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 Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula]
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MessageSujet: Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula]   Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula] EmptyJeu 6 Déc - 20:58:54

La salle commune de Serdaigle, si grande, si vaste, et si vide ce soir. Cette nuit, même. Au-dessus, le grand dôme qui tenait lieu de plafond, puis les larges fenêtres et enfin le sol, la moquette bleue. Bleu nuit, d’ailleurs. Aucune lumière, le feu dans la cheminée s’était éteint depuis longtemps maintenant. Qui viendrait le rallumer en pleine nuit ? A qui cela servirait-il, d’ailleurs ? Les élèves dormaient, du moins ils étaient censés dormir, vu l’heure. Quelle heure était-il exactement ? Pas loin de quatre heures, c’était réellement le milieu de la nuit. Une nuit tout à fait comme les autres, qui faisait le lien entre la journée de mercredi et celle de jeudi, à la fin du moins d’octobre. Les derniers élèves avaient quitté la salle commune lorsqu’une heure avait sonné : ils avaient alors estimé qu’ils avaient assez travaillé comme ça, et avaient rejoint leur dortoir. Car l’on travaillait beaucoup, à Serdaigle, pour une grande majorité toutefois. Comme si ce que l’on faisait en cours ne suffisait pas ! Il fallait toujours en faire plus. A moins d’être exceptionnellement intelligent, ou tellement prétentieux que l’on croyait pouvoir s’en sortir sans travailler, ou bien tout simplement paresseux … Alors que l’horloge du château sonnait les quatre heures du matin, Marcus posait un pied dans la salle commune.

Ce qu’il faisait là ? Oh, ce n’était pas franchement compliqué : il n’arrivait pas à dormir. Cela faisait quelques semaines déjà, et la fatigue commençait à se faire ressentir. Marcus s’imposait à lui-même un rythme de travail soutenu, beaucoup trop soutenu, mais cela ne diminuait pas son angoisse d’obtenir de mauvaises notes. Cette même angoisse qui lui pourrissait ses nuits, l’empêchait de dormir, de se reposer. Pas de repos pour les acharnés. Marcus ne travaillait pas par plaisir, c’était certain : il s’était fixé un objectif à la rentrée. Montrer à Octave qu’il pouvait être bon élève, lui aussi. L’aîné des Hornblend obtenait de bonnes notes dans toutes les matières, c’en était insupportable ! Et leurs parents de le complimenter, encore et encore, jusqu’à dégoûter totalement Marcus qui, n’étant pas allé à l’école jusque-là, n’avait pas pu faire ses preuves. A présent il en avait l’occasion. Bien sûr, on ne le donnait pas favori : comment le petit Marcus, qui, bien qu’il ne soit pas bête, n’avait jamais manifesté une grande intelligence, pourrait-il ne serait-ce qu’entrevoir le niveau du génialissime, du sublimissime Octave ? Alors il travaillait. Il travaillait dur, à un tel point qu’il ne pouvait plus penser à autre chose : si par hasard il lui arrivait de dormir, il rêvait de métamorphose, de sortilèges, d’histoire de la magie. Et il en avait assez !

Le première année s’avança jusqu’au canapé situé près de la cheminée et s’y laissa tomber, avec un soupir. Ses yeux se fermaient tout seuls, et pourtant, et pourtant, le sommeil ne venait pas. La tête appuyée contre le dossier du canapé bleu, Marcus inspira profondément. Cela faisait presque deux mois qu’il avait été envoyé à Serdaigle. Il se rappelait sans mal ce jour-là-là. Il avait fallu se lever à cinq heures, et surtout, endurer les commentaires de ses parents. Ils l’avaient vivement encouragé à bien travailler, mais … On le sentait, dans leur ton, qu’ils doutaient qu’il arrive un jour à la cheville d’Octave. Ce dernier n’en avait pas dit un mot. Il n’avait jamais semblé accorder une grande importance à son petit frère. Ce pourquoi Marcus avait fortement souhaité aller à Serdaigle, pour lui montrer, qu’il n’était pas si bête. Qu’il ne faisait pas partie d’une élite inaccessible. Mais maintenant qu’il y était, ça n’était pas si facile … Certes Marcus était intelligent. Seulement, il lui fallait fournir beaucoup de travail, et surtout … Octave était distant. A la Répartition, il l’avait tout de même félicité d’un sourire. Ensuite, il s’était montré presque froid. Bien sûr, il avait toujours été comme ça, mais Marcus avait espéré que maintenant qu’ils faisaient partie de la même maison, il aurait un peu monté dans l’estime de son frère. Apparemment, ça n’était pas le cas, ou alors Octave le cachait bien.

Un courant d’air fit frissonner le Serdaigle, qui se serra dans la couverture qu’il avait descendue de son dortoir. Il aurait pu essayer de rallumer le feu dans la cheminée, d’ailleurs il connaissait la formule, mais à quoi bon, après tout ? Il ne savait même pas combien de temps il resterait là. Avec une certaine nostalgie, Marcus se rappela le jour où son frère était parti pour Poudlard. Pour la première fois. Quatre ans plus tôt, lui-même n’avait que sept ans, mais il se le rappelait parfaitement. Il n’avait pas pu l’accompagner à la gare, bien sûr, leurs parents travaillaient et ils avaient emmené Octave dès six heures. Et ils n’avaient pas réveillé Marcus. Le petit garçon avait passé la journée seul, pour la première fois de sa vie – après tout, son frère avait toujours été là – à se demander si son aîné allait bien, s’il allait survivre à sa première soirée au château, s’il allait lui écrire à peine arrivé pour lui raconter son voyage. En rentrant du travail, vers dix heures, Mr et Mrs Hornblend avaient trouvé leur fils le nez contre la fenêtre de la cuisine, tout à fait éveillé. Il attendait toujours de voir arriver un hibou … Marcus eut un petit sourire alors qu’il y repensait. C’était après qu’il soit entré à Poudlard, qu’Octave était devenu si distant. L’école allait-elle le transformer de la même manière ?

Il rouvrit soudain les yeux. Evidemment, il ne vit rien, il faisait trop noir. Mais il avait entendu du bruit. Du côté des escaliers, non ? Qui pouvait venir à une heure pareille ? Un Serdaigle somnambule, peut-être. Un préfet qui lui ordonnerait de regagner son dortoir ? Oh, non, tout sauf ça … Marcus resserra encore la couverture autour de lui, et lança finalement :


- Qui … Qui est là ?
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  • Fabula Aegis
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MessageSujet: Re: Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula]   Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula] EmptySam 8 Déc - 11:52:00

Le noir. Yeux fermés. Yeux ouverts. Et toujours le noir, complet, illimité. Le silence était lourd aussi, seulement troublé par les respirations lentes et rythmées des occupantes du dortoir. C’était désagréable. Presque insoutenable. Fabula se tournait et se retournait dans son lit à baldaquin, sans parvenir à trouver le sommeil. Elle avait pensé qu’en arrivant au château, ces périodes d’insomnies régulières s’arrêteraient d’elles-mêmes, au bout d’un certain temps. Mais rien n’y faisait, ni les jours ni les mois qui passaient, et ces quelques nuits où le sommeil fuyaient loin était une période exténuante pour la fillette. Cela ne servait à rien de rester là, elle savait bien qu’elle ne s’endormirait pas. Elle se redressa dans son lit, les yeux grands ouverts, à l’écoute du moindre bruit. Puis sa tête plongea dans ses mains. Ses pensées s’envolèrent alors loin, très loin de Poudlard.

Que faisait-il en ce moment ? Arrivait-il à dormir ? Elle en doutait… A quoi pensait-il ? A elle ? Sûrement…

Doucement, elle tira les vieux rideaux et glissa hors de ses couvertures. L’air était moins chaud, le parquet moins douillet. Vêtue de la robe de nuit aux couleurs de Serdaigle, elle se dirigea instinctivement en direction de la fenêtre. Il faisait plus clair dans ce coin de la pièce. Le ciel était obscurcit par endroit de lourds nuages, mais on pouvait y apercevoir la lune gibbeuse, qui baignait le paysage endormi d’une douce lumière tamisée. Fabula détourna les yeux. Elle se sentait mal-à-l’aise maintenant, dans ce dortoir si calme. La gorge nouée, elle s’écarta de la fenêtre pour se diriger vers l’escalier qui menait à leur salle commune. Il n’y avait sûrement plus personne à cette heure-ci.

Une marche, deux marches… Ses pieds nus résonnaient légèrement sur la pierre froide. Et toujours cette pensée obsédante : Tobias… Elle avait toujours vécu avec son jeune frère, et il s’était crée entre eux un de ces liens très fort, tissé et renforcé par tout ce qu’on a perdu. Et ils en avaient perdu, des choses. A son entrée à Poudlard, c’était la première fois que les deux enfants se séparaient. Mais Fabula n’avait pas voulu laisser passer une telle chance. Rejoindre le monde des sorciers, tout apprendre, tout connaître, pour enfin acquérir de réels pouvoirs... Maintenant, elle commençait à avoir mal à la tête. La salle commune était elle aussi baignée dans l’obscurité. Seuls quelques rayons blanchâtres filtraient au travers des immenses fenêtres, brisant par endroit les ténèbres environnantes. Toujours cette lumière trop claire, trop faible… Fabula sortit sa baguette. Désormais, où qu’elle allait, et quelque soit le moment, elle ne s’en séparait plus. Elle était rapidement devenue dépendante de ce bout de bois qui constituait tout son pouvoir.

- Lumos

La baguette laissa s’échapper de longs filets lumineux, qui virent effacer ceux projetés par la lune. Le sortilège avait été le premier qu’elle avait réussi à maîtriser, juste avant celui de
Nox. Elle s’était retenue de jeter le sort dans le dortoir, au risque de réveiller ses colocataires et d’attirer l’attention sur elle. Mais ici, il n’y avait personne.

- Qui… Qui est là ?

Fabula pivota sur elle-même, projetant les rayons de lumière en direction du bruit qu’elle avait perçu. A l’autre bout de la salle, blottit dans un canapé et une couverture, se tenait un jeune garçon de Serdaigle, de la même année qu’elle. Mai qu’est-ce qu’il pouvait bien faire là ? Elle n’avait aucune idée de l’heure qu’il était, mais elle avait pourtant pensé qu’à ce moment de la nuit, elle aurait eu le loisir de se retrouver seule. D’un autre côté, une présence étrangère et connue, même si elle ne lui avait jamais adressé la parole, la rassurait. En effet, le courage était plutôt un attribut de Gryffondor, et la jeune Serdaigle n’aimait pas ses nuits d’insomnie, et encore moins leur silence auquel elle n’était pas habituée. Et puis en fin de compte, n’était-elle pas sortie de son lit pour se changer les idées ?

- Salut, dit-elle de son habituel ton absent. Je ne savais pas qu’il y avait encore quelqu’un pour travailler si tard. Enfin, tu devrais peut-être penser à t’éclairer, non ? Parce que là tu apparais plutôt comme un idiot qui s’est endormi sur ses devoirs.

Elle se rapprocha du garçon et s’installa dans un fauteuil à proximité. Elle remarqua alors qu’il n’y avait ni parchemin, ni plume, ni baguette de sortis, et en déduisit logiquement qu’il n’avait jamais eu l’intention de travailler si tard.

- Autant pour moi, dit-elle dans un léger sourire qui se voulait amical, en fait tu es juste un idiot qui s’est endormi.

On ne décelait aucune méchanceté ou ironie dans le ton qu’elle avait employé, peut-être seulement un peu de moquerie. Pour l’instant, elle n’avait aucune raison de ressentir de l’animosité envers le garçon. Elle l’avait souvent vu travailler avec acharnement, en classe ou tard le soir, sans jamais en connaître la raison. Elle l’avait ainsi rangé d’office dans la catégorie "les bonnes notes c’est la vie", catégorie ô combien communément répandue chez les Serdaigle, et ne s’en était plus préoccupée. Mais sa présence ici à cette heure de la nuit avait éveillé sa curiosité, même si elle le soupçonnait juste de s’inquiéter à cause du devoir qu’ils venaient de rendre en astronomie.

- Je m’appelle Fabula Aegis. Et toi ? Qu’est-ce que tu fais là ?
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MessageSujet: Re: Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula]   Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula] EmptySam 8 Déc - 20:33:44

Le bruit l’avait réellement surpris, le pauvre Marcus avait failli faire un bond dans son canapé. Parce qu’avant ça, il s’était tellement concentré … C’était quelque chose qu’il faisait souvent. Lorsqu’il se retrouvait seul, dans le noir de préférence, il fermait les yeux, et écoutait. Il n’y avait généralement rien à entendre, et c’était ce qui rendait la chose intéressante. En se concentrant ainsi, il ne pensait plus à rien, et oubliait progressivement l’existence de son corps, du sol, jusqu’à oublier totalement ce qui l’entourait. Marcus le faisait souvent, chez lui. Ça lui était venu lors des longues heures qu’il passait seul à la maison, parce que sa mère avait une course à faire, et que son père travaillait. Dans ces moments-là, le garçon s’installait dans le canapé, et commençait son petit exercice. Les premières fois, il avait fini par s’endormir, mais maintenant que le sommeil refusait de lui venir en quelque circonstance que ce soit, c’était bien évidemment différent. Et lorsqu’il décidait de se remettre en mouvement, il fallait se rappeler la présence de chaque membre, de chaque doigt, de chaque muscle, qui étaient tous engourdis, si froids. Il devait s’étirer longuement pour retrouver la pleine possession de son corps, mais il en sortait assez content, en général.

Là, dans la salle commune, le bruit l’avait brusquement sorti de son état de demi-sommeil, et la personne qui venait d’arriver avait bousculé tout son petit rituel. Le réveil avait été brutal, Marcus était encore un peu sonné. Enfin, son cerveau se remit en marche lui aussi, lentement. Ses yeux s’habituaient à la lumière ambiante, car il y avait maintenant de la lumière : l’autre élève pointait sa baguette sur lui, l’éblouissant, l’obligeant à détourner ses yeux agressés par le sortilège. Pourtant, il était toujours aux environs de quatre heures. Il aurait dû être seul, totalement seul. D’un autre côté, une présence, si elle se trouvait être sympathique, n’était pas de refus : si Marcus devait passer le reste de la nuit éveillé, autant en occuper au moins une partie par une discussion, non ? Bien entendu, si cette personne se révélait être un élève désagréable, méprisant et de mauvaise humeur, autant rester seul. Marcus se mit à imaginer qui aurait pu descendre dans la salle commune. Un insomniaque comme lui ? Un élève qui venait de faire un cauchemar ? Un somnambule qui croyait se promener dans le parc, peut-être ? Un élève plus âgé … Comme Octave, par exemple ? Sans pouvoir s’en empêcher, le première année se mit à espérer qu’il s’agissait de son frère, qu’il avait si peu vu depuis le mois de septembre.

Mais l’élève prit la parole, et sa voix détrompa vite Marcus. C’était une fille … La déception l’envahit tout aussi brusquement. Comme il avait été idiot de s’imaginer que peut-être, Octave lui ressemblait quelque part, assez pour ne pas réussir à dormir par exemple. Combien y avait-il d’élèves à Serdaigle ? Un grand nombre. Quelles étaient les chances pour qu’il s’agisse de son frère ? Elles étaient franchement moindres. Cette voix lui disait vaguement quelque chose, par contre, mais Marcus mettait cela sur son envie de voir apparaître une connaissance, n’importe laquelle. Une amie d’Octave, pour lui en donner des nouvelles ? Dans ses rêves, oui. Non, c’était autre chose. Une voix de petite fille. Celle-ci le saluait sans grande émotion et lui conseilla de s’éclairer, pour travailler. Marcus fronça un instant les sourcils, il n’était pas du tout là pour travailler ! Certes il était un élève plus sérieux que la moyenne, certes il travaillait davantage que la plupart de ses camarades, mais de là à étudier à quatre heures du matin, il y avait un grand pas ! Pas que Marcus était loin d’avoir envie de faire. Ce n’était pas parce qu’il n’arrivait pas à dormir qu’il devait mettre ce temps au service de ses études. Comme l’autre ajoutait qu’il avait l’air d’un idiot endormi sur ses devoirs, le première année réussit à articuler :


- Non, mais … Je …

L’autre avait déjà repris la parole, et ajoutait qu’il était juste un idiot qui s’était endormi, sans plus parler de travail. Marcus fit la moue. Malgré le ton employé, il n’aimait pas être traité d’idiot, surtout par quelqu’un qu’il ne connaissait pas. En quoi était-il bête, d’abord ? Parce qu’il s’était endormi dans la salle commune ? Non seulement, il ne s’était même pas endormi, mais en plus, si c’était juste une question de fatigue …

- Je dormais pas, marmonna-t-il alors que la fille enchaînait sur autre chose.

Entre temps, elle s’était rapprochée, et Marcus pouvait maintenant distinguer les traits de son visage. Ah, mais c’était une fille de son année ! Son prénom lui échappait, mais il le retrouverait très vite, si seulement elle voulait bien lui en donner le temps. Elle lui était plutôt apparue comme peu sociable, toujours un peu à l’écart des autres, pas très bavarde. En réalité, il n’avait jamais eu l’occasion, ni jamais osé lui adresser la parole. Ce n’était pas qu’elle lui faisait peur, mais … En tout cas, à présent qu’elle était assise dans un fauteuil, juste là, sans personne d’autre, elle était moins impressionnante. Peut-être parce qu’il y avait très peu de lumière, ou qu’il était tard. Marcus se sentait davantage dans son élément dans la salle commune au milieu de la nuit, que dans un couloir dans l’après-midi. Là, c’était un lieu qu’il connaissait bien, qu’il dominait lorsqu’il était seul. Le cadet des Hornblend eut un petit sourire lorsque la fille se présenta. Fabula, il le savait ! Il ne s’en était peut-être pas souvenu au premier abord, mais il aurait fini par le retrouver.


- Moi c’est Marcus. Hornblend, ajouta-t-il en se souvenant que Fabula avait donné son nom de famille.

Ce qu’il faisait là ? Et elle, d’abord ? Au début, elle avait eu l’air persuadée qu’il travaillait. Pourtant, Marcus ne passait pas son temps à ça ! À part ses études, il avait d’autres occupations ! Comme … comme … la lecture … Bon, il n’en avait pas énormément, mais c’était parce que les professeurs donnaient beaucoup de devoirs. Un instant, Marcus s’imagina mentir, lui raconter quelque chose d’extraordinaire, de moins banal que la vérité. Parce que le jeune garçon aurait beaucoup aimé pouvoir impressionner ses camarades en général : seulement, il ne semblait pas en avoir les moyens. Tout était tristement banal chez lui. Après tout, à quoi bon se raconter des histoires ? Il était comme tout le monde, voilà tout. Et il devait s’accepter comme tel. Inutile de raconter à Fabula qu’il avait fait une virée nocturne dans le château et qu’il était rentré dans la salle commune en courant, alors qu’il était poursuivi par un troupeau d’araignées géantes. Sans doute qu’elle ne le croirait pas.


- J’arrivais pas à dormir, alors je suis descendu, j’avais besoin de marcher un peu. Mais bon, ça n’a pas très bien marché … Et toi ?
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  • Fabula Aegis
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MessageSujet: Re: Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula]   Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! [Prio Fabula] EmptySam 22 Déc - 18:49:21

A présent qu’elle s’était pelotonnée dans un antique fauteuil, moelleux et confortable, Fabula regrettait de n’avoir pensé à prendre une couverture. Elle était pieds nus, vêtue d’une simple robe de sorcière pour dormir, et l’absence d’un bon feu de cheminée en cette froidure du mois d’octobre lui faisait apparaître la salle commune sous un jour nouveau, beaucoup moins chaleureux. Elle tournait le dos aux fenêtres, mais elle ne pouvait retenir un frisson dès qu’elle entendait les grandes vitres vibrer, malmenées par le vent qui soufflait plus fort au sommet des tours. Marcus se tenait toujours en face d’elle, les contours de son corps et de son visage se dessinant à la lueur de sa baguette dressée. Lui au moins, il avait penser à prendre de quoi se tenir chaud. Fabula remonta ses pieds transis sur le cousin bleu roi du fauteuil, de manière à pouvoir les recouvrir de l’étoffe de sa robe.

Tout en conservant son air désintéressé, elle scrutait les dernières braises rougeoyantes dans le foyer de la cheminée. Si seulement elle connaissait le sort qui permettait de faire jaillir des flammes… Mais après avoir observer les autres élèves, seuls ceux qui avaient dépassé leur 3e année semblaient à même de produire un tel sortilège. Peut-être existait-il quand même un sort équivalent à leur niveau ? Il faudrait qu’elle jette un œil à son manuel d’enchantement, au cas où… C’est vrai que le feu lui était toujours apparu de prime abord comme un moyen de s’éclairer, c’était d’ailleurs pour cela que le tout premier sort qu’elle avait tenu à maîtriser était
Lumos. Mais maintenant, le sort de lumière ne lui était pas d’une grande utilité.

Perdue dans ses pensées, elle fut presque surprise lorsque, remuant un peu le poignet engourdi qui tenait sa baguette, les ombres dansantes lui rappelèrent son interlocuteur. Après qu’il se soit expliqué, Fabula se retint de rajouter "Alors au final, tu es un idiot tout court". Premièrement, parce qu’elle laissait d’ordinaire ce genre de remarques plus acerbes au soin d’Isaac, un Serpentard de 2e année qu’elle avait rencontré en cours de Défense Contre les Forces du Mal, et pour lequel elle avait éprouvé un peu d’intérêt. Mais elle avait surtout tu son propos par analogie. Il était descendu parce qu’il n’arrivait pas à dormir, elle était descendue parce qu’elle n’arrivait pas à dormir. Donc si elle le traitait à présent d’idiot, cela revenait à s’insulter elle-même indirectement…


- Oui, c’est sûr que marcher pour trouver le sommeil ne peut qu’échouer. Tu sais, c’est quelque chose de très capricieux, le sommeil… Il ne se laisse jamais attraper, et lorsqu’on croit l’avoir aperçu, il s’évapore aussitôt. Ça doit être pratique quand même. Et lorsque tu ne t’y attends pas, c’est lui qui vient te trouver. Ce serait bien de pouvoir faire pareil, tu imagines l’avantage du sorcier qui maîtriserait un tel sort ?

La fillette eût un petit rire. Puis elle glissa hors du fauteuil, et tourna le dos à Marcus pour se rediriger les fenêtres en arcade et les rayons nacrés qu’elles laissaient entrer. Le sortilège Lumos toujours en action, elle tendit sa baguette, et commença à effectuer un mouvement d’allers-retours et de droite à gauche avec son bras, comme pour balayer la lumière de l’astre. Tout autour, les ombres s’étaient remises à tanguer, se balançant doucement au rythme imposé par la baguette. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Qu’est-ce qu’elle faisait là… Plus haut dans le ciel, une ombre de volatile se découpa un instant devant le cercle presque parfait que formait la lune, puis disparu à nouveau dans les ténèbres environnantes. Cela lui rappela qu’elle devait envoyer une lettre. Mais on n’était qu’en octobre, elle avait encore toute l’année pour le faire.

- Je suis ici parce que le Choipeau m’a envoyé à Serdaigle, lors de la répartition. Et sinon, j’avais juste envie de voir à quoi ressemblait la salle commune de nuit.

Elle lui avait répondu courtoisement, sans agressivité, car c’était elle-même qui avait posé la question en première ; il était donc en droit de la lui retourner. Mais elle n’avait rien à lui dire de plus. De toute façon, lui aussi avait certainement menti. Quel élève, pour peu qu’il n’arrive pas à dormir, resterait tranquillement assis dans sa salle commune, seul et dans le noir, à attendre que le jour se lève ? Fabula avait rapidement remarqué qu’il était de bon goût désormais de sortir la nuit, arpenter les couloirs déserts. C’était même devenu la dernière mode, depuis que le célèbre Harry Potter s’était fait prendre plusieurs fois, alors qu’il faisait des heures supplémentaires dans l’une ou l’autre partie du château. Fabula esquissa un nouveau rictus à l’idée de ces élèves en mal de rébellion, prêts à tout pour se faire remarquer. D’ailleurs, leur stratagème réussissait en général très bien, puisque la majeure partie du temps on les remarquait, et ils finissaient dans le bureau de Russard avec des heures de retenues. Depuis qu’Ombrage avait commencé à instaurer ses décrets divers et variés, on pouvait observer ce phénomène se multiplier. Et plus le risque était grand, plus il y avait du monde pour le courir. Une certaine rumeur filait à travers toute l’école, comme quoi une vieille sanction allait être remise en vigueur, à savoir que les élèves fautifs seraient pendus par les orteils des pieds. Si elle était fondée, Fabula ne doutait pas qu’il y aurait alors plus de monde dans les couloirs la nuit qu’en plein jour…

Le vent souffla contre les vitres, et Fabula ressentit un léger courant d’air courir sur la moquette d’un bleu nuit parsemé d’étoiles. Elle tressaillit, puis revint s’asseoir sur le fauteuil, en relevant une fois de plus les pieds au niveau du coussin. Elle avait malgré tout du mal à imaginer Marcus se balader dans les couloirs à la recherche de Rusard, comme tous ces idiots. Mais après tout, elle ne le connaissait pas, et le fait qu’il soit un Serdaigle n’y changeait rien. Certains bleus et bronzes pouvaient faire preuve d’aussi peu de jugeotte qu’un Gryffondor trop hardi. Elle remua légèrement. Ç’avait toujours été difficile pour elle de rester immobile ou tranquille lors de ses nuits d’insomnie. Le noir, l’obscurité non plus elle n’aimait pas ça. Mais elle avait sa baguette, et maitrisait le sort
Lumos maintenant. Malgré tout, elle continuait de ressentir cette inquiétude sourde, pesante. Lorsque le silence revenait, une pendule égrenait chaque seconde, quelque part dans un autre coin de la salle commune. Et le temps passait encore plus lentement que lors d’un cours d’Histoire de la Magie.

- Et alors… Qu’est-ce que tu faisais, seul dans le noir, si tu ne travaillais pas, et ne dormais pas non plus ? Si ce n'est pas trop indiscret bien sûr...

Un sourire légèrement plus amical que les précédents s’était étalé sur les lèvres de la fillette. Marcus lui apparaissait par instant comme vaguement étrange. S’il lui avait menti et qu’il était sortit de la salle commune des Serdaigle, il allait s’embrouiller dans des explications impossibles, car il n’avait certainement pas eu l’idée de prévoir à l’avance un mensonge, étant donné les faibles possibilités de rencontrer quelqu’un à une heure si tardive. Ce serait alors amusant de l’entendre essayer de se débrouiller. S’il avait dit la vérité, la raison de sa présence pouvait aussi se révéler intéressante, car peu banale. Tout ce qu’attendait Fabula, ce n’était pas des découvertes compromettantes. Elle attendait juste que le sommeil finisse par la trouver, et s’il venait à la faire attendre trop longtemps, elle se satisferait alors simplement des premiers rayons de soleil, marquant la fin de ces très longues nuits. Dans tous les cas, il fallait patienter, et le temps passait généralement plus vite lorsqu’on s’était trouvé une distraction, ou une histoire à écouter.
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