Mathilde regardait au loin, cette nuit étoilée lui rappela celles qu’elle passait avec sa mère, lorsque cette dernière était encore en vie, et que toutes les deux elles restaient pendant trois semaines à leur château à la Villette. Sur l’une des tours il y avait un plafond vitré qui permettait de regarder les étoiles toute la nuit sans que le froid ne vous touchât. C’était bien en ce temps là, où elle ne se souciait pas de la mort de sa mère, où ensembles elles couraient et jouaient à celle qui ferait le plus beau bouquet.

Aujourd’hui, elle pleurait, les larmes étaient sur sa joue, ce qu’est le diamant où l’émeraude pour le tailleur de pierre. C’était un spectacle qui valait d’après sa mère d’être vu, les larmes telles des gouttes de saphir coulaient le long de ses joues pour s’arrêter au coin de ses lèvres, donnant à sa salive un goût amer. Elle avait toujours mis sa mère sur un piédestal, mais ce jour où sous ses yeux, cette icône de la perfection s’était suicidée hanterait ses nuits et ses jours jusqu’à ce qu’elle fasse le deuil de la mère, l’amie, la confidente, qu’elle était.

Elle arrêta de penser à sa mère, quand elle vit un étoile filante passer dans le ciel, elle se devait de faire un vœux avec sa mère c’était leur activité favorite pendant les nuits de veilles sur la tour de la Villette.

**Je souhaite oublier ma peine et ma souffrance, retrouver le bonheur mais ne pas oublier ma maman.**

Elle savait que ce n’était qu’une simple pensée envoyée en l’air, mais peut être qu’avec un coup de vent cette idée ferait son chemin, volant au grès des courants d’air chauds. Même si ces histoires de vœux à chaque fois qu’on voyait une étoile filante, ou qu’on soufflé une bougies de plus à son anniversaire, n’étaient que des histoires pour les enfants, Mathilde et sa mère les avaient toujours appliquées. Elle se dit que finalement pourquoi ne pas espérer, elle avait déjà vu quelques uns de ses vœux se réaliser, alors pourquoi celui là ferait-il exception à la règle.

**Si seulement tu étais là… J’aurais tellement voulu enterrer papa plutôt que toi.**

C’était atroce de penser ça, mais c’était bien vrai, sa mère était dans le couple la seule qui l’aimait et qu’elle aimait, son père n’était rien sans sa mère, il vivait depuis leur mariage à son crochet et lorsqu’elle avait une première fois demandé le divorce, il avait réussi à lui faire changer d’avis.

**Maman a vu Mamy se suicider… J’ai vu Maman se suicider… Dois-je me suicider sous les yeux de mon futur enfant moi aussi ?**

Cela ressemblait tellement à une malédiction… Elle se reprit se persuadant qu’elle se faisait des idées et que sa mère était vraiment très triste et très souffrante, que même elle ne pourrait pas comprendre ce qu’elle avait ressentit. Et que la nuit donnait sûrement des idées noires.

Elle se pensait seule à cette heure-ci, elle ne pensait pas que quelqu’un d’autre aurait l’idée de sortir sur la tour d’astronomie pour regarder les étoiles, ou même faire des rencontre. Mais pourtant la porte s’ouvrit faisant place derrière elle à…

[J'espère que ça t'as plu, je ne suis pas du tout contente de la longueur, et le contenu me convient limite...]

Edan s'approcha légèrement de la jeune fille, le fait qu'elle se présente avait tout pour l'étonner, c'était même la première personne avec laquelle il avait une discussion que l'on pourrait qualifier de normale. La dénommée Mathilde s'était montrée vive d'esprit en lui renvoyant son commentaire, Edan ne s'en offusqua pas, après tout, il avait envoyé la balle le premier. Il fronça cependant le sourcil lorsqu'elle se présenta, mentionnant l'importance de l'appeler Mathilde.

Bon, j'vais tâcher de m'en rappeler. dit Edan dans un demi-sourire moqueur.

Elle était soit lunatique, soit un peu débile à moins qu'elle ne soit carrément en train de se payer sa tronche. Il fit mine de rien fouillant dans ses poches pour trouver l'objet de ses désirs, son petit bâton de péché. Malheureusement, il se dit que de l'allumer en présence d'un sorcière pourrait faire naître des commentaires déplaisants qu'il préférait éviter. Pour cette raison, il laissa le bâton de péché dans sa poche. Peu lui importait, au bout du compte, car le vent s'était introduit dans le chandail de la jeune fille et le garçon ne s'était pas gêné pour observer cette première manifestation du vent et mieux encore, il avait remarqué la pointe verte d'un vêtements un peu trop intime.

Edan écarquilla brèvement les yeux, hésitant entre le malaise et l'envie d'en voir davantage. C'est la question un peu trop directe de la jeune fille qui détourna son attention de son corps, il leva les yeux vers les siens. Évidemment, tout cela n'avait rien de très poli mais il ne pouvait tout de même pas lutter contre sa curiosité toute masculine.

Il eut un sourire en coin, cette fille avait vraiment le don de poser des questions étranges.

J'en sais rien, peut-être. Peut-être pas.

Il haussa les épaules, son regard resta incrusté dans le sien, il n'était pas de ceux qui baissent les yeux devant les défis, il s'acharna donc dans les iris de l'éventée, après tout, ils offraient un somptueux spectacle.

Et tu ferais quoi si j'étais pervers?

Il avait décidé de jouer son jeu à la fois pour s'amuser mais aussi pour confronter la jeune fille à son propre genre de question.

Edan suivit les mouvements de la fille des yeux, il avait du mal à détacher son regard noir de ses yeux d'émeraudes, ils brillaient d'un étrange lueur, le jeune homme avait toujours été envoûté par les regard perçants. Contrairement à sa compagne de tour, il ne s'était pas empressé de dévoiler son identité, c'était un signe de prudence qu'il appliquait depuis quelques années inconsciement.

Edan... Edan Novak.

Par précaution, il ne dévoila pas le nom de sa maison, il avait envie de s'amuser et ne voulait surtout pas changer le comportement de Mathilde qui piquait littéralement sa curiosité. Une réponse bien brève, il ne pouvait remettre son identité de psychopathe pervers en question.

La fille le provoquait littéralement, sifflant sa langue comme celle d'un serpent aux aguets. Nullement intimidé, elle lui répondit comme on répond à un ami de longue date. Cette fille n'avait vraiment pas la langue dans sa poche, c'était le cas de le dire.

Me jeter en bas de la tour? Oh, mais pour ça il faudrait d'abord m'immobiliser, m'affaiblir et réussir à me jeter en bas. Et je n'ai pas l'intention de me laisser agresser aussi facilement.

Il eut un sourire en coin. Mathilde poussa la confrontation plus loin en le provoquant de son charme des plus féminins. Edan sentit un malaise s'installer en lui, il ignorait si ce cillement et ce baiser furtif lui donnait l'envie de lui prouver qu'il était sérieux ou plutôt de lui offrir l'occasion d'en faire d'avantage. Encore une fois, Mathilde lui renvoya la balle et Edan sortit de ses songes.

Humm... les filles ne sont pas perverses. Elle sont trop pudiques et timides pour l'avouer.

Il avança d'un pas, amusé.

Mais si tu l'es, ce serait à moi de te jeter par dessus bord.

Il la fixait toujours, un demi-sourire au visage.

Quoique les perverses ne m'ont jamais effrayé.

Et vu la taille de la jeune fille, il n'aurait pas de misère à se défendre. Quoique la défense face à une perverse demeure assez relative. Il ne s'était jamais posé la question en fait, c'était peut-être pour cette raison qu'il était aussi nerveux inconsciement. Il l'avait sans doute provoqué et la situation prennant une tournure plus qu'inattendue. Finalement, la conversation n'avait rien de normal, à son plus grand bonheur.

Elle sourit, décidément il lui plaisait, elle n’avait plus de retenue, elle jouait un jeu très amusant avec ce garçon. Quand il ouvrit de nouveau la bouche le son qui en sortit fut plutôt mélodieux et ça lui plaisait.
Il avait un prénom court et très sympathique, quant à son nom il n’avait rien d’extraordinaire. Elle n’avait jamais vraiment compris pourquoi on utilisé son nom de famille, pour impressionner.

Ils n’étaient plus qu’à un mètre, voir moins, l’un de l’autre, et c’était au tour de Mathilde d’avancer. Elle était bien décidée à gagner ce petit jeu, quelque en soit l’issue elle y gagnerait quelque chose.

« Je crois que tu ne comprends pas, je n’ai en rien besoin de ton aide pour te jeter de la tour. Un joli sortilège bien placé, et c’est la chute assurée. Qu'en dis-tu ? »

Elle avança donc des deux derniers pas qui les séparaient, en se déhanchant d’une façon provocante. Elle arrêta sa tête à quelques centimètres de celle d’Edan, qui semblait beaucoup s’amuser lui aussi.

« Et maintenant ? »

Finalement il était encore plus mignon vu de près, déjà que de loin on ne pouvait pas le dire moche. Et il avait un talent, un avantage, il jouait avec Mathilde, un jeu interdit, mais ensembles ils jouaient.

« Tu ne me jetterais pas d’en haut, tu es trop gentil pour ça, et puis… Si tu es un pervers tu ne vas pas me jeter par dessus bord si ? »

Le regard vert de la jeune fille se reflétait dans celui du garçon auquel elle faisait face. Elle voyait de lui beaucoup de détails qui ne trompaient pas. La main dans la poche, signe qu’il cherchait sa baguette. Ce demi-sourire, qui signifiait qu’elle avait touché une partie sensible. Mais de près elle était plus petite que lui, elle ne mesurait qu’un mètre quarante et pour elle c’était assez, mais elle regorgeait d’autres atouts qu’Edan découvrirait pendant sa scolarité.

« Si les perverses ne t’ont jamais effrayé c’est que tu n’as pas du en rencontrer beaucoup. Et surtout tu n'es pas encore passé sous mon châtiment... »

Elle lui lança un sourire. Elle savait qu’il ne la jetterait pas, et elle ne le jetterait pas non plus, mais c’était au meilleur bluffeur, et elle avait appris à bluffer avec son père, pendant les longues après-midi de poker avec les amis paternels. Elle avait toujours était audacieuse, et provocante, mais elle se découvrait de nouvelles limites en cette soirée avec le bel Edan. Peut être qu’elle devait l’en remercier…

[Désolée pour ce post ridicule.]

Mathilde avait un peu de mal à garder le contrôle de ses mots, elle disait des choses assez provocatrice sans même s’en rendre compte, pour elle c’était un jeu, et comme à n’importe quel jeu elle voulait gagner. Elle ne baisserait pas les bras, elle commençait vraiment à apprécier le jeune Edan. Il avait vraiment de quoi plaire, et il ne se faisait pas prier pour utiliser de ses charmes sur la jeune Mathilde. Bien qu’à ce jeu elle rivalisât avec lui, et même plutôt deux fois qu’une.
Elle sentait le froid lui mordre les jambes et les bras, mais elle sentait aussi dans son ventre un nœud se former. C’était comme si elle avait envie de faire quelque chose, mais que son corps lui manifestait son désaccord, par ce trouble du ventre. Même si elle se sentait un peu mal à l’aise. Surtout quand elle vit le regard du jeune homme dans le sien, puis qu’elle réalisa que d’aussi près il avait une vue plus que plongeante sur son décolleté. Même son malaise, lui semblait dérisoire tellement elle était bien si proche de lui.
Elle aurait tellement aimé que cet instant dure plus longtemps. Mais il fut troublé par les paroles d’Edan. Le seul châtiment qu’elle lui imposait c’était de le faire attendre. Qu’entendait-il par là ? Elle en avait une idée, mais elle ne voulut pas tout de suite, lui dévoiler ses plans. Mais quand on frotte une allumette, elle s’allume, et Mathilde était bien décidait à l’allumer le petit Edan, enfin pas si petit que ça.

Quand il s’écarta d’elle, Mathilde le suivit du regard, puis commença à avoir un peu peur, quand elle vit où il se tenait. Il était de dos, et il ne la voyait pas. Elle s’approcha, faisant claquer ses fin talons sur le sol. Dieu que c’était haut ! Elle se demanda ce qu’elle devait faire, il n’avait pas bougé depuis qu’elle était arrivée dans son dos. Au risque de se congeler elle décida, qu’elle ferait ce qu’elle voulait, puis tant pis le froid ça fait circuler le sang. Elle entoura ses bras autour de lui. Les mains s’entrelacèrent touchant le ventre du jeune homme. Elle colla sa tête contre le dos d’Edan. Il sentait bon, c’était indéniable.

« Tu sais quoi ? Si tu m’attends tu va me trouver… »

Elle mit un pied sur le muret et poussa de toutes ses forces vers l’intérieur de la plate-forme. Ils tombèrent tous les deux, mais Mathilde reçut le poids d’Edan dans le bras. La douleur ce fit vive. Elle roula sur le côté, puis vint se placer sur Edan qui était encore par terre. Elle s’assit sur lui, le dominant de sa hauteur. Elle s’assit au niveau de l’endroit sensible, et attendit de voir la réaction du jeune mâle.

« Tu vois, tu as bien fait d’attendre. »

Elle lui sourit, et continua de le regarder de toute sa hauteur. Et c’est là qu’elle s’aperçut qu’il avait une vue imprenable sur sa petite culotte…

(Qui a dit string?)

Le vent s'enroulait autour de la tête du corbeau perché sur sa branche, il fixait l'horizon, oubliant un instant tout ce qu'il l'entourait. Dans un délire complètement absurde, il s'imagina déployer des ailes et sauter du haut de la tour, survoler les pics architecturaux du châteaux, le lac, la forêt interdite et les créatures bizarres qui s'y trouvaient. Il se dit alors que cette tour était sans doute le plus bel endroit de cette école maudite.

Le contact chaud et délicat autour de son ventre le fit aussitôt baisser le regard. Les mains féminines se refermèrent sur lui comme un piège, une idée ridicule lui pointa dans l'esprit et la jeune fille avait décidé de mettre sa menace à exécution? Il s'imagina perdre pied et s'empaller sur la cime pointue d'une tour inférieure, quelles belles archives pour le professeur Dumbledore. Une chutte de cette tour serait impardonnable, peu importe la puissance de l'homme qui perd la lutte contre la gravité.

Le jeune homme n'avait pas totalement tord, la fille mettait son plan en marche, lui faisant perdre pied instantanément. Aussitôt, le coeur d'Edan se serra, semblant battre au milieu de sa gorge à un rythme effreiné. Son souffle cessa lors de la chutte, il recommença à vivre une fois étendu sur le sol. Cette fille n'était pas normale, pour une fois qu'il ne servait pas de coussin amortisseur. Il la fixa de ses yeux noirs qui avaient pris une forme un peu plus arondie qu'à l'ordinaire. Il n'arrivait plus à contrôler son corps, il était persuadé que le simple fait de lever la main serait suffisant pour lui provoquer un arrêt cardiaque.

* Trois patates, deux patates, une carotte et trois patates. QU'EST-CE QUE CE TRUC... oh là... deux carottes et trois navets plus deux choux et un brocoli... làlàlalà. *

Edan ne pouvait pas rester muet éternellement avec une fille le chevauchant tout bonnement en toute amitié. Il sentait qu'il perdait le contrôle de la situation et il se sentait menacé par toute cette attraction féminine qui lui était assez inconnue. Pourquoi l'avait-il provoquer? Pour la même raison qui l'avait poussé à s'aventurer dans la forêt interdite sans carte, sans repères, pour la même raison qui l'avait poussé à se battre contre un coq, parce qu'il était impulsif et n'arrivait pas à se contrôler quand la situation l'exigeait. Suivre ses pulsions, ne pas se poser de questions, regretter un action plutôt que de regretter l'inaction. Il finit par sourire car les pensées son plus rapides que les idées, une fois de plus, il paraissait pratiquement insensible à toute cette mise en scène, jouant un peu son rôle sans pour autant se trahir.

J'ai jamais été patient...

Et ils en étaient là... à attendre quoi? Combien de temps pourrait-il rester là à la fixer pour essayer de ne pas perdre son regard sur son anatomie? Tentarices, les filles sont si tentatrices... Il se dit que d'un coup de bras il aurait pu se défaire de son emprise, se libérer de la chaleur qu'avait le postérieur de la fille sur son entrejambe, des problèmes en vue, pourquoi est-ce que son coeur battait des maracas comme ça? Il se dit que puisqu'il ne semblait plus avoir la maîtrise de son corps, mieux vallait ne pas bouger pour ne rien attiser.

[Attention, 11 ans.]

Elle se sentait complètement vidée de son énergie, elle avait toujours eut un problème de tension artérielle, mais elle refusait de se faire soigner, ce problème faisait parti d’elle comme son bras droit, ou encore la cicatrice du jour où elle était tombée en balai. Se séparait d’un trouble tel que celui-ci était comparable pour Mathilde à perdre une partie d’elle et elle s’y refusait catégoriquement. Elle entendait la voix mélodieuse bien que froide d’Edan, dans sa voix elle sentit une sorte de frayeur mais oublia cette pensée, et se dit qu’elle avait fait un mauvais diagnostic. En général les filles ont peur les garçons sont courageux, alors pourquoi serait-ce différent cette nuit là ? Elle commençait à revenir à elle quand elle sentit une main se poser sur son épaule, elle espérait tellement qu’il n’avait pas pitié d’elle, qu’elle lâchât une autre larme qui fit couler un peu son maquillage. Elle prit la main dans les siennes. Elle ne voulait pas qu’il parte, mais elle était tellement ridicule. Elle était entrain de succomber aux charmes discrets de la vie conjugale du jeune Edan. Elle ne voulait pas qu’il ait pitié d’elle mais elle ne savait pas si avoir des sentiments, envers un garçon lui serait permis. Son père lui avait interdit d’être heureuse, mais après tout depuis quand écoutait-elle son père. Sa vision était redevenue normale mais ses jambes répondaient à peine, le froid de la pierre posée au sol en contact direct avec son épiderme gelait ses muscles. Elle ne voulait plus, et ne pouvait plus, bouger. De toute façon où serait-elle allée ? Nulle part, pas dans son dortoir, et sûrement pas dans une infirmerie, elle avait horreur de ces lieux où les gens vous suspectent de tout et de rien, comme si vous étiez de la vermine et où les autres élèves s’apitoient sur vous comme si vous étiez handicapé. Le garçon l’avait questionné, et elle ne voulait pas qu’il s’en fasse, mais elle ne voulait pas paraître idiote devant lui, et elle voulait encore moins qu’il ait pitié d’elle.

« Ce n’est rien, j’ai mal c’est tout. J’ai toujours eu ce problème, alors ne fais pas… »
Elle eut comme une coupure d’appel d’air, elle manquait d’air et elle suffoquait, mais l’air revint comme il était parti, d’une façon brutale et vive.
« …attention. »

Elle le regarda dans le yeux, mais son regard avait perdu son éclat vif, son brin de follie, de force, de gentillesse, de vie tout simplement. Elle avait un regard froid comme de la glace un regard qui se voulait le contraire de ce qu’elle souhaitait. Mathilde avait toujours voulu un regard qui se voulait vif et non éteint elle avait devant elle la preuve que personne et elle surtout, n’était infaillible. Il devait vraiment s’inquiéter pour lui demander si elle voulait aller à l’infirmerie. Elle sourit, mais ce sourire ne rendit pas à ses yeux leur éclat.

« Je te remercie, j’ai tout les lieux hospitaliers en horreur. Donc ce sera non pour moi. »

Elle se rendit compte que son comportement était tout à fait honteux, elle lui tenait la main comme si elle avait son accord, ou qu’il y avait quelque chose entre eux. Elle ne savait rien de lui, il était tellement bien comme garçon qu’il devait déjà avoir une copine et une bande d’amis immense. Il ne fallait pas se faire d’illusion, et Mathilde le savait il n’y aurait pas de place pour elle dans le cœur, ni dans la vie d’Edan. Elle relâcha la main du garçon sans pour autant enlever les siennes, s’il le désirait ou s’il avait froid il pouvait garder sa main dans les siennes.

[J'espère qu'il t'a plu, j'ai bien aimé l'écrire.]

[Mon opinion importe peu, l'important c'est que toi tu l'aimes et que tu t'amuses, nah? ]

Edan sourit légèrement, il était soulagé de voir que la fille connaissait son problème et que tout était sous "contrôle".

Moi aussi j'ai horreur de l'infirmerie. J'aime pas être traîté comme un rat de laboratoire.

Le Serpentard n'avait jamais excellé dans l'art subtile de la consolation, il avait du mal à trouver les bons mots utilisant un peu trop souvent l'humour de mauvais goût. La situation n'échappa pas à son habitude.

Je croyais pas te faire autant d'effets.

Il lui sourit en essayant d'avoir l'air le plus amical que possible bien que ses traits de visage ne soient pas aussi expressifs qu'il l'aurait souhaité.

Il attrappa sa main tendue, il fut surpris de voir à quelle point elle était glacée malgré sa douceur. Edan eut presque de la difficulté à garder sa main dans la sienne tellement le contact lui glaçait le sang. Il l'aida à se relever malgré qu'elle soit encore un peu faible malgré elle. Il l'aida à trouver un bon appui pour qu'elle ne se retrouve pas le nez par terre puis il dévêtit son manteau long noir et lui enfila sur les épaules. La lourde chaleur et le parfum du jeune homme s'enveloppèrent à la jeune fille. Le garçon réajusta son chandail à manche longue puis fourra les mains dans ses poches. Il jeta un coup d'oeil au hasard à Mathilde, tantôt à la tour.

Elle se sentait et se savait faible, le froid la prenait depuis sa peau et lui glaçait le sang, mais Edan l’avait aidé à le remettre sur pied, elle doutait que s’il n’était pas là elle serait encore assise en contact avec une pierre aussi froide que son cœur. Elle se releva grâce à lui et regarda d’un regard froid mais pourtant sans aucune méchanceté, le garçon. Il y avait vraiment des gens exceptionnels dans Poudlard, elle qui pensait qu’elle ne trouverait personne qui soit à son goût elle avait déjà rencontré Edan, Kate, Grace et Alexander. Comme quoi les idées toutes faites sont moins bonnes que celles qu’on se forge sur le terrain. Elle sourit en entendant le garçon lui dire qu’il détestait l’infirmerie, aussi, c’était un point commun entre eux, et sûrement un point commun entre beaucoup d’élèves. Bien qu’elle permette de sécher les cours, ce n’était pas un lieu qu’elle appréciait, de nombreux mauvais souvenirs rejaillissaient quand elle pensait au milieu hospitalier. De plus Edan avait de l’humour, bien que ses traits du visage soit durs et qu’il n’extériorise pas vraiment ses émotions, il avait un humour qui fit naître sur ses lèvres un sourire franc. Il se pavanait de telle façon qu’elle pensa qu’il était différent. Aucun garçon n’aurait douté de son charme et de lui, mais lui il semblait dur mais tellement tendre à l’intérieur. Comme un tic tac mais inversé, doux en extérieur froid à l’intérieur mais le contraire.

« Tu n’aurais pas due en douter, tu as une telle aura, que tu ferai tomber à la renverse n’importe qu’elle fille, à condition que tu la pousses. »

Elle avait répondu à son humour par de l’humour, bien qu’il lui fasse de l’effet, elle savait que ce n’était pas à cause de lui qu’elle était tombée, et il le savait aussi. Elle se demandait où ils allaient partir maintenant qu’ils étaient debout, elle n’allait pas rester éternellement sur son épaule, appuyée comme une grand mère bancale. Elle ne savait pas comment s’y prendre, et elle avait froid, et comme s’il avait entendu cette pensée il partagea sa veste chaude avec elle. L’odeur enivrante du beau Edan l’entoura et elle se retint à lui pour ne pas retomber par terre. Elle s’était assez ridiculisée pour aujourd’hui.

« Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ? On reste ici où tu rentres à ta maison et moi la mienne ? Ou on trouve une salle qui veule bien nous héberger pour qu’on parle un peu plus ? »

Elle n’avait pas vraiment envie de partir de cette tour d’astronomie où elle avait fait la rencontre du jeune Edan, mais elle comprendrait s’il n’avait pas envie de rester plus longtemps avec elle et s’il préférait rentrer à sa salle commune, d’ailleurs de quelle maison était-il ? Elle ne lui avait pas encore demandé mais elle se promit de le questionner au prochain post après sa réponse.

[Oui mais bon quand je fais un rp avec quelqu'un je préfère que ça lui plaise...]

Elle pensa à une façon de se réchauffer mais, non ce n’était pas une bonne idée, pas pour elle, ni pour lui, mais bel et bien pour le manteau, elle s’était dit qu’après tout un petit sortilège et il y aurait des flammes un peu partout sur le manteau. Mais par respect d’Edan, et de son manteau qui lui était d’ailleurs bien utile elle garda son corps emmitouflait contre celui d’Edan dans le manteau. Il n’avait rien dit d’extraordinaire, ni rien de drôle mais pourtant elle sourit de nouveau, laissant apparaître une fine rangée de dents blanches. Elle lui lança un regard amusé, comme si elle voulait jouer.

« Tu n’aurais pas un plan pour qu’on se réchauffe ? »

Elle espérait qu’il en aurait un, premièrement, pour qu’ils puissent se réchauffer, et deuxièmement parce que s’il avait une idée, elle serait drôle car il avait déjà prouvé à Mathilde qu’il avait le sens de l’humour. Elle ne s’attendait pas non plus à de l’extravagance mais au moins une touche d’humour, qu’elle prendrait au pied de la lettre, ou non, selon ce qu’il dirait elle composerait.
Elle fut étonnée de l’entendre déclarait d’une façon vive qu’il était à Serpentard, mais elle en sourit car au moins ils se rencontreraient plus souvent, peut être même deviendraient-ils amis, s’ils ne l’étaient pas déjà.

« Très bien, tu m’en vois ravie, nous pourrions nous revoir, en cours, ou dans la salle commune à l’occasion, moi même je suis à Serpentard, et je pense que c’est et de loin la meilleure maison. Quoi qu’elle m’a prouvé que certaines personnes ne valaient pas la classe de cette maison. Tu connais des gens dans ce cas ? »

Elle avait dit ça sur le ton de l’évidence, car elle avait elle même déjà croisée des gens qu’elle ne mettait pas dans la catégorie de ceux qui étaient indignes de la Maison de Salazar Serpentard.

Edan fronça un sourcil, lorsque Mathilde lui parla des origines moldues.

Un sorcier qui nait dans une lignée qui n'a pas de sorcier du tout? C'est possible, ça? Dans ce cas, tu vois bien que le sang n'a aucun lien avec la magie! Sinon, ce serait impossible sans lien de sang.

Il prennait vraiment ces trucs de sang à coeur étant lui-même un "sang-mêlé". Sa mère était une sorcière orpheline qui n'avait jamais connu ses parents, du moins, c'est le peu de chose qu'Edan savait de sa famille du côté maternel. Sa mêre était peut-être une sang-pur, elle l'ignorait peut-être... elle se croyait comme toutes les autres femmes moldues puis avait choisis un homme pour s'unir à vie. Quelqu'un qui n'avait aucunement conscience de l'existance du monde des sorciers. Bien qu'Edan n'eut pas toujours la vie facile avec son père, il savait que cet homme était noble de coeur et c'était suffisant à ses yeux pour reconnaître sa propre valeur. La mère d'Edan lui avait peut-être caché sa vraie nature, espérant peut-être inconsciemment qu'il soit comme son père mais rien n'empêchait qu'elle était sans doute une grande sorcière...

* Au fait... comment elle a fait pour savoir qu'elle était sorcière si personne n'était là pour lui dire? *

Edan jeta un regard sur Mathilde, il s'était perdu dans ses pensées et ne faisait pas un compagnon bien agréable toujours là à se terrer dans le silence.

J'ai jamais été bavard...

Il eut un bref sourire en coin puis son visage se figea. Il avait tant de questions à poser à sa mère soudainement, peut-être finirait-il par passer sur son orgueuil et lui écrire quelque chose. Les mystères ne dureraient pas jusqu'aux vacances, pas avec lui, pas avec sa soif de connaître la vérité.

Le froid grattait de plus en plus les os d'Edan, il avait offert sa chaleur à la jeune fille mais lui attrapperait surement son coup de mort.

C'est peut-être pas une si mauvaise idée, la peau d'ours, nah?

Edan réajusta son manteau puis se fourra les mains dans les poches, retrouvant la chaleur qu'il avait perdu.

Il n'aimait pas parler de cette histoire de sang-mêlé, il se sentait inférieur, il n'avait pas d'arguments solides à proposer, trop distant, trop idiot à propos de la magie pour en discuter. Pour cette raison, il ne souhaitait pas trop s'étendre sur cette discussion et resta silencieux.

Mathilde avait un drôle de regard sur lui, ses yeux se perdirent un instant sur ses vêtements, la jeune fille ne devait pas avoir pensé à s'habiller convenablement pour un temps aussi froid. Elle le désignait comme un être mystérieux, elle n'avait pas tout à fait tord, à moins qu'il soit du type discret, effacé, méfiant?

Lorsque la jeune fille lui demanda indirectement s'il souhaitait entrer au château, le Serpentard passa outre sa remarque.

Qu'est-ce que tu étais venue faire ici?

Edan avait débarqué dans la tour au hasard, sans trop prévoir qu'il y aurait quelqu'un qui occupait déjà son futur havre de paix. Heureusement pour lui, la rencontre était agréable au bout du compte. La jeune fille avait peut-être d'horribles projets pour cette nuit, magie noire, trucs étranges de sorciers mal léchés ou des sacrifices humains. Elle était peut-être simplement comme lui, à la recherche de tranquillité pour faire une petite mise au point de ses idées. Qui sait..