A sa question, une voix grave lui répondit. La voix d’un élève, ou du moins d’un enfant. Et vu le nombre d’enfant qui trainait au Près-Au-Lard, cela ne pouvait être qu’un adolescent de Poudlard. Il se présenta de façon rassurante, et la jeune fille, qui n’en avait aucun besoin, ou presque mais elle l’aurait avoué à personne, eut un petit sourire ironique bien que le jeune homme ne puisse pas le voir.

« Me voila rassurée… »Dit-elle, moqueuse.

La personne monta à son étage, et s’arrêta à quelques mètres d’elle. Elle abaissa sa baguette pour éviter de l’éblouir, laissant ainsi apparaître ses traits, et fit glisser d’un geste agacé une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle observa l’individu sans se cacher, concluant rapidement qu’elle ne l’avait encore jamais rencontré. Ce devait être aussi le cas du jeune homme car il essaya de deviner sa maison, et se trompa lourdement. La jeune fille esquissa une moue moqueuse.

« Pas exactement non. Serpentard, mais tu n’étais pas loin… » Dit elle, se moquant gentiment de cet homme.

Et lui, de quelle maison pouvait bien il être ? La jeune fille chercha sur les vêtements du jeune un signe qui la renseignerait sur la maison du garçon, et donc, sans doute, de son caractère, mais ne trouva rien. Elle lui donnait à peu près son âge, peut-être plus, peut-être moins. Erylis se décida enfin à se présenter.

« Je suis Erylis Sayan, de Serpentard, » répétât-elle avec un léger sourire amusé. « En quatrième année. Et toi ? »

Dans ses yeux brillait une lueur malicieuse prouvant que, malgré ses moqueries, il n’y avait rien de méchant ou d’antipathique dans ses paroles. La jeune fille se demanda alors ce qu’il pouvait bien faire ici. Elle l’avait vu rentrer dans la demeure, et il n’avait pas eu l’air surpris par le grincement ou le claquement de la porte, et Ery’ avait estimé que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. Mais à cette heure, à part par pure curiosité, elle ne voyait pas vraiment ce qui aurait pu le pousser à se promener jusqu’ici.

« Que viens-tu faire ici, alors qu’il est si tôt ? »

C’était peut-être une question indiscrète pour ce jeune homme, et en y pensant, Erylis haussa vaguement les épaules. Il était assez grand pour se défendre tout seul, sans qu’elle s’en inquiète…

Spartak arriva à l'étage, là où la jeune fille se trouvait. L'obscurité se faisait encore plus intense à cette hauteur, et c'était d'ailleurs l'endroit où Spartak avait passé la plupart de ses nuits lorsqu'il s'était rendu dans cette cabane. L'élève prit alors la parole, précisant qu'elle était à Serpentard. Non sans décevoir le vert et argent, même s'il s'était légèrement () trompé.

Elle avait une attitude et une manière de lui répondre moqueuse, mais pas véxante. Au contraire, c'était l'attitude Serpentard que Spartak appréciait tant, surtout car il était conscient que ce n'était pas méchant. Esquissant à son tour un petit sourire, le jeune Menphisz écouta la Serpentard se présenter. Elle était donc en quatrième année, un an de plus que lui. Il lui aurait donné son âge, mais étrangement il ne la voyait pas plus vieille que lui... Bref, peu importait ce qu'il pensait, il se présenta à son tour à la demande de la vert et argent.

Spartak Menphisz, Serpentard également, en troisième année.

Puis sans attendre beaucoup plus longtemps, elle enchaîna en lui demandant ce qu'il venait faire dans cette cabane alors qu'il était si tôt. Silencieux, il se dirigea tout d'abord vers un fauteuil délabré et déchiré qui se trouvait dans le coin de la pièce, le fauteuil qu'il connaissait par coeur, s'étant toujours assis dedans lors de ses visites antérieures. Puis lorsqu'il fut installé, il prit la parole.

Tôt ? Pour moi c'est tout le contraire. Je n'ai pas dormi de la nuit, Morphée n'étant pas très accueuillante en ce mois de décembre.
Et ce que je viens faire ici me regarde...

Spartak avait choisi de ne pas lui dévoiler la raison pour laquelle il se trouvait dans cette cabane, mais c'était surtout parce qu'il n'y avait aucune raison précise. Il avait simplement eu envie de revenir dans cet endroit qu'il appréciait tout particulièrement pour se changer les esprits, et changer de paysage.

Rester enfermé dans Poudlard si longtemps peut devenir ennuyant, malgré l'amour que je porte pour ce château. Étant donné que j'apprécie fortement cet abris délabré, pourquoi ne pas venir y faire un tour ai-je pensé... Mais c'était sans penser que j'y trouverais quelqu'un.

Il avait donc finalement révélé ses raisons, ayant réussi à mettre des mots sur son envie de se retrouver dans cet endroit lugubre qu'était la cabane hurlante.

Cependant, je suis également intrigué par ta présence en ces lieux. Peu d'élèves s'aventurent par ici généralement. Mais ce n'est pas un problème, au contraire, ca me fera un peu de compagnie, annonca t-il en esquissant un léger sourire.

Le jeune homme se présenta à son tour, et Erylis eut un fin sourire qui étira ses lèvres. Serpentard, lui aussi, mais d’un an de moins. Ce fut sans doute ce qu’il l’étonna le plus, mais la jeune fille haussa vaguement les épaules vu le peu d’importance que cela avait pour elle. Il y a avait quelque chose dans le regard de ce garçon de plus mur que dans ceux de son âge, et du sien un peu aussi, sans doute.

Elle lui avait demandé ce qu’il venait faire ici, et le jeune homme, avant de répondre, s’assit avec l’aisance que procure l’habitude dans un fauteuil délabré. Elle ne s’était surement pas trompée en pensant qu’il était déjà venu ici, plusieurs fois. Spartak esquiva facilement sa question, et la jeune fille lui jeta un coup d’œil mi-amusé, mi-scrutateur, mais n’ajouta rien. Ce fut d’ailleurs ce jeune homme qui continua, lui exposant, tout compte fait, les raisons pour lesquelles il était ici, et Erylis se demanda s’il avait souhaité être seul en venant ici.

Sa vague hypothèse fut vite démontée par Spartak, qui, en lui demandant en même temps ce qu’elle faisait ici, acceptait sa compagnie. La jeune fille s’assit à son tour avant de répondre, dans un vieux canapé qui faisait face à son interlocuteur, en évitant les ressorts qui en ressortaient par endroit. L’odeur du vieux cuir lui remonta au nez, et un petit sourire mystérieux, lointain, passa fugacement sur ses lèvres.

« Je n’étais encore jamais venue ici, par manque de temps, d’occasion. Mais ce matin, comme souvent, je me suis réveillée bien avant les autres, je pensais même être la première, ce en quoi je me trompais.» dit elle en lui adressant un petit sourire entendu. « Cette maison et son mystère m’attiraient beaucoup, et j’ai profité du temps que j’avais devant moi pour aller la visiter. »

Elle sortit le livre qu’elle avait emprunté à la bibliothèque abandonnée, et souffla doucement dessus pour faire voler un peu de l’épaisse couche de poussière.

« J’y ai trouvé une réserve de livres impressionnante, et j’ai bien l’intention de revenir pour voir si j’en trouve d’autres qui puissent me plaire. »

Elle lui adressa une mimique d’excuse, démentit par l’amusement qui brillait dans ses prunelles sombre.

« Je crains que tu me revoies ici un jour ou l’autre… »

La jeune fille promena son regarda autour d’elle, toujours aussi curieuse de découvrir de nouveaux endroits, puis son regard se reporta immanquablement sur Spartak. Elle remarqua seulement les pupilles sombre du jeune homme qui, sans compter la couleur, ne ressemblaient pour autant pas beaucoup aux siennes, celles du jeune homme lui paraissant plus ténébreuses, plus mystérieuses. Pour Erylis, ses yeux étaient pratiquement un deuxième moyen de communication, tant ils étaient expressifs, à part, évidement, lorsqu’elle souhaitait cacher ses émotions, et si cela pouvait lui jouer des tours, elle trouvait tout de même ça bien pratique, et s’en accommodait.

« Dis moi si je me trompe, mais tu as l’air de très bien connaitre cet endroit. Tu es donc venu ici souvent non ?! Comment fais-tu pour venir jusqu’ici, sans trop risquer des rencontres malencontreuses telles que Rusard ou un professeur ? »

Elle était curieuse de savoir s’il avait emprunté le même chemin qu’elle. Grace à des amis, elle avait appris l’existence du passage secret de la sorcière borgne, et celui-ci l’avait bien aidé lors de ses escapades nocturnes. Que se soit pour visiter la Cabane Hurlante, ou simplement pour se promener dans Près-Au-Lard, à l’aube. Le seul inconvénient de ce passage était qu’il se trouvait bien plus haut que les cachots et qu’il fallait faire faire mille détours à causes des escaliers changeants, tout en évitant tous surveillants….

Spartak ne put s'empêcher d'afficher un air supris lorsqu'Erylis mentionna qu'elle ne s'était encore jamais rendue dans cette cabane. Mais après tout, il réalisa que c'était très peu probable que tous les élèves de Serpentard se soient déjà aventurés dans cet abris délabré. D'ailleurs, il n'avait jamais rencontré un élève lors de ses visites à cet endroit précis. Il fallait cependant préciser qu'il s'y était toujours rendu à des heures très tardives ou matinales, là où les élèves ne sortaient plus pour s'aventurer en dehors du château.

Il est certain que les mystères et rumeurs de cette cabane sont attirants.. C'est pourquoi je m'étonne de ta visite si tardive, quatre ans après être arrivé à Poudlard...

En effet, Spartak n'avait attendu que quelques mois. Lorsque son histoire avec Pénombre s'était achevée, il s'était rendu pour la première fois dans cette maison pour se remettre de ses émotions. C'est alors que la quatrième année sortit un livre poussiéreux dont Spartak reconnut immédiatement le style. Elle disait l'avoir trouvé dans une réserve de livres, que le vert et argent avait surnommé "Le savoir des Ténèbres", car chaque bouquin présent dans cette biblothèque avait un côté ténébreux.

Si je puis me permettre, je te conseille la première moitiée de la rangée en haut à droite. C'est moi qui les ai rangés dans cet ordre, car ce sont ceux que j'ai lu et que j'ai particulièrement apprécié. Tous révélateurs en secrets sombres.

C'est alors qu'elle précisa, avec une petite expression sur son visage d'excuse, qu'elle allait sûrement la revoir en ces lieux un jour ou l'autre.

Et je serai ravi de te revoir en ces lieux.. dit-il en esquissant un léger sourire.

Elle inspecta alors les alentours, pendant que l'héritier Menphisz était toujours "confortablement" installé dans son fauteuil. Elle reprit alors la parole, devinant par la même occasion qu'il s'était souvent aventuré dans cet endroit. Elle en profita pour lui demander comment il se rendait ici. Un léger sourire sarcastique s'étira sur ses lèvres.

Je suis, en effet, souvent venu dans cette cabane. Je connais, par conséquent, assez bien cet endroit. Quant au moyen que j'utilise pour venir ici, c'est secret.. Mais comme tu dois très certainement t'en douter, j'utilise un passage secret directement de Poudlard qui me mène jusqu'à quelques mètres d'ici. Un passage qui est presque exempt de danger, étant donné que je donne très peu d'occasions à Rusard ou un quelquonque professeur de me voir.

Et à son tour, il devint curieux. Il savait, ou du moins était persuadé, qu'il était absolument le seul à utiliser ce passage qu'il avait découvert dans les cachots. Et il n'était absolument pas au courant qu'il éxistait un autre passage ou moyen pour se rendre à Pré-au-Lard, même s'il se doutait qu'il devait très certainement y avoir d'autres passages. . Alors comment s'était-elle rendue dans cette cabane en cette heure matinale ?

Comment as-tu fait de ton côté ?

L’air surpris qui s’afficha sur le visage du jeune homme alors qu’elle lui avouait ne jamais être venue ici la fit hausser des épaules comme seule justification. Peu importe le temps qu’elle ait mis à venir, le principale c’était que ce matin, elle était là, et était ravie de découvrir un endroit nouveau et gorgé de secrets qu’elle avait grandement envie de percer. De nature curieuse et secrète, Erylis appréciait déjà cet endroit et son ambiance.

Cependant, ce fut elle qui eut un air surpris lorsqu’il lui dit avoir trié par ordre de préférence et d’intérêt les bouquins de la bibliothèque. Sa surprise se mua en sourire joyeux, et elle fut ravi de ce gain de temps, même si elle savait qu’elle les lirait tous si elle en avait l’occasion et le temps. Décidément ce garçon était étonnant. Ce que Spartak révéla sur les livres et leur coté ténébreux ne fit que confirmer son impression, une lueur intéressée passa sur ses traits. Cette maison n’en devenait que plus intéressante, car si dans la bibliothèque il y avait des livres de magie noire, peut-être pourrait-elle trouver des objets tout aussi intéressants.

« Merci pour ton conseil, il me sera très pratique. Même si je compte les lire tous. »

Il lui dit ensuite que cela ne le dérangerait pas de la revoir, et Erylis inclina légèrement la tête, le remerciant par là de sa politesse. Le sourire sarcastique qui s’afficha sur le visage du Serpentard l’informa avant qu’il ne parle de la teneur de sa réponse. Celui-ci refusa de lui parler de son passage secret, et la jeune fille eut une moue amusée, pas vraiment étonné de ce qu’il venait de dire, mais curieuse tout de même de connaitre ce passage. D’autant plus que d’après le jeune homme, il était plus facile d’accès…

« Je suppose qu’il me faudra chercher par ma moi-même… Ou te suivre. » Dit-elle d’un ton amusé, mais la jeune fille se savait bien capable de le faire, et cela se lisait dans ses yeux malicieux.

Ce fut au tour du garçon de lui demander quel passage elle pouvait bien emprunter pour venir ici, apparemment sur d’être le seul à prendre le sien. Un fin sourire rieur passa sur les lèvres de la jeune fille, et ce fut d’un ton ironique qu’elle répondit à Spartak, ne résistant pas à l’envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, en reprenant ses mots.

« C’est un secret. Il me mène près d’ici, et… donne beaucoup d’occasions aux professeurs ou aux surveillants de me voir. »

La jeune fille se lova confortablement dans le vieux cuir du canapé, faisant attention aux bouts de fer qui en sortaient avant d’ajouter.

« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

La jeune fille lui adressa un sourire moqueur dans lequel ne perçait pourtant aucune méchanceté, mais presque du défi. Elle s’amusait de cette conversation où tous deux préféraient garder leurs secrets. Erylis se leva ensuite, trop impatiente de découvrir cette cabane qui abritait certainement beaucoup de secrets, et adressa un coup d’œil malicieux au jeune homme.

« Me ferais-tu l’honneur de me faire découvrir cette magnifique bâtisse hantée ? »

Pendant quelques instants, Erylis sembla intéréssée. En effet, le rangement que Spartak avait effectué pouvait s'avérer intéréssant. Puis elle le remercia pour sa politesse en s'inclinant vers lui, façon originale de remercier quelqu'un pensa le jeune Menphisz.
C'est alors qu'après avoir écouté le vert et argent, la quatrième année lui annonca qu'elle devrait chercher elle-même ou le suivre pour trouver son passage secret. Spartak esquissa un sourire provocateur.

Je te défie de me suivre, mais ca risque d'être éprouvant..

D'après le regard qu'elle lui lancait, elle pensait être à la hauteur. Spartak devrait alors trouver des pièges lors de ses prochaines sorties. Quelques idées lui venaient déjà à l'esprit. Et lorsque le jeune Menphisz demanda à son tour comment elle se rendait à la cabane hurlante, elle laissa le troisième année dans le néant. Lorsqu'elle mentionna que son passage donnait beaucoup d'occasions d'être vue, il rigola légèrement, fier de connaître un passage auquel on pouvait accéder discrètement, surtout pour les Serpentards.
Mais il s'arrêta de rire lorsqu'elle mentionna une phrase plus qu'intéréssante.

<< A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. >>

Il médita légèrement sur cette phrase. Puis il reprit la parole.

En effet, je ne peux pas dire le contraire. Mais dans ce cas bien précis, je préfère vaincre sans péril. Et crois-moi, je triomphe avec gloire. La gloire d'avoir trouvé un passage si efficace.

Il regarda alors Erylis qui admirait les alentours. Elle lui demanda ensuite s'il acceptait de lui faire visiter les alentours. Il se leva instantanément de son fauteuil.

C'est parti !

Il quitta alors la pièce dans laquelle ils étaient pour se rendre dans un mini couloir qui, d'un côté, menait aux escaliers, et de l'autre côté, menait à une autre porte.

A droite ! Attention, marche sur les côtés car il y a quelques planches trouées au milieu. Ce serait bête que tu te retrouves au rez-de-chaussée si brusquement.

Puis après quelques mètres, il tourna à gauche, à travers une entrée dépourvue de porte. Ils arrivèrent dans une salle un peu plus spacieuse que la précédente, où il n'y avait qu'une fenêtre pour éclairer la salle. Un lit d'une place se trouvait dans le coin de la pièce, recouvert de poussière et de bouts de bois. Quelques hautes armoires meublaient la pièce, mais elles étaient dans un piteux état. Il se retourna alors vers Erylis.

Je pense qu'on peut appeler cet endroit une chambre.. Il y a quelques objets dans les armoires si jamais tu veux regarder, mais les portes sont bancales, fais attention, elles pourraient te tomber dessus.

Spartak regarda Erylis découvrir les objets cachés de l'armoire délabrée. C'est alors qu'elle enfonca son bras en profondeur, et un "aie" s'en suivit. Elle ressortit sa main, et elle semblait blessée. Spartak se souvint alors de ce qui se cachait dans là-dedans. Il esquissa un léger sourire alors qu'elle affrontait le regard du jeune Menphisz.

J'aurais dû te prévenir de ce frisbee. Mais j'en avais totalement oublié l'existance.

Il plongea sa main dans sa poche, puis il en ressortit un mouchoir qu'il tendit à Erylis.

Tiens, prends ce mouchoir. Ce sera déjà mieux que d'utiliser ce vieux chiffon moisi.

Il donna un léger coup d'oeil au chiffon qui se trouvait sur le lit, tout noir ou marron, tellement il était sali et rempli de poussière.

Bon continuons notre visite, qui va bientôt toucher à sa fin d'ailleurs. Cette cabane n'est pas de ce qu'il y a de plus spacieux.

Il sortit de la chambre, puis ils s'aventurèrent une fois de plus dans l'étroit couloir. Il se colla au "mur" pour nepas traverser le plancher, puis il descendit les escaliers après être passé devant la bibliothèque où ils s'étaient trouvés quelques minutes auparavant. Chaque marche sur laquelle il posait son pied faisait du bruit, un grincement aigü. Puis ils arrivèrent enfin au rez-de-chaussée. Là se trouvaient deux fenêtres qui laissaient passer les premiers rayons de soleil qui se levait. On pouvait y voir une table bancale, et quatre chaises en bois, peu confortables en apparence. Deux ou trois petites meubles à tiroirs "décoraient" la pièce.

Et voilà la dernière pièce à visiter de cette cabane.

Il se dirigea vers l'une des chaises et s'y assis. Il attrapa une autre chaise, puis il la positionna devant lui, de manière à pouvoir mettre ses pieds dessus. Il posa ses deux mains derrière sa tête, et le voilà confortablement installé à présent. Il tourna sa tête vers Erylis, un petit sourire aux lèvres.

Alors, que dis-tu de cette magnifique propriété ?

Il regarda par l'une des deux fenêtres, et le soleil se faiait de plus en plus présent. L'heure avancait, et les deux élèves devraient bientôt retourner au château pour assister aux classes...

Le jeune homme esquissa un sourire, et lui tendit un mouchoir qu’Erylis accepta avec un fin sourire. Elle le pressa sur la morsure qui ornait sa main d’une trace pourpre bien nette, et le tissu immaculé se tacha de quelques gouttes de sang. La jeune fille releva alors la tête, et adressa au jeune homme un petit sourire reconnaissant.

« Merci. »

Spartak l’entraina ensuite dans la dernière pièce de la maison, et la Serpentard suivit bien ses pas pour éviter une nouvelle bêtise. Elle était sans doute le vestige d’une ancienne salle à manger, et la jeune fille imagina sans peine l’allure qu’elle avait dû avoir, avant. Une table miteuse, des chaises branlantes, et quelques meubles poussiéreux, voila le seul mobilier qui restait. L’héritier Menphiz s’installa confortablement sur une chaise, avant de lui adresser un sourire. La jeune fille fit mine de prendre sa question au sérieux, tourna sur elle-même, comme pour inspecter la pièce, avant de hocher la tête d’un air approbateur.

« Elle me plait beaucoup. Mystérieuse, et pleine de surprises. »dit elle avec un sourire amusé,en pensant au frisbee qui l’avait mordu, un instant plus tôt.

Erylis pensait néanmoins ce qu’elle disait, et cette cabane, malgré son aspect miteux, l’attirait toujours autant. Le jeune homme leva les yeux vers la fenêtre, et elle suivit son regard. Le soleil brillait plus fort, déjà, annonçant le début des cours qui ne tarderait pas. Il ne leur restait que peu de temps, et la jeune fille le regrettait. Elle n’en avait pas fini avec cet endroit, et n’avait aucune envie de rentrer.
De plus, ce garçon l’intriguait, et elle ne savait rien de lui. Son insatiable curiosité la poussait à lui poser des questions, et ce qu’elle fit, après s’être assis dans une vieille chaise, près d’une fenêtre, en face du garçon.

«Tu as dit que tu étais venu souvent ici. Qu’y faisais-tu ? A part lire, bien sur… »

La jeune fille se demandait s’il lui répondrait sincèrement, si, bien sur, il était venu ici pour autre chose que l’attrait des livres. L’image de son père lui revint soudainement avec une netteté rare, et la jeune fille esquissa un petit sourire en coin. Antoine, c’était son prénom, adorait les vieilles bâtisses, et disait souvent à qui voulait l’entendre que lorsqu’il serait vieux, il en achèterait une, juste pour le plaisir de la rénover et de comprendre ses mystères. Ce goût des vieilles maisons et de leurs secrets, il l’avait laissé à sa fille, et c’est à cela qu’Erylis pensa.

« S’il était encore là, mon père aurait adoré cette cabane, et se serait fait une joie de la découvrir, de la comprendre… »Dit elle d’un ton pensif, sans pour autant être triste.

Sa voix était dénuée de cette tristesse qui accompagnait habituellement le deuil. Ses parents étaient décédés depuis trop longtemps pour qu’elle sente encore vivement la morsure de l’absence. Aujourd’hui, elle pouvait en parler avec une certaine légèreté, bien qu’il lui restait toujours un petit pincement au cœur.

Erylis mentionna qu'elle trouvait cet endroit mystérieux et plein de surprises, le moins que l'on puisse dire. Spartak se rappelait la première fois qu'il y était entré. Il avait inspecté la cabane dans tous les recoins. Il avait d'ailleurs été surpris à plusieurs reprises par des créatures plus que bizarres qui lui sautaient dessus lors de l'ouverture des armoires et autres meubles. Bref, elle alla s'asseoir en face de lui, et elle lui demanda ce qu'il faisait à part lire, lorsqu'il se rendait dans cet abri délabré. À vrai dire, le jeune Menphisz n'avait jamais réellement fait autre chose que de lire dans cette baraque.

J'ai souvent médité sans réellement faire quelque chose de concret. Le fauteuil dans lequel j'étais installé quelques minutes auparavant, dans la bibliothèque, me servait presque de lit. Je passais des heures dessus, à penser à toutes sortes de choses, notamment à mon histoire d'amour qui s'est achevée voilà plusieurs mois.

Il ne put s'empêcher de repenser à Pénombre, une boule se formant dans son ventre. Il avait appris à ne plus y penser, mais desfois il ne pouvait faire autrement. Bref, il se reconcentra sur le moment présent pour reprendre la parole.

Autrement, j'ai seulement lu. Tu sais, lire la majorité des livres là-haut peut prendre un peu de temps, dit-il en rigolant légèrement.

Ils restèrent quelques secondes silencieux, puis elle prit la parole pour mentionner son père, au conditionnel. Il était donc mort, comme le père à Spartak. Le troisième année ressenti alors de la compassion envers Erylis, qui semblait légèrement triste. Il savait ce qu'elle ressentait, la souffrance qu'elle avait dû endurer.

Toi aussi tu as perdu ton père... Je sais combien ca peut faire mal. Ca fait 4 ans que j'ai perdu le mien, et pourtant, a chaque fois que j'y repense, je ressens cette douleur, cette nostalgie, et cette haine.

Spartak s'arrêta de parler, non parce qu'il avait décidé, mais parce qu'il ne pouvait plus. Toutes ces émotions qui se mélangeaient en lui le bloquaient. La douleur de ne plus pouvoir parler à son père, la nostalgie de la complicité qu'il entretenait avec lui, et la haine envers celui qui l'avait tué, assassiné.
Le soleil se levait, l'heure avancait, bientôt il devrait se rendre en cours, mais à ce moment précis, il s'en fichait. Rien ne pouvait le forcer à faire quoi que ce soit présentement, il était trop plongé dans ses souvenirs.

[Desolé pour le retard :)]

Le soleil se levait petit à petit, et la clareté qui prenait place au fur et à mesure montrait que les premeirs cours allaient commencer très bientôt. Seulement à cet instant précis, Spartak ne se préoccupait du fait de se rendre en cours. Bien qu'il gardait en tête qu'il devrait s'y rendre bientôt.

Erylis lui avoua qu'elle avait mis du temps à se remettre de la mort de ses parents, mais elle ajouta que l'on finissait toujours par se consoler. C'est alors qu'elle s'approcha de lui, et lui frôla la main. Un frisson le parcourut, qui eut pour effet de le mettre à l'aise immédiatement. Il reprit ensuite la parole, détendu.

Oui, je suis sûr que l'on finit par se consoler. Et je me consolerai complètement un jour. Je vais déjà beaucoup mieux que j'allais. C'est seulement que j'avais une très bonne complicité avec mon père. Mais il s'est fait assassiné. Par un mangemort. Je suis persuadé que c'était sous Ses ordres, tu-sais-qui...

De la haine s'empara de lui, une haine contre ce mangemort qui avait osé mettre fin à la vie d'un des siens, mais aussi une haine contre Voldemort qui avait très certainement donné l'ordre de tuer son père. Spartak n'était pas sûr à 100 % que c'était le seigneur des ténèbres qui avait ordonné ceci, mais il s'en persuadait, car il voulait blâmer le plus de gens possible. Sa haine disparut lorsqu'Erylis frôla la main du jeune Menphisz à nouveau. Il leva sa tête vers elle, puis il esquissa un mince sourire.

Merci de m'écouter. J'apprécie.

Il posa délicatement son autre main de celle d'Erylis.

C'est pas toujours agréable d'écouter les histoires tristes des autres. Mais ca me fait du bien d'en parler, ca me permet de laisser sortir mes émotions.

Il effectua une légère caresse sur la main d'Erylis. Il détourna ensuite son regard pour le poser sur la petite fenêtre qui laissait voir l'extérieur. Il savait qu'ils devaient partir, mais il n'en avait pas envie, pas maintenant. Il se sentait confortable en compagnie de la quatrième année, et voulait faire durer ce moment.

[ Pas de problème ^^ ]

Après que la jeune fille ait frôlé sa peau, Spartak sembla un peu plus à l’aise, et il parla de ses parents et de son deuil avec plus de facilité. Erylis l’écoutait attentivement et sursauta presque lorsqu’il parla avec haine des assassins de ses parents, des disciples du Lord Noir. La Serpentard comprenait très bien ce sentiment de fureur qui l’animait car elle-même ne le connaissait que trop bien. Elle ne put qu’hocher la tête, et soupira imperceptiblement.

« Ton père était auror ? » demanda-t-elle car cela semblait l’hypothèse la plus probable pour que Voldemort ait donné l’ordre de l’assassiner.

La jeune fille hésita un instant, puis, comme Sparatak ne lui avait rien caché, elle avoua à son tour les conditions de la mort de ses parents, et par là, ce qu’ils avaient été : des mangemorts.

« Mes parents ont été assassiné aussi, mais par des aurors… »

Elle esquissa une vague grimace ironique envers le Destin qui les avait fait se rencontrer, s’apprécier, alors que leurs parents s’étaient peut-être affronté où rencontré un jour. L’ironie du sort… La jeune fille qui avait frôlé à nouveau la main du jeune homme dans une furtive caresse avait vu son visage s’apaiser, et un fin sourire sans joie passa sur son visage. Spartak la remercia de l’écouter, et cette fois-ci, son sourire se fit plus sincère, plus chaleureux.

« J’ai eu la chance d’avoir des gens pour m’écouter lorsque j’étais en période de deuil, et cela m’a beaucoup aidé… »

La légère pression que le Serpentard fit ressentir sur la paume de sa main lui tira à nouveau un fin sourire de sympathie. Erylis n’avait jamais imaginé rencontrer quelqu’un lors de son escapade dans cette Cabane Hurlante, et encore moins quelqu’un avec elle aurait pu discuter, se confier.

La jeune fille tourna alors ses yeux sombres vers la fenêtre où le soleil rayonnait de plus en plus fort. Sans doute leur fallait-il partir, pour éviter tout retard, et la Vert et Argent regrettait déjà que sa visite et leur discussion dussent déjà s’arrêter. Un fin soupira s’échappa de ses lèvres avant qu’elle ne se retourne vers le garçon, avec un sourire en coin, malicieux.

« Le soleil rouge se lève, beaucoup de sang à coulé cette nuit …. »commenta-t-elle, sans doute inutilement car le fait n’avait surement pas échappé au jeune homme. « Je vais pouvoir te suivre pour connaitre ton passage secret, en fin de compte… »

Elle attendait la réaction de Spartak face à cette provocation, ce défi ouvert et amusé.