D'accord, d'accord, ne me le dis pas, je sais. Je suis totalement conscient que c'est complètement cliché, à l'eau de rose, etc... le bout où on tombe dans l'herbe, mais c'est tout ce qui m'est venu... Désolé...
Vois le bon côté des choses, maintenant, toi aussi t'as droit à un gros cliché pour équlibrer la balance ]

[ Tu remarqueras que je ne fais aucun commentaire, dans mon extrême bonté... ^^ ]

Alors que la main du jeune homme glissait sur sa joue, Erylis releva les yeux, et le vit se pencher vers elle. Son cœur s’était mis à battre de plus en plus fort, dans un rythme saccadé par l’espoir de le voir répondre à sa requête. Elle finissait à peine sa phrase sur les rumeurs qui couraient sur Drago qu’elle sentait déjà la caresse de ses lèvres sur les siennes, et la Serpentard ferma les yeux pour mieux savourer. Il lui semblait que le temps s’arrêtait pendant cet instant, leur laissant profiter de ce moment magique.

Passionné, doux, Erylis répondit au baiser avec la même chaleur, la même force. La Vert et Argent aurait aimé que cela ne se finisse jamais, elle était si bien, et alors que le jeune homme écartait doucement sa bouche de ses lèvres, un sourire à la fois heureux et légèrement timide éclairait son visage fin. Les yeux argenté du Serpentard s’étaient posé sur les siens, et elle pouvait y lire tout la joie et le plaisir qu’il avait ressentit, reflet de ses sentiments profonds, à elle-aussi.

Drago parla alors des rumeurs qu’Erylis avait complètement oublié sur le moment, se moquant d’elle avec gentillesse, et la jeune fille ne put empêcher un sourire amusé de naitre sur son visage. Elle ne savait même pas s’il avait entendu ce qu’elle avait dit, et l’air résolu qui marquait son visage ne tint pas longtemps, laissant place soudain un sourire joyeux, qui se transforma en éclat de rire, bien loin du sérieux qui avait commencé leur conversation.

La jeune fille le regardait avec un sourire heureux, alors que Drago la pris dans ses bras, la faisant tournoyer, avant qu’ils ne tombent dans l’herbe humide, riant tout les deux. La jeune fille avait au dessus d’elle le beau visage de ce Serpentard qu’elle aimait tant, et celui-ci prit à nouveau la parole, lui offrant des mots qu’elle avait espérés sans vraiment y croire. Il l’aimait ? Mais… elle était loup non ? Peu importait, aujourd’hui, si il n’y faisait pas attention non plus.

Drago eut soudainement l’air grave, et il se releva, balbutiant quelques mots. Erylis se redressa, assise, contempla le jeune homme sans s’en priver ou faire preuve d’une fausse pudeur. Elle croyait comprendre la réaction du Serpentard qui démentait ses paroles par peur de sa réaction. La jeune fille esquissa alors un fin sourire, et elle se releva pour s’approcher du garçon, ne laissant entre eux que quelques centimètres d’écart.

« Je crois que je t'aime aussi, Drago Malefoy… »

Sans le toucher, la jeune fille se leva sur la pointe des pieds pour pouvoir déposer sur lèvres du jeune homme un furtif baiser sans qu’il soit contraint de se baisser. Un sourire malicieux donnait à son visage une lueur joyeuse, et alors qu’elle remettait ses pieds à plat, elle tendit sa main vers le cou du garçon, suivant la courbe de sa nuque dans un léger frôlement. Erylis laissa alors dériver ses dois vers le torse du jeune homme, juste au dessus de sa chemise, caressant avec délice la peau pale du blond.

Elle leva alors les yeux vers le jeune homme, une lueur espiègle et rusé dans les yeux, tout à fait Serpentard.

« Je vais pouvoir discuter de beaucoup de chose avec Pansy…. »Dit-elle d’un ton nonchalant, mine de rien, alors que ses doigts continuaient d jouer sur la peau douce du garçon. « Je suis sure que nous deviendrons de grandes amies, qu’en penses-tu ? Elle aura peut-être de nombreuses choses intéressantes à me dire sur toi, tu ne crois pas ? »

La jeune fille lui décocha un sourire faussement innocent que démentait son sourire moqueur. Aux révélations de Pansy, Erylis faisait allusion aux nombreuses conquêtes de Drago et au passé mystérieux du garçon dont, elle en était sure, Parkinson en saurait beaucoup, beaucoup… Il paraissait en effet que Pansy et lui se connaissait depuis bien longtemps, mais Erylis se doutait bien que la jeune fille ne lui dirait sans doute pas grand-chose si elle apprenait la relation qu’elle entretenait avec Drago…

Un peu sourire à la fois amusé et un peu sadique étira fugitivement ses lèvres, alors qu’elle pensait à la réaction de cette Serpentard qu’elle ne connaissait pas, mais qui ne tarderait pas à la détester. Erylis n’avait rien d’un ange, et n’était pas à Serpentard pour rien…

« J’aimerais beaucoup être là quand elle l’apprendra… »

Le sourire espiègle qui naissait sur le visage de la jeune fille laissait comprendre qu’elle se fichait royalement de Pansy, mais que c’était bien de la réaction de Drago face à la furie que Parkinson risquait de devenir qui l’intéressait. L’horloge de Poudlard sonna bientôt l’heure tardive de la soirée, et les deux jeunes gens n’avaient plus beaucoup de temps avant que les portes de l’école se ferment…

Un soupir d’agacement s’échappa de ses lèvres alors qu’elle entendait le carillon qui résonnait dans le silence nocturne, et Erylis se blottit à nouveau contre le torse du beau jeune homme.

« Je n’ai pas envie que cette soirée finisse… »Ajouta-t-elle inutilement car ses sentiments se lisaient librement sur son visage, lorsqu’elle était avec lui.

Non, vraiment, elle n’avait pas envie de le quitter. Même si il y aurait des demains, et d’autres occasions, Erylis n’avait pas envie de quitter cet homme qui l’avait bouleversé et avec lequel elle se sentait si légère, si heureuse.

Drago redoutait que les paroles qui venaient de s'échapper de sa bouche - de son coeur ? - aient gâchées la soirée, mais il n'en fût rien. Erylis se leva et se rapprocha tranquillement de lui pour lui faire la plus douce des réponses. De simples mots, mais qui eurent le même effet qu'avait eu leur premier baiser au Bal, il y a de cela moins d'une heure... Tant de choses s'étaient passées en un si court laps de temps...

« Je crois que je t'aime aussi, Drago Malefoy... »

Le dit jeune homme ne tressaillit pas, seulement ces yeux s'écarquillèrent subrepticement et un éclat qu'on ne lui avait jamais connu y apparu, comme un éclair de félicité. Sous le choc, il ne réalisa pas tout de suite qu'Erylis venait de lui voler un autre baiser, mais il ne put rester stoïque bien longtemps, alors qu'un frisson lui parcouru le dos au moment où elle lui caressait délicatement la nuque.

Puis, elle se mit à parler de Pansy Parkinson, tout en continuant de frôler sa peau. Drago devait faire un effort exceptionnel pour rester concentré sur ce qu'elle disait.

Le Serpentard eut un petit sourire en imaginant la réation de Pansy lorsqu'elle apprendrait ce qui se passait entre eux deux.

*Car maintenant, pensa-t-il avec une bouffée de chaleur, c'est officiel. Nous sommes un couple... !*

Et le sourire sur son visage s'élargit à cette pensée. Mais alors...

"De grandes amies ? Non, je ne crois pas que tu t'entendrais bien avec elle, dit-il pour l'en dissuader."

Effectivement, il connaissait assez Pansy pour savoir qu'elle ne se gênerait pas pour inventer toutes sortes d'histoires à son sujet, question de se débarasser d'Erylis. Mais il fut vite rassuré en voyant ce sourire malicieux qu'il aimait tant apparaître sur les lèvres de sa compagne. Elle se fichait de Pansy.

Pourtant, la Louve eut soudain un sourire mi-sadique, mi-amusé en lui confiant qu'elle aimerait bien être présente lorsque Parkinson apprendrait la nouvelle. Drago eut alors un choc.

*Et oui, tu devais bien t'en douter, je t'avais prévenu... Qu'est-ce que ça va être quand tout le monde va être au courant... C'était simple et frivole, sans conséquences, mais maintenant, vous allez devoir vous montrer sous votre vrai jour, aux yeux de tous... Une Louve...*

Il ravala difficilement sa salive en imaginant ce qui allait se passer quand tout le monde l'apprendrait. Il était maintenant détenteur d'un secret. Si un jour quelqu'un venait à apprendre ce qu'elle était... Il serait dans le pétrin, au moins autant qu'elle...

Le son de l'horloge de Poudlard le tira bientôt de ses pensées et il échangea un regard avec Erylis. Le jeune Malefoy trouva dans ses yeux le réconfort qu'il lui fallait. Lui non plus n'avait pas envi que cette soirée ce termine et il la serra très fort contre lui pour lui faire comperndre.

*Quoi qu'il se passe, je ne la laisserai pas tomber.*

*Tu le regretteras...*

*Je l'aime et je l'assume pleinement, se dit-il, résolu.*

Sur ce, le jeune couple s'étreignit pendant un bon moment. Peut-être s'embrassèrent-ils, il faisait trop noir pour le dire. Quoi qu'il en soit, ils rentrèrent au château alors que la salle de Bal était presque vide. Main dans la main, épuisés mais unis.

Bien évidemment, Drago courut à la table des boissons où il avait laissé ses livres et ils étaient toujours intacts.

Ils entrèrent dans le dortoir ensemble et le jeune homme fut bien content de retrouver la chaleur du foyer qui brûlait dans la cheminée. C'est ainsi que la soirée de Noël se termina, le nouveau couple s'attardant quelques minutes dans la salle commune avant d'aller rejoindre leurs dortoirs respectifs et le confort de leurs lits.

Malgré l'état d'euphorie qui l'habitait, Drago Malefoy ne mit pas longtemps à céder à la fatigue qui le tenaillait et c'est le sourire aux lèvres qu'il sombra dans le sommeil.



[ Voilà ! Chère Erylis, nous sommes maintenant un nouveau couple offciel du miroir !
J'espère que ça t'a plu Bonne Vacances ! ]