La dame à l'énorme chapeau grimpa sur la chaise de sa table de cuisine en poussant des hurlements, convaincue que la bille s'avérait être un prédateur dangereux semblable à une souris.

* Si ces tableaux sont le reflet d'anciennes personnes, elles n'ont vraiment pas de chance d'être nées aussi bêtes. * pensa Edan en souria légèrement.

Il fouilla dans sa poche pour y trouver une autre bille, c'est alors qu'il apperçut la jeune fille qui s'approchait de lui sur son escalier volant. Il l'observa du coin de l'oeil, voyant qu'elle avait décidé de se jeter littéralement contre son escalier à lui.

* Une funambule sans corde, joli spectacle... *

Edan déduit qu'elle se trouvait en fâcheuse position lorsqu'elle poussa un cri désespéré, peut-être s'était-elle rendu compte du pétrin dans lequel elle s'était fourré.

Il s'arrêta au milieu des escaliers et, lorsqu'elle l'interpella, il lui souria.

C'est vachement haut ici, doit bien être... cinquième ? Septième étage ?

Il resta planté là un instant, savourant un peu la mise en scène puis descendit les marches qui les séparaient. Après tout, si elle était monté jusqu'à lui, ce n'était certainement pas pour discuter de la pluie et du beau temps, surtout lorsque l'on porte fièrement l'étiquette Serpentarde. Il tendit le bras pour lui offrir sa main en renfort, le visage neutre.

Au contact de la main, Edan fléchit les genoux et tira la jeune fille vers lui pour qu'elle puisse prendre appui contre la deuxième marche. Elle n'était pas lourde, heureusement, et la hisser n'avait rien d'une tâche complexe. Une fois en sécurité, il libéra sa main se demandant intérieurement à quoi elle avait pensé.

* Elle est blonde après tout... * il eut un sourire railleur mais cette brève plaisenterie s'effaça lorsqu'elle le remercia et une pensée flotta vers sa douce mère qui arborait une teinte de cheveux identique.

J'ignorais que les serpents avaient des ailes, j'aurais pris mon envol depuis longtemps. son expression resta neutre, difficile de savoir si le jeune homme plaisantait ou s'il était ironique.

Il était cependant heureux de constater qu'il n'était plus le seul prisonnier de l'escalier mouvant. Une agréable, très agréable compagnie.

Il comprennait maintenant la raison de toutes les acrobaties de la vert et argent. Il n'en était pas vraiment surpris.

Et tu l'as gardé ? Je n'en ai plus. dit-il tout simplement en reprenant sa place initiale en haut de l'escalier.

Le jeune homme fouilla dans ses poches, il trouverait bien quelque chose d'autre pour s'amuser au pire il avait toujours la jolie jeune fille pour se divertir.

En effet, lorsque le trait de caractère "bavard" avait passé dans la distribution des traits de caractère, Edan ne c'était pas présenté.

Cyanur. répéta le jeune homme machinalement.

* C'est pas le nom d'un poison ou un truc du genre ? *

Décidemment, la Serpentarde avait un drôle d'humour, au moins, c'était amusant.

Il rangea son lance-pierre, de toute façon il ne pouvait plus l'utiliser sans projectiles. Il s'appuya contre son genou, laissant balotter son pied dans le vide.

Edan fixa la jeune fille à l'air solonel, il eut un drôle de sourire en coin.

Nous ne serons pas les premiers à mourir à Poudlard. J'aurai espéré une mort un peu plus spectaculaire, j'en sais rien... écrasé sous un cloché d'église ou mordu par un serpent, tiens...

Il jeta un coup d'oeil aux escaliers qui bougeaient sous lui, il était maintenant convaincu que l'escalier stupide l'avait prit au piège par pure méchanceté. Il avait toujours craint d'être prisonnier par l'un de ces escaliers et les fuyaient inconsciement. Le voilà maintenant prit au piège, réalisant sa phobie.

Tu as peur des hauteurs ? lui demanda Edan en fixant un escalier qui gravissait vers eux.

Edan eut un sourire dans le vague, sa respiration reprenait un rythme plus normal, plus régulier. Il fixa la jeune fille assise sur lui, se demandant si elle aimait cette position sans doute plus confortable pour elle que pour lui.

Ironiquement, elle parla de mort ce qui eut pour effet de le faire sourire, ses yeux noirs se posèrent sur elle.

J'aurai ressenti ce que c'est que d'entraîner quelqu'un vers la mort.

Malade ? Oh oui, il l'était. Une maladie qui ronge les nerfs, qui brûle la chaire, qui intoxique le cerveau. Une maladie qui s'introduit dans toutes les cavités de l'âme, une maladie qui n'a rien à voir avec la santé du corps. Une recherche constante d'émotions fortes, celles qui permettent de marcher sur des tisons, de courir sur la corde de raide. Une maladie qui pousse l'adrénaline dans chacune des cellules vivantes de la conscience. La plus merveilleuse des sensations. Il la défia du regard, sans aucune raison apparente comme s'il sondait son âme. Edan sentait le corps frisonnant de la jeune fille contre le sien ce qui ne tarda pas à lui faire ressentir de bien étranges émotions.

Il chassa ses idées noires, étirant le cou comme s'il avait voulu lui murmurer à l'oreille.

Il faut savoir confronter ses peurs pour pouvoir les vaincre... nah ? dit-il dans un sourire cinique.

Edan n'avait jamais été doué pour les premières impressions, encore moins auprès de la gente féminine. Il adressait rarement des excuses ou des remerciements mais cette fois-ci, il jugea la situation propice. Il se dit que si elle aurait pu lire ses pensées précédentes, elle aurait été flattée par son geste quoiqu'un peu macabre et impulsif.

J'aurais du te prévenir... même si ça aurait rendu la chose beaucoup moins exitante. dit-il d'un air neutre.

C'était le mieux que le jeune homme puisse faire en matière d'excuses, bref, il espérait que cela conviendrait à la vert et argent car lui n'irait pas plus loin dans cette matière. Il s'assit, ne demandant pas à Cyanur de se bouger puisqu'elle suiverait son mouvement qu'elle le veuille ou non. Après tout, elle avait eu maintes occasions de le faire d'elle même. Lorsqu'il s'arrêta dans son mouvement, il remarqua la proximité étonnante à laquelle se trouvait le visage de la Serpentarde. Il resta immobile, impénétrable comme un écrivain souffrant du sydrôme de la page blanche. Qu'est-ce qui lui prennait de se tenir ainsi sans savoir quoi faire ? Était-ce les éclats de rires prompts, le visage de soie ou bien les yeux perçants de la jeune fille qui l'empêchait de se relever et de retourner au dortoir sans plus de cérémonie ?

Elle l'avait rattrappé, alors elle n'était pas totalement indifférente ou à ce point perturbée pour le laisser s'en aller. En plus, il avait une sainte horreur d'être mis au défi, il avait toujours une bonne chance de se ramasser les deux pieds dans les plats souvent incapable de résister ou de prononcer un petit et ridicule "non, sans façon".

Les filles et leurs questions. Pourquoi ne pas s'expliquer un fait par un fait. Il l'avait embrassé parce qu'il en avait envie. Mais une fille ne peut se plaire d'une telle réponse, elle veut plus et encore plus. Elle veut de l'émotion, de l'action, elle veut des révélations déchirantes. Les producteurs de téléromans à l'eau de rose ont bien ciblé leur clientèle, pour sûr.

J'en avais envie, je l'ai fais. J'assume mes impulsions, je l'ai toujours fait. Mais moi, j'ai l'esprit tranquille, ce qui semble loin d'être ton cas. lui dit Edan en se retournant vers elle, arrêtant son corps face à elle. Au moins, il avait eu la réaction qu'il voulait avoir de la part de Cya.

Il détourna son regard subitement lorsque l'escalier qui les avait porté jusqu'à l'étage se détacha du mur pour aller en rejoindre un autre. Edan eut la soudaine envie de se projeter dans le vide à nouveau, simplement pour savoir si le destin voulait bien le voir survivre. De petits yeux implorants le ramènerent sur terre. Toujours assoifés de quelque chose qu'il n'arrivait visiblement pas à mettre le doigt dessus.

* Sur quel étage les toilettes ?? Rhoo je vais manquer l'autobus... opta opta optiaa opté... Bon sang, faudrait vraiment consulté, mon ptit vieux. *

Les empreurs romains buvaient chaque jour une petite dose de poison pour endurcir leur métabolisme et les imuniser au poison.

Il déposa ses lèvres sur celle de la jeune fille, il l'osa encore une fois, mais le contact fut rapide voire même volé. Il souria.

Peut-être que ça marchera aussi avec moi. il fit quelque pas de reculons, mesquin non, amusé.

Il allait peut-être la rendre folle, l'attirer dans sa folie bien à lui. Si elle voulait bien y tomber.

C'était à n'y rien comprendre, elle l'arrêtait pour le garder avec elle et maintenant elle l'attaquait ouvertement. Edan vit le faux coup de poing lui arriver au visage. Il était trop surpris de sa réaction pour se méfier du vrai coup qu'il reçu à l'estomac. Violent pour une fille mais pas assez pour lui, cependant, la douleur raviva celle de son dos ce qui était assez pour le faire grimacer. Il attrappa le poignet qui n'avait pas quitter son ventre avec ses deux mains.

Ah oui ? Et tu vas lui dire quoi ? Mon chou, tu voudras casser la figure du garçon que j'ai embrassé ? À moins que tu lui mentes. Mais le mensonge, ça se sent et on doit bien l'apprivoiser pour ne pas se faire mordre.

Il utilisa sa force de poigne pour ramener la jeune fille vers lui en sens inverse, il l'immobilisa un bras autour de la gorge sans serrer.

Sans parler que moi, je n'étais pas au courant mais toi... si.

Il n'avait pas voulu dire ça, c'était cette soudaine vague d'agressivité qui l'avait énervé. Plus tard, avec un peu de recul, il regretterait surement ses paroles voire même ses actes. Pour l'instant, les pratiques moldues n'avaient rien pour lui déplaire.

Mon père est moldu. il n'avait pas honte, il savait bien que la jeune fille avait quelque chose que les Serpentards n'ont pas l'habitude d'avouer. Instinctivement, il savait qu'elle garderait son secret, deux sang de bourbe au sang bouillonnant enlacés dans le corridor.