On était Vendredi, la journée avait déjà commencé, et Akiko attendait en avance le prochain cours de métamorphose, son éternel sac en bandoulière de cuir autour des épaules, contenant ses livres et le nécessaire pour les cours de la journée. La jeune Serdaigle commencait à s'y retrouver enfin dans le labyrinthe qu'est Poudlard et ses escaliers infernaux. Enfin là ca va, ce n'est qu'au troisième étage, mais quand elle devait retourner en salle commune... c'est plus sportif ! La jeune première année reposait contre le mur, en regardant le petit professeur présent lors de la Répartation, et son directeur aussi, Mr Flitwick. Elle n'était pas la seule à l'attendre d'ailleurs, et Akiko était assez curieuse en ce qui allait constituer ce cours encore énigmatique pour elle, qui vient du monde des moldus et que sa branche paternelle sorcière n'a jamais croisé ni informé de son héritage. Une vive discussion la sortit de ses pensées, ses yeux de perle observant calmement le professeur et un élève plus agé disputer d'un devoir oublié :

-Professeur Flitwick ?
- Qu’y-a-t’il Jordan ?
- Monsieur j’ai oublié de vous rendre le devoir hier, et vous m’aviez demandé de vous le rendre ce matin… Le… le problème c’est que je l’ai perdu…
- Vous savez que ce devoir de début de trimestre est important ! Je vous préviens que s’il n’est pas dans mon bureau demain matin je vous mets en retenue avec monsieur Rusard.

Akiko observa la scène avec un intéret sans méchanceté, songeant alors :

Note à soi-même : toujours rendre les devoirs à l'heure pour éviter les complications/

Puis le professeur les invita à pénétrer dans la salle de cours, et Akiko s'installa directement au deuxième rang après avoir salué poliment le professeur, dans la colonne du milieu, à la place de gauche, tout en observant le professeur inscrire le sujet du cours : le sortilège Recurvite. Elle s'empressa de préparer son parchemin en notant la date du cours et son titre, au moins elle serait prête ! Son encrier, sa plume, son livre et sa baguette sortis, elle s'installa contre le dossier de sa chaise, tout en entendant le professeur rouspéter en vain :

- Je vous demanderais de parler à voix basse, en attendant vos camarades. J’ai dis à VOIX BASSE !

Cela amusait un peu Akiko, mais elle le masquait derrière un léger sourire en regardant ses camarades parler de vive voix... pauvre mr Flitwick... ca ne devait pas être simple de se faire entendre !

Le week-end était à porté de main. Deux jours de révisions, et peut être un peu de Quidditch pour s'aérer un peu, deux jours de bonheur. C'est donc d'un bon pied que Calvin se réveilla ce matin là, avant tous les autres élèves de son dortoirs, à 6h45 d'après sa montre. En regardant à sa droite, il aperçut Aed, encore bien endormi, et qui n'avait pas l'air de vouloir quitter les bras de Morphée. Sur la pointe des pieds, et le plus silencieusement possible, le petit Gryffondor s'habilla, puis sortit du dortoir avec Tap dans ses bras. Une fois dans la salle commune, il posa le chaton prêt de la cheminée, et lui apporta son éternel bol de lait. Une fois fait, il descendit dans la grande salle pour déjeuner, il était 7h30 et que peu d'élèves étaient présents.

Après une demi-douzaine de tartines et de tasse de thé brûlant, le Gryffondor pétait le feu, pendant quelques secondes, il eut l'impression de ressentir comment sa préfète était toute la journée, sur-excité. Il monta au pas de course les deux premiers étages, puis, essoufflé, décida de marcher normalement, pour ne pas mourir avant d'arriver en haut, dans sa Maison. Dans les escaliers, il croisa plusieurs groupes d'élèves, plus vieux que lui, ils devaient surement se rendre en cours d'Histoire. De les voir aussi endormi, et morne, énerva un peu le lionceau, quand lui allait au cours du professeur fantôme, il était heureux d'apprendre. C'est seulement une fois devant la grosse dame, qu'il arrêta de penser à ces jeunes effrontés. Il entra, prit son Livre des sorts et enchantements (niveau 2) écrit par Miranda Fauconnette pour réviser un peu avant l'heure fatidique. Conscient que son maître adoré était en train de travailler, Tap alla faire ses griffes un peu plus loin pour ne pas déranger.

Il devait être 9h30, soit l'heure de prendre la route. Après avoir attrapé son sac et son chat, Calvin descendit directement au rez de chaussé, et jeta son chat dehors, où il pourrait jouer tranquille au lieu de rester enfermé dans la salle commune. Le lionceau remonta ensuite au troisième étage pour aller en cours. Il était juste derrière Ange, mais ne préféra pas la doubler, le petit tenait à vivre le plus longtemps possible. Une fois entré, il chercha le professeur, qui n'était pas plus grand que trois lapins nains.

- Bonjour Professeur Flitwick, dit-il avec un grand sourire.

Il alla ensuite s’asseoir à côté d'Aed, qui avait un air plus vicieux que d'habitude. Après un bref "Salut" il sortit toutes ses affaires, et écrit le titre de ce cours, sur son parchemin vierge. Une fois fait, il ne restait plus qu'à attendre le début de la leçon.

Si sa camarade de dortoir ne l'avait pas tiré du lit, pour sûr, le petit Flitwick aurait dû se passer de la jeune Swann. Malheureusement, elle était bien réveillée, assise en tailleur sur le banc de la grande salle, se servant goulûment de tout ce qui pouvait servir à rassasier son estomac affamé, sous les regards désespérés de ses comparses. Bah quoi ? Elle l'avait mérité son trophée de la personnalité la plus gourmande, elle tenait à l'honorer ! Enfin, après avoir terminé un pancake recouvert de chocolat, la jeune fille quitta la salle, visiblement peu inquiétée par l'heure qu'il pouvait être. En voyant tous les élèves courir dans les escaliers, elle consentit à accélérer un peu le pas, ne se privant pas toutefois de dire bonjour aux tableaux et à chaque fantôme qu'elle croisait, avec une insouciance toute nouvelle. Elle avait décidé tout récemment d'ignorer les remarques amères et cuisantes des anciens résistants rancuniers, ou de tout simplement, leur envoyer dans la tronche une de ses répliques dignes d'une serpentard qu'elle était. Elle avait même prit la résolution de ne plus être associable, ou du moins, de parler un peu plus aux gens, sans être agressive. C'était déjà un bon début.

Arrivant devant la salle du nain enchanteur, Megan fut agacée de voir qu'elle n'était pas en retard, elle s'était pressée absolument inutilement, et aurait pu manger une gaufre au sucre ! Elle afficha une moue déçue en imaginant le délicieux gâteau dont elle aurait pu s'empiffrer. La brune était une véritable goinfre, et le plus étonnant était son poids, elle aurait tout aussi bien pu manger un troll entier, qu'elle n'aurait pas grossi d'un kilo, ce qui lui valait de nombreux regards jaloux de filles de son âge qui surveillaient sans cesse leur alimentation pour ne pas ressembler à des cachalots ambulants. Dame nature avait été généreuse avec elle sur le plan de la morphologie. Si auparavant elle avait pu paraître trop maigre, désormais, avec de nouvelles formes naissantes, dont une toute nouvelle poitrine convenable pour son âge, elle devenait de plus en plus jolie, ses traits s'étaient affinés, elle avait prit quelques centimètres durant les vacances, et à force de s'entrainer au quidditch elle parviendrait peut être à se sculpter un corps d'athlète. Elle conservait néanmoins un visage enfantin, elle n'aurait pu tromper quelqu'un en ajoutant deux ans de plus à son âge, c'était certain.

Saluant d'un bref signe de la tête son professeur, la jeune fille s'avança de quelques pas dans la pièce, analysant rapidement les élèves présents. Mouarf, il n'y avait que deux serpentard, ses deux camarades d'ailleurs, qui étaient installées ensemble, le reste de la classe, elle n'y prêta guère attention, et préféra s'assoir seule au fond, lança un sourire accompagné d'un clin d'oeil complice à ses deux comparses de maison, puis enfin, posa ses affaires sur le bureau, et s'installa, posant également ses jambes croisées sur la chaise d'à côté, adossant son doc contre le mur, désinvolte dans ses gestes. Elle prépara sa plume dans sa main droite, et une feuille de parchemin, prête à prendre note.

Aaron s'était fait discret depuis qu'il était entré dans la classe; Il n'était pas du genre à faire une entrée remarquée et remarquable. Surtout que depuis la guerre, le professeur Flitwick était assez aigri. Le cour d'aujourd'hui porterait sur le sortilège Récurvite. Ce sortilège serait surement simple pour la théorie car il avait vu sa mère l'employer maintes fois quand il renversait son assiette après un coup de colère. Il savait déja que ce sort avait pour effet principal de nettoyer des surfaces. Alors qu'il était plongé dans ses pensées, un jeune homme qui devait avoir son âge annonça au professeur Flitwick qu'il avait oublié son devoir dans son dortoir. Il se fit remonter les bretelles et Aaron nota dans son pense bête Serpentard ,qu'il avait reçu ce matin de ses parents pour le féliciter de sa répartition :

"Sortilèges : Ne pas oublier les devoirs."

Son carnet de notes était orné d'un serpent argenté s'entrelaçant autour de la lettre "S" elle aussi argentée. Son prénom était écrit en fines lettres argentées sur la couverture du carnet. Ses parents avaient enchantés le carnet afin que seul une personne possédant le mot de passe nécéssaire à l'ouverture du carnet puisse lire ce qui y était écrit. Ses parents avaient également glissé quelques petites notes (enfin surtout sa mère) du genre :

-Pense à te laver les oreilles au moins deux fois par semaine,
-Range tes caleçons par couleur pour t'y retrouver plus facilement,
-Si tu veux jouer le casanova, ne ramène pas toutes tes conquêtes à la maison.

Il était installé à côté du jeune fille de Gryffondor qui dessinait des Phénix sur un petit bout de papier.

-Tu dessines très bien, tu voudrais bien me dessiner un Serpent.

Elle lui jeta un regard puis de dégout puis se décalla de trois sièges de façon à se trouver loin de lui.

*Pfff ... Tous les mêmes ces Lionceaux*

Il sortit ses ses affaires : plume, encre, Le Livre des Sorts & Enchantements (Niveau 1) et bien entendu sa baguette magique. Il sortit également un livre intitulé Sortilèges pour sorciers de 1ère année qui résumait des sortilèges tel comme le sortilège de Folloreille ou bien le maléfice Capilaire. il se promit de tester ses sortilèges sur son chat dès qu'il rentrerait dans sa salle commune.

*J'aimerais au moins réussir celui de Folloreille*

Puis il attendit que le cour commence [...]

« Salut Blue, tu va bien ? Ça fait un moment que je t'ai pas croisée. »

Bluenn n'aperçut Ange qu'au dernier moment, quand cette dernière était déjà entrain de prendre place à ses côtés. La plus jeune des deux blondes sourit à sa camarade et la salua à son tour:

« Tiens Ange ! Je vais plutôt bien tu vois. Sinon, c'est vrai que j'étais un peu fatiguée ces derniers temps... commença-t-elle de sa voix candide. J'arrive toujours pas à me dire que les vacances sont finies, du coup, je démarre mal plutôt l'année scolaire en fait... » Puis Blue se tut en s'apercevant que sa camarade ne l'écoutait déjà plus. Rien d'étonnant. Elle soupira mais sans aucun agacement, elle savait très bien quel caractère avait Ange et elle l'aimait comme elle était, après tout.

« D'ailleurs, j'y pense, tu as du entendre parler du club que j'ai fondé, les ELLES, il faut absolument que tu t'y inscrives. Tu sais que les adhérentes reçoivent des échantillons gratuits des meilleurs cosmétiques et des invitations à des événements ultra sélect ?» ajouta soudainement la jeune préfète tandis que Bluenn était déjà entrain de gratter sur son parchemin.

Celle-ci releva alors vivement la tête et pinça les lèvres en acte de réflexion, sisi. La jeune Vert et Argent avait bien sûr déjà fait connaissance du club ELLES dans de nombreuses conversations dans les couloirs, et avait été profondément vexée qu'Ange ne lui en parle pas avant. Par esprit de contradiction et par rancune, la blondinette s'était mise à détester en secret cette organisation. Elle avait d'ailleurs été profondément effondrée en voyant que la vice-présidente n'était autre qu'Angélina Fowl, une Poufsouffle moche.

Bluenn rejeta négligemment ses cheveux en arrière et posa sa tête dans ses mains :

Quand on parle de Merlin... La brunette Swann entra dans la salle de cours de son habituel air désinvolte. Blasée, jamais satisfaite, comme toujours, Megan traversa la pièce sans grand enthousiasme et salua ses amies de loin. Chaleureusement certe, mais Bluenn aurait espéré qu'elle se rapproche des deux blondes. Mais comme Ange, Meg avait son caractère de loup solitaire, un brin sauvage et, après tout, elle l'aimait comme ça. C'est ce qui faisait son charme troublant. Après réfléxion, Bue trainait vraiment qu'avec des drôles de nanas.

Cette dernière se tourna à nouveau vers Ange: « T'as parlé à Megan depuis le début de l'année ? Tu trouves pas qu'elle a l'air... distante ces derniers temps ? je veux dire... plus que d'habitude quoi. »

D'un naturel de paranoïa et d'exagération prononcée, Bluenn ne serait pas surprise d'apprendre qu'elle se faisait encore des idées. Mais malgré tout, elle restait un peu inquiète et ne pouvait s'empêcher de songer à l'année précédente, un vrai désastre pour tous. Megan en avait fait les frais.

Mais le nain Flitwick semblait désireux de débuter son cours et demanda fermement le silence. Ce qu'il n'obtint qu'à moitié, mais c'était tout de même une belle prouesse dont certains professeurs ne pouvaient se vanter. Il entama une introduction simple du sortilège Recurvite que Blue s'empressa de noter sur son parchemin. Elle comptait réellement réussir son année et s'investir. Elle avait même réviser durant ces grandes vacances. Deux jours.

- Mais avant d'aller plus loin, qui pourrait - même si c'est une simplicité enfantine - me donner l'effet produit par le sortilège Récurvite ?

Bluenn tenait la bonne réponse ! Mais malheureusement, une Aiglonne la doubla et répondit avant elle, avec son petit air de je sais tout et son mauvais accent françois doux jésus. Tsss, encore une qui se sent de la haute. D'ailleurs Blue s'empressa de le lui faire remarquer, de sa douce sociabilité habituelle.

« Ca va t'enflamme pas l'aiglonne, même un Troll connaitrait cette réponse ! lança-t-elle d'un ton hautain à Akiko - oh mauvaise foi - D'ailleurs, je voudrais rajouter que ce sort nettoie de manière rapide et impeccable. »

S’il y avait eu une fenêtre près de lui, on aurait juré que le petit Poufsouffle était en train de regarder celle-ci comme un vulgaire gamin qui n’était pas attentif en cours. Mais ce n’était pas le cas, Ades était très attentif même si le fait qu’il regarde fixement le sol devant lui n’aidait pas vraiment à s’en convaincre.

La semaine avait plutôt mal débuté pour le gamin. Cette fois, il espérait qu’il allait apprécier ses cours de magies même s’il avait perdu de vue depuis longtemps le véritable sens du mot apprécier. En fait, il était un peu plus confiant pour ce cours parce que l’allure du Professeur Flitwick le rassurait bien plus que celle de tous les autres êtres qu’il avait croisé dans le château depuis son arrivé. Il n’y pouvait rien si ce petit bonhomme lui inspirait plus de confiance que ses condisciples, sa voix n’y était sûrement pas pour rien non plus. En effet même quand il essayait de parler fort, ce professeur gardait une voix aigue qui n’effrayait pas le gamin, contrairement à la majorité des autres voix qu’il entendait depuis son arrivée et qui n’avait de cesse de l’effrayer un peu plus.

Mais il finirait par s’y habituer, c’était certain même si cela prendrait un peu de temps. En attendant, le jeune homme avait apparemment décidé de beaucoup apprécié les cours avec Monsieur Flitwick. Enfin, apprécié était un bien grand mot. Car, comme dans tous les cours où Ades s’était rendu pour le moment, il s’était trouvé une place bien à l’écart et n’avait pas décroché un mot à quiconque depuis le début. En fait, il n’avait même pas décroché un regard à qui que ce soit depuis qu’il était entré très discrètement pour aller prendre place dans un coin tranquille. Son regard effectuait un va et vient perpétuel entre le sol et son cahier de note où il avait pris soin de noter tout ce qu’il avait entendu depuis le début du cours.
Ce n’est qu’après que le jeune homme s’est appliqué à barrer proprement tout ce qu’il avait noté et qui n’avait aucun rapport avec le contenu du cours. Cela incluait les remarques chuchotées par les camarades les plus proches de lui et la remarque acerbe prononcée par une jeune femme à l’encontre d’une aiglonne un peu plus tôt.

Notons d’ailleurs que le gamin avait pris un peu de temps avant de comprendre que le terme « Aiglonne » s’adressait en réalité à une jeune fille appartenant à la maison Serdaigle. D’où la question qui trottait dans la tête d’Ades depuis tout à l’heure : « Comment serait-il appelé puisqu’il venait de Poufsouffle ? ». A vrai dire, il n’avait pas eu le temps de beaucoup se familiarisé avec cette maison qu’il ne connaissait que peu. Mais à voir les décorations de la salle commune, une salle qu’il n’avait intégré à sa mémoire que parce qu’elle lui permettait d’accéder à son lit, le symbole de cette maison était un blaireau. Le problème c’est qu’il ne savait pas comment on appelait le petit d’un blaireau.

Ades était encore en train de réfléchir à la question en se balançant légèrement d'avant en arrière quand le professeur leur expliqua que c’était l’heure des travaux pratiques. Par Merlin qu’est-ce que c’était encore que cela ? Par chance, il comprit assez vite grâce aux explications du prof et au fait qu’on posa devant ses yeux deux assiettes très sales qu’il devait sûrement se charger de nettoyer. Cela lui rappela le jour où il était arrivé dans sa nouvelle maison, chez des moldus. Sa nouvelle maman, en tout cas c’est ainsi qu’on lui avait présentée mais elle ne ressemblait pas à l’ancienne, l’avait gardée avec elle toute la journée. Il était juste à coté d’elle quand elle faisait la vaisselle et il se souvenait encore de l’odeur du produit qu’elle utilisait. Une odeur douce de banane. Il eut un léger sourire rien que d’y repenser mais cette expression s’effaça bien vite alors qu’il se mettait à réfléchir au problème qu’il avait devant les yeux.

Si l’on écoutait le professeur, ce sortilège avait l’air d’être d’une simplicité enfantine mais Ades avait appris depuis longtemps que tout ce qui semblait facile aux autres étaient difficiles pour lui. Il commença tout de même à faire ce qui était demandé, agitant sa baguette au dessus de l’assiette sale sans obtenir un véritable résultat. Pendant un moment, il se demanda s’il ne devrait pas faire comme son nouveau Papa moldu, qui était d’ailleurs bien plus gentil que son ancien Papa sorcier, et frapper la baguette contre sa table jusqu’à ce qu’elle se mette à marcher. Il finit par conclure qu’une baguette de sorcier n’avait pas le même fonctionnement que la télécommande de la télé du salon. Et donc, que ce système ne marcherait pas.

En fait, le problème venait surtout du fait que le pauvre gamin ne prononçait pas la formule. Il se contentait de la murmurer tout doucement du bout des lèvres, il était probable que même les élèves les plus proches de lui ne l’entendent pas. Ce n’est que lorsqu’il prit conscience que tous les autres élèves étaient en train de prononcer la formule qu’il se dit qu’il faudrait peut-être le faire également. Et c’est là qu’intervient la timidité exacerbé du jeune homme qui mit plusieurs longues minutes avant de réussir à prononcer distinctement la formule. Malheureusement sans aucun effet au début. Mais le gamin était patient et il continua longuement, agitant sa baguette d’une façon différente à chaque tentative. Finalement, la seule fois où il se contenta de pointer la baguette vers l’assiette en prononçant la formule, la vaisselle devient presque instantanément propre.

Son œil blanc brillait de contentement alors qu’il affichait un petit sourire victorieux et irrésistible pour quiconque pourrait le voir. Mais personne ne pouvait le voir puisque le môme avait conservé sa tête penchée vers la table. Il avait perdu beaucoup de temps pour une seule assiette et le pire c’est que la deuxième ne fonctionna pas de la même façon. Il aurait pourtant juré qu’il suffisait de faire comme ça pour la laver mais ça ne marcha pas. Le jeune homme poussa un petit grognement de rage et au bout de la quatrième tentative, il parla un peu plus fort pour prononcer le nom du sortilège et l’assiette fut toute propre.

Il afficha de nouveau un sourire de victoire. Ce n’est qu’après qu’il commit l’erreur de prendre son œuvre en main pour la regarder. En effet, l’assiette était tellement propre qu’il pouvait voir son reflet dedans, et le sourire de son reflet se transforma en rictus carnassier. Il le regardait comme un loup prêt à bondir sur sa proie.

Le jeune homme sursauta et sa main tremblante laissa tomber la vaisselle qui alla bien évidemment se briser sur le sol. Le bruit qu’elle fit en se cassant effraya un peu plus le garçon qui plaqua ses deux mains sur sa tête avec un gémissement de douleur. Il attendit quelques secondes, que ce soit bien finit avant de se mettre à bouger.

« Pardon … » Gémit-il entre ses lèvres alors qu’il se mettait par terre pour ramasser comme il pouvait les morceaux de porcelaine éparpillé autour de lui.

Quelle andouille il faisait, occupé à ramasser maladroitement les morceaux de sa précédente œuvre. Il se fichait bien des risques d’être coupé par un bout pointu, il avait l’habitude de ce genre de chose. La cicatrice sur sa joue gauche en était la preuve. Mais Ades avait toujours voulu se faire discret, là il avait l’impression d’avoir une grosse affiche au dessus de lui avec une flèche pointé dans sa direction.

Arriver en retard en cours... Cela ne lui serait jamais venu à l'idée... Seulement, voilà, il était en retard ! Pourquoi ? Il aurait déjà fallu qu'il s'en souvienne, cette tête de linotte ! Il avait dû retourner dans son dortoir prendre ses affaires... Ou bien il s'était endormi sur un bouquin qu'il n'avait pas résisté à l'envie d'ouvrir, ayant été pris d'envie d'un livre alors qu'il était rapidement passé devant la bibliothèque ? A moins qu'il n’ait été pris d'assaut par Peeves en passant dans un couloir isolé ? Qu'est-ce qu'il racontait ? C'était la semaine dernière que cela lui était arrivé ! En fait, il lui arrivait tellement souvent ce genre de choses qu'il ne savait plus réellement quand cela lui était arrivé... En effet, il avait vraiment une mémoire de serin comme pouvaient se le dire pas mal d'autres élèves... Mais en tous cas, il savait qu'une chose était belle et bien sûre et certaine, il était en retard à son cours de sortilège et ce ne serait pas la première fois qu'il arrivait en retard en cours...

Il était donc partit dans les couloirs, heureusement qu'il n'y avait plus personne et que presque tous les élèves étaient en cours, sinon il en aurait sûrement bousculé plus d'un... Courant à toute vitesse comme si il avait là mort aux trousses, il arriva quelques minutes plus tard devant la salle de classe... Il reprit lentement son souffle, de toutes façons, il n'était pas en avance, et ce ne seraient pas quelques instants de plus ou de moins qui feraient la différence... Il calma sa respiration, recoiffa légèrement sa tignasse complètement ébouriffée, étant en retard en cours, au moins faudrait il qu'il ait l'air présentable... Il toqua alors à la porte, une fois, puis une deuxième, n'étant pas sur qu'on l'ait entendu, et se risqua à ouvrir. Il passa alors la tête par l'ouverture et lança dans un souffle : "Bonjourexcusezmoijesuisenretard..." puis, voyant qu'il n’avait pas l'air d'avoir été bien compris, il recommença, d'une voix plus claire et intelligible cette fois : "Bonjour, excusez moi, je suis en retard..." Il balaya alors la salle du regard en remarquant avec horreur que le cours était déjà bien avancé… Ils en étaient déjà aux travaux pratiques...

Ange resta un moment silencieuse suite à la réflexion de sa camarade. En effet, Megan semblait beaucoup plus distante, plus sombre aussi depuis le début de l'année. La blonde pensait au départ qu'elle traversait juste une mauvaise passe, mais son mal être semblait durer c'était bizarre. Il faudrait qu'elle cherche à savoir ce qui pouvait miner à ce point son amie. Si c'était à cause d'un autre élève par exemple, elle se ferait une joie de remettre l'importun à sa place, mais ça semblait plus profond que ça. Elle se contenta de répondre par un « Mhm » pensif avant de déclarer d'un air grave.

«  Ouai c'est vrai.. Je sais pas ce qu'elle a... »

Et le sujet en resterait sans doute là pour aujourd'hui car de toute manière, il n'y avait aucun moyen d'en savoir plus pour le moment. Le cours débuta par les habituelles questions théoriques auxquelles répondirent Bluenn et Akiko et pour terminer, cet andouille de Mc.Rae se lança dans une explication plus que vaseuse mais qui, par la générosité un peu excessive de Flitwick lui valut quand même des points. Après 20 minutes pendant lesquelles, la blonde ne manqua pas de bailler à plusieurs reprises, l'enseignant annonça le début du TP.

L'exercice du jour consistait à nettoyer les assiettes sales du petits déjeuner à la place des elfes de maison. C'était une blague ? Non seulement on leur faisait faire la vaisselle mais en plus ils avaient une heure pour laver deux assiettes. Elle aurait vraiment mieux fait de rester au lit, elle aurait rien raté. Franchement, elle était en 3ème année, cela faisait déjà deux ans qu'elle maîtrisait parfaitement le recurvite, rien d'étonnant à ça vu qu'elle semblait être la cible privilégiée des bouffonneries Gryffondoriennes. Ce TP promettait d'être d'un ennui mortel. Ange jeta un coup d'oeil exaspéré à la fenêtre; elle donnerait n'importe quoi pour se balader dans le parc ou n'importe où dans le château d'ailleurs, plutôt qu'être coincée ici. Contemplant la cime des arbres de la forêt interdite, la préfète laissa ses pensées dériver à ce fameux jour ou elle avait failli servir de casse croute à un certain loup garou. Il y avait d'ailleurs un certain temps qu'elle n'avait pas vu Morgan.

La vipère revient à la dure réalité lorsque Bluenn déposa deux assiettes devant elle et aussitôt une profonde expression de dégoût se peignit sur son visage de poupée. Ca puait la banane à 10 mètres et elle devait réprimer une violente envie de vomir. Elle détestait la banane. Dommage qu'il n'existe pas une télécommande pour faire avancer le temps plus vite comme pour les films des moldus.

Poussant un soupir résigné, la blondinette reporta son attention sur ses assiettes, se demandant vaguement si Merlin utilisait ce sortilège pour laver ses caleçons. En tout cas ils n'en faisaient pas mention sur la carte Chocogrenouille. La gamine eut en tête pendant un instant la vague image d'une affiche publicitaire vantant l'efficacité inégalable d'un savon magique dont elle avait oublié le nom et songea que de toute évidence, ce TP était d'une inutilité totale. Bon autant qu'elle en finisse au plus vite.

Retroussant ses manches, la blonde s'empara de la première assiette qui semblait littéralement collée à la seconde par des restes gluant de nourriture, jusqu'à ce que son doigt rencontre une substance indéterminée et répugnante à souhait. Dégoutée, la poupée lâcha aussitôt l'assiette qui explosa sur le sol en laissant échapper un « Baaaaaaah » fort à propos. Et bah ça commençait bien.

« Oups.. Reparo ! »

L'assiette brisée se reconstitua aussitôt, toutefois elle semblait fragilisée et on aurait dit que des restes de saleté c'était incrustés dans les fissures de la céramique. Beurk. Fallait qu'elle trouve un moyen d'arranger ça. La vert et argent récupéra son assiette du bout des doigts, toujours aussi dégoutée, persuadée qu'elle aurait meilleur aspect une fois nettoyée.

« Recurvite ! »

Les déchets alimentaires qui adhéraient encore au plat disparurent aussitôt. Du moins le plus gros, parce que l'assiette avait encore l'air sale comme si des miettes avaient fusionné avec l'assiette elle même. En fait Ange ne savait même pas si c'était possible mais c'était bien ce dont ça avait l'air. Peut être qu'elle aurait du lancer d'abord le recurvite avant de tenter un reparo.. Et si elle la cassait de nouveau et recommençait ? Ouai bof tant pis. Autant faire l'autre assiette d'abord et après elle pourrait s'occuper de son cas pendant le reste de l'heure.

Ange s'empara de la seconde assiette, déjà moins sale que la première et réitéra le sort. L'assiette devient illico aussi brillante et nette que si elle avait été neuve. La preuve qu'avec des assiettes normales elle y arrivait !

Bon retour à l'autre. La blonde tenta une petite série de « recurvite » à la chaîne, mais rien à faire, les traces dans les fissures ne disparaissaient toujours pas. Pinçant les lèvres, elle tenta même de gratter les taches avec son ongle mais ça ne partait pas pour autant. A force de s'acharner dessus, la seule chose qu'elle réussit à faire fut de casser encore l'assiette, suivant le tracé des morceaux déjà séparés précédemment. Et après deux nouveaux « reparo » elle en était revenu au même point. Une assiette nettoyée mais avec des « taches » incrustées par endroit et des marques de fissures comme si on avait maladroitement recollé les morceaux à la colle forte.. Ouai ben zut hein, c'était pas un TP sur le reparo.