Tu vas vite apprendre que je ne suis pas du genre à simplement rester sur ma faim…

Dieu que cette phrase faisait prédateur… A ce moment précis, leurs deux visages séparés d’à peine quelques centimètres, sa main dans son cou, elle se sentait comme un petit lapin s’apprêtant à se faire dévorer par un renard… Mais elle adorait ça.
Cet instant précis où l’on sait qu’il va se passer quelque chose, juste avant que ça se produise, c’était une montée d’adrénaline semblable à une fusée avant le décollage.
3…2…1…0 ! Et boum ! Collision entre deux êtres.

Bon, c’est peut-être un peu théâtralement dit, mais ça faisait longtemps que Lucy Ann n’avait pas vécu une scène similaire, depuis Poudlard précisément. Pour ses dernières conquêtes elle était trop alcoolisée pour se souvenir de ce genre de choses, et de toute façon, dans ses souvenirs, aucun n’était aussi craquant que ce petit Gallois. Et de toute façon, c'était trop sordide pour comporter une scène pareille. Pendant ces années, elle avait été au fast-food: mauvaise qualité, vite trouvé, vite consommé. Là, elle redécouvrait la fhaute gastronomie...

Son cœur battait la chamade, ce baiser était divinement agréable, aussi bien grâce aux lèvres du jeune homme que sa main stratégiquement placée. C’était audacieux de sa part de s’aventurer de la sorte, mais elle ne lui reprocherait certainement pas…
Une petite voix dans sa tête lui murmurait *He he, Lucy, ça va pas la tête, T’as vu l’âge qu’il a ? Mais c’est n’importe quoi ! C'est pas sérieux du tout!*, mais elle fut vite bâillonnée, ligotée et séquestrée quelque part dans un coin de son esprit, il serait toujours temps d’être raisonnable plus tard.

Lorsqu’il retourna sur son fauteuil, elle ne put s’empêcher de penser « déjà ?», mais elle se consola vite en remarquant qu’Emmanuel avait laissé son goût sur ses lèvres, un goût à la saveur aussi acidulée que les bonbons qu’ils avaient mangé au cours de la soirée.
Elle ne put s’empêcher de sourire béatement, mais se repris vite avant d’avoir l’air trop bécasse.

D’autres questions pour toi, mais très certainement… Pour commencer, la chose la plus affreuse qu’une de tes conquêtes t’aie offert… Ensuite, ton moment préféré dans la journée pour… Faire de l’exercice et pour finir… Tu ne trouves pas que mon fauteuil est plus confortable que le tien ? Si c’est le cas, je ne verrais aucun inconvénient à le partager avec toi…Dit-elle en levant les sourcils d’un air ingénu. Chacun son tour de devenir chasseur après tout !

À peine quelques secondes après s’être séparé de la chaleur réconfortante qui émanait du corps de l’Anglaise, il le regrettait déjà. La douceur du tissu de son fauteuil n’égalait en rien celle de sa peau et puis, il avait soudainement si froid, contrairement à toute la chaleur qui l’avait enlacé un peu plus tôt, ce sentiment de bien-être, qu’il ne devait pas être nulle part ailleurs à cet instant précis. Mais comme on dit, on doit se quitter pour mieux se retrouver. Et il était déjà impatient de retrouver la légèreté, la délicatesse du moment où il se sentait noyé de quelque chose qu’il croyait avoir laissé de côté pour un bon moment.

En la voyant sourire ainsi, il savait bien qu’il avait fait une heureuse. Il lui rendit ce même sourire, tendre et heureux, le tout accompagné d’un clin d’œil mutin, n’ayant même pas remarqué que lui-même abordait une magnifique teinte de rosé au niveau des joues. Certes, ce n’était pas trop visible, mais juste suffisamment pour qu’on sache qu’il avait bien apprécié l’épisode du baiser. Il chipa un bonbon à la cerise de son sac et le grignota lentement, mangeant stratégiquement comme s’il ne voulait pas oublier ou effacer le goût des lèvres de Lucy Ann.

L’envie de l’embrasser encore et encore était certainement forte, mais il voulait jouer un peu, la faire attendre et se faire attendre à la fois. Il voulait qu’ils se désirent, il voulait développer une faim pour elle. Constante.

Ah, elle recommençait le jeu des questions. Jamais il n’aurait cru qu’en une soirée, il aurait eu le temps de commencer le devoir de potion accompagné d’une beauté fatale, de se saouler et de partager ses bonbons avec elle, d’avoir envie d’elle, de l’embrasser et de la vouloir encore plus. C’était, jusqu’à présent, probablement la meilleure soirée de sa vie. Disons que depuis sa dernière conquête, il avait appris beaucoup de choses. Il avait grandi, murit. Il comprenait maintenant la subtilité des sentiments humains, la délicatesse d’une femme, ses côtés plus sombres. Et il avait découvert quelque chose chez lui; Il voulait rendre les gens heureux, et son amoureuse serait la première victime de ses douceurs.

Il se résigna, après un moment de réflexion, à répondre à ses questions. Disons que le pire cadeau, il aurait préféré ne plus jamais le mentionner.

«La pire chose qu’une conquête m’aie offerte? C’était pour Noël, la vipère m’avait offert un joli string en motif de tigre. Je ne l’ai porté qu’une fois, il s’est bien vite retrouvé aux poubelles. Les strings, selon moi, c’est pour les filles! Et puis, ça ne m’allais pas très bien…»

Et une grimace, une! Non, décidément, plus jamais de strings ! Il retrouva bien vite son sourire habituel et s’attaqua à une question qui lui semblait beaucoup plus pertinente, contenant de l’information importante et qui pourrait un jour, qui sais, servir à quelque chose.

«Le moment idéal pour pratiquer mon sport favori, selon moi, c’est le matin, au réveil, et avant un repas. Ça ouvre l’appétit.» Il rit un peu «En fait, sinon, pas mal n’importe quand. J’n’ai pas de moment particulier d’inactivité, pour être plus précis»

Oh, il voyait où elle voulait en venir avec son fauteuil inconfortable. Elle n’était pas aussi innocente qu’il lui avait semblé au début. Et de jouer son jeu lui faisait véritablement plaisir. Il était heureux de ne pas toujours être celui qui fait les premiers pas.

«Justement, j’allais te le proposer. Je crois qu’il y a un ressort de mal placé dans mon fauteuil, mais il m’a l’air beaucoup moins confortable que le tien. Je le zyeute depuis tout à l’heure, t’as pas remarqué?»

Le Gallois se remit sur ses pieds, debout devant Lucy Ann puis pris doucement sa main dans la sienne, l’aidant à se lever de sur son siège. Il la regarda un moment, son autre main venant frôler la courbe de sa hanche d’une façon qui se voulait tentante, puis s’assied sur le fauteuil encore chaud en relâchant sa main. Le jeune homme leva les yeux, en profitant un peu pour détailler la belle qu’il avait eu la chance d’embrasser puis lui dit, bien calé dans le fauteuil.

«Tu t’installes comme tu veux, Lucy. Je ne suis là que pour cela.»

L’énoncé du pire cadeau la fit éclater de rire. Visualiser le jeune homme en string rayé… Et la grimace qui suivait en disait long. C’était vraiment trop chou.

Ha, c’est donc le fauteuil que tu reluques depuis tout à l’heure… Je comprends mieux ! dit-elle en prenant un air faussement innocent.
Elle se laissa prendre la main afin de céder sa place à son « camarade ». Attendant qu’il ait pris place, elle profita de son nouveau point de vue « en hauteur » pour l’admirer un peu plus. Finalement, ça avait du bon de faire ses devoirs… Et elle avait gagné une récompense bien meilleure que quelques points attribués par le professeur Wyrd!

La jeune sorcière commença à se frotter le menton en prenant l’air absorbé, comme si elle était en pleine réflexion.
Je m’installe comme je veux, tu dis ? Hmm… C’est une question épineuse à ne pas prendre à la légère… Mais de toute façon, je pourrais réfléchir autant que je veux, rien ne vaut une étude de terrain !
Elle s’assit délicatement sur les genoux de son Don Juan, et passa son bras autour de son cou.

Dommage que tu n’apprécies pas les strings… Je suis sure que ça doit t’aller à ravir ! Tigré en plus… Tu aurais pu en profiter pour jouer à Tarzan et Jane, toi qui aimes les jeux de rôle… lui dit-elle en lui lançant un regard taquin.

Le moment n’était pas vraiment à la plaisanterie, elle était confortablement installée sur un jeune homme drôle, qui avait l’air intelligent et qui était craquant comme pas permis, et à demi-nu en plus, et qui, et ce n’était pas négligeable, avait l’air de l’apprécier aussi…
Mais justement, le problème se posait là : tout se déroulait pour le mieux, et elle avait peur de se laisser déborder par son enthousiasme, et en plein milieu de la salle commune, ce n’était pas l’idéal. En plus, elle ne voulait surtout pas qu’Emmanuel la considère comme une demoiselle à la cuisse légère. Elle avait déjà donné de ce côté-là, et ça ne faisait pas partie des bonnes résolutions qu’elle avait prises en entrant à l’UMA. En même temps, c'était la troisième année qu’elle les suivait à la lettre, et ce n’était pas l’envie de rattraper le temps perdu qui lui manquait !

La main passée autour du cou commença à jouer avec les mèches de cheveux du jeune homme, l’autre alla se poser sur son torse, tandis que ses lèvres allèrent se poser furtivement sur sa joue, puis allèrent rechercher ses lèvres, juste pour vérifier que le second baiser serait aussi réussi que le premier, et, en ce qui la concernait, c’était le cas, et à un tel point qu’elle eût du mal à s'en décoller. Ne pas se laisser déborder par son enthousiasme, avait-on dit. Elle plongea ensuite son regard dans ses magnifiques yeux émeraude avant de lui demander à voix basse :

Alors, il y autre chose que tu voudrais savoir ? C’est à ton tour de poser les questions…

«Une étude de terrain? Mais y’as des frais pour ça, mam’zelle.», ajouta-t-il en accueillant bien volontiers la jouvencelle sur ses genoux.

Ce fut comme un réflexe. Aussitôt assise, Emmanuel vint glisser l’un de ses bras derrière son dos au niveau de la taille, sa main la tenant délicatement au niveau du ventre, et l’autre se posa plus ou moins sagement sur le haut de sa cuisse, la caressant doucement, ses doigts s’aventurant jusqu’à la base de ses fesses. Bien entendu, tout cela était par-dessus le tissu de son pyjama, mais ne n’était pas l’envie qui manquait de la défaire de ces épaisseurs superflues.

Il sourit légèrement à ses mots en la regardant toujours dans les yeux, son pouce arrivant à se frayer un chemin en dessous de son débardeur pour venir caresser la douce peau de son ventre. Il laissa échapper un rire franc en l’entendant parler de jeu de rôle et lui jeta un regard coquin avant d’ajouter :

«Si tu y tiens, t’as qu’à m’en racheter un. Je serais prêt à faire un effort.»

Ah, le train express pour le Nirvana était de retour. Pas d’hésitation, il embarquait encore. Peut-être de façon un peu plus engagée… La main du jeune homme quitta la cuisse de Lucy Ann pour venir effleurer sa joue et sa mâchoire, l’autre prenant la relève et se glissant jusqu’au côté de sa fesse. La sensation qui naissait en lui à l’instant où il clos les yeux complètement était des plus particulière pour lui. Il ne la connaissait qu’à peine, mais déjà il sentait qu’il pouvait faire confiance à cette demoiselle aux yeux noisette enchanteurs.

C’était ce qui l’effrayait un peu, d’ailleurs. La sensation que tout cela était beaucoup trop parfait. La peur d’être blessé à nouveau, d’avoir été naïf et stupide. Il ne voulait plus vivre cette sensation, la même que lorsque l’on se glisse sous une douche froide quand on s’attendait à ce qu’elle soit chaude. Il voulait pouvoir l’embrasser dans les couloirs avant un cours, lui envoyer des mots doux en classe, se glisser sous ses draps pour venir la chatouiller.

Mais pourquoi pensait-il à cela, maintenant? Depuis l’échec total de sa dernière relation, Manu ne croyait plus aux coups de foudre. Mais il devait admettre que c’était peut-être le cas ici…

Juste avant qu’elle sépare leurs lèvres, le Gallois vint, fermement et doucement à la fois, attraper la lèvre inférieure de l’Anglais entre ses dents, la mordillant presque timidement. Emmanuel la laissa aller en lui adressant un sourire espiègle, sentant bien cette fois qu’elle le regardait avec cette même étincelle qui lui le faisait. Il la laissa terminer sa question mais décida de ne pas y répondre tout de suite.

« Tu es si belle…»

Le jeune homme vint alors tracer une forme abstraite dans le cou de la demoiselle du bout de son nez avant de venir y déposer un baiser, puis un autre sur sa clavicule avant de remonter vers sa joue.

«Tu ne m’as même pas laissé le temps de réclamer ce que tu me devais pour t’être ainsi assise sur moi…T’avais sans doute déjà deviné. »

Un autre bisou sur la joue, ses mains à leur endroit original, il réfléchit un peu puis débuta :

«Eh bien, je serais curieux de savoir comment s’est déroulée la première fois que tu as fais l’amour. Ensuite, nomme-moi trois pays que tu aimerais visiter. Puis finalement…»

Il hésita un peu.

«Je veux savoir ce que tu penses de la situation dans laquelle nous sommes et ce qui en sortiras… Je veux savoir ce que tu en penses en général. En fait, je veux savoir si j’ai le droit d’espérer quelque chose de plus qu’une simple aventure de bisous.»

Parce qu’en réalité, il ne voulait pas que cela finisse lorsque les deux se sépareraient pour aller au lit.

*Alors comme ça je n’ai qu’à racheter un string pour que tu le mettes ? Tu n’aurais pas du dire ça mon joli, c’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde ! *

Le compliment la fit rougit jusqu’aux oreilles. Elle n’était habituée aux paroles élogieuses, elle préférait les vannes cinglantes auxquelles elle pouvait riposter par une réplique ironique bien sentie, mais que répondre à cela ? Elle se sentait sans voix et complètement désarmée, en quelques mots complètement idiote.

Les lèvres du jeune homme dans son cou la firent frissonner, elle n’avait pas mentionné cette zone dans le listing des parties érogènes et pourtant c’était l’une des plus sensibles… Elle ferma les yeux pour profiter de cette sensation électrisante.

En fait je n’avais aucune connaissance du prix à payer, je me suis juste outrageusement servi de toi à des fins personnelles, mais si j’ai pu m’acquitter de ma dette par la même occasion ma foi… lui répondit-elle en se collant un peu plus à lui tout en récupérant son bras et en calant sa tête sur son épaule, le visage tourné vers son cou.
Elle se sentait bien, nichée dans cet abri. Elle pouvait entendre le cœur d’Emmanuel battre tout en respirant son odeur. A cette heure tardive, la toilette du matin était loin mais elle pouvait encore sentir un reste de parfum, peut-être était-ce son eau de toilette, son après-rasage ou son gel douche, mais elle adorait cette odeur.
Ainsi positionnée et bercée par les battements cardiaques du jeune homme, elle se disait que les conditions idéales étaient réunies pour passer une nuit de rêve.

*Par contre ça on va éviter de lui dire, si jamais tu lui dit que tu veux l’emmener dans ton lit parce que tu verrais bien dormir dans cette position, je pense qu’il va comprendre autre chose, ou te prendre pour une cinglée, au choix.*

Elle se rehaussa un peu pour lui embrasser tendrement le lobe de l’oreille, puis laissa échapper un petit soupir avant de lui répondre.

Bon, par où commencer… Les trois pays que j’aimerais visiter. Pour commencer l’Italie. Je n’y ai jamais été, mais quand je vois les prodiges que réussi à faire le cuistot Luigi dans sa cuisine, j’aimerais beaucoup voir ce que donne la gastronomie in situ… Oui je sais, ça fait très goinfre comme raison, mais je m’assume ! En plus à ce qu’il paraît, il y a de très belles choses à visiter. Ensuite, je dirais l’Egypte, parce que j’aime beaucoup leur mythologie, comme la grecque d’ailleurs, mais j’ai déjà visité la Grèce avec mes parents, donc ça ne compte pas. Et en 3e position la Chine, parce que c’est un immense pays avec une immense culture très ancienne et tellement éloignée de la nôtre que ça me fascine…

Elle se tourna un peu pour recommencer à attaquer le lobe de l’oreille de son coussin de fauteuil, puis descendit en embrassant son cou à trois reprises, sur tout le long. Il lui fallait bien ça comme remontant pour passer à la suite.

Ma première fois… Je dois avouer que je voulais te la poser aussi celle-là, faudra que tu y répondes aussi pour le coup. Mais je ne vais pas m’étendre sur la mienne. J’avais 16 ans, et il y avait ce 7e année qui flirtait pas mal avec moi, je m’amusais bien avec lui mais sans plus. Un jour, il m’a emmené dans le dortoir des garçons qui était désert soi-disant pour me faire voir un truc secret qu’il gardait dans sa valise, et j’ai vite compris que le truc en question n’était pas vraiment situé à ce niveau là… Comme j’étais un peu bête et qu’il était mignon, je me suis dit « Pourquoi pas après tout, comme ça au moins ça sera fait », mais ça a été une catastrophe complète, moi je m’y connaissais beaucoup en théorie mais pas en pratique, et lui avait du sauter les cours d’anatomie féminine… Bref, ça a duré 5 minutes, avec autant de peur que de mal, il a quitté la pièce sans même me regarder et moi je me suis dit que si c’était si atroce que ça je préférais rentrer dans les ordres. Heureusement que la curiosité m’a poussée à réessayer plus tard, sinon à l’heure qu’il est je serais peut-être chez les bonnes sœurs ! dit-elle en souriant, s’imaginant dans le costume de nonne et en se disant qu’en matière de scénario coquin il s’agissait d’une piste à exploiter.

Et pour la situation présente… Elle se recula un peu pour pouvoir apercevoir son visage, et lui lança un sourire taquin.

Tu sais, vu mon grand âge, je mise au moins sur le mariage, avec une maison et deux enfants à la clé !
Non, plus sérieusement, je voulais aussi te poser une question du même genre, mais j’ai finalement laissé tomber car je me suis dit que je ne voulais pas avoir l’air « collante », mais je suis contente que tu l’aies posée ! Ce que je pense là maintenant tout de suite c’est que je suis bien, un peu trop même pour la santé de mon devoir de potions, mais ceci est un autre problème. Je me dis que j’apprécie beaucoup ce qui se passe, et que j’ai bien envie que ça se reproduise à l’avenir… Donc en clair vu que j’aime beaucoup l’histoire de bisous, j’ai bien envie de poursuivre au chapitre suivant ! Après, je suis quelqu’un de beaucoup trop désorganisé pour faire des plans ou quelque chose dans le genre… Et si dans ta question il y avait aussi le côté universitaire qui se pose, de ton côté si tu n’as pas honte de te montrer en public avec moi, de mon côté ça ne me pose aucun problème, je pourrais frimer auprès des autres filles comme ça…

Elle lui sourit, l’imaginant parfaitement en homme-objet avec son physique de Dieu grec. C’était peut-être affreusement superficiel et frivole, mais fantasmer un peu sur la beauté extérieure n’avait jamais fait de mal à personne. Et puis, pour ce qui était de fantasmer sur sa beauté intérieure… Elle aurait tout le temps de le découvrir par la suite, si suite il devait y avoir. Quoi qu'il advienne de toute façon, elle sentait qu'elle n'avait pas affaire à un décor de western: un truc très beau vu de devant, mais de derrière, on se rendait compte qu'il s'agissait une façade en carton tenue par une vieille planche. Avec un peu chance, ce qu'il cachait ressemblerait plus à la chapelle Sixtine...

Alors que Lucy Ann venait doucement déposer sa tête contre l’épaule d’Emmanuel, celui-ci fut empli d’une chaleur qui semblait engourdir et sensibiliser son corps à la fois. Sa peau contre la sienne, il la sentait comme jamais il n’avait senti un contact humain. Lui-même pouvait sentir le coeur de l’Anglaise contre lui, il pouvait entendre les deux muscles battre à l’unisson. Il ferma les yeux pour un instant, attendri et paisible, enfouissant son nez dans la chevelure de Lucy Ann, profita de son odeur fruitée. Une légère odeur de pomme, il croyait. Peu importe, il ne voulait pas s’en détacher. Sa main gauche avait tracé un chemin jusqu’à la tête de sa compagne, venant enrouler l’une de ses mèches autour de son index puis la relâcha, ses doigts caressant simplement mais doucement le reste de sa longue chevelure.

Le jeune homme fut tiré de sa torpeur lorsqu’il sentit les lèvres et la douce langue de la jouvencelle érafler son lobe d’oreille. Bon, ça y est. Il espérait maintenant de tout son coeur qu’elle ne s’appuierait pas entre ses cuisses ou encore que son regard s’y aventurerais. Disons que les oreilles étaient l’un des points faibles de ce pauvre Manu. Et puis, il ne voulait pas briser le moment avec ces stupides réactions physiques à la noix. C’était le genre d’endroit qui lui arrachaient souvent un gémissement lorsqu’il se laissait aller. Heureusement, il eut le réflexe de se mordre la lèvre inférieure juste à temps pour l’étouffer. Après tout, il devait se concentrer sur les mots de sa belle qui venait toujours juste d’entrouvrir les lèvres pour parler.

Décidément, si elle décidait d’un jour partir en voyage dans l’un de ces pays, il l’accompagnerait volontiers. C’était tous des pays qu’il aimerait bien visiter lui aussi. Particulièrement l’Italie, et pour les mêmes raisons qu’elle; la nourriture. Certes, auparavant, de pouvoir flirter avec de jolies Italiennes ne lui aurait pas déplu, mais ce détail lui sorti de l’esprit sur le coup. Il ne lui accordait tout simplement plus autant d’importance.

«Je te suivrai, dans ce cas. On ira manger les bonnes pâtes de Luigi, puis profiter du Gelato avant d’aller se promener près des monuments. Pour l’Égypte, il fait un peu trop chaud là-bas à mon goût. Mais la Chine aussi, j’embarquerai très probablement avec toi.»

Une autre décharge, trois petits frissons, les yeux entrefermés. Le cou aussi. Sans même les chercher, elle avait trouver, dans l’espace de trois minutes, deux des points faibles les plus intenses chez lui. Elle n’aurait donc probablement pas de mal à trouver ses points faibles plus intimes le moment venu. Juste de penser à cela lui arracha un petit sourire.

Il l’écouta raconter le récit de sa première fois, un air légèrement désolé au visage. C’était très peu souvent aussi magique que l’on disait ou que l’on s’imaginait. Mais c’était particulièrement dommage pour Lucy Ann. Enfin, Emmanuel avait été élevé d’une façon à ce que, faire l’amour, c’était réservé pour ceux que l’on aimait. Assurément, le jeune homme avait transformé la définition pour qu’elle ressemble plutôt à: Faire l’amour, c’est réservé pour les gens que l’on respecte. Quelques unes des filles qu’il avait déjà emmené sous ses draps n’étaient pas ses amoureuses, mais il restait toujours avec eux jusqu’à leur départ, il les remerciait toujours d’au moins un câlin, le plus souvent formel, mais tout de même. Il les regardait, lui.

«Eurk, c’est sincèrement dommage. Quel con, en fait.», dit-il simplement.

Ce n’était pas sur ce sujet qu’il voulait s’éterniser. Il s’avéra qu’elle non plus, puisqu’en abordant le sujet chaud de la soirée, elle s’était un peu redressée pour pouvoir le regarder dans les yeux.

«Ton grand âge, voyons...», souffla-t-il le sourire aux lèvres

C’était tout de même étrange, cette façon qu’ils avaient tous les deux de penser la même chose. Tout ce que Lucy Ann disait s’appliquait à lui. On aurait dit que le sourire du Gallois s’élargissait au fil des mots de la belle Anglaise juste avant de céder en rire lorsqu’elle parla de frimer auprès des filles de l’UMA. Il se l’imaginait bien.

Mignonne comme tout.

«Eh bien, je ne sais pas quoi dire, sinon que je suis totalement d’accord avec tout ce que tu viens de dire. De laisser les choses aller comme elles le vont naturellement, en fait. Pour ce qui est de notre attitude pendant les heures de cours ou bien en public, aucun problème avec les bisous, les petites douceurs. Tout ce qui est permis en public, si tu veux... J’espère que tu seras capable de me supporter au fil des jours.»

Qu’il serait fier de défiler aux cotés de sa belle dans les couloirs de l’université!

Bon, l’histoire de la première fois... La sienne était beaucoup plus rose que celle de Lucy Ann et il s’en voudrait sans doute un peu de la lui raconter . Il l’installa un peu mieux sur ses genoux, supportant bien ses jambes et son dos à l’aide de ses deux mains et bras puis commença son récit:

«Pour ce qui est de ma première fois, eh bien... C’était durant l’été entre ma cinquième et ma sixième année à Poudlard. En fait, c’était avec une amie de mon plus vieux frère, qui n’était qu’un peu plus vieille que moi, peut-être un ou deux ans. Peu importe, disons que nous étions devenus plutôt amis au fil de l’été puis un beau soir, nous étions dans sa chambre en train de regarder l’un de ces films moldus et puis nous nous sommes embrassés et ça a dégénéré. C’était moi le petit puceau dans l’histoire, c’est elle qui m’a appris comment faire, quoi! Une fille sympa, mais elle est déménagée en Allemagne avec ses parents. »

Manu ponctua sa phrase en déposant un baiser sur le cou de cette demoiselle qui devenait de plus en plus tentante, juste en dessous de la mâchoire.

«Il vous reste deux questions, miss Donovan... »

[HRP]Voilà, j'ai reposé ce que ce ***** de bug a effacé, en version plus courte, je n'avais pas le courage de tout réécrire mot pour mot!

Une phrase fit tiquer l’étudiante.
"J’espère que tu seras capable de me supporter au fil des jours"

Pourquoi ne pourrais-je pas te supporter au fil des jours ? Que dissimules-tu comme vice caché ? Tu es victimes de tocs bizarres ? De sautes d’humeur incontrôlées ? En fait tu es chauve et tu portes une perruque ?

Sous le ton de l’humour se dissimulait en fait une vraie question que lui posait une petite voix dans sa tête. Quel était donc ce fameux vice caché ? Car il y en avait forcément un : un jeune homme beau, intelligent, sympathique et ayant l’air à peu près romantique ? Ce n’était pas possible, il y avait forcément quelque chose de pas clair, le côté obscur de la force, l’antimatière… Mais cette voix fut bientôt couverte par une autre qui s’élevait en protestant :
*Nan mais c’est pas bientôt fini cette psychose pessimiste ? Quelle rabat-joie ! Profites-en un peu de ton prince charmant avant de chercher le crapaud !*

Elle écouta ensuite avec attention le récit de la première fois du jeune homme, qui était, à l’image du reste, tout à fait mignon. Beaucoup plus que sa version à elle, en tout cas !
Tu en as eu de la chance… C’est comme ça que ça devrait toujours se passer, malheureusement pour moi je n’avais pas de grande sœur pour me prêter un ami à elle… *Et c’est bien dommage*.
Quoi qu’il en soit, je suis ravie qu’elle soit partie en Allemagne, car qui sait, si ça se trouve c’est elle qui serait à ma place à l’heure actuelle et ça… Elle s’interrompit pour déposer un petit baiser sur les lèvres du Gallois … Je ne l’échangerais pour rien au monde, même pas mon poids en chocogrenouilles, c’est dire !

Un baiser dans le cou, et une décharge de frissons lui parcourut l’échine. Du coup, elle décida de se recaler confortablement en posant sa tête sur l’épaule du jeune homme. Cette position avait deux avantages non négligeable : non seulement, elle avait un point de vue idéal sur le torse du jeune homme *On dirait une carte postale*, mais en plus elle avait un accès quasi-parfait à son cou et à son oreille.

Il me reste deux questions ? J’ai l’impression d’être Aladin devant la lampe du génie.
Elle se retint de demander *Et qu’est ce qu’il se passe si jamais je frotte*, car cette question aurait pu être interprétée de façon douteuse. De plus, en changeant de position, il lui avait sembler sentir une grosseur qui n’était pas là la dernière fois… Fruit de son imagination ou réalité, de toute façon il était incorrect d’aller vérifier.

Bon…. Heu… Alors je veux que tu me dises quels sont tes parfums de glace préférés, et… Si tu as déjà simulé, et si oui, dans quelles circonstances ?
Derrière cette question se cachait en fait un de ses grands traumatismes de jeunesse. Plus jeune, elle pensait que faire semblant était un domaine réservé aux filles. Lorsque, quelques années plus tard, son frère lui avait révélé le contraire au cours d’une conversation, elle s’était sentie spoliée et dupée. Alors comme ça les garçons pouvaient le faire aussi ? Si ça se trouve, ça lui était déjà arrivé, et elle ne le saurait jamais…

Avant de laisser le temps au jeune homme de répondre, elle commença à s’attaquer à son cou. Etait-ce du à quelques gènes de vampire, mais elle le trouvait fort appétissant. Elle commença par déposer un baiser sur le haut du torse, puis remonta ainsi jusqu’au lobe de l’oreille, qu’elle s’aventura à mordiller légèrement.
Quelques secondes à peine plus tard, elle s’arrêta, de crainte de se laisser emporter par son propre enthousiasme. Il n’aurait pas fallu que sa main, posée sur le torse de son camarade, s’aventure sur des terrains où elle n’avait pas lieu d’être….

[C’est sincèrement nul pour toi T-T ]

«Oh, je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un vice, pas du tout. Mais j’ai quelques petits défauts, c’est clair…»

Il s’était embarqué dans quelque chose, là. Il sentait qu’il avait bel et bien capté l’attention de la demoiselle en amenant ce sujet, qu’il croyait avoir seulement mentionné pour rigoler. Cela eu pour effet de l’inquiéter un peu à son tour. Selon lui, les défauts étaient une chose nécessaire pour former une personne intéressante. Il avait peur que Lucy ne l’accepte pas s’il s’avérait ne pas être aussi parfait qu’il en avait l’air. Qu’elle se fie à l’image qu’elle avait de lui. Cela le décevait un peu, mais peut-être que ce n’était qu’une inquiétude, une paranoïa qui la faisait croire qu’en fait, il était un violeur/tueur en série atteint de schizophrénie.

«Eh bien, tout d’abord, je suis assez orgueilleux, je n’aime pas admettre la défaite, et ça me rends boudeur. Mais d’un autre part, j’ai le sourire facile, ce n’est pas très dur de me rendre à nouveau de bonne humeur. Et puis aussi, j’ai de petits problèmes d’estime de soi que je dois apprendre à régler. Sinon, ce ne sont pas des défauts particulièrement notables. Et toi, belle dame de mon cœur, que caches-tu derrière tes beaux yeux noisettes?»

Il ponctua sa phrase d’un baiser glissé sur le menton de l’Anglaise avant de frôler l’os de sa mâchoire du bout de son nez. Lorsque la demoiselle se replaça comme elle était auparavant, Emmanuel l’enlaça de ses deux bras en la collant fermement contre lui, en profitant pour déposer un baiser dans le creux de son cou. Elle le captivait, tout simplement. Comme une drogue, comme une conversation trop intéressante.

Alors qu’il s’apprêtait à répondre aux deux questions de la demoiselle, qu’il trouvait d’ailleurs très intéressantes, il fut freiné par des frissons le long de son échine. La voilà qui s’attaquait à nouveau à ses faiblesses! Cette fois-ci, il eut beaucoup plus de mal à retenir ce murmure de délice, laissant un faible soupir de satisfaction s’échapper d’entre ses lèvres tandis que les doigts de sa main droite serraient légèrement le tissu du pantalon de son pyjama.

«Cesse… Tu vas me faire faire des choses qui n’étaient pas dans mes plans pour ce soir, disons…»

Mais il adorait jouer à ce jeu…

«Tout d’abord, je n’ai jamais simulé, je considère cela comme un réel manque de respect. Et puis, mon parfum favori de glace, ça doit être vanille et caramel avec des morceaux de caramel dur. Et puis, saveur de crème brûlée, c'est délicieux aussi.»

Le jeune homme glissa sa main sur le mollet de la ravissante demoiselle puis, arrivé en bas, glisse ses doigts sous le tissu pour revenir vers le genou, toujours sous le pyjama, frôlant sa peau de ses ongles.

«Tu me donnes faim…»

Cette phrase disait tout, et c’est pourquoi il n’en ajouta plus, penchant sa tête pour venir caresser ses clavicules du bout des lèvres puis remontant un instant vers son cou avant de redescendre vers les os qui marquaient son buste. Le désir viscéral, animal devenait de plus en plus présent, mais il ne savait pas trop comment amener le sujet sans lui faire une invitation. Après tout, il ne voulait pas presser personne, au contraire.

«Dis-moi alors… Quels sont les deux accessoires que tu préfères dans la chambre à coucher? Je voudrais également savoir ta date de naissance et puis… Si tu croyais réellement terminer cette soirée en faisant un devoir de potions, si non, quels étaient tes plans?...»

Tout cela était intermittent, son rythme de parole brisé par les baisers qu’il déposait sur la peau de son amante, laissant même, dans l’élan de la luxure, laissée glisser sa langue glisser contre sa peau au faible goût de fruit.

L’énoncé des petits travers du jeune homme la fit sourire. Loin de la rebuter ou de désillusionner la vision lisse qu’elle pourrait avoir de lui, elle trouvait que ces petites failles lui donnaient une dimension un peu moins intouchable et plus vulnérable, en un mot tout à fait craquant.

Jamais simulé… C’est tout à fait intéressant… murmura-t-elle en allant chercher la bouche du sorcier du bout de ses lèvres. Tous ces baisers, toutes ces caresses, tout cela avait fait germer dans son esprit des idées bien éloignées de ces intentions initiales pour la soirée…

Elle lui donnait peut-être faim, mais c’était réciproque, surtout que la jeune femme s’était promis de mener une vie exemplaire à l’UMA afin de réussir son cursus. Mais, après tout, une petite entorse au régime serait envisageable, car elle était dans les bras de la plus affriolante des sucreries, et cela, même la plus forte des volontés de fer ne pourrait rien y changer. Les bonnes résolutions ont leurs limites.

Te faire faire des choses qui n’étaient pas dans tes plans pour ce soir ? Expliques-moi un peu… Ca voudrait dire que tu avais planifié tout ceci depuis le début et que je suis tombée dans tes filets comme le plus naïf des insectes ? lui demanda-t-elle en lui lançant un regard malicieux. De toute façon, même si c’était le cas, elle trouvait cela très flatteur et était ravie d’être tombée dans le panneau, alors au fond, au diable le féminisme, ça n’avait aucune importance.

Je suis née le 19 juillet 74, attention, maintenant que je te l’ai dit je serais extrêmement offusquée si tu venais à l’oublier ! La phrase avait été lancé sur le ton de la plaisanterie, mais renfermait en fait une réalité : étant née pendant la période estivale, les gens avaient tendance à l’oublier, pris entre un hamac et un château de sable… D’ailleurs, le seul garçon a ne l’avoir jamais oublié, hormis son père, était… Son frère. Rien de plus logique, puisque c’était aussi la sienne…

Elle ferma les yeux pour apprécier les baisers de son partenaire, qui s’amusait à mettre tous ses sens en émoi… On le lui avait pas dit qu’une fille célibataire depuis plus de deux ans était comme de la nitroglycérine, à manipuler avec précaution sous peine d’exploser sans prévenir ? Passons à un autre sujet, histoire de faire baisser la pression.

Les accessoires que je préfère dans une chambre à coucher… Je dirais en premier lieu la couette, qui est ma meilleure camarade de flemmardise, et ensuite hmm… Je pense que tu t’attendais à quelque chose de plus « exotique », mais je dirais mon ours en peluche ! Et pour finir dans le registre « tue-l’amour », si jamais j’avais suivi mes plans, j’aurais fait mon devoir en ronchonnant avant d’enfiler un pyjama affreux et de me glisser sous ma couette. Maintenant, je dois avouer que mon projet de fin de soirée comporte toujours une couette, mais plus de pyjama, bizarrement…

*Ca y est, tu veux pas carrément te déshabiller tout de suite, ça te fera gagner du temps ! Mais qu’est ce que c’est que ces manières ?*
Le problème, avec Lucy Ann, était que ses instincts étaient en conflit permanent avec son cerveau, du coup, elle était en conflit perpétuel avec elle-même. Elle se pelotonna contre le torse du jeune homme, se roulant en boule comme un petit chat. C’était son nounours qui allait être jaloux, il avait pour le moment un sérieux concurrent…

Du coup je te retourne ta question sur les projets de fin de soirée… Et pendant qu’on y est, dit-moi si tu as ou as eu des animaux, et si tu as déjà menti sur ton âge pour avoir accès des choses auxquelles tu n’avais pas droit, quelles qu’elles soient !

Comme ça, elle en saurait un peu plus sur les intentions du jeune homme, chose qu’elle n’osait demander directement, de peur de briser le « charme » de cette soirée.

«Pas tout à fait… Je dois avouer que ça fait déjà quelques semaines que mes yeux voyagent vers toi pendant que nous sommes en cours, que je te trouve de mon goût, mais cette rencontre est des plus fortuites, je t’assure. »

Et maintenant qu’il avait cette beauté sur ses genoux, qui le comblait de ses baisers et de ses caresses, il ne regrettait pas d’être venu s’installer sur ce divan, mi-nu, avec l’intention tout à fait pure, au départ, de compléter son devoir de potions. Mais il sentait qu’il s’emportait peu à peu, ses caresses de plus en plus dirigées vers le haut de ses côtes, frôlant de son index la base de son sein, tandis que ses baisers, eux, s’enflammaient. Décidément, il n’avait pas prévu cela lorsqu’il la vit entrer dans la salle commune la première fois. Mais au fil des minutes, il commençait à réellement croire que leurs vêtements finiraient pas disparaître de sur leurs corps et que l’un emporterait l’autre dans son dortoir.

«T’es certaine que tu ne me le pardonnerais pas? Ma mémoire défaille, parfois…»

En réalité, il savait très bien qu’il s’en souviendrait pour longtemps encore. Il n’était pas de ceux qui oublient les anniversaires, les dates importantes, et il n’achetait pas ses cadeaux la veille de l’évènement. Il se jurait à ce moment-là de la rendre le plus heureuse possible, il se jurait qu’il la chérirait. Mais il ne lui dirait pas. Pas question de trop rêver, il ne voulait pas se blesser. Mais à leur âge, ce n’était pas de trop que de penser aux projets futurs. Même s’ils ne se connaissaient réellement que depuis quelques heures.

Plus de pyjama?

Elle pensait à la même chose que lui, dans ce cas…

L’enlaçant un peu plus tendrement alors qu’elle se blottissait contre lui, le jeune homme vint déposer un baiser sur son oreille puis sur sa nuque avant de répondre à ses questions.

«Présentement, celui qui me sert d’animal de compagnie s’appelle Humphrey, un Grand-duc qui est là depuis toujours. Il me semble qu’il était aussi gros lorsque j’étais plus jeune. À la maison, on a aussi un chat, Anny. Mais c’est plus le chat de ma plus petite sœur que celui de la famille, en fait. Pour ce qui est de l’âge, je n’ai jamais menti, je suis sage de ce côté, on pourrait dire.»

Il lui mordilla le lobe d’oreille discrètement.

«Puis mes plans de fin de soirée ressemblent aux tiens, en fait. Une couette, deux gens, de la chaleur, et puis pas de vêtements, sinon très peu.»

Il glissa sur sa peau de satin quelques baisers contre sa nuque et son épaule puis chuchota, sa voix visiblement différente. Chaude, tendre, tentante. Ses mains, elles, se promenaient librement contre son corps, le long de ses côtes, contre le bord de ses seins, suivant la courbe de ses hanches…

«Mon dortoir ou le tien?», ajouta-t-il en un souffle

Mon dortoir ou le tien ?

La question avait eu l’effet d’un coup de tazer sur la jeune femme. Ce fut d’abord un choc plutôt violent, qui laissa vite place à un hébètement total. Ils jouaient, tous les deux, depuis un certain temps, ils se cherchaient, se taquinaient, se câlinaient, le tout saupoudré de sucreries… Tout ressemblait à une énorme friandise acidulée et quelque peu surréaliste, et cette simple phrase vint la réencrer dans la réalité des choses : elle venait de passer la soirée à s’encanailler avec un jeune homme dont elle ignorait tout il y a quelques heures…

Cet assaut pervers de sa moralité eut pour effet de la faire douter un instant : était-ce raisonnable ? Devait-elle se conduire de la sorte, comme une demoiselle à la cuisse légère ?
L’étudiante se mordit un instant la lèvre, en proie au doute. Elle avait déjà été encline à faire des sottises, et elle n’avait pas envie de recommencer, d’autant plus que le jeune homme lui plaisait vraiment, et elle n’avait pas envie qu’il la considère comme une trainée, ou bien que leur relation se base sur de fausses impressions…

Ceci dit, le contact de ses lèvres sur sa peau, ses mains sur ses hanches… Tout cela était encore plus délicieux et grisant que toutes les friandises qu’elle avait eu l’occasion de goûter au cours de la soirée, et la jeune femme pouvait résister à tout, sauf à la tentation. Le gallois en représentait d'ailleurs une de taille, sans mauvais jeu de mot bien sûr. Elle mourrait d’envie de prolonger ses étreintes avec le beau jeune homme, et lui annoncer vertement qu’ils allaient se séparer pour faire couette à part cette nuit lui paraissait totalement… Insurmontable.

Au diable les mœurs de puritains et carpe diem, on ne vit qu’une fois ! De toute façon, tu risques de regretter aussi bien le fait d’avoir passé la nuit avec lui que d’avoir loupé cette occasion unique, à choisir autant prendre celle qui prolonge le plaisir le plus loin…
C’est ainsi que le petit démon posé sur l’épaule droite de Lucy Ann vint balayer d’un coup de trident le petit ange de l’épaule droite avant de jouer au frisbee avec son auréole.

Elle caressa l’ovale du visage du jeune homme avant de déposer un baiser sur sa joue.

He bien jeune homme, je ne vous savais point si téméraire… On ne vous a jamais dit que ce n’était pas le genre de propositions à faire à une Lady ? lui demanda-t-elle sur un ton taquin.

Sinon, je vais consulter mon agenda pour la fin de la soirée… Une couette, ça j’ai… Je peux apporter 50% des deux gens et en ce qui concerne les vêtements… Je ne sais pas trop, ça dépendra de l’épaisseur de la couette, je suis trèèèès dure à réchauffer comme fille… D’ailleurs à ce sujet, je pense qu’il vaudrait mieux se réfugier sous ma couette, elle risque d’être jalouse si je lui fait des infidélités la pauvre !

En réalité, la jeune sorcière ne tenait pas du tout à passer la nuit dans le dortoir des garçons, et risquer de devoir supporter les regards goguenards des autres mâles de l’UMA en se glissant hors du lit le matin lui posait problème. Les filles lanceraient peut-être quelques cancans dans son dos, mais ça ne l’intimidait pas, elle était une fille et savait comment ça fonctionnait. Faire face à quelques ragots motivés en grande partie par la jalousie, peu lui importait…

*Holà Manu! À quoi tu penses, lui faire des propositions aussi obscènes sans pudeur et sans retenue. Certes, tu as bu, mais tu es un gentleman, n’oublie pas!*

Dieu que cette voix lui rappelait sa mère parfois. Toujours là pour lui rappeler à quel point il était encore adolescent, à quel point ses hormones pouvaient prendre le contrôle de lui. Et elle n’avait pas totalement tort. C’était vrai qu’à ce moment-là, les courbes alléchantes de la demoiselle étaient tout ce qui habitait son esprit. Mais en voyant un léger doute se dessiner sur le visage de l’Anglaise, il reprit tout à coup conscience qu’il ne devait pas, avant tout autre chose, brimer les choix et les valeurs de la belle. Après tout, lui-même sentait qu’il y avait quelque chose de plus entre leurs deux êtres qu’une simple chimie entièrement physique. Puisqu’il pouvait se voir avec elle dans les couloirs de l’UMA, main dans la main, s’embrasser avant d’aller en cours, s’envoyer des mots doux pendant un cours de potions... Il pouvait s’imaginer sans peine se réveiller à ses côtés et vouloir rester au lit toute la journée à la câliner, à lui faire l’amour. C’était tellement différent, cette fois. Avant ce soir-là, il ne se croyait pas capable de ressentir quelque chose comme cela. Il pensait vivre comme un éternel célibataire, furetant ici et là sans ressentir de réelle attraction.

Pendant un instant, il eut peur de la forcer dans quelque chose qu’elle ne désirait pas réellement. C’était la dernière chose qu’il voulait, lui donner une fausse impression que tout ce qu’il cherchait, c’était de l’avoir dans son lit et de pouvoir s’en vanter auprès des autres garçons. Ses intentions étaient en réalité tout autre que cela, mais cela aurait pu être perçu comme cela par la gente féminine. Elle avait souvent l’habitude de mal interpréter les mots et les gestes des hommes. Il ne voulait pas qu’elle se sauve. Et pendant un fraction de seconde, il regretta amèrement tout ce qu’il avait pu dire de trop déplacé durant la soirée

Le baiser qu’elle posa sur sa joue le rassura certes un peu, mais il avait toujours l’impression de la forcer dans quelque chose qu’elle ne désirait pas vraiment. Il leva ses yeux inquiets vers elle, la serra toujours contre lui et vint frôler la courbe de sa mâchoire du bout de son nez.

«Lucy, tu m’en veux pas? Tu sais que je ne veux pas te forcer à faire quoique ce soit...», dit-il, ponctuant sa phrase d’un baiser dans le creux du cou.

Cependant, son corps, lui, était d’un tout autre avis que sa tête. Ses mains se faisaient de plus en plus baladeuses, se gênant de moins en moins pour caresser sa poitrine et ses fesses. Et puis bon, aucunement besoin d’avoir fait des études en madicomagie avancée pour voir très clairement que son corps en entier la désirait.

Le ton qu’elle adopta le rassura. Elle semblait plus convaincue de sa décision que précédemment. Avant tout, ce qu’il voulait, c’était de lui faire plaisir. Le jeune Gallois laissa un rire se glisser entre ses lèvres avant de rajouter:

« Bah c’est parfait tout ça, moi-même je peux fournir le 50% manquant et puis ma couette en a assez de me voir, elle veut bien que j’aille faire un tour quelque part d’autre pour un moment. »

Et puis maintenant qu’il y pensait, les autres garçons seraient très capables de passer des commentaires déplacés à cet égard et ce n’était pas du tout quelque chose de désirable. En fait il n’osait même pas y penser.

Emmanuel tapota doucement la fesse de Lucy Ann pour lui faire signe de se lever et une fois cela fait, il fit de même. Son pas un peu moins stable que lorsqu’il s’était assis initialement, il parvint tout de même à retrouver un équilibre confortable, enlaçant ensuite la taille de Lucy Ann de ses bras. Il l’embrassa à nouveau, mais il sentait que ce ne serait jamais assez, qu’il n’en aurait jamais marre. Et puis de sentir ses lèvres contre les siennes ne faisait qu’alimenter le désir qui naissait en lui.

«Alors, tu me montres le chemin, beauté?», chuchota-t-il, son front contre le sien, ses lèvres frôlant toujours les siennes.

Le sursaut de bonne conscience du jeune homme la fit sourire.
Regarde-moi bien, est-ce que j’ai l’air de quelqu’un qu’on peut forcer à faire quoi que ce soit ? Enfin, je suis tout de même facilement corruptible, fit-elle en référence au baiser qui avait ponctué la phrase de Manny.

Elle rencontra un problème de taille : pour aller jusqu’au dortoir, il allait falloir se lever du fauteuil et quitter les confortables genoux du gallois… Dans un élan de motivation empli de bravoure, elle se hissa tout de même sur ses pieds, n’évitant pas un léger vertige du à la position statique et au fort taux de glucose.
Le jeune sorcier ne tarda pas à la rejoindre, et ce ne fut pas son étreinte et le baiser qu’ils s’échangèrent qui arrangèrent son tournis !

Hmmm ? Tu vas me faire croire que tu ne connais pas le chemin ? Je suis sûre que je ne suis pas la première demoiselle à t’emmener dans son lit…

Elle termina sa phrase par un long baiser, en fait elle ne voulait pas de réponse, elle ne voulait pas connaître l’étendue des conquêtes de son beau jeune homme, pour le moment ils étaient là tous les deux, ensemble, c’est tout ce qui comptait.

Elle passa son bras autour de sa taille, et pris la direction du dortoir des filles.

*Faudra pas que j’oublie de virer le chat tiens !*

~The end~