Le vent…Simple et détonant. Autrefois on louait les Dieux pour qu’ils n’abattent pas leur colère et ne déchaînent pas les éléments. A cet instant, la silhouette arpentant les rues aurait préféré pouvoir trouver un coupable à cette punition. Les quelques herbes qui subsistaient au goudron se retrouvaient piétinées par les pas de quelques hommes ou femmes forts pressés. Elle croisa un rat au détour d’une allée, un rat qui fuyait ce monde, un rat qui se terrerait bientôt dans les méandres d’un labyrinthe entre deux poubelles à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Un chat certainement n’ayant rien avalé depuis des jours le trouverait et le jeu commencerait, il le traquerait pour ne laisser que sa carcasse après s’être délecté de son repas. Ils sont rares les bien heureux et bien portants de nos jours. Plus un seul rongeur ne se laisse amadouer par le miaulement plaisant d’un chat…Mais revenons-en à notre allée, spacieuse, on pouvait y circuler aisément. Forcément, de chaque côté, on trouvait diverses échoppes plus ou moins intéressantes. Certaines attiraient le client avec son étalage d’objets plus ou moins intriguant et d’autres, plus sobres, plus classiques faisait réagir les bons pensants, ceux qui savent ce qu’ils cherchent…A vrai dire, rien n’était indifférent ici. Prenons par exemple cette femme qui, l’air vif et l’œil aux aguets furte et cherche en bousculant les autres clients, elle va devoir rentrer et veut certainement les meilleures offres oui car tout le monde n’a pas les moyens. Cette vision tira un sourire à la jeune femme qui s’était arrêtée de marcher un instant. Les apparences sont trompeuses parfois, cet homme là-bas, celui qui avait sa longue cape semble dissimuler quelque chose d’important, on aurait pu le prendre pour un bandit et si notre protagoniste aurait pu voir à travers sa cape, elle aurait certainement découvert un peu de viande ou un livre sur l’art de devenir un honnête personnage. Par contre, ces trois personnages avec leur sourire factice eux se dirigeaient vers un endroit où il est de mise de faire attention surtout si l’on est un jeune élève perdu ou simplement que l’on souhaite « tenter le diable »…On risque seulement ne pas en réchapper. Pourquoi tout cela ? Pourquoi toutes ces suspicions ? Ces regards furtifs ? Ces déductions ? Cette méfiance ? Car le monde est ainsi fait aujourd’hui, il faut être attentif à tout. Un innocent enfant peut cacher le pire des hommes. Une mouche peut représenter la fin pour quelqu’un. Chaque fois qu’on croît connaître quelqu’un , on voit son jugement faussé par de nouvelles données sur lui.
Vous ne devinez toujours pas ? Entrons un peu plus dans les détails donc. Une silhouette longiligne quoi que pas très grande, point imposante. De longs cheveux noirs qui l’auraient fait ressembler à Blanche-Neige dans un autre monde encadraient son dos muni où trônait une cape qui épousait à la perfection ses formes. De face, on notait des joues rosies comme à chaque fois, l’air soucieux et le teint clair, ses yeux bleus n’étaient pas tranquille. Cette journée elle était pour elle…Elle ne travaillait pas et quand bien même, il y avait très peu de personne à l’Ordre en ce moment, les Aurors semblaient se faire rares. Elle avait entendu parler la veille d’un corps retrouvé non loin d’ici, après plusieurs sortilèges de torture, il gisait dans le caniveau que l’eau de la pluie avait emporté. Cela avait fait jasé au bureau bien qu’ils avaient étouffé l’affaire, il n’y avait rien de normal depuis longtemps désormais…Ses sens toujours aux aguets on ne peut se défaire de son essence premier même un seul jour. Elle traînait donc en solitaire, les mains emmitouflées dans une paire de gant de cuir, ils commençaient à s’user, en passant devant une boutique elle pensa un instant à les changer puis se ravisa, il y avait plus important dans la vie. Peu importe, elle avançait…
Peu à peu, le soleil déclinait et on se retrouva bien vite en début de soirée là où on observe encore la course du Soleil et bientôt l’arrivée de la Lune. Sincérement, il est des spectacles plus réjouissants mais celui-là restait d’une implacable beauté tout compte fait. Derrière elle, elle laissait des stands tels que Fleury et Bott, Ollivander qui lui arracha des souvenirs. La première fois où elle était venue ici, revenant sur ses pas, elle jeta un regard à travers la vitre poussiéreuse. Sa main se posa alors sur sa baguette glissée dans ses vêtements, que des souvenirs…Elle se tenait là, debout et tremblait de tous ses membres des questions pleins la tête. Et si elle n’arrivait pas à trouver une baguette ? Et si elle faisait quelque chose de travers ou pire si aucune baguette ne se manifestait ? Cela voulait dire qu’elle ne pouvait pas être réellement une sorcière non ? Elle qui depuis toujours, ironie du sort sachant quel métier fait d’elle une personne compréhensive, elle qui donc ne peut imaginer la vie à la façon moldue, qui ne les comprend pas et qui déjà ne daignait sortir jouer avec eux. Peut-être une restriction de la part de ses parents car il lui fallait un sorcier, une personne honnête, leur mariage quelque peu arrangé entre eux s’était terriblement bien déroulé, ils souhaitaient la même chose à leur fille. Elle ne les blâmait pas. Au contraire, son enfance avait été idéale et heureuse c’est peut-être pour cela qu’au lieu d’exercer un métier simple elle s’était tournée vers celui d’auror ou peut-être pas. Par simple envie d’être reconnue, une envie vaniteuse d’assouvir ses désirs secrets…Sous les traits d’une simple personne elle pourrait paraître fade. La réalité est ailleurs, être la fierté de ses parents, aider les gens, ça peut paraître dérisoire et si souvent entendu mais pourtant tellement vrai. Vous la prenez pour quelqu’un de bien ? Elle possède des défauts comme tout le monde mais n’étalons pas ça ici…Vous ne savez toujours où nous sommes ? Le Chemin de Traverse, ses allées, ses boutiques, ses passants et son regard finit son parcours sur l’enseigne du Chaudron Baveur. Instinctivement, elle se dirigea vers celui-ci pour peut-être profiter un semblant de sa journée de calme qu’elle avait passé à revenir sur le lieu de cet incident où ce corps avait été trouvé. L’affaire avait déjà été traitée mais vous ne connaissez pas notre auror, perfectionniste jusqu’au bout des ongles. Enfin, elle poussa la porte et retrouva cette ambiance confinée qu’elle adorait. Elle reconnut quelques têtes mais rien de bien intéressant, elle salua bien entendu le gérant et s’engouffra près d’une table à l’écart pour s’asseoir sans attendre. Auparavant, elle passa au bar et commanda.
- Un whisky pur feu serait le bienvenu.
Dire Merci ? Faire preuve de politesse ? Pas vraiment, ce n’était pas son habitude, le simple sourire qu’elle afficha sur ses lèvres devrait suffire au barman et s’il ne s’en contentait pas, il ferait avec. Il y avait bien des âmes présentes ce soir-là mais elle ne porta attention sur aucune, elle décida de se préoccuper d’elle et s’asseyant, elle baissa la tête dans un soupir. Fatiguée…Voila ce qu’elle était, elle n’avait pas cessé de marcher, que devait-on faire un jour de congé ? Cette question, elle se la posait à chaque fois.
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Sujet: A la tombée du soir [ Edward ]