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 Entre quatre yeux [Willou]
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  • Page McHenry
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MessageSujet: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptyLun 7 Fév - 18:15:52

Marre. Elle en avait carrément marre.

Marre de ce foutu quotidien.
Marre de faire semblant.

Rien n'allait en ce moment.

Oh, bien sûr, il y avait quelques moments où elle abandonnait ses soucis, mais ils étaient rares. Limite, elle en était à attendre avec impatience les heures de cours : au moins, les fesses sur les bancs de classe, elle pouvait faire autre chose qu'être la préfète qui devait montrer l'exemple. Elle ne laissait pas vagabonder ses pensées vers tout ce qui la tracassait. Alors oui, depuis quelques semaines, la rouquine - c'était un comble - appréciait d'être en cours, pour se concentrer sur ce que l'enseignant racontait et faire abstraction de tout le reste.

Elle avait espéré que les vacances de Noël avec sa famille lui changent les idées. Mais cela n'avait pas vraiment été le cas. L'ambiance avait été minée par les soucis financiers de la famille et comme chaque hiver, Helen n'avait pas été très en forme. Pas vraiment réjouissant, même si le clan s'était efforcé de passer de bonnes fêtes de fin d'année ensemble. C'était déjà ça, mais la rentrée de Janvier n'avait rien arrangé. Les mauvaises nouvelles s'étaient succédées, et rien, pas même le Quidditch, n'avait réussi à remettre un peu de baume au coeur durablement à la lionne.

Et pourtant, elle devait tenir. Encaisser. Ne pas trop laisser paraître. Elle était préfète. Ses soucis devaient passer après le reste. Les lions comptaient sur elle. Les plus jeunes avaient besoin d'elle. Mais si en début d'année elle avait réussi à tenir le choc, cela lui devenait vraiment difficile. En plus, William ne lui était d'aucune aide. Lui non plus n'allait pas bien, depuis plusieurs mois, mais il restait obstinément muet face aux questions de la quatrième année. Si Page avait fait preuve de bonne volonté et de ténacité à la rentrée de Septembre, les relations entre les deux roux avaient fini par devenir de plus en plus distantes. William n'était qu'un adolescent bougon et râleur, et Page n'arrivait rien à tirer de lui. Même parler, simplement, leur était devenu compliqué. L'irlandaise n'avait même pas réussi à s'offusquer de l'immonde article de Toaster le mois dernier : William était simplement absent, et elle ne pouvait le nier. Réussirait-elle jamais à retrouver celui qui était son plus proche ami à Poudlard ?

Page poussa un profond soupir. Se morfondre était inutile. Elle le savait. Mais elle n'arrivait pas à en sortir en ce moment. Tout le monde était contre elle. Elle n'arrivait pas à trouver le soutien nécessaire pour sortir la tête de l'eau.
La rouquine se remit à ruminer, tout en poursuivant son chemin vers la salle des préfets. Elle devait aller chercher le planning des rondes pour la semaine à venir. Auparavant, elle aurait fait le déplacement avec son ami. Mais depuis des semaines, ils faisaient cavaliers seuls, se croisant peu. L'évitait-il ? Elle n'en savait rien. Mais cela faisait une éternité qu'il n'avait pas partagé sa table en cours, et les rondes que les deux préfets des lions devaient accomplir en duo se soldaient systématiquement par des séances silencieuses et ennuyeuses au possible. Heureusement, quelqu'un avait dû s'en rendre compte, et leur association se faisait plus rare ces derniers temps. A moins que William en ait fait la demande. Si c'était le cas, Page lui en voudrait, c'était certain.

Perdue dans ses pensées, la rouquine n'en sortit que lorsqu'elle entendit claquer la porte de la salle des préfets. Elle savait qu'elle était arrivée - elle avait fait le trajet tant de fois que cela était devenu machinal - mais ne s'était pas attendue à croiser un collègue. Et puis, relevant le nez, elle s'aperçut que ledit collègue, qui venait de sortir du QG des préfets, était roux. Et qu'il s'agissait de cet idiot de Craig.

Son sang ne fit qu'un tour. Elle avait tellement ressassé sur le chemin que la simple vue de son ami mit le feu aux poudres.


- Will !

Elle ne laissa pas le loisir à son ancien complice de prendre la poudre d'escampette. Il tombait à pic. Elle était tellement remontée que c'était le moment où jamais. Il fallait qu'ils crèvent l'abcès.
La quatrième année courut pour se porter à la hauteur de son ami et l'attrapa par l'épaule, le forçant à se retourner.


- William Craig. Holy shit, regarde moi !
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MessageSujet: Re: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptyJeu 10 Fév - 20:34:24

Un article ? Dans la Gazette de Poudlard ? Sur lui ? Z'êtes sûrs ? Moui, possible après tout... en y repensant bien, il lui semblait effectivement avoir aperçu un truc du genre. Quelque âme malintentionnée de Gryffondor avait dû laisser traîner la publication dans la salle commune, en espérant que le rouquin allait tomber dessus, être vexé et redevenir le préfet dynamique du temps jadis. Bien tenté... sauf que tout glissait sur lui, l'article comme le reste. La vie lui semblait incroyablement vaine, et remplir ses devoirs de préfet était bien la dernière de ses préoccupations. Il faisait le strict minimum, effectuait les quelques rondes auxquelles il ne pouvait pas échapper, mais cela n'allait pas plus loin ; dès qu'il pouvait, il ôtait son insigne, et ne prêtait pas la moindre attention aux atteintes les plus criantes au règlement. C'était un peu ce qu'on lui reprochait dans l'article, mais la critique avait rebondi sur lui sans l'atteindre. Si quelqu'un n'était pas content, il lui cédait sa place bien volontiers... mais personne ne lui rendrait ce service, il était tranquille ; à moins d'un coup d'éclat qu'il ne se sentait pas de faire, il était condamné à garder ce badge de malheur.

Bref. Ce jour-là, on l'avait informé que le planning des rondes pour la semaine à venir était disponible, et qu'il était prié de passer le chercher. Il avait profité de la course pour faire une longue promenade dans le château, de préférence dans des endroits peu fréquentés, en ressassant constamment les mêmes pensées lugubres. Il se sentait s'enfoncer peu à peu dans une sorte d'indifférence teintée de morosité, sans trop savoir ce qui le mettait dans cet état. Les motifs de déprimer ne manquaient pas. La perspective du remariage de son père ? Il y avait eu une belle scène pendant les vacances, et William avait refusé catégoriquement d'assister à la cérémonie. Le souvenir du règne de terreur des Carrow ? Il en était sorti avec une conception hautement pessimiste de la vie en général et de la sienne en particulier ; des cauchemars le réveillaient régulièrement, et le sommeil perturbé accentuait encore son mauvais caractère. Il se rendait bien compte qu'il était devenu tout simplement détestable, et un vague sentiment de culpabilité venait parfois s'ajouter à tout le reste ; il n'essayait pas de s'améliorer, parce qu'il estimait qu'il était déjà trop tard pour rattraper l'affaire.

Ce jour-là, cependant, il avait eu un bon mouvement, et avait pris l'exemplaire du planning destiné à Page. Cela lui éviterait un déplacement. Il quitta la salle des préfets en étudiant son parchemin ; encore une fois, on l'avait collé à plusieurs reprises avec Rusard – la personne qui faisait les plannings devait estimer que deux grincheux ensemble ne pouvaient que s'entendre. Trois rondes avec Rusard, donc, une avec Roman, et une avec Page. Ça promettait d'être joyeux. Ils ne parvenaient plus à se parler lorsqu'ils marchaient côte à côte dans les couloirs du château, hormis pour se communiquer des informations essentielles... William avait rembarré Page qui essayait de savoir ce qui le tracassait, et depuis, elle n'essayait plus.

Il était suffisamment absorbé pour ne pas entendre qu'on l'appelait, et il fallut qu'une patte croche lui saisisse l'épaule pour qu'il consente enfin à émerger. Page, visiblement très mécontente, se tenait devant lui. Il lui adressa un regard d'incompréhension, et demanda d'une voix éteinte :


-Eh bien, qu'est-ce qui se passe ? Un truc grave ?


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MessageSujet: Re: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptySam 12 Fév - 21:18:22

L'air ahuri de William termina d'exaspérer Page. Elle avait envie de le gifler. Il était ENCORE complètement à côté de ses pompes, encore tout mou, encore absent. Par Merlin, mais que pouvait-elle bien faire pour le secouer ?!

- Oui, un putain de truc grave ! Enfin non. Mais si quand même !

L'irlandaise se prit la tête dans les mains, au comble de l'énervement. Si elle n'arrivait même pas à s'exprimer correctement, ce n'était pas gagné. Mais elle n'y pouvait rien.

- C'est toi le problème William. Toi. Regarde toi, bloody hell ! J'en peux plus ! Secoue-toi ! Fais quelque chose ! lui cracha-t-elle en pointant son torse d'un doigt rageur. C'est juste plus possible.

Sa voix tremblait de colère. William n'avait sans doute rien vu arriver mais elle n'en avait rien à faire, en cet instant. Tous les reproches, tous les regrets, tout ce qu'elle avait encaissé sans rien dire pendant des mois, tout rejaillissait à cet instant, donnant à sa colère une puissance qu'elle n'avait encore jamais atteinte. En tous cas envers William. Il le méritait. Si personne, pas même leur Directrice de Maison ou la Directrice tout court, n'était capable de secouer ce débile d'adolescent qui faisait n'importe quoi et agissait en kamikaze la moitié du temps, alors elle, elle le ferait. parce que c'était son ami. Et qu'elle ne supportait plus de le voir comme cela. Et tant pis s'il ne comprenait pas. Elle était prête à tout balancer. Au moins, quelqu'un aurait essayé l'électrochoc. Et même s'ils se fâchaient sérieusement au sortir de cette altercation eh bien sans doute un jour se rendrait-il compte qu'elle avait fait ça pour lui. Et il reviendrait. C'était tout. Pour le moment, elle n'avait as le temps de regretter ou de se modérer. La machine était lancée, et William allait prendre une rincée telle que Page ne lui avait encore jamais mise.

- Pourquoi t'es comme ça ? Pourquoi tu fais ça ? Pardon, pourquoi tu fais RIEN ? Tu peux pas rester comme ça ! Tu fais plus rien, t'as plus goût à rien, t'évites tes amis, tu me fuis ! HOLY SHIT. Y en a MARRE !

Page avait crié la fin de sa tirade et sa voix résonnait dans le couloir. Rien à fiche. Une scène de ménage entre préfets ? Si croustillant. Ca ferait sans doute la une de la Gazette dès demain. Qu'ils aillent tous au diable. William avec. Elle s'en fichait.
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptyMer 16 Fév - 20:50:36

Quoi ? Le château brûlait ? McGonagall était morte ? Papy Bachelard avait enfin été arrêté pour exhibitionnisme ? Pour que Page soit dans cet état, il devait se passer du grave, du sensationnel. Elle avait attrapé William par le bras et le secouait comme un prunier, ce qui eut au moins pour effet de le faire revenir sur terre ; l'expression de son visage changea brusquement, passant de la morne indifférence à l'inquiétude – puis à l'indignation, lorsque la rousse lui déclara sans ambages que c'était lui le problème. Non mais... qu'est-ce qu'elle lui faisait là ? Une scène ? Elle lui fichait une paix royale depuis quelque temps, elle ne pouvait pas continuer sur cette excellente voie au lieu de s'exciter toute seule ? Le roux recula, tandis que son amie cherchait ses mots. Malgré son exaspération devant l'engueulade qui pointait le bout de son nez, il ne put s'empêcher de ressentir quelque peine pour Page qui se tenait la tête et ressemblait un peu à une autiste...

Ah, si seulement elle avait pu être autiste pour de bon... se balancer sur place, se prendre la tête entre les mains, mais sans parvenir à rien exprimer. Ç'aurait été si beau... mais non, elle avait bien la faculté de parler, et même de gueuler, pour la circonstance. Les voûtes répercutaient ses éclats de voix, et William se tassa légèrement sur lui-même sous ce déferlement de fureur. Qu'avait-il donc fait ? Il ne faisait de mal à personne... il demandait simplement qu'on le laisse tranquille, ce n'était pas la fin du monde... Qu'est-ce qui lui posait problème là-dedans ? Ça ne la regardait pas. Il se comportait comme il voulait, du moment que ça ne portait préjudice à personne. Bien sûr, il ne remplissait plus tellement ses fonctions de préfet – mais qu'attendait-on pour le remplacer par quelqu'un de plus capable, au lieu de lui reprocher ses manquements ? D'autres avaient été privés de badge pour moins que ça...

Un pesant silence suivit les cris de Page, puis l'adolescent répondit d'une voix presque inaudible qui contrastait avec celle de l'Irlandaise
:

-Je te fuis pas. J'ai juste pas envie qu'on me prenne la tête. Je pensais que t'avais compris.

Que tout le monde, Page comprise, aille donc se faire foutre. Plus les jours passaient, plus William se demandait ce qu'il fichait là... Le monde magique lui apparaissait de plus en plus minable, méprisable... Côté moldu, ce ne devait pas être plus brillant, mais au moins, il y serait anonyme... et personne ne pourrait le poursuivre, au nom de l'amitié, pour l'empêcher de broyer tranquillement du noir. Et aucun prof ne l'ennuierait parce que ses métamorphoses ou ses sortilèges étaient lamentables, comme c'était le cas depuis le début de l'année. Ses notes étaient en chute libre, encore une raison de se morfondre. Il n'aurait pas de meilleurs résultats dans un collège moldu, mais il n'y aurait pas ces maudits travaux pratiques où son manque de dynamisme éclatait au grand jour... William toisa Page, sans colère, mais sans affection, et lui fourra son planning dans les mains en marmonnant :

-Tiens. Maintenant, tu m'excuses, j'ai à faire.

Et il tourna les talons.
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MessageSujet: Re: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptyJeu 17 Fév - 18:13:45

Tu parles, Charles. Il ne la fuyait pas. C'est ça. Geeeenre. Non mais quel toupet. Il fuyait TOUT LE MONDE. Il s'enfermait dans sa bulle, et fuyait ses problèmes. Enfin croyait le faire. Ce n'était pas comme cela qu'il allait s'en sortir. Bien sûr qu'elle avait compris. C'était bien pour cela qu'elle avait rapidement arrêté de le harceler de questions, en espérant que l'approche dite "de la présence silencieuse" aiderait William et l'amènerait à se confier un peu pour pouvoir le soulager. Mais rien n'y avait fait. Au lieu de se secouer et de prendre ses problèmes à bras le corps, il s'enfonçait, doucement mais sûrement dans une morosité chronique qu'il lui serait difficile de quitter sans aide. Et Page ne voulait pas le laisser partir ainsi. Il méritait mieux que ça. OK, elle-même avait du mal à faire face à certains de ses propres démons mais, par Merlin, elle gardait un semblant de vie sociale, elle essayait de ne pas en faire pâtir les autres ! Et puis là, en ce moment même, est-ce que ce n'était pas le meilleur exemple ? Elle se battait pour son ami. Elle affrontait leurs différents. Etait-ce le sang irlandais qui battait dans ses veines qui lui donnait cette hargne et cette énergie dont William n'avait plus une once aujourd'hui ?

Le regard vide que le préfet lui jeta glaça la lionne. William n'était plus là. L'indifférence totale. La violence de ses reproches ne l'avaient pour ainsi dire pas fait broncher. Elle attrapa machinalement le planning que le roux venait de lui refourguer et, incrédule, le vit commencer à s'éloigner. Comment... Comment pouvait-il lui faire ça ? A elle ? Un instant, le courage déserta la quatrième année. Si même l'engueulade musclée ne donnait strictement rien, comment pouvait-elle espérer retrouver son ami ?
Elle se reprit la fraction de seconde suivante, transformant à nouveau sa tristesse en intense colère.

Une sensation de déjà vu. La rouquine rattrapa rapidement son aîné, posa sa main sur son épaule et l'obligea à se retourner à nouveau. Avant de lui coller une gifle retentissante en assénant d'une voix froide :


- T'as pas le droit. T'as PAS LE DROIT de me faire ça. Tu comptes pour moi. Et j'crois que j'ai un jour compté pour toi. Alors t'as PAS LE DROIT de m'ignorer. Pas après tout ce qu'on a vécu ensemble. Je crois que si y a une personne ici capable de t'épauler, c'est moi. Même si c'est pour rien me dire. Je suis là pour toi. T'as PAS LE DROIT de m'ignorer. C'est trop égoïste. Tu crois que je souffre pas de te voir comme ça ?


Une fois de plus, le sang chaud de l'irlandaise avait pris le dessus, et le ton était monté. Le problème était qu'elle sentait le désespoir et les larmes qui pointaient également le bout de leur nez. Non. Elle ne pleurerait pas. Elle ne devait pas.
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MessageSujet: Re: Entre quatre yeux [Willou]   Entre quatre yeux [Willou] EmptyLun 21 Fév - 19:51:36


Traînant les pieds, William se dirigea vers l'extrémité du couloir qui menait aux escaliers. Il avait l'intention d'aller errer un moment dans le parc, pour profiter du rayon de soleil anémié qui baignait la campagne écossaise et ne parvenait qu'à grand-peine à faire grimper la température en positif. Avec le froid implacable qui régnait, il n'y aurait pas grand-monde dehors ; en général, aux jours les plus glacés de l'hiver, seuls les joueurs de Quidditch se risquaient dehors, contraints et forcés. On pouvait se promener tranquille, sans tomber tous les deux pas sur des importuns – cette race-là ne colonisait le parc qu'au printemps.

Il n'eut le temps que de faire quelques pas avant que Page le rattrape, et, à nouveau, lui cramponne le bras pour l'obliger à se retourner. Il obtempéra et, passivement, pivota sur ses talons juste à temps pour se manger une bonne vieille gifle des familles. Le bruit de la beigne se répercuta dans tout le couloir, amplifié par les murs nus. Par réflexe, William jeta un coup d'oeil alentour ; personne ne traînait dans ce couloir, fort heureusement... sinon on pouvait parier que la dispute entre préfets ferait les gros titres de la Gazette de Poudlard. “DISTRIBUTION DE GIFLES DANS LES COULOIRS – Les préfets de Gryffondor encore impliqués dans des violences”, William voyait le titre d'ici. Cette peste de Dawster s'en évanouirait de ravissement... Quant à lui, il serait encore convoqué chez le professeur Lightman pour y entendre le sermon numéro 5 bis, celui où revenaient sans cesse les mots “sens des responsabilités, maturité, déception, comportement puéril”... Il connaissait tout ça par coeur.

Lentement, le roux porta sa main à sa joue brûlante, n'osant croire à ce qui lui arrivait. Voilà que Page lui collait des gifles, maintenant... Et bien sûr, il n'y avait rien à dire. Elle avait le droit de faire ça... Que lui, en revanche, s'avise de lui claquer le museau, et ce serait un beau scandale. On ne frappe pas les filles, honte et damnation, d'ailleurs on ne frappe pas tout court, la violence est l'arme des faibles, et ça ne résout rien, et autres fadaises du même genre...

Page s'était lancée dans une véhémente diatribe que William aurait préféré ne pas entendre, et qui acheva de le démoraliser. Il n'avait pas le droit ? Et depuis quand ? Il renonça à exposer son point de vue à ce sujet ; tout l'épuisait d'avance, et la prévisible contestation de Page plus que tout le reste. Il n'y avait pas moyen de discuter avec cette furie. L'adolescent poussa un long soupir, laissa retomber sa main, et répondit seulement :


-Personne peut m'aider.

Il fit deux pas de côté pour aller s'adosser au mur – la lassitude était également physique ; fuir à nouveau était inutile, autant parler à peu près confortablement. Fixant Page d'un regard éteint, il reprit :

-Personne peut m'aider, parce que je sais pas ce qui m'arrive. Tout ce que je sais c'est que j'en ai marre de tout, vraiment de tout, et que j'en peux plus. J'en peux plus, tu comprends ça ? conclut-il avec une pointe de colère.

Il lui arrivait de se coucher en espérant qu'il ne se réveillerait pas le lendemain matin. Mais il se réveillait toujours, bien avant le matin, secoué par des cauchemars qui le laissaient tremblant. Même le sommeil avait fini par lui faire peur ; il ne dormait plus assez, et son caractère pâtissait encore de cette fatigue perpétuelle. Un brin agressif, il demanda :

-Ça te va ou tu veux d'autres précisions ?
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