[1999 / 2000] Un chartier peut cacher un con [Prio Charlotte]

— Je suis sidérée, Monsieur Oaken. Votre comportement n'est pas du tout celui qu'on attend d'un préfet, c'est intolérable.
Apollon se retint de lever les yeux au ciel et de s'affaler sur sa chaise en soupirant.
— Il est temps pour vous de prendre un peu plus à cœur vos responsabilités, jeune homme. À moins que vous n'ayez décidé de les fuir toute votre vie ?
Au regard inquisiteur qu'elle lui adressa, Apollon comprit que la directrice attendait une réponse. Il se redressa légèrement sur sa chaise et prononça un « non, Madame », qui ne sembla pas la convaincre. Et pour cause, lui-même n'était pas convaincu par le ton qu'il avait pris. Il se racla la gorge et retint un énième soupir.
— Ce n'était pas calculé, Madame. Je ne l'ai pas fait exprès. Enfin si, mais...
Si le Gryffondor imaginait qu'elle ne pouvait pas avoir l'air plus sévère qu'à ce moment, il fut vite détrompé. Le regard du professeur McGonagall se durcit davantage, à tel point qu'elle parvint à gêner l'adolescent. Il détourna le regard en se faisant la réflexion que cette fois, s'en était fini de lui.
— Peu importe, Oaken. Que vous ayez croisé par hasard ou non Miss Dawster, le comportement auquel vous vous êtes livrés tous deux est intolérable de la part de représentants d'une Maison, de Poudlard ! Nous consentons à vous laisser dépasser le couvre-feu pour veiller à la sécurité des élèves et au respect du règlement, pas pour fricoter dans un placard !
Apollon ne put s'empêcher de pouffer à cette remarque. Dans la bouche de McGonagall, cela était particulièrement drôle.
— Désolé.
Se rattrapa-t-il bien vite lorsqu'il croisa de nouveau le regard de la directrice.
— Je n'ai pas choisi d'être préfet, d'ailleurs je ne comprend même pas pourquoi je porte cet insigne. Je n'ai jamais été un exemple.
Avait-il rêvé, ou le regard de la sorcière s'était adouci ?
— Au contraire, vous avez été un exemple, Monsieur Oaken... Je sais quel discours vous avez tenu lors du premier cours de Forces du Mal. ...Vous avez aussi agi très stupidement, particulièrement à Noël avec votre ami Deniel... Mais vous avez résisté avec courage et sang-froid. Vous avez été responsable auprès des plus jeunes. J'ai estimé que le rôle de préfet vous conviendrait, malgré vos tendances anarchistes, car vous savez défendre vos couleurs ainsi que les plus faibles.
— Sauf votre respect, je pense que vous vous trompez, Professeur. Rétorqua Apollon dans un murmure sombre.
— Oh, quand j'ai ouïe de toutes vos frasques, je me pose parfois la question ! Sourit-elle. Mais en vérité, je suis très sûre de moi. Il suffirait seulement que vous acceptiez vos devoirs. Réfléchissez-y, et bien que cette idylle avec Miss Dawster ne me regarde pas, tâchez cependant de vous tenir convenablement !
C'était une façon polie de lui dire de déguerpir. Apollon se leva et inclina le menton en prenant congé de la terrible McGonagall, et s'en alla d'un pas calme, mais pressé.

Il n'était pas dans la merde, après tout ça. Pour peu, il se sentirait coupable de la blague absurde qu'il préparait. Le genre de blague de très mauvais goût qui donnerait certainement à l'ancienne directrice des Gryffondor l'envie de se frapper le crâne contre un mur en briques. Il dévala les escaliers en ricanant, bien qu'il se sentait encore un peu sombre des propos que la directrice de Poudlard lui avait tenu sans ambages. C'était bien la meilleure. Lui, brave, bon chien fidèle de Poudlard. Il n'avait absolument rien de tout cela, McGo s'était fourvoyée d'un bout à l'autre de son analyse. Il n'avait été qu'un résistant parmi d'autres, et il avait fini par se terrer dans la salle sur demande comme presque tous lorsqu'il avait compris qu'il ne servait plus à rien de se battre. Il avait abandonné, blessé, brisé, exténué par les punitions, les coups, la milice, et le mal qu'il voyait se répandre tout autour de lui. Mais le pire n'était pas les punitions corporelles qu'il avait subi, c'étaient les souffrances des plus jeunes, de ses amis, en particulier de Rachel, de William et de tous ceux qui avaient été proches de lui. Il n'avait plus aucune envie de revivre tout cela, ni de faire face à ses responsabilités. Cela l'ennuyait, le fatiguait. Il n'avait rien d'un garçon responsable.
Il faudrait bien que sa chère directrice prenne conscience de cela. Il était irrécupérable et comptait bien le prouver ! Un sourire naquit sur ses lèvres et il fit demi-tour pour se rendre à son dortoir. Parvenu à la salle commune, il se fit apostropher par une Rachel en furie, qui le somma de récupérer sa bête du diable qui n'avait de cesse de la suivre partout en cherchant des caresses tout en l'insultant. Un ricanement moqueur lui échappa et il siffla. Le chartier, qu'Apollon s'était procuré dans une boutique du Magizoo, trottina jusqu'à lui lorsqu'il reconnu la voix de son complice de mauvaises blagues. Apollon récupéra l'étrange animal qui le salua d'un « Hey, connard ! » et le laissa grimper sur son bras pour parvenir à sa place préférée, son épaule droite. Le chartier, encore bébé, avait l'apparence et la taille d'un jeune furet. Son pelage, aussi doux que son vocabulaire était vulgaire, était d'un beau brun presque noir. Il avait un masque sur le visage, blanc sur le museau et fauve près des yeux, qui lui donnait un air tout à fait innocent. Tout le monde chez les Gryffondor s'était rapidement mis à le détester, pourtant. En particulier William, qui ne supportait plus les insultes de l'animal à chaque fois que les deux adolescents se retrouvaient dans leur dortoir.
« C'est toi que je cherchais, justement. Viens, on a un truc à terminer. »
Il adressa un clin d'oeil à l'animal, qui répondit par un élégant « va te faire ! » qui soulignait son enthousiasme.
— Qu'est-ce que tu vas faire comme connerie, encore ? Demanda Rachel, mi agacée, mi amusée.
— Je te conseille de ne pas approcher des toilettes des filles dans les trois prochaines heures... Sauf si tu as envie de rigoler un coup et pas faire autre chose, bien sûr... rétorqua Apollon en lui lançant un regard malicieux.
Il laissa Rachel sur sa faim et parcourut en courant les étages jusqu'à sa place préférée pour les blagues en tout genre.

Les toilettes des filles étaient un endroit merveilleux. On y semait une pagaille pas possible avec bien peu. Un petit accident, bien vite arrivé, pouvait déclencher peur, larmes, hystérie et colère. C'était très drôle. Lorsqu'on savait prendre la fuite rapidement, tout du moins. Apollon adorait s'en prendre aux filles. Elles réagissaient toujours, bon public qu'elles étaient.
Apollon pénétra à pas de loup dans la salle d'eau et vérifia chaque toilette, afin de s'assurer qu'il n'y avait personne. Lorsqu'il fut certain d'être bel et bien seul, il entra dans la cabine la plus au fond de la pièce – celle que tout le monde préférait toujours parce qu'elle était plus éloignée de la porte, ce qui était totalement absurde d'ailleurs, puisqu'il était ainsi plus difficile de fuir à toute vitesse en cas d'odeur inconvenante. Il s'enferma et posa son sac sur la cuvette fermée, pour en sortir une panoplie d'explosifs, de bombabouses, de feux d'artifices et autres gadgets dont il avait fait le plein à sa dernière sortie à Pré-au-Lard. Pendant ce temps là, le chartier sautait de l'épaule de son maître et, maintenant habitué à ce rôle, sortit sous l'interstice de la porte pour faire le guet dans le reste de la pièce.

« N'oublie pas, si tu vois débarquer, Mimi Geignarde, tu cries : « V'là la moche » ! Normalement elle se tirera aussitôt.
— Merde ! Lui répondit l'animal.
Apollon prit cela pour un signe d'accord et ne se soucia plus du bruit de ses petites pattes sur le carrelage, qui trottaient allègrement, sans se douter de la raison pour laquelle le chartier s'excitait. L'équipe n'était pas encore tout à fait rôdée.

Une minuscule chouette rousse pénétra dans les toilettes des filles, et vint se poser sur l'un des lavabos. Elle ébouriffa ses plumes : ces dernières étaient couvertes d'encre, et la teinte ne semblait pas lui convenir... L'animal jeta un œil aux robinets. Un coup de tête suffirait bien à faire jaillir l'eau, sa maîtresse n'avait bien qu'à y poser sa main pour qu'elle coule.

POUM !

Echec. Son coup de tête emplumée n'avait pas même réussit à faire couler une goutte d'eau. Seul un mini mal de crâne était apparu.

POUM !

Toujours rien. L'animal ouvrit des yeux ronds. Elle ne s'en tiendrait pas là !

POUM ! ...POUM ! ................POUUUUM !

" Mais..! Mais qu'est-ce que tu fabriques !? "

La chouette tourna un regard hagard vers sa maîtresse. Dans l'embrasure de la porte, Charlotte la regardait interloquée.

" ... HOU. "

SBAAAAM ! Serrarien tourna sur une patte, et s'aplatit le bec au fond du bac du lavabo. Charlotte porta sa paume à son front.

" Tu m'auras décidément tout fait... "

Un soupir plus tard, l'enfant s'avança à son tour vers les robinets. Ses mains étaient couvertes d'encre. Dans l'une d'elle, un bout de parchemin froissé rempli de taches d'encre et de traces de pattes de chouette. La Serdaigle entreprit de tourner les robinets - oui : tourner - et de rincer la trogne de sa chouette masochiste. Cette dernière ouvrit un œil embué avant d'ouvrir grand ses ailes, profitant d'une douche qui la laverait bientôt de toute trace de leur précédent incident commun.

Car c'est alors qu'elle écrivait à ses parents, plus tôt, que Charlotte vit arriver à toute berzingue sa chouette, tenant en son bec un colis. Cette dernière n'avait pas réussit à ralentir et dépassait de loin la vitesse de croisière. Elle fonça directement sur la Serdaigle. Surprise, cette dernière eut à peine le temps de reculer que Serrarien se vautrait lamentablement dans son encrier, faisant valser parchemins et plumes alentours. Après s'être remise sur ses pattes, pleines d'encre, c'est fièrement qu'elle avait fini d'achever la lettre de sa maîtresse en la couvrant de traces de pattes bleues.

" Tu as l'art et la manière de te faire remarquer toi, hein ? "

Charlotte avait ensuite ouvert son colis, pour y découvrir un nouvel encrier ainsi que de nouvelles plumes gentiment envoyées par sa mère. Elle avait lancé à son oiseau le regard le plus blasé de son répertoire, et avait décidé de se rendre aux toilettes des filles pour un brin de toilette.

" File chez Mimi ! Je te rejoins dans cinq minutes. "

Quelques étages plus tard, voici qu'elle la retrouvait demi assommée, à se délecter du bain qu'elle lui donnait désormais.

" Tu es irrécupérable... "

L'animal lui répondit par un hululement hébété. C'est en fermant le robinet que l'attention de Charlotte fut attirée par un grand furet, posté près des cabines du fond de la salle. Serrarien, tout à fait réveillée désormais, jeta également un œil, avant de se poster tout en haut d'une cabine, apeurée.

" Ne crains rien ! Si j'en juge pas son apparence, cet animal là s'attaque aux mêmes proies que toi. "

" Connasse ! "

" Mmmmh oui, c'est bien ça. Un chartier. "

Elle tenta de l'approcher, mais un bruit attira son attention. Un bruit qui provenait de la cabine du fond. La Serdaigle leva un sourcil et s'approcha sur la pointe des pieds. Une main sur la porte, elle l'ouvrit d'un coup. Devant elle, Apollon, le préfet de Gryffondor. Instinctivement, l'enfant fit un pas en arrière.

" C'est-pas-moi-j'ai-rien-fait ! "

Un regard à sa panoplie, explosifs, bombabouses, feux d'artifices, et Charlotte esquissa un grand sourire malicieux.

" Toi par contre... Tu prépares un mauvais coup ! "

Elle ré avança d'un pas, et jeta un oeil aux trouvailles du Gryffondor. C'était signé Zonko. Une doigt sur son menton, elle fit rapidement l'inventaire de tout le fratras, avant de reposer son regard sur le préfet.

" Tu as pensé à placer des savons sauteurs à la place de ceux disposés près des lavabos ? "

Fouillant dans son sac en même temps qu'elle achevait sa phrase, elle en sorti un de sa poche et le tint en l'air, un sourire édenté aux lèvres.

Grenouilles explosives, pétards du Docteur Flibuste, feux d'artifices d'intérieur, boite à prouts, la liste du matériel qu'Apollon sortait de son sac était tout bonnement impressionnante. On sentait les années d'expérience dans la façon stratégique dont il triait le tout sur la cuvette des toilettes, avec un sérieux que d'ailleurs, Oaken ne montrait pas pendant les cours. Il s'accroupit pour glisser les engins qui constituaient la première partie de son plan quand son chartier multiplia les insultes tandis que des « poum ! Poum ! » étranges retentissaient dans la salle des toilettes. Apollon se figea et tendit l'oreille. C'était étrange, il n'avait pas entendu la porte s'ouvrir, alors qu'il l'avait expressément laissée entrebâillée. De nouveaux coups retentirent, et le préfet fut tenté de passer la tête par la porte pour voir de quoi il retournait, mais quand il entendit les couinements stridents de son animal, il en conclut qu'il était en train de faire n'importe quoi, comme d'habitude.

« Tu vas arrêter de faire le pitre ? »

Râla Apollon en se tournant vers la porte fermée. À peine eut-il prononcé cette requête que le grincement caractéristique d'une porte lui parvint aux oreilles. Il pesta intérieurement et se figea, les mains pleines de petits pétards d'artificier. Et là, une petite voix retentit :
" Mais..! Mais qu'est-ce que tu fabriques !? "
Et merde. À tous les coups, elle allait entrer. D'ailleurs, à qui parlait-elle ? Planqué comme le brigand qu'il était, le préfet n'avait aucun moyen de le savoir, si ce n'était en se mettant à quatre pattes par terre pour regarder sous la porte. Mais il ne fallait pas pousser non plus, c'était dégueulasse de faire ça dans une cabine de chiotte. Il décida donc de prendre son mal en patience et ne bougea pas, avec l'espoir que l'élève s'en irait assez vite d'elle-même. Mais non. À l'écouter, elle parlait certainement à son animal, qui avait dû être la raison de l'excitation du chartier. Un bruit d'eau retentit, et Apollon ferma les yeux en soupirant discrètement. Évidemment, il fallait que ça prenne trois plombs.
À la réflexion, il pouvait toujours sortir de sa cachette et user de son pouvoir de préfet pour lui faire une frayeur. Après tout, elle ne semblait pas bien âgée, au son de sa voix. Néanmoins, cela reviendrait à le désigner comme coupable lorsque l'installation qu'il s'était apprêté à installer entrerait en action. Mauvais plan. Ce chartier faisait vraiment un mauvais guetteur. Il aurait pu le prévenir, ou faire mine d'attaquer les mollets de la gamine pour qu'elle se carapate ! Mais non, il ne semblait plus bouger, il n'entendait plus ses griffes heurter le carrelage. Abruti, pensa Apollon, en s'essayant par réflexe sur la cuvette des toilettes. Lorsqu'il se rendit compte de sa connerie, c'était trop tard, une partie de son précieux matériel venait de se renverser sur le sol. Il retint un juron et ne bougea plus, tandis qu'un grand silence suivait le léger boucan. Il était grillé. Tant pis.

Quand la porte s'ouvrit d'un grand coup, Apollon avait pris son air le plus naturel, comme s'il était parfaitement normal de découvrir un sixième année, préfet de surcroit, planqué dans les toilettes des filles. De toute façon, ce n'était pas la gosse qui allait pouvoir y faire quoi que ce soit. Elle n'était pas bien grande, certainement une première année, et elle se montra tout de suite impressionnée, au vu de sa réaction. Un petit sourire moqueur se ficha sur les lèvres de l'adolescent tandis que la Serdaigle se reculait, et il s'apprêta à répliquer quand le regard de son interlocutrice bifurqua sur les objets compromettants qu'il tenait dans ses mains et qui s'étaient en partie étalés sur le sol. L'expression de la petite changea mais, en lieu et place de la peur ou de la réprobation, la malice illumina son visage. Intéressant !

« Fichtre, je suis démasqué ! »

S'amusa Apollon en se tournant pour ramasser ses affaires et les replacer sur la cuvette. Instinctivement, le rouge et or reconnaissait ses potentiels alliés ou sentait venir le début des ennuis. La petite, pas timide pour deux sous, lui avait inspiré confiance au moment où son regard s'était mis à pétiller d'amusement. C'était le genre à surenchérir dans la connerie, pour sûr. Il ne lui fallut pas plus d'une seconde pour être conforté dans cette impression. L'aiglonne venait de lui proposer d'ajouter des savons sauteurs à côté des lavabos et en tira fièrement un de son sac. Apollon lui tourna un regard franchement hilare.

« T'es une petite maline, toi ! C'est ton idée, je te laisse t'en charger. »

Répondit-il en adressant un clin d'oeil complice à la première année. Les petites jeunes dans son genre, ça lui plaisait, à Apollon. On n'en rencontrait pas tous les jours. D'ailleurs, la seule fille vraiment fun qu'il ait jamais rencontré était Rachel, qui ne loupait jamais une occasion pour faire le pitre. Autant dire qu'il estimait cette espèce comme denrée rare. Surtout à Serdaigle, qui était la Maison des chiants, en règle générale.
Sur ces mots, Apollon se baissa à nouveau et installa avec habileté son piège à fille. Il disposa la boite à prout sous le toilette, tira un fil de la boite à la cuvette baissée qui enclencherait le piège dès que l'objet serait soulevé, puis éparpilla plusieurs pétards qui pétaraderait à la suite de la première farce. Cela déclencherait, en libérant de la chaleur, les premiers feux d'artifices. Ceux-ci s'élèveraient tout d'abord dans la cabine et allumeraient les plus gros, qui eux, sortiront par la porte – dans l'idéal, en même temps que la fille piégée – en formant de jolis motifs tels que des araignées énormes ou des têtes de lion et de dragons. Ces feux-là, ils se les était procuré par hibou chez les frères Weasley.

Lorsqu'il fut certain que tout était bien en place, il sortit de la cabine en se frottant les mains, satisfait. Aussitôt, le chartier vint grimper sur sa jambe pour se caler sur son épaule.

« Alors, ces savons ? T'en as assez ou il faut que je te fournisse ? C'est quoi ton nom ? »

Demanda Apollon en se tournant enfin vers l'élève avec un grand sourire. Il remarqua alors la chouette hulotte trempée et haussa les sourcils. Au vu les tâches d'encre qui recouvrait la gamine, il pensa que le volatile avait dû subir le même sort. D'ailleurs, il demeurait quelques traces sur son poitrail.

« T'as tenté de repeindre ta chouette ? »

" Fichtre, je suis démasqué ! "

A cette remarque, le sourire de Charlotte fendit son visage de quelques centimètres de plus. Du haut de ses 16 ans, et de son statut de préfet, il aurait été aisé pour Apollon d'envoyer paître l'enfant. Mais il n'en fit rien. Pour toute réponse, la petite s'était contenté de déposer un index sur sa bouche, avec la moue d'une gamine qui garderait son secret au fond d'une poche.

Tandis qu'il rangeait tout son attirail, la Serdaigle ne pu s’empêcher d'entrouvrir la bouche, émerveillée. Quel joli foutoir ! Elle n'avait plus revu autant de matériel depuis son dernier séjour à Pré au Lard, il y a un an de cela. Elle en bavait littéralement d'envie. Elle qui devait déjà négocier l'achat de manuels qui ne figuraient pas sur la liste fournie par Poudlard... débourser des sous pour ce qui était des fournitures nécessaires à la survie d'une farceuse, dans une école comme celle-ci... Nada !
Quant à la boutique Weasley, elle n'avait pas même eu le droit d'y pénétrer. Ses parents, qui la connaissaient trop bien, lui avait formellement interdit la caverne aux merveilles. Alors qu'elle vivait à deux minutes de là... Feuxfous Fuseboum, Marécage Portable, Télescope frappeur... autant de nom qui la faisait rêvé depuis des années...Son regard se posa d'instinct sur les feux qu'elle n'avait encore jamais vu. Elle resta un instant à les fixer avant qu'Apollon ne lui confie sa première mission.

Disposition de savons baveurs : enclenchée ! L'enfant sautilla sur place en tapant dans ses mains.

" Chic ! Chic ! Chic ! "

Prenant son méfait très à cœur, la petite disposa chaque savon avec minutie à l'endroit exact où se trouvaient les anciens. Elle prenait les mesures avec ses doigts, s'assurait que chaque savon était de la même couleur que les anciens... Voilà. C'était parfait.

" Alors, ces savons ? T'en as assez ou il faut que je te fournisse ? C'est quoi ton nom ? "

" Non merci ! Je crois que le stock que j'ai fera l'affaire ! Et puis moi c'est Charlotte, Charlotte Irronbelly, comme le dragon ! Et toi, c'est Apollon, le préfet de Gryffondor, hein ? Tu as fini ? J'peux voir ? "

Surexcitée, la gamine se rua vers l'installation. Son regard balaya la totalité des engrenages, et elle ne prêta pas immédiatement attention à la question que le préfet lui posait sur Serrarien. A la vue de tout ce fouillis, elle lui était sortie de la tête.

" C'est bien pensé tout ça ! T'es le roi de la farce ! Je peux t'appeler Mr Farce ? Ou Mr F., si tu préfères ! Chouette nom de code hein ? Oh ! Et en parlant de chouette ! Elle, c'est Serrarien. Tout est dans le nom. On trouve pas plus cruche. La preuve en images ! "

Et bé oui, il fallait bien tester l'efficacité des savons disposés dans la pièce !

" Serraaaarieeeeen ! Viens ici te tremper tes griiiiffes ! "

Pas franchement rassurée, la mémère recula d'un bond. Elle n'avait toujours pas décollé de son perchoir, toisant le chartier d'un œil mauvais.

" Allez, viens ! Tu ne vas tout de même pas rester les griffes toutes bleues ! C'est pas comme ça que t'attirera le hibou de ta vie tu sais ! "

La chouette eut comme un haussement d'ailes et lui tourna le dos.

" .....T'auras un biscuuuuuuuuit ! "

Ni une, ni deux, l'animal vint directement se poser sur son épaule.

" Vooooila. Alors maintenant, tu vas bondir sur ce savon et bien encrer tes griffes dedans, histoire que ça te décrasse bien comme il faut... "

Un dernier regard suspicieux, et le cobaye s’exerça. Une fraction de seconde après avoir planté ses griffes dans le savon, ce dernier commença à rebondir. Affolée, mais ayant planté ses griffes trop en profondeur pour s'en détacher, Serrarien secoua ses pattes pour se débarrasser du savon maudit. Après quelques envolées contre le mur du lavabo, elle se décida finalement à voler, ce qui n'améliora en rien sa course... Toujours pris de soubresaut, le savon parvint à la déstabiliser. Serrarien, impuissante dû finir sa course contre les fenêtres closes de la pièce, glissant doucement jusqu'au sol, assommée.

Pliée en deux après ce spectacle des plus fendards, c'est quasiment en rampant, à se tenir les côtes, que Charlotte parvint à retirer le savon de ses pattes. Toujours hilare, elle parvint à le maîtriser, le passa sous l'eau pour masquer les traces de griffes, et le remit à sa place. Elle se tourna finalement vers Apollon, fière de montrer à quel point sa chouette savait se montrer irremplaçable.

" Je suis sa plus grande fan ! "

Elle était cool, la mioche ! Surexcitée, un peu comme lui lorsqu'il avait son âge. Elle avait mis du cœur à disposer les savons sauteurs à la place des originaux, preuve qu'elle ferait une alliée utile dans sa petite blague... et peut-être dans d'autres. Car Apollon, pas aussi stupide qu'il le laissait paraître, voyait tout l'intérêt d'avoir une première année à sa disposition. C'était toujours très utile pour détourner l'attention d'un professeur ou pour l'envoyer se faufiler dans des endroits qui lui étaient difficiles d'accès. Et pour bien d'autre chose encore, car une gosse de onze ans passait toujours pour plus innocente et fragile qu'un grand dadet de seize. Bien que celle-là, à son humble avis, avait déjà dû se faire remarquer par les autorités de Poudlard. C'était une occasion en or pour se mettre la petite dans la poche. Des petites mains et une mouille trognone, ça n'avait pas de prix.
La petite se présenta puis, toute excitée, demanda à voir le travail achevé de son aîné. D'un geste théâtral, Oaken désigna la cabine pour l'inviter à y jeter un coup d'oeil. L'installation, bien qu'un peu visible, était assez discrète pour ne pas attirer le regard de la personne qui viendrait sans se douter de ce qui l'attendait. Il était plutôt fier de lui, d'ailleurs, et ne doutait pas une seconde que son plan puisse échouer. Apollon récupéra son sac à dos et le jeta sur son épaule gauche, en se demandant s'il ferait bien de piéger les autres cabines. Ainsi, ils auraient plus de chance de faire une victime... Néanmoins, l'accumulation d'explosifs risquait d'être dangereux et de conduire à la catastrophe. Si Apollon faisait sauter les toilettes, McGonagall risquerait de lui faire sauter la cervelle en retour. Non, plutôt que de prendre un tel risque, Apollon laissa Charlotte à son admiration béate et ferma une à une les autres cabines de l'intérieur. Alors que la dernière serrure cliquetait en faisant passer la mention « libre » à « occupée », la voix fluette de la Serdaigle retentit derrière lui. Il lui fit face alors qu'elle le congratulait et lorsqu'elle lui proposa un surnom, Apollon eut un rire franchement amusé.

« Mister F... ça me va ! »

C'était même bien mieux que tous les surnoms dont on l'avait affublé jusque là. Mieux, même, que son horrible prénom qui lui fichait la honte. Il avait envisagé plusieurs fois de porter plainte contre ses parents, d'ailleurs, mais avait abandonné cette idée lorsqu'après avoir envisagé cette hypothèse devant sa mère, celle-ci s'était mise à lui faire son regard de la mort-qui-tue, puis avait menacé de lui envoyer son balai à travers la tête s'il continuait à se montrer aussi ingrat. Alcibiade, bien que porteur d'un prénom tout aussi pourri, n'avait pas ces mêmes problèmes, puisqu'il avait la possibilité de se faire appeler Al', surnom avec lequel il se présentait pour éviter les quolibets. Lui, par contre... Apo, ça sonnait autant qu'un pet de scroutt à pétard.

La fillette avait enchaîné en présentant sa chouette, qu'elle avait affublé d'un prénom tout aussi ridicule et humiliant qu'Apollon l'avait fait pour son chartier. Serrarien. Une chouette qui portait bien son nom, disait Charlotte, qui comptait bien le prouver immédiatement à son complice. Aussitôt pensé, la gosse usa de tous les stratagèmes imaginables pour attirer le pauvre animal, qui se laissa prendre par péché de gourmandise. Un sourire aux lèvres, Apollon observait la scène avec intérêt. Et lorsque l'oiseau se retrouva piégé dans le savon, à subir les sauts du piège comme un cow-boy sur le dos d'un taureau hystérique, il éclata franchement de rire. Ok, c'était un peu cruel pour cette pauvre chouette, mais la scène qui se déroulait sous les yeux était tout bonnement... épique. L'animal tenta de voler et ses cahots au-dessus du sol accentua l'hilarité du jeune homme. Il aurait peut-être eu mal au cœur pour elle si la façon dont elle se mangea finalement la vitre n'avait pas été aussi désopilante. C'était bête, méchant, tout à fait le genre d'humour qu'appréciait le Gryffondor ! Et la petite s'en donnait à cœur joie, à deux doigts de se frapper les côtes tandis qu'elle venait secourir sa pauvre chouette.
« Tas de plumes débile ! » commenta le chartier en sautillant sur l'épaule de son maître.
« Je suis sa plus grande fan ! » clama finalement la gosse en replaçant le savon.

« Et tu t'es trouvée un fan ! » rétorqua Apollon en venant embroussailler les cheveux de la gamine d'une main amicale. « Tiens, j't'ai trouvé un nom de code... Lady C., ça t'irais bien... C pour chipie ! »

Il attrapa d'une main son chartier et celui-ci couina une grossièreté en gigotant.

« Lui, c'est Connard. Il n'arrêtait pas de répéter ça quand je lui cherchais un prénom, je me serais senti coupable de le contrarier... » déclara Apollon en présentant la bête à Charlotte.
« Tête de cake ! » clama l'animal en tournant son regard vif sur la petite Serdaigle.
« Faut pas se fier à ses insultes, il est doux comme un Boursouf ! »
« Trou d'fion sans fesse ! » minauda Connard en pointant son museau vers Apollon.
Celui-ci lâcha un soupir blasé, et revint aux choses sérieuses.
« Bon, maintenant que tout est prêt, vaut mieux se planquer avant que quelqu'un arrive. Rien ne vaut un chef d'oeuvre s'il n'y a personne pour le regarder, n'est-ce pas ? Viens, cachons nous près des lavabos, on aura une meilleure vue. »

Sur ces mots, Apollon sortit sa baguette magique et appliqua un sortilège de désillusion sur la gamine, non sans lui attraper la main au préalable pour ne pas la perdre. Il en fit de même sur lui-même et les animaux, afin que ceux-ci n'attirent pas l'attention des filles.
« Avec un peu de chance, elles arriveront en meute comme elles aiment le faire... »
Chuchota le garçon en s'accroupissant derrière un lavabo.
« Au fait, j'espère que tu cours vite, car il faudra se tirer en vitesse après ça... ! »

« Pff qu’est ce que c’était chiant ce cours ! La botanique ça sert vraiment à rien ! » S’exclama l’une des filles de Serpentard qui accompagnait toujours partout la jeune préfète.

Ange ne put que confirmer d’un hochement de tête, pour une fois que la dénommée Grace ne disait pas un truc complètement stupide, ça changeait. La blonde alla même jusqu’à surenchérir.

« Je te le fais pas dire, en plus ma manucure est fichue ! » Ses deux acolytes attitrées hochèrent la tête avec gravité dans un même mouvement parfaitement synchronisé comme si l’état du vernis à ongle de la préfère était en effet de la plus haute importance et qu’elles compatissaient à ce drame.

« On va directement dans la grande salle pour manger ou on repasse par la salle commune ? »

C’était encore Grace qui venait de parler. Voilà précisément pourquoi il ne fallait jamais l’encourager quand elle disait un truc celle là, même un truc pas complètement crétin, parce qu’après, elle ne se sentait plus et finissait invariablement par devenir pénible, se transformant en véritable pipelette sans que rien qui ne sorte de sa bouche ne soit d’un quelconque intérêt.

« Tu penses vraiment qu’à bouffer toi, c’est dingue. Un régime ça te ferait pas du mal pourtant. »

Rétorqua la vipère chez qui se comporter en peste était plus qu’une seconde nature. ça devait au moins lui fermer son caquet pour un petit moment.

« On va aux toilettes d’abord, faut que j’me change..»

Et ouai, ça avait hélas certains inconvénients d’être une fille, mais bon, il fallait bien passer par là. Les 2 autres lui emboitèrent le pas sans plus poser de question, comprenant parfaitement ce qu’il en était sans que la blonde ait besoin d’entrer davantage dans les détails. Il faut savoir qu’il y a une excellente raison à ce que les filles aillent toujours aux toilettes en groupe. Premièrement, aller dans des toilettes publiques était une épreuve en soi, parce qu’ils étaient toujours tellement crade qu’il fallait le soutien de tout le groupe. On ne sait jamais sur qui on peut tomber sur le chemin des WC, d’autant plus qu’ils étaient hantés par cette chère Mimi. Et puis, il avait surtout le côté pratique qui consistait à ce que les copines tiennent la porte et montent la garde devant, pour éviter que quelqu’un l’ouvre par inadvertance. En effet, il faut savoir que les verrous des chiottes ont toujours tendance à se bloquer et que rester coincé dans les WC en étant obligé d’appeler Rusard à la rescousse c’était vraiment la honte suprême. Donc, la règle était de ne jamais fermer à clé et d’avoir des copines pour tenir la porte à la place.

Ainsi, le petit groupe de filles de Serpentard composé d'Ange, Grace, Stella ainsi qu'Aely qui les avait rejoint pour l'expédition WC, entra bien solidairement dans les toilettes. Ange s’avança machinalement en direction de la seule cabine dont la porte était ouverte. Elle aurait pu vérifier si les autres sur son passage n’étaient pas ouverte, mais dans le doute, elle préférait éviter d’avoir l’air bête en essayant d’ouvrir une porte verrouillée ou pire tomber sur une cabine occupée non fermée à clé. Parce que oui, aller aux WC dans des toilettes publiques, c’est toute une expédition !

« Grace, tu me tiens bien la porte d’accord. »

Sans plus de tergiversions, la Préfète des Serpents entra dans la cabine sans se douter une seule seconde de ce qui l’attendait.

A peine eut-elle relevé le dessus de la cuvette pour pouvoir s’installer sur le trône qu’une pétarade tonitruante se déclencha puis une première explosion retentit, tandis que des pétards éclataient dans tous les sens. Ange hurla comme une possédée en sautant en arrière comme si un monstre était caché dans la cuvette. Elle se jeta en arrière sur la porte que Grace se prit en pleine gueule, pour se ruer hors de la cabine piégée.

Alors que les feux d’artifices et autres pétards continuaient à exploser en formant des Dragons, araignées et autres créatures enflammées, la blonde complètement décoiffée eut tout juste le temps de se remettre de ses émotions après la peur de sa vie qu’elle venait de se prendre. Complètement furibonde, sans prêter attention à Grace qui était tombé sur le cul et se massait le nez et le front, elle foudroya la pièce du regard en quête d’un coupable, les poings serrés et hurla:

« QUI EST LE CON QUI A FAIT ÇA QUE JE L’ÉTRIPE ?? »

Essayant tant bien que mal de fermer la fermeture éclair de son sac, Aely sortit de la serre de Botanique en grinçant des dents. Leur professeur leurs avait donné des mandragores a rempoter pour ce cours et la petite en avait carrément chié ! Essayez donc de recouvrir de terre une plante qui se tortille entre vos mains en poussant des cris aiguës !

La rouquine prit le chemin du château en écoutant distraitement Ange et ses amies (?) discuter. Parfois, elle se demandait comment la préfète faisait pour supporter cette bande de filles qui tenaient plus de la courtisane que de la véritable amie. Enfin. Cela ne la regardait pas. Lorsque le petit groupe parla de se rendre aux toilettes, la fillette se porta à la hauteur de la jolie blonde.

« Je vous accompagne ! J'ai l'impression d'avoir trois kilos de terre sous chaque ongles ! »

Et même si Miss Strange n'était pas une adepte de la manucure, elle éprouvait un profond dégoût pour les résidus noirâtre qui ornaient le bout de ses mains.
Aely avait l'impression de faire parti d'un défilé dont les membres parlaient tous en même temps sans s'écouter. Une chance qu'elles n'allaient qu'aux toilettes !

La délégation entra dans les cabinets et la petite rousse se dirigea vers les lavabos en pestant contre les filles qui laissaient de l'encre partout tandis qu'Ange entrait dans la cabine libre. Aely ouvrit le robinet et passa ses mains sous l'eau froide en frottant. Malheureusement, la terre était bien trop incrustée et elle allait devoir se servir d'un de ces horribles savons qui puaient. Elle tendit la main lorsqu'une détonation qui n'avait rien de naturelle retentit dans les toilettes.

Ange sortit comme une furie de sa cabine, accompagnée par de magnifiques feux d'artifices de couleurs. Aely porta son regard sur la fille qui s'était prit la porte en pleine face – bien fait pour cette cruche ! -, puis sur les explosifs, et encore sur la préfète - qui abordait la même coupe de cheveux que ce professeur de laboratoire en blouse blanche, dans un film moldu qu'elle avait vu avec ses parents - qui se mit a hurler.

« QUI EST LE CON QUI A FAIT ÇA QUE JE L’ÉTRIPE ?? »

Consciente que par solidarité, elle devait se retenir de rire et qu'elle ni arriverait manifestement pas, la petite rouquine baissa la tête et attrapa le savon qui était devant elle en essayant de ne pas exploser et de ne surtout pas repenser au visage d'Ange furibonde. Elle n'en eu pas l'occasion. Le savon lui échappa des mains, rebondit sur le miroir en face d'elle, puis fonça sur Aely qui se le prit en plein dans laggle pour finir sa course de l'autre côté des lavabos. Il y eu un glapissement puis une voix s'éleva.

« Fais gaffe sale pétasse ! »

Abasourdie, la fillette frotta son front visqueux, regarda Ange dont de la fumée sortait des narines, l'autre potiche avec les yeux ronds comme des soucoupes ( Stella ) et la cruche toujours assise derrière la porte ( Grace ). Il n'y avait qu'elles dans les toilettes.
Dans un soupir rancunier envers les traîtresse immobiles, Aely fit le tour des lavabos pour voir d'où venait la voix.

" Tas de plumes débile ! "

Il n'en avait pas fallu plus à la chouette pour se relever du sol, encore à demi assommée, ébouriffer ses plumes, et ouvrir grand ses ailes.
En un geste, Charlotte saisit au vol la patte de Serrarien qui fonçait droit sur son insultant assaillant. L'air d'un buffle et les yeux grands ouverts.

" Ne te vexe pas comme ça... Tu es un cobaye de premier choix. Et je suis fière de toi ! "

L'animal se reposa sur l'épaule de sa maîtresse, replia ses ailes, la moue bougonne, et leur tourna le dos.

Une coupe de cheveux en broussaille plus tard, Charlotte était ravie que le surnom de Mister F convienne à Apollon. C'est avec plus de fierté encore que la gamine accepta le sien. Miss C. Pour Miss Chipie. L'enfant ne pu s’empêcher de bomber le torse. C'est qu'il était gentil l'bonhomme ! Ce serait drôlement chouette de renouveler les farces dans le genre avec un allié tel que le Gryffondor. Et préfet de surcroît ! Zut alors, c'est qu'il était machiavélique, leur duo !

La Serdaigle lança un regard amusé à Connard.

" Enchantée, Mr Connard ! Serrarien, dis bonjour ! "

La chouette se contenta d'hausser un instant les ailes.

" Serrarien ! Politesse ! "

L'animal ne tourna que sa tête, lui adressa un bref 'Hou' de convenance, et s'en retourna bouder.

" Bon, maintenant que tout est prêt, vaut mieux se planquer avant que quelqu'un arrive. Rien ne vaut un chef d'œuvre s'il n'y a personne pour le regarder, n'est-ce pas ? Viens, cachons nous près des lavabos, on aura une meilleure vue. "

Charlotte prit son air le plus sérieux, et acquiesça d'un signe de tête rapide. Elle suivit son nouveau compagnon de baston jusqu'aux lavabos, et laissa s'échapper une exclamation de stupeur. Elle eu l'impression qu'on lui cassait un oeuf sur le crâne. Mince alors ! Elle n'avait pas encore le niveau pour lancer un sortilège de désillusion. Ca, c'était fortiche ! Ce sort lui aurait été bien utile dans de nombreuses situations, depuis son arrivée à Poudlard. Il fallait qu'elle lui demande de l'aider à savoir le maîtriser ! Après tout, s'il lui tenait la main, c'est qu'ils étaient devenus drôlement copains !
Dès que Serrarien eut subi le même sortilège, elle la prit contre elle. D'ici à ce que cette cruche fasse tout capoter... Deux doigts pour lui fermer le bec, les ailes bien repliée contre elle, c'est surexcitée que la petite attendait la suite des évènements.

" Au fait, j'espère que tu cours vite, car il faudra se tirer en vitesse après ça... ! "

Charly hocha la tête. " Pour sûr ! Une vraie petite souris ! " Un regard alléché de sa chouette... " Aaaaaah ne me regarde pas comme ça toi ! "

Soudain, des bruits de pas dans le couloir. Tous firent silence. Quelques secondes plus tard, un groupe de filles de Serpentards pénétraient dans les toilettes. Un large sourire se dessina sur son visage : on n'aurait pas pu rêver mieux ! L'insupportable Ange et sa cour, cette peste d'Aely Strange ! Le spectacle risquait de devenir intéressant ! Et c'est Ange qui ouvrait la marche. Il était très difficile pour Charlotte de contenir son excitation.

Une fois que la porte des toilettes se referma sur la préfète, elle chuchota le décompte.

" 1.... 2.......... "

SBAAAM ! Le piège s'était refermé sur Ange. Une explosion de pétards et de feux d'artifice vint la faire sortir vitesse grand V. Le spectacle était à la hauteur des espérances de l'enfant. La Serpentard était sortie sous de magnifiques gerbes d'étincelles, avec un bruit qui, en résonnant dans les toilettes, aurait pu ameuter tous les élèves du château. Charlotte se tenait les côtes d'une main, et serrait fort contre elle Serrarien. Cette dernière, affolée par le vacarme, tentait tant bien que mal de se libérer de son emprise.

" QUI EST LE CON QUI A FAIT ÇA QUE JE L’ÉTRIPE ?? "

Charlotte se mordait la lèvre si fort que ça lui en faisait mal. Il lui fallait pourtant absolument étouffer son éclat de rire. Sans quoi ils seraient démasqués. Mais alors qu'elle parvenait tout juste à se contenir, voici qu'Aely attrapait un savon sauteur. Celui-ci lui revint à la tronche à la vitesse d'un cognard. Prête à ne plus s'empêcher de rire, son sourire se figea à la vue du savon qui finissait de rebondir dans leur direction. Il loupa de peu le museau de Connard.

" Fais gaffe sale pétasse ! "

Instinctivement, Charlotte tourna des yeux immenses vers son acolyte, sans vraiment savoir s'il pouvait la voir ou non. Aely, quant à elle, se rapprochait dangereusement d'eux. Rapidement, la Serdaigle tapota au pif vers le préfet pour s'assurer qu'il reculait doucement. Tout en s'exerçant, elle aussi, Charly avait discrètement sorti une poignée de leurres explosifs de sa poche. L'enfant les avait échangé avec un Gryffondor contre deux bombabouses, deux heures plus tôt. Un regard alentour, et Charlotte su où les lancer : droit dans la cuvette la plus proche de l'une des suivantes d'Ange. Concentration... on viiiise....

SBAAAAF ! Nouvelle explosion. Cette fois-ci, c'est Stella qui eu la chance de se faire éclabousser, dans les règles, par le contenu d'une cuvette de WC.

C'était le moment idéal pour déguerpir !

Avec un air malicieux que personne ne pouvait avoir le plaisir de voir, Apollon resta parfaitement immobile, calme et silencieux comme le pro de la connerie qu'il était. Il s'était accroupi près de la petite Charly pour être sûr de ne pas la perdre en cours de route (car il faudrait bien la remercier pour son aide et partager la chocogrenouille de la paix lorsqu'ils auraient accompli leur méfait!) et lorsqu'un cortège entra, Oaken retint son souffle. Pendant un instant, il eut envie de se lever et de crier un tragique « Noooooon ! » digne d'un film dramatique lorsqu'il reconnu la midinette blonde qui s'avançait avec assurance jusqu'à la seule cabine demeurée ouverte. Merde, merde, et merde ! Il avait fallut que ce soit Ange qui débarque, elle qui ait justement le besoin de se rendre aux toilettes. Si cela avait été l'une de ses suivantes, Apollon aurait été plus que ravi, mais là, s'il se faisait prendre, il allait se faire écorcher vif. Pire encore, elle allait lui bouder et être chiante pendant une semaine.
Le Gryffondor était face à un cruel dilemme. L'arrêter à temps et faire capoter sa belle farce, ou sauver la farce et faire une croix sur la bonne humeur de Ange. Trop tard, elle avait ouvert la porte, elle entrait. Tant pis, de toute façon, cela faisait quelques jours qu'elle était casse-couille. Elle devait avoir ses règles. Cela ne pouvait donc pas être pire !

Une courte seconde s'écoula, paraissant être une éternité. Puis soudain, le bruit d'une cuvette qu'on soulève. Apollon se mordit l'intérieur des joues pour ne pas pouffer de rire lorsque le bruit peu grâcieux de la boîte à prout retentit, étouffé trop vite par une pétarade époustouflante. Une odeur de souffre se répandit dans les toilettes en même temps qu'Ange sortait de sa cabine en hurlant et en défonçant le nez de cette pimbêche de Grace. Des larmes d'hilarité brouillèrent un instant la vision du préfet. Il se souviendrait de cette sortie toute sa vie. Cela avait été superbe. Les créatures en feu d'artifice traversèrent toute la pièce en répandant des gerbes de petites étincelles heureusement sans chaleur, Ange hurla de plus belle, une autre gosse se mangea un des savons sauteurs, et s'en fut trop pour Apollon, qui sentit une crampe lui monter aux abdominaux à force de se retenir de rire. C'était un moment magique.
Du moins, ça l'était jusqu'à ce que le savon fuse à deux doigts de sa tête et manque d'assomer Connard, qui ne put s'empêcher de manifester son courroux. Apollon chercha l'animal de la main pour lui faire fermer son clapet, mais avant qu'il n'ait pu faire quoi que ce soit, le chartier avait filé de son épaule. Trop tard de toute façon, la plus jeune de la bande semblait avoir entendu et s'approchait d'eux. Il suffisait qu'elle se rapproche assez pour deviner l'entourloupe. Le sortilège de désillusion ne rendait pas invisible, et elle verrait certainement leur forme se dessiner lorsqu'elle ne serait qu'à quelques pas d'eux. Il était temps de battre en retraite, pensa Apollon.
Il se recula doucement, sans savoir comment déguerpir sans risque de se prendre un sort en pleine figure, mais heureusement, son acolyte prit les choses en main. Il la sentit lancer le bras en avant, et, deux secondes plus tard, une explosion qui fit trembler les murs de la cabine visée retentit, non sans éclabousser la pauvre gourdasse de Stella qui se tenait non loin de là.
Le Gryffondor n'attendit pas une seconde de plus. Il empoigna sa comparse pour filer à l'anglaise, mais en regardant une dernière fois le quatuor, l'adolescent ne put s'empêcher d'exploser littéralement de rire, au point de devoir courir en avant, une main sur les côtes. Stella, trempée, avait la grâce d'un persan qu'on avait plongé de force dans un bain. Ses cheveux dégoulinaient pitoyablement et son maquillage bavait sur ses joues, lui donnant un air de panda. Grace pleurnichait en se massant le nez, toute rouge et tétanisée à même le sol à cause de l'araignée de feu qui l'avait prise pour cible. La plus petite, dont Apollon ne connaissait pas le nom, semblait ne plus savoir comment elle s'appelait, avec son gros rond de savon visqueux en plein milieu du front, et Ange, sublime Gorgone dépenaillée, fulminait sans savoir vers quoi, vers qui se tourner pour satisfaire son désir de vengeance.
Peur, larmes, surprise, douleur, colère. Tous les ingrédients de la réussite réunis. La blague de l'année. C'était trop pour un seul homme. Si Connard ne l'avait pas déjà trahit, c'était maintenant chose faite. Nul doute qu'Ange avait reconnu le son de sa voix. D'ailleurs, un sort fusa, lancé il ne savait par qui, frôlant son torse et le forçant à piler net. Il se crut cuit l'espace d'une seconde, mais un miracle se produisit.
« Sus à la pisseuse ! »
Les uns après les autres, les savons s'enclenchèrent et se mirent à sauter dans toute la pièce. Connard était entré en action, profitant de son invisibilité relative pour sauter sur tous les lavabos. Le seul problème, c'est qu'il avait si bien fait son travail que le chemin jusqu'à la porte de sortie devint vite impraticable. Il y avait des éclats de savon partout, qui se mettaient à sauter à leur tour, et il était presque impossible de courir en ligne droite sans risque de se prendre un projectile. D'ailleurs, des élèves s'amassaient à présent devant la porte d'entrée, attirés par le foutoir sans nom que les deux farceurs avaient déclenché. Il allait falloir se résigner à affronter l'ennemi, d'autant plus que dans le feu de l'action, Apollon avait perdu Charlotte et Connard.

« Pitié, me tue pas ! »

Ricana Apollon d'une voix faussement suppliante en allant se cacher sous le premier lavabo qu'il rencontra. Il se mit à quatre pattes et tenta tant bien que mal de se faufiler jusqu'à la sortie, où il pourrait, avec un peu de chance, se fondre dans la foule et échapper aux représailles.

" Fais gaffe sale pétasse ! "

Plait-il ? Toute à sa furie, la blonde fit volte face pour chercher l’origine de cette voix. Là, près des lavabos, se tenait Aely avait une magnifique trace de savon sur le front, mais personne d’autre. Elle n’avait pas halluciné quand même ! En plus, elle était certaine de la connaître cette voix... Avant que la vipère échevelée ait pu éclaircir ce mystère, il se produisit encore plusieurs choses en même temps. L’un des feux artifices en forme d’araignée descendit droit dans sa direction avant de prendre Grace pour cible. Cette dernière terrorisée se mis à hurler en essayant de s’abriter derrière la porte de la cabine de toilette alors qu’une nouvelle explosion retentit alors dans les WC voisins trempant Stella de la tête aux pieds.

Les sourcils froncés, la préfète ne savait plus de quel côté chercher leurs agresseurs invisibles tandis que sa fureur augmentait de façon exponentielle.

« Sus à la pisseuse ! »

Connard ! Cette fois, elle l’avait pas rêvé !

« APOLLOOOOOOON !» Rugit la vipère.

Alors qu’elle s’élança vers les lavabos d’où venait la voix pour massacrer l’infâme traitre ayant orchestré ce massacre, son charmant petit ami, les savons sauteurs s’enclenchèrent tous en même temps, bombardant les 4 Serpentards et rebondissant dans toute la pièce. Au même moment des bruits de pas précipités traversèrent les toilettes. La blonde fixa son regard dans ce qui semblait un espace vide mais où elle aperçut en réalité un léger miroitement dans l’air. Apparemment, Apollon n’était pas seul.

La peste allait hurler à ses comparses de fermer la porte des toilettes en vitesse pour empêcher la fuite des responsables mais déjà l’accès au couloir était bloqué par la foule des élèves curieux attirés par le remue-ménage. Pour sur, Rusard ou un professeur n’allait pas tarder à débarquer aussi s’ils ne se tiraient pas de là. La seule à avoir commencé à réagir était Aely, les deux autres cruches étaient toujours immobiles au milieu des WC, les yeux exorbités, aussi pétrifiées que si elles avaient croisé un basilic.

« Grace bouge ton gros derrière de là, bordel ! Et toi Stella, reste pas plantée comme une empotée !»

La préfète des serpents reporta ensuite sa hargne à l’encontre des crétins qui s’amassaient dans le couloir.

« Vous, dégagez de là avant que j’enlève 10 points à chacun d’entre vous ! »

Ange ne pouvait plus penser à rien d’autre à cet instant qu’à son désir de vengeance. Elle ne voulait pas dénoncer Apollon et son complice oh non, des points en moins et des heures de colle n’étaient absolument une punition satisfaisante. Elle était bien trop en colère pour cela !
Galvanisée par sa rage et son désir d’écorcher vif le préfet des lions, Ange avait l’impression que rien ne pourrait l’arrêter avant qu’elle n’ait obtenu vengeance. Elle se sentait implacable, invincible. Baguette brandie, la demoiselle s’avança d’un pas résolu vers le lavabo sous lequel elle venait de repérer Apollon dont le sortilège de Désillusion avait cessé de faire effet. Son abruti de petit copain lâcha alors un « Pitié, me tue pas ! » sur un ton bien plus amusé que suppliant, qui ne fit que la mettre encore plus en rogne.

« Et si tu me donnais une seule bonne raison pour ne pas que je te transforme en ver de terre avant de t’écrabouiller ? »

Tonna la blonde en accélérant le pas pour chercher à atteindre le fuyant. Voyant qu’il essayait de s’esquiver vers la sortie, Grace eut la brillante idée de lui bloquer le passage pendant qu’Ange lança un « Collaporta ! »sur la porte des toilettes pour les enfermer tous à l’intérieur.

« Ne pense même essayer de m’échapper ! Tu n’es qu’un espèce de… de… » la starlette était tellement furax, qu’elle était incapable sur le moment de trouver une insulte appropriée, aussi, enchaîna-t-elle plutôt avec : « Chauve-furie !»

A vrai dire, Aely ne s'était jamais retrouvé dans une situation semblable. Elle observait la scène de l'extérieur, en simple spectatrice qui ne comprend absolument pas ce qui lui arrive. Après s'être approchée des lavabos pour trouver l'origine de la voix qu'elle avait entendu, une cabine avait explosé et les savons s'étaient tous mit à sauter en même temps, les bombardant, ses camarades et elle. C'était malheureusement après que les choses s'étaient corsées. Et qu'elle avait eu l'impression d'avoir loupé un épisode. Le plus important de la série même, genre celui où une des héroïnes se rend compte que c'est son petit ami qui vient de faire sauter les toilettes où elle était. Exprès. Mais comme Aely avait justement loupé cet épisode là, elle était complètement paumé.

Pendant que la petite rouquine essayait tant bien que mal et sortir de ses questions existentielles, Ange criait aux deux cruches qui lui servaient d'amies des ordres incompréhensibles et furieux.

A ce moment précis, Apollon, le préfet des Gryffondors et par la même occasion, petit ami de la blonde apparut, à quatre pattes sur le sol. Les informations affluaient sous la crâne d'Aely qui ne retint que l'essentiel.

Apollon, salaud. Ange, en colère. Nous, enfermés dans toilettes. Foule, devant la porte. Cruches, immobiles. Amie de salaud et animal de salaud, perdus. Bientôt, professeurs venir cueillir nous.

Remise en marche cérébrale, 5, 4, 3, 2, 1...

Aely secoua la tête et chercha des yeux un sac, n'importe lequel, si possible rempli de trucs louches. Pour l'instant, sa principale préoccupation était de sortir d'ici avec Ange, et rapidement, avant qu'elles ne se retrouvent en retenue. Elle se fichait complètement qu'Apollon soit présentement torturé par sa petite amie, il lui fallait un truc. Vite.

Elle surprit du coin de l’œil une fillette de son age qui fouillait dans son propre sac et repéra dans la foulé le sac du préfet qui gisait au sol. Elle l'attrapa et se dirigea vers la sortie, baguette brandit, cherchant désespérément une idée pour ouvrir la porte alors qu'Ange l'avait bloqué à l'aide d'un sortilège. Elle connaissait bien un sortilège qui aurait fait disparaître cette foutue porte mais ce n'était pas du tout de son niveau. Enfin, ce n'était pas le moment de chipoter !

« Evanesco. Evanesco. Evanesco. EVANESCO BORDEL DE MERDE ! »

La partie basse de la porte disparue et Aely s'y précipita avec son butin, alias le sac rempli de trucs qui explosent. Elle balança tout ce qui lui tomba sous la main dans le couloir et vit rapidement se disperser les andouilles qui attendaient devant les toilettes. Elle n'avait plus de munitions, même les plumes et les cahiers d'Apollon y étaient passés. Et Ange était encore derrière.

« Lance se que tu peux ! Ils vont revenir sinon! Je vais chercher les autres ! Cria-t-elle à la complice du Gryffondor. Et devant son air réticent, elle ajouta d'un air menaçant. On sort tous, ou on ne sort pas ! »

Aely s'avança vers la scène de crime et se plaça entre les deux amoureux (hum....), non sans oublier d'envoyer un coup de pied dans le tibia du garçon et chercha à capter l'attention d'Ange. Mais resta prudente, on ne sait jamais...

« Ange ! Il faut qu'on parte maintenant ! Tu le tuera plus tard ! Tu veux te faire choper ? MacGo ne posera pas de questions ! On ira tous en retenue ! Tu veux qu'on perde la coupe ?! ANGE ! »

Ses arguments étaient de moins en moins cohérents, mais elle espérait que la blonde s'y rangerait.

[HJ : Oulah ! Ça devient chaud ici... mxm

J'espère que ce que j'ai écrit n'est pas trop fouillis, j'étais un peu comme Aely ! aha

]

Serrarien, les yeux comme des soucoupes, semblait convulser. Plaquée contre la poitrine de sa maîtresse, l'animal remuait au rythme saccadé du fou rire qui secouait Charlotte. Ce dernier coup d'éclat avait fini d'achever l'enfant, et elle riait désormais à gorge déployée. Le spectacle qu'offrait Stella, suivante dégoulinante, assortie de ses comparses ~~dont la médiocrité capillaire n'était plus à prouver~~... Non, vraiment... c'était trop !

Mais l'heure n'était plus au gag, il fallait filer ! Le comique de la situation n'aurait d'égal que la colère de leurs victimes ! Charly sentit la main d'Apollon agripper son poignet avec force, tandis qu'il l’entraînait vers la sortie. Lui aussi riait aux éclats. Avec tout ce chahut, il était évident qu'ils seraient repérés dans quelques secondes. Et le sort lancé tout près d'eux suffisait à confirmer cette théorie.

" Nom d'un Snargalouf ! "

L'enfant tourna sur elle même en déviant sur la gauche, évitant de peu le sort lancé.

" APOLLOOOOOOON ! "

Ainsi hurla Ange Dawster. Grillé, l'préfet ! Et elle aussi, à en juger par le regard que la préfète lui lançait.
Tout à coup, elle sentit un pincement sur son bras et le secoua.

" Serrarien ! NON ! "

Affolée, Serrarien s'était libérée de son étreinte, et tournait désormais autour de leur tête en battant furieusement des ailes.

" Reviens, tête de nœuds ! ARRRGH ! "

Un savon sauteur ricocha sur son front à la vitesse d'un cognard, la laissant sur le carreau.

Hébétée, à moitié allongée sur le sol, elle rouvrit instantanément les yeux, et roula sur le côté pour échapper à un second savon vengeur.
Ce dernier s'écrasa là où s'était trouvé son visage quelques secondes plus tôt.

" Debout, bordel de goule en slip de bain ! "

Sur les conseils fort avisés de Connard, l'enfant se releva d'un bond. Ses yeux tournant dans leurs orbites, elle cherchait sa chouette.
Cette dernière, toujours désillusionnée, poussait des cris perçants au dessus de leurs têtes.

" Hulotte au rapport ! Descente en piquet ! Vite ! "

Serrarien descendit en rappel, et fonça derrière Charlotte. Cette dernière sprintait désormais vers la porte des toilettes.
Un groupe d'élèves se bousculait à l'entrée, laquelle n'était plus loin désormais... Ils allaient gêner sa sortie !

" Vous, dégagez de là avant que j’enlève 10 points à chacun d’entre vous ! "

Face à la menace d'Ange, la foule d'élèves recula, laissant la voie libre. Ils y étaient presque ! Plus que quelques mètres...
Une expression proche du triomphe, elle chercha son acolyte du regard, puis se stoppa net.

Où était passé Apollon ?

" Pitié, me tue pas ! "

Charlotte fit volte face. Serrarien, dans son élan, n'avait pas réussit à se stopper net et lui était rentrée dedans. A moitié étourdie, la chouette hulula en signe de protestation, mais Charly portait son attention ailleurs. Ange s'avançait, baguette dehors, vers le lavabo où le préfet avait trouvé refuge. Le sortilège de désillusion n'avait plus aucun effet. Un regard à sa main lui confirma qu'elle aussi, désormais, était bel et bien visible.

Elle allait faire demi tour, lorsqu'elle réalisa qu'il était trop tard... Encore échevelées, les deux suivantes d'Ange s'approchaient d'elle, l'air menaçant, épaule contre épaule. Charlotte écarquilla les yeux. C'est qu'elles avaient la démarche assurée, et de la rancune plein les yeux, les morues ! Serrarien s'était nichée sur son épaule et leur lançait des regards haineux. Ni une, ni deux, l'enfant agrippa son sac et en sorti une nouvelle poignée de leurres explosifs.
Les agitant au creux de sa main, elle fixait les cheveux déjà crépus à souhait de Stella et de Grace.

Maintenant qu'ils y étaient jusqu'au cou, autant jouer le jeu jusqu'au bout.

" Un nouveau ptit coup de peigne, mesdemoiselles ? "

D'où sortait-elle, cette lueur de panique dans sa voix ? Stella eu un horrible rictus en accélérant le pas, tandis que Grace se ruait vers la sortie, bloquant le passage à Apollon. Un 'collaporta' angélique plus tard : ils étaient piégés.
Alors que Stella se rapprochait de plus en plus dangereusement, elle fut bousculée par Aely, la baguette brandit. Cette dernière avait agrippé le sac d'Apollon, et se faufilait vers la porte. Stella la suivait des yeux, les bras ballant, coupée dans son élan.

" Evanesco. Evanesco. Evanesco. EVANESCO BORDEL DE MERDE ! "

Le bas de la porte disparu, et Aely entreprit de balancer tout ce qu'il restait de fourbe dans le sac d'Apollon en direction du couloir.
Charly haussa les sourcils, l'air ahurie.

" Lance ce que tu peux ! Ils vont revenir sinon ! Je vais chercher les autres ! "

Aely s'était tournée vers elle et lui... donnait des ordres ?

" Oh, hé, ça va hein ! la harpie savonneuse, elle baisse d'un ton ! "

" On sort tous, ou on ne sort pas ! "

Charly ouvrit la bouche pour répliquer, mais finit par hocher la tête et s'avancer vers la porte. Une nouvelle tentative de diversion, c'est ce qu'elles avaient de mieux à faire. Occupée à balancer ses explosifs en direction des semelles des curieux, elle lança un regard à Apollon, tandis qu'Aely se dirigeait vers Ange.

Malgré le vent de panique qui soufflait, toute occupée qu'elle était à balancer ses derniers leurres, Charlotte ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle leva le pouce en direction du préfet. Ils avaient mit un sacré bordel, nul doute là dessus. Et voir leurs victimes au bord de la crise de nerfs valait bien toutes les retenues du monde, si d'aventure ils se faisaient prendre.

[HJ : Par les valseuses d’un scroutt à pétard ! Qu'il est bon de revenir dans le coin ! niarkhéhé

Encore désolée pour le retard !]

Voilà, c'était fini. Il allait trop mourir. Ange le réduirait en petits tas de chair sanguinolents et il serait mort en héros, sur une ultime connerie. Ce serait beau. On fera de belles et grandes funérailles où on chanterait des chansons paillardes et où des strip-teaseuses viendraient écorcher le bois de son cercueil de leurs talons aiguilles.
Malheureusement, il ne serait pas là pour en profiter. C'était en soi une bonne raison pour ne pas se laisser charcuter par sa douce et tendre petite amie. Aussi, à la question qu'elle lui posa – ou plutôt, à la menace plus qu'explicite claquant comme une promesse de vengeance sanglante – Apollon releva des yeux d'agneau sur elle, avec son air le plus juvénile et innocent.

« Parce queeee.... »
Une excuse, et vite, avant qu'elle n'ose enfin lancer un sort.
« ...Tu es folle de mes beaux yeux ? »

Ouais, moyen. Mais il ne pouvait pas résister à l'envie de se moquer encore un peu plus de la Serpentard. Bien sûr, il aurait pu lui assurer qu'elle n'avait pas été spécialement visée, mais de toute façon, le mal était fait et cela ne changeait rien au fait qu'elle avait été la victime de sa petite blague. Cela ne servait donc à rien. Autant s'enfoncer jusqu'au bout, c'était autrement plus drôle ! À sa place, Ange ne se serait certainement pas gênée.
Alors, tandis que sa blonde amie s'occupait de les enfermer à double-tour dans les toilettes, Apollon en profita pour se redresser et tenter un nouveau sortilège de désillusion pour échapper à la fureur fulminante des femelles. Non parce que, tout de même, ça devenait dangereux. Il y avait des chances pour qu'il ne ressorte pas entier de son emprisonnement avec une bande de Serpentardes en furie.
Pour preuve : à peine avait-il amorcé un geste pour se sauver la vie qu'Ange revint vers lui en furie en le menaçant une nouvelle fois. Et cette fois, la menace fut mise à exécution aussitôt.

« Att... Argh ! »

Couina le Gryffondor en ayant seulement le temps de se protéger le visage des bras. Ben oui mon gros, quelle bonne idée, alors que tu as une baguette ! Toi, tu seras un grand mage plus tard, pas le moindre doute. Maintenant que les chauves-souris l'attaquaient avec acharnement, il devenait plus que difficile de se servir de sa baguette. Aussi courut-il dans tous les sens dans le but de les semer, jusqu'à ce qu'enfin, il parvienne à tendre son arme.

« Protego ! »

S'écria-t-il par-dessus les bruits d'ailes, les cris et les râles furieux de femelles en pleine débandade. Aussi n'avait-il pas remarqué que, pendant ce temps-là, la petite teigne d'Aely s'amusait à jeter joyeusement l'intégralité de son sac dans le couloir. Ce fut seulement lorsque les chauve-souris s'écrasèrent sur son bouclier qu'il vit Aely forcer la pauvre et innocente petite Charlotte à terminer son œuvre infâme. Ah la salope ! Furieux, Apollon fit un pas vers elle, les sourcils tout froncés de colère. Ça, c'était vraiment dégueulasse ! Se rendait-elle compte des gallions qu'Oaken avait dépensé dans ces gadgets ? Et, par Merlin ! Son nécessaire à peinture, ses plumes, ses encriers, ~~son magazine PornWitch, édition inédite~~ ! Bordel, ce n'était pas parce qu'elle avait les moyens qu'il fallait se permettre de fiche en l'air le patrimoine des autres !

« Hey ! » beugla-t-il, sans savoir quoi faire pour arrêter le désastre. « T'es pas chiée espèce de... »

Et voilà que maintenant elle se retournait et s'avançait vers lui, pour lui décocher un coup de pied dans le tibia. C'est qu'elle faisait mal en plus, pour une sale petite morveuse de première année. Son sang ne fit qu'un tour. Mais quelle saleté ! Qui donc avait pu enfanter un engin pareil ? Il n'y avait pas trente six solutions pour calmer cette petite vicelarde. D'un mouvement de sa baguette, Apollon lui renvoya un retour de sort. Le bouclier qui occupait les chauve-souris céda aussitôt et les créatures foncèrent droit dans la tête de la première année.

« Prend ça dans ta gueule, sale petite hystérique. »

Cracha Apollon, sans plus aucun semblant d'amusement. Ses affaires étaient précieuses, et le manque de respect que venait de manifester Aely l'avait rendu furieux. Il courut jusqu'à Charlotte et l'attrapa par le bras, pour récupérer sèchement son sac.

« Maintenant, ça va saigner ! »
Marmonna-t-il dans la barbe qu'il n'avait pas en se tournant vers l'assistance.
« Finite incantatem ! »

S'écria-t-il en levant sa baguette, et les derniers gadgets cessèrent presque aussitôt de valdinguer dans tous les sens. ~~La classe, il avait réussi un sortilège de première année.~~

«Strange, tu vas toute suite passer ton petit cul sous cette porte et récupérer mes affaires où je retire des points à ta maison qui, je te le rappelle, est en train de perdre la coupe. Si vous étiez moins susceptibles, d'ailleurs, ça n'arriverait pas.

Vous savez pas rigoler, ou quoi, bande de baudruches ? »
Il tourna un regard vers Ange et leva les mains en signe de reddition.
« Le baudruche, c'était pas pour toi, hein... D'ailleurs, si je te supplie à genoux de m'excuser pour cette vilaine blague par laquelle tu n'étais absolument pas visée, tu veux bien calmer tes fidèles ? ...Si tu me laisse ma chance, je saurai bien me faire pardonner... »

Acheva-t-il avec son petit air enjôleur, les mains toujours en l'air. Un sourire naquit sur ses lèvres, sans qu'il ne put le réprimer, tandis qu'il gardait les yeux braqués sur Ange, cherchant la petite lueur qui dirait « Okay, ce n'était qu'une blague. Tu feras les frais de la prochaine ! ».

« À moins bien sûr que tu préfères qu'on crèche ici jusqu'à ce que Rusard débarque... »
Ajouta-t-il d'une petite voix innocente.
« Bande de connes. » enchaîna Connard, fort à propos.

La situation partait tellement en cacahuètes que ça ressemblait à une vraie crise d'hystérie collective. Apollon courrait à l'aveuglette dans les toilettes pour tenter de semer les chauves-souris du sortilège de la préfète des verts, pendant qu'Aely s'excitait toute seule contre la porte verrouillée à coup d'evanesco pour tenter de la faire disparaître. La jeune serdaigle avait l'air complètement ahurie la au milieu et c'était sans parler de Stella et Grace qui n'avaient jamais été aussi inutiles (ce qui était beaucoup dire). La première s'arrachait littéralement les cheveux et la deuxième suivait des yeux ce qui se passait, allant d'Ange et Apollon à Aely et Charlotte avec un air hébété.
La tentative d'Ange de reprendre le contrôle n'avait pas duré 20 secondes avant que la crise de panique de la jeune Strange ne rende tout le monde cinglé.

Ce fut autour de la blonde n'avait l'air complètement dépassée alors que son petit ami, qui venait juste de se débarrasser des chauves souris ne réalise ce qu'Aely était en train de faire – à savoir vider son sac par le trou qu'elle avait réussi à faire dans la porte – et ne se mette à piquer une crise à son tour en remettant la Serpentard à sa place. La préfète eut envie de sortir une réplique bien cinglante quand le Gryffondor fit allusion au retard des verts pour la coupe, mais c'est surtout le dernier mot de sa tirade qui retint finalement toute l'attention de la demoiselle. A l'instar d'un ballon de baudruche trop gonflé, elle était sur le point d'exploser.

Fulminant de rage, l'héritière Dawster serra les poings pour tenter de garder son calme. Apollon du percevoir sa fureur puisqu'il poursuivit aussitôt à toute vitesse pour se justifier et expliquer qu'elle n'était pas du tout visée. Comme si cela faisait la moindre différence ! D'abord, si vraiment elle n'était pas visée pourquoi il était pas intervenu avant pour l'empêcher d'entrer dans ses maudits toilettes, hein ? Toujours est-il que sa colère était bien au delà des mots et là tout suite, elle aurait été bien incapable de formuler une réponse cohérente. Elle avait juste envie de hurler comme une banshee en donnant des baffes à la chaine au rouge et or. Le pire était sa manière bien à lui de tout prendre à la rigolade qui ne faisait qu'accroître sa frustration. Quand on engueule quelqu'un, le quelqu'un en question est pas sensé trouver ça drôle !

La vipère ne réagit pas tout de suite. Continuer à lui balancer des sorts à la gueule pour se défouler était probablement une idée séduisante mais elle savait pas expérience que cela ne la satisferait en rien au final. Aely avait raison. Si Ange se moquait pas mal à cet instant de se faire choper ou perdre la coupe, sa vendetta pouvait attendre. On ne peut pas se venger correctement sous l'impulsion de la colère, non une vengeance digne de ce nom se doit d'être mûrement réfléchie et planifiée. Chose que la blonde était bien incapable de faire à cet instant. Chérissant cette idée qu'elle ne laisserait pas cet affront impuni, Ange se força à inspirer et expirer profondément de façon à retrouver son sang froid. La poupée adressa alors un sourire affecté et répliqua d'un air supérieur:

« Soit. Je passe l'éponge. Après tout, je suis bien au dessus de ce genre de blague débile. »

La préfète jeta un coup d'oeil en direction de Stella et Grace dont les visages exprimaient un total désarroi face à une telle réponse de sa part. La blonde voyait bien qu'elles ne comprenaient pas ce brusque changement d'attitude qui ne ressemblait guère à la jeune fille. En effet Ange n'était franchement pas du genre conciliante. Elles semblaient déçues que la vipère n'aille pas au bout de ses représailles. Quelles idiotes, elles devraient pourtant la connaître assez pour se douter qu'elle avait une idée derrière la tête, mais dans leur stupidité elles entraient dans son jeu. Si Apollon pouvait croire aussi qu'elle avait décidé de laisser tomber par fierté, lorsque sa froide vendetta sera accompli cela n'en sera qu'encore plus jouissif !

« C'est bon les filles, venez, ça n'en vaut pas la peine. On s'casse.» déclara la 4ème année à l'adresse de ses camarades.

Jamais Aely ne s'était sentie aussi inutile qu'en voyant Apollon courir dans tous les sens poursuivit par une bande de chauves-souris. Ça lui faisait vraiment plaisir de voir qu'on l'écoutait dans ces toilettes. À savoir, pour les prochaines fois, qu'il faudrait réfléchir à un moyen de faire sortir d'une pièce en vitesse une bande d'hystérique qui ne souhaitait que s'entre tuer... La petite était en pleine réflexion lorsque le préfet de Gryffondor se rendit compte qu'elle avait jeté le contenu de son sac dans le couloir et se mit à lui beugler dessus. Aely était stupéfaite. Eh bien, elle ne remettrait pas de si tôt sa vie en danger pour essayer de faire s'échapper les coupables d'un odieux crime ! Ce sale gros égoïste ne pensait qu'à ses affaires alors qu'elle avait essayé de les sauver tous ! Et voilà quel remercient elle recevait pour son immense courage ! La gosse s’apprêtait à lui expliquer sa façon de penser quand ce malade lui envoya toutes les chauves-souris d'Ange à la figure.

La rouquine ouvrit de grands yeux écarquillés. Elle n'avait pas vraiment prévu de finir dévorée par une bande d'insectes volants très en colère. La petite se jeta à terre pour éviter l'assaut et roula sous les lavabos en essayant de sortir sa baguette de la poche de sa robe. Elle regarda d'un air horrifié la nuée volante revenir vers elle et pointa sa baguette vers elle, en cherchant un sort potable à lancer.

« Euh... Incendio ? »

Le jet de flamme atteint les chauves-souris qui s'embrasèrent et tombèrent au sol en dégageant une délicieuse odeur de cramé. Merci Monsieur McCarter d'avoir fait un cour sur le feu en début d'année. Aely poussa un petit soupir de soulagement et se remit debout, un peu chancelante. Ange semblait reprendre peu à peu ses esprits. La rouquine eut un instant l'impression que tout s'était calmé, mais c'était sans compter sur Apollon qui agressa la pauvre enfant comme un sauvage. La vache ! Il avait la rancune tenace, celui-là ! Et en plus, il utilisait un odieux chantage pour qu'elle aille récupérer ses affaires, ce sale petit vicieux, crétin et dégonflé de mes deux ! Pas question de bouger d'un micro-millimètre pour lui.

Ange, qui semblait se ficher comme de son premier tube de rouge à lèvre des menaces de son petit ami sur la personne de la délicieuse et innocente petite Aely, ~~bonjour la solidarité~~, décida de passer l'éponge. PASSER L'EPONGE !!!!!!! La rouquine manqua de s'étouffer. Ça faisait des heures qu'elle essayait de calmer le jeu, et au moment où elle décidait de se jeter dans la bataille comme une furie, il fallait partir ? C'était dégueulasse ! Une chose était sûre, lorsqu'elle ne ferait plus un mètre vingt les bras levés, elle ne se laisserait plus jamais insulter de la sorte.

Néanmoins, la rouquine avait bien conscience que sa seule chance de sortir vivante était de sortir de la pièce avec la Préfète comme les deux autres cruches qui n'avaient rien fait pour les aider. La petite avança derrière Stella et Grace et se baissa pour passer dans le trou de la porte. Elle était presque dehors lorsqu'elle se retourna vers Apollon, et lui déclara, avec le petit ton méchant et méprisant qu'elle prenait quand elle était vraiment en colère, sans vraiment faire attention au fait qu'il était le petit-ami d'Ange qui était encore dans les toilettes.

« Et pour tes affaires... Je crois que tu es le seul Préfet de l'Histoire de Poudlard à ne pas réussir le sortilège d'attraction... »

Elle lui adressa un sourire glacial puis se glissa au dehors pour prendre un peu d’avance sur Ange sans toutefois la semer, avant que la bande de groupies qu'elle avait courageusement faire fuir avec les gadgets d'Apollon ne rappliquent accompagnées de Rusard ou de McGonagall.

[HJ : Et voilà ! Édité pour Ange ! niarkhéhé

]