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Le frisson qu'elle avait ressenti lorsqu'Emmanuel avait posé une main chaude et rassurante sur son épaule l'habitait encore. L'air était frais certes, et Ella n'était pas particulièrement couverte, mais le courant qui lui avait traversé l'échine ne pouvait être uniquement rejeté sur le fait de la température. La ténébreuse avait bien du mal à digérer les dernières paroles d'Hayden avant qu'elles ne se quittent, et même si la Serdaigle avait parfaitement été remise à sa place par ces soins, restaient l'amertume et le resssentiment. Cependant, la poigne de l'étudiant sur son épaule lui apporta un réconfort insoupçonné, chassant ses sombres pensées comme un coup de vent balaie la poussière.

La mangemorte reprit bien vite ses esprits avec l'interrogation d'Emmanuel, sans doute intrigué par la contrariété marquée sur ses traits, et répondit par un léger sourire affirmatif en hochant brièvement la tête. Inutile de rester sur ces quelques paroles acides alors qu'on avait une belle soirée en perspective en compagnie d'un aussi charmant jeune homme.. Cela n'avait vraiment rien de déplaisant de voir quelqu'un se souciait un tant soit peu de sa personne, cela n'était sans doute pas complètement innocent et sans arrières pensées mais Ella aurait bien été la dernière à s'en plaindre.. Direction Londres.. Confirmant la proposition d'Emmanuel d'un simple « Allons y.. » affirmatif, la dangereuse demoiselle s'était agrippée au bras de l'étudiant en vue du transplanage_ Oui se serait con qu'ils n'atterrissent pas au même endroit quand même.

La désagréable sensation de se sentir comprimé dans un étau disparut aussi vite qu'elle était apparut, laissant la place à un souffle d'air frais vivifiant. La température avait bien vite chuté avec la tombée imminente de la nuit sur les rues de Londres en cette soirée d''automne. Les deux étudiants avait transplané dans une rue assez animé, à proximité de quelques cafés sympa et branchés. L'échos des conversations des gens attablés parvenaient à leurs oreilles. Relâchant le bras d'Emmanuel, la ténébreuse avança de quelques pas sur le trottoir avant de se retourner vers lui, dans une attitude d'attente..

Après tout c'était l'étudiant qui lui avait proposé de boire un verre, c'était donc à lui de décidé de l'endroit, mais rien ne l'empêchait de faire une suggestion, n'est ce pas ? Le vivet doré avait une bonne réputation mais Ella n'aimait pas trop l'ambiance qui y régnait essentiellement tournée vers le Quidditch, avec comme décoration les bannières des différentes équipes et la musique était bien souvent trop forte. L'enseigne du phénix était pas mal, assez chic, mais c'était plus un restaurant qu'un simple Pub et ça aurait fait un peu trop dîner romantique en tête à tête.. bref à oublier. Un autre café sympa était le coin des elfes, très convivial mais la déco était un peu sombre et le nom du bistrot ne lui inspirait rien qui vaille En revanche, celui qui était juste au coin de la rue la tentait bien.


- Chez Marie Cochonne Le Poltergeist, ça te convient ?

L’étudiant avait vu juste; Ella n’était pas dans son état normal. Le léger sourire qu’elle lui adressa, accompagné d’un simple hochement de tête lui indiqua qu’elle avait vraiment apprécié le geste, donc qu’elle avait également besoin de cette petite attention, aussi banale pouvait-elle être. Après tout, il n’avait que poser sa main sur son épaule, son pouce n’avait qu’effleurer son cou. Mais il sentait que, à ce moment-là, rien d’autre n’aurait pu lui faire plus plaisir que ça. Le Gallois se demandait toujours ce qu’Hayden avait pu lui dire pour changer son humeur aussi radicalement, mais il ne s’y attarda pas. Ce n’était plus important.

Emmanuel prit doucement le bras d’Ella du sien, lui adressant un fin sourire avant de transplaner en direction de Londres. N’utilisant le balai que lorsqu’il en avait réellement besoin, le jeune homme était clairement habitué aux sensations désagréables qu’apportait le transplanage. Il ne les sentait qu’un peu, les oubliant bien vite alors que l’air frais de la nuit caressait la peau de son visage.

L’étudiant avait toujours aimé la ville de Londres. Elle vibrait, elle était vivante à toutes les heures du jour ou de la nuit. La rue dans laquelle ils s’étaient retrouvés était en effet plutôt animée, les passants voyageant entre les établissements, une ou deux personnes s’accrochant à d’autres pour ne pas tomber. Bref, la soirée s’annonçait des plus divertissantes. On pouvait entendre la musique de plusieurs bars s’assourdissant contre les murs de pierre qui tapissaient les deux côtés de la rue. Le jeune homme sourit.

Le gallois laissa la belle ténébreuse se dégager de son étreinte, la regardant alors qu’elle attendait visiblement que chose. Il l’avait déjà remarqué, bien entendu. L’arrivée d’une jeune femme physiquement choyée par la nature en bikini dans un cours avait toujours un effet fracassant. Mais maintenant qu’il la regardait, de haut en bas, ses yeux caressant ses courbes, il la trouvait vraiment jolie. Pas seulement que sexuellement attirante, véritablement belle.

« Le Poltergeist ? Ça marche, c’est justement à celui-là que je pensais… » , dit-il en souriant à la Mangemorte, revenant enlacer son bras du sien en marchant en direction du bar en question.

Il ne pensait plus du tout à quoique ce soit d’autre que la femme à son bras.

Les jeunes gens arrivèrent bien vite à la porte de l’établissement, Emmanuel lui ouvra la porte, la laissant passer d’abord puis la suivant de près. L’ambiance du bar était des plus agréables et des plus originales. À la fois moderne et urbain, l’endroit était parfait pour ce genre de rendez-vous où l’on ne sait pas trop comment la soirée se déroulerait ; On trouvait au rez-de-chaussée une piste de danse – d’ailleurs plutôt chargée – où l’on y jouait de la musique au rythme endiablé et à l’étage, plusieurs tables et une musique beaucoup plus basse, idéal pour discuter.

Les doigts du gallois se glissèrent subtilement contre la taille fine d’Ella, l’attirant contre lui. Il aimait la sentir aussi près de lui… Emmanuel se pencha en direction de la jeune femme, sa joue effleurant la sienne puis dit chaudement à son oreille :

« Est-ce que j’ai le droit de t’inviter à danser ou tu préfères boire un peu avant d’accepter… ? »

Marquant un temps d'arrêt sur le trottoir pavé des rues londoniennes, la ténébreuse s'était retournée en direction d'Emmanuel, interceptant le regard que ce dernier posait sur elle. Ce même regard de désir mêlé de convoitise que nombre d'hommes posaient sur elle. La ténébreuse y était habituée évidemment mais c'était toujours flatteur et rassurant de constater que ses charmes ne laissaient pas l'étudiant de marbre. Il fallait dire que lui même n'avait pas grand chose à envier aux silhouettes sans défaut des statues grecques. Ella dévisagea le jeune homme sans la moindre gêne_lui même ne se gênant pas pour la reluquer_ lui adressant l'un de ses sourires à la fois mystérieux et coquin, charmeur et malicieux. Le choix du bar était donc décidé; Le Poltergeist. Un endroit sympa, réputé, avec une super ambiance; l'idéal pour passer une excellente soirée. Le regard brillant, l'Allemande laissa le gallois la rejoindre et reprendre son bras, esquissant un sourire amusé à la pensée qu'ainsi, d'un point de vue extérieur, ils formaient un joli petit couple d'amoureux.

Quand bien même, la jeune demoiselle ne connaissait pas grand chose sur son compagnon de la soirée, sa présence était étrangement apaisante et puis, on ne pouvait que se sentir bien au bras d'un aussi bel homme, viril à souhait. On retrouvait bien en lui cette dualité, à la fois fort et tendre, attentionné, bref de quoi faire fondre n'importe quelle femme. Enfin, il ne fallait pas non plus sous-estimée la demoiselle, bien chiante dans son genre, exigeante, manipulatrice et assez joueuse.

En parfait gentleman, Emmanuel lui ouvrit la porte du Poltergeist avant de la laisser passer. A peine entrés, la musique bien rythmée du rez-de-chaussée parvenait à leurs oreilles, mettant d'emblée les nouveaux clients dans l'ambiance, tandis qu'on pouvait bénéficier de plus de calme et de tranquillité en montant à l'étage supérieur. Ella sentit l'étudiant se rapprochait d'elle délicatement, l'enlaçant à la taille d'une main aventureuse ce qui eut pour effet de rapprocher leur deux corps. Une proximité physique loin d'être déplaisante, faisant naître quelque part en elle des envies pas forcément chastes et innocentes; mais après tout, la demoiselle n'avait jamais prétendu être un ange. Mais la soirée ne faisait que débuter pour l'instant. Son visage frôlant celui de l'étudiant, la belle sentit le souffle brûlant du jeune homme contre son oreille alors qu'il lui murmurait sensuellement une invitation à danser. Ayant besoin de tout son self contrôle pour garder la tête froide, la belle ténébreuse esquissa un sourire en se reculant légèrement, cherchant à capter le regard d'Emmanuel. Belle formulation légèrement manipulatrice, dans tous les cas elle ne pouvait lui refuser cette danse, mais encore eut il fallut qu'elle en ait eu envie. Or c'était avec plaisir qu'elle se laisserait entraîner sur la piste de danse.. Qui plus est, elle risquait fort de ne plus marcher très droit après quelques verres..

- J'ignorais qu'en plus tu savais danser.. Susurra l'ancienne Serpentard à son beau compagnon de soirée avant de se pencher à son tour délicatement vers l'oreille du jeune homme pour demander sur un ton caressant: As tu encore d'autres talents cachés ?

Ella s'éloigna alors tout en douceur de son beau compagnon avec des gestes d'une lenteur calculée, bien consciente qu'elle n'avait pas clairement répondu à la question. « Attends une minute.. »

La belle mangemorte abandonna quelques instants Emmanuel pour déposer sa cape sur le porte manteau prévu à cet effet, la confiant à la responsabilité du type de l'entrée. Autant faire les choses bien et ne pas s'encombrer d'une longue cape noire_aussi souple et légère soit elle_ guère pratique pour danser sans être gêné dans ses mouvements. Revenant au niveau du garçon, l'Allemande offrit sa main à son cavalier pour le laisser l'entraîner sur la piste.

Le regard ardent de la Mangemorte avait un effet bien étrange sur le Gallois. Il savait qu'il n'était pas du tout amoureux d'elle, que ce soir n'était que pour le plaisir et que s'il se passait quelque chose entre eux dans les prochaines heures, cela aurait été qu'une aventure. Mais il douta un instant des origines de la belle ténébreuse. Il se sentait si charmé qu'on aurait pu croire aux pouvoirs redoutables d'une vélane. Le jeune homme avait tout le mal du monde à quitter la belle des yeux. Comme s'il avait besoin de la caresser du regard, de lui faire savoir qu'il la trouvait désirable, craquante, captivante. Probablement qu'elle se doutait déjà de cela.

En fait, à ce moment-là, Emmanuel se sentait comme un drogué dont le bonbon est à quelques centimètres. Il se sentait comme si Ella était la plus belle chose au monde et qu'elle était rien qu'à lui. Il était dépendant de son attention, de ses yeux, de ses doigts se faisait de plus en plus impatient à l'idée que ses lèvres pourraient bientôt se poser contre les siennes, voir plus encore. Non seulement l'étudiant ne résistait aucunement au charme de sa consœur, mais il s'y laissait aller volontiers. Il n'y avait que lui à blâmer. Enfin... Peut-être que les traits purs de la beauté sombre l'aidaient à plonger dans l'océan de passion qui l'attendait.

La soirée était encore jeune, cependant. Il ne fallait pas complètement succomber tout de suite, cela rendrait les choses beaucoup moins intéressantes. Le jeune homme força bien malgré lui sa volonté, se disant à contre-cœur que ce n'était rien et que la belle demoiselle n'était probablement pas intéressée à lui. Il lui avait toujours semblé que la jeune Schwarz fréquentait un tout autre type d'hommes que lui. Plus confiants, fiers et conscients de leur charme qu'ils utilisaient comme bon leur semblait. Bref, il ne se sentait pas très spécial s'il se comparait, par exemple, à son bon ami Andrzej.

Les quelques mots que la jeune femme murmura à son oreille vinrent bien vite briser tous les efforts qu'il venait à peine de déployer pour calmer un peu son imaginaire et ses désirs. Légèrement penché vers Ella, il avait bu ses paroles, se mordant doucement la lèvre inférieure. L'étreinte de ses mains contre la taille de l'étudiante se resserra un peu, lui permettant ainsi de sentir encore plus sa chaleur contre lui.

« J'imagine qu'il va falloir que tu attendes un peu pour savoir cela, beauté... » , répondit-il sur un ton à la fois ardent et malin.

Le jeune homme laissa la belle s'échapper de son étau et la suivit du regard, se disant qu'il avait lui-même laissé de quoi se couvrir à l'université. Il portait après tout un chandail à manches longues et, avec le transplanage, il n'aurait probablement pas le temps d'avoir froid pendant ses déplacements. Même que ses vêtements s'avèreraient peut-être en fait complètement superflus.

Sentir la main d'Ella se glisser dans la sienne lui fit le plus grand bien. Son regard de jade perça celui de la Mangemorte tandis qu'il éleva lentement la main de la jeune femme impénétrable (ou pas) vers son visage, y déposant un tendre baiser avant d'entraîner sa partenaire vers le bain de foule. Il faisait chaud, mais cela plaisait bien à Emmanuel. Disons que cela le mettait un peu dans l'ambiance...

Relâchant la main de la sombre beauté un instant, le gallois vint se glisser subtilement derrière elle, son torse se collant à son dos et son bassin à ses fesses.

*Mhmm, ça me donne déjà des idées, tout ça...*

Il n'avait même plus peur de sembler un peu entreprenant. Le bout de son nez effleurant la chevelure rouge d'Ella pour un instant avant qu'il ne se penche, ses lèvres trouvant refuge au creux de son cou, y déposant plusieurs petits baisers. Il avait bien envie de goûter à autre chose, mais il se contenta aisément de cela, ses doigts rasant la courbe de ses fesses avant de se déposer contre ses hanches, enserrant légèrement le tissu de ses vêtements.

Puis il commença à danser au rythme de la musique, se demandant à la fois ce qu'il faisait là et pourquoi il avait attendu si longtemps...

L'humain est un être complexe, régit à la fois par ses émotions, son passé, son environnement et ses désirs. C'est un être qui lutte constamment contre ses instincts afin d'entrer sagement dans un moule prescrit. C'est un être en laisse, muselé, qui ne se débat même plus. L'être humain apprends dès sa plus tendre enfance la différence entre le bien et le mal, entre ce qui est acceptable ou ce qui ne l'est pas sans avoir la chance de faire ce qu'il a réellement envie de faire. Sans regrets, sans remords, sans y penser. On place les standards avant l'authenticité. On place les normes avant les pulsions.

Pas ce soir.

Il n'était plus Emmanuel Perks, il était lui-même. La bête, l'animal, l'authentique, le vrai. Il se sentait libre avec chaque mouvement de leurs deux corps pressés l'un contre l'autre, avec chaque effluve des cheveux et du cou de la ténébreuse qu'il pouvait percevoir, avec chaque souffle qui s'échappait de ses poumons, avec chaque battement de cœur. Pourtant, ils ne faisaient que danser. Mais pour une raison qui lui était étrangère, ses sens étaient complètement en extase, l'empêchant de suivre le droit chemin qu'il avait si souvent parcouru. Et ça lui plaisait beaucoup.

Le Gallois laissa sa compagne de classe se placer face à lui alors qu'ils dansaient toujours, laissant ses mains descendre le long de son dos avant de s'arrêter au niveau de ses fesses, les caressant avec un peu moins de retenue que précédemment sans que cela en devienne déplacé. Il avait peut-être toute l'envie du monde de goûter à sa peau et à ses lèvres mais l'attente faisait partie du jeu et il ne s'attendait pas à ce qu'elle le laisse gagner aussi facilement. Le baiser qu'elle déposa au coin de ses lèvres ne faisait que confirmer son hypothèse. Ce qu'il aurait fait pour qu'elle change de trajectoire... Alors qu'il s'apprêtait à réponse à son baiser, l'attention d'Emmanuel fut attiré par sa proposition. Elle avait soif? Lui aussi, d'ailleurs. Même s'il savait bien que l'alcool ne calmait absolument pas la soif, c'était peut-être l'occasion de s'ouvrir un peu plus à elle et qu'elle fasse la même chose. Et plus encore...

« Allons-y, ma douce... » lui répondit-il.

Ponctuant sa phrase d'un fin sourire, Manu prit doucement la main d'Ella dans la sienne, y déposa à nouveau un baiser avant de marcher en direction des escaliers qui les menèrent bien vite à l'étage. La musique était beaucoup moins forte ce qui permettrait aux jeunes gens de pouvoir parler sans s'enrouer la gorge. Le Gallois s'approcha d'une table libre, tira la chaise de sa compagne puis s'assied à son tour, un serveur se hâtant à venir les voir pour prendre leur commande.

« A Black Russian, please. And make it strong. »*

Si la danse avait pu rapprocher les étudiants, il espèrait secrètement que l'alcool ferait de même.


[* Un « Black Russian », s'il-te-plait. Et fait le fort.]

Tout ceci était il vraiment raisonnable ? Que faisait elle au juste ? N'allait elle pas droit dans le mur à flirter ainsi avec des hommes et multiplier les amants ? Peut être bien.. mais le risque était sans doute plus grand encore pour les hommes qui succombaient à ses charmes. Toujours est il que ce soir, elle était au bras d'Emmanuel et le reste lui importait peu. Elle savait que ce n'était que pour la soirée, une aventure sans lendemain. La gallois était quelqu'un de bien, d'ailleurs peut être un peu trop, il n'était pas un homme pour elle. Il était attachant, gentil, attentionné, le jeune homme ne manquait pas de qualité et différent des hommes qu'elle fréquentait d'habitude, tous des playboy qui ne cherchaient pas une relation durable, ce qui lui convenait parfaitement car elle même ne voulait pas s'attacher. Et pourtant. Ella s'imagina un instant à la place de Lucy Ann, être la petite copine d'Emmanuel pendant plus d'un an, être la femme d'un seul homme...

La perspective offrait un certain charme, elle était plaisante mais la ténébreuse savait que ce n'était pas pour elle. Elle n'avait rien de ces gentilles filles qui ne rêvent que de vivre une belle histoire d'amour comme dans les contes de fée avec lesquels on berce les enfants, il y avait longtemps qu'elle n'y croyait plus. La seule chose vraiment importante était de profiter de chaque instant, de vivre, de s'amuser, céder à ses envies, se donner les moyens d'obtenir ce qu'on désire. Ce soir, ce qu'elle voulait c'était Emmanuel, goûter à cette vie qui n'était pas pour elle et savoir ce que ça pouvait faire d'être ainsi traitée avec tant de douceur et de soin. La ténébreuse n'était pas dupe, elle savait bien que le jeune homme n'était sans doute pas amoureux d'elle_ elle aurait d'ailleurs trouvé cette situation plus encombrante qu'autre chose. Il venait de rompre, il était mal et voulait certainement essayer de passer à autre chose ou du moins ne plus penser à son ex petite amie en passant une agréable soirée.. Il ne pouvait pas mieux tomber.

Au coeur de la piste de danse régnait une chaleur digne des pays tropicaux et le fait de se déhancher sur le rythme entrainant de la musique n'arrangeait rien. La pause pour aller boire un verre était la bien venue avant que les deux étudiants ne soient trempés de sueur. Remettant sa main à Emmanuel, la demoiselle ne laissa entraîner à travers la salle, évitant les autres danseurs qui se trémoussaient, pour plupart déjà bien ivres. Le couple se traça un chemin jusqu'à l'étage où une table libre les attendait. La belle se posa sur la chaise galamment offerte par son compagnon de la soirée, pouvant enfin souffler un peu. Alors qu'elle s'apprêtait à faire part à d'un petit commentaire à son camarade pour relancer la conversation, le serveur accouru vers eux pour prendre leur commande la réduisant ainsi au silence. C'était quoi cette manie de sauter sur les gens à peine installés ? Ella n'avait même pas eu le loisir de jeter un coup d'oeil à la carte des cocktails. Son compagnon répondit en premier lui laissant ainsi quelques secondes de plus pour réfléchir à ce qu'elle voulait, avant de commander à son tour.

- Un téquila sunrise, pour moi. Apportez nous aussi ces petites mises-en-bouche qui sont la spécialité du poltergeist.

Ajouta la ténébreuse avec cette assurance des personnes qui savent ce qu'elles veulent, ponctuant sa requête d'un sourire poli quoi qu'un peu hautain à l'adresse du serveur, histoire de le renvoyer le plus vite possible. Ayant oublié ce qu'elle contait dire précédemment, la jeune femme demeura un instant silencieuse, ne sachant plus comment reprendre la conversation. Finalement, une chose qui l'occupait depuis un peu plus tôt et qu'elle avait soigneusement mis dans un coin de son esprit ressurgit, comme lorsque l'on croit être débarrassé d'un soucis mais que ce dernier que l'on croyait oublié revient en force au moment où l'on y attend le moins. Brisant le silence, la ténébreuse lâcha alors sans préambule:

- Tu comptes beaucoup pour elle...

Sortie de tout contexte et sans explication, cette phrase était difficile à comprendre, impossible de dire qui était ce elle et à quoi Ella faisait référence. Ce qui était limpide dans son esprit ne l'était sans doute pas dans celui du jeune homme qui devait en toute logique se demandait de quoi elle parlait. En guise d'explication, la mangemorte prononça un seul mot, un nom pour être exact.

- Hayden.

Quoi qu'elle en dise, la ténébreuse n'avait pas vraiment tiré un trait sur l'épisode précédant, la menace de la petite dans son obsession de protéger Emmanuel était encore bien ancré en elle et quelque part elle le jalousait. Ella n'était pas le genre de personne à qui on peut s'attacher. Cela lui avait toujours convenu mais ce soir, pour une raison qu'elle ignorait elle aurait voulu qu'il en soit autrement. La ténébreuse ne ressentait plus la peine qu'elle avait eu sur le moment. Il n'y avait aucune jalousie, aucune amertume dans ces propos, il s'agissait simplement d'un constat, comme pour dire qu'en effet Emmanuel était un homme à qui l'on s'attachait, que c'était quelqu'un de bien et on ne pouvait pas ne pas l'apprécier.. Evidemment personne d'autre qu'elle ne pourrait comprendre tout le sous entendu qu'il y avait derrière et le jeune homme se poserait sans doute des tas de question pour savoir pourquoi elle abordait ce sujet mais qu'importe. Sortant alors de ses pensées, la belle esquissa un sourire et ajouta avec une touche d'humour.

- Tu as du succès chez les filles, quel que soit leur âge.. Mais j'ignorais que tu les prenais au berceau

Evidemment Ella ignorait que la rupture d'Emmanuel avec Lucy Ann était du précisément à une histoire entre l'étudiant et une minette de Poudlard, mais la ténébreuse tapait juste même sans le savoir.

Emmanuel ne se posa même pas la question. Ella Schwarz n'était pas le genre de femmes pour lui et lui n'était pas du tout son genre d'homme. Le fait qu'ils soient réunis dans cet atmosphère aussi intime était un simple agencement de coïncidences chanceuses. Sa rupture, son changement de philosophie de vie, sa rencontre avec Hayden et Ella, les quelques verres qu'il avait prit au préalable, les hormones de jeunes adultes. Bref, cela n'avait pas été planifié et cela n'allait pas durer. Mais il ne savait qu'une chose, c'est que, alors que son regard se noyait de plus en plus dans celui de la belle et que ses doigts venaient délicatement enlacer les siens, ce soir, il ferait d'elle une femme heureuse. Ce soir, elle était son trésor, sa chérie, sa belle. Il ne pensait à rien d'autre qu'à la combler.

Il était convaincu que cela ne déplairait pas à la demoiselle. Il doutait que tous ses prétendants agissaient de la sorte avec elle. Mais ce n'était peut-être qu'un jugement un peu rapide. Le plus souvent, les hommes ne voulaient pas laisser d'impression trop tendre. C'était le contraire pour le gallois. Pour les quelques heures qu'ils allaient partager, il allait l'aimer. Et il voulait qu'elle le sache. Justement parce que ces moments étaient déjà damnés à se terminer abruptement. Ils allaient en être que plus doux, plus passionnés, plus viscéraux. Plus vrais. L'étudiant était convaincu que cela n'allait pas déplaire à la Mangemort. Bien entendu, il n'allait pas exagérer et rendre cela plus étrange encore. Il voulait simplement lui faire sentir, et sentir un peu lui aussi, qu'elle était appréciée en tant que femme, pas qu'en simple histoire de fesse.

Alors que le serveur se retournait et s'éloignait d'eux, l'étudiant, ses yeux fixant toujours ceux de sa compagne, déposa quelques doux baisers sur ses doigts de fées avant de les laisser s'échapper. Il l'écouta parler et pencha sa tête de côté de façon perplexe en l'entendant parler de quelque chose de très peu précis ainsi phrasé. Il comptait beaucoup pour elle? Pour qui? Pas qu'il était assez narcissique pour croire qu'il était précieux aux yeux de beaucoup de gens mais, dans les circonstances, il n'arrivait pas vraiment à penser à qui que ce soit.

« Ah... » , exprima-t-il simplement

Oui, il comptait beaucoup pour elle. Il était très conscient du fait qu'il était presque tout pour elle, qu'il était son ami, son frère, son confident. Et c'est à cause de cette vulnérabilité qu'il se permettait de ressentir quelque chose de semblable pour elle. Il savait que même si ses mots étaient étrangement froids et tranchants pour une fillette de son âge, ce n'était pas pour rien et qu'elle avait été blessée. C'est là qu'il entrait en jeu. Il était son sanctuaire. Du moins, c'est ce qu'il voulait être pour elle.

« Je sais, c'est étrange. Mais je crois qu'elle a besoin d'un peu de stabilité dans sa vie. Ça me fait plaisir de lui fournir cela... »

Il avait regardé Ella dans les yeux durant sa petite tirade. À la fois pour lui faire comprendre qu'il était sincère et qu'il était là pour tout le monde, la belle incluse. Il n'eut toutefois pas le temps de dire autre chose, le serveur arrivant déjà avec leurs verres et les mises-en-bouche qu'Ella avait demander. Le jeune homme sourit au serveur et, une fois qu'il se soit éloigné, prit son verre entre ses doigts et le tendit légèrement en direction d'Ella avant d'en prendre une longue gorgée. Juste à temps pour entendre sa dernière remarque et passer à deux doigts de s'étouffer. Il avala péniblement la gorgée et rit légèrement à ce qu'elle dit, un air légèrement timide au visage.

« Eh bien, tu dois savoir que ce n'est pas la première fois qu'on me le reproche. Apparemment, les femmes n'aiment pas que leur amoureux s'amusent avec des jeunes femmes de 16 ans quand elles partent sans dire un seul mot pendant de longs mois. »

Emmanuel n'était plus amer face à la situation. Les faits étaient ceux-ci et il ne pouvait plus rien y faire. C'était simplement les faits. Même qu'il avait sourit à Ella pendant qu'il lui racontait que très brièvement ce qui s'était produit. Le gallois soupira doucement avant de se pencher en direction d'Ella, son pouce rasant la surface de sa joue, ce même sourire bienveillant et tendre aux lèvres. Il la regarda pendant de longues secondes puis ajouta doucement:

« Qu'est-ce qu'elle t'a dit avant qu'elle parte...? Tu avais l'air si triste... »

Et pendant qu'il était si doux à l'extérieur, il se faisait violence pour ne pas s'approcher encore plus et glisser ses lèvres contre les siennes.

Le gallois ne cherchait aucunement l'approbation ou l'accord des gens par rapport avec ce qu'il avait bien pu faire avec Cyanur un beau soir de printemps. C'était fait. Il ne le regrettait pas, il ne prenait pas non plus pitié de sa situation présente – surtout pas à ce moment précis, il était exactement où il voulait être- même qu'il se disait que cela faisait partie de sa vie de jeune adulte. Fallait bien qu'il la vive, sa vie... Non? D'un autre côté, Emmanuel avait une certaine réputation au sein de l'école. C'était le garçon charmant, gentil, attentionné, doux et fidèle. L'antithèse de Miaskovski, en fait. Et c'est ce que les gens appréciaient de lui. Il était un peu comme l'inaccessible étoile. La perle qui était déjà au cou de quelqu'un, Lucy Ann. Autant il ne voulait pas se décevoir par ses habitudes qui tendaient dangereusement vers la luxure, mais il ne voulait pas décevoir les autres non plus. Ce n'était pas le genre de propos que l'on s'attendrait à entendre sortir de la bouche du beau brun.

D'un autre côté, cela ne servait à rien de ne pas être authentique, honnête, sincère. C'était ainsi, un point c'est tout. Il avait passer la nuit avec une jeune femme pendant l'absence prolongée et inexpliquée de sa douce, elle lui en voulait à mourir pour cela, avait refusé de le revoir et là, il se retrouvaient dans un bar accompagné d'une femme sublime qui le désirait autant que lui la désirait. Les faits étaient ceux-ci et s'il avait choisi de suivre son rôle d'homme parfait, il ne serait pas là ce soir, son regard d'émeraude plongé dans celui de la ténébreuse. Et il ne voulait rien d'autre.

« Ce n'est plus très important maintenant. Ce qui est fait est fait, c'est tout. » , conclut-il

Le jeune homme eu tout le mal du monde à séparer ses doigts de ceux de la Mangemort. Écoutant attentivement chaque mot qu'elle prononçait, il vint attraper une bouchée salée et la porta à sa bouche, fixant toujours la prunelle des yeux de l'héritière des Schwarz. Elle était plutôt évasive, pas très à l'aise. Il ne la forcerait pas, bien entendu, mais le jeune homme se vit encore plus intrigué par la réponse de sa compagne qu'il ne l'était initialement. L'étudiant n'était toutefois pas surpris par ce que la beauté sombre lui disait. Hayden était un être de doute qui avait appris à vivre seule dans un monde trop peuplé, à survivre en suivant l'étiquette et en enfermant son cœur d'enfant très loin, sous clé, dans un contenant de métal complètement étanche. Elle n'avait tout simplement pas confiance. Sauf peut-être en lui. Manu avait cependant l'impression que, d'une façon, Ella aussi était ce genre de personnes. Sur ses gardes, qui ne laissait pas les autres s'approcher de son jardin secret, le genre de femme qui ne dépends que d'elle-même par peur de voir son cœur se briser.

Emmanuel prit une gorgée de son verre puis, ses doigts venant à nouveau se mêler à la Belle, il enchaîna à sa suite:

« Hayden est une enfant tourmentée. En fait, ce n'est plus une enfant. À douze ans, elle est déjà bien plus adulte que moi. J'ose à peine imaginer ce qu'elle sera plus tard. J'espère seulement que son avenir sera un peu moins sombre et triste que son passé. Un peu de repos ne lui ferrais pas de tort. »

C'est en voulant prendre une autre gorgée de son cocktail que le Gallois remarqua qu'il était à sec. Perplexe, il regarda son verre puis Ella et lui sourit doucement avant de se lever de son siège. Il piqua une bouchée au passage et se dirigea vers le bar, demandant à la barmaid de lui préparer deux Dirty Martini. La jeune femme s'exécuta, souriant doucement à Emmanuel puis tendit les deux consommation au Gallois qui la remercia d'un clin d'oeil. Il se rassied à la table, prit une gorgée du Martini puis, comme s'il avait complètement oublié ce dont ils discutaient un peu plus tôt, effleura du bout de ses doigts la joue gauche de sa consœur, les laissant glisser le long de sa mâchoire avant de raser du bout du pouce sa lèvre inférieure qui semblait l'appeler plus que jamais. Tout cela en soutenant toujours son regard de jade.

« Tu es splendide »

Il avait tout ce qu'il voulait...

C'était un jeu fort cruel auquel il jouait avec Ella, bien qu'il était entièrement conscient du fait que si elle ne voulait pas y jouer, elle ne serait pas du genre à se laisser faire comme elle le faisait en ce moment. Le Gallois sentait bien qu'au moment précis où ses doigts vinrent effleurer le velours de sa joue, il l'avait charmée. Il l'avait à sa merci et cette position était des plus plaisantes. Visiblement, elle s'y plaisait bien aussi, la peau de la belle frémissante sous ses attentions et la prunelle de ses yeux scintillante de mille feux. Déjà, le gallois sentait leur corps entier résonner de leurs désirs, jusqu'à présent tus. Il aurait fallu être bien ignorant pour ne pas voir ce qui se produisait entre les deux jeunes gens; une chimie indéniable que même la volonté la plus obstinée n'aurait pu freiner.

C'est en sentant les doigts fin de la ténébreuse enlacer fermement son poignet, ses ongles manucurés éraflant légèrement son épiderme au passage, que le jeune homme réalisa qu'ils jouaient bel et bien à ce jeu à deux. Il se sentait perdre contrôle même si, de l'extérieur, leurs caresses n'avaient rien de particulièrement palpitant. Se soumettant volontiers à Ella pour quelques instants, il s'approcha d'elle en laissant son verre sur la table, ne pouvant tout simplement pas détourner son regard d'elle, comme si elle allait s'échapper s'il le faisait. Même s'il doutait fort qu'elle aille envie de faire quelque tentative de fugue.

Le cou de la ténébreuse fut bien vite complètement exposé à ses caprices, le Gallois profitant de ce nouveau terrain de jeu. Quelques bref baisers contre sa peau de lait furent suivi de délicats coups de langue qui traçaient consciencieusement la courbe sinueuse de l'artère carotide de la mangemort. Les sens du gallois étaient en fol émoi; rien ne lui échappait. Le goût épicé de sa peau, l'odeur fruitée de ses cheveux de sang, la sensation satinée de sa peau contre sa joue au rasage légèrement défraichi.

« Un ange, dis-tu..? » , soupira-t-il d'une voix chaude.

Le jeune homme eu à peine le temps de conclure sa phrase qu'Ella vint étreindre ses lèvres des siennes. Ça-y-est, il venait de goûter à l'ambroisie, au fruit défendu et maintenant, il n'en voudrait que plus encore. Le gallois enlaça la jeune femme d'un bras, la pressant amoureusement contre lui tandis que son autre main reposait sagement contre la courbe que formait sa mâchoire et son cou, laissant ses doigts s'aventurer jusqu'au lobe de son oreille. Ce qui l'obsédait le plus, cependant, c'était le goût légèrement sucré de sa langue dansant avec la sienne, cette légère saveur d'orange et l'alcool qui titillait ses papilles. Il s'y serait noyé pendant des heures sans se lasser. Un froid glacial s'installa sur ses lèvres lorsque la belle vint qu'à briser leur baiser, le regard de jade du jeune Perks venant se plonger pour la énième fois dans celui de l'héritière des Schwarz

« Si c'est toi qui me les calcines, Ella, je serais déchu cent fois... », souffla-t-il, ses lèvres toujours en suspends au dessus de celles de la ténébreuse.

Elle n'y restèrent pas longtemps accrochées, Emmanuel venant capturer chaque souffle qui s'échappait des lèvres d'Ella, l'embrassant à nouveau mais cette fois d'une façon beaucoup plus passionnelle, charnelle. Il jouait avec sa consœur, se faisant volontairement tentant, hésitant pour la faire languir un maximum. Ses mains, elles, se faisaient un peu plus entreprenantes, quittant sa nuque et sa joue pour tracer de longue caresses les courbes de son corps, passant d'abord par ses épaules, survolant lentement la courbe de ses seins avant de s'arrêter au niveau de ses hanches et du bas de son dos.

« Tu me donnes furieusement faim, tu sais...? », susurra-t-il contre les lèvres rosées de l'étudiante

Joignant la parole à l'acte, le brun suçota doucement la lèvre inférieure de la ténébreuse et la captura de ses dents, la mordillant délicatement pendant quelques secondes avant de la laisser aller. Alors qu'il embrassa la beauté sombre à nouveau, l'une de se mains vint se nicher sous les genoux d'Ella et les souleva doucement pour qu'elle pose ses jambes sur ses cuisses. Cette nouvelle disposition permettant quelques caresses dont le Gallois pris avantage, ses doigts chatouillant longuement les cuisses fermes de la mangemort avant de les caresser de sa paume, sillonnant de l'extérieur vers l'intérieur.

Le jeune homme libéra l'une de ses mains puis ses lèvres et adressant un fin sourire à la ténébreuse, venant prendre son martini sans cesser de la soutenir dans cette positon à l'aide de son autre bras. Il prit une longue gorgée puis, son verre toujours entre les doigts, vint dire à l'oreille de sa partenaire:

« Je crois qu'il va en falloir un peu plus pour assouvir mes envies... »

Ses lèvres.. si douces, tentatrices, si attirantes... elles la rendaient folle et pourtant, bien qu'étant parfaitement consciente qu'Emmanuel lui faisait perdre la tête, Ella n'aurait pu souhaiter plus agréable alienation. Elle se sentait prise d'une ivresse délicieuse, tandis que l'odeur enivrante de l'étudiant se mêlait à la sienne. La ténébreuse se sentait fondre sous les baisers de l'étudiant et en tout honnêteté elle n'opposait pas vraiment une quelconque résistance à cet abandon aux plaisirs de la chair. Il n'y avait pas d'attaches, juste du désir, la liberté de profiter de ce moment, rendu plus merveilleux encore parce qu'il était unique. L'Allemande savait bien que cette relation n'était pas faite pour durer, et cela donnait encore plus d'importance à l'instant présent, qui se devait d'être vécu pleinement sans se soucier du reste. Littéralement charmée, la belle restait suspendue aux lèvres de son partenaire, électrisée par ses paroles, alors que ses mains s'accrochaient au cou de l'étudiant avec la même dépendance qu'un noyé s'agrippant à sa bouée de sauvetage. Ses bras forts qui ne tardèrent pas à l'enlacer lui procuraient un étrange et bienfaiteur sentiment de sécurité, de réconfort et de chaleur humaine, aussi vital qu'une bouffée d'oxigène. Un sourire obscur ourla les lèvres de la jeune femme à la réponse bien innocente d'Emmanuel, avouant sa faiblesse qu'il succomberait bien volontiers à ses charmes, sans avoir la moindre idée qu'il était bel et bien en train de flirter avec le diable ou du moins l'un de ses envoyés comme en témoignait la marque sur son bras..

Pourquoi tout était toujours si compliqué ? Ce besoin de tendresse et de réconfort pour vaincre sa solitude et en même temps le refus de s'attacher. Le soin d'entretenir une aura de mystère et de distance autour d'elle, ne jamais se révéler totalement et pourtant ce désir enfoui, inavoué et inconscient de trouver quelqu'un capable de la comprendre. Tout le monde a ses secrets mais le secret des gens ordinaires n'est pas aussi sombre que cette marque qu'elle avait au bras.. Depuis le début elle savait dans quoi elle s'engageait, elle ne regrettait pas son choix, seulement elle n'était peut être plus aussi certaine de ses convictions qu'au départ, et surtout il y avait un fossé entre ce qu'elle s'était imaginé, ses rêves de pouvoirs et de liberté dans un monde refaçonné et la réalité bien décevante. Enfin là n'était pas le sujet, simplement cette marque qui l'empêchait de se laisser aller comme elle le désirait pourtant.

Cette marque. Encore heureux qu'elle venait d'y penser.. L'espace de quelques instants, Ella en avait oublié jusqu'à son existence, ce qui aurait pu se révéler bien ennuyeux si leurs caresses en venaient à un stade plus avancé.. Ses réflexions furent rapidement interrompue par les mains aventureuses de son compagnon qui caressaient son corps, redessinant chacune de ses courbes comme un explorateur avide. Si l'Allemande eut été un chat nul doute qu'elle se serait mise à ronronner. D'ailleurs la nouvelle position adoptée par l'étudiant, ramenant ses jambes sur les siennes ne lui permettait que mieux de se blottir dans ses bras. Ses doigts arachnéens courraient sur la peau douce du Gallois, le long de son torse, se heurtant aux boutons de sa chemise alors que ses lèvres gourmandes goûtaient encore et encore celle de son amant. Ella l'embrassa d'une manière à la fois torride et pleine de tendresse, témoignant son besoin de se sentir aimée ou du moins désirée; pourtant il y avait une ombre au tableau. Un détail qu'elle ne pouvait pas oublié, qu'elle ne devait pas oublier: ce qu'elle était vraiment. La mangemorte se devait de conserver un semblant de distance afin de rester lucide, elle ne pouvait pas se permettre de se laisser à cet abandon d'elle même auquel elle aspirait tant.

Profitant de l'instant où Emmanuel reprit son verre de cocktail, la ténébreuse eut l'opportunité de rebondir sur ses propos honteusement tentateurs et provocants pour mettre un frein à leur caresses, bien que ce soit là la dernière chose qu'elle désirait. Mais la peur de griller sa couverture, en particulier dans un lieu public, avait permit à sa raison de reprendre un peu de terrain sur ses envies charnelles et ses sentiments. De nouveau maître d'elle même, le jeu pouvait reprendre, mais avant elle avait un petit détail à régler. Esquissant un sourire calculateur et enjôleur, la belle effleura l'oreille de son compagnon de sa bouche pour souffler avec une pointe de sadisme.

- Vraiment ? L'ennui c'est que j'ai bien peur que tu ne doives t'en contenter..
puis, abaissant encore davantage la voix, la ténébreuse compléta sur un ton de nouveau aguicheur et plein de promesses.. pour l'instant..

Ses propos avaient beau être en total désaccord avec son attitude et sa position toujours amoureusement lovée contre le jeune homme, ils s'en restaient pas moins parfaitement sensés et justifiables. Il semblerait qu'elle n'était pas la seule à se laisser entraîner dans le tourbillon infernal du désir guidée par des hormones en folie, mais il est fort probable que les gens aux tables voisines ne soient guère emballés à l'idée d'assister à leur ébats et que des caresses plus poussées deviennent déplacées ainsi exposées. La demoiselle, bien compliquée dans son genre, tendit le bras pour attraper son dirty martini, le sirotant sans précipitation mais avec une bonne descente. Elle commençait à sentir les effets de l'alcool, cette ivresse vertigineuse si délicieuse tout en étant encore parfaitement consciente de chacun de ses actes.

- Je reviens.

Reposant son verre pour ainsi dire vide sur la table, la ténébreuse récupéra ses jambes qu'elle ôta des cuisses de son compagnon afin de pouvoir se relever, malgré les quelques difficultés à trouver son équilibre. Sans un mot de plus, la ténébreuse se dirigea en direction des toilettes, une petite porte au fond de la pièce derrière laquelle elle disparut. L'étudiante dévisagea pendant un bref instant son reflet dans la glace, passant un peu d'eau sur son visage trop pâle. Ella lissa une mèche de cheveux d'un geste de la main puis attrapa sa fine baguette d'ébène, soigneusement rangée dans sa robe. Exposant son bras gauche à la pointe de son arme, la ténébreuse souffla formule qu'elle ne connaissait que trop bien, destinée à estomper et dissimuler pour quelques temps, le signe distinctif qu'elle arborait à cet endroit. Evidemment cela ne tiendrait pas longtemps, le Seigneur des Ténèbres y veillait, et contrer sa magie n'était pas à la portée même des meilleurs et des plus anciens mangemorts. D'un nouveau coup de baguette, la demoiselle conjura un fin bandage autour de son bras afin de ne prendre aucun risque.. Tout était désormais en ordre et elle pouvait retourner dans les bras de son amant sans avoir à se soucier de ces petits détails pratiques.. Décidément le Seigneur des Ténèbres parvenait à pourrir la vie de tout le monde, même de ses partisans..

( HS : Je te laisse répondre comme tu veux.. si tu veux la rejoindre dans les toilettes.. )

Il la désirait toute entière, d'un appétit qui ne lui était pas spécialement commun. On voyait plutôt Manu comme un être posé, réfléchi, calme, très charismatique sans qu'il ne se démarque particulièrement des autres garçons de l'université – surtout quand l'un de nos bons amis s'appelle Andrzej. C'était vraiment lorsqu'il se retrouvait seul avec une femme de son goût que son potentiel se déployait à son maximum. Cette surprise, cette transition inattendue faisait également partie de son charme. C'était au fil des baisers et des caresses que le jeune homme luxurieux, insatiable et tentateur faisait surface pour le plus grand plaisir de ces compagnes. Une denrée rare que peu de femmes avaient eu le privilège de voir, toucher, embrasser et plus encore. Elles se comptaient sur les doigts d'une main et ce soir, Ella venait les rejoindre.

Lui aussi se considérait comme privilégié, assis sur cette banquette à embrasser la Mangemort; Ella lui semblait être une femme aux goûts spécifiques qui ne se laissait approcher par ce qui ne lui plaisait pas. Et même s'il savait qu'elle avait probablement fait exactement les mêmes choses avec d'autres hommes, il voyait dans ses yeux yeux brillants et avides qu'elle ne pensait qu'à lui, à ses lèvres charnues et à ses mains un brin rugueuses. Cela ne faisait que l'encourager à veiller sur elle jalousement, à boire ses paroles, à lui coller à la peau, à être avare. L'étudiant voulait qu'elle se souvienne de lui car lui savait très bien qu'elle hanterait sa mémoire. Il ne la laisserait pas s'échapper.

Le beau brun considéra ses paroles un instant, même si ça ne lui plaisait pas spécialement. Il hocha simplement la tête à ce qu'elle dit. Mais il n'attendrait pas très longtemps. Comme pour le lui rappeler, le jeune Perks vint happer le lobe d'oreille de l'héritière des Scwarz entre ses lèvres, le suçotant languissamment alors que celle-ci prenait une longue gorgée de son martini. Le regard entrouvert du jeune homme lui permettait tout de même de voir qu'ils avaient un auditoire. Des femmes envieuses, des hommes jaloux, des couples qui semblaient inspirés et d'autres dégoûtés.

Les deux mots qu'Ella prononça tirèrent l'étudiant de sa réflexion, ses dents libérant bien malgré elles l'étau qu'elles avaient sur sa peau. Il lui suivit du regard jusqu'à ce qu'elle entre dans la salle de bain, ses yeux ne sachant plus où s'arrêter. Il lui manquait quelque chose... De la chaleur, des baisers. Il sentait partout dans son corps – et vraiment partout- qu'il ne supporterait pas l'attente très longtemps. Ses hormones, les papillons dans son ventre et les battements de son cœur l'empêchaient de penser correctement. Il pensait de plus en plus à cette salle de bain... Après tout, si la porte était verrouillée, il n'y avait pas de problème, non?

Le Gallois se leva presque aussitôt, s'avançant d'un pas discret vers la porte de la salle de bain. Il ne regarda même pas derrière lui, ne souhaitant absolument pas savoir si quiconque se doutait de ce qu'il avait en tête.

Emmanuel entra discrètement dans la salle de bain et, après s'être assuré qu'ils étaient bien les seuls dans la pièce, il verrouilla la porte derrière lui avant de faire volte-face vers Ella qui semblait ne pas avoir remarqué sa présence. Il s'avança lentement par derrière, sa réflexion apparaissant progressivement dans le miroir devant lequel elle se trouvait. Son regard de jade croisa le sien dans la glace, un sourire tentant se dessinant sur ses lèvres. Juste ce regard apaisait le manque qu'il avait ressenti lorsqu'elle l'avait quitté un peu plus tôt.

« Tu voulais te sauver de moi, hm...? », lui demanda-t-il alors que ses mains possessives venaient se glisser contre les hanches de la ténébreuse.

L'étudiant la regardait toujours dans les yeux, ses lèvres venant retrouver la chaleur du corps d'Ella en l'embrassant tendrement dans le creux du cou, se délectant plus que jamais du goût de sa peau. Peut-être parce qu'il savait qu'il pourrait mener ses caresses et ses baisers où il le voulait bien.

La ténébreuse se figea dans la contemplation de son propre reflet, remarquant à cet instant l'image d'Emmanuel derrière elle par le biais du miroir mural. Elle ne l'avait pas entendu approcher, pas même alertée par le cliquetis de la porte à son ouverture ou le pas prédateur de l'étudiant. Sans qu'aucun geste ne trahisse sa surprise si ce n'est une légère incertitude dans le regard, la demoiselle laissa le jeune homme s'approcher d'elle et la rejoindre, laissant un sourire s'esquisser sur ses lèvres.

Par chance, Emmanuel lui avait juste octroyé le temps nécessaire à dissimuler la sombre marque dessinée sur son bras. L'Allemande accueillit avec ravissement les mains du garçon sur ses hanches, laissant ses bras cintrer sa taille sans opposer la moindre résistance. La sensation de chaleur au contact du corps de l'étudiant dans son dos était incroyablement agréable. Ella fut parcourue d'un nouveau frisson de plaisir tandis que son compagnon dévorait impatiemment son cou de baisers, sans qu'aucune parcelle de peau ne soit à l'abri de ses lèvres aventureuses.

- Qui sait... Peut être que je souhaitais au contraire t'attirer ici et que tu viens précisément te jeter dans mes filets ?

Susurra avec la belle avec une voix parfaitement sensuelle, tout en caressant les bras d'Emmanuel qui l'enlaçaient toujours, tournant son visage qui se retrouva à quelques centimètres du sien, pour plonger de nouveau directement ses prunelles émeraudes dans ses yeux de jade. Sa réponse n'apportait à l'évidence aucune précision, ne donnant aucun indice sur ses véritables intentions de départ, renvoyant simplement la réplique comme elle savait si bien le faire. Tout ça n'avait de toute manière plus aucune importance, dans la mesure où l'étudiant avait sans doute d'autres idées en tête en venant la rejoindre ici que de découvrir les raisons incongrues de sa fuite.

Approchant furtivement sa main délicate de la joue de l'étudiant, Ella effleura son visage d'une caresse avant de s'accrocher à son cou pour s'emparer encore de ses lèvres avec ardeur. A cet instant, plus rien ne comptait qu'Emmanuel, que ce baiser, que leur étreinte si bien que la ténébreuse en oublia même l'endroit où ils étaient. Ses mains baladeuses se mirent à courir sur son corps, le long de son dos et sur son torse avec cette dextérité qui trahissait l'expérience, froissant le tissu de sa chemise. Ce soir le seul bénéficiaire était son beau compagnon.

C'était comme si ses gestes étaient guidés par une volonté extérieure, une si agréable sensation d'aliénation comme lorsqu'on est soumis à l'imperium, la même plénitude mais doublée ici d'un véritable déferlement sensoriel. Glissant ses doigts sur la chemise du sorcier, la demoiselle entreprit de la lui ôter, elle défit sans ménagement chaque bouton, dévoilant le torse nu et musclé de son partenaire pour enfin laisser tomber le vêtement dans un coin oublié.


(HS: Je sais c'est court mais je peux pas faire plus sans anticiper sur tes réactions..)

Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en un sourire malin alors qu'il continuait ses tendres baisers au niveau du cou de sa consœur étudiante. Dans ses filets? Pour le moment, il sentait plutôt que c'était lui qui la menait par le bout du nez. La sentir frémir ainsi sous ses caresses ne lui donnait qu'un sentiment de pouvoir encore plus puissant. Chaque centimètre de sa peau qu'il effleurait de ses lèvres ou du bout de ses doigts semblait lui appartenir totalement, comme si, au fur et à mesure que le temps passait et que les tendresses s'amplifiaient, ses défenses cédaient, s'écroulaient à leurs pieds. Ce sentiment de toute-puissance ne faisait que lui donner une soif plus avide de pouvoir, une faim plus vorace pour le corps entier de la Mangemort. Il la consumerait et se laisserait consumer jusqu'à ce qu'ils s'écroulent tous les deux de fatigue et de satiété. Si cela voulait dire qu'il devait l'emmener dans son lit, il le ferrait.

Le corps du gallois ondulait d'impatience contre celui de la ténébreuse, son regard croisant le sien avant qu'elle ne vienne caresser sa joue. C'est ce simple geste qui lui rappela presque douloureusement qu'elle avait également un pouvoir pratiquement absolu sur lui. C'était tyrannique, cruel et terriblement excitant. Il frémit légèrement, ses lèvres capturant pour un instant l'index de la belle, le suçotant délicatement avant de les laisser aller. Bien vite, ses lèvres furent à nouveau occupées par autre chose d'encore plus doux et goûteux. L'étudiant soupira de satisfaction lorsque la belle l'embrassa à nouveau, sentant qu'il se perdait de plus en plus dans toute cette luxure. Ses mains, elles, se baladaient contre les courbes alléchantes de la Mangemort avec une insistance sensuelle, lambinant contre ses fesses avant de remonter le long de ses côtes jusqu'au galbe de sa poitrine voluptueuse qu'il caressait aussi consciencieusement qu'il le pouvait bien. Il s'était collé contre elle, se nourrissant de la chaleur de son corps. Sa proximité trahissait cependant ses hormones en émoi. Disons que son jean lui paraissait vachement serré...

« Tu sais pas à quel point je te veux, Ella... », souffla-t-il avant de reprendre fiévreusement ses lèvres contre les siennes.

Si, probablement qu'elle le savait, c'était d'ailleurs assez évident, mais c'était une façon de parler, de lui faire savoir qu'il était complètement sous son charme et à la merci de tous ses caprices. Le gallois laissa les doigts d'Ella défaire habilement les boutons de sa chemise un par un et défit momentanément son étreinte pour laisser le tissu glisser le long de ses bras musclés pour se retrouver sur le sol froid de la salle de bains. Cela ne faisait pas de doute, il était tout muscle. Son torse et son ventre étaient taillés avec précision; c'était l'une des conséquences du premier départ de Lucy Ann qui était restée. C'est en s'entraînant à l'excès qu'il avait laissé passer sa frustration et, résultat, c'était devenu un jeune homme beaucoup plus musculeux qu'à son arrivée à l'Université. Il rivalisait dangereusement avec Andy de ce côté, d'ailleurs.

« J'imagine que c'est à mon tour, dans ce cas...? »

Ses mains firent leur chemin jusque dans le dos de la ténébreuse, caressant chaudement toute la peau qui pouvait bien se retrouver en dessous de celles-ci et vint habilement attraper la fermeture éclair de la robe d'Ella du bout de ses doigts, la descendant lentement jusqu'à ce que, d'elle-même, la robe vint qu'à quitter le corps de sa propriétaire. La Mangemort n'était plus qu'en sous-vêtements et en souliers, cette simple vision le rendant complètement fou de désir.

Le jeune homme ne se pria pas et continua ses caresses le long du corps d'Ella tandis que ses lèvres, elles, changeaient de trajectoire. Quittant le cou de lait de l'étudiante, elles s'aventurèrent vers son buste, ne négligeant aucunement de caresser d'un long coup de langue l'une de ses clavicules, et arrêtèrent leur chemin contre la courbe affriolante du sein droit de la demoiselle, tout cela en supportant cruellement son regard.

La demoiselle poussa un soupir d'aise et de satisfaction en sentant le corps d'Emmanuel se coller contre le sien, épousant chacune de ses courbes et comblant cette précédente sensation de vide comme la pièce manquante venant s'emboîter parfaitement au reste du puzzle. Leur attirance réciproque se faisant sans cesse plus intense, décuplée encore par cette proximité délicieuse et terrible, qui inhibait les dernières lueurs de lucidité. Ella sentait combien Emmanuel lui faisait perdre la tête mais toute tentative de résistance était vouée à l'échec, ses défenses semblant fondre pour ne laisser place qu'au désir et à la luxure. Son corps brûlant ne répondait plus qu'aux caresses de son amant, qu'il lui prodiguait avec ferveur et sensualité, s'attachant aux partie les plus sensibles de son anatomie. L'Allemande était folle de ses mains dont elle pourrait plus supporter l'éloignement.. Dépendante c'était le mot. Autant admettre sa défaite, l'étudiante la tenait déjà en son pouvoir, mais cela ne signifiait pas qu'elle allait rendre les armes sans combattre, bien au contraire, si elle devait se perdre Ella ferait en sorte de l'entraîner avec elle dans sa chute. L'avantage avec ce genre de jeu c'est qu'on a tout intérêt à perdre.

Ses mains fines et avides de découvrir le corps de son compagnon reprirent de plus belle leurs caresses comme animées d'une volonté propre, glissant avec sensualité le long du dos du jeune homme pour terminer leur descente langoureuse à la naissance des fesses. L'une de ses mains abandonna alors cette course vertigineuse, remontant pour venir possessivement s'emparer de la nuque du sorcier et enfin se nicher dans ses cheveux alors que l'autre vint palper les fesses fermes et musclées à souhait de son amant.

« Tu sais pas à quel point je te veux, Ella... »

Si, elle le savait. Si ce n'était la bosse de son jean, elle pouvait le lire dans son regard voilé de désir, voir les pensées d'Emmanuel entièrement tournée vers elle, tout comme les siennes lui étaient réciproquement destinées. Il y avait d'ailleurs quelque chose d'inconditionnellement intime dans cet échange. Toute l'attention de la ténébreuse était portée sur Emmanuel, son ressenti, ses désirs, pouvant être ainsi partagés et les siens s'en trouvaient galvanisés. Un usage de la légilimencie qu'elle n'avait même pas envisagé jusqu'alors et qu'elle découvrait un peu involontairement tant son désir de ne faire qu'un avec l'étudiant était grand.. Sa réponse pourtant ne démenti pas ce propos, elle susurra plutôt contre les lèvres d'Emmanuel:

- Alors montre le moi...

En guise de réponse c'est à sa robe que s'attaqua Emmanuel, le vêtement défait par ses soins glissa le long de son corps, épousant ses formes pour finir sa course abandonné sur le sol de pierre. Quoi de plus naturel dans ce désir de proximité que de se débarrasser de ce superflu, faisant obstacle à leur soif de se découvrir et à leur désir charnel. Debout dans ses sous-vêtements en dentelle noire, la ténébreuse était désormais entièrement exposée au regard prédateur de l'étudiant qui poursuivit les caresses, butinant sa peau au creux de son cou jusqu'à sa poitrine généreusement offerte.

- Je suis toute à toi...

Souffla l'Allemande dans un murmure à peine audible, s'offrant ainsi au moindre désir de son amant qui avait carte blanche. La mangemort ferma les yeux une fraction de seconde, soupirant de plaisir sous les attentions d'Emmanuel, puis le repoussa légèrement afin de récupérer plus d'aisance dans ses mouvements. La belle revient vers son amant sans attendre, aventurant une main vers sa ceinture qu'elle défit agilement de ses doigts avant de descendre encore, faisant glisser la fermeture de la braguette de l'étudiant, frôlant du bout des doigts sa virilité bien réveillée. Le pantalon finit bien vite par terre comme le reste de leurs effets laissant l'étudiant en simple caleçon, un peu trop serré d'ailleurs pour cacher quoi que soit.. La belle passa alors une de ses jambes autour des hanches de son compagnon, s'accrochant à son cou pour conserver son équilibre _assez précaire du haut de ses talons aiguilles il fallait bien l'avouer. Ella entreprit de lui suçoter le lobe de l'oreille droite, embrassant, mordillant chaque parcelle de peau auxquelles elle avait accès. Son corps fiévreux se pressait contre celui du jeune homme, trahissant son désir et son impatiente.

I see hell in your eyes
Taken in by surprise
Touching you makes me feel alive
Touching you makes me die inside

Emmanuel avait toujours vu Ella comme une femme exquise, magnifique et désirable. Il ne l’avait jamais vraiment caché non plus, s’étant permis de faire quelques commentaires avec les autres garçons et ayant parfois laissé son regard caresser ses épaules et ses hanches dans un moment d’égarement en cours. Dire que l’Allemande était belle n’était que simplement citer un fait ; sa chevelure de feu, ses yeux perçants, ses formes appétissantes. Mais alors que le regard d’émeraude de l’étudiant transperçait celui de sa consœur, vitreux d’une extase naissante, c’était la plus femme la plus somptueuse au monde. Peut-être parce que, pour les prochaines heures qu’ils partageraient ensemble, elle était sienne. C’était avec elle qu’il partagerait ces moments d’ivresse et de perdition.

Il sentait ses ailes brûler…

Le gallois laissa ses dents s’aventurer contre la peau satinée de la Mangemort, la mordant fermement mais avec une certaine tendresse. Il ne voulait pas lui faire mal. Enfin, pas trop… C’était surtout pour lui montrer qu’il n’avait pas exagéré un peu plus tôt lorsqu’il lui avait fait part de sa faim avide, lui faire savoir qu’il n’était peut-être pas aussi doux que ce que les gens avaient généralement tendance à croire. Alors qu’il glissait sa langue habile contre la peau rougie par sa morsure du sein de la Mangemort, le brun glissa ses mains le long de son dos, ses ongles grafignant légèrement son épiderme. Il ferait tout pour la sentir se tordre ainsi sous lui. Encore et encore. Il voulait rester graver dans la mémoire de la ténébreuse à jamais. Elle se souviendrait de ses mots, de ses gestes, de ses yeux. Le jeune Perks remonta l’une de ses mains et vint effleurer du bout des doigts l’agrafe du soutien-gorge de son amante, la détachant sans que la prison de tissu ne tombe tout de suite ; ils étaient suffisamment collés pour que le corps d’Emmanuel retienne le sous-vêtement.

Le jeune homme se redressa un peu, son torse toujours pressé contre la poitrine de la Mangemort et la regarda droit dans les yeux, lui adressant un sourire à la fois aguicheur et cruel, avant de saisir langoureusement ses lèvres des siennes, la laissant le repousser un peu, le tissu de son soutien-gorge tombant sur le sol presque en même temps que son pantalon. Il poussa le vêtement de légers coups de pieds, maintenant plus à l’aise dans ses mouvements, même si la présence de son caleçon le frustrait au plus haut point. Il ne supportait qu’à peine la sensation du tissu contre sa peau. Ce n’en fut que pire lorsqu’Ella vint resserrer le contact de leur deux corps brûlants en accrochant l’une de ses jambes aux hanches d’Emmanuel. Celui-ci ne fit pas prier la demoiselle, venant attraper sa jambe à l'aide d’une de ses mains, l’autre lui caressant amoureusement les hanches et les fesses alors que son corps entier se mouvait de désir contre le sien. Faisant quelques pas vers l’avant, le gallois vint coller le dos de la ténébreuse contre le mur juste au côté du lavabo, leur facilitant la tâche à tous les deux et glissa ses doigts impatients contre le tissu de son string en dentelle, le tirant vers le côté. Soupirant et gémissant d’une attente insupportable à l’oreille de la belle, le jeune homme se dégagea des dernières ruines de son accoutrement de la soirée ; il n’en pouvait tout simplement plus…

« You’re making me go insane… » *, susurra-t-il à l’oreille de son amante.



You're something beautiful
A contradiction
I wanna play the game
I want the friction



[Hj: *Tu me rends fou ]
[Hj2: Premières paroles de chansons sont de "Slept so long" de Jay Gordon et les secondes, de "Time is running out" de Muse]

Le jeune homme avait peine à descendre de son nuage d’allégresse. Après une vingtaine de minute d’extase, c’était bien difficile de revenir à lui, ses genoux encore un peu tremblants tandis qu’il sortait de la salle de bains derrière Ella, une main toujours posée avec avarice contre sa taille. Cette escapade de luxure et de désir n’était que le début de la soirée - celle-ci était bien jeune, d’ailleurs. Il ne voulait pas que leurs chemins se séparent aussitôt. Bien entendu, Emmanuel doutait fort que la relation intime qu’il avait développée avec la Mangemort mènerait à une autre soirée de ce genre. Il se comptait déjà chanceux d’avoir le privilège de l’avoir pour amante, il ne voulait pas s’imaginer qu’elle ressentirait un quelconque attachement à lui. Bien entendu, ce n’était pas quelque chose qui allait être complètement oublié. Probablement qu’ils s’échangeraient quelques regards en classe, des clins d’œil, des mots doux s’ils étaient seuls. Ils deviendraient complices, sans plus. C’est l’impression qu’il avait.

Tout cela pour dire qu’il ne comptait faire finir la soirée avec une baise rapide dans une salle de bain de bar. Non, ce n’était ni digne d’Ella, ni de lui.

Le gallois se fichait bien de l’impression qu’il donnait aux autres clients de la boite de nuit. Ce qu’ils imaginaient c’était bel et bien produit et il n’en avait absolument rien à faire. Il ne comptait pas rester ici bien longtemps, d’ailleurs. Il voulait faire bien d’autre chose avec Ella et peut-être qu’un endroit un peu plus intime serait de mise. Le jeune homme s’assied sur le coin de la banquette et déposa quelques pièces sur la table avant de plonger son regard dans celui d’Ella. Il lui sourit doucement, approcha son visage du sien et déposa un tendre baiser au creux de son cou alors qu’elle lui faisait par de ce qu’elle voulait en toute subtilité. Mais le gallois avait eu droit à ce genre d’énigmes à plusieurs reprises, il avait l’habitude. Il se redressa et hocha simplement la tête avant de se redresser, sa main dans celle d’Ella. Il descendit les escaliers puis s’arrêta au vestiaire, récupérant la cape de la ténébreuse et son propre manteau. Après avoir déposé le tissu sur les épaules de la rousse, il attacha son manteau et sortit de l’établissement, le froid lui fouettant douloureusement le visage. Il avait eu si chaud pendant si longtemps que d’affronter un tel froid sans préparation mentale représentait un choc.

Il soupira un peu, laissant le temps à ses sens de revenir à la réalité puis regarda Ella. Le brun vint glisser un bras autour des épaules de l’Allemande et déposa un baiser contre l’os de sa mâchoire.

« Tu veux aller où, maintenant… ? J’irais où tu iras. Après tout… » Il pausa, happant le lobe d’oreille de son amante entre ses lèvres, le suçotant tendrement. « Je n’ai plus d’ailes pour m’envoler… »

C'était toujours mieux d'être collé. Le contact humain était en presque toute occasion la source idéale de chaleur et de réconfort. Cette nuit d'automne n'y faisait absolument pas exception. Alors qu'il laissa aller le lobe d'oreille de la Mangemort, le jeune homme vint croiser son regard, lui souriant doucement. Et lui qui croyait qu'il allait seulement passer du temps avec sa petite sœur adoptive. Bien qu'il ne regrettait absolument pas ses intentions envers la fillette, qui étaient de la rassurer et de s'assurer de son bien-être, elles devinrent bien vite moins pures, son attention bien vite attirée vers la chevelure de feu de sa consœur étudiante. Disons que, une fois qu'il eu la certitude que Hayden était plus ou moins en sécurité, il laissa ses pensées et ses yeux vagabonder ailleurs. Quelques heures plus tard, il ressortait d'une boîte au bras d'une fille avec qui il venait d'explorer les W.C au peigne fin... Le changement de plan ne lui avait pas déplu et la soirée était encore jeune. Le plan se précisait au fil de chaque seconde...

Son appartement... Ça lui convenait tout-à-fait. Le gallois logeait encore à l'université et il n'avait pas très envie de ramener Ella dans son dortoir. Pas que ça lui dérangeait vraiment que les autres garçons sachent qu'il avait passé la nuit avec la belle Schwarz, mais ce n'était pas tout à fait digne d'une soirée comme celle-là. Ses parents, dont le départ pour Israël était maintenant imminent, lui payeraient un appartement à distance (les joies d'être enfant gâté) mais ils ne partaient que durant le mois prochain. Mais peut-être que, si cela venait qu'à se reproduire un peu plus tard, il pourrait l'accueillir sous sa couette... Ce n'était pas important pour le moment, cependant. Ce qui était important, c'était qu'ils avaient un endroit pour se laisser aller et qu'ils n'avaient plus à s'inquiéter de gens indiscrets.

« Parfait... » , dit-il simplement en commençant à marcher, Ella pendue à son bras.

Le gallois n'était pas venu souvent dans cette partie de Londres. En bon sorcier, il se promenait à l'aide du transplanage et finissait toujours par se retrouver à des endroits plutôt fréquentés. Il ne prenait que rarement la peine de se promener autour. Puis il n'aimait pas particulièrement la ville. Il avait toujours préféré les villes moins grosses ou les villages gallois. N'empêche que le Nightlife lui allait à merveille. Les yeux d'émeraude de l'étudiant scrutaient l'endroit en marchant silencieusement, s'attardant sur certains détails qu'il n'avait jamais remarqué. Il se sentait bien, en paix avec lui-même et avec ce qui s'était produit durant la soirée... Puis ce qui allait suivre aussi.

La marche ne fut pas très longue. La ténébreuse sorti le brun de sa torpeur, lui indiquant qu'ils étaient arrivés à destination. Il lui sourit et la suivit, plutôt impatient de voir où la mystérieuse héritière habitait. Le jeune homme ne cacha pas sa surprise en arrivant dans l'appartement. Par Merlin, tout était si propre, organisé, placé à un endroit précis.

« Heureusement que je ne t'ai pas proposé ma chambre. Je suis loin d'être aussi ordonné que tu peux l'être... »

Son regard s'arrêta sur un portrait de l'ex Serpentard. Elle devait avoir l'âge d'Hayden à cette époque-là et quelque chose du regard de cette petite rousse lui rappelait celui de sa petite sœur. Il ne pouvait pas mettre son doigt dessus, mais cette impression ne le quitta pas.

Alors qu'il retirait ses souliers, les plaçant juste à côté de la porte, il remarqua la silhouette élancée d'un chat. Il aimait bien les félins; facile d'entretien, satisfaits de quelques gratouilles, propres. Celui-ci semblait cependant bien perplexe face à sa présence. Le jeune homme n'insista pas, s'attardant ensuite à enlever son manteau. Na sachant pas où le mettre, il le garda à son bras et s'approcha de la Mangemort, glissant l'une de ses mains toujours froide à cause de l'air de l'extérieur contre sa nuque. Il sentit sa peau se contracter en chaire de poule sous ses doigts...

« Tu me fais faire un tour de ton appart', dit? »

Il ponctua sa phrase d'un tendre baiser contre ses lèvres, suffisamment chaud pour les réchauffer et suffisamment court pour les laisser sur leur faim mutuelle qui, à nouveau, grandissait.

À vrai dire, il n'avait pas particulièrement envie de voir l'appartement d'Ella. Il se doutait déjà bien que c'était beau mais il s'en balançait un peu. Sauf peut-être de sa chambre. Ça, ça l'intéressait. Et au fur et à mesure qu'ils avançaient dans l'appartement, Emmanuel voyait de plus en plus qu'elle terminerait dans sa chambre. Question de ne pas avoir à faire plusieurs aller-retours entre les pièces. Cela ne lui déplu pas, même si, en réalité, après lui avoir fait l'amour dans une salle de bain de bar, il se sentirait à l'aise de le faire pas mal n'importe où. Cependant, il avait cru sentir que sa compagne de la soirée avait besoin d'un peu de tendresse et dans de tels cas, rien de mieux qu'un lit bien confortable, d'oreillers, de baisers. La ténébreuse méritait toute l'attention qu'il pouvait bien lui donner et il le ferrait avec plaisir.

L'esprit maintenant un peu plus clair, quelques doutes traversèrent l'esprit du gallois. Qu'allait-il devenir de leur relation maintenant qu'ils s'étaient vus d'une toute autre façon? Pas qu'il avait honte d'elle ou de ce qu'ils avaient faits mais c'était une question de principe. Il n'irait pas se vanter – surtout si Lucy Ann était dans les parages. Mais d'un autre côté, rien ne serait plus pareil entre eux deux. Ils devraient être discrets sans pour autant se bouder. C'était cependant quelque chose de difficile à prévoir et ils ne verraient que lorsqu'ils seraient dans une telle situation. Restait plus qu'à attendre... Et de profiter du moment présent.

Le jeune homme entra discrètement dans la chambre d'Ella, s'assurant bien vite d'un coup d'oeil qu'elle était bien d'accord. Évidemment qu'elle était d'accord, c'était elle qui avait proposé son appart', mais pour le brun, une chambre, c'est sacré. Et on n'y entre pas si on n'y est pas invité. Il sourit discrètement à la rousse et laissa son regard de jade parcourir la pièce au peigne fin. C'était simple, propre, rangé et typiquement comme il s'imaginait la chambre d'Ella; sombre.

Le brun suivit la jeune femme du regard alors qu'elle prit entre ses doigts le livre qui était si sagement posé sur le lit – il ne remarqua même pas de quoi il s'agissait – lui souriant doucement alors qu'elle l'effleurait au passage. Il aimait bien ce jeu du chat et de la souris; même après s'être visités précédemment, il restait toujours en eux cette passion qui les poussait à se courtiser, à se taquiner. Ils avaient été plus expéditifs, rapides et maladroits au bar, c'était l'opportunité parfaite pour à la fois sceller le moment et lui montrer ce dont il était capable. Ils avaient le matériel nécessaire et l'urgence des sensations était passée. Ils pouvaient s'appliquer à la tâche.

La Mangemort ne se fit pas prier, agrippant le col de sa chemise de ses doigts de fée, en taquinant déjà les boutons avec agilité. Oh, ça-y-est, ça lui revenait en flèche. La période de repos était bien terminée, la chaleur et l'envie du moment précédent ravivées. Le brun laissa ses mains rugueuses reprendre place à la taille de la rousse mais il vint bien vite les guider vers la courbe de ses fesses avec une certaine impatience. Son regard toujours plonger dans le sien, il lui adressa un sourire dépravé avant de l'embrasser d'une façon presque vorace, pressant son corps contre le sien. Ce soir, il ne pouvait pas se passer d'elle.

Le gallois se laissa docilement défaire de sa chemise mais reprit bien vite le contrôle en retournant Ella de façon à ce que son dos repose contre son torse. Ils avaient beaucoup plus de temps devant eux et il comptait bien lui montrer qu'il était amplement capable de faire une tâche sans avoir à se pressé. Les mouvements de ses mains et de ses doigts semblaient se ralentir considérablement, s'assurant qu'elle sente même à travers sa prison de tissu chaque centimètre qu'il pouvait parcourir. Il immobilisa l'une de ses mains contre le ventre plat de la rousse, raffermissant ainsi l'étau qu'il avait sur elle, leur étreinte encore plus étroite. Ses lèvres s'affairèrent avidement à son cou et à ses épaules, en profitant pour mordiller sa peau ici et là.

« Je suis bien loin d'être repu, Ella.. », susurra-t-il à son oreille tandis que sa main libre venait se poser sur son épaule, abaissant lentement le tissu de sa robe contre son bras.

Il voulait la sentir se tordre de désir. Sous chaque souffle, sous chaque coup de langue.

La porte de la chambre se referma en claquant ce que ni l'un ni l'autre ne sembla remarquer. Tel deux aimants, ils étaient immanquablement attirés l'un par l'autre, se moquant bien de tout le reste. Les caresses reprirent de plus belle, les mains fortes et masculines d'Emmanuel capables d'une douceur insoupçonnée. Suivant les courbes de son corps l'étudiant laissa glisser ses doigts le long de ses vêtements, sans précipitation. Ils avaient maintenant tout le temps pour se découvrir l'un l'autre et ce soir Ella ne désirait rien d'autre. Approfondissant leur baiser, la légilimens taquina la langue de son compagnon avec la sienne, goûtant sa saveur qui l'obsédait comme s'il s'agissait d'une drogue.

Ce soir, elle partagerait son lit avec lui; Emmanuel réchaufferait ses draps et serrerait son corps dans ses bras, c'était là tout ce qu'elle voulait. Demain qui sait ? Peut être qu'un autre prendrait sa place puisqu'ainsi était la vie qu'elle s'était choisie, cédant à ses désirs et ses envies sans s'attacher. L'attachement était risqué et au final toujours destructeur, pour la simple et bonne raison qu'une personne ne peut pas nous appartenir. D'ailleurs, il faudrait qu'elle mette au clair la situation avec Emmanuel. Après tout, maintenant qu'il n'était plus avec Lucy Ann, peut être qu'il espérait davantage qu'une seule aventure d'un soir.. Il ne fallait pas laisser l'ambiguïté s'installer, mais pour cela ils auraient tout le temps de parler demain.. Au réveil..

Son amant se montrant bien volontaire, reprenant le contrôle de la situation et Ella ne comptait pas le lui disputer. Parfois, il pouvait être aussi agréable de se laisser faire, sans pour autant être totalement passif. Ella sentait le corps solide et musclé de son compagnon contre son dos, se pressant contre lui aussi étroitement qu'elle le pouvait. Ses attouchements bien ciblés mais délibérément maîtrisés et limités, la rendait folle de désir, c'en était intenable comme de rester debout pieds nus sans bouger sur des braises brûlantes, la douleur en moins.

- Manu...

Sa voix n'était plus qu'un murmure, un souffle, brisée par l'intensité de son désir.. Elle n'était vraiment du genre à user de sobriquets pour nommer son entourage mais le nom abrégé d'Emmanuel lui était venu comme ça, de toute façon elle n'était plus vraiment capable de réfléchir à ce qui franchissait ses lèvres, ce surnom murmuré telle une supplication, un appel à la délivrance.

- Embrasse moi tu veux !

Dans une dernière tentative de garder un semblant de contrôle, ce fut un ordre qu'exprima la demoiselle, posant ces exigences. La belle n'en pouvait plus d'attendre, ses gestes de devenaient plus avides, en réclamant toujours davantage. Se reculant légèrement, Ella libéra une de ses mains avec laquelle elle attira Emmanuel vers le lit, le poussant dessus, doucement mais avec fermeté, avant de sombrer dans une nuit agitée, ou le plaisir charnel était de mise.

[Hs: désolée pour la longueur du poste ]