C'était avec l'esprit pensif que l'apprentie Médicomage s'était levée ce matin. Elle avait fait un rêve bizarre et très flou. Tout ce dont elle se souvenait, c'était qu'elle jouait au Quidditch habillée en kilt avec des clubs de golf au lieu des battes. Prêtant beaucoup d'importance aux rêves qu'elle faisait, la jeune métisse avait décidé d'aller faire un tour dans un magasin d'accessoires dans la journée.
Il n'y avait pas cours ce jour, donc autant trouver des occupations, et si ce rêve était prémonitoire, peut être ferait-elle la connaissance d'un groupe d'Ecossais qu'elle devrait guider à travers tout Londres. Cette perspective l'enchantait au plus haut point, elle adorait jouer au guide touristique, et peut-être qu'en plus, ça lui permettrait de boire un verre gratuitement... Enfin, seulement si ces Ecossais étaient galants, ce qui devenaient de plus en plus rare malheureusement.

Quoi qu'il en soit, quand l'après midi arriva, elle se prépara - ce qui mit bien deux heures - afin d'être parfaite, comme d'habitude. Elle adorait qu'on la remarque, c'était peut être pour ça qu'elle était parfois un peu excentrique, limite exubérante.
Mais jamais personne ne verrait Kate sortir négligée, pas bien habillée, ou pas maquillée. Elle aimait voir son reflet dans les yeux des gens, et ne pouvait s'empêcher de se sourire à elle-même d'un air charmeur quand elle se croisait dans un miroir. Non, non, Katleen n'était pas une cruche... Juste une jeune fille qui s'aime, qui a confiance en elle, et pleine de vie, ce qui exaspérait tous les gens ultra-sérieux qui n'arrêtaient pas de répéter que c'était la guerre, et patati et patata .

- Zut ! Il pleut !

Telle fut la triste constatation que fit Kate en sortant le nez dehors. Alors qu'elle allait rentrer chez elle chercher un parapluie, elle se tapa sur le front en se rappelant qu'elle pourrait utiliser ses pouvoirs une fois qu'elle serait sur le Chemin de Traverse. Ni une ni deux, elle transplana, et remarqua avec ravissement qu'elle s'améliorait de jour en jour dans cet acte qui était banal à la plupart des sorciers plus âgés qu'elle.

Le Chemin de Traverse ! Même sous la pluie, l'endroit était aussi attrayant qu'à l'habitude. Imitant la plupart des passants, Katleen sortit sa baguette et se fit un parapluie invisible au dessus de la tête. Elle ne mit pas longtemps à se retrouver dans la boutique d'accessoires de Quidditch, et au lieu de s'intéresser aux balais et au matériel, la jeune métisse dévisageait chaque client pour essayer de voir si l'un d'eux n'était pas Ecossais. Une femme la foudroya du regard, et l'étudiante mit un moment à se rendre compte que c'était parce qu'elle regardait fixement le mari de cette dame. Se retenant de s'exclamer : "Mais non, je veux pas vous le piquer, c'était pour savoir s'il était Ecossais !", Kate se retourna et fit semblant de s'intéresser à des posters de différentes équipes.

Et puis... Un hurlement, un bruit de vitrine brisée, les gens qui se précipitaient au dehors...! Sans chercher à comprendre ce qui se passait, la jeune métisse suivit la foule et se précipita hors de la boutique. Etourdie comme elle l'était, elle n'avait même pas sortit sa baguette . Mais heureusement, ce n'était pas une attaque de vils Mangemorts ! Non, c'était tout simplement...

Un Cognard qui m'a échappé alors que j'essayais de l'attacher ! Vingt ans de métier, c'est la première fois qu'on me la fait celle là ! dixit le vendeur encore sous le choc de l'aventure.

Pas d'Ecossais en kilt qui jouaient avec des clubs de golf, dommage... Mais Kate ne regrettait pas d'être passée par là, au moins elle aurait des choses à raconter ! La foule ne se dispersait pas, au contraire, d'autres gens arrivaient, et la jeune métisse aurait bien voulu trouver quelqu'un avec qui alimenter la conversation, parce qu'elle commençait à s'ennuyer. Elle se tourna vers ses voisins les plus proches, à sa droite, mais changea d'avis quand elle se rendit compte que c'était la femme qui la prenait pour une rivale .
Vite, il fallait trouver quelqu'un d'autre à qui parler, pour ne pas qu'elle ait l'air de s'acharner sur un pauvre homme beaucoup trop vieux pour elle qui ne l'attirait même pas et qui n'avait même pas de cheveux !

[Excuse moi pour le temps que j'ai mis à répondre !! :/ j'étais pas tellement d'humeur à poster ces derniers temps ^^"]

Apparemment, Edward n'avait pas l'air de considérer que Kate était une échappée de l'asile... Il avait quand même fait une remarque en parlant du professeur Trelawney ! Et la jeune métisse ne se rappelait que trop bien de la femme, qui, loin d'être antipathique, était... Originale.
Elle s'imaginait déjà comme cobaye, en train de raconter ses rêves hors du commun à des élèves de cinquième année, plongés dans leur livre pour essayer d'interpréter tout ça. Cette pensée la fit sourire, elle ne croyait pas trop aux interprétations du genre "si vous rêvez d'une tarte tatin, vous rencontrer l'amour". Elle, elle les interprétait directement : si elle rêvait d'Ecossais, cela voulait dire qu'elle en rencontrait, elle n'allait pas plus loin que cela !

- Oh vous savez, je n'ai jamais vraiment eu de don pour la divination... D'ailleurs, mes rêves sont tellement étranges que quand j'étais à Poudlard et que je devais les interpréter, je ne trouvais pas la moitié des symboles dans le livre, ils n'y étaient tout simplement pas ! Il faut croire que je suis la seule fille au monde à faire des rêves aussi spéciaux...!

Elle sourit simplement quand son interlocuteur lui fit remarquer la chance qu'elle avait de pouvoir étudier à l'UMA. C'était vrai que ce n'était pas donné à tout le monde, et que même pour ceux qui avaient été acceptés à l'entrée, il fallait redoubler d'efforts pour décrocher le précieux diplôme. Elle savait pertinemment qu'elle ne devrait pas laisser passer cette chance. Elle voulait réussir, rendre fiers ses parents, et surtout, montrer qu'une fille de Moldus peut réussir aussi bien qu'un Sang Pur.

Elle ouvrit de gros yeux quand elle entendit qu'il était Oubliator, avant d'éclater de rire, amusée par sa propre réaction. C'est fou ce que les gens pouvaient avoir des clichés... Ce n'était pas parce que c'était son métier qu'il nettoyait le cerveau de tous les gens qu'il croisait ! N'empêche, il fallait quand même se montrer prudente, si ça se trouvait, il lui révèlerait des secrets du genre "j'ai tué la femme de mon cousin", et quand elle voudrait crier au scandale et tout révéler aux Aurors, il le lui ferait oublier ! Bon, c'était une hypothèse comme une autre et Kate n'y croyait même pas à moitié.

- Ah bon ? C'est étrange ça, il y a justement quelques temps, je me demandais quel genre de personnes pouvaient faire ce métier, j'ai ma réponse maintenant ! Vous êtes moins bizarre que ce que j'aurais pu m'imaginer, comme quoi, même quand on essaye d'être tolérant, on a forcément des préjugés !

Elle espérait que son air surpris en entendant la "révélation" n'avait pas blessé Edward, après tout il avait un métier comme un autre. Ce qui était le plus surprenant, c'était que Kate essayait de s'imaginer à quoi pouvaient ressembler ses "patients", qu'est ce qui était assez grave pour qu'on le fasse oublier ? Parce qu'il ne passait quand même pas ses journées à lancer des sorts d'amnésie, si ?
La politesse empêchait Kate de poser la question qui lui brûlait les lèvres, elle avait déjà montré trop de surprise en entendant son métier, elle n'allait pas le harceler de questions non plus... Et si ça se trouvait, le secret professionnel lui empêcherait d'en parler.

Puis vint le moment où il expliqua ce qu'il faisait sur le chemin de Traverse. Tout comme Kate, il n'y était pas pour des raisons banales comme "je voulais faire un tour". Il lui était arrivé le genre de choses qui n'arrivaient qu'à un type de personnes. Oui, parce que selon Kate, le monde était divisé entre deux parties. Les chanceux et les malchanceux. Chaque personne, quelle que soit son âge, son sexe, sa nationalité, son orientation sexuelle, sa couleur de peau, était forcément dans une de ces deux catégories. Attention, on ne classait pas dans les malchanceux ceux à qui il arrivait de marcher dans une crotte de chien une fois par an, non, c'était vraiment ceux qui n'avaient pas de pot et contre qui le sort s'acharnait.
Au premier abord, on pouvait croire que Edward était dans la catégorie "malchanceux". Kate trouvait qu'il avait une bonne tête pour ça... Mais si ça se trouvait, c'était un chanceux à qui il n'arrivait qu'une malchance de temps en temps. En plus, sa malchance était relative vu que ça lui avait permis de découvrir un délicieux breuvage...
Affaire à suivre.

Kate n'allait pas y réfléchir maintenant, vu qu'il sortait son bocal pour lui demander d'examiner les étranges herbes dont il venait de parler. La jeune métisse mit d'abord l'objet à la lumière, et comme elle ne voyait pas grand chose, elle l'ouvrit et sortit quelques miettes pour les examiner de plus près dans sa main.

- Hum... On pourrait croire que c'est du thym, mais quand regarde de plus près, on voit que ça n'a pas du tout la même couleur... Quoi que ça pourrait en être, puisqu'il existe plus de 300 variétés de thym ! Donc il doit bien y avoir une variété de cette couleur...

Quand Katleen était petite, sa maman lui répétait souvent de ne rien accepter de la part des inconnus, que ce soit un bonbon ou autre chose. Et voilà que des années plus tard, oubliant toutes les règles de prudence qu'on lui avait enseigné, Kate attrapa quelques miettes et les portèrent à sa bouche. Après tout, ça ne pouvait pas être dangereux si Edward en avait eu dans son thé !
La jeune métisse fixait son interlocuteur d'un regard vide, sans même s'en rendre compte. Elle était uniquement concentrée sur le goût de ces herbes. C'était sacrément bon ! Ça n'avait pas l'air d'être des herbes de provence, non plutôt quelque chose de... Pas sucré mais... Doux ? Non, ce n'était pas assez fort pour décrire ces herbes.

- Le goût est... Génial ! Je suis désolée, je ne vois pas ce que ça peut être... C'est certainement une plante magique...

Elle se tut, essayant de se remémorer tout ce qu'elle avait un jour pu apprendre sur les plantes, magiques ou non. Après quelques secondes sans parler, elle reprit :

- Vous connaissez la sarriette ? Je ne sais pas, le goût m'a fait pensé à cela, mais c'est bizarre car la couleur n'est pas celle que je connais... Il y a peut être plusieurs variétés, dont une couleur que je ne connais pas... Mais ce goût... Est ce que ça vous dérangerez d'en mettre dans votre thé, que je puisse voir quel breuvage ça donne ?

Parfois, Kate était étonnée par sa propre audace. Quelques années auparavant, jamais au grand jamais, elle n'aurait osé demander à un presque inconnu si elle pouvait boire dans sa tasse après avoir fait un breuvage mystérieux. Mais elle voulait vraiment l'aider à trouver, ça avait l'air d'être plutôt important pour lui ! Même si elle ne trouvait pas, et que cela ne se révélait pas être de la sarriette, au moins elle aurait essayé et elle aurait la conscience tranquille.

Kate ne cessa pas de rire quand elle vit la mine désolée de Edward. Il devait être le seul client à ne pas trouver la situation amusante... Et c'était plutôt touchant, cette timidité qui semblait maladive. Pourtant, il avait la tête de celui à qui un malheur n'arrive pas qu'une fois et après quoi... Une trentaine d'années passées sur terre, il devait connaitre assez le ridicule pour ne plus s'en sentir gêné.
Elle se rassit en souriant quand son interlocuteur lui proposa la chaise et articula un "merci" pour le sort qui n'avait pas tardé.

- Il n'y a pas de problèmes ! Ne vous excusez pas, regardez tous ces gens, on aura mis un peu de joie dans leur journée ! Elle se tut et reprit d'un ton léger : Ça ne vous fait pas plaisir de voir qu'en ne faisant rien du tout, on peut rendre les gens heureux, même pour quelques minutes ?

Mettre du bonheur, de la couleur dans la vie des gens... Kate adorait cela, elle avait l'impression de se rendre utile, d'aider d'une certaine manière. Elle était une fille unique plutôt gatée par ses parents et avait décidé de consacrer sa vie au service des autres en les soignant. Et quand elle pouvait les faire rire ou mettre un peu de gaieté dans leur vie, elle le faisait volontiers.
La jeune métisse avait mis un moment à aller voir les SDF dans la rue pour leur parler, leur apporter un peu de soutien et de réconfort en leur parlant de tout et de rien, en riant avec eux. Elle avait longtemps hésité, pensant qu'ils ne voudraient pas de sa pitié... Mais elle s'était rendue compte que ces gens ne cherchaient qu'un peu d'Humanité et à chaque fois qu'elle le pouvait, elle le leur apportait volontiers.

En ce moment, avec ce qui se passait à l'extérieur dans le monde des sorciers, les autres semblaient en proie à une angoisse constante. Quand Kate regardait leurs mines tristes, elle avait l'impression de les entendre hurler "aide moi, j'ai peur, j'ai mal". Si rien qu'en renversant une tasse de thé, ils arrivaient à faire hurler de rire cette femme assise au bar, alors Kate était prête à recevoir une tasse de thé en pleine figure tous les jours !
En tout cas, il fallait espérer que la malchance d'Edward se bornait à renverser des tasses sur ses interlocuteurs... Parce qu'il y avait malchance et malchance. La malchance de celui qui devait tout subir depuis sa naissance comme un orphelin qui a du mal à se faire d'amis à cause de son physique ingrat, qui rate ses examens en tombant sur le seul sujet auquel il n'a rien compris, qui finit par trouver une femme avec qui faire sa vie, mais qui perd ses enfants un à un, en se faisant au passage poignarder dans le dos par ceux qu'il croyait ses amis.
Ou sinon il y avait les malchanceux amusants, tels que l'Oubliator, qui marchaient dans une crotte de chien en évitant de justesse le poteau devant eux. Katleen espérait vivement pour son interlocuteur qu'il faisait partie de la deuxième catégorie...

Bref, le plus dramatique dans cette affaire n'était pas ce que Edward aurait pu prendre pour une humiliation, c'était le fait que ce si bon thé était gâché. Et qu'en plus de cela, elle n'estimait pas avoir assez de connaissances pour déterminer quelle était cette plante mystérieuse !
La jeune métisse reprit :

- En tout cas, le peu que j'ai pu gouter de ce thé, j'ai trouvé qu'il était délicieux !... Mais je pense que je serais incapable de vous aider sur ce coup là... Ajouta-t-elle d'un ton tristounet.