On aurait pu croire que son monde s’arrêtait là, ici, maintenant, tout de suite. C’est fou comme un simple morceau de parchemin avec un peu d’encre pouvait changer quelqu’un, le détruire à jamais. Bon, on pense que l’on est détruit à jamais même si ce n’est pas le cas, mais ça fait mal ce genre de nouvelles. Très mal même. Les mains de la Verte et Argent tremblaient comme des feuilles d’automne balancées par une brise glaciale, menaçant de laisser tomber le bout de parchemin sur la pierre froide. Son visage d’une teinte naturellement hâlé était devenu blanc comme les premières neiges. Que lui arrivait-il ?
Le regard d’Angel perdit alors toute son expression d’horreur pour devenir infiniment triste. Elle qui montrait ainsi ses sentiments, il devait y avoir quelque chose de grave. Ses yeux bleu si froids n’exprimaient que le désarroi et la peine. Une immense peine. Lentement, la jeune fille se laissa glisser contre le mur derrière elle, se retrouvant assise sur le la pierre froide recouverte de fientes d’hiboux. Elle d’habitude si précieuse et princesse, s’asseyait par terre sur un sol infecté d'excréments ? Et oui, une nouvelle comme ça, ça vous change radicalement quelqu’un.
Le parchemin quitta la main de la jeune fille, exécutant un périple dans les airs pour se retrouver par terre aux côtés de celle à qui il était destiné. Mais elle ne se souciait plus de ce bout de papier maintenant, elle repensait à l’écriture qui l’ornait, au message qu’il portait. Cette horrible nouvelle.
La brunette ramena ses jambes contre sa poitrine et déposa sa tête dessus. Pourquoi cela devait-il lui arriver à elle ? Pourquoi maintenant ? Oui, elle savait que sa grand-mère était très malade et qu’elle allait bientôt mourir, mais Angélique avait refusé de l’accepter. C’est comme si elle le savait, mais ne le réalisait pas. Mais là vérité était à présent inévitable : sa grand-mère était morte.
Angel aurait tant voulu retourner la voir avant qu’elle ne parte, lui dire combien elle l’aimait, lui dire merci de l’avoir acceptée en tant que sorcière, lui dire combien elle tenait à elle. Mais trop tard, elle était partie et plus jamais Angel ne pourrait lui dire. Jamais elle ne la reverrait.
Une perle salée quitta son œil et glissa sur sa joue, suivie d’un torrent d’autres. La vie venait de lui enlever la seule personne qu’elle vraiment aimait dans ce monde, il y avait de quoi être triste. Mais la brunette au regard océan ne ressentait pas que de la tristesse, elle ressentait aussi une haine infini vis-à-vis ses géniteurs qui avaient pris soin d’organiser l’enterrement et qui ne l’avaient pas fait quitter Poudlard. En plus d’être morte, sa grand-mère mangeait aussi les pissenlits par la racine. ‘Fin, façon de parler vu qu’il n’y avait plus de pissenlits qui poussaient en Novembre. Celle avec qui elle avait passé tout son dernier été à lui tenir compagnie était partie.
Pour toujours.
La seule personne avec qui elle était un ange et à qui elle ne lançait jamais de piques dans une conversation n’était plus de ce monde. La seule personne qui arrivait à la faire sourire sincèrement l’avait laissé seule. Carmen n’était plus.
Lentement, Angel porta sa main à son cou et serra la bague en or qui s’y trouvait ; celle de Carmen. La veille de la rentrée, elle l’avait confiée à sa petite fille lui disant qu’elles seraient toujours ensembles grâce à elle. C’était les alliances de Carmen, ce à quoi elle tenait le plus après Angel.
La Verte et Argent enleva la chaîne de son cou et pris la bague entre ses doigts. Malheureusement, ceux-ci étant trop fins, ils ne pouvaient retenir la bague. Angélique finirait par la perdre si elle la mettait à son annuaire. Après un soupir, elle embrassa les alliances puis les remis autour de son cou. Ce geste, d’une douceur inhabituelle pour une Serpentard, était personnel, personne n’aurait du en être témoin, mais ce n'était pas le cas.
Quelqu'un avait tout vu.
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Sujet: Une mauvaise nouvelle (Libre, prio aux Serpys)