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 L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]
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MessageSujet: L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]   L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions] EmptyMer 16 Jan - 17:07:12

[Hj: alors voilà les conditions, j'aimerais que ce soit si possible quelqu'un qui ressemble à un mangemort, ou qui en soit un. Merci d'avance à celui ou celle qui répondra I love you]

Une silhouette encapuchonnée sortit précipitamment de la Tête de Sanglier ce soir là. A la lueur de la lune, elle se rendit à pas rapides dans les ruelles annexes, désertes de toute occupation. Une fois seule, elle s’adossa à un mur de brique, relevant sa capuche, laissant jaillir ses boucles de cheveux noirs, et révélant un visage crispé. Cathy inspira profondément de grandes goulées d’air frais, dans le but de se détendre. L’ennui, dans cette chasse aux mangemorts, qui l’avait conduite à se rendre dans ce bar glauque, c’était que la plupart des criminels ne se targuaient pas seulement d’être agressifs ; ils l’étaient réellement. Et à leur contact, la jeune femme éprouvait l’envie irrésistible de tout détruire sur son passage. Généralement, elle quittait le lieu sur le champ, mais ce soir là, elle avait refusé de s’avouer vaincue. Refuser ce qui faisait à la fois sa faiblesse et sa force. Un reste de fierté qui avait voulu peut-être, se convaincre que ce que disaient les autres étaient faux. Qu’elle n’était pas folle. Mais sentant qu’elle ne pourrait se contrôler plus longtemps sans faire de blessés, elle avait préféré se rendre à l’évidence ; il valait mieux sortir maintenant qu’après avoir fait une grosse bêtise.

Pourtant, tester sa résistance aux assauts des émotions des autres, lui avait permis de ne pas perdre pied. Chaque fois que Cathy s’était laissé submerger par celles-ci, elle avait pu un instant, oublier son histoire, sa blessure. Et ressentir la douleur de ceux qui l’entouraient parfois, lui avait fait prendre conscience, que la sienne cicatrisait, lentement mais sûrement. Il lui arrivait parfois de réfléchir à ce qui ce serait produit si rien de tout cela ne s’était passé. Si cette nuit-là, Julian et l’enfant avait survécu. Elle aurait eu plus de responsabilités, aurait été moins indépendante. Cela lui aurait cruellement manqué, sans aucun doute, mais elle aurait été entourée d’amour… A présent, elle était seule, et devait apprendre à vivre sans ces deux présences qui avaient bouleversées sa vie. Son fiancé, parce qu’il avait tant de fois su l’apaiser, la calmer dans ses colères noires. Et même s’il n’était qu’un embryon au moment de sa mort, le bébé lui avait transmis une telle envie de vivre, de profiter de chaque instant comme du dernier... La jeune femme, devait désormais apprendre à revivre, avec toute l’ardeur qu’elle serait capable d’y mettre. Mais durant deux ans elle s’était renfermée sur elle-même, et bien qu’elle se soit rendu compte que ce n’était pas la bonne démarche à adopter, elle avait des difficultés à ne pas ressasser ses désirs de vengeance envers les mangemorts.

Dans ses yeux brillait cette haine, cette impression qu’elle portait un lourd secret. Ce qui n’engageait pas les gens à se sentir particulièrement en sécurité lorsqu’ils se trouvaient avec elle. Quant aux membres de l’Ordre, elle les voyait toujours si plein de bonnes intentions, si parfaits, qu’elle se demandait comment elle avait bien pu atterrir parmi eux. Comment se faisait-il qu’elle ait été acceptée ? Ils l’accueillaient comme leur sœur, alors que ses envies de meurtre, cette obscurité qui transparaissait à travers son visage, la faisaient surtout ressembler à une mangemorte. Tout s’était passé si vite… A la présence apaisante de Julian, elle avait substitué la solitude, faute d’avoir trouvé quelqu’un d’aussi posé, pour la rassurer quand c’était nécessaire. Il avait choisi de son plein gré de la chérir, de supporter ses crises, et il en était mort. Peut-être était-ce également cette culpabilité qui rendait la jeune femme réticente à aller vers les autres. La peur de ce qui pourrait leur arriver. Petit à petit, son empathie s’était accentuée, et elle avait du réapprendre à la gérer, comme avant cette journée mémorable, lorsqu’en sixième année, ses yeux avaient croisé ceux d’un beau Poufsouffle.

A présent, Cathy s’était calmée. De nouveau en possession de tous ses moyens, elle s’apprêtait à transplaner lorsqu’un autre bruit de pas se fit entendre dans la ruelle. Se redressant, elle tourna ses yeux bleus vers le mystérieux arrivant, comme pour tenter de le dévisager avant même qu’elle n’eut aperçu sa silhouette. Le nouveau ou la nouvelle venu(e) devait sortir du pub, comme elle-même l’avait fait quelques cinq minutes auparavant. Sachant que la clientèle de la Tête de Sanglier n’était pas toujours des plus fréquentables, la jeune femme gardait sa main auprès de sa baguette, un léger rictus aux lèvres. Si les intentions de cette personne étaient d’agresser « une jeune femme sans défense », elle allait être déçue… s’il s’agissait d’un simple passant, elle le saurait vite.
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MessageSujet: Re: L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]   L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions] EmptyDim 6 Avr - 21:35:57

Hj : Et finalement...

Comme elle s’agitait la petite. Tendue à se rompre, prête à se fendre en deux si elle n’expulsait pas cette colère qui la dévorait doucement, coulait sous sa peau, dans ses veines comme un venin. Mais qu‘attendait-elle la petite fille ? Que la bile noire de la rage lui dégouline sur le menton ? Chacune de ses œillades dévoilait un peu plus de cette rancoeur à vif et elle ne voulait pas y céder ? Etrange marotte qui lui donnait des airs de petit ange renfrogné invitant le danger. La jeune femme n’était qu’aversion, cela se sentait même parmi les relents d’alcool rances imprégnés dans le bois noir de pourriture. Cette odeur était forte pour celui qui connaissait la frénésie bouillonnante et en avait fait sa maîtresse pendant si longtemps. Maîtresse finalement trompée et délaissée pour la langueur comateuse et pitoyable qu’amène l’impuissance. Les longues journées inutiles s’étendaient devant ses yeux, devenaient des mois, des années peuplées de souvenirs. Mais aujourd’hui ce n’était plus le cas.

Le tintement des verres, les voix grasses et rauques des hommes, il se gorgeait de tout. Et particulièrement de ce que dégageait la jeune femme, plus encore que la brûlure du mauvais alcool le long de sa gorge, plus que les échardes plantées au bout de ses doigts. Peut-être en avait-il serré des plus belles dans ses bras, mais ici elle était l’unique femme regardable. Même si quelque chose n’allait pas avec elle. Jugson porta son verre à ses lèvres sans la quitter des yeux, attendant le moment où elle se trahirait, le bruit trop fort pour ses oreilles délicates, la voix trop proche, le geste qui la ferait bondir. Le regard de l’homme s’alluma. Ce frémissement de ses mains, cette fois elle allait se laisser emporter, s’abandonner…Mais rien. Le Mangemort releva un sourcil. La petite jouait un jeu étrange, très étrange. Elle attendait quelque chose. Quelqu’un peut-être ? Et s’il se proposait pour répondre à ces appels muets ?

D’ailleurs la belle était consentante. Ne venait-elle pas de se lever comme une biche qui s’ensauve pour appâter le chasseur ? Rod se leva à son tour, lâchant négligemment quelques pièces sur la table. Il n’était pas pressé, il avait le temps. Les proies ne courraient jamais assez vite pour lui échapper. Et celle-ci avait besoin d’être rattrapée, peut-être même le voulait-elle au plus profond de son petit cœur de jouvencelle. Elle serait facilement retrouvée, c‘était une certitude.

En passant la porte du pub il y avait toutefois cette pointe d’excitation lovée au creux de son ventre. Toutes ces sensations qu’il redécouvrait d‘un seul coup. Le simple fait de marcher, d’être libre était plus grisant et plus étourdissant que ce qu‘il avait jamais ressenti auparavant. Parce qu‘il n‘y avait jamais pris garde. Le feu qui le consumait alors n’était qu’étincelle sous la cendre face au brasier qu’allumait sa délivrance d‘aujourd‘hui. Ses doigts caressèrent le bois lisse de sa baguette comme une future promesse faite à lui-même. Oui, il marchait libre et avait retrouvé tous ses pouvoirs ! Et par-dessus tout, sa volonté. Tout ce qu’il avait regagné, il le devait à son Seigneur et Maître, celui qu’il avait juré de servir, qu’il avait toujours servi. Et pourtant, il y avait ce manque qu’il ne parvenait pas à combler, quoiqu’il fît pour.

Sa respiration s’accéléra alors qu’il s’enfonçait dans l’obscurité des ruelles étroites. Où la petite biche avait-elle couru se cacher ? Il était impatient désormais. Elle tombait là, sur sa frustration devenue forte, presque insoutenable, depuis près de deux semaines. Oui, il jouissait d’un semblant de liberté, mais s’il n’était plus enfermé comme une bête, il devait se terrer comme telle. Et passée l’ivresse des premiers mois, précautionneux à travers tous ses excès, il se trouvait de plus en plus inconscient, repoussait les limites de la prudence. Être simplement dehors ne lui suffisait plus, il cherchait quelque chose d’autre sans vraiment le comprendre. Il doutait que la gamine puisse lui écrire cette réponse avec son sang, mais pourquoi pas ? Au moins trouverait-il à se distraire de ses pensées étouffantes.

Un sourire étira ses lèvres malgré son air grave. Déjà la satisfaction s’emparait de lui, il se délectait par avance de la curée. Il aimerait tant que sa belle soit de ceux-là, les idiots qui ne comprenaient pas qu’il ne servait à rien de lutter et qui ne prenaient jamais conscience de l’inutilité de leurs actes. Même la mort restait impuissante à leur déciller les yeux. Heureusement il y avait d’autres moyens…qu’il allait pouvoir mettre en application sous peu. A moins qu'elle ait autre chose à lui proposer pour le divertir ?


*Trouvée, ma petite.*

Elle était là. Elle l’attendait ? Allait-elle lui tendre la main ? Ou préférait-elle lui tendre un piège ? Ce serait tellement plus excitant…Le Mangemort s’avança vers elle sans chercher à cacher que sa direction, son but s’était-elle. A quoi bon ? Elle devait l’avoir deviné, c‘était ce qu‘elle était venue chercher dans ce bar, non ?
La seule précaution qu’il prit fut de s’assurer que son visage n’était pas visible sous sa capuche. Il ne fallait pas lui faire peur avec si peu. Et peu fut exactement le temps que lui prit sa progression jusqu’à elle. Tout se consumait si vite, il était déjà à une longueur de bras de sa belle, les yeux sur son visage pâle.


-Il y a d’autres façons de calmer ses ardeurs que de prendre la fuite, fillette.

C’était un constat qui tombait. Détaché, neutre et qui ne retranscrivait pas l’enthousiasme l’animant.

Elle lui plaisait déjà.
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MessageSujet: Re: L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]   L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions] EmptySam 3 Mai - 23:19:59

Elle l’avait senti s’approcher, avant même de le voir de ses yeux. Il dégageait tant de choses à la fois que c’en était dérangeant. Une étrange joie accompagnait tous ses mouvements, comme si elle allait bientôt rencontrer l’homme le plus heureux du monde. Cependant, rien ni personne n’étant parfait, elle perçut également ce sentiment de frustration qui contrastait tant avec la première émotion qu’elle avait ressenti à l’approche de la silhouette. Il y avait aussi l’excitation… Cathy ressentait tout cela, mais elle était incapable de définir précisément les causes des états d’esprit de la silhouette qui marchait dans sa direction. Et plus que ça, il y avait son impression à elle, cette sensation de danger imminent. Même en restant à distance, elle percevait tout ça avec beaucoup trop de violence, et c’était bien ce qui l’inquiétait. Si ce n’était pas forcément dangereux pour elle, ce pouvait l’être pour la personne en face. Même si pour traîner dans de sombres ruelles à cette heure-ci, elle était sans doute capable de se défendre. Non, décidément, on ne pouvait pas dire elle. Car à mesure que la silhouette se détachait de l’obscurité, il était devenu évident que la personne sous le capuchon, n’était pas une femme.

Bouleversée par la force des émotions que dégageaient l’homme, elle n’avait même pas songé à fuir, ce qu’aurait pourtant recommandé la sagesse. Et puis mince ! L’habit ne fait pas le moine comme on dit. Elle avait peut-être l’air de Petit Chaperon Rouge, qui ayant refusé de suivre les conseils de sa mère, s’était égarée, mais en réalité, c’était elle le Grand Méchant Loup. N’était-ce pas elle le prédateur en chasse ? Elle ne risquait absolument rien. Lui en revanche, aurait sans doute mieux fait de s’en aller. Bien sûr, s’il y avait eu un risque qu’il soit mangemort, la jeune femme se serait autrement plus inquiétée. Mais même si Pré-Au-Lard était le meilleur endroit où se cacher, du fait que c’était là où personne ne songerait à vous y chercher tant sa réputation le rendait sûr, il était peu probable que l’un des serviteurs du Seigneur des Ténèbres pensât à cette solution. Sans doute les échappés se terraient-ils tous au fin fond de Londres, il ne restait plus qu'à débusquer le lapin désormais. Et ensuite... ensuite elle pourrait enfin recracher le venin qui lui courait dans les veines depuis trop longtemps, pour l'injecter dans celui de ses proies. Lorsque celles-ci auraient suffisamment souffert à son goût, elle les éliminerait. La loi était de son côté. Et quel détraqueur empêcherait un peu de torture à Azkaban ? Du moment qu'ils pouvaient se repaître de souffrance...

Au fur et à mesure que l'inconnu s'approchait, l'Auror sentait grandir en elle un désir étrange. L'envie, que cet étranger ne soit pas un simple passant, qu'il tente de la surprendre, pauvre homme, et qu'elle l'arrête, par quelque moyenq ue ce soit. Sans doute cela lui venait-il de la frustration qu'elle ressentait à l'inaction, et qui sembait croître petit à petit, la taraudant comme un mal de tête lancinant.
Il était déjà devant elle, plus grand qu'il n'en avait eu l'air au coin de la rue. Elle ne dit rien lorsqu'il approcha, se contentant d'un regard méfiant. Elle sentait qu'IL la dévisageait, son visage pourtant dissimulé derrière sa capuche. Les propos qu'il lui tînt ensuite étaient assez insultant pour que n'importe qui d'autre ait déjà tenté de les lui faire regretter. Son ton était étrangement vide pour quelqu'un qui était aussi plein d'émotions, et son haleine était loin d'être avinée, Catherine le sentait du fait de la proximité. A ce stade-là déjà, elle aurait du se retirer, mais elle perdait pied dans tout ce qu'elle ressentait et ne savait plus quelles étaient ses intentions, ce qu'il était sage de faire... ou pas.


<< Vous devriez rentrer chez vous, grand-père. On ne sait jamais sur qui on risque de tomber à cette heure-ci, et il se pourrait bien que quelques jeunes délinquants veuillent calmer leurs ardeurs sur vous.>> répondit-elle avec insolence.

CA, ce n'était pas sage. Elle s'en souvenait, mais trop tard évidemment. Elle aurait du se contenter de lui conseiller d'aller se coucher, et éviter de le traiter de vieillard. Enfin, elle s'était contrôlée pour ne pas lui envoyer d sortilège, tant que la loi ne serait pas de son côté. Après tout, s'il s'agissait de défense, on ne lui reprocherait rien. Et se faire traiter de fillette ne lui plaisait pas tellement. Un peu plus et il risquait effectivement de voir de quelle manière elle calmait ses ardeurs. La cuisine, c'était en effet un bon moyen de se défouler. Et elle aurait un déjeuner pour le lendemain. Le carpaccio était un plat excellent, personne ne lui dirait le contraire, et certainement pas lui. Quel dommage qu'il ne puisse goûter au met qu'elle aurait sorti de sa carcasse !

Du yoga, elle aurait du faire du yoga. Ou pratiquer l'occlumencie. Sauf qu'elle était certaine d'échouer dans l'apprentissage de cette discipline, la seule qu'elle aurait aimé apprendre. En attendant, elle se détendait en caressant le bois de sa baguette du pouce. Et elle essayait de retrouver où elle avait déjà pu entendre la voix de son interlocuteur auparavant. Car elle en était certaine, elle ne lui était pas totalement étrangère. En attendant, tout était bon pour se défaire la violence qui l'envahissait, de se défaire de ce soudain besoin de provocation. Mais qui était-il donc ? Inspirer, expirer. Le tout en gardant son regard bleu translucide fixé sur le visage resté caché dans l'ombre.


<< Vous feriez mieux de suivre mes conseils.>> continua-t-elle d'une voix veloutée fruix en constatant qu'il ne daignait pas bouger, s'en agaçant et s'en réjouissant dans le même temps.

*Qu'a-t-il derrière la tête ?*


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MessageSujet: Re: L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]   L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions] EmptyLun 12 Mai - 12:38:42

Ainsi donc il avait le droit à une téméraire ? Une gamine audacieuse qui provoquait le danger en brave petite ? La crânerie de la jeune femme n’amena que le rire aux lèvres de l’homme, un rire qui secoua doucement ses épaules. Finalement ses prédictions s’avéraient justes: elle l’amusait. Jusqu’où cet adorable visage d’entêtée serait prêt à lui fournir un divertissement ? Très loin, quand on avait son sens de l’humour, mais peut-être que la résistance de cette jeune demoiselle, ni même son courage, n’était à la mesure de sa langue bien pendue ? Une simple bêcheuse de sortie ? Pour s’encanailler avec les méchants garçons et pouvoir dire qu’elle avait chatouillé le diable sans être brûlée par la braise ? Ce n’était pas comme si savoir qui était cette jeune personne allait changer grand chose à la suite des évènements. En vérité, la conclusion qu’il poserait à cette rencontre ne dépendait somme toute que de la jeune femme. Peut-être lui plairait-elle jusqu’au bout, peut-être se révélerait-elle très vite éreintante à l’égale de toutes ses semblables. Beaucoup prêchaient la diversité du genre humain…Ils ne devaient pas songer aux femmes lorsqu’ils prônaient cette idéologie.

Le sourire s’était désormais installé sur le visage de Jugson alors qu’il détaillait celui de la jeune fille. Elle avait l’air d’une poupée qui se serait voulue tueuse. Peut-être la lumière de la lune accentuait-elle la pâleur de sa peau et altérait l’éclat de son regard translucide, limpide. Un facteur ou un leurre qui lui donnait un air particulier. On l'aurait dite faite de porcelaine. Une effigie en céramique tendre encadrée par des boucles d’enfant sage. Il n’aurait pas été surpris de voir cette jolie petite moue propre aux jouvencelles courroucées s’épanouir au coin de sa bouche arrogante et chiffonner son menton de plis disgracieux. A croquer.

Il aurait voulu tendre la main pour tapoter l’arrière de son crâne, comme on récompense un animal talentueux qui vient de réussir un tour, mais il se retint néanmoins. Quelque chose lui disait que malgré toute l’assurance qu’elle donnait à entendre et à voir, il y avait également beaucoup de nervosité chez cette petite demoiselle. Quelle créature de sexe féminin se serait vue épargner ce désagrément ? Nerveuses elles l’étaient toutes et pour toutes les situations possibles et imaginables, à des degrés divers, de la timide tracassée à l’hystérique qui se croyait plus forte. L’anxiété était sans doute ce qui permettait d’expliquer le pourquoi de tous les agissements stupides et inconsidérés que pouvait perpétrer une femme.

Celle-ci était bien adorable à lui chantonner des directives qu‘elle aurait sans aucun doute mieux fait d’observer elle-même. Qu’elle s’obstine contre ce qui lui aurait été favorable ne pouvait que le réjouir. Le ton faussement paternaliste qu’il adopta portait la marque de son "bonheur" à avoir trouvé pareille petite chose sur son chemin, tout autant que le plaisir qu‘il éprouvait à être acteur de ce manège.


-Du respect pour tes aînés, ma petite. Tu ne voudrais pas que je te prenne sur mes genoux pour t’administrer une fessée déculottée, non ? De mon temps c’est ainsi que l’on adoucissait le mauvais caractère des péronnelles. Et je crois que tu as besoin que l’on s’occupe du tien.

Rod releva doucement la main vers les anglaises sombres de la jeune fille pour glisser ses doigts entre les boucles brunes. Il enroula une mèche soyeuse autour de son index comme il l’avait si souvent fait en tant d’autres circonstances. Il avait toujours préféré ce type de chevelure, des cascades vaporeuses aux ondulations provocantes, la façon dont les mèches retombaient autour du visage, la sensation particulière des frisettes sous ses caresses. La douceur de ses cheveux sur sa peau. Ce serait sans doute l’une des seules choses réellement agréables qu’il pourrait tirer de cette fille. Bien qu’il est d’autres idées plaisantes en tête, elles n’appartenaient pas au même registre.

-La main me démange affreusement. Mais peut-être que ce n’est pas ce qu’il te faut.

Son index se libéra de sa gaine feutrée pour venir tracer un sillon sur le menton de la belle, effleurant sa joue au passage. Une ligne doucereuse qui frôla le velouté de ses lèvres avant de se briser lorsque Jugson retira sa main. N’était ce pas une agréable façon de sélectionner les meilleurs morceaux de la bête ? Qu’il sache où il fallait découper la viande pour que tout ceci est un sens. Et il pensait avoir trouvé.

-Je n’ai pas de conseil à te donner pour ma part, juste ce vieil adage: langue trop pendue sera mangée crue.

Cela aussi tombait comme un constat. Une fatalité ou une promesse car c’était bien là où tout déraillait chez cette jeune beauté. Sa langue avait la vocation d’être une lance, une flèche décochée dans le but de crever l’ego, l’orgueil et les illusions de ses "victimes". Avait-on jamais vu une poupée n’être autre chose qu’un jouet ? Sur ces marionnettes, il y avait toujours un anneau à tirer, un endroit où appuyer pour les faire parler, rire…ou pleurer. Parfois de simples mots suffisaient. La gamine était exactement comme cela et s‘il en jouait correctement il obtiendrait ce qu‘il voulait à la demande.

Peut-être.

L’homme se retrouvait partagé entre son amusement toujours présent et autre chose. Une foule d’autre chose en vérité, exacerbée par son excitation. Il y avait tellement de possibilités, tellement de fins incertaines à cette petite vie imprudente et une seule continuation envisageable. Dans le cas extrême où tout irait bien pour elle.
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MessageSujet: Re: L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions]   L'habit ne fait pas le moine [libre, conditions] EmptyLun 18 Aoû - 12:22:44

Une chose étrange que le regret. Il était connu que seuls les sorciers en possession d’un Retourneur de Temps pouvaient revenir sur leur passé proche afin de le modifier. Autant dire qu’ils étaient fort peu nombreux. La plupart des gens donc, devait vivre avec leurs erreurs, puisqu’ils ne pouvaient de toute façon, pas changer le passé. Et pourtant, ils s’en trouvaient encore pour y penser, repenser à ces moments fatidiques, au lieu de tourner la page et d‘essayer d’avancer. Le regret avait tout d’une cage. On pouvait glisser un bras à travers les barreaux mais il était très difficile de s’échapper de la prison une fois qu’on s’y était enfermé. Et pour l’instant, Cathy s'en voulait énormément d’avoir cédé à cette envie de jouer avec l’homme qui se trouvait en face d’elle, et de lui avoir répondu avec autant d’insolence. Cette tirade l'inquiétait d'autant plus qu'elle ne lui avait pas été dictée par un sentiment qui venait d'elle, elle le savait parfaitement. Ce n'était que lorsque l'homme s'était approché qu'elle avait eu la soudaine envie d'en tirer quelques réactions. C'était lui qui voulait jouer avec elle.

La jeune auror ne voulait pourtant pas se laisser submerger. Cet homme en face d'elle était dangereux, elle le sentait, sans pouvoir vraiment définir la menace qu'il offrait. Pourtant, même si elle aurait du fuir, elle était trop impressionnée, subjuguée par cette espèce d'aura si particulière qu'il dégageait. Il y avait de nombreux criminels sur cette planète, mais aucun de tous ceux dont elle avait pu croiser le chemin ne ressemblait à cet homme. Il lui répondit du tac au tac, comme un père qui réprimanderait son enfant après une mauvaise conduite. Elle se retrouvait soudainement des années en arrière, toute petite et impuissante face à cette autorité parentale. Catherine secoua la tête, s'interdisant de céder à l'influence presque hypnotique de l'inconnu. Et tandis qu'elle se concentrait pour conserver son sang-froid, et ne pas se laisser envahir par les émotions qui habitaient l'étranger, il passa sa main dans ses cheveux, et comme s'il se parlait à lui-même, lâcha froidement que ce n'était peut-être pas des gifles qu'il lui fallait, malgré son envie de lui en mettre une.

Il retira sa main, sous le regard de la demoiselle qui était parvenue à retrouver un calme fragile, rompant l’étrange torpeur qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle s’était efforcée de s’arracher à la personnalité fascinante de l’inconnu et de ses puissantes émotions, qui bouleversaient inexorablement les siennes. Cathy était loin d’avoir choisi une vocation facile. Il était dur de se sentir envahi d’idées et d’envies qui appartenaient à votre adversaire, cependant, c’était peut-être aussi pour cela qu’elle était restée sur le choix d’auror. Pour pouvoir faire ses preuves, apprendre à se maîtriser. L’homme enchaîna avec un proverbe qui lui était destiné. Son choix s’était porté sur des sous-entendus qui n’étaient pas vraiment fait pour être rassurants. Pourtant, elle n’avait pas peur. Pas encore. Après tout, c’était peut-être un simple sorcier s’amusant à effrayer les passants nocturnes ? Il fallait avouer que leur communauté était constituée de nombreux originaux. Encore heureux que celui-ci ne soit pas déguisé en moldu. Non, en fait, la belle brune, était persuadée que son interlocuteur était plus que cela. Elle le sentait jusque dans les émotions qu’il lui transmettait. Quoi qu’il soit, il n’était pas un simple sorcier.


« Qui êtes-vous ? » demanda-t-elle.

Son ton était redevenu posé, tranquille. Advienne que pourra, n’est-ce pas ? Cathy songeait aux paroles que l’homme avait prononcées quand un souvenir refit surface. Un procès bien connu des Aurors. Celui de Rod Jugson, arrêté une semaine avant la chute du Seigneur des Ténèbres. Assis sur son fauteuil, lors de son audience, le futur condamné toisait la salle avec dédain, même capturé, il semblait invincible. Même si elle condamnait les Mangemorts, leur foi dans le Seigneur des Ténèbres était surprenante. Elle eût pu les aider à déplacer les montagnes, elle s’était contentée de les sauver d’Azkaban. Mais avaient-ils été épargnés de la folie qui frappait nombre des prisonniers de la forteresse ? Toujours est-il qu’à la fin du procès, le Mangemort proférait des menaces à toute l’assistance. Il lui était impossible de ne pas reconnaître la voix de son interlocuteur, dont le visage était orné d’une balafre. Rod Jugson. Tout lui revenait à travers les souvenirs du juge, qui leur avait transmis par la Pensine. Elle avait également regardé de nombreuses fois les souvenirs de l'Auror qui avait arrêté Jugson. Il était depuis à la retraite, mais ce genre de souvenirs constituaient exactement le genre d'informations dont les Aurors pouvaient avoir besoin dans des cas comme celui-ci, afin de traquer des fugitifs, ou bien de reconnaître un bandit récidiviste. Les archives des Mangemorts échappés figuraient donc dans la mémoire de chacun des représentants du Ministère ayant passé son quota d'heures à se donner les moyens de réussir une arrestation.

Catherine avait donc probablement en face d’elle, un Mangemort. Car il ne fallait pas exclure la possibilité qu’elle se soit trompé. Mais si ce n’était pas le cas, elle se trouvait devant l’un de ces êtres qu’elle s’était décidée à exterminer. Et au lieu de ressentir cette haine qui lui avait si longtemps tordu les entrailles, elle était fascinée. Cherchez l’erreur. Elle ne comptait prévenir personne. C’était son combat. Contre qui, elle pensait le savoir et se retrouvait soudain dépourvue de ces certitudes qui lui avaient permis de survivre. La jeune femme avait fait un pas en arrière, pour mieux jauger cet interlocuteur si… particulier.

La mort terrifiait un bon nombre de gens. Ceux qui cherchaient à y échapper étaient légions, à se ruer sur la moindre recette d’immortalité délivrée par quelque charlatan, gaspillant inutilement leur énergie à donner de vains coups d’épées dans l’eau. Tôt ou tard ils seraient engloutis. Pourtant, malgré cette peur, elle était toujours l’objet d’interrogations, on s’y intéressait. Qu’y avait-il après la vie ? Elle provoquait la peur comme la passion, intérêt morbide. C’était exactement la même chose avec Jugson. Quel sorcier n’aurait pas été effrayé de se retrouver avec un psychopathe, de nuit, dans une ruelle vide ? Et pourtant, quelle merveilleuse intrigue il représentait !


« Dites moi, Mr Jugson… Qu’est-ce qui vous amuse tant ? »

Une fois de plus, elle jouait la carte de l’imprudence. Mais ne disait-on pas que la chance souriait aux audacieux ? Elle avait planté un regard décidé dans le sien. Déterminé en apparence, même si elle n’avait aucune idée de la suite des évènements. La jolie brune fit quelques pas, et alla s’asseoir sur un muret non loin.

« Peut-être est-ce le fait de vous retrouver mêlé à tous ces gens qui vous craignent et sont cependant incapables de vous reconnaître ? »
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