Go baby go go
Yeah, we're looking at you
Go baby go go
Oh, we're right behind you !
Go baby go go ~

TU FOUS LE CAMP SI T'AVAIS PAS SAISI LE MESSAGE !!

Gabriel qui revient à la charge pour briser le lien si touchant et doux qui s'était fait avec un simple regard entre damien et kelsey avec toute la
délicatesse dont il est capable ( c'est a dire aucune). Ah, ce regarde, si amoureux, si doux, on aurait vus les animaux se
mettre à chanter une chanson d'amour que personne aurait été surpris.

Ouais bah hors de question.

Donc en gros, Gabriel revient avec la veine qui palpite sur la tempe et ses
gros sabots pour casser tout ça, et s'affaler comme une bouse à côté de
sa soeur, aussi.

"P'tain, c'pas ma journée."

Il était passé par sa chambre pour prendre un t-shirt, histoire de pas se
balader éternellement à poil, et balancer sa chemise crade dans le
panier.

Sa soeur apprécia son retour bruyant ( pousse un
énorme soupir en croisant ses bras derrière la tête, étalé dans l'herbe ) en un ''reuh''.

- Bah, ta pas réussi à avoir les taches ? Hey mais gab, c'est quoi ça ?
Ton paniqué pendant qu'elle se penche pour se mettre au dessus du blond, en touchant sa pomette ouverte.

- Gab, tu tes fait ça comment ?
- Me suis fait attaquer par un caniche enragé.

Sort une clope et souffle la 1ère taff ragueuse.

Kelsey bascula à cheval sur lui en croisant les bras, l'air déterminé.
Arf, c'est bon, il va passer à la casserole.
Une main sortie d'on ne sait où et s'empara de la cigarette coincée entre les lèvres du blond.

-Tu vas me raconter ? J'espère qu'au moins tu n'as pas choppé la rage, sinon j'm'en vais te le vendre à la spa pour qu'ils le pique... Au faite... j'ai un truc à te demander...
- Arf, ce serait pas de refus de le faire piquer.

Il récupéra la cigarette et laissa ses poumons s'intoxiquer un moment avant de recroiser le regard de kelsey, qui avait recroisé les bras dans une mine colérique.

-T'as emmerdé Ange récemment ? Nan c'parce qu'elle m'a vanné en cours alors je cherche à savoir pourquoi.
- Ah ? Ange c'est qui déjà ?
- La pouf blonde.
- Aaaaah. Heu non, j'lui ai pas parlé owo''.

Et puis elle baissa la tête. Et gabriel fronça les sourcils.
--... faut que j'te parle d'un truc un de ces quatre...

Son coeur se serra. Laisse moi voir tes yeux, j'veux juste voir ce qu'il y a au fond, laisse moi voir. Une mine d'incompréhension s'étala sur le visage blanc de gab.

Prend pas cet air triste, ça me broie.

Elle releva la tête, semblant se ressaisir, posant ses mains sur son torse en déclarant '' mais bref, raconte, qu'est ce qu'il s'est passé'', l'air vaguement pas content.

Le blond soupira en regardant ailleurs.

- Rien de spécial. Il a cherché la merde, j'l'ui ai rendu, mais il m'a envoyé ses pioupiou démoniaques dans la gueule.
Devant l'air d'incompréhension de Kel il la rassura
- Mais tinquiète, j'lui ai bien rendu ahaha. Logiquement il devrait avoir un beau cockard.

Cette fierté à la con de taper le plus fort. C'est ridicule.
Surtout faut sourire.
Souris mon con, va, rigole.
Et pense pas aux secrets qui te détruisent.

-Rien de spécial. Il a cherché la merde, j'l'ui ai rendu, mais il m'a envoyé ses pioupiou démoniaques dans la gueule. Mais tinquiète, j'lui ai bien rendu ahaha. Logiquement il devrait avoir un beau cockard.

Kelsey soupira en fermant les yeux, passant sa main dans les cheveux de son frère tout en murmurant un :

-C'pas possible ça...

Elle fit un baiser sur le front de son aîné et lui prit le visage en coupe pour qu'il la regarde. Elle fixait ses yeux, un petit sourire triste remontant ses lèvres pour faire glisser le regard de son frère vers ses yeux profondemment brillant. Pas d'une flamme d'envie de vivre, juste d'une maigre étincelle, juste d'un éclat triste. Peut-être qu'ils étaient ternes ses yeux... Peut-être que c'était parce qu'elle replongeait sans s'en rendre compte. Peut-être que c'était parce qu'elle s'inquiétait trop. Peut-être que c'était juste comme ça aussi, parce qu'elle était destinée à survivre plutôt qu'à vivre, à blesser son entourage plutôt qu'à le rendre heureux.

Elle ferma les yeux et posa son front sur celui de son frère, ne disant rien et n'écoutant que la respiration de Gab. Juste un moment tranquille, un dernier moment tranquille, le dernier doute, la dernière hésitation. C'était comme savoir que la fin allait arriver, que plus rien ne serait comme avant, que c'était la fin de l'histoire. Et qu'on cherchait juste à profiter de ce dernier instant, on a les sens en expansion, on capte le moindre bruit, la moindre odeur, à cause de la peur d'oublier ce qu'était le bonheur. Elle avait l'impression qu'il la renierait, qu'il la jéterai, qu'il la considérerait comme morte, qu'elle n'était plus sa soeur, encore moins sa jumelle. Elle se pensait être coupable de haute trahison envers son frère. Et qu'il penserait comme ça. Le temps passait si vite, détruisant chaque chose lorsqu'il était temps. Elle aurait aimé qu'il ne vienne pas détruire sa relation avec son frère. Elle se sentait maladivement mélodramatique, elle en aurait craché parterre pour se laver. Mais le temps fugace... son frère. C'était son jumeau bordel ! Comment ne pas se sentir si mal ! Mais putain ! C'est pourtant pas si grave ! Non ? Non ?

-Gab, serre moi très fort s'il te plait.

Elle posa son front sur l'épaule de son frère et se serra contre lui en tentant de se calmer pour ne pas pleurer. Ne pas pleurer. Elle pouvait aussi bien ne pas le lui dire. Non, non, non ! Elle devait le lui dire... Comment ? Quels mots ? Quel ton ? Là en tout cas, c'était partie pour une déclaration en mode tragédie grec, rien de plus qui énervait Kel. Haha. Elle entrouvrit ses lèvres, essayant de faire en sorte que son frère ne perçoit aucun tremblement dans sa voix, aucun sanglot.

-Gab, je... Va falloir que... tu vois... Putain mais merde ! J'arrive pas à le dire !

Finalement, incapable de parler la tête posée sur l'épaule de son frère, elle releva le visage et fixa Gab, le regard complétement paumé.

-Chuis amoureuse Gab, faut pas m'en vouloir d'accord ?!

Rien ne sera plus jamais comme avant. C'est la fin de l'histoire.

-Et.. et c'est Damien que j'aime...

Autant elle avait presque crié qu'il ne fallait pas lui en vouloir, le reste n'avait été pas plus audible qu'un murmure. (insérer ici la scène décrite avec les roses, les larmes et le mouchoir en pose mélodramatiquement et stupidement Tamaki) Elle se jeta dans les bras de son frère, le serrant contre lui en lui demandant sans s'arrêter de ne pas lui en vouloir.

[un post bien merdique ]

Tic tac tic tac tic tac tic tac
Crac.

Il avait failli en faire tomber sa clope.

Il redoutait le moment où kel allait ouvrir la bouche, pendant quelle respirait son odeur dans son cou.

Tu vas pas me perdre, arrête, tu vas rester, tu vas pas partir, pourquoi tu me regardes comme si c'était la dernière fois ?

Il se redressa, en soutenant kel qui était toujours sur ses genoux.

- Gab serre moi.

Pourquoi ? Pourquoi ?

Ses yeux paniqués scrutaient le vide, alors que le corps sur lui respirait frénétiquement, tentant de se calmer.

Kelsey, pourquoi tu dis ça ?
Tu es triste c'est ça ? Tu veux que je te réconforte, c'est ça ? Alors pourquoi j'ai l'impression que tu pleures sur mon sort ?
Je ne suis pas triste, tu es là, je ne suis pas triste, alors pourquoi on dirait que tu vas pleurer ?

Il n'osait pas regarder Kel, mais ses globes se tournaient inexorablement vers la masse blanche tremblante entre ses bras, la tête sur son épaule, comme si il était le dernier rempart.

Ou le dernier obstacle.

-Gab, je... Va falloir que... tu vois... Putain mais merde ! J'arrive pas à le dire !

Tais toi.
- Gab je..
Ferme la
- Enfin..
Ta gueule,
Tais toi,
J'veux plus t'entendre. Arrête. J'veux pas t'entendre, j'veux pas savoir, j'veux rien savoir, boucle la, arrête.

-Chuis amoureuse Gab, faut pas m'en vouloir d'accord ?!

Les yeux humide de Kelsey s'étaient plantés dans les siens.
Tic
Tac
Tic
Tac.

Il est déjà trop tard Gabriel, tu es déjà mort. Tu devais la protéger, mais elle s'est sauvée elle même.

Elle t'a quitté.

La pendule se brisa alors que le lapin blanc explosait de rire, rependant ses vicaires de mauvais goût partout dans la cervelle du blond. Il avait glonfé comme un ballon d'helium, gonflé de tous les mensonges. Et l'aiguille sans pitié de la vérité venait de rependre les échecs un peu partout dans son univers. Tous les souvenirs de lui et Kelsey, heureux.
Heureux ?
J'sais même pas.
J'm'en rappelle pas.
Tout nous paraissait si normal, si ordinaire.

Kel, on a déjà vraiment profité l'un de l'autre ?

Peut être que Dieu à décidé de nous punir, pour avoir joui sans vergogne de notre amour sans vraiment le considérer.

Il nous a séparé.

Et au comble de sa cruauté, c'est de ta main que le bourreau abaisse la guillotine.



" Mais Gabriel, je te l'avais dit non ?
Il ne faut pas partager le pain quand on a les mains sales."

Il ne comprenait plus rien. Le lapin le pointait du doigt, et il baissa des yeux hagards sur ses mains couvertes de crasse.
On aurait dit du goudron qui dégoulinait d'entre ses doigts, sortant en des clapotements écœurants des toutes ses cicatrices.

Mais plus il frottait et plus elles s'incrustaient, les taches traitresses.

J'aurai aimé avoir un troisième poumons, tellement l'air me manquait.
J'aurai aimé ne pas être si crade, si j'étais mon crade, ma soeur partirait pas.
Pas avec lui.
J'aurai aimé n'avoir jamais exister.
J'aurai aimé...

Mais elle aussi, tu sais ?

Il avait l'impression d'être tombé dans le terrier du lapin. Mettez lui la robe et c'est Alice en plus glauque. Des échos de voix passaient de l'oreille gauche à l'oreille droite en des sons indéterminables. Comme une bande son passée à l'envers. Merde, Kelsey doit être en train de parler.

-[..]Damien que j'aime...



Ahaha. Merde.

Il n'a jamais autant voulu avoir tort.
Bien sur qu'il l'avait entre aperçu, ces regards en coin, que sa soeur lançait au brun, mais le maigre espoir qu'il se montait la tête l'apaisait un peu, la nuit.

Mais au final, il le savait. Presque inconsciemment.
Il a toujours été paumé. Toujours ce sentiment d'avancer dans une pièce sans lumières, et la trouille de déraper et de me retrouver à tomber en chute libre.

Mais au moins, j'avais ta main dans la mienne.
Mais c'est vrai, ou que j'aille, toujours, nulle part et jamais, j'suis perdu. Et rien que d'y penser, j'admets que j'ai un peu mal au bide, et mes journée son tellement remplies que je me défonce au vide. Je passe mes soirée devant la glace à tirer des tronches horribles, écoutant avec curiosité ce que le reflet à a me dire.
" Oh tiens, un bleu, t'as fait quoi ? Ah oui, l'autre con t'a encore tripoté. Et ça c'est quoi, ce bleu la ? Ah oui, ça c'est moi-même qui me le suis fait. "

Il faudrait peut être que je change de vie, un jour, avant que je ne change d'avis.

Il avait passé le temps du discours de Kelsey à fixer un point vague, au loin, ou alors un bouton de la chemise de sa soeur. Il n'en sait rien.

Un truc lui tomba dessus. Sa soeur apparemment, qui se retenait d'ouvrir les grandes eaux.

Quoi, tu pleures parce que c'est nos derniers moments ?
Te fou pas d'ma gueule.
Ce serait plutôt à moi de pleurer, mais j'en suis incapable.
Au final, j'aurai réussis, kel.


Je t'aurai vraiment perdue.

Ma cigarette dans ma main droite, alors que t'agrippais désespérément à mon corps comme à une bouée de sauvetage, corps amorphe, s'était consumée d'elle même. Je l'ai lentement laisser glisser d'entre mes doigts. J'n'ai pas bougé je crois. Pas d'un pouce.
Enfin, je crois, j'pourrai pas le jurer, j'n'ai plus vraiment pied.


Je suis ta bouée de sauvetage,
Mais moi je me noie.

J'ai levé, doucement, une main pour la mettre sur ton dos


- Hey, j't'en veux pas, c'est pas grave tu sais ?

Kel avait relevé la tête.
Regarde la. Soutiens son regard. Ne baisse pas les yeux, pleure pas, maîtrise ta voix, ne tremble pas.
Parle pas, marche droit, avale, aboie.
Garde tes rancune, ne baisse pas les bras, ravales tes remords et aboie comme un chien acclame son maître.

Bon chien, c'est bien, remue la queue, donne la patte et t'aura un gâteau.
T'aura un sourire.

- Tu sais, ça changera rien entre nous, et si tu peux être bien avec lui, tant mieux !

Il ne voulait pas dire ''heureuse''.
Parce qu'il ne le voulait pas.

Ne sois pas heureuse, regrette, regrette jusqu'à t'en bouffer les ongles, je veux être le seul que tu aimes.
Ca changera rien.
Menteur.
Menteur sale menteur.
Ca change tout.

Il essaya pitoyablement de sourire, ouvrant de grand yeux qui se voulaient convaincant. Allé, souris bordel.

Et ne lui montre surtout pas que t'as le coeur au bord des yeux.
Une espèce de sourire tordu lui déforma le visage.
Il peut rien faire de mieux

La 1ère pensée cohérente qu'il eut, c'est une furieuse envie de se pendre en fumant une cigarette. Son paquet était bientôt vide.

Juste une. S'il vous plait. Une malheureuse cigarette.
La dernière.
On supplie le public, qui s'amuse de la scène, ignorant les vies qui se brisent lentement.

Juste une.
La dernière.
Et comble du malheur, c'est de ta main que la lame de la guillotine tombe.
Mais je ne suis que le serviteur, et même si il faut que je me terre dans un coin, je protegerai ma Dame.





Je la protégerai de moi même.

J'ai besoin que tu m'aimes.

Tes mains sur ma nuque sont comme une corde qu'on me passe autours du cou. Je t'aime à en pleurer.

Est ce normal d'autant aimer sa soeur ?

Des fois la vérité fait encore, encore plus mal qu'un mensonge.

-T’as raison... J’ai stressé pour rien, parce qu’après tout c’est certain qu’il me rendra heureuse, il me cache rien.

Le blond avait légèrement écarquillé les yeux. Légèrement car là, il était prêt à encaisser tous les coups. Peut importe qu'ils soient tranchant.

Mais celui là avait touché un organe vital.

J'ai besoin de toi, tu sais ? Il faut que tu m'aimes, il le faut.
Je fais quoi si tu ne m'aimes plus ?

Plus je me débats, plus je m'asphyxie.
Les promesses qui se brisent.

Il baissa la tête en souriant. C'est tout ce qu'il sait faire, sourire bêtement, même quand son cœur se déchire. Souris va, tu n'es même pas foutu de chialer de toute façon.
Un sourire ironique.
"Ça devait bien arriver un jour".


Personne ne peut me sauver.
Il n'y a qu'un seul Dieu.
Mon amour semble se déchirer en lambeaux pour m'étrangler.

Tes la seule, l'unique, celle par qui je jure ma seule existence. Je suis en vie car tu l'es à mes côtés.
Tu es Dieu dans mon univers barbelé, je fais quoi sans toi ?

Tu fera quoi sans moi ?

Mais lui au moins ne te mens pas.

L'horrible colère s'était transformée en déception résignée.
C'est vrai. Le nombre de fois où il lui a menti. Pour des trucs cons en fin de compte.
Elle devait partir un jour ou l'autre. Tant mieux si c'est avec quelqu'un qui ne lui mens pas et ne lui fait pas de mal.
Je regrette juste que ce ne soit pas moi.

J'ai envie de pleurer.

Personne ne peut m'entendre,
Personne ne peut me sauver.
Il n'y a qu'un Dieu-mort qui ris sur mon cadavre.

Le nez de Kel effleura le sien et il releva la tête de surprise, pour rencontrer les yeux de sa sœur, très près. Voir trop près.

-Gab, t’es un crétin à chercher à me mentir.

Là, ses yeux s'étaient clairement écarquillés, et avant qu'il n'ait pus bredouiller quelques justifications que ce soit, des dents de sa soeur s'étaient refermées sur ses lèvres. Enfin, sa lèvre.

Elle mordillait, même, mordait sa lèvres inférieur.
C'est ma punition pour avoir été aussi con, c'est ça ?

Il endurait sans broncher de se faire bouffer.

Mon dieu, ma reine.
Tu es tout tu sais ?
Ma soeur, ma jumelle, ma famille réunie. Dans ces parents qui ont manqué à leur devoir une fois l'âge passé, tu es devenue tout.


Optimistique moi, papa.
Réveille moi, quand j'ai froid.
C'est beau l'amour.


Sa main était sur la sienne. Elle s'était reculée pour le fixer durement.
Gab, les yeux pleins d'espoirs.

-Je t’aime Gab. Mais je te hais quand t’es comme ça.


Optimistique moi, maman.
Aime moi, même quand je mens.
C'est quoi l'amour ?

L'amour c'est la folie.
L'amour c'est pire que l'héroïne.
L'amour ça rend heureux.
L'amour ça rend accro.
Ça nous broie, petit à petit,
Mêlant la haine à l'amour.

Les baisers se font coups de dents,
Les caresses griffures.

On devrait cataloguer l'amour parmi les drogues dures.

Gabriel avait planté ses ongles dans la terre. Il pouvait sentir une fourmi escalader sa main, et l'herbe sous ses doigts crispés. Les élèves passaient autours d'eux sans les remarquer, parlant tranquillement entre eux.

C'est marrant.
Comme notre propre monde peut s'effondrer sans que personne ne le remarque.

-T’as quoi contre lui ? T’es jaloux ?

Aahaha. La question à 1million.
Pour le blond c'est la question piège.
Il reprit sa respiration.
Bordel, ce que c'est dur.

Ouvre la fenêtre, je veux m'enfuir avec toi au loin,
Ne jamais retourner là bas,
Ne jamais les revoir.

Kelsey le scrutait. Il n'arrivait pas à aligner deux mots, sa bouche s'ouvrait et se refermait dans le vide sans qu'aucun son ne s'échappe.

Tu te fou de mes ténèbres,
Comme de tout et comme du reste.
C'est ça le temps qui passe.

Crucifiez moi Ponce Pilate,
Noie-toi dans l'eau écarlate.

A quoi ça servirait de lui dire qu'il le hait depuis qu'elle a posé les yeux sur lui ? A rien.
Sa salive formait une boule gluante et compacte, tellement sa gorge lui semblait sèche.

Il l'avala.

- Pas vraiment. C'est juste que j'ai peur qu'on s'éloigne.

Je me dis tout bas
Quand rien ne s'interpose
Qu'aussitôt tes câlins
Cessent tout ecchymose
Optimistique-moi, Papa
Optimistique-moi, reviens-moi

Kelsey.

Haha, une sacrée merde, hinhin.

Elle l’observait en ne cillant pas. Sa bouche s’ouvrait et se refermait sans qu’un son n’en sorte. Elle lui avait menti. Mais c’était pour leur bien, hein ? Bien sur que Damien lui mentait autant que Gabriel, peut-être plus. Qu’est ce qu’elle en savait après tout ? Un sourire s’était étiré sur les lèvres tachées de sang, avant qu’elle n’ait posé sa question. Là, il avait disparu. Aucune larme, mais qu’est ce que Kelsey l’entendait pleurer dans un coin de sa tête.

S'il te plait arrêtes de pleurer, je ne supporte plus ce bruit
Ta douleur est douloureuse et ça me tue.

-Pas vraiment. C'est juste que j'ai peur qu'on s'éloigne.

Peut-on résoudre ça ? Peut-on être encore ensemble ?
Je promets que je ferai au mieux, Gab je ferais n'importe quoi.

Elle sourit tristement et passa son pouce sur la lèvre qu’elle avait mordu. Elle n’aimait pas cette situation remplit de mensonges entre eux. C’était pire que leur dernière engueulade. Parce que là, ils gueulaient, en se mentant.

Je promets d'être mieux, Gab s'il te plait ne pars pas.

-Tu te souviens de notre engueulade après le match l’année passée ? Ce que j’ai dit ne peux plus tenir Gab. Je serais toujours là mais quand veux tu qu'on se voit ? T'es pas aux cours et après je ne te retrouverai pas toujours...

S’il te plait arrête de hurler, je ne supporte plus ce bruit.
Arrêtes de pleurer, parce que j'ai besoin de toi ici.
Je t'aime, peu importe ce que je dis c'est vrai.
Je sais que je te blesse, mais rappelle toi je t'aime, aussi

Elle laissa un blanc. Le temps de se donner le courage de le dire. C’était si dur à envisager de le quitter, de ne plus le voir autant que d’habitude. Déjà qu’il ne venait pas en cours. Et même lorsqu’elle serait avec Damien, elle le savait. Elle aurait besoin de son frère, il lui manquerait.

J'ai fuis aujourd'hui, couru loin du bruit, fuis.
Je ne veux pas revenir dans ce lieu, mais je n'ai pas le choix, y'a pas.

Y a pas le choix. Elle devait le lui dire. Parce que si c’est pas elle qui commence, ce sera lui un jour ou l’autre. Et la douleur sera encore plus atroce que celle qu’il peut ressentir aujourd’hui. Des deux, elle a toujours était la plus dépendante à l’autre.

-Parce que, faudra que je consacre du temps aussi pour lui.

Un sourire triste en disant cela. Ne pas rajouter qu’elle ne veut pas. Qu’elle dépend de lui aussi. Qu’elle veut qu’il reste aussi avec elle. Elle n’avait pas à dire ça. Ca renforcerait la peine de son frère et la sienne et les situations à trois ne marchaient jamais de toute façon. Parce que un c’est bien, deux c’est mieux, mais trois c’est un en trop. Et pour Kelsey, que Damien ou Gab se sente en trop... La douleur d’envisager qu’un des deux puisse se sentir inutile et blessé ainsi, ça la foutait plus mal qu’eux. Une grosse boule dans sa gorge, ou un pieu de planté. C'est au choix au niveau de la sensation. Mais la chose de sur c'était qu'elle souhaitait plus mourir que de s'entendre en boucle répéter ce qu'elle venait de dire. Une vérité après le plus gros mensonge de sa vie.

Dans nos souvenirs, on a l'air assez heureux.
On a l'air plutôt normal, revenons à ce temps là.

Gab. Pardon, pardon. Reste moi. Pars pas. M'abandonne pas. Sans toi, chuis rien. C'est pas vrai, c'est pas vrai c'que j'ai dit. Je t'aime, me déteste pas. Oublie. Aime moi.

Dans nos souvenirs, on a l'air assez heureux.
Jouons à prétendre, faisons comme si c'était naturel.

Non. Elle ne le méritait pas. Elle ne pouvait pas revenir comme avant, rester uniquement avec son frère. Car lui partirait sans scrupule un jour ou l’autre, et elle, elle crèverait ce jour là. C’est pour ça qu’elle avait voulu être la première a partir, parce qu’ainsi elle souffrirait moins en se disant que finalement, elle était pas si seule que ça. Mais à faire ça, elle ne méritait même plus qu'on lui attribut un prénom. Un prénom, c'est reconnaitre une personne en tant que telle, la reconnaitre comme vivante. Elle ne méritait pas cet honneur après ça. Même si c'était pour sa survit. Si c’est le plus dépendant qui s’en va en premier, c’est encourageant pour l’autre non ? Il se dira qu’il peut survivre, et il s’ouvrira aux autres. Non ? Quoique... C’est Gab. Les autres, il connaît pas. Les autres, c’est Kelsey. Mais Kelsey, elle mérite même plus de le toucher.

Le bonheur temporaire ressemble à l'attente du coup de couteau.
Parce que je suis toujours à l'affût de la moindre personne qui révélera son côté le plus sombre.
Alors peut être que je devrais me reposer et profiter de tout ça.
Constater que tout se passe bien, si vraiment tu restes dans les parages.
Mais il y a toujours cette question qui me tient éveillée la nuit.
Est tu mon plus grand amour, ou la plus grande déception de ma vie ?

Mon frère. Dit moi que tu resteras toujours pour moi. T’es mon monde. Je n’ai jamais juré par quelqu’un d’autre, qui me dit que je réussirai ? Reste toujours présent pour moi, je t’en supplie. Si tu t’en vas... Moi, je pourrais tuer pour te garder.

Je souhaite tant ne pas à avoir à partir mais sans doute que même ça, je le fais mal.
J’essaie de penser à quel voie je serai capable de prendre et laquelle m’effraie.
Parce que tu sais, je saigne à l’intérieur. Et tu sais quoi, je m’en fiche.
Tout ça c’est ta faute.

Parce que sinon c’est toi qui partira en premier sans même me regarder.

Je retiens ma respiration en songeant à ma fuite.
Mais c’est injuste.
J’essaie d’afficher un air « y a rien d’autre à dire ».
Qu’est ce que je peux dire de toute façon pour te faire tourner et revenir ? S’il te plait reste.

C’est maintenant ou jamais. Faut que j’me décide.

Y avait rien d’autre à dire. Hormis peut-être...

-Tu resteras toujours pour moi ?

Ses mains qui se serraient sur sa nuque, son visage baissé, le regard fixé sur ses propres genoux. Se mordre la langue. Se mordre pour retenir les larmes. Elle n’avait pas à s’en vouloir, elle sauvait ce qu’elle pouvait de sa vie pour pas finir six pieds sous terre.

-Tu feras jamais comme moi ? Parce que moi, je veux pas souffrir à cause de toi.

Je ne pourrai jamais appuyer sur la gâchette bien que j’aie hurlé à la mort un millier de fois.
Je souhaite que tu puisses te sentir aussi mal que moi.
J’ai perdu la tête.

Le faire la détester. Être égoïste pour l'énerver. C’était sa solution. Fallait qu’il la haïsse. Comme ça, il n’aurait pas mal, du moins pas autant que s’il l’aimait. Elle, elle pourrait avoir mal, mais elle s’en fichait. Elle était la plus dévouée des Serviteurs au service de son frère. Toujours là, toujours présente, comme un Scout. A sauter à tout va pour venir l’aider. A l’écouter, à l’observer. Pour rien, car lui ne faisait pas pareil.

Je retiens ma respiration en songeant à ma fuite.
Mais c’est injuste. Faut que j’éteigne les cris gênant dans ma tête.
Arrête de crier.
Je crois que j’ai un problème.

Elle ferma les yeux. Fallait qu’il la haïsse. Elle avait beau se le répéter, elle ne s’en sentait pas moins coupable. Les cris rageurs de son frère lui parvenaient encore, dans un autre coin de sa tête. Les pleurs continuaient aussi. Mais fallait que ça cesse. Fallait que tout s’arrête.

On déteste si facilement, et on aime si lentement.
Je crois que j’ai un problème.
Et quand je pense à ça, je ne peux pas y penser alors je vomis en y songeant. Un cercle vicieux.

« Où vas-tu aller ? Où es-tu allé ? Et avec qui ?
Comment savais-tu que ce monde me rendrait folle à lier ? »

Ces questions continueraient à lui marteler le crâne, quoi qu’il puisse arriver. Un énorme chaos dans son monde dirigé par son frère. Faudrait qu’elle se débrouille seule. Mais elle ne voulait pas. Tout ce qu’elle faisait était l’inverse de ce qu’elle désirait. Il lui faudrait jouer à l’adulte et se démerder seule. Mais elle, elle voulait rester à jamais une gamine tenant la main de son frère. Son frère qui lui montrait le chemin à prendre.

Aide moi à m’en aller du chaos autour de moi. Le diable qui m’a blessé.
J’ai besoin de t’entendre dire de rester une gamine.
« Reste une gamine. »
Je crois que j’ai un problème.
Si on ne s’entretue pas alors les effets secondaires le feront.
On a un gros problème.

Elle soupira, posant son front contre celui de son frère mais en gardant la tête baissée et les dents coincées sur sa langue. Lorsque le temps passe et prends tout ce qu’elle a, elle, elle ferme les yeux et se perd dans ses rêves en ne disant rien.

Tout était si simple putain.
Maintenant je perds la tête.
Essayant de cacher tous les dégâts
Et étoffez toutes les contusions.
Et tu sais de quoi je parle.
Ainsi ça ne fait pas mal de te perdre
Donc rien ne m'a blessé lorsque je t’ai perdu.
Je continuerai à rouler sur cette route
Mais j'ai un très mauvais, mauvais pressentiment.

Gab.
Même si tu me brises le cœur et que tout n’est que mensonge entre nous. Si tu me hais et que je reste seule par ma faute. Je ne t’en voudrais pas. Mais...


Je n’en sortirai pas vivante.
C’est comme ça que ça devait finir.