Dargor ne savait pas quoi faire. Il restait immobile, comme voulant s'enraciner dans la terre pour mieux se cacher. Le seul geste qu'il esquissa était impercéptible, et il n'eût même pas besoin de le terminer car Myrta, instinctivement, s'était réfugiée dans sa manche et s'y tenait immobile. Dargor se refocalisa sur la fille assise au bord de l'eau. Il était conscient que la jeune Serdaigle lui parlait mais il n'arrivait pas à trouver la force de répondre, conservant un masque en apparence impassible bien qu'au fond de lui il se maudit lui-même.
*Foutu timidité!! Quelle plaie!*
Il savait parfaitement que l'idée que la jeune fille se ferait de lui s'il ne répondait pas ne serait pas des meilleures, loin de là, mais il ne parvenait pas, malgrès tout ses efforts, à desserrer les dents pour prononcer un seul mot. On eût dit que son larynx avait fondu, engluant au passage ses machoires avec pour résultat qu'il ne pouvait plus émettre un seul mot.
Alors que la jeune fille lui posait encore une question, Dargor se souvint d'un texte qui le calmait et l'appaisait quand il était plus jeune et craintif. Sa mère le le luit chantait sur un air mélancolique et lui racontait l'histoire de sa création.
Il se dit que peut-être s'il se le récitait le texte aurait le même effet mystérieux sur lui, lui permettant de pouvoir enfin répondre à la bleue et bronze. Il commenca à se le chanter, alors même que, dans le monde exterieur, la fille soupirait

Citation :

Que c'est beau...

en regardant le Lac, ressentant sans doute le même sentiment de profondeur relaxant qu'il lui transmettait.
Sans se le rendre compte, croyant le faire dans sa tête, Dargor se mit à chanter doucement, d'une voix calme et posée, comme le souffle du vent du matin, rafraîchissant, mais pas assez fixe pour qu'on puisse le capturer, restant ainsi libre de continuer à sa volonté.
Sa voix était la seule chose que les gens en général eussent jamais apprécié chez le garçon. Ils le trouvaitent tous trop froid, trop silencieux, et les autres enfants de son village, bien que quelques-un aient sympathisé avec lui, le considéraient comme un mutant à cause de ses yeux bizzares, d'une couleur étrange qui ressemblait au rouge, mais avec un chatoiement de vert au fond de l'iris. Comme la seule chose qui faisait que les gens le regardent normalement, voire avec admiration, était sa voix, Dargor avait usée de celle-ci toute son enfance, sans pour autant arriver à égaler le chant enjôleur et maternel de sa mère. C'est en pensant à elle, et à tous ceux qui comptainet pour lui, que le Serdaigle chanta son chant, sans se rendre compte de la présence de la jeune fille qui devait, malgrès elle, entendre ce que le jeune homme, sans s'en rendre compte, chantait à voix haute et douce.
"Dawning sun on rising hill,
Brings the light and morning chill,
Waken slowly frozen soil,
For yet has man to come and toil,
See glorious nature, standing proud,
Watching ever for those who cloud
The way of wisdom, strength and courage,
And guide the worthy to pure knowledge.

Present of light,
Understanding in fright,
Reaching to heaven,
Elation of the heart for all even."
...

[hj] trois ans après la guerre, je poste! Bon voilà, on va dire que j'ai un tout tit peu de retard. Tu en connais les raisons, donc j'espère que tu m'en veux pas trop. Comme ma manman revient plus tard que prévu, du coup, j'ai eu le temps de poster. C'est pas génial, mais c'est mieux que rien! Voilà, désolée! [hj]

Une étendue d’eau calme, paisible, brillante, parfaite et merveilleusement belle, apaisante… S’envoler, planer au dessus de l’eau, lentement, puis, descendre en piquer et aller effleurer sa surface froide, du bout de l’aile, ridant la surface mais surtout, surtout ressentant un bien être irréel. Voilà ce à quoi pensait Clarisse. Elle rêvait qu’elle était un oiseau, léger, élégant et fin, libre… Sans frontière, sans interdit, avec pour seule consigne de vivre sa vie telle qu’il l’aimait, planer ou bon lui semblait, ça devait être agréable et elle aurait donné cher pour pouvoir être à sa place, s’envoler, et revenir lorsqu’elle serait ivre d’avoir trop regarder les délicats paysages, ivre d’avoir trop volé, ivre d’avoir trop vécu…

Mais voilà qu’une voix l’arracha à sa contemplation silencieuse, et son rêve s’envola en battant de l’aile, lui faisant signe qu’il était trop tard. Redescendant brutalement sur terre, la rouquine s’aperçut qu’elle était au bord du lac, et qu’un garçon se tenait devant elle. Un serdaigle qu’elle avait déjà eut l’occasion de croiser dans la salle commune en début d’année, un jeune homme étrange, avec ses yeux rouges, et sa grosse mygale poilue qui lui avait fait bien peur lors de leur rencontre. La situation dans laquelle elle se trouvait avant son escapade imaginaire lui revint brutalement, comme un lumière éblouissante en pleine nuit. Aveuglée, elle ferma les yeux. Lorsque son petit cerveau eut analyser les informations qu’il venait de recevoir, elle se souvint avoir posé quelques question au première année, et avoir pensé très fort que sa présence n’était pas la bienvenue.

Essayant de se concentrer sur ce qu’il disait, elle s’aperçut à son grand étonnement qu’il ne lui répondait pas, mais s’était lancé dans un chant, comme une espèce de berceuse assez poétique, mais que l’écossaise ne connaissait pas. Elle avait beau chercher dans sa mémoire, cet air ainsi que ces paroles ne lui disaient rien. Encore plus surprenant était la voix de Dargor, douce et mélodieuse, envoûtante à souhait. De nouveau, elle faillit se perdre pieds et retomber dans sa rêverie coutumière. Avec un gros effort contre elle-même, elle lutta et resta sur son rocher froid, ses cailloux à ricochets dans la poche. Non, elle ne devait pas se soustraire à la réalité, même si elle avait très mal à la gorge et que l’ivresse des grandeurs, de la liberté et le monde n’attendaient qu’elle, quelque part au pays imaginaire. Fort heureusement, je garçon cessa de chanter, laissant un silence pesant s’installer entre les deux élèves.

Il s’approcha et s’agenouilla devant le rocher. Chose peu habituelle en somme. Puis, prit de ce qui semblait être une soudaine inspiration, à moins que ce ne fut le constat de la présence de Clarisse, il parla, s’excusant de l’avoir dérangée. Et lui demandant en quelle année elle était. La bleue et bronze haussa les sourcils. Il n’avait rien écouté de ce qu’elle lui avait dis précédemment. C’était comme si il avait raté un chapitre, sans s’en apercevoir. Un peu décontenancée par cette attitude, elle pensa tout d’abord ne pas lui répondre, après tout, c’était vrai, il la dérangeait, alors qu’il aille au diable ! Puis, sa bonne éducation reprit le dessus, et c’est calmement mais de mauvaise grâce qu’elle répéta tout ce qu’elle avait déjà dis.

_ Je suis en deuxième année. Ne t’excuse pas, nous avons tous nos moments de nostalgie, et de réflexion. C’était d’ailleurs pour bénéficier du calme et de la tranquillité qui règnent ici que j’était venue, pour méditer…

Souligna-t-elle mine de rien, comme pour lui dire, tu vois, tu n’est pas à ta place ici, et ce qui m’empêche de t’envoyer promener, ce sont mes bonnes manières. Si tu parts, ne compte pas sur moi pour te retenir. Mais comme vous le savez, Clarisse est trop gentille, et son naturel revient toujours au galop. Elle repensa à sa première année, et au fait que si elle n’avait pas rencontré Nervia, elle serait probablement seule à cette heure, sans amis, triste. Elle pensa que peut être, ce garçon, différent des autres en bien des points était comme elle avant, avant de rencontrer Nervia, avant de se faire des amis. Alors, elle oublia qu’il la dérangeait, et elle lui sourit. Elle lui désigna l’endroit ou elle était assise, c’est à dire le grand rocher.

_ Assieds toi, ça sera plus pratique pour parler.
…
Tu sais faire des ricochets ?

La jeune Serdaigle sembla s'éveiller brusquement d'une longue rêverie. Elle n'avait apparemment pas entendu ce que le bleu et or venait de lui dire et il s'écoula donc un moment avant qu'elle ne réponde, d'une voix qui paraissait ensomeillée mais où pointait un peu d'énervement, peut-être parce que Dargro l'avait dérangée alors qu'elle était en pleine reflexion.

Citation :

Je suis en deuxième année. Ne t’excuse pas, nous avons tous nos moments de nostalgie, et de réflexion. C’était d’ailleurs pour bénéficier du calme et de la tranquillité qui règnent ici que j’était venue, pour méditer…

Le jeune homme saisit le sous-entendu qui lui était adressé, lui faisant entendre que sa présence n'était pas requise voir même perturbante. Son front se plissa et ses yeux prirent une teinte ocre, sombre alors qu'il décidait de s'en aller rapidement puisq'apparemment il n'était pas le bienvenue.
Ses pupilles étincelaient d'un éclat de rage, la colère étant la seule émotion qu'il n'ait jamais réussi à maîtriser. Celle-ci commençant à le gagner et à menacer de s'extorioriser par des gestes ou paroles regrettables, il décida de partir au plus vite lorsque Clarisse le rappela:

Citation :

Assieds toi, ça sera plus pratique pour parler.
…
Tu sais faire des ricochets ?

Immédiatement, la fureur du jeune homme s'évapora pour laisser place à un sentiment de joie et de stupeur: cela faisait tellement longtemps que quelqu'un ne lui avait pas demandé de s'asseoir et parler!! Fou de joie mais conserevant un masque calme, il sourit chaleureusment et s'assit aux côtés de la Serdaigle.

"Non, mais je veux bien apprendre..."

Citation :

Eh bien nous allons y remédier...
Keuf keuf keuf!!!
.. dé...solée

Elle tendit à Dargor quelques-uns cailloux qu'elle avait en main puis commenca à lui expliquer comment faire un ricochet.

Citation :

Je vais te montrer, ce n'est pas très dur, il faut juste s'entraîner.

Tu prends le galet dans la main droite, ou gauche si tu es gaucher, et tu le lance, horizontalement, comme ça.

Le garçon la regarda lui montrer, emerveillé par la façon dont le projectile rebondissait sur l'eau alors su'il aurait dû couler à pic. Il se demandait comment le cailloux faisait pour glisser ainsi sur l'onde, sans couler mais en bondissant, comme si il cherchait la liberté dans sa fuite, poussé par la main liberatrice qui l'avait lancé sur la surface brillante et plane du Lac. Alors qu'il se posait ces questions, Clarisse se retourna vers lui et s'adressa à lui d'une voix enrouée.

Citation :

Le but, c'est que ton galet fasse le plus de rebonds possibles.
Vas-y, essaie...

Hésitant, le Serdaigle saisit l'un des cailloux entre son pouce et son index, glissant la forme recourbée de l'objet dans la courbe entre ses deux doigts. Il tenta d'imiter plusieurs fois le geste du lancer avant de le reproduire puis, plein d'apprehension, lanca le cailloux. Celui-ci heurta la surface du Lac et rebondit maladroitement pour finir par s'enfoncer un peu plus loin sous la surface opaque. Souriant d'avoir réussi au moins un rebon, Dargor retenta un essai. Cette fois-ci le cailloux rebondit sur l'eau comme sur une glace, restant parfaitement horizontal puis sauta sur l'étendue deux nouvelles fois avant de partir rejoindre le fond de l'eau. Content, Dargor se tourna vers la jeune fille.