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 A quoi bon...? (Ultan & Isaac)
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  • Lynn Bower
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    Lynn Bower
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MessageSujet: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptySam 12 Jan - 20:13:28

Lynn parcourait les couloirs, le nez plongé dans son livre de métamorphose. La jolie gryffondor adorait cette matière et y était plutôt douée, mais elle devait avouer que parfois, son utilité lui échappait. Quel était l’intérêt de transformer un rat en verre, ou vice-versa ? Bon, cela avait le mérite de provoquer des situations cocasses. Son voisin en cours avait créé un verre poilu qui s’enfuyait quand on avait la mauvaise idée d’essayer de l’attraper… Ils avaient passé la moitié du cours à essayer de le rattraper après qu’il se soit caché sous l’armoire à fournitures du Professeur McGonagall.

Depuis quelques temps, la jeune fille passait la majorité de son temps à étudier. N’importe qui aurait pu penser qu’elle désirait simplement obtenir de bonnes notes et l’approbation des professeurs, mais la vérité était toute autre. Plus les vacances de Noël approchaient plus la petite lionne sentait grandir la menace de son frère. Torin Bower avait en effet juré à sa sœur qu’il la ramènerait, de gré ou de force, auprès de leur père.

Les semaines défilaient et la chute de l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête semblait de plus en plus imminente.
Lynn n’était pas assez crédule pour croire qu’elle avait une chance contre un Mangemort. Elle savait, pour les avoir testés elle-même, que son frère débordait d’idées les plus machiavéliques possibles, et qu’elle ne pourrait rien faire lorsqu’il aurait décidé d’agir.
Néanmoins, se plonger dans le travail lui donnait l’illusion de faire quelque chose, et de ne pas attendre sagement qu’on vienne la chercher.

Son père n’était pas assez inconscient pour l’empêcher de revenir à Poudlard, sa présence au manoir serait donc limitée aux vacances, mais Lynn savait que si elle rentrait chez eux et qu’il recommençait, elle ne le supporterait pas… c’est cette idée, plus que n’importe laquelle, qui la rendait fébrile et lui donnait la nausée. Elle pouvait encaisser les coups, les insultes et les humiliations, elle l’avait déjà fait, ce serait dur mais elle pourrait recommencer. Mais ça… elle n’en aurait pas la force… tout mais pas ça…

Si seulement elle pouvait se redresser, relever la tête et affronter ceux qui l’avaient obligés à courber l’échine pendant toutes ses années. Elle était à Gryffondor, elle avait du courage… Mais à quoi bon… ? A quoi bon se battre si l’issue était la même ? Si le résultat était pire… ?
Mieux valait-il subir sans doute… du moins c’est ce qu’on avait réussi à lui faire croire.

Parfois, comme surgit de nulle part, un élan de fureur s’emparait d’elle, la poussant à défier ceux qui tentaient de l’écraser, à se dresser contre eux, à faire entendre sa voix.
Cela lui était arrivé souvent l’année précédente… elle avait été sur la bonne voie de devenir enfin elle-même, capable de faire entendre sa voix, d’exprimer ses opinions.
Mais ce qui était arrivé, d’abord à Kael, puis à Lavande et enfin à Aïlin… tout ça l’avait rendu si malheureuse… elle s’était sentit si coupable que tous les progrès qu’elle avait faits semblaient avoir été réduits à néant…

Et le travail semblait sa seule échappatoire… Cela avait au moins l’avantage de lui donner de bonnes notes aux examens. Cela pourrait peut-être être utile un jour… si elle ne mourrait pas avant.

Alors qu’elle avançait dans le couloir, comme guidée par un sixième sens qui lui permettait de ne pas regarder où elle allait, elle n’entendit pas qu’on lui parlait, toute concentrée sur le dernier sort vu en cours, répétant la formule dans sa tête.

Soudain, elle fut bousculée. Le livre lui échappa des mains et elle se retrouva, sans exactement savoir comment, plaquée contre le mur.

Elle leva la tête et écarquilla les yeux en reconnaissant son frère :


- Ultan… souffla-t-elle, surprise.

Que lui voulait-il ? La dernière fois qu’elle l’avait vu et qu’il s’en était prit à elle, Aïlin était intervenu. La dispute avait été violente et quelque peu humiliante pour Ultan. D’après les dires de son plus jeune frère, Père avait alors autorisé Ultan à se venger lorsqu’ils furent de retour au manoir… et le Serpentard s’en était donné à cœur joie… battant son propre frère jusqu’au sang…

Lynn secoua imperceptiblement la tête à cette pensée. Elle avait de plus en plus l’impression d’avoir son père face à elle. Ultan était détestable… Elle avait beau avoir encore grandit, et pas seulement en taille, depuis leur dernière rencontre, il semblait en avoir été de même pour lui et il la dépassait à présent de près d’une tête et demi, l’obligeant à lever les yeux pour croiser son regard. Il avait l’air satisfait, presque amusé… et ce n’était jamais bon signe…

N’osant pas faire un geste ou dire un mot, elle se contenta de le regarder dans les yeux. C’était exactement comme avec les créatures fantastiques… elle ne devait pas le laisser voir qu’elle avait peur… elle ne devait pas le laisser croire qu’il avait le dessus sur elle… même si c’était de toute évidence le cas…
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMer 16 Jan - 22:16:22

Les couloirs. Endroit propice à de nouvelles rencontres, pas forcément bonnes pour tout le monde. Surtout si la rencontre impliquait un dénommé Ultan Bower. Plusieurs élèves pouvaient en témoigner, il ne faisait pas bon croiser le Serpentard, à moins d'appartenir à la même maison que lui, et encore. La baguette d'un certain William Craig s'en souvenait très bien.

Ultan avançait donc, d'un pas lent mais sûr, en direction des étages supérieurs. Peut-être pourrait-il tomber sur un Gryffondor. En général, les Première Année le voyaient arriver de loin et pouvait donc s'enfuir avant qu'il ne les ait atteints. Dommage. Mais il aimait inspirer la peur.

Au détour d'un nouveau couloir, il aperçut, venant vers lui, une silhouette familière. La fille qui s'approchait portait, à la plus grande honte, au plus grand désespoir du Serpentard, le même nom que lui. Il revit l'été précédent. Il s'était vengé de l'affront subi devant elle, l'affront causé par Aïlin. Il pensait que le frère et la soeur, si proches, en avaient certainement parlé.

Lentement, silencieusement, Ultan alla vers Lynn, qui arrivait dans sa direction sans le voir. Elle allait lever la tête, avoir peur, lui montrer qu'elle avait peur... Mais non, elle était plongée dans la lecture d'un livre. Et elle ne le vit pas. Lorsqu'ils se croisèrent, le Vert et Argent la bouscula, faisant tomber le bouquin.

Puis il la plaqua contre le mur, rivant son regard gris dans celui de sa soeur. Elle murmura simplement son nom... Et soutint le regard. Ainsi, elle avait du courage ? Elle osait le regarder dans les yeux ?


"Tiens, tu aurais vraiment du Gryffondor en toi ? Tu es pathétique. Je sais que tu as peur de moi. Et cette fois, tu n'auras pas ton imbécile de frère pour te sauver la mise."

Il relâcha son emprise et ramassa le livre. Métamorphose. Il sortit sa baguette et envoya le volume valser à l'autre bout du couloir.

"Alors, on ne salue plus son frère ? Tu as perdu tes bonnes manières ?"

La baguette magique toujours en main, mais pointée vers le sol, il avait parlé avec un fin rictus. Elle était en son pouvoir. Et Aïlin n'était pas là. Pas cette fois.
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMer 16 Jan - 23:09:37

Plaquée contre le mur, le regard levé vers son frère, Lynn essayait de maîtriser sa respiration et les tremblements de son corps. Elle ne devait pas lui montrer qu'elle avait peur de lui. Elle savait que c'était ce qu'il attendait...

Mais visiblement, ses efforts étaient vains.
Il savait l'effet qu'il lui faisait.
Il savait qu'elle avait eu connaissance de ce qu'il avait fait à Aïlin pendant l'été...
Il n'hésiterait pas à faire la même chose avec elle, ici, du moment que personne ne puisse le voir... Il avait compris la leçon avec William... Il ne referait pas deux fois la même erreur...


- Ne me parle pas de lui.... Comment oses-tu...? Après ce que tu lui as fait ! Murmura-t-elle, les yeux embués.

Il n'avait pas le droit... il ne pouvait pas ainsi parler de leur frère comme si vouloir la protéger était la pire chose au monde. Elle se sentait déjà suffisemment coupable comme ça...

Il finit par reculer et Lynn retint un soupir de soulagement. Elle le regarda ramasser le livre et sortir sa baguette pour le balancer de l'autre côté du couloir. Puéril... Oubliant un instant sa peur, elle lui jeta un regard noir:


- Les bonnes manières ? Parce que tu sais ce que c'est peut-être...? Demanda-t-elle en jetant un regard à la baguette qu'il tenait. Je croyais que je n'étais plus ta soeur, en quoi ce que je fais peut bien t'interesser ?

Elle se mordit la lèvre, se maudissant mentalement. Elle ne devait pas... non, elle ne devait pas lui répondre... si elle se mettait à hausser le ton, elle le regretterait bien plus que si elle se contentait de se taire et d'attendre qu'il se lasse....

- Qu'est-ce que tu veux...? Demanda-t-elle d'une petite voix. Pourquoi est-ce que tu fais ça...? Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas tranquille ?

Elle détourna le regard, sentant les larmes lui brûler les yeux.
Oui, pourquoi continuait-il à la harceler ? Père n'en avait pas eu assez en torturant Aïlin, en le soumettant à l'Imperium pour le punir de continuer à la voir....? Etait-ce lui qui ordonnait à Ultan de la harceler dès qu'il le pouvait, ou bien était-ce un petit plaisir personnel qu'il s'offrait ?

Elle ne lui avait jamais rien fait. Aïlin et lui avaient été élevés de la même façon, alors pourquoi par Merlin, le premier tentait-il desesperement de la protéger et l'autre de la faire souffrir...?

En réalité, elle connaissait déjà la réponse...
Ultan prenait bien trop modèle sur leur père... c'était la seule raison... Comment pourrait-il considérer sa soeur comme autre chose qu'une moins que rien après la façon dont la traitait son idole ?

Elle releva finalement les yeux vers lui, terrorisée et parvint à dire d'une voix tremblante de sanglots retenus :


- S'il te plaît... laisse-moi...
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMar 22 Jan - 20:09:24

Le sourire d'Ultan ne disparut pas aux réactions de sa soeur. Elle posait des questions auxquelles il n'avait pas envie de répondre, du moins pas par les mots... Les bonnes manières. Il savait en avoir, mais il n'avait pas l'intention de prendre des pincettes avec elle. Elle était à lui, en ce moment. Il la laissa continuer, demander ce qu'il voulait. Mais elle savait. Il ne lui dirai donc rien, elle savait déjà ce qu'il allait lui faire.

Finalement, Lynn détourna la tête. Elle n'avait pu retenir ses larmes. Il revoyait les scènes au Manoir, lorsqu'elle était dans cette situation, prête à recevoir des coups. Comment commencer ? Qu'est-ce que le Serpentard pouvait bien faire pour bien entamer ce moment de vengeance ? La Gryffondor leva alors les yeux vers lui. Et lui dit, d'une voix rendue tremblante par la peur et les larmes, de la laisser...


"S'il te plaît ? Oh, mais bien sûr... Je vais te laisser, mais pas avant de t'avoir donné ta part."

Sans préavis, il lui asséna une violente gifle pour la faire tomber, pour qu'elle se retrouve à genoux, au sol devant lui, encore plus en position de faiblesse.

"J'ai eu l'occasion, offerte par Père, de prendre ma revanche sur Aïlin. Il l'avait mérité. Il t'a défendue, il devait être puni. Mais c'était de ta faute. Et toi, tu n'as pas pu être punie. Le moment est idéal, tu ne trouves pas ?"

Son sourire était devenu vraiment mauvais. Il se baissa vers elle et la prit, de sa main libre, par le cou, l'obligeant à se relever. Il la plaqua de nouveau contre le mur, avant de lui asséner une seconde claque, un peu plus violente que la première.

"Je continue ? Tu peux crier, si tu veux, il n'y a personne qui traîne dans ces couloirs."

Il sortit alors une dague portant les armoiries des Bower et rangea sa baguette. Il s'accroupit devant Lynn et approcha la lame de son visage.

"Je peux aussi utiliser ceci. Je pourrais avoir confirmation que tu as le même sang que moi..."

Et tchac, il lui entailla la joue. Un bruit attira alors son attention sur sa droite. Quelqu'un arrivait, à l'autre bout du couloir. C'était bien sa veine. Il espérait juste que Lynn avait assez souffert pour qu'il n'ait pas de regret à avoir été interrompu si tôt...

"Tu as de la chance..." souffla-t-il, entre ses dents, en lui donnant une petite tape sur la joue ensanglantée.

Il rangea alors la dague et essuya le sang sur sa main avec la robe de Lynn. Puis il se redressa. C'était un Serpentard qui arrivait. Il avait été coupé par un élève de sa propre maison... Ultan repartit donc, bousculant légèrement importun au passage, avant de disparaître. Avec un goût d'inachevé...
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  • Lynn Bower
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMer 23 Jan - 16:06:49

Comme elle s'y était attendu, Ultan ne la laissa pas. Bien au contraire.

Avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, il la gifla violemment, lui arrachant un cri de surprise, la projetant au sol. Il prit un malin plaisir à la regarder de haut et en rajouta, lui expliquant qu'elle devait elle aussi reçevoir sa punition et que le moment était idéal....

Il l'attrapa brusquement pour la redresser et la frappa une seconde fois avant de la laisser s'effondrer sur les dalles de pierre glaciales. Les yeux débordant de larmes, Lynn secoua la tête, se mordant les lèvres pour ne pas crier.


- Arrête...! S'exclama-t-elle.

C'est à ce moment là qu'elle le vit sortir une dague qu'elle reconnue comme ayant appartenu à leur père. Pendant une seconde, l'image de Torin se superposa à celle d'Ultan. Le souvenir de ce qui avait faillit arriver pendant l'été la figea sur place alors qu'il s'abaissait pour n'être qu'à quelques centimètres d'elle. Elle le regarda avec terreur lorsque l'arme s'approcha de son visage et qu'Ultan se demanda presque avec amusement, s'ils avaient effectivement le même sang...


- Non !

La lame rentra d'un coup en contact avec son visage, laissant une longue et fine coupure.

La jeune fille le dévisagea sans le voir alors que sa joue se mettait à la brûler et qu'elle sentait déjà quelques gouttes de sang couler jusqu'à sa nuque.

Elle remarqua à peine qu'il s'était reculé. Il lui tapota la joue, avant de s'essuyer sur son épaule et déclara qu'elle avait de la chance.


*De la chance...?*

Elle le vit s'éloigner mais resta à genoux sur le sol, incapable de bouger. Elle ferma les yeux et appuya sa tête contre le mur, des larmes silencieuses continuant à couler sur ses joues.

De la chance... oui, c'était sûrement ça...

Elle se mit à rire à travers ses larmes. Un rire amer. Elle voulait tellement être en colère, crier et frapper. Mais tout ce qu'elle ressentait était une immense lassitude.

Elle voulut se relever, se maudissant d'être aussi faible, se maudissant de ne pas oser se défendre... mais elle n'en trouva pas la force. Il lui fallait quelques minutes... oui, cela irait mieux, dans quelques minutes...
Par merlin, comme elle pouvait se haïr...
Et c'est seulement à ce moment là qu'elle remarqua ce qui avait fuir Ultan... voilà à qui elle devait son salut... un serpentard qui s'était trouvé au mauvais moment au mauvais endroit et qui devait s'en vouloir d'avoir interrompu le petit jeu d'un collègue...


Dernière édition par le Jeu 24 Jan - 20:40:09, édité 1 fois
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyJeu 24 Jan - 20:27:22

Où était passé Raoul ? Alors qu'Isaac espérait profiter de sa liberté, il se retrouvait à courir de couloirs en couloirs à la recherche d'une fouine débile qui, pour une obscure raison, s'était précipitée hors de la salle commune quand il avait prononcé le mot « pastèque ». Cet animal, qui avait survécu par miracle à plusieurs envolées dans les airs et à une transformation en dague lors de son aventure épique dans la forêt interdite, avait hérité d'un certain nombre de tocs. Il marchait en zigzaguant, se cognait aux murs, attaquait les chaises, se jetait du haut des canapés et s'effrayait d'un rien. Un jour, la fouine s'était sauvée alors qu'il lui présentait un bout de poulet. Mais elle avait rencontré la porte... Après les traitements qu'il lui avait fait subir, Isaac, pris de culpabilité, avait confié la bête à Hagrid. Seulement, ce grand imbécile était venu le chercher quelques jours plus tôt alors qu'il plaisantait entouré d'une bande de Serpentard. La honte. Pendant que les autres ricanaient, cette espèce d'homme préhistorique lui avait rendu la fouine avec un grand sourire en affirmant qu'elle était complètement rétablie. Ah... Super. Et alors ? Pourquoi venait-il l'embêter avec cette fouine ? Il devait la relâcher dans la forêt ! Non, cet idiot pensait que, puisqu'il lui avait demandé de la soigner, il voulait la garder. Consterné par une logique si limitée, Isaac n'avait pas cherché à discuter. Le personnage avait l'air un peu frappé et il préférait éviter de le contrarier « Merci monsieur » avait-il dit avec un sourire hypocrite en songeant aux abords de la forêt... Hélas, c'était sans compter l'état mental de l'animal. « Prends en soin. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé mais elle est drôlement nerveuse. Livrée à elle même, elle ne pourrait jamais survivre ». Et, curieusement, le jeune garçon avait perdu son sourire. Donc, s'il relâchait l'animal, il le condamnait à une mort certaine ? Après tout ce qu'il avait fait pour le sauver ? Non, ce serait stupide. En plus, pour la transformer en dague il l'avait fait fusionner avec une chaîne d'argent qui valait une petite fortune. Il fallût donc se résigner à garder la fouine. Il avait une dette envers elle, elle ne lui avait pas rendu son bracelet et, en réalité, il n'avait pas le coeur à l'abandonner au triste sort auquel il l'avait condamnée dans sa panique.

De retour dans la salle commune avec son nouveau fardeau, Isaac avait lâchement tenté d'en faire cadeau à Emilien avec un aimable « regarde ce que j'ai pour toi ! ». Evidemment, son ami, qui n'avait pas oublié tout le cinéma qu'il avait fait dans la forêt à cause de l'animal, lui avait dit de se débrouiller. Pour se venger, le jeune Deniel avait appelé la fouine Raoul, le prénom du fils d'Athos. Ainsi, elle serait quand même à lui. Et Raoul s'adaptait doucement à sa vie dans le dortoir des deuxièmes années, amusant les deux garçons avec ses nombreux grains de folie et provoquant les moqueries parmi les autres verts et argents. Depuis quelques jours, on ne manquait pas de l'aborder avec des « Isaac Deniel, l'ami des bêtes » narquois. Plus il s'énervait, plus les autres s'acharnaient, à l'exception des plus jeunes. ils ne le cherchaient plus depuis qu'ils l'avaient vu plaquer un première année contre un mur. Isaac avait préféré refouler sa colère quand une quatrième année lui avait lancé avec un air faussement désolé « Oooh comme c'est dommage Deniel, ta bestiole s'est sauvée au moment où je suis entrée ! »... Refouler ou presque... Il avait fort galamment poussé la jeune fille sur le côté avec un « Oooh comme c'est dommage, tu étais devant l'entrée au moment où je voulais sortir. » et, depuis, il traversait les couloirs à la recherche du fugueur. Si un professeur ou un élève retrouvait Raoul avant lui et apportait sa découverte dans la Grande Salle en demandant de vive voix à qui cet animal cinglé appartenait, une avalanche de rires se déverserait sur lui à sa table et il préférait l'éviter, sinon, il pouvait d'ors et déjà commencer une liste de personnes à tuer.

Pourquoi avait-il gardé ce stupide animal ? Ça lui apprendrait à jouer aux gentils. On ne l'y reprendrait plus ! On ne récolte que des ennuis en aidant autrui. S'il retrouvait cette fouine il l'enfermerait dans un placard et il la laisserait mourir de faim, oubliée de tous. Brillante idée n'est-ce pas ? Brillante, mais inenvisageable. Il n'allait tout de même pas donner raison à tous les crétins qui tournaient sa « bonne action » en dérision. Non, il ferait de Raoul une fouine bien élevée et tout le monde serait obligé de reconnaître ses talents de dresseur pokemon ! Enfin... Disons plutôt que les quolibets s'attarderont sur des idiots qui les méritaient vraiment. Les couloirs étaient vides à cette heure. C'était une chance. Non. Une minute. Ne venait-il pas d'entendre une fille crier à l'autre bout du couloir ? Il avança d'un pas plus lent. Des murmures se détachaient du silence. A cette distance, il était incapable d'en saisir le sens mais le garçon qui parlait n'avait pas l'air de plaisanter. Le ton était assez inquiétant. Il fronça les sourcils. Allait-il interrompre un règlement de compte ? Possible. Il poursuivit son chemin sans marquer la moindre hésitation. Les couloirs de Poudlard n'étaient pas sûrs quand certains élèves étaient dans les parages. Chacun avait le droit de régler ses petites affaires, mais rien ne lui disait qu'il s'agissait d'un conflit dans les règles et de toute façon, justifiés ou non, certaines vengeances pouvaient atteindre un degré de violence inadmissible. Lorsque les deux silhouettes entrèrent dans son champ de vision, la première chose qu'il vit fut l'éclat d'une lame. Ah ouais... quand même. Il stoppa net. Une fille de Gryffondor pleurait affalée contre un mur et un garçon de Serpentard s'appliquait à lui entailler la joue. Il s'était interrompu à l'instant même où il les avait aperçus. Ultan Bower. L'un des plus beaux gar... heu... l'un des pires éléments de sa maison. Il était d'un charis... d'une cruauté incroyable et il était furieusement seeeex... mauvais ! Reprenons. Ultan était un serpent de la pire espèce. Une brute épaisse. Un sadique dénué de sentiments. L'un de ces idiots qui, faute de verve, se faisaient respecter à coups de poings. Ce qui n'enlevait rien à son époustouflante beau...

Aie, il se dirigeait vers lui. Il n'allait pas s'attaquer à lui hein ? Avec quelque chose du genre « Tu n'aurais jamais dû voir ça, je vais te supprimer ». Non parce qu'il avait l'air passablement contrarié. Isaac n'avait aucune envie de se retrouver confronté au sixième année. Si ça devait arriver, il était sûr de se faire massacrer. Mais Ultan se contenta de le bousculer. D'ordinaire, il aurait sans doute réagi, mais là il ne broncha pas. Le jeune homme l'impressionnait et il savait bien qu'il ne devait son salut qu'à ses couleurs. Il serait donc stupide d'en rajouter et puis... Il l'avait touché ! Non ! Pourquoi fallait-il qu'une grouppie s'exprime à sa place ? Ce n'était pas le moment. Ultan était attirant, mais il ne l'aimait pas. C'était un fou, un psycopathe et un idiot ! Un de ces types qui, en plus de s'exprimer par la violence avait été complètement débilisé par ses parents. « Bouuh les moldus sont pas beaux ! ». Autant dire que ça ne volait pas haut. Et en plus, ils parlaient d'eux comme s'ils parlaient de chevaux ou de poulets chez le boucher. Pur sang, pure race, labellisé, tatoué, vacciné, élevé en plein air. Quand il en entendait certains dans sa salle commune, il en venait à se demander s'il n'avait pas atterri dans un chenil... Son humeur s'assombrit. Eh c'était quoi son problème ? Il l'avait interrompu dans son jeu et, parce que Monsieur était frustré, Monsieur se permettait de lui rentrer dedans. Le cours préparatoire est fini depuis longtemps, il serait peut-être temps d'évoluer ! Dans sa colère Isaac s'était retourné, fusillant son aîné du regard. Mais il gardait le silence. Ultan avait choisi de le laisser en paix, et il n'était pas assez stupide pour réclamer une réparation.

Les poings serrés, il s'intéressa à nouveau à la jeune fille. Elle restait à terre, la tête appuyée contre le mur. Apparemment l'altercation l'avait beaucoup affectée. Et ? Ce n'était pas une raison pour jouer les soumis et ramper à terre. Gryffondor n'était-elle pas la maison des forts ? Elle attendait quoi là ? Qu'on vienne la plaindre ? La relever ? N'avait-elle pas une once de fierté ? Etait-elle capable d'accepter son sort ? D'écarter la rage de ses pensées ? C'était pathétique. Isaac s'approcha, se baissa au passage pour ramasser un livre de métamorphose, puis il s'arrêta devant elle et l'observa un instant, d'un regard parfaitement neutre. Il pouvait tout aussi bien poursuivre ses recherches à la laisser là mais... ça ressemblait un peu à l'histoire de la fouine. Isaac n'était pas un garçon cruel. Il avait assisté à la fin de la scène, donc, il était impliqué malgré lui dans l'affaire. Pourtant, ses premières paroles laissaient planer le doute sur ses intentions...


- On dirait que j'ai interrompu une séance de dissection... , dit-il d'un air détaché.

La jeune fille lui faisait pitié. Isaac ne supportait pas cette impression. Ce sentiment de gêne et de honte que l'on éprouve pour l'autre. Il ne savait jamais comment réagir. Et le révolte finissait par éclater en lui. Agressif, brutal, tranchant, il s'exclama soudain :

- Pourquoi tu restes comme ça ? Tu n'en as pas eu assez ? Tu n'attends pas que je te foule des pieds j'espère ? - Il poussa un soupir exaspéré. - Redresse toi ça fait pitié. Et arrête de pleurer. C'est bête. Tu ne vas quand même pas faire plaisir à l'idiot qui t'as blessé.

La dernière réplique dénotait tant avec ses précédents propos qu'elle semblait avoir été prononcée d'une voix plus douce. Isaac ne faisait jamais dans la dentelle. Il était complètement dépourvu de tact et il ne savait pas s'apitoyer sur l'état des autres. Sa franchise frappait la bienséance et les bons sentiments. Il avait toujours estimé que plaindre les autres était inutile et rien ne l'énervait plus que les gens qui se morfondaient dans leurs malheurs sans chercher de solution. La jeune fille avait le visage maculé de sang. Ultan avait décidément de drôles de délires. Pourquoi lui avait-il fait ça ? Pour le simple plaisir de torturer un élève de Gryffondor ? Ou... n'avait-il pas une soeur à Gryffondor justement ? Il avait déjà entendu parler de cette histoire. A Serpentard, on disait qu'elle était la honte de sa famille, certains plaignaient même son pauuuvre grand frère. On avait déjà dû la pointer du doigt en sa présence mais il n'avait jamais cherché à l'identifier. Ses yeux s'attardèrent sur le livre de métamorphose. Lynn Bower. Oui, c'était bien elle. Et elle se laissait dominer comme ça par son frère ? Sa vie devait être infernale. Cette infirmation notée, il laissa tomber le livre par terre avec un simple :

- Je crois que c'est à toi.

Puis, il poussa un nouveau soupir, décrocha sa cravate et s'accroupit devant Lynn en la posant dans sa main. Il la fixa sans ciller, de ces yeux qui semblaient avoir hérité de la noirceur et de la dureté de l'obsidienne.

- Je n'ai pas de mouchoir alors ça fera l'affaire, déclara-t-il simplement. Ta tenue est assez sale comme ça et puis... si tu restes dans cet état tu vas finir par attirer d'autres prédateurs.

L'ombre d'un sourire frôla le coin de ses lèvres et il eut une vague pensée pour sa fouine. Le sang l'attirerait peut-être... Se dit-il avec une ironie malvenue.
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyJeu 24 Jan - 23:06:37

Le regard encore un peu hagard, Lynn ne releva même pas la tête à la remarque du vert et argent qui s’était avancé. Si elle avait pu, si elle s’était sentit assez forte, elle lui aurait répondu, mais elle se contenta de l’ignorer.

A quoi bon… ? Il voulait prendre sa place peut-être ? Ou mieux, finir le travail ? Il n’avait qu’à le faire, elle n’avait plus la force de se défendre de toute façon. Elle en avait assez de s’épuiser en vain… elle ne pouvait rien contre sa famille… elle ne pouvait rien contre personne… elle était une moins que rien, faible et misérable, comme on le lui avait toujours répété…
Elle devait faire pitié… mais les serpents n’étaient pas reconnus pour leur compassion et de toute façon, elle n’en voulait pas.

Elle désirait simplement être seule pour reprendre son calme. Son esprit était encore embrumé par la peur, son regard brouillé par les larmes et à la douleur de sa coupure s’ajoutait celle d’un mal de tête lancinant.

La jeune fille passa une main lasse sur son front, espérant que le garçon s’en irait mais ce ne fut pas le cas. Il restait planté là à la regarder comme si elle était une curiosité effrayante et attirante à la fois. Comme s’il désirait s’en aller, mais que quelque chose le retenait.

Elle sursauta quand il ouvrit la bouche à nouveau, d’un ton agressif cette fois. Elle leva finalement son regard gris-perle vers lui, sans voix.

Comment osait-il… ? Comme pouvait-il… ? Ne voyait-il pas que… ?

Elle sentit la colère se réveiller en elle mais elle secoua la tête, la repoussant avec force. Elle ne devait pas s’énerver… Elle n’avait pas à se justifier.
Elle venait de se faire agressée par son propre frère, ne pouvait-elle pas avoir quelques minutes de répits ?!
Et puis, de toute façon, pourquoi restait-il encore là si elle le dégoûtait à ce point ?


- Je…

Sa voix s’étrangla dans sa gorge. Avec un soupir d’exaspération il lui conseilla –d’un ton qui ressemblait plus à un ordre- de se redresser et d’arrêter de pleurer, arguant qu’ainsi elle ne faisait que contenter Ultan. Cette phrase là fit mouche. Lynn passa une main sur sa joue, se rendant compte que les larmes avaient continué à couler sans qu’elle ne les remarque, et soupira. Il avait raison…

La jolie gryffondor acquiesça imperceptiblement, sentant le regard du serpent fixé sur elle. Elle détourna les yeux.

Lynn n’aimait pas qu’on la regarde. Encore moins quand elle était dans un tel état…
Le regard des autres avait longtemps été quelque chose qu’elle supportait mal, qu’il soit admiratif ou répugné.
Cela lui rappelait trop son père… la façon dont il la dévisageait… avec ce regard indéchiffrable, mélange effrayant de plaisir et de sadisme…
Avec le temps, cela avait évolué et elle avait réussi à ne plus y prêter attention. Malgré cela, cet inconfort, cette peur irraisonnée, ce malaise, ou devrais-je dire mal être revenait lorsqu’elle était vulnérable, en position de faiblesse, comme elle l’était à cet instant précis.

Un livre tomba près d’elle et elle reconnu son manuel de métamorphose. Elle l’avait complètement oublié et n'avait pas remarqué que le serpentard s'en était emparé…

Elle se buta dans son silence mais posa tout de même son regard sur lui, le détaillant un instant. Il avait l’air d’avoir à peu près sa taille, même s’il était difficile de juger dans la mesure où elle était toujours agenouillée sur le sol froid. Quelques mèches de cheveux noires lui retombaient dans le visage mais cela ne l’empêchait pas d’être transpercée par son regard, aussi sombre que le sien était clair.

Il soupira à nouveau et s’accroupit près d’elle, défaisant sa cravate pour la lui mettre entre les mains. Surprise, elle regarda la cravate vert et argent puis son propriétaire d’un air interrogateur qui s’adoucit lorsqu’il lui sourit légèrement, d’une façon qui la réconforta quelque peu.

Finalement, ce n’était peut-être pas un crétin fini.


- Merci… murmura-t-elle, la voix encore légèrement rauque.

C’était le premier mot qui sortait de sa bouche depuis qu’il était arrivé.

Elle regarda la cravate et s’en voulu de la salir, mais le garçon, dont elle ignorait encore le nom, avait raison. Il valait mieux effacer les traces de sang avant que quelqu’un d’autre n’arrive. Par chance la coupure n’était pas profonde et avait déjà presque complètement cessé de saigner. Elle passa la cravate sur sa joue, espérant que cela suffirait. Il n’était pas facile de complètement laver le sang sans le voir.
Restait ses vêtements. Le col de son chemisier blanc était bordé de rouge ainsi qu’une partie de son épaule, sa robe de sorcier ayant glissée lorsqu’elle était tombée au sol la première fois. Elle réajusta la robe. Cela conviendrait en attendant qu’elle puisse rejoindre son dortoir.

Son regard tomba sur son livre et un sourire accablé se dessina sur ses lèvres. Finalement, travailler ses sortilèges ne lui servait vraiment à rien… puisque même si elle le voulait, elle ne pourrait les utiliser contre eux…

Le garçon était toujours accroupit près d’elle. Elle daigna finalement lui parler, éprouvant le besoin de se justifier. Après tout, même si cela n’avait pas été volontaire, il l’avait aidé et lui avait épargné une trop lourde correction. Qui plus est, il était resté avec elle au lieu de fuir, ce qu’un Serpentard normalement constitué aurait fait.


- Je ne peux rien faire contre lui… dit-elle en plongeant son regard argenté dans les abysses ébènes du vert et argent. Ce serait pire…

Ultan ne faisait que s’amuser avec elle. Si elle lui donnait une raison supplémentaire de s’en prendre à elle –autre que sa seule existence- il deviendrait bien plus dangereux encore…
La consigne de leur père était claire. Ultan devait simplement veiller à n’être vu de personne lorsqu’il s’en prenait à elle. La dernière fois lui avait causé bien trop d’ennuis…

Mais dans ces cachots peu fréquentés, où la majorités des élèves qui transitaient étaient des collègues et ami du jeune Bower, il n’avait rien à craindre. Qui se préoccupait du sort d’une pauvre Gryffondor ?

Elle secoua la tête. Elle aurait voulu lui expliquer tout cela, mais probablement ne le comprendrait-il pas. Il fallait vivre un enfer similaire au sien pour voir une logique quelconque dans son comportement….

Un œil externe ne pouvait, comme lui, que s’étonner et s’indigner de son manque de réaction….

Mais toute sa vie elle avait été rabaissée, rabrouée, conditionnée pour cela… Tous les efforts qu’elle faisait pour s’en défaire ne suffisaient pas… Ce n’était pas de volonté qu’elle avait besoin, non, ça elle l’avait, mais d’une toute nouvelle éducation…

Lynn s’appuya au mur pour finalement se redresser :


- Je voudrais pouvoir… mais…

Elle ne savait pas comment faire. S’opposer aux autres n’était pas dans sa nature, répondre, se dresser contre l’autorité… cela ne lui était arrivé que très rarement et cela s’était toujours mal terminé pour elle…

Se redresser, tenir tête…
C’était si facile à dire… Elle avait été trop meurtrie pour que ces paroles aient un sens…
Battue, violée, agressée, réduit à néant… elle n’était plus rien lorsqu’elle était arrivée à Poudlard.

Elle s’était reconstruite et pourquoi ? Pour finir par s’effondrer dès qu’elle croisait son frère… ? C'était pathétique, elle en avait conscience...

Leur père était exactement arrivé à ses fins… elle était une cible de premier choix…
Une victime si silencieuse qu’on pouvait presque dire qu’elle était consentante…

Lynn sentit à nouveau ses yeux la brûler et jeta un regard de défi au garçon :


- Tu n'as pas la moindre idée de ce que je vis, alors ne viens pas me donner des conseils ! Tu ne le connais pas ! Ce qu'on dit de lui est dix fois en dessous de la vérité !

Et Torin et leur père étaient bien pire encore...

Sous l'effet de la colère et de l'impuissance, elle serra la cravate dans sa main sans même s'en rendre compte et s'exclama, d'une voix desesperée, les yeux brillants:


- Qu'est-ce que je peux faire ?
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyLun 28 Jan - 23:21:40

A bien des égards, Isaac se comportait comme les autres Serpentard. Provocateur et persifleur le jeune garçon n'avait pas son pareil pour agacer ses semblables. Si son nom n'inspirait pas la crainte, il commençait à se murmurer dans les couloirs avec un certain mépris et son alliance avec Emilien et Samael le sauvait en même temps qu'elle le condamnait. Ses compagnons évitaient de se mettre en avant. Isaac, avec ses airs de « petit bourgeois » et ses moqueries ouvertes n'avait jamais été un exemple de discretion. Téméraire autant qu'il était lâche, il n'hésitait pas, au nom des Mousquetaires, à se mettre dans une situation difficile qu'il compliquait ensuite avec des mensonges. Souvenez-vous de « l'affaire du chaudron » l'année passée. Si Liliana ou Michel découvrait le fin mot de l'histoire elle pourrait ressurgir à tout moment. Le jeune Deniel n'avait pas une grande réputation, et celle qui se dessinait s'annonçait mauvaise. Mauvaise oui, mais elle n'atteindrait jamais le niveau des pires spécimens de sa maison. Isaac n'aspirait pas au pouvoir mais à la reconnaissance. Son esprit n'était pas sadique mais farceur et, quand il devenait violent dans ses propos, ce n'était jamais sans raison. La brutalité de ses paroles avait attiré le regard de la Gryffondor sur lui. Contrairement à ce qu'elle devait penser, il n'était pas là pour l'enfoncer, pour achever sa torture dans l'espoir de se racheter auprès d'Ultan. L'aurait-elle laissé faire ? Il ne pouvait même pas le concevoir. Et, de toute façon, il ne se voyait pas dans le rôle du bourreau. Frapper quelqu'un qui n'avait rien demandé, quelqu'un qu'on avait déjà terrassé serait toujours au-dessus de lui. La fouler des pieds ? Il ne se le serait pas permis, mais il n'était pas tendre pour autant.

La moindre des choses aurait été de s'enquérir de son état, de l'aider à se relever. Il n'en fit rien. Il ne voulait pas du rôle du « sauveur ». Lui, il n'était qu'un simple passant. Si la jeune fille lui avait demandé de s'en aller il n'aurait pas insisté, il serait parti, il l'aurait oubliée. Oui. Oubliée. Il ne la connaissait pas. Rien ne liait leurs existences. Pourquoi chercherait-il à l'aider si elle préférait s'enliser dans son malheur ? Il pouvait partir, un mot suffirait. Cependant, une fois son « agression » décryptée, il était évident qu'il n'attendait pas ce mot. Le regard fixe, Isaac guettait une réaction. Sa révolte naturelle était assez contagieuse et il sentait la colère sourdre de la rouge et or. S'il s'était tu après un méprisant « redresse toi », peut-être aurait-elle trouvé la force de laisser éclater sa rage, mais il ne lui en donna pas l'occasion. Elle ne devait pas s'en prendre directement à lui. Pour atteindre sa cible, ses propos devaient dépasser la portée qu'elle leur attribuait pas défaut. Malgré ses couleurs, il ne venait pas admirer le travail de son comparse et profiter de sa faiblesse. En le désignant sous le mot « idiot », il le reniait. La jeune fille abandonna un combat avorté au fond de sa gorge. Elle détourna même son regard, comme si elle prenait soudain conscience de sa déchéance, comme si elle cherchait à fuir sa propre faiblesse, comme un enfant pris en faute. Elle était vraiment lamentable. Si soutenir le regard d'un cadet était au-delà de ses forces, il perdait son temps avec elle. Que faisait-il encore ici ?

Que faisait-il ? Excellente question. Il ne le savait pas lui même. Son esprit lui envoyait des « vas-t-en ! » mais ses doigts dénouaient sa cravate. Avec le sentiment de faire quelque chose de complètement stupide il la tendit à... Lynn Bower, cette fille que les « nobles » élèves de sa maison dénigraient avec le plus grand mépris. Avait-il besoin de jouer aux preux chevaliers ? C'était ridicule. Et plus, elle allait lui salir sa cravate. La pitié vous inspire d'étranges attitude parfois. La pitié ? Ai-je bien entendu ? Absolument ri-di-cule ! Parler avec quelqu'un dont la joue dégoulinait de sang était écoeurant et, si un importun décidait d'emprunter le couloir, il serait peut-être assez stupide pour croire qu'il était l'auteur de ces blessures... Quoique... s'il s'agissait d'un Serpentard aussi étriqué qu'Ultan, ce ne serait pas forcément une mauvaise chose... Dans le pire des cas, il pouvait lui reprendre sa cravate, la frotter sur sa chemise et... Pourquoi était-il là déjà ? Ah oui... Parce qu'il n'était pas assez bête et méchant pour sortir la carte de l'ignorance en passant à côté d'une fille qui venait de se faire battre. Maintenant qu'il s'était arrêté, il n'avait plus qu'à tenir son rôle jusqu'au bout... Les remerciements de Lynn le déstabilisèrent légèrement. Pris de court, il répliqua d'une voix un peu trop pincée :

- Me remercie pas. Aucune personne normalement constituée n'aimerait discuter avec quelqu'un qui se cache derrière un masque de sang.

Offrir sa cravate à une Gryffondor... Brillant, vraiment. Si Samael et Emilien le savaient ils allaient sans doute se moquer de lui. D'une certaine façon, il fuyait aussi.
Il laissa Lynn s'arranger du mieux qu'elle le pouvait en posant un pied à plat sur le sol pour garder l'équilibre. Il était encore temps de partir... Mais la jeune fille retrouva l'usage de sa voix, elle lui accorda même un regard. Un regard trop touchant pour qu'il la quittât. Elle disait qu'elle ne pouvait rien faire contre Ultan, que si elle se dressait contre lui, elle subirait un traitement encore plus sévère. Isaac la fixa sans ciller, le visage fermé. On racontait beaucoup de choses sur les Bower. C'était une famille attachée à son sang, à son rang, à l'emblême du serpent. Une de ces familles méprisable qui pensait que les gens comme lui n'avaient rien à faire à Poudlard, et encore moins dans la maison du Grand Salazar. Quand il était entré à Poudlard, Isaac avait l'impression d'avoir fait un bond dans le temps. Chez les sorciers, on se battait encore pour des titres de noblesse et pour des blasons. Cette mentalité lui échappait et le comportement qui en découlait l'indignait. Qu'il soit directement conscerné importait peu. Il ne tolérait pas les discriminations basées sur des préjugés... Enfin... Exception faite pour « les pauvres ». Vous savez, ces simples d'esprits qui n'ont aucun savoir vivre et qui osent se croire plus important que les autres. Toujours prêts à se mettre en grève pour protester contre des lois qu'ils ne comprennent même pas et... (afin de ne pas choquer les âmes bien-pensantes je préfère en rester là.] Quoi ? Non ! Non ! Il ne reproduisait pas les idées de ses parents !

Lynn se redressa en disant qu'elle voudrait pouvoir résister à son frère. Mais ? Mais quoi ? Isaac se leva à son tour. La situation devait être beaucoup plus délicate à démêler dans un contexte sorcier. La magie entrait en compte. Et la magie, utilisée à mauvais escient pouvait causer de graves dégâts. La jeune fille risquait peut-être gros en s'opposant à sa famille. Elle avait abandonné la partie depuis longtemps, et elle subissait sans broncher, ployait sous les coups de son frère, se contentait de pleurer. Echapper à un tel sort méritait bien qu'on y risquât sa vie, selon Isaac. Cependant, pouvait-il envisager sa réaction ? Sa vie avait toujours été tranquille. Ses parents n'étaient pas assez précent pour lui imposer une discipline de fer, il avait toujours été un gamin privilégié et gâté. Aussi, Lynn avait-elle parfaitement raison lorsqu'elle s'écriait qu'il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle vivait. Il ne pouvait pas l'imaginer. Mais il était assez intelligent pour le comprendre, d'une certaine façon. La rouge et or était brisée. On l'avait conditionné au malheur, et l'idée qu'elle puisse y échapper ne franchissait pas le seuil de son esprit. Elle condamnait les issues. C'était sans doute ce qu'on attendait d'elle. Elle devait être docile et malléable. Si elle montrait des signes de résistance, la torture mentale que l'on semblait lui inffliger serait sans doute moins amusante. Que lui avait-on fait subir pour qu'elle se laisse tomber aussi bas ? De quoi un sorcier, un Homme, était-il capable ? La jeune fille libérait sa rage, elle la lui jetait au visage, et pourtant, elle ne lui était pas destinée. Elle maudissait son impuissance, sa vélléité et Isaac la laissa dire avec gravité.

Il était intervenu sans réfléchir, sous le coup de l'impulsion, et, soudain, il prenait conscience, avec une note de désespoir, de l'affaire qu'il venait de soulever. Lynn Bower n'était pas une victime ordinaire. Tout le monde évitait d'approcher de trop près ses problèmes, car il n'arrivait jamais rien de bon à ceux qui s'y essayaient. La jeune fille aurait pu se redresser, s'en aller mais non, il fallait qu'elle lui ouvre les portes de sa détresse, qu'elle invoque son aide. Que pouvait-elle faire ? Qu'en savait-il ? Il ne voulait certainement pas être mêlé à ses histoires ! Lui aussi il avait des problèmes ! Confus, le Serpentard recula légèrement. Sa réaction ne se fit pas attendre. On sentait dans les modulations plus froides de sa voix qu'il cherchait à s'écarter.

- Parce que tu trouve que j'ai l'air de quelqu'un qui passe ses journées à prêcher la bonne parole ? Et, ce n'est pas la peine de parler si c'est pour m'annoncer des choses que je sais déjà. Je ne sais pas ce que tu vis et je n'ai pas besoin de le savoir.

Il la fixait toujours. Là était son erreur. Comment résister à ce regard implorant et larmoyant. Il ne pouvait pas partir sans un mot. Il avait provoqué ce qui lui arrivait et, à présent, il devait assumer. Elle ne lui laissait pas le choix. Ce n'était qu'une impression, mais elle était plus forte qu'une vérité. Un profond soupir s'échappa de ses lèvres.

- Oh et puis tu m'énerves ! S'exclama-t-il brusquement en signe d'abandon. Si tu veux faire face oublie les « Je ne peux rien contre lui » , dit-il en la singeant avec des airs dramatiques. Si tu ne peux rien, donne toi les moyens de pouvoir. Ce ne sont que des Hommes. S'ils te font souffrir, dis-toi qu'ils valent moins. Et je crois que rien ne pourrait-être pire que subir en courbant l'échine.
Il fit une pause, à la recherche d'une image pour illustrer le fond de sa pensée.
- Que ferais-tu si on t'enchaînait à un mur fragile et que, chaque jour quelqu'un venait te torturer ? Tu as le choix entre passer ta vie ainsi, ou tirer sur tes liens pour te libérer. Mais... si tu tires, le mur risque de s'effondrer. - Sarcastique il ajouta :- Dans le meilleur des cas, tu auras juste très mal. Que choisis-tu ? Crois-tu que personne ne souffre pour se libérer de l'oppression ? Sors de ton malheur et regarde autour de toi. D'autres ont dû surmonter bien pire. Tu n'es pas un cas unique.

Il existe deux type de personnes. Celles qui ont le chic pour tout compliquer, et celles avec qui tout semble toujours trop simple. Isaac entrait dans la seconde catégorie. Il n'ignorait pas les difficultés, mais il préférait les nier. Les énumérer n'aidait pas à avancer.
Après une brève interruption il se rapprocha de la Gryffondor, et déclara dans un ton étrangement plus doux :


- On t'as peut-être conditionnée à la soumission mais... regarde... - Il posa son index sur son blason. - Tu portes déjà les signes de la rebellion.


Dernière édition par Isaac Deniel le Jeu 30 Oct - 11:31:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMer 30 Jan - 10:35:05

Lynn se sentait particulièrement déstabilisée par l’attitude du Serpentard. Elle ne comprenait ni son comportement, ni ses paroles, qui oscillaient, à première vue sans logique, entre la douceur et l’indifférence voir l’agacement le plus total. Elle ne comprenait pas parce qu’elle-même n’avait jamais été en proie à un tel dilemme intérieure. Elle avait bien sûr, du faire face à des décisions difficiles… Par exemple, lorsqu’elle avait décidé de ne plus revenir au manoir, de quitter l’emprise dévastatrice de son père. Ce choix avait été le plus dur à prendre de toute sa vie, mais il avait été son dernier espoir. Elle n’aurait pas pu supporter davantage ce qu’il lui avait fait subir… Elle savait pourtant qu’elle condamnait Aïlin à supporter seul les colères de leur géniteur et les caprices de leurs frères… elle avait eut quatre longs mois pour mûrir cette décision, les quatre premiers mois de sa scolarité à Poudlard… Elle s’était tourmentée l’esprit à la recherche d’une autre solution, mais elle n’en avait pas trouvé…. Cela avait été le seul moyen d’échapper aux sévices, aux tortures de plus en plus insoutenables de Devin Bower… Après ce qu’il avait fait à Aïlin lorsque ce dernier avait été accueillit chez les Serdaigles, elle avait à peine osé imaginer ce qu’il lui ferait à elle pour avoir été envoyée dans la maison de Gryffondor… si elle avait du retourner au manoir, seule la mort aurait pu la délivrer… Or malgré tout ce qu’elle avait subit, Lynn voulait vivre…. Elle avait cette petite étincelle d’espoir qui ne s’était jamais éteinte, qui avait vacillée, qui avait faillit disparaître dans les ténèbres, mais qui avait tenue bon...

Elle avait déjà tant vu… tant vécu…

Des choix difficiles, elle en avait eu à faire… mais elle connaissait peu ce sentiment si désagréable d’être séparé en deux, cette impression si étrange que son cœur et sa tête sont en total désaccords, cette envie de faire deux choses complètement différentes à la fois…
Lynn avait rarement eu de tels problèmes. Son cœur était brisé depuis longtemps et sa tête se contentait de lui souffler d’agir afin de souffrir le moins possible… et c’est ce qu’elle faisait en baissant les yeux et en courbant l’échine… Pourtant même son cœur meurtrit ne pouvait pas rester insensible à tant d’injustice, et elle pleurait… parfois même, malgré elle, elle suppliait… en vain…
Pourtant, elle désirait être libérée de tout cela… si elle avait été convaincue que se rebeller pouvait changer les choses, elle l’aurait certainement fait… mais on l’avait conditionnée à penser qu’elle ne valait rien et qu’elle ne pouvait rien faire sinon se taire… Ils étaient plus âgés, plus expérimentés… plus mauvais surtout… comment faire face à des hommes qui n’avaient aucun scrupule à utiliser les sortilèges impardonnables sur leur fille et sœur ? Comment échapper à un homme qui inflige tant d’horreur à son propre sang… qui est capable des pires bassesses de ce monde pour faire souffrir une âme innocente ?

Et puis, il y avait cette autre raison… cette peur tapie au plus profond de son cœur, cette crainte incontrôlable d’être comme eux, de devenir comme eux….
Elle était du même sang… elle portait le même nom… elle avait les mêmes cheveux ébène et les mêmes yeux acier… personne ne pouvait douter de son appartenance à cette famille… Et elle s’était vue, lors de sa première année dans ce château, dans cet étrange miroir qu’on appelait « le Miroir du Risèd », elle s’était vue en train de le tuer, lui… son père, le géniteur de son malheur, l’instigateur de ses plus grandes souffrances, le créateur de ses plus terribles peurs… le tuer de ses propres mains… se venger… Cela l’avait terrorisée… Le Choixpeau n’avait-il pas hésité avant de l’envoyer à Gryffondor ? N’avait-elle pas faillit rejoindre Ultan en suivant les traces de son père dans la grande maison de Serpentard ? N’était-ce pas la preuve qu’elle avait cette noirceur en elle… ?

Se dresser contre eux, signifiait prendre les armes… mais serait-elle capable d’aller jusqu’au bout… ? Serait-elle capable de leur ressembler pour se défaire de leur emprise ?
Elle l’ignorait… elle ne voulait pas perdre le peu d’innocence qui lui restait… elle voulait croire et espérer en des jours meilleurs… Mais comment continuer à se battre lorsque la seule décision qu’elle avait prise dans ce sens avait infligé les pires tortures au seul être de sa famille pour qui elle comptait ? Aïlin avait souffert plus que son lot à cause d’elle… Il avait subit l’imperium… Sous le contrôle de leur père, il avait détruit le peu de vie normal qu’il possédait…. En la protégeant, c’est sa propre vie qu’il détruisait…

Lynn ne réagit pas lorsque le garçon refusa ses remerciements, arguant que personne ne souhaiterait être vu en compagnie de quelqu’un au visage ensanglanté. Elle passa sa main sur son visage pour sentir le sang séché à quelques endroits. Sortant sa baguette, preuve qu’elle reprenait peu à peu ses esprits, elle lança un sortilège qui la débarrassa des vestiges de son altercation, ne laissant qu’une longue et fine coupure sur sa joue. Il faudrait qu’elle soigne ça rapidement, mais au moins, ne saignait-elle plus.

Finalement, alors que le taux d’adrénaline dans son sang revenait à la normal, Lynn se releva. Sans même s’en rendre compte, parlant presque pour elle-même, elle avoua son désir de pouvoir se défendre. Puis sentant le regard insistant du vert et argent, elle se sentit obligée de se justifier. Sur la défensive, elle lui cria qu’il ne savait rien de ce qu’elle vivait. Il recula sans même sembler s’en apercevoir et se contenta de dire qu’effectivement il n’en savait rien et qu’il ne voulait pas savoir.

Très bien, c’était exactement ce qu’elle voulait entendre… mais alors, pourquoi était-il encore là… ?
Elle n’avait visiblement pas affaire à n’importe quel serpent…
Il y avait quelque chose d’étrange chez lui, une certaine assurance, qui devait tout de même être amoindrie par la situation à laquelle il était confronté. Il se tenait droit, avec fierté, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Et pourtant, elle sentait que quelque chose le poussait à rester, quelque chose que lui-même ne le comprenait pas…

Comme s’il en était venu à la même conclusion, il soupira profondément avant de se remettre à parler avec brusquerie, la faisant légèrement sursauter.

Ses paroles se voulaient fortes. Il voulait qu’elle comprenne, qu’elle ne subisse plus mais qu’elle agisse. Mais tous ses mots n’avaient de sens que s’il avait lui-même été confronté à cela… et il était clair que ce n’était pas le cas…

C’était tellement facile de dire qu’ils valaient moins qu’elle… tellement utopique de dire qu’il suffisait de se donner les moyens…
Il se trompait… il y avait des choses bien pires que de subir en silence… et elle les avait toutes expérimentées…

Lynn ne répondit pas, le laissant poursuivre son raisonnement jusqu’à la fin. Tout semblait si facile en sortant de sa bouche… à croire qu’elle pouvait se libérer d’une vie de servitude simplement en le choisissant…


- Ce n’est pas aussi simple…

Et pourtant… il avait raison lorsqu’il lui disait qu’elle n’était pas la seule… que d’autres avaient surmontés bien pire… oui… probablement… Elle avait pu s’enfuir, elle…. Ses souvenirs la hantaient et parfois, comme ce jours-là, au détour d’un couloir, ils la rattrapaient… mais elle était plus libre que certains…

Il s’interrompit soudain un bref instant, puis il s’approcha d’elle et lui montra son blason, déclarant d’une voix qui semblait étrangement douce qu’elle avait déjà commencé à se rebeller.

C’est cette phrase, plus que tout ce qu’il avait pu dire auparavant, qui fit vraiment réagir la jeune fille. Il avait su trouver les mots pour lui parler, pour provoquer le déclic qui lui avait fait défaut jusqu’à présent. Il avait raison… son entrée à Gryffondor avait été le début de son salut… la porte de sa liberté…

Un sourire quelque peu désabusé, mais sincère, éclaira quelques instants le visage de la jolie lionne. Décidemment, ce n’était pas n’importe quel Serpentard…


- Qui es-tu ? Tu n’es pas un vrai Serpentard, avoue… ajouta-t-elle d’une voix où perçait l’amusement.

Puis sans le quitter des yeux, elle demanda, surprise :


- Pourquoi est-ce que tu fais ça… ?

Il aurait très bien pu passer son chemin sans même lui accorder un regard. La plupart de ses comparses l’auraient fait…. Mais il était là, à la regarder, à l’encourager à sa façon… et c’était curieusement réconfortant.

La peur et la colère l’avaient à présent complètement quitté. Elle avait retrouvé son calme et, bien que timide, son sourire revenait lui aussi… Son interlocuteur avait sû réveiller quelque chose en elle et même si elle ne parvenait pas tout à fait à saisi ce que c’était, elle savait que cela lui serait bénéfique… et elle lui en était reconnaissante…. Peut-être sa rencontre avec Ultan n’avait-elle pas été qu’un coup de malchance supplémentaire…
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    Isaac Deniel
MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMer 6 Fév - 22:09:27

On a toujours le choix. Lynn saisirait-elle l'ironie de son discours ? Alors qu'il parlait, il avait le sentiment d'être pris entre le brasier des ennuis et celui des remords. Tout portait à croire qu'il pouvait encore partir en retrait et rien n'était plus faux. Sa sensibilité et sa révolte le condamnaient, le regard d'acier de la jeune fille le clouait au sol. Il est de ces instants étranges où les murmures de la conscience guident tous vos actes, où les fils des parques s'accrochent à toutes les fibres de votre chair. Il n'aurait pas dû se trouver dans ce couloir. Sans la fuite d'une fouine stupide, il serait encore occupé à faire une bataille explosive dans sa salle commune en plaisantant joyeusement avec les participants. Comme tout ceci semblait loin. Les larmes et les cris s'étaient substitués aux rires et aux moqueries. L'allégresse n'était plus. Enveloppé d'un douloureux malaise, il sentait poindre en lui et la rage et la tristesse. Sans fuite, cette scène n'avait aucune raison d'être. Et, pourtant, il se sentait comme investi d'une mission. Il devait intervenir. Ses réactions abandonnaient les calculs et les préméditations. Serait-il intervenu si Lynn avait eu des ennuis avec un élève de sa propre maison ? Rien n'était moins sûr. Isaac n'était pas dénué de coeur, loin de là, mais il agissait beaucoup par esprit de contradiction. Ultan était un Serpentard, une autorité qu'il méprisait, un de ces idiots qui plebiscitait ouvertement la haine vis à vis des moldus. En aidait sa soeur il s'opposait à lui. Elle pouvait le toucher autant qu'elle le voudrait avec ses belles prunelles, cette idée ne le quitterait pas, et il refuserait de la passer au second plan. On n'aide jamais quelqu'un sans raison. Pas de cette façon en tout cas. Il y a une différence majeure entre pousser une personne sur le côté pour l'écarter d'un balai mal dirigé et essayer d'instaurer la révolte dans une âme à moitié reniée.

L'aider à se redresser physiquement aurait été naturelle. Or, il l'avait laissé à terre, préférant s'occuper de son moral abattu. De ce qu'il ne se voyait pas. De ce que tout quidam préférait ignorer. Ce n'était pas à lui de le faire mais il en avait eu la conviction soudaine. Quand on le connaissait bien, sa réaction n'avait rien de tès surprenant. Isaac était toujours le premier à dire « bouge toi ! » à ceux qui se plaignaient. Il était toujours là pour relativiser les situations les plus pénibles, comme si tout le monde pouvait résoudre ses problèmes en s'énervant un peu et en claquant des doigts. Malgré sa véhémence, il savait que ce n'était pas aussi simple, ainsi que l'exprima Lynn avec un air désabusé. Et alors ? Il est plus facile de descendre que de monter. Plus facile de plonger dans l'horreur que d'aspirer au bonheur. La réalité n'est jamais tendre. Heureux l'Homme qui se complait dans son malheur. Il ne faut pas espérer, il faut croire, il faut se débattre, se maintenir à la surface, résister à la houle des Enfers. Mais qu'en savait-il lui, le fils de magistrat, l'enfant des beaux quartiers ? Il ignorait tout du goût âpre de l'écume noire qui a fait sombrer tant d'esquifs humains. On l'avait choyé, on l'avait habitué aux joyeuses vacances dans des suites de luxe, à la famille unie, aux cascades de cadeaux sous le sapin, aux fastueux goûters d'anniversaires. Dès son plus jeune âge, il lui avait semblé que la vie n'était qu'un vaste terrain de jeu, et qu'il pouvait s'adonner à tous les plaisirs en toute liberté. Il lui suffisait de demander, et l'argent satisfesait tous ses petits caprices. Quand l'argent ne suffisait plus, il utilisait son temprérement. Le monde de la « haute » était dur, même chez les enfants. Il ne s'était jamais laissé marcher sur les pieds, et il en allait de même à Serpentard. La lutte était parfois plus difficile, mais il ne se laissait pas faire. La liberté dorée de son enfance avait-elle forgé ce caractère de feu ? Il fallait ne jamais avoir souffert pour s'exprimer comme il venait de le faire. C'était une interprétation possible. Mais l'âme humaine non plus n'est pas simple.

Isaac n'avait jamais toléré la soumission des autres. Il s'opposait farouchement à tous ceux qui osaient lui imposer leurs lois, à commencer par ses parents. Quitte à renier de bons camarades, il rejetait de bloc tout ce qui ne lui plaisait pas. Pourquoi ? Parce que, inconsciemment, il sentait cette menace peser au-dessus de sa tête. Il n'était pas aussi fort qu'il le laissait paraître et des garçons comme Ultan étaient là pour le lui rappeler. Il ne maîtrisait pas tout et ses démons le rongeaient, de plus en plus douloureusement. Il y avait quelque chose de destructeur en lui. Quelque chose qui pourrait bien se retourner contre lui. En attendant, il repportait sa rage sur les autres, sur leurs démons. Et Lynn le laissait dire. Ses paroles avaient-elles quelques pouvoirs sur elle ? Visiblement, non. Ce n'était pas surprenant. Il était trop tranchant, trop violent. C'était comme mettre une baguette entre les mains de quelqu'un qui n'avait jamais appris à s'en servir en lui ordonnant d'attaquer avec. Tant que les bases n'avaient pas été fondées, rien n'avait de sens. Il s'emportait, arpentait des sommets trop élevés pour quelqu'un qui n'avait jamais vraiment envisagé de choisir la voie de la rébellion... Cette rébellion qui rougeoiyait sur son blason. La base, la faille était là, et il l'avait pointée très justement. Une lueur de compréhension passa dans le regard de la jeune fille. Une étincelle soudaine, qui s'illumina d'un terne sourire. Ce n'était certainement pas un hasard si le choixpeau l'avait envoyé à Gryffondor. Il avait lu en elle la volonté de résister aux siens, d'échapper à sa famille. Et même si ce n'était pas vrai, quelle importance ? Si cette idée l'aidait à avancer, ça le deviendrait. Les symboles dirigent le destin des Hommes.

Son évolution aurait-elle était différente s'il avait été envoyé ailleurs qu'à Serpentard ? Le système des maisons de Poudlard avait un côté affreusement conditionnant. Depuis qu'il en avait pris conscience, il ne cessait de se poser cette question. Il savait que le choixpeau hésitait parfois. Quand on l'avait posé sur sa tête, il ne s'était pas exclamé Serpentard de suite, comme il l'avait fait pour certain. Il s'était accordé un petit instant de réflexion. S'il lui avait proposé Gryffondor, il n'aurait pas été contrarié à vrai dire. Que savait-il de cette maison à son arrivée ? Ici vont les forts et les courageux lui avait-on dit. Sous cet angle, échouer dans cette maison était plutôt glorifiant. Evidemment, on ne lui avait pas précisé que cette maison était peuplée de parodie de « héros » qui fonçait en en oubliant une partie de leur cerveau. Quelle aurait été son opinion s'il s'était trouvé dans le camp adverse ? Aurait-il méprisé les Serpentard ? Non, songeait-il. Pas plus que maintenant. Il tenait à son indépendance morale. Si des Gryffondors gagnaient à être connus, il ne les rejetterait pas. Si des Serpentard étaient des imbéciles finis, il n'hésiterait pas à le crier haut et fort... Du moment que ça ne risquait pas de lui retomber dessus de manière un peu trop violente. Sa maison n'avait rien à voir dans sa conduite ! Etait-ce ça que souhaitaient leurs fondateurs ? Qu'ils se copient tous les uns les autres pour atteindre des utopies ? Si le choixpeau l'avait envoyé à Serpentard, c'est parce qu'il estimait – et justement puisqu'il se retrouvait vraiment sous ces couleurs – que son caractère était proche de ce que recherchait Salazar chez ses élèves. C'était suffisant. Son esprit avait parlé. Il savait pourquoi on lui avait attribué le signe du serpent, pourquoi il appréciait les camarades de sa maison. Il n'avait rien à prouver. Alors, quand Lynn lui demanda avec un sourire amusé de lui avouer qu'il n'était pas un vrai Serpentard, il ne s'en offusqua pas. L'impression de honte qui noua légèrement ses entrailles venait davantage de l'image qu'elle semblait lui attribuer à cause de son comportement. Il l'aidait gratuitement... Et elle le savait.

- Les préjugés ont la vie dure
, dit-il en ricanant. Puis, sur un ton léger mais que l'on sentait quelque peu sur la défensive il ajouta avec un sourire espiègle. Si c'est un compliment pour toi, garde le en réserve. On ne sait jamais, tu pourrais avoir envie de le ravaler. Et je suis Isaac Deniel.

Soyez bon un jour pour une personne et elle vous prêtera les plus belles qualités du monde. Et après, quand vous vous comportez normalement, on ira vous lancer des « Je ne te coyais pas capable d'une chose pareille, tu me déçois ! ». Isaac était habitué à ce type de réaction. Il était de bonne compagnie jusqu'au jour où sa malice s'éveillait ou que ses intérêts se tournaient vers d'autres personnes. Non, il n'avait pas à se justifier. Les aspects de sa nature serpentardienne paraîtraient un jour ou l'autre. Dans un contexte moins « dramatique », ils étaient parfois trop criants. Mais là, il n'en était rien. Son comportement ne concordait pas avec les idées reçues. Il n'avait pas à conseiller une Gryffondor, ni même qui que ce soit d'autre. Et c'était complètement stupide. Rusé et Ambitieux ne s'associait pas nécessairement avec méchant et intolérant. L'égoïsme n'empêchait pas non plus à quelqu'un de se comporter en être humain. Ce n'était pas parce que les personnages les plus influents de sa maison étaient généralement de la pire espèce – on se demande pouquoi – que tous les membres de la communauté devaient leur ressembler. Le panurgisme n'était bon que pour les imbéciles. Là non plus, Isaac n'avait aucune envie de se justifier. Il faisait ce qu'il voulait. Saisir la question pour rabaisser la jeune fille était même très tentant mais il retint cette revanche stupide. Il n'était pas temps d'entamer une dispute. Comme il n'était certainement pas question de glorifier son acte, il déclara un peu sèchement :

- Je n'aime pas la soumission. Surtout quand elle encourage les idiots.


Voilà. Point. Il n'avait rien à ajouter de plus. Que pourrait-il dire de toute façon ? S'il existait une réponse plus précise, il était bien incapable de mettre les mots dessus. Et est-ce que sur l'instant on se dit « Je vais faire ça... Mais avant pourquoi est-ce que je le fais ? ». Non ! La question de Lynn était donc inutile. Il aurait pu le lui faire remarquer au lieu de répondre d'ailleurs. Mais l'interprétation aurait été trop libre. Allez savoir ce qu'elle aurait pu s'imaginer ! La discussion prenait une orientation dérangeante, et ses pensées étaient de plus en plus confuses. Dans quelle histoire s'était-il embarqué ? « Et pourquoi tu as fait ça ? » « Pourquoi t'es gentil ? » Et oui, Pourquoi ? Sous ses airs sociaux, Isaac détestait parler de lui. Lynn semblait apaisée. Alors... Mission réussie ? On peut ranger les violons ? Il pouvait partir ? On n'était pas dans un film américain ! (sérieux ?) Ils n'allaient pas se tomber dans les bras et devenir les meilleurs amis du monde. Avec un peu de chance, il aurait à moitié oublié la scène dans quelques heures. Dans quelques heures, tout le monde serait réuni dans la Grande Salle et il n'avait toujours pas retrouvé sa fouine compromettante !

- Maintenant, si tu as fini ton interrogatoire tu pourrais peut-être retourner dans ta salle commune ?,
dit-il avec une marque d'impatience en reculant doucement. Je n'ai pas consulté l'oracle pour te rencontrer dans ce couloir, je ne suis pas une assistante sociale et j'ai d'autres choses à faire.
Après avoir une fois de plus démontré qu'il maîtrisait merveilleusement bien le registre du gamin désagréable, il accorda tout de même à la jeune fille un :
- Je suppose que tu es capable de rentrer seule...


Implicitement, « Si tu as un problème tu peux me demander mais je préfèrerais Vraiment en rester là ». Lynn avait l'air tout à fait capable de regagner sa salle commune. Mais, puisqu'il était arrivé à la fin de la scéance de torture, il préférait s'assurer de son état avant de la quitter.
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MessageSujet: Re: A quoi bon...? (Ultan & Isaac)   A quoi bon...? (Ultan & Isaac) EmptyMar 4 Mar - 22:25:54

Lynn sentait à quel point le garçon qui lui faisait face était tiraillé entre deux réactions très différente l'une de l'autre. A travers son regard, sa position, ses mots, elle pouvait aisément deviner le trouble de ses pensées.
D'un côté, il ne voulait surtout pas passer pour un héro, de l'autre, il semblait se refuser à la laisser là toute seule après ce dont il avait été témoin.
C'était louable mais étrange. Il semblait à la fois incapable de la quitter et incapable de partir, captivé, prisonnier de ses deux opales gris-perle.

Ses propos étaient durs mais juste. Il était évident qu'il n'avait jamais connu les souffrances que Lynn avait enduré, de cela naissait le faussé entre eux. Les mots qu'il lui assenait ne lui parlait pas. Elle ne croyait pas qu'il suffisait de se battre pour vaincre. Elle savait que c'était une chimère, elle savait que la vie était injuste et elle savait parfaitement, pour avoir essayé, que se défendre attirait plus d'ennuis encore que de se laisser faire.

Pourtant, lorsqu'il pointa l'écusson de sa robe de sorciers, Lynn comprit que malgré tout, il disait vrai.

Le choixpeau était sans doute l'un des objets magiques les plus fascinant qu'elle ait jamais vu... il sentait les choses, il pouvait sonder l'âme et le coeur des gens, et il avait envoyé Lynn à Gryffondor... Pour qu'elle apprenne à utiliser ce courage enfouie en elle... pour qu'elle finisse par trouver le chemin qui la libererait de ses chaînes...

C'était cet évènement plus que tout autre qui l'avait poussé à s'opposer à son père pour la première fois, à refuser de retourner au manoir, à prendre une toute nouvelle indépendance.

C'était cela qui avait tout déclenché...

Même s'il lui arrivait de s'en féliciter, la plupart du temps, elle ne cessait de se répéter que cela avait été une terrible erreur.... Elle avait mit des personnes adorable en danger,
Aïlin avait souffert mille tourments à cause d'elle. Sans doute aurait-il mieux vallu qu'elle n'en fasse rien.... mais elle voulait vivre, pas seulement survivre, l'instinct de conservation l'avait poussé dans ce sens... et même si sa vie n'était pas rose tous les jours, l'amélioration était indéniable... Mais n'était-ce pas égoiste de vouloir un peu de bonheur si c'était au détriment des gens qu'elle aimait...? C'était un problème insoluble... Elle ignorait quoi faire...

Lynn plongea son regard dans celui du Serpentard et lui demanda s'il était vraiment un representant de cette maison. Il ricana et déclara qu'il ne fallait pas toujours se fier aux préjugés.

Puis, sur un ton quelque peu sur la défensive, mais avec un sourire, il lui conseilla de ne pas lui faire de compliment car elle finirait par se rendre compte que ce n'était pas vrai.

Et il se présenta. Lynn put enfin mettre un nom sur le visage du brun qui lui faisait face.


"Isaac" Répéta-t-elle mentalement pour bien le mémoriser.

Alors qu'elle lui demandait pourquoi il avait agit ainsi il répliqua, un peu sèchement, qu'il n'aimait pas la soumission.

Elle ne répondit pas. Au final, peu importait les raisons qui l'avaient poussé à intervenir. Il l'avait fait et elle lui était redevable.

Il recula et avec une remarque pleine de gentillesse, lui signala qu'il n'avait pas que cela à faire et s'assura qu'elle pourrait retourner à sa salle commune. Il semblait particulièrement mal à l'aise et souhaitait s'en aller le plus rapidement possible, chose qu'elle pouvait aisément comprendre. Ne voulant pas l'ennuyer davantage, elle acquiesça, serrant son livre contre elle:


- Oui... Ca va aller. Merci Isaac.

Elle lui accorda un petit sourire touchant de sincerité et se détourna sans ajouter un mot. Il ne voulait pas qu'elle lui parle, alors elle ne le ferait pas. Ce serait sa façon de le remercier.
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