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| | |  Sujet: Vengeance, quand tu nous tiens...[Libreuuuh] ![Vengeance, quand tu nous tiens...[Libreuuuh] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) Sam 27 Oct - 13:58:35 | |
| La pluie s’abattait durement sur Pré-Au-Lard le jour où Elina se décida enfin à y remettre les pieds. Il fallait dire qu’elle n’aimait pas particulièrement cet endroit, et qu’elle n’y avait pas de souvenirs très heureux. Elle savait que c’était ici que sa mère l’avait giflée pour la première fois, et cela alors qu’elle était âgée de seulement sept ans. Elle ne se souvenait pas avec exactitude du sentiment qu’elle avait ressentit ce jour là, mais elle ne pensait pas se tromper en songeant que celui-ci devait être proche de la haine. Elle n’avait pas toujours détesté aussi profondément sa mère, étant donné que celle-ci n’avait pas toujours été aussi cruelle avec elle, mais elle se doutait bien que le temps où elle avait encore un peu de compassion dans le cœur était révolu…Cependant, depuis qu’elle lui avait appris qu’elle était en vérité le fruit d’une union entre un frère et une soeur et qu’elle n’avait par conséquent jamais été vraiment désirée, le ressentiment qu’elle avait envers sa mère s’était considérablement intensifié et elle ne souhaitait plus que sa disparition désormais. Elina savait qu’elle ne serait nullement triste si sa mère venait à mourir, et bien qu’elle n’en serait la première ravie non plus, la solitude qu’elle pourrait ressentir ne lui faisait pas peur. Si elle réfléchissait bien, elle avait toujours été seule, et ce qu’elle avait vécu s’était produit dans la plus grande solitude. Etre seule un peu plus ou un peu moins n’avait pas vraiment d’importance, et c’était pourquoi elle souhaitait de toute son âme que sa mère puisse souffrir milles morts avant de quitter ce monde…Peut-être serait-elle en mesure de retrouver une part de son humanité si elle sentait que sa mère était à l’agonie…
Se déplaçant telle une ombre dans les ruelles sombres de Pré-Au-Lard munie de ses sempiternelles béquilles, Elina posa dès lors son regard sur l’enseigne des Trois Balais, le bar qui avait une si bonne réputation dans le monde des Sorciers. Sa vue était trop troublée pour qu’elle soit sûre à cent pour cent qu’il s’agissait bien là de ce bar, mais elle se risqua tout de même à le penser. La jeune serpent qu’elle était ne pouvait pas encore en juger, étant donné qu’elle n’y avait jamais mis les pieds. Elle savait qu’elle ne risquait pas grand-chose si elle se contentait d’une bonne bièraubeurre, et elle sentait qu’il n’y aurait sûrement rien de tel pour mettre un terme à son humeur maussade. Poussant la porte du bar avec difficulté, elle constata sans peine que celui-ci était complètement bondé malgré le fait que sa vue baissait de jour en jour, et que par miracle une place se libérait au fond de celui-ci alors qu’elle y pénétrait juste. Otant sa cape de sorcier de ses épaules, cape qui était trempée sur reste, elle laissa entrevoir sa maigreur presque inquiétante qui lui avait valut tant de réflexions désobligeantes depuis le début de son cursus scolaire à Poudlard. Oui, maintenant âgée de douze ans, Elina avait eut l’honneur de rentrer en deuxième année, et elle en était fière, étant donné qu’elle s’était donné un mal fou l’an dernier pour être au niveau, malgré les nombreux problèmes qu’elle avait eu à cause de ses jambes. Quelques réflexions ne la feraient jamais flancher, étant donné qu’elle était bien plus forte mentalement qu’elle ne le laissait paraître. Certes, elle était le fruit d’une union d’un frère et d’une sœur, chose qu’elle avait apprise durant l’été parmi de nombreuses autres choses, et n’avait été désirée par personne, mais et alors ? Ce n’était pas pour cela qu’elle allait s’apitoyer sur elle-même, bien au contraire…
Se dirigeant prudemment vers la seule place libre de ce bar, elle commença par froncer assez violemment les sourcils en constatant que le volume sonore s’intensifiait de plus en plus. De nombreux regards étaient tournés vers elle, certainement parce que certains étaient abasourdis devant la maigreur de la jeune fille, ou parce qu’elle était handicapée, mais elle n’y prêta nulle attention. Le fait qu’elle paraisse frêle ne l’avait jamais empêchée de prouver qu’elle ne l’était pas du tout, bien au contraire…Elle eut donc un léger sourire narquois pour montrer qu’ils pouvaient toujours la juger sur une vague apparence, elle n’en ferait jamais rien. Une fois qu’elle fut enfin assise, elle soupira légèrement et attendit patiemment que quelqu’un se soucie de son bon plaisir…Ce qui fut bien trop long à son goût, et ce fut pourquoi elle fut particulièrement glaçante une fois qu’un serveur maladroit et visiblement assez jeune consentit à prendre sa commande. Elina n’avait jamais été d’une patience légendaire, et elle détestait par-dessus tout de voir des gens prendre tout leur temps juste parce que cela pouvait les amuser de voir leurs clients attendre. Elle avait bien l’intention de se faire une idée nette de ce fameux bar à la réputation si bonne, et pour le moment, elle n’était pas réellement convaincue. Soupirant de plus en plus fort tandis qu’elle attendait sa bièraubeurre, Elina constata avec horreur que ses doigts tremblaient aussi violemment que le reste de son corps. Sa cape de sorcier n’ayant pas pu retenir toutes les gouttes de pluie qui s’étaient abattues sur elle, elle avait fini trempée, n’ayant sous sa cape que son uniforme de Serpentard, à savoir sa chemise d’un blanc immaculé et sa jupe plissée. Elle commença réellement à perdre patience en constatant qu’elle était littéralement trempée et qu’elle en tremblait…Le comble, c’était que le serveur qui avait pris sa commande était en train de plaisanter avec d’autres clients juste devant elle…Ce qui eut l’effet d’un véritable électrochoc sur elle. Mais avant qu’elle ait pu avoir le temps de se lever, le serveur qui plaisantait bouscula et renversa une jeune serveuse qui allait servir Elina, et deux des trois bièraubeurre qui était sur le plateau de la jeune fille furent renversée sur la chemise jusque là blanche de la jeune serpent impatiente.
La colère de Elina ne se calma guère lorsqu’elle fit un véritable bond en recevant autant de bièraubeurre sur elle. Décidément, elle ne pensait pas qu’en venant dans ce bar elle pourrait être aussi malchanceuse…Mais alors que la serveuse, confuse, tendait maladroitement une serviette à la jeune fille afin qu’elle puisse s’essuyer, Elina se leva d’un bond et pris dans ses mains la dernière bièraubeurre rescapée. Elle se dirigea aussi rapidement qu’elle le pu vers le serveur qui était la cause de tout cet accident et lui balança le contenu de la boisson en pleine figure, afin de lui faire passer l’envie de rire. Comme par miracle, le serveur cessa instinctivement de rire et se mit à regarder la jeune fille d’un air abasourdit, ce qui permit à Elina d’arborer un sourire narquois. Elle semblait visiblement bien satisfaite de s’être vengée…
« Chez moi, la vengeance est un plat qui se mange brûlant et non glacé, vous pouvez me croire. Au plaisir. »
Elina tourna les talons sans prendre conscience que la tâche sur sa chemise dévoilait encore plus sa maigreur inquiétante…Elle se rassit en commandant une autre bièraubeurre, lançant dès lors un dernier regard au serveur malchanceux…Oui, il était malchanceux, parce que Elina n’aurait jamais lâché l’affaire, quoi qu’il lui en coûte. Elle aurait pu se blesser en ne marchant qu’avec une seule de ses béquilles, mais elle n’aurait jamais abandonné son envie de vengeance, c’était probablement cela qui lui avait valut une place dans la maison de Salazar. Elle se contenta de soupirer en dégustant sa bièraubeurre, consciente qu’elle ne remettait sans doute jamais les pieds ici…Et afin de mieux savourer sa petite victoire l’espace d’un instant, elle sortit un livre et se mit à lire comme si de rien était, même si elle avait du mal parce que sa vue était de plus en plus embrumée, pensant qu’elle ne resterait plus très longtemps dans cet endroit… |
| | | | | | Sujet: Re: Vengeance, quand tu nous tiens...[Libreuuuh] Ven 16 Nov - 21:29:19 | |
| Mais pourquoi Poudlard était-elle située dans une région au climat aussi peu accueillant ? Il faisait froid, il y avait du vent, et il pleuvait trois jours sur quatre ! L’Angleterre dans l’ensemble n’était pas si agréable, mais alors là ! Ce samedi était le genre de jours où l’on ferait mieux de rester enfermé, bien au chaud, confortablement installé devant sa cheminée. Manque de chance, Emilien était à l’extérieur. Masochiste ? Même pas. Mais il avait été obligé de se rendre à Pré-au-Lard, pour la raison – ni simple, ni bonne – qu’il lui manquait des fournitures. Le Serpentard allait bientôt se retrouver à court d’encre et de parchemin. Oui, l’année venait de commencer, il aurait dû s’y prendre avant la rentrée, bien sûr. Seulement, il n’était pas prévoyant, voilà. Lorsqu’il était en Italie, il avait eu autre chose à faire que de vérifier s’il lui restait du papier ! A présent, il en payait le prix – pas si fort que ça – et devait subir les intempéries, alors qu’il aurait largement préféré rester au château. Pauvre petit Emilien, dont l’après-midi commençait si mal … et n’allait sûrement pas s’améliorer, à l’allure où allaient les choses.
Emmitouflé dans un manteau plus ou moins imperméable, et portant son écharpe aux couleurs de Serpentard – on était encore en automne et il fallait porter une écharpe, si ce n’était pas pathétique – Emilien avançait dans la rue principale de Pré-au-Lard, en pleine lutte contre le vent qui ne trouvait rien de mieux à faire, que de souffler dans sa figure. Les fournitures, c’était fait. Il avait même pu faire un petit détour par Honey Dukes, pour se réapprovisionner en confiseries diverses. C’était fou ce qu’on pouvait en avoir besoin, lorsqu’on était étudiant à Poudlard. Les longues heures d’études passaient ainsi plus lentement … Bon, dans le cas d’Emilien, pouvait réellement parler d’heures d’études ? On devrait plutôt parler de minutes.Et encore, allez appeler ça des études. Mais enfin, la chose n’était pas à discuter, il avait besoin de sucre, point. De quelque chose à manger, en fait. Des chips auraient parfaitement convenu, seulement on n’en trouvait pas, à Honey Dukes. Et il se voyait mal demander à ses parents de lui en envoyer. Son père dirait forcément non, sa mère, en apprenant que ce dernier avait refusé, accepterait peut-être. Mais dans quel état arriverait cette sainte nourriture ? Non, vraiment, ce n’était pas une bonne idée. Dommage, fort dommage. La vie est mal faite.
Emilien en était arrivé à cette conclusion et devant le bar des Trois Balais. Tiens, paraît-il qu’il y fait chaud, là-dedans. Oui, et oh, comme ça sent bon ! Le délicat nez du deuxième année parvint on ne sait comment à détecter l’odeur du confort, de la Bièraubeurre et de la promesse d’un bon moment à passer à l’intérieur. S’il aimait la Bièraubeurre ? Et comment ! Surtout lorsqu’il faisait froid, humide – c’était peu dire, il pleuvait des cordes, oui. Ou comme on dit chez nos amis les Anglais, il pleuvait des chats et des chiens. Pourquoi pas. Le Serpentard utilisa alors ses grandes capacités en calcul mental, grandement accrue pendant ces dernières vacances par l’achat répété de gâteaux à l’épicerie du coin. Il ne lui restait pas énormément d’argent – Merlin que l’argent de poche disparaissait vite – mais il devait en avoir suffisamment pour se payer une Bièraubeurre. Bien ! Qu’attendait-il, dans ce cas ? En avant ! Partons à l’assaut de la forteresse ! Qui n’en était pas une, mais passons. Emilien secoua la tête pour faire tomber le maximum d’eau de ses cheveux – sans grand résultat, notons-le – et entra dans le bar.
Aïe. Ce n’était pas peuplé, c’était bondé. Emilien n’aimait pas les foules, tous des idiots, de toute façon. Il n’y avait même plus de place au comptoir ! Zut alors. Il fouilla tout de même la salle du regard, cherchant désespérément une place. Tiens ! Là-bas, il y avait une table où non seulement il n’y avait qu’une seule personne installée, mais de plus il s’agissait d’une personne connue. Enfin, plus ou moins. Elina Ixilis, élève de deuxième année à Serpentard. Donc, logiquement, il la connaissait de nom. Lui avait-il déjà parlé ? Oh, il avait bien dû une fois se tourner vers elle, en classe, pour lui demander un renseignement … Il n’était pas sûr. Ou alors de lui passer un plat, à la table de Serpentard ? De toute façon, ça ne changeait rien. La dernière place libre, c’était en face d’elle. Comment faire ? Emilien n’avait rien à lui dire. Mais il ne pouvait pas s’installer là sans un mot, sans une explication. Trouver une excuse, vite. Dès qu’on parle d’école, ce n’est pas très difficile … Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle ne ferait pas trop d’histoire. Peu importait, en fait : même si elle refusait de lui répondre, au moins il serait assis. Quelle merveilleuse idée ! Après avoir commandé une Bièraubeurre au comptoir, il se dirigea vers la table avec sa chope à la main. Arrivé devant Elina, il prit la parole :
- Tiens, Ixilis ! Puisque t’es là, j’voulais te demander quelque chose. Je peux ? fit-il en désignant la chaise devant lui.
Sans attendre de réponse, il s’installa. La politesse aurait voulu qu’Elina réponde oui, mais il ne pouvait pas en être certain. Après s’être assis, donc, il but une gorgée de Bièraubeurre. Ah … Qu’est-ce que ça faisait comme bien ! Puis il continua :
- T’as compris le dernier cours de méta ? En fait, j’étais pas bien ce jour-là, j’ai rien noté … Je voulais juste savoir si … enfin, si tu pouvais me passer tes notes. S’il te plait, ajouta-t-il avec un petit sourire faussement gêné. |
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