Dans la nuit noire et obscure, obscure et sombre ( + 1000 points pour ceux qui reconnaîtront la référence ) l’on entendait que le bruissement d’une cape qui balayait les brindilles au sol, bruit presque aussi léger et inaudible que celui du vent qui jouait dans les branches des arbres de cette forêt dite "Interdite". Et si Absynthe aurait cru à d’improbables monstres terrifiants, une des raisons de son silence anormale, elle comprenait maintenant que cet endroit était tout sauf praticable pour des êtres humains. Vraiment pour empêcher des élèves de s’échapper l’on n’aurait pas pu trouver meilleure combine que celle-ci…

*Sang de TROLL !!! Je déteste la forêt, je déteste les arbres en général, je…*

Absynthe buta sur une fourbe racine dissimulée dans la pénombre nocturne et encore plus traîtreusement sous un tapis de feuilles mortes astucieusement et sciemment déposé sur son chemin pour qu’elle s’y prenne le pied. La jeune femme ne chercha pas à étouffer son cri de rage digne des plus féroces animaux qui regorgeaient dans cette forêt au mépris de la discrétion observée jusque là.

-Je déteste TOUTE la création !

Syn avait déjà donné tout ce qu’elle possédait comme patience pour les ballades en forêt il y avait quelques nuits de cela avec une petite bécasse de Poudlard, au visage insupportablement mignon et aux grands yeux bruns insupportablement confiants et insupportablement aimants. Le genre de truc qui avait le don de la prendre à rebrousse poil d’ordinaire, mais en plus les péripéties de cette nuit passée revenaient à présent se racoler aux impressions négatives qu’elle ressentait dans un milieu potentiellement hostile…Et l’énervait encore plus par la même occasion. Hé oui elle était comme ça Absynthe. Un rapport très intéressant au monde, riche de ses expériences passées.
Soudain une forme oblongue se découpa dans la lumière du clair de lune et une petite boule ronde jaillit de cette masse aplatie, tournée vers ce qui était sa direction. Avec une exclamation de surprise la sorcière releva sa baguette pour éclairer la silhouette plein phare…qui se révéla être un des nains qui envahissaient le monde à cause de la stupidité de ceux que l’on nommait parents. D’ailleurs tous les parents devraient être châtiés en place publique pour leur crime impardonnable: fournir une nouvelle fournée d’ennuies au monde. Bref.
La demoiselle demeura un instant circonspecte face au jeune garçon qui lui faisait plus ou moins face, lui étant couchée et elle debout du haut de son mètre soixante et quelques centimètres, puis choisit de voir le bon côté des choses. D’accord il s’agissait d’un autre parasite en culotte courte toutefois cela valait mieux qu’un monstre uber-dangereux non encore répertorié par le Ministère.

*Champagne.*

Mais l’expression morose d’Absynthe se changea rapidement en un radiiiiieux sourire tout ce qu’il y avait de plus franc et rassurant. Pour ce qu’elle était venue faire, le rase moquette allait lui servir. Elle en était sûre.

*Oh mais c’est bien plus que ce qu’il me faut, en fait…*

-Bonsoir…On s’est perdu ? Ou Dumby envoie ici les fortes têtes pour qu’elles y meurent mmm ?, plaisanta la jeune femme en adoucissant l’éclat de la lumière qui jaillissait de sa baguette toujours braquée sur le visage du jeune garçon.

Dargor s'était retourné en entendant le bruit derrière lui, craignant que ce soit une créature de la Forêt ou pire, un professeur de l'école. cependant il se détendit en voyant apparaître une jeune femme plutôt petite (a peu près un mètre soixante jugea-t-il), aux cheveux noirs, enfin c'esr ce qu'il lui semblait car il était difficile de voir les couleurs dans le noir de la nuit.
Bien qu'elle ait un air un peu inquiétant dans sa façon de se tenir, ou peut-être de sourire, Dargor se dit qu'il avait de la chance. Sa vis-à-vis lui adressa ensuite la parole, d'un ton bizzare, comme si elle se forçait à être polie.

Citation :

Bonsoir…On s’est perdu ? Ou Dumby envoie ici les fortes têtes pour qu’elles y meurent mmm ?

*Bon. qu'est-ce que je réponds moi? Je vais quand même pas lui dire que je me suis endormi... Bon allez si de toute façon elle vient pas du château, ca se voit.*
"Non, non. C'est juste que je me suis endormi cet après-midi et que je me suis réveillé que maintenant. Et vous, qu'est-ce que vous faites là?"
Il la regarda d'un air poli mais insistant, bien conscient que ses yeux rouges risquaient de la mettre mal à l'aise mais, pour une fois, s'en fichant à peu près.

*Il va faire une sieste dans la forêt Interdite lui ?* o_O

S’il était ici depuis "cet après midi" et qu’il avait tout l’air d’être encore intacte et assez en bonne santé pour lui sortir des âneries sans honte plutôt que des pleurnicheries sanguinolentes du style "Aaaah il est parti avec ma jaaambe !", c’était qu’elle venait de tomber sur un de ces fameux "imbéciles heureux", des esprits à raz de terre insolemment miraculés. Le genre de personne qui passait entre les flammes destructrices du dragon en courant après les papillons. Révoltant et exaspérant. D’autant plus que si Absynthe se référait à son expérience passée avec Ashley, ce genre d’attitude laxiste n’était pas un cas isolé en Angleterre. L’effet Potter sans doute. Les mioches se sentaient invincibles et ça marchait.
Pendant un instant Syn fut tentée de lui répondre une idiotie de la même eau dans le genre "Je me promène au clair de lune, mais j’suis somnambule en fait, je me rend pas compte que j’suis entrain de t’parler et d’arpenter une forêt ou l’espérance de vie ne dépasse pas la minute pour un sorcier confirmé." ou "J’ai un rendez vous galant avec Bubus, mais je crois qu‘il m‘a posé un lapin". Cependant le jeune garçon n’avait de toute évidence pas fait exprès de s’endormir aussi sottement ici et l’occultiste craignait qu’il ne la prenne bêtement au pied de la lettre. C’est qu’ils n’avaient pas encore toutes leurs facultés réflexives à cet âge. La preuve.

-Moi ? En fait ils ont oublié de m’envoyer un hibou il y a sept ans, du coup j’ai pris un peu de retard et il n’y a pas une seconde à perdre pour les aviser de leur étourderie si je veux avoir une chance d’être…répartie ? Vous êtes répartis ici ? Enfin bref, il est temps pour moi de rejoindre tout mes petits camarades boutonneux et avant la fin de l’été si c’est possible. D’un autre coté je pense que j’aurais des difficultés à m’intégrer. C’est ça le problème d’arriver en cour d’année…Je devrais peut-être attendre l’an prochain tout compte fait.

*Je crois que je me suis un peu égarée…* :sifle:

-En fait l’idée principale est que je dois rentrée dans Poudlard.

*Brillante synthèse.*

-Et…Mais qu’est-ce que…Tu t’es pris un mauvais sort récemment ?

Interrompue dans son début d’explication, Absynthe plissa les yeux en fixant ceux absolument et abjectement anormaux de l’élève.

*Dîtes moi que c’est une nouvelle mode débile pour se donner un bad look "Voldemorien" *

Syn n’était pas encore sur le point de le mitrailler de sortilèges assassins en hurlant "crèves esprit du Mal !", mais elle aurait aimé savoir depuis quand il était permis de laisser des enfants se promener en liberté avec ce genre de pupilles écarlates, au moins aussi rouges que l'était sa cape ( ouais c'est pas discret le rouge en pleine forêt, ni pour une soirée noctambule, mais elle fait avec ce qu'il lui reste la pauvre un point c'est tout ). Les interventions magiques étaient trop chères contre ce genre de problème disgracieux ? Ces criminels de parents n’avaient-ils donc pas conscience qu’avec cette tare il ne trouverait jamais un emploi honnête dans le monde magique et qu'au pire il risquait de se faire kadaveriser à vue par un rapide de la baguette ?

*Ça détruit un physique ma parole ! Je ne vois plus que ça maintenant…Mais attends…Ça sent l‘hybridation à plein nez cette horreur ! C‘est sûrement un gosse de loup-garou ou un genre de croisement contre nature et dégoûtant !*

-Tu veux que j’essaye d’arranger ça ? , demanda-t-elle en pointant déjà sa baguette vers sa cible.

Bien sûr la demande était plus pour soulager sa propre vue que celle du pré-ado qui n’avait pas à supporter son regard et qui devait sûrement trouver ça très "fun".

La jeune femme partit en un discours assez long et sans interêt sur le fait qu'elle devait rentrer dans l'école et invoquant à peu près toutes les raisons les plus saugrenues qui auraient pu lui venir à l'esprit pour terminer en disant:

Citation :

En fait l’idée principale est que je dois rentrée dans Poudlard.

Dargor haussa un sourcil, sous-entendant par cela qu'il se demandait si la femme était vraiment saine d'esprit. Alors qu'il la fixait, il la vit plisser des yeux de dégout, elle venait probablement de réaliser la couleur des yeux du garçon. Cet hypothèse se confirma lorsque, un instant plus tard, elle lui dit

Citation :

Et…Mais qu’est-ce que…Tu t’es pris un mauvais sort récemment ?

*Non je suis un mutant de naissance pourquoi*
faillit répondre Dargor mais il se souvint à temps qu'il n'était pas bon d'énerver les adultes, ne serait-ce parce qu'il connaissaient infinimment plus de magie que lui. Il esquissa donc seulement un rictus narquois et se contenta de la regarder avec plus d'intensité. Mal à l'aise, la jeune femme pointa sa baguette sur lui et tenta un sourire en lui proposant

Citation :

Tu veux que j’essaye d’arranger ça ?

Le Serdaigle fut un instant ébahi par cette requête. Jamais, au grand jamais il n'avait cru que c'était possible de changer ses yeux pour devenir normal! Cependant il se contrôla et se dit que cela risquait de tourner très mal pour lui. D'ailleurs, celle qui lui proposait ce... miracle, ne paraissait pas très recommandable, voir assez inquiétante.
"Non merci, j'aime la couleur de mes yeux. Par contre vous, ça vous dérange."
C'était plus un constat qu'une question puisque Dargor avait remarqué depuis un moment que sa vis-à-vis affichait une attitude de dégout lorsqu'elle le regardait.

*Quel gamin perspicace…Des yeux comme ça doivent déranger les trois quart de l’humanité qui se situe du bon côté de la norme et c’est seulement maintenant qu’il s’en rend compte ?*

-C’est ton choix de rester comme ça. J’ai l’impression que tu vas te transformer en quelque chose de vicieux mais bon peut-être qu’on s’y fait…

*A condition d’être ta mère et encore je parierais pas. Le problème étant que je ne resterais sans doute pas assez longtemps avec toi pour m’accoutumer à l’inaccoutumable…Je sens que ça va me plaire cette histoire encore…M’enfin.*

-Mais passons. Dis moi tu connais bien Poudlard ?

Question un peu sans espoir. Son jeune narcoleptique qui s’effondrait au beau milieu d’une forêt parmi les plus dangereuse sur cette terre avait l’air de sortir de l’œuf et bien sûr devait passer plus de temps à coller des bonbons et des chewing-gums dans les cheveux de ses petites camarades qu’à étudier l’architecture de son école…

-Je veux dire tu saurais t’y repérer facilement et surtout discrètement ?

*D’un autre coté ils n’ont même pas l’air de faire l’appel pour savoir s’il en manque un avant d’aller se coucher…C’est vraiment une école du pauvre.*

-Je suppose que vous n’avez pas de gardien magique ou de système d’alarme particulier ?

Question encore plus désespérée. Car s’il ne prenait même pas le temps de regarder autour de lui dans l’école qu’il fréquentait comme un second foyer, il était encore plus inconcevable qu’il prenne cinq secondes de son temps inutile pour arrêter de courir partout dans le chaos le plus total, s’asseoir et lire pour s’informer des failles de ce château. Château rudimentaire et trop rustre, un genre de vestige du moyen âge au yeux d’Absynthe. Très intéressant à visiter pour se congratuler d’avoir fait un pas en avant en ce qui concernait le confort et les commodités. De quoi se guérir de la nostalgie, mais potentiellement un vrai gruyère de passages secrets et de souterrains.
La française n’avait trouvé que des allusions au cours de ses lectures, même les anglais n’étaient pas à ce point stupides pour en tracer une carte. Ce qui l’avait amené à faire un détour tout sauf désiré par cette Forêt Interdite, mais pourtant ouverte au publique sans sortilèges de répulsion ni même une misérable barrière. C’était une véritable provocation et invitation. D’un autre côté des créatures innommables étant censées y séjourner, l’on devait parier sur le bon sens des sorciers ou leur capacités pour soit l’éviter ou y survivre. Mais l’on oubliait les moldus qui pourraient s’y perdre en chantant et mourir atrocement…Quel pays délicieux dans son folklore et ses priorités.

Notre cadette Morden en réflexion faisait tourner sa baguette entre ses doigts envoyant de la lumière alentour, éclairant la végétation et le visage du jeune garçon comme un phare un peu bancal. Une autre question lui était venue aux lèvres et lui ramena son sourire de tantôt. Ce n’était pas ce qu’elle avait eu en tête en se rendant ici, mais Syn était ainsi faite qu’elle ne s’asseyait jamais sur l’occasion d’égayer un peu son existence qui avait viré au morose. Elle ne s’asseyait d’ailleurs sur aucune occasion.

-Et est-ce que par hasard tu connaîtrais une certaine Ashley Robins ? Petite, brune, des yeux de lapin à peine sevré…?

Citation :

C’est ton choix de rester comme ça. J’ai l’impression que tu vas te transformer en quelque chose de vicieux mais bon peut-être qu’on s’y fait…

Ces seules paroles suffirent à rendre Dargor plus renfermé envers la sorcière qui le considérait aparemment comme une erreur de la nature à rectifier le plus rapidement possible. Bien que le garçon ait souvent pensé la même chose, il n'appréciait pas qu'on le dise à haute voix.

Citation :

Mais passons. Dis moi tu connais bien Poudlard ?

La jeune femme semblait tenter de trouver un moyen pour entrer dans l'école, sans être vue qui plus est.

Citation :

Je veux dire tu saurais t’y repérer facilement et surtout discrètement ?

Cette question fit refléchir Dargor. Il s'était longtemps cru très discret mais il savait à présent que des systèmes de protection magique perfectionnés protegaient le château et que même s'il se faisait plus discret qu'une souris il se ferait repérer.

Citation :

Je suppose que vous n’avez pas de gardien magique ou de système d’alarme particulier ?

Le serdaigle eut un sourire à ces mots. Clairement, la sorcière en face de lui ne savait quasiment rien de Pourdlard. C'était la plus grande et plus fameuse école du Royaume-Uni et elle supposait qu'il n'y avait aucune protection. Elle était soit folle soit très ignorante.

Citation :

Et est-ce que par hasard tu connaîtrais une certaine Ashley Robins ? Petite, brune, des yeux de lapin à peine sevré…?

Passant du coq à l'âne ma question avait été posée ave naturel comme s'il s'agissait d'un souvenir qui amusait la sorcière.
"Non, ce nom ne me dit rien. Par contre pour l'école oui je la connait plutôt bien. Assez en tout cas pour connaître une ou deux astuces..."
dit-il, espérant leurrer sa vis-à-vis dans un faux espoir pour qu'elle lui en dise plus.

De dépit la main d’Absynthe arrêta de faire tournoyer sa baguette qui pointa son faisceau lumineux vers le sol et éclaira le visage de la jeune femme en contre plongée, lui donnant les reliefs bizarroïdes d’une tête d’affiche digne d’un théâtre d’épouvante. Le gamin prenait un mauvais départ par son ignorance. S’il n’avait pas été aussi associable et qu’il eut favorisé un peu plus la communication il n’aurait pu que connaître cette véritable pie à cervelle de moineau, aux pépiements incessants qui n’attendait qu’un regard dans sa direction pour faire sortir des sons de sa bouche et les moduler en phrases plus ou moins cohérentes.

*Tu es navrant très cher. Une semaine en Enfer pour m‘avoir empêché de m’amuser.*

Le point positif était que le jeune garçon, si l’occultiste osait se fier à ses mots, connaissait au moins un bout de son école. Oui, MAIS…S’il s’agissait d’un chemin dérobé pour aller piller les gardes manger du collège ou les questions du prochain devoir de potion cela ne l’avancerait pas vraiment dans le but qu’elle s’était fixée.
Syn croisa les bras en attendant qu‘il précise, sa baguette éclairant à présent des tronc d’arbres sur la gauche. Elle aurait pu continuer à éclairer droit devant elle mais les yeux dans les tons "amanite tue-mouche" du garçon lui faisaient l’effet de se retrouver devant le fils de Dracula et donc dans le milieu inhospitalier dans lequel elle se trouvait présentement et qui supposait une certaine tension sur ses nerfs déjà tendus à l’origine, elle préférait éviter les sensations fortes…Il fallait se méfier des gens à cran, les sorts partaient au moindre reniflement un peu trop suspect. D’ailleurs la sorcière n’aurait pas été fâchée de se remettre en route tout de suite, mais apparemment le gnome pubertaire en avait décidé autrement. En clair Absy la jeune femme attendait des précisions qui ne viendraient pas.
Elle soupira d’exaspération et se pinça brièvement l’arrête du nez,en maudissant rapidement le créateur de toute chose, avant de fixer à nouveau le garçon.

-Oui, mais encore ?

*Ce n’est vraiment pas possible ! Il faut tout leur mâcher pour qu’ils recrachent ce qu’ils savent !*

-Par exemple…Tu n’as sans doute pas envie de passer le reste de la nuit tout seul ici, non ? Tu dois bien avoir conscience que tes chances de survies sont quasi nulles…En dessous de zéro je dirais même et c’est moins deux à chaque seconde qui passe.

*Surtout qu’à moins de me tromper lourdement devant ton jeu bien caché, tu as tellement d’amis qu’ils seront tous en rang d’oignon, sur le pied de guerre dès l’aurore pour savoir où tu as disparu…Pff, le temps qu’on remarque ton absence l’année scolaire aura repris un nouveau cycle.*

-Donc tu dois…ARG ! MAIS QU'EST QUE C’EST QUE CETTE HORREUR LA !!!

Horreur c’était bien le mot pour qualifier l’insecte plus qu’hideux qui s’était glissé sournoisement derrière le garçon en se faufilant sur ses deux paires de pattes fines et agiles. La bestiole agita ses crochets luisants aux reflets lunaires comme un chien errant et affamé qui se verrait servir un gigot de viande tendre et mitonnée avec amour.
La baguette d’Absynthe qui éclairait à présent le monstre arachnoïde derrière le dos de l’élève ne resta pas longtemps à ne rien faire. Eh oui Absynthe avait ceci de merveilleux qu’une fois sa vie mise aux enchères elle avait la rapidité des coursiers en bourse autant dans les gestes que dans l’esprit et ceci mesdames et messieurs n’étaient du premièrement, qu’à cette pulsion prodigieuse qu’était l’Instinct de Survie particulièrement (sur) développé chez cette jeune dame, et deuxièmement un sixième sens affiné à force d’entraînement au fil des années. Et troisièmement quand quatre paires d’yeux maléfiques vous fixaient le dos cela se sentait légèrement…
Notre avisée demoiselle eut juste le temps de se pousser sur la droite en faisant volte face ce qui lui épargna de se retrouver empalée à un dard cauchemardesque au bout de l’abdomen d’une araignée laide à en vomir.

-Eurk ! C’est…Non ! Recules ! Lashlabask !!

Des étincelles de feu roulèrent jusqu’au corps disgracieux de l’animal qui poussa un cri strident ( effet nazgûl ) à faire grincer des dents en s’embrasant…et en embrasant les buissons alentours dans les mouvements désordonnés de ses pattes folles. Syn aurait peut-être pris le temps d’avoir un vrai haut le cœur à ce spectacle si d’autres hurlements n’avaient pas retenti en réponse à celui de l’araignée carbonisée. Dans ces moments là, la meilleure chose à faire demeure et demeurera toujours le retour aux primitifs instincts, ceux implantés dans l’Homme depuis sa préhistoire : la course éperdue vers d’autres membres du troupeau. Ce qu’Absynthe appliqua à la lettre en déguerpissant vers les hautes tours du château visible à travers le feuillage avec toute la célérité d'un Eclair de Feu.