Profité de ses vacances ? Ca oui. Parti quelque part ? Sûrement pas. Des vacances tellement ordinaires, telement banales, qu'elles en finissaient par devenir ennuyeuses. C'était étrange, tant que le rouquin avait vécu dans son village toute l'année, il ne s'était jamais ennuyé une minute. A présent qu'il connaisssait Poudlard, les vacances lui paraissaient une éternité. Oh, bien sûr, il ressentait toujours le même bonheur à jouer avec sa soeur, à aider son père à faire la moisson, mais... Il y avait un vide, et Bill avait parfois l'impression de se traîner dans l'attente de la rentrée. Visiblement, les vacances de Mariana n'avaient guère l'air mieux.

"C'étaient des vacances ordinaires. J'ai passé tout l'été dans notre cottage perdu. Oh, c'était sympa, tu sais ? Le seul endroit un peu original où on est allés pendant les vacances, c'était... Pré-au-Lard."

Bill poussa un petit soupir... A présent qu'il était rentré à l'école, il n'avait plus trop envie de penser à ces moments où il avait culpabilisé de ne pas plus profiter de sa petite soeur.

Lorsque Bill revint du buffet avec les boissons, il entr'aperçut Mariana en train de rire avant de la rejoindre et il suivit son regard... Oh là là. ! Bill avait aperçu le surfeur, dont il ignorait le nom mais qu'il avait déjà aperçu plusieurs fois dans la grande salle, en train de faire le fier dans une posture assez ridicule. Le garçon ne put s'empêcher de pouffer puis, ennuyé, il détourna la tête et baissa le regard.

"Tu le connais ? J'ai horreur de me moquer mais là..."

A nouveau, il dut se retenir d'éclater de rire.

Heureusement, Mariana avait porté son verre à ses lèvres et il l'imita, cela l'occuperait et l'empêcherait de penser à nouveau à la posture du surfeur.[i]

"MMM. Tu as raison, c'est drôlement bon ce truc. Je t'avoue que je suis un curieux invétéré et que j'ai pris ça parce que c'était le coctail le plus bizarre de toute la table, mais je craignais un peu le résultat. Mais on dirait qu'avec les coctails magiques, il ne faut jamais se méfier. Tu crois que c'est alcoolisé ?"

[i]Cette idée le perturba un peu. Il n'avait jamais rien bu d'alcoolisé dans sa vie, mis à part la biéraubeurre, mais ça, ça ne comptait pas. Il but encore plusieurs gorgées, picorant de temps en temps dans le plat de beignets de crevettes, les yeux brillants de plaisir. Ca n'avait pas l'air de lui monter à la tête.

Bill sourit et rougit légèrement au compliment concernant son chapeau et, comme pour le confirmer, il sortit sa baguette de sous sa chemise où il l'avait reléguée et tapota le bord du chapeau. Une volée de fleurs blanches en papier s'en échappa et les fleurs s'éparpillèrent autour d'eux dans le sable fin qui couvrait le sol.

"C'esr sympa, ce truc. J'aimerais bien savoir le faire, c'est un copain de cinquième année qui me l'a enchanté."

Bill regarda à nouveau Mariana. Décidément, il adorait ces palmes avec les chaussettes qui dépassaient et les petits artifices qui les décoraient.

"Si ça te dis, on pourra danser ensemble tout à l’heure. Mais je ne te promets rien du résultat."

Bill sentit qu'il rougissait violemment et il fit mine de remettre son chapeau en place pour essayer de le dissimuler. Il avait très envie de danser, et pour sûr avec Mariana, ça avait des chances d'être très amusant, mais il savait bien qu'il allait se ridiculiser. En fin de compte, il n'avait pas du tout dansé au bal précédent et il n'avait pas appris non plus ! Pourtant, il devait admettre que l'idée d'inviter la Gryffondor à danser lui avait traversé l'esprit unpeu plus tôt, mais si elle ne l'avait pas fait elle-même, il ne s'y serait probablement jamais risqué. Ne souhaitant pas montrer qu'il était un peu mal à l'aise et par là même gâcher l'ambiance de la fête, il répondit en riant :

"D'accord ! Mais à condition que tu gardes tes palmes !"

Il était souriant, mais il savait qu'il ne dupperait personne quant au fait qu'il n'avait jamais exécuté un pas de danse. Aussi préféra-t-il ajouter par souci de sincérité, un petit sourire un peu penaud aux lèvres :

"Je te préviens, je ne sais pas danser. Mais j'aimerais bien que tu m'apprennes..."

Heureusement, il fut tiré de son embarras grâce à la présence bénie d'un première année de Gryffondor vers lequel Marianas'avança immédiatement une fois qu'elle eut constaté qu'il était seul. Bill, quant à lui, se fichait éperduement de savoir dans quelle maison il était, mais il était ravi d'avoir son premier contact avec la "nouvelle génération" et de pouvoir tenir compagnie à quelqu'un qui ne connaissait personne. Il se rappelait suffisamment de ce que cela faisait de se sentir isolé et inconnu, il ne laisserait pas ce garçon dans cette situation. Bill se souvenait de son arrivée à Poudlard. Il avait passé le banquet presque en silence, un supplice pour lui, mais c'était juste après le festin qu'il avait rencontré Ashley et dès ce jour, il avait senti qu'ils étaient faits pour s'entendre. Depuis, ils ne s'étaient plus jamais lâchés.

Retournant à la réalité, Bill fit un grand sourire au nouveau et lui fit une petite tape amicale sur l'épaule.

- Hey toi ! T’es à Gryffondor non ? Bienvenue parmi les meilleurs,
Euh … mais les Poufsouffle aussi y sont bien tu verras. Lui c’est Bill et moi c’est Mariana, par contre j’me souviens vraiment
plus de ton nom. Ah et j’adore ton oiseau !

Bill éclata de rire, un rire de bonne humeur qui n'avait rien de moqueur.

"Moi, je me souviens juste que ça commence par un Z, ton prénom, ça m'avait marqué, mais après... Et oui, j'suis d'accord avec Mariana pour ton oiseau, c'est très chouette. Et puis moi je crois que Mariana elle a raison, pour toi, il faut que ce soient les Gryffondors les meilleurs !"

Voilà, comme ça tout le monde était content, et en plus il disait réellement ce qu'il pensait. C'était vrai, c'était très subjectif tout ça. Mariana aurait trouvé que les Serdaigles étaient les meilleurs si elle avait été dans la maison des aigles ! Bill se garderait bien de signaler au pauvre nouveau que sa maison venait d'être proclammée perdante ! Mieux valait l'encourager pour l'avenir !

"Alors bonsoir Zoleas. Il a l'air bon ton coctail, non ? Oui, tu vas voir, la vie ici c'est vraiment super... Bon, je ne te cache pas que tu risques d'être détesté par le professeur Rogue, mais t'en fais pas, lui c'est tous les élèves qu'il déteste, et en particulier les Gryffondors. D'ailleurs ça m'étonnerait qu'il se pointe en maillot pour danser sur le sable, c'est pas trop son truc, tu vois ?"

Il sourit au garçon et adressa un clin d'oeil à Mariana.

"Ah, toi aussi tu aimes ses palmes ? Ca me fait bien plaisir, moi je les trouve géniales ! Moi je susi en deuxième année, elle en troisième."

Quand Mariana parlait de mounin à parole, elle ne savait peut-être pas que Bill avait également cette capacité ! Tout en tendant le plat de beignets à Zoleas, Bill baissa à son tour les yeux.

"Hé, c'est vrai ! Ca a changé l'inscription sur tes palmes !"

Après être resté immobile pendant un bon moment tout en ignorant les rires des autres, Oswald se décida de passer à l'action. La priorité avant toute chose, c'était d'aller manger quelque chose parce que le serpentard avait une faim de loup. À peine arrivé au buffet, il remarqua la mer de personne qui prenait toute la place. Ce faufiler à travers cette foule aurait été difficile et long. Cependant, le blondinet remarqua une voix assez agaçante et familière. Se retournant, il aperçut Mariana qui discutait avec deux autres personnes totalement inconnus du serpentard. Techniquement, Oswald n'avait aucun intérêt à aller discuter avec eux mais, un des deux garçons tenait une assiette de beignets de crevettes. Même à une telle distance, cela avait l'air délicieux à souhait. Étant donné que le meilleur moyen de se débarrasser d'une tentation, s'est d'y céder, Oswald décida de participer à leur discussion tout en soutirant subtilement le plus de beignets possibles.

D'un pas assuré, Oswald s'avança vers le groupe formé de Mariana, Bill et Zoleas. Toujours équipé de sa planche de surf, il s'installa à un endroit stratégique; c'est-à-dire juste à côté de Bill qui tenait l'assiette avec les beignets et il était en même temps le plus loin possible de Mariana. De cette façon, il était hors de la zone de danger. Elle avait quand même un verre entre les mains et Dieu seul sait quelle catastrophe pourrait arriver. Sans compter qu'elle portait d'affreuses palmes ce qui multipliait par au moins cent les probabilités qu'elle trébuche et cause un accident. Heureusement pour Oswald qu'il était assez loin pour être en sécurité. Pour vous montrer à quel point sa position était stratégique et élaboré, je vous ai fait un graphique:

Spoiler:

Notez bien que même si Oswald était hors de porté du danger que constituait Mariana, les deux autres garçons mettaient inconsciemment leur vie en danger. Ils ignoraient sûrement les risques qu'ils courraient en restant aussi proche de la rouge et or, mais ils allaient l'apprendre à leur dépend un jour ou l'autre. Oswald, lui, ne se ferait pas avoir par cette malédiction, il était rendu beaucoup trop intelligent pour se faire prendre une deuxième troisième fois.

Donc, Oswald s'intégra au groupe comme si c'était parfaitement naturel. Puis d'un air complètement décontracté il salua le groupe chaleureusement:

-Hey salut! Ça va? Demanda t-il en s'adressant au trois autres comme s'il les connaissait depuis toujours.

*Une fois la glace brisée, je m'attaque à l'assiette de beignets de crevettes!*

Histoire de savoir à qui il avait à faire, Oswald se mit à scruter les deux autres élèves. Le premier et le plus important dû au fait qu'il possédait les beignets de crevettes, paraissait légèrement plus jeune. Bien qu'il avait l'air très sympathique, il semblait un peu stupide et naïf. Mais bon, on ne doit pas se fier juste au apparence. L'autre garçon avait l'air encore plus jeune, donc encore plus stupide et naïf que Bill! Mais au moins, il avait l'air plus marrant que ce dernier.

-Dommage que le directeur n'organise pas des bals aussi originals plus souvent. En passant, ils sont vraiment super vos costumes! Lança t-il en balayant de son regard les trois élèves.

En fait, il s'adressait plus à Bill et à Zoleas, parce que Mariana...et ben on peut dire qu'avec ses palmes, cela ne l'aidait pas vraiment beaucoup côté esthétique. Mais, Oswald n'en dit pas un mot pour éviter de passer pour un serpentard chiant aux yeux des deux autres garçons. Et puis, il était là pour s'amuser après tout alors autant commencer la soirée sur une bonne note.

Shirley était d'un naturel blasé lorsqu'il s'agissait de cérémonies orchestrées à Poudlard par Dumbledore ou MacGonagall, ou n'importe quel autre professeur, à l'exception de Rogue. Aussi, sans aucune surprise pour vous, était-elle blasée ce soir encore d'assister à une cinquième cérémonie de la Répartition. Elle avait l'impression que cette seule soirée, en début d'année scolaire, suffisait à eclipser le plaisir que lui avait apporté les vacances.
Les seuls réconforts qu'elle y trouvait se résumaient ainsi : festin et Gryffondor dernier.
C'est donc tout naturellement que Shirley sortit de sa torpeur lorsqu'elle entendit Dumbledore suggérer qu'il n'y aurait pas de festin.
Elle était outrée, sur le point de se lever et de crier au scandale, lorsque le vieillard dévoila son plan pour la soirée : un bal.

* Il n'aurait pas pu le dire directement... Ce type a vraiment un humour de Cracmol ! *

Pensa-t-elle tandis qu'un air de dédain apparaissait sur son visage.

Après réflexion, elle décida qu'un bal n'était pas nécessairement une mauvaise idée. Et puis, l'effet de surprise avait un avantage : elle ne serait pas ridicule sans cavalier...
Elle fut donc une des dernières à quitter la Grande Salle en direction des cachots, avec la ferme intention de se trouver un déguisement à la hauteur.

Sa valise, à peine déposée par les Elfes de Maison, fut déballée en deux secondes et mise sans dessus dessous, jusqu'à ce qu'elle remette enfin la main sur la jupe courte à fleurs roses qu'elle avait portée tout l'été à Salem, et sur son haut de maillot de bain en coquillage (façon La Petite Sirène).
Le vieux croûlant voulait qu'ils fassent dans l'originalité, il allait en avoir pour ses Mornilles...
Quelques jeux de baguette plus tard, et les fleurs de sa jupe ondulait selon ses mouvements, les fils du haut de maillot étaient devenus invisibles, et une fleur rose, identique à celles de sa jupe, était apparue, pour qu'elle puisse la placer dans ses cheveux.
Ainsi parée, et tout de même quelque peu excitée par ses hormones par le bal, elle redescendit dans la Grande Salle.

A la porte, elle jeta un coup d'oeil dans la Salle pour essayer de trouver un visage connu, ce qui en soi n'était pas très difficile, mais surtout, un visage amical, et là, c'est tout de suite beaucoup plus compliqué... Elle aperçut ainsi la Gryffondor et la Pouffsouffle avec qui elle avait eu un 'accrochage' en juin, et qui, elle le savait maintenant, se nommaient Jaina Wedgers et Ashley Lee Robins, mais également l'autre cruche de Lavande Brown ainsi que Kaelir Gammach...

Finalement, elle allait peut-être faire demi-tour... quand elle aperçut Liliana, la Serpentard de deux ans sa cadette qu'elle avait rencontré pendant l'hiver, et avec laquelle elle avait sympathisé. La jeune Vert et Argent se trouvait près de la cabane à cocktails. Aussi Shirley en profita-t-elle pour commander un cocktail à base de fruits rouges avant d'aller à la rencontre de Liliana.

"Salut Liliana! Ca me fait plaisir de te voir!"

"Tu as passé un bon été ? Tout se passe bien avec Kilian ?"

Elle avait un ton engageant. Finalement, revoir les visages qu'elle n'avait pas vu depuis deux mois lui faisait plaisir. La non-présence de Kilian aux côtés de Liliana à l'instant ne l'avait même pas heurtée.

[HJ : Je serai pas là ce week-end, ça va être la galère pour tout lire après, alors je poste déjà maintenant pour répondre à ce qui a été écrit...]

Tandis que Mariana, Zoleas et Bill discutaient gaiement, le rouquin réalisa brusquement que le beau surfeur avait disparu : il n'était plus juché fièrement sur son tas de sable. Le regard interrogateur, il désigna à Mariana l'endroit où se sable conservait encore l'empreinte de ses pieds. Mais il n'eut pas longtemps à attendre. L'air parfaitement décontracté, le surfeur était en train de s'approcher du groupe. Comme il avait l'air un peu moins stupide quand il ne prenait pas une posture parfaitement galvaudée, ce fut un sourire sincère et chaleureux dénué de toute moquerie que Bill lui adressa.

"Salut ! Super soirée !"

Le garçon avait l'air sympathique et mettait plutôt à l'aise et Bill lui avait répondu d'un ton enjoué, souriant de plus belle.

C'est à ce moment-là que, regardant autour de lui pour la énième fois le magnifique décor que Dumbledore avait fait apparaître, il aperçut une jeune fille blonde toute de vert vêtue qui se dirigeait seule vers la buvette. C'était Liliana, la jeune Serpentard qu'il avait rencontrée à Pré-Au-Lard et avec qui il avait discuté un moment.
Il lui adressa un petit sourire enthousiaste et un signe de la main pour la saluer, songeant qu'elle allait probablement rejoindre un cercle d'amis dans lequel il ne serait pas forcément le bienvenu. Mais pour l'instant, elle semblait seule et un peu dépitée de l'être.
Bill se détourna en lui adressant un dernier sourire. Le surfeur venait de leur adresser un compliment sur leur tenue et Bill répondit aussitôt :

"Toi aussi c'est sympa. On peut dire que... tu as du style. Mais à moins de demander au calmar géant de te faire des vagues sur le lac, je me demande bien ce que tu feras de ta planche de surf !"

Il rit légèrement, tout en prenant un nouveau beignet dans l'assiette qu'il tenait. Le nouveau venu, d'ailleurs, avait l'air de les trouver très sympathiques lui aussi, ces beignets.

"Tu le connais ? J'ai horreur de me moquer mais là..."

Si elle conaissait Oswald ? Non. Bon, d’accord elle le connaissait. Mais juste un peu hein ? Même si c’était la première personne qu’elle avait rencontré à Poudlard, même si elle avait l’impression de le croiser à chaque fois qu’elle mettait un pied hors de sa salle commune, ça ne comptait pas hein ? Bref, pour résumer, non, elle ne le connaissait pas, mais alors pas du tout.

- Tu te souviens des situations embarrassantes dont je t’ai parlé l’année dernière ? Beh Oswald, ça a été THE situation embarrassante. Je t’expliquerais un autre jour.

La jeune fille détourna la tête du Serpentard, apparement convaincue qu’il y avait mieux à regarder.

"Je te préviens, je ne sais pas danser. Mais j'aimerais bien que tu m'apprennes..."

Pour cela, il fallait déjà qu’elle sache danser elle-même. Mais pas besoin de préciser ce petit détail sans importance au Poufsouffle. Elle improviserait une fois sur place. M’enfin, comme il tenait à ce qu’elle garde ses palmes cela allait très mal se dérouler. Mais peu importe. La jeune fille acquiesça du menton, avant de reporter son attention sur le nouveau Gryffondor. Celui-ci s’appellait Zoleas, et sans vouloir vexer ce dernier, impossible que Mariana se souvienne d’un nom aussi peu courant. Oh il avait raison en plus. Vive Gryffondor avait disparut pour laisser place à ... Joyeux Noël ? Geuh .

- Merci. T’inquiètes pas tu te feras vite à la vie d’ici. Après tout, la plupart des gens sont très sociables et …

Alerte rouge. Le surfeur se dirigeait vers eux, et apparement il avait l’intention de leur parler. Argh, non mais il n’allait pas bien ? Qu’est-ce qui lui disait que Mariana avait envie de lui parler. Depuis la forêt interdite, la seule chose qu’elle voulait c’est qu’il reste loin d’elle et de son espace vital. Or, même si il était en dehors de la zone de danger potentiellement mortel, il était encore bien trop près d’elle.

- … hum, tu vas voir dans deux secondes, tu vas avoir l’expérience d’une rencontre avec un Serpentard. Alors t’inquiète pas, la plupart sont plus stupides que méchant, et celui là n’échappe pas à la règle. Mais faut les traiter avec gentillesse, ne jamais être méchant avec un esprit sous diminué et … ah saluuut Oswald, j’suis super contente de te revoir !

Héhé. Vengeance. Bon, d’accord, Mariana ne pensait pas un mot de ce qui sortait de sa bouche, surtout la dernière partie, mais embêter le Serpentard était une tradition à laquelle il ne fallait pas manquer. En tout cas, elle espérait bien qu’Oswald ai tout entendu, afin qu’il retourne à son surf, pour éviter à Mariana de repenser à certains événements plus que marquants …

Argh et voilà que Bill a posté alors que j’étais en train de faire mon RP T_T Méchant Bill !

Bon, Mariana elle allait quand même répondre au compliment du Serpentard, d’abord parce qu’elle était polie et ensuite parce qu’elle ne se doutait pas un seul instant qu’il la trouvait pas belle dans cette tenue. Surtout que Mariana elle est belle tout le temps. Tut, tut, tut, Oswald taggle siteuplais. Oui, parce que Mariana elle a aussi toujours raison. OSWALD j’tai pas dit de te taire ? :o Non mais les jeune de nos jours. Je disais quoi moi ? Tu vois maintenant je vais être obligée de lever les yeux, pour relire, tout ça à cause de toi. Ralala. Bref, soyons sérieux deux minutes. J’ai faim.

- Merci. Comme dit Bill, c’est vrai que t’as du « style », commença la jeune fille d’un air ironique, ce soir. Ca change.

Nous étions le matin sur le quai 9 ¾, il était presque onze heures.
Quatre hommes s’avançaient en direction du train, la tête haute, sans un regard ni un mot à l’un comme à l’autre. Le plus jeune, reconnaissable par la différence de taille par rapport aux trois autres et moins visiblement par la jeunesse que cachaient ses traits sombres, poussait un chariot où deux lourdes valises étaient posées.

Les quatre hommes s’arrêtèrent pour se tourner l’un vers l’autre, et le plus âgé, l’homme aux cheveux grisonnants et au regard perçant prit la parole :
- J’ose espérer que vous ne ferez rien de stupide et d’embarrassant cette année.
Son regard d’un noir éclatant se posa aussi bien sur le plus jeune que sur son frère de deux ans plus vieux.
- Interdiction de faire le moindre faux-pas. Je veux que vous me fassiez tous les deux une année exemplaire, sous tous les points de vue. Dites au revoir.

Les deux jeunes gens s’exécutèrent, Ultan le premier, qui lança un au revoir quasi majestueux à son père avant de saluer Torin et de disparaître, valise en main. Aïlin, était resté en arrière.
Il avait prit quelques centimètres pendant les vacances, et avait perdu un peu de couleurs. Une balafre se devinait sur sa joue gauche, ses cheveux avaient encore un peu poussés, tombant élégamment autour de ses joues un peu creusées. Il était plus beau, il avait aussi l’air moins juvénile, plus fier et sûr de lui.
Il s’avança d’un pas en direction de son père et fixa un regard un peu vide sur lui.

*Inclines-toi…*

Aïlin courba l’échine.
- Au revoir, père. Chuchota-t-il d’une voix devenue un peu plus rauque et qui avait perdu de sa douceur passée.
Devin parut satisfait. Il hocha la tête pour simple réponse, et son plus jeune fils se tourna vers Torin. Cette fois, une flamme de désespoir brillait au fond de ses yeux d’un bleu sombre.

- A bientôt, Torin. Portes-toi bien. Susurra-t-il, avant de se détourner rapidement, de prendre sa valise et de disparaître dans le train qui sifflait et répandait quantité de vapeur et de fumée.


Nous étions le soir à présent. Aïlin avait passé le trajet en compagnie de son frère, qui avait semblé agacé par sa présence, puis intrigué. Il avait cherché à le chasser, mais le regard implacable qu’Aïlin avait posé sur lui l’avait poussé à l’accepter finalement, se forçant à se comporter comme un frère envers lui.
Droit et impénétrable, Aïlin s’était assit du côté fenêtre d’un des sièges du compartiment et avait observé le paysage défiler sous ses yeux, l’air vague.
Durant tout le voyage, il n’avait pas prononcé un mot, ni même mangé quoi que se soit. Il ne s’était contenté que d’offrir un regard distant à une Serpentard qui avait parlé de lui sur le ton de la moquerie.

- Il n’a pas changé, toujours aussi peu bavard ton frère. Il n’est pas un peu euh… Bizarre ?

Le jeune Bower avait rétorqué, l’air lourd de sous-entendus.
- Vaut-il mieux avoir l’air bizarre ou avoir l’air tout bonnement stupide ? Je ne parle pas quand je n’ai rien d’autres que des futilités à proférer.


Le voyage s’était déroulé sans autre incidents, et s’était achevé pour laisse places aux évènements cités.
Pendant tout ce temps, Aïlin s’était installé en extrémité de table, la tête résolument tournée vers la répartition des élèves ainsi que vers les professeurs. Quand Dumbledore parla du banquet annulé, Aïlin fut le premier à se lever de la table des Serdaigle tandis que des exclamations outrées s’élevaient.
Mais Dumbledore reprit la parole, et une jeune fille à ses côtés le tira par la manche pour le forcer à se rassoir.

- Qu’est-ce que t’as à vouloir te précipit…
- Chut.

D’un geste agacé de la main, Aïlin fit taire Emily qui l’observait d’un œil surprit. Cette dernière se désintéressa de lui quand l’annonce d’un bal fut faite. Ils avaient une vingtaine de minutes pour se préparer.
Les raclements des bancs retentirent en même temps qu’un flot de discutions et de cris enthousiastes. Puis un bruit de foule, le pas des élèves rassemblés en masse qui se précipitait pour sortir au plus vite faire leur déguisement.

Aïlin aussi, aurait aimé sortir au plus vite. Dégoûté par la foule, il resta cependant en retrait un moment avant de tenter de sortir.
Hélas, il n’apprécia pas longtemps être balloté de part et d’autre par des élèves surexcités et fit bien vite demi-tour en poussant un soupir exaspéré.

*Profites-en pour trouver ta sœur, imbécile…*

Aïlin, à nouveau en retrait, parcourut du regard la foule qui ne cessait d’évoluer, une minute en décroissant, l’autre en s’accroissant à l’entrée des élèves déjà prêts, mais n’aperçu nulle part Lynn.
Il fallait qu’il la trouve, c’était vital. Agacé, angoissé à l’idée de ne pas la trouver parmi tout ce monde, le Serdaigle sembla un moment perdu, tournant la tête dans tous les sens comme s’il avait perdu un objet cher. Puis il se sentit mené en direction d’une buvette où couinait et servait un elfe de maison, arracha des petites mains de l’elfe qui couina un "Monsieur !" un cocktail de fruits faiblement alcoolisé.
Il avait soif, il fallait qu’il boive, sa gorge sèche le lui prouvait. Et puis, il aurait toujours l’air moins perdu en sirotant un verre tandis qu’il chercha sa sœur.

Il ne resta pas sur place. Le Serdaigle avait entreprit de faire le tour de la pièce, bien décidé à retrouver les cheveux de jais, le regard et le visage de Lynn. C’était vraiment important, il ne pouvait pas faire autrement !
Au bout de longues minutes où Aïlin scrutait les alentours avec autant de soin qu’un faucon cherchant sa proie, où il avait ignoré les salutations à son égard, il vit une jeune fille rousse, lovée dans un coin de la grande salle.

*Clarisse…*

Son cœur se serra, tout son corps se figea devant la vision de la jeune fille. Il se rappela de la demande qu’il lui avait faite, de sa déception lorsqu’il avait apprit que le bal avait été annulé, de sa peur de la mêler à quoi que se soit de louche… Il en oublia même Lynn un instant, se contentant d’observer les mèches rousses qui cachaient le visage de la jeune fille qui comme lui n’avait apparemment pas prit part à la fête.
Une étrange satisfaction s’empara de lui, forte et sournoise, qu’il ne sut expliquer. Et cette satisfaction monta à son paroxysme lorsqu’une jolie jeune fille s’avança vers Clarisse, vêtue d’un simple maillot de bain et d’un paréo orange.

*Petite traînée…*

Elle devrait avoir honte de se pavaner comme ça !
La colère, la hargne remplaça bien vite la satisfaction, et il observa d’un œil sévère Lynn engager la discussion avec la rouquine.

*Il faut que tu lui parles, au plus vite ! Il faut vraiment corriger cette liberté qu’elle prend ! Regardes là, se promener ainsi à moitié nue devant tout le monde, elle entache le nom des Bower…*

Oui, c’était totalement vrai. Pratiquement inconscient de ses propres mouvements, Aïlin se dirigea d’un pas tranquille et fier jusqu’à elle. Il sentit ses yeux se détourner de Lynn, et fut prit d’une sorte de torpeur alors que son regard pénétrant se posait quelques secondes sur la rousse. Il n’eut pas un mot à son égard, juste ce court regard, impénétrable.
Sa tête se tourna vers sa sœur et l’espace d’un instant, il eut l’impression de retomber sur terre.

- Lynn…

Paniqué, fatigué, Aïlin ne lui en adressa pas moins un regard rassuré. Que venait-il de se passer exactement ? Que faisait-il devant elle ? Il l’observa, perturbé, avant de se souvenir de ce qu’il devait faire.

- Il faut que je te parle, au plus vite, c’est très important.

Son regard parcourut le corps frêle de sa sœur, il observa son maillot de bain blanc, son bronzage apparent et son paréo de couleur vive. Son regard s’assombrit, ses sourcils se froncèrent légèrement.

- Par pitié tu aurais put te couvrir un peu plus. Lui reprocha-t-il, un peu froid.

Ca ne faisait pas bonne impression, on aurait dit une traînée. Cette pensée l’horrifia cependant. Toutes les filles pratiquement étaient habillées de la sorte, comment pouvait-il se mettre à penser ça de sa sœur ?

"Clarisse!"

Une voix venait de retentir non loin de la jeune serdaigle. Une voix connue et appréciée, celle d'une jeune fille discrète et très gentille, celle d'une Gryfondor: Lynn Bower. A l'entente de son nom, Clarisse releva la tête et essaya précipitament ses yeux d'un revers de manche, avant de se tourner vers la nouvelle venue. La jolie brune avait grandit pendant les deux mois de vacances, et était devenue encore plus jolie qu'avant. L'Ecossaise la dévisagea, comme si elle venait de rencontrer quelqu'un qui ne devait pas être là. en réalité, c'était surtout la tenue de sa camarade qui l'étonnait. Il faut bien dire que notre bleue et bronze n'avait pas vraiment fait attention au thème du bal, et n'avait par conséquent pas remarqué que tous les élèves étaient ainsi habillés, et qu'elle seule faisait "tâche" avec son simple uniforme. Stupéfaite, elle jeta un regard à l'assistance et fut rassurée de découvrir que son amie n'était pas une exibitionniste. L'assemblée.... trop de monde allait et venait, elle détourna les yeux rapidement, et se concentra sur la lionne.

_ Oh, bonsoir Lynn...
Je.. eh bien, ça va je te remercie.

Les petits tremblements de sa voix assuraient le contraire, mais il n'était ni le lieu ni l'endroit d'expliquer ce qui lui arrivait. Elle préférait penser à quelque chose de plus gai. Elle disait être contente de la voir, et il plut à la rousse de le croire, parce qu'elle aussi était bien heureuse de voir enfin un visage connu et apprécié. Elle offrit un petit sourire à la jeune fille qui s'était assise à côté d'elle.

_ Ca me fait plaisir de te voir aussi...
... je, non, je ne crois pas avoir vu les autres, j'ai "perdu" Nervia dans la bousculade en sortant du train .... à moins que ça ne soit en entrant...
... C'est très joli comme costume, et je trouve que ça te va bien....

Et elle le pensait. Quand aux autres, n'ayant regardé aucun visage en traversant la grande salle, elle aurait bien put leur paser sous le nez, elle ne les aurait pas vu. Alors qu'elle s'aprêtait à ajouter quelque chose, une silouhette se détacha de la masse des élèves et professeurs, qui s'approcha des deux filles. Au premier abord, la troisième année pensa qu'il s'agissait d'un inconnu qui avait dû croire reconnaître en elles des amies, et qui s'était trompé. Mais en y regardant mieux, elle s'aperçut que le garçon en question n'était autre que le frère de Lynn. Les battements de son coeur s'accélérèrent un peu, tandis que le jeune homme avançait encore dans leur direction. L'année ne commençait pas si mal que ça, finalement. Les yeux fixés sur lui, elle finit par croiser son regard, un regard dur et indéchiffrable. Un regard qu'elle ne le lui connaissait pas.

Mais ce n'était pas tout, ses yeux perçants arrivaient à distinguer une ciactrice sur la joue d'Aïlin, qui devait être le souvenir d'une blessure profonde et douloureuse, sans doute. Clarisse ne vit pas qu'il était devenu plus beau encore qu'avant les vacances, la seule chose qui retint son attention fut le contraste entre le bronzage de la soeur et la pâleur du frère. Ce "détail" lui paraissait plus qu'étrange. Déjà, ses sourcils avaient commençés à se froncer au dessus de ses paupières, en signe d'incompréhension. Mais le pire était encore à venir. Lorsqu'il s'adressa à Lynn, la voix du quatrième année était autre, comme si l'on avait doublé sa voix, et que le bruiteur était beaucoup plus âgé. Elle sursauta imperceptiblement.

Il voulait parler à sa cadette, mais quelque chose clochait. La serdaigle avait dû rater un épisode important, vous savez, celui ou il se passe plein d'action et ou les personnages changent, se disputent, ou autre. Peut être que les deux Bower s'étaient disputés pendant les deux mois de vacances, et que le garçon venait chercher une explication, pour se racomoder avec sa soeur. Cette hypothèse était fort envisageable, mais quelque chose ne collait pas, et Clarisse n'aurait pas su dire quoi. Lentement, elle détourna les yeux du nouvel arrivant, et les posa sur son amie, en une interrogation muette.

Zoleas entendit ce que Mariana lui dit à toute vitesse alors qu'un Serpentard approchait :

"- … hum, tu vas voir dans deux secondes, tu vas avoir l’expérience d’une rencontre avec un Serpentard. Alors t’inquiète pas, la plupart sont plus stupides que méchant, et celui là n’échappe pas à la règle. Mais faut les traiter avec gentillesse, ne jamais être méchant avec un esprit sous diminué et … ah saluuut Oswald, j’suis super contente de te revoir !

* Elle n'a pas l'air de beaucoup l'aimer... enfin ça doit être normal entre Serpentard et Gryffondor. Bah on verra bien s'il est comme elle dit... * pensa Zoleas alors que le Serpentard les regardait.

Le Serpentard ne dit rien à propos des palmes de Mariana qui affichait :

JOYEUX NOËL

Mais il eu un regard qui en disait long.

"- Bonjour... Oswald c'est ça? Moi c'est Zoleas. "

Comme il ne voyait pas trop quoi lui dire - Il n'allait pas lui dire : "- Wouah t'es chez Serpentard"... - Il se tut et attendit en se servant dans l'assiette de beignets de crevettes que tenait Bill.

La cérémonie de la répartition... ah Theodore Nott ne supportait pas cela. Il aurait mieux valu qu’il s’éclipse que de voir ça. Il s’ennuyait... Le vieux barbu faisait ses discours incohérents comme d’habitude. Il n’avait qu’une seule envie, c’était de partir, de se réfugier dans un endroit où personne n’allait relever leur stupidité infinie...

Enfin, Dumbledore annonça qu’il n’y aurait pas de banquets. Le Serpentard n’était pas vraiment déçu. Mais plutôt étonné. Cela avait toujours été comme ça, c’était la tradition. Pourquoi en changer maintenant ?
Mais le directeur reprit rapidement la parole et annonça que si le banquet n’avait pas lieu, il allait être remplacé par un bal de début d’année ! Theo aimait bien ça les bals. Cela changeait de la routine habituelle, souvent il y avait de la musique assez écoutable, enfin bon ce n’était pas trop mal...

Par contre, nouveau coup d’étonnement lorsque le directeur de Poudlard annonça le thème de la soirée. Chemises hawaïennes et paréos. Aïe. Ce n’était pas top. Mais la vert et argent n’allait pas se laisser démonter pour autant. Il remonta dans son dortoir, dans le but de se confectionner rapidement un petit quelque chose...

Son pantalon, il n’y touchera pas. Il n’allait pas se trimballer en short, c’était hors de question. Il garda donc son fin jean noir, qui lui collait à la peau et révélait sa minceur. Puis il fallait trouver un haut convenable, qui colle avec le thème, mais qui ne fasse pas ridicule.
Le jeune homme sortit une chemise noire de sa vaste armoire. Puis à l’aide de sa baguette magique, il y dessina des petites fleurs blanches. L’enfila, puis se rajouta un joli collier de fleurs blanches. L’ensemble était simple, sobre, mais très joli.



Il alla ensuite contempler le résultat dans son grand miroir sur pied. Il aimait bien se voir en totalité. De plus, il avait une assez grande taille, alors autant avoir le matériel approprié... Il appréciait assez le résultat, même si ce n’était pas parfait...
Il prit un crayon noir, posé négligemment sur une table voisine, puis se retourna vers la glace. Il souligna ses yeux d’un très léger et fin très noir. Ceci donnait un plus d’esthétique et faisait ressortir le bleu électrique de son regard.
Il arrangea ses cheveux noirs. Enfin façon de parler. Parce qu’au au lieu de les lisser et de les plaquer, il passa ses mains dedans, dans des gestes brefs et rapides, pour leur donner un bel effet décoiffé.
Il calla sa baguette magique à l’intérieur de son pantalon, ainsi, il était prêt pour redescendre dans la grande salle.

Le revoici quelques minutes après dans la salle de bal. La pièce était déjà occupée, mais pas complètement pleine. Il n’avait pas été si long qu’il ne le croyait. Il reconnut quelques visages. Encore heureux après quatre année passées ici... à l’aube de sa cinquième année, il ne fallait plus prendre tout à la légère, l’année des Buses, ça allait être plus compliqué.
Mais ce n’était pas le moment de parler de cela. Le jeune homme allait essayer de profiter de cette soirée. Il s’avança un peu plus dans la salle, mais vers personne en particulier. Il préférait que ce soit les autres qui viennent vers lui, plutôt que le contraire. Enfin du moins pour l’instant, il resterait à l’écart, observant ce qu’il se passait.

William avait écouté, un peu désemparé, le directeur annoncer le thème de la soirée. Chemises hawaïennes... pas tout à fait le style habituel du rouquin, qui préférait les tenues sobres et sombres aux grandes fleurs multicolores. Evidemment, le Gryffondor n'avait pas de tenue hawaïenne dans sa valise, et il se contenta d'alléger un peu son uniforme du collège, retirant sa cravate et sa robe aux couleurs de sa maison. Dumbledore les encouragea à utiliser la magie pour rendre leurs tenues plus festives, mais tout ce que William arriva à faire en ensorcelant sa chemise blanche fut l'arrachage d'une couture, sans qu'il ait bien compris comment il avait fait. Un peu gêné d'être l'un des seuls nigauds en blanc au milieu de cette foule colorée, il déboutonna largement son col et s'ébouriffa les cheveux pour se donner l'air un peu plus décontracté. Il se mit à la recherche de quelqu'un de connu- ses amis avaient-ils tous disparu?- songeant qu'avec sa tenue idiote, il avait l'air d'un serveur. Rougissant un peu, il prit une Bièraubeurre au passage et en but une longue gorgée pour se donner une contenance. Il s'aperçut tout en buvant qu'il était en train de flâner au milieu d'une bande de Serpentard de sixième année, et avalant précipitamment, se hâta de changer de secteur.
Ayant traversé presque toute la Grande Salle, il aperçut enfin une tignasse rousse qu'il connaissait bien : celle de Clarisse McBrien, en conversation avec... l'estomac de William chavira... Lynn!
Pourquoi la simple vue de Lynn lui faisait-elle soudain tant d'effet? Il pâlit légèrement cette fois, et lorsqu'il arriva près des deux filles, il devait avoir l'air un peu malade. En tout cas, c'est comme ça qu'il s'imaginait, avec son coeur battant à tout rompre, ses jambes flageolantes et ce trou béant dans son estomac. Il ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait... Il salua ses deux amies d'une voix bizarre, qu'il camoufla en jouant le cérémonieux:

-Bonsoir mesdemoiselles... Quel plaisir de vous retrouver...

Son regard s'attarda sur Lynn qui était très jolie avec son déguisement, puis il sourit à Clarisse qui avait un peu le même problème que lui- à la différence qu'elle n'avait pas de manche décousue pendouillant misérablement sur son épaule. Il allait proposer aux filles d'aller leur chercher quelque chose à boire, mais l'irruption d'Aïlin le stoppa net. En cet instant, le Serdaigle avait quelque chose de son frère, Ultan, celui qui avait brisé la baguette de Will l'année précédente. Le même genre de brutalité arrogante, le même dédain dans le regard.
William n'entendait pas ce que les deux Bower se disaient, mais il ne quittait pas Lynn du regard. D'abord parce que l'air féroce d'Aïlin ne lui disait rien qui vaille, ensuite parce que ses épaules mordorées étaient très agréables à regarder...

Lynn remarqua à la dernière minute les larmes discrètes que la Serdaigle essuya mais respecta le silence de Clarisse. Visiblement cette dernière ne souhaitait pas se confier, mais penser à autre chose, alors c’est ce que Lynn, en bonne amie, tenterait de faire.

Le sourire de la petite aiglonne rassura la jolie lionne qui le lui rendit et accueillit avec joie qu'elle soit aussi heureuse de la revoir. Cette dernière lui expliqua d’ailleurs qu’elle avait perdu Nervia de vue et Lynn acquiesça, scrutant un instant la foule :

- Oui, il m’est arrivé la même chose avec William… Mais ils finiront bien par nous trouver…

Clarisse la complimenta sur son costume et Lynn lui jeta un regard piteux :

- Merci, tu es gentille… A vrai dire, je ne me sens pas très à l’aise, mais… cela fait partie de mes résolutions pour cette nouvelle année scolaire… tu sais, participer un peu plus à la vie de l’école… m’ouvrir aux autres… et ça passe par ça malheureusement… Je vais essayer de les tenir au moins le premier jour ! Ajouta-t-elle en riant. Pour la suite, en revanche, je ne garantis rien !

Elle replaça la bretelle de son maillot de bain d’un geste pudique et rougit légèrement :

- Lavande m’a dit de ne pas avoir honte… de ne pas hésiter… ça a l’air tellement facile quand c’est elle qui le fait ! J’ai l’impression de ne pas vraiment être à ma place…

Quelque chose lui disait que Clarisse devant comprendre ça.

- Je suis contente de t’avoir trouvée..

Elle lui serra doucement la main avec un sourire et releva la tête lorsqu’une voix familière s’éleva :

- William !

Lynn se redressa, aidant Clarisse à en faire de même.

- Moi aussi je suis contente de te revoir… Et Clarisse aussi, même si elle est trop dans la lune pour te le dire ! Ajouta-t-elle avec un petit clin d’œil à la Serdaigle qui était restée muette. Ho, bonjour Mathias ! Je vais bien et t....?

Elle n'eut pas le temps de finir sa réponse au préfet qu'elle remarqua alors ce qui avait attiré l’attention de Clarisse et leva légèrement les yeux vers la silhouette qui s’approchait du quatuor.

- Aïlin !

Le sourire qui s’était dessiné sur ses lèvres à l’apparition de son frère disparu bien vite lorsqu’il lui déclara d’une voix étrange qu’il devait lui parler rapidement.

- Ho…. Très bien… murmura-t-elle. Tu n’auras qu’à… me dire où et quand…

Elle observa son frère et sa pâleur l’inquiéta. Il semblait si différent…. Quelque chose de grave avait dû se produire… Les battements de cœur de la gryffondor accélérèrent alors qu’il la regardait avec froideur et presque dégoût. Que lui arrivait-il… ? Il ne l’avait jamais regardé comme ça… comme leur père….Elle ouvrit la bouche pour lui demander ce qui se passait mais, déjà, il fronçait les sourcils d’un air de désapprobation.

Citation :

- Par pitié tu aurais put te couvrir un peu plus.

Lynn en resta sans voix et rougit d’embarras, croisant inconsciemment les bras.
Elle se tourna vers Clarisse qui avait l’air aussi perdu qu’elle et baissa les yeux, honteuse :

- Je… Tu… tu as raison… je n’ai pas réfléchit…

Elle frissonna mais ce n’était pas de froid. Elle sentait le regard d’Aïlin fixé sur elle d’une manière inhabituelle et cela lui faisait presque peur.

Elle finit par redresser la tête pour dévisager son frère, cherchant une explication quelconque à son comportement et remarqua soudain la cicatrice sur son visage. Elle s’approcha de lui, inquiète et posa une main sur sa joue. Il était glacial…

- Par Merlin, qu’est-ce qui t’es arrivé ?

- Je… Tu… tu as raison… je n’ai pas réfléchit…
Aïlin grimaça, sentant une once de pitié pour sa sœur qui rougissait.
- C’est rien…

Ce n’était rien, il s’était un peu emporté, sûrement n’aimait-il pas l’idée que des regards intéressés pouvaient se poser sur elle… Il n’eut pas le temps de trouver une explication dans la confusion de ses pensées, qu’elle s’était approchée, inquiète. Il vit sa main arriver sur lui, et sentit ses doigts effleurer sa joue tailladée.

*Ne laisses pas cette bourbe te toucher !*

Les doigts d’Aïlin se refermèrent sur le poignet de Lynn qu’il retira sèchement de sa joue, avec tant de violence dans le geste qu’il vit son bras tracer un drôle d’angle.
- Ne me touche pas… Chuchota-t-il.
Sa poigne se détendit alors qu’il fusillait Lynn d’un regard noir, cruel. Il la détestait, cette petite traînée ! S’il pouvait la gifler, lui donner la correction qu’elle méritait. Mais il ne lui suffisait que d’un peu de patience encore, et il pourrait se venger de tout ce qu’elle avait osé, de la gangrène qu’elle avait engendré au sein du Manoir…

Lynn semblait terrifiée. Abasourdit, Aïlin saisit ce qu’il venait de faire. Cette fois, il n’avait pas oublié le geste qu’il avait fait, le grondement féroce qu’avait été sa voix. Il revit le souvenir du bras de Lynn qui se tort, réentendit la voix qui s’était insinué en lui, forte et cruelle, emplie de haine pour la jeune fille… Il sentait un élan de culpabilité l’envahir, mais ne parvint pas à l’exprimer, comme si une main étreignait sa gorge pour l’empêcher de proférer le moindre son.

*Fais comme si de rien n’était, elle doit venir te parler.*

Il s’était un peu emporté, il ne savait pas comment ni même pourquoi. Il devait obéir à cette voix qui chuchotait dans sa tête, ce conseil avait été avisé. Il ne fallait pas qu’elle se mette à avoir peur de lui, il avait quelque chose d’important à lui dire, à faire, si elle refusait de le voir, tout serait gâché.
Il détourna un instant la tête, regardant autour de lui et posant son regard d'un bleu profond sur William, puis sur Mathias, qu'il n'avaient pas remarqué jusqu'alors. Il leur adressa un vague signe de tête en guise de salutation.

Il ne fallait rien faire devant autant de témoin, le moment était mal choisit, mais faisait suffisamment l'affaire pour attirer la jeune fille. Maintenant, il fallait trouver une excuse pour son comportement, pour cette fois...

- Excuses-moi, ça me fait encore un mal de chien… Ca a l’air cicatrisé, mais ça ne l’est pas encore… Ne t’inquiètes pas pour cette marque, je t’expliquerai quand on sera tous les deux.
Sa tête lui tournait, il se sentait faible, perdu. Que se passait-il ? Il n’était pas lui-même, il ne se sentait même plus maître de ses faits et gestes.

- Lynn… Je me sens mal…

Sans prévenir, il se détourna et alla s’appuyer à une table où était disposée de nombreux mets divers et variés. L’odeur des fruits frappa ses narines.

*Tu te sens mal parce que tu n’as rien mangé depuis des heures…*

- Il faut que je mange quelque chose, je n’ai rien mangé depuis des heures.

Obéissant à sa pensée, il attrapa à pleine main un bout de mangue déjà découpé et la fourra dans sa bouche, sans plus prêter attention à personne.
Il se sentait mal parce qu’il avait faim, il fallait qu’il mange, ça irait mieux…

Madison était arrivée en fin de cinquième année. Elle n’avait pas eu le temps de faire de bonnes rencontres. Elle avait passé son temps à observer les autres avec dédain... Le manque de style des élèves la répugnaient. New York lui manquait de plus en plus. Elle s’était imaginée ouvrant une grande boutique de lingerie féminine, ou encore d’un immense institut de beauté, le plus grand d’Amérique, non le plus grand du monde !!
Mais non elle s’était retrouvée sorcière et prisonnière d’une école stricte où la tenue vestimentaire manquait amplement de goût...
La fin de l’année était rapidement arrivée. Et à présent la jeune fille se retrouvait par le plus grand des miracles en sixième année... Elle assistait à la cérémonie de la répartition pour la première fois. Elle avait été envoyée chez les Gryffondor. Elle ne comprenait pas encore pourquoi il y avait des maisons, pourquoi elle avait été chez les rouge et or et pas autre chose. Et surtout, la question primordiale, c’était pourquoi il n’y avait pas une maison portant les couleurs rose et noire...
Mais il fallait faire avec...

Bref, le grand monsieur barbu parlait. Un peu dans le vide pour la jeune américaine, qui préférait limer ses ongles secrètement en dessous la table. Elle pensait qu’il fallait rapidement utiliser un sort pour mettre une couleur appropriée sur ses ongles. Mais par le plus grand des malheurs, en bonne tête en l’air, la sixième année avait oublié sa baguette magique...
Ensuite, un grand moment de joie éclata dans la grande salle. Madi ne comprenait pas ce qui pouvait susciter un tel engouement. Alors elle demanda poliment à son voisin, beaucoup plus petit qu’elle, qu’est-ce qu’il se passait. Il lui répondit d’une voix intimidée qu’il y allait avoir un bal. Madison sauta de joie, elle se leva et fit tomber le verre de son voisin. Celui-ci rougit de plus belle et partit de la salle. Sans doute avait-il cru qu’elle avait fait exprès. Mais qu’importait, le plus important c’était qu’elle devait aller se préparer.
Le bal était sur le thème des îles, ça promettait d’être pas mal !

La gryffondor se dépêcha donc de remonter dans sa salle commune pour se préparer, elle se devait d’être ravissante. Après près d’une heure de préparation, elle était enfin prête... Elle portait un haut de bikini rose, un long paréo rose puis un collier hawaïen rose également. Et touche finale, la blonde était pied nus. Elle ajouta une jolie fleur rose dans sa longue chevelure, voilà. Elle pouvait revenir assister au bal.
La salle commençait à être bien remplie. Il fallait mettre un peu d’ambiance, surtout qu’elle ne connaissait personne. Elle décida de se ruer sur la piste et de faire une petite démonstration de danse du ventre en s’écriant :

- Alors où est le rhum coco ??!!!!!!

- Les Première Année, suivez-moi.

Une nouvelle année commençait ; et de retour à Poudlard, la préfète des Vert et Argent, désormais en Sixième Année, reprenait ses fonctions. Comme tous les ans, la Répartition avait été longue et ennuyeuse. Une nouvelle promotion de petits Verts et Argents étaient venus rejoindre les bancs de leurs aînés. Et maintenant que le dernier élève venait d’être envoyé chez les bouffondor, le banquet allait pouvoir commencer. Aussi critique la jeune fille pouvait-elle être vis-à-vis de ces infectes petites créatures qui peuplaient les cuisines, ils faisaient tout de même des merveilles aux fourneaux.

- QUOI ?!

La jeune fille faillit s’étouffer avec son jus de citrouille lorsqu’elle entendit de la bouche de directeur de Poudlard, si si, on parle bien du même vieux barbu un peu gâteux, que le banquet serait annulé. Un long bourdonnement se fit entendre dans la salle, tandis que les élèves se regardaient les uns les autres dans une mimique de totale incompréhension.
Aussi la surprise fut-elle d’autant plus grande d’entendre de la bouche du même barbon que le banquet serait remplacé par un grand bal de rentrée, qui plus est sur le thème des tropiques. Le discours du directeur terminé, la préfète se leva d’un bond et tapa dans ses mains pour attirer l’attention des Première Année qu’elle devait emmener jusqu’à leur salle commune. Ils avaient intérêt à se dépêcher, les petits gnomes verts, cette année, parce que vingt minutes pour aller jusqu’à la salle commune, trouver une idée de déguisement, se préparer et remonter dans la Grande Salle, ça ne laissait pas beaucoup de marge.
Tant pis, elle y réfléchirait sur le trajet et chargerait Wolgan de donner les conseils aux plus jeunes. Après tout, il y avait des priorités dans la vie. Et ce n’était pas souvent que la préfète s’accordait d’être aussi superficielle.

Une fois sa mission accomplie -ils étaient tous dans la salle commune et en théorie capables de retrouver leur chemin jusqu’à la grande salle-, la jeune fille se dirigea vers son dortoir. Elle avait eu quelques idées en chemin, mais il lui faudrait un petit peu de temps pour appliquer les bons sorts sur sa tenue.

Déjà, pour commencer, il fallait qu’elle choisisse un vêtement à modifier. La jeune fille attrapa une robe noire toute simple dans sa malle et à l’aide de quelques coups de baguette, effectua toute une série de modifications. Elle reposa ensuite le vêtement customisé sur son lit et s’occupa de son look à elle. Après tout, il lui fallait un look un peu plus… tropical. Utilisant quelques uns des sortilèges de sa mère, la jeune fille réussit à donner à sa peau un teint halé, et se fit friser sa longue chevelure brune. Elle modifia quelques uns de ses bijoux, et recouvrit sa peau, au niveau des épaules, de fines paillettes argentées. Voilà qui allait parfaire la tenue.

Quand Joana arriva aux portes de la Grande Salle, celle-ci était déjà pleine. De nombreux élèves dans des vêtements plus colorés les uns que les autres se baladaient et discutaient. Retrouver ses camarades serpentards dans cette foule n’allait pas être évidente. La jeune fille pénétra dans la salle décorée pour le bal ainsi vêtue :



Elle avait réussi à faire d’une simple robe noire un ensemble deux pièces dans des tons turquoises, rappelant furieusement une tenue polynésienne. Ses longs cheveux bruns désormais frisés retombaient tels une impressionnante crinière sur ses épaules. Elle s’était fait l’espace de quelques secondes l’impression d’avoir la même chose sur le crâne qu’arborait habituellement Granger et chassa rapidement cette idée. Après tout, ses cheveux à elle restaient toujours aussi doux et soyeux et brillants qu’à l’accoutumée. Par ailleurs, le diadème orné d’un serpent qu’elle avait réussi à modifier paraît encore un peu plus sa coiffure.

Son habituel regard froid, contrastant avec l’ambiance de la fête, balaya la Grande Salle. Tel un radar, elle scrutait tous les élèves, s’arrêtant seulement sur les gens qu’elle considérait comme dignes d’intérêt. Malheureusement pour la jeune préfète, il n’y avait pas grand-monde, du côté des Vert et Argent –les seuls dignes d’intérêt-. Alors, en bonne Joana qu’elle était, la jeune fille se dirigea du côté du buffet, en quête d’une bouteille de Biéraubeurre.

Et tandis qu’elle évoluait au milieu des convives, mettant au passage un coup de coude à Tails et Gammach qui se trémoussaient en plein milieu de la piste de danse, ou encore en bousculant Thomas et la petite bande de Bouffondors qui gênaient l’accès au bar, la jeune fille finit par atteindre ce qu’elle désirait. Elle attrapa une bouteille, la décapsula et entama le doux breuvage. Apercevant Van Loock et MacNamara un peu plus loin, la jeune fille les salua de loin ; avant que son regard ne soit arrêté par un grand jeune homme de noir et blanc vêtu, avec un collier de fleurs blanches autour du cou. Cela faisait un sacré moment qu’elle ne l’avait pas vu… depuis la fin de l’année dernière pour être précise, étant donné qu’elle n’avait pas eu l’occasion de le croiser lors de la Répartition. Aussi Joana s’approcha-t-elle de Nott pour entamer la conversation. Elle avait attrapé et ouvert une autre bouteille de Biéraubeurre qu’elle lui tendit tout en le gratifiant d’un:

- Salut Nott, sympa la chemise.

Son regard se détendit légèrement et se fit même espiègle.

- Alors, tes vacances ? Bien passées ?

Aïlin attrapa son poignet et l’éloigna brusquement de son visage, lui tordant le bras. Elle retint un cri de douleur et le dévisagea, horrifiée. La douleur s’intensifia un instant au moment même ou d’un murmure, il lui ordonnait férocement de ne pas le toucher. Il finit par lâcher prise non sans continuer à la fixer, le regard noir.
Mais que lui arrivait-il ?

Elle se massa doucement le poignet, sans un mot alors qu’il lui expliquait que la blessure était encore sensible, lui promettant qu’il lui expliquerait quand ils seraient seuls…

Tour à coup, il tituba légèrement et elle le dévisagea toujours avec inquiétude malgré son comportement.

Citation :

- Lynn… Je me sens mal…

Il semblait si faible, et sa voix… comment sa voix pouvait être si douce et perdue alors que quelques instants auparavant elle était dure et agressive…? Elle ne le reconnaissait plus… c’était comme si elle avait deux Aïlin différents face à elle…

- Aïlin… ?

La jeune fille fit un pas vers son frère alors qu’il rejoignait la table la plus proche pour s’appuyer. D’une voix plus assurée, il expliqua ce léger malaise par le fait qu’il n’avait rien avalé depuis trop longtemps.

Déboussolée, ignorant comment réagir, Lynn voulu se rapprocher mais déjà Clarisse l’avait rejointe et regardait son bras avec inquiétude :

- Ça va… ce n’est rien… ne t’inquiète pas… il… il ne… l’a pas fait exprès…

C’était son frère, elle devait prendre sa défense, lui faire confiance… il ne lui avait jamais fait de mal… il avait toujours été là pour elle… Cela n’avait aucune raison de changer… Même si elle ne comprenait pas son comportement actuel…

Mais Clarisse ne fut pas dupe. Visiblement énervée et ne voulant qu’aider la petite gryffondor, elle se dirigea vers Aïlin et après avoir attrapée une carafe de jus de citrouille lui en renversa le contenu à la figure.

Lynn en resta bouche bée. Elle se précipita vers Clarisse et lui prit doucement le bras, ne sachant pas comment elle devait réagir à cela.

- Je… je suis désolée… dit-elle sans vraiment savoir si elle s’adressait à son frère ou à Clarisse.

Elle était perdue… elle jeta un regard inquiet à la rouquine puis à William qui semblait profondément énervé.
Elle ne put s'empêcher d'être attendrie et de ressentir une bouffée de tendresse pour lui.
Dès qu'on s'en prenait à elle il réagissait comme un cerbère prêt à dévorer quiconque avait l'intention de lui faire du mal. C'était touchant mais après ce qui s'était passé avec Ultan et même si elle pensait Aïlin incapable d'une telle barbarie, elle préféra l'empêcher d'intervenir.
Il fit mine de s’avancer vers le quatrième année mais elle lui barra le passage, posant ses mains sur son torse, plongeant son regard dans le sien :

- Ne fais pas ça… Ce n’est rien, d’accord ? Murmura-t-elle en se forçant à lui sourire. Il ne l’a pas fait exprès… je t’assure… Il ne m'a même pas fait mal…

Clarisse était toujours près d’eux et c’est vers elle qu’elle se tourna d’un air implorant :

- Je te remercie... je sais que tu as fait ça pour moi... Mais il a passé un été… très difficile… il ne faut pas lui en vouloir…

Elle se sentait complètement déboussolée.

- Reste-là ! S’il te plaît… Demanda-t-elle à William avant de se diriger vers son frère.

Elle ne le reconnaissait pas… c’était effrayant… Qu’est-ce qui lui arrivait… ?

- … Dis-moi où et quand, et va-t’en. Tu es pâle comme la mort… je ne sais pas ce que tu as mais tu n’es pas dans ton état normal… et je ne veux pas que mes amis soient mêlés à ça….

Aïlin n’avait pas faim, mais c’était comme s’il n’avait plus eu le goût de la moindre nourriture dans la bouche qu’il dévora la mangue qu’il avait prit pour cible. La suggestion lui avait semblé incontestable, manger revigorait, et il avait besoin de cela, besoin de se sentir mieux. Rien d’autre ne comptait que de s’atteler à la tâche que la voix sournoise lui avait susurré.

Mais quelque chose le sortit de cette inconscience d’autrui. On venait de lui renverser quelque chose sur lui, de froid, d’odorant et de collant. Aïlin se figea, surprit et choqué, fermant les yeux et frissonnant lorsque les glaçons heurtèrent ses épaules et glissèrent dans son cou.

Stupéfait, il se tourna vers Clarisse avec un regard qui en disait long sur son hébétitude. Il avait l’impression de la voir pour la première fois de la soirée, et son cœur s’emballa étrangement dans sa poitrine. Clarisse…
Il se souvenait cependant du regard qu’il lui avait jeté. Pourquoi ne lui avait-il pas dit bonjour, pourquoi l’avait-il ignoré ? Elle ne lui lancerait sûrement pas en ce moment ce regard lourd de rancœur qui le tétanisait sur place. Mais était-ce une raison pour lui renverser du jus de fruit sur la tête ?

Complètement perdu, il accueillit avec appréhension la petite voix qui vibrait de colère…

*On règlera cela plus tard…*

La colère disparut, laissant Aïlin abasourdit, seul, étrangement et horriblement seul avec lui-même. Maintenant, sa tête le lançait douloureusement.

- Pourquoi… Pourquoi tu viens de me renverser ce jus de citrouille sur la tête ? Parvint-il à demander d’une voix faible. Je… J’ai fait quelque chose de mal ?

Le regard flou, il porta une main à son front, incapable de réfléchir, de distinguer clairement Clarisse. Qu’est-ce qu’il se passait ? Il ne savait plus qui il y était, ni ce qu’il faisait… Lynn, s’était approchée de lui, l’air totalement déboussolée voir même effrayé. Qu’est-ce qu’il avait fait ? Oui, il s’en souvenait, le bras…
Son cœur se serra. Pourquoi avait-il réagit ainsi, face à elle ? Elle ne méritait pas qu’il lui torde à moitié le bras ainsi, il s’était promit de ne jamais lui faire du mal…
Le cœur serré, il l’écouta parler.

- Je ne sais pas ce que j’ai non plus… Tu as raison, je… Je vais m’en aller…

*Vendredi soir, neuf heures et quart, où elle se sentira à l’aise.*

- Rejoins-moi vendredi soir à neuf heures et quart… Dans l’ancienne classe de sortilèges et enchantements… Tu te souviens, celle où l’on a dansé ?

Un sourire en coin était apparut sur ses lèvres. Un sourire qui avait quelque chose d’étrange, de sombre. Celui-ci disparut bien vite cependant, l’éclat intense et menaçant quitta son regard pour le laisser fade, vide.

- Je suis désolé, excuse moi encore… Tu viendras, je compte sur toi…

Pourquoi devait-elle venir ? Il l’ignorait toujours autant, mais il savait que ce vendredi soir à neuf heures et quart il devrait se trouver seul à seul en compagnie de Lynn, qu’il avait des choses à lui dire. C’était sa sœur après tout, il avait toujours eu des choses à lui dire, c’était sûrement cela.
Il voulut l’embrasser sur la joue, comme avant, comme lors de leur dernière rencontre à la tour d’astronomie, mais il ne réussit qu’à incliner le torse. Figé et penché sur son visage, il ne parvint pas à s’approcher plus d’elle. Son geste, à présent, lui semblait horriblement déplacé, incohérent, inutile… Et pire que cela, il n’en avait pas envie. Il ne voulait pas que ses lèvres n’effleurent la peau bronzée et si odieusement pleine de couleur de sa sœur. Qu’est-ce qu’il lui prenait ?

Profondément troublé, il se détourna et rencontra une nouvelle fois le regard de Clarisse.

*J’aurais tellement aimé passer la soirée avec elle…*

Mais il n’était pas lui-même, il savait que quelque chose d’anormal était en train de se produire. Il ignorait quoi, son esprit comme déchiqueté en deux ne parvenait à assimiler les conséquences que pouvaient, en ce moment, avoir chacun de ses actes.
Mais il avait un mal de tête incroyable, et au fond de lui, il sentait qu’il ne devait pas rester une minute de plus, qu’il ne devait pas la mêler au malaise qu’il subissait.

- Je suis désolé… Je ne t’en veux pas pour le jus de citrouille, je l’ai mérité… J’espère que je ne t’ai pas gâché la fête…
Sans savoir pourquoi il s’excusait aussi platement, il s’inclina légèrement devant la belle rousse qui faisait vibrer son cœur aussi fort que la tension de son esprit lançait son crâne, et s’éclipsa, confus, perdu.

Il ne se comprenait plus lui-même, il ne comprenait rien à ce qu’il se passait… Mais il n’avait pas envie de réfléchir, il n’avait pas envie de lutter contre cette petite voix en lui…
Elle lui parlait, oui, et il n’avait qu’envie de se laisser bercer part elle, de sombrer dans une inconscience paisible…
Dort mon enfant, dort. Demain un nouveau soleil se lèvera.

La Lune était haute dans le ciel et la nuit assez avancée lorsque les portes de la Grande Salle cédèrent place à un élève régulier du banquet de début d'année. A son bras, comme à son habitude, il portait une gracieuse élève dont la fraiche beauté s'accordait à merveille avec son apparence atypique. Edwin était toujours parmi les derniers à arriver à la Grande Salle, pour on ne sait quelle raison, mais il avait été prévenu des changements par la fille qu'il tenait au bras - une sorte de remerciement -.

Au dessus d’un pantalon de velours aux pattes légèrement évasées, l'Ecossais portait une chemise fushia entrouverte, paraissant plus que quiconque se fondre dans le décor hawaïen de la salle. Autour de son cou l’éclat noir d’un foulard de soie protégeait sa gorge. Sa cavalière quant à elle était vétue d'une longue jupe dorée et d'un débardeur coloré fort original, le tout porté par un visage fin et mat auquel Edwin voulut ajouter une touche personnelle.

« Ca vient des Antilles. » fit-il en lui tendant des lunettes de soleil, un sourire aux lèvres.

Aperçevant des connaissances ici et là, il salua des bribes d'élèves sans jamais s'arrêter, sa compagne marchant avec un rythme presque dansant. Quel était son nom, deja ?

« Sally, je te l'ai dis tout à l'heure... »

Elle semblait déçue, Edwin lui était déjà lassé. Après un petit départ pseudo-larmoyant accompagné d'un baise-main très classe, le jeune homme quitta Sally pour se faufiler dans la foule à la recherche du bar sous les cocotiers. Bousculant – comme de par hasard – une belle brune avec qui il échangea quelques mots, ce ne fut que la soif qui le déscotcha du magnifique décolleté. S'arrêtant à la cabane et interpellant un elfe de maison -esperant se faire entendre au milieu du brouhaha-, il commanda un jus de citrouille.

Dobby lui adressa un signe et lui assura qu'il serait bientot servit. Lui tapotant la tête, Edwin lui signala qu'il n'était pas pressé -ces bêtes-là étaient tellement susceptibles et nerveuses-. Bref, il alla squatter une table au fond de la salle, tournant la tête en chemin car il avait reconnu une voix féminine. La surprise se lut aussitôt dans ses yeux noisette quand il tomba sur le visage aux traits familiers. Ce fut néanmoins un mélange d'amusement et de plaisir qui vint s'installer ensuite dans son regard.

« Ca va, cousine ? Si y'a un soucis, je le règle tout de suite, hein. » lui murmura t-il à l'oreille en se penchant légèrement, s'amusant à lui mettre les bras autour du corps pour l'immobiliser. Le Gryffondor dévisagea tour à tour les personnes qui accompagnaient la Serdaigle. « Ouais, je préfère. »

Lachant un dernier sourire mutin, le franc parleur au sang Indien s'éloigna en cherchant ses soeurs du regard. S'avachissant à sa table, seul, il attendit.