Je suppose que tu as du mal comprendre ce que le professeur Mc Carter exprimait. Son bureau est justement nickel. La seule chose qui est sale est sa paire de botte, posée dans une boîte près du mur du fond. C’est là tout l’intérêt. La retenue ne servira quasiment à rien. Mc Carter est, je ne l’ai pas encore précisé, un maniaque.

William Mc Carter ricana intérieurement. Elle essayait sûrment de paraître sûre d’elle mais son regard indiquait qu’elle était un peu inquiète.

- Failli attendre, hein ?

Il se leva et se mit à marcher en rond dans la pièce d’un pas agité, sa cape le suivant en virevoltant derrière lui. Manifestement, il s’amusait de la réplique de l’étudiante.

- Ce n’est pas grave, vous devriez savoir que la patience est une des sept vertus, n’est-ce pas ? Vous voyez, ce n’est pas parce que vous êtes en retenue que vous ne parfaisez pas votre éducation. Si nous nous lançions dans la psychologie ?

Il revint s’asseoir devant elle en chassant d’une pichenette un grain de poussière égaré sur son bureau.

- Bien, je parie que vous mourez d’envie de savoir ce que je vous ai concocté comme menu ce soir. Réjouissez-vous, ce sera varié. Et si vous n’avez pas assez de temps, je peux prolonger la retenue d’une heure ou deux…

Son regard carnassier indiquait que cela serait forcément plus long que prévu.

- Bien, ne perdons pas de temps, je suis sûr que vous êtes impatiente de commencer. Alors voilà, j’accorde une grande importance à la propreté et j’ai pu constater qu’en cherchant bien, on pouvait trouver un ou deux grains de poussière dans ma classe et mon bureau. C’est, je trouve, gravissime. Je tiens donc à ce que vous fassiez, telle l’inquisition pontificale il y a quelques centaines d’années, non pas la chasse aux sorcières, mais la chasse aux poussières. Ne trouvez-vous pas qu’on néglige gtrop souvent le risque des poussières ? Imaginez un seul instant qu’un asthmatique entre dans mon bureau et que, par malheur, il respire une des rares poussière égarées ici, il pourrait se mettre à tousser, siffler et gonfler comme un ballon… Sans oublier ma classe où des dizaines d’élèves viennent répandre leurs saletés. Et il y a aussi ceux qui salissent mes bancs. Enfin, vous comprendrez la nécessité de la tâche. Cependant, avant toute chose, je désirerais que vous astiquiez mes bottes soigneusement. J’ai fait l’effort d’aller marcher dans le parc et aux abords de la forêt interdite pour vous fournir du travail. Voici du matériel et voici mes bottes. Gardez-les dans la caisse en carton pour ne pas souiller mon bureau. Au travail !

Il la regarda d’un air amusé puis se servit une tasse de thé et se mit à puiser des pralines dans une petite boîte, ainsi que des fruits secs dans un bocal en verre portant les armoiries de Poudlard. Il la regarda de derrière son bureau, dans l’expectative de sa réaction, se demandant si ajouter "esclave" ne serait pas un plus.

Mc Carter sentait qu’il réussissait. Certaines des barrières morales de l’élève tombaient et il n’allait pas tarder à commencer à s’en prendre à ses barrières physiques en même temps. Se levant de son siège, il se dirigea vers la porte menant à la salle de classe et l’ouvrit.

- Je vous en prie, le nettoyage n’attend pas, mais d’abord, donnez-moi votre baguette.

Il accompagna ses paroles d’un geste de la main tendu en signe d’exigence et la regarda de haut.

- Vous savez, je pense que vous auriez un plus grand intérêt à choisir mon camp, seulement, j’ai horreur de ne pas terminer ce que j’ai commencé. Quant au fait de savoir ce que vous allez récurer, c’est moi qui le déciderais. Je suis le professeur donc Je décide ! Vous vous taisez et vous assumez de vous être opposée à moi.

Ses traits étaient inflexibles, on pouvait y lire qu’il n’y aurait aucune pitié pour l’élève. La fille commençait malgré tout à l’énerver en ne cédant pas et on sentait que le coup n’allait pas tarder à frapper. Il décida de rappeler à l’étudiante, si on pouvait nommer cela une étudiante vu qu’elle ne travaillait jamais, ce qu’il pouvait faire.

- Vous voyez, je pense que plus vous traînez, plus il y a de chances que je vous donne une retenue ou deux en supplément mais, cette fois-ci, ô quelle chance, avec Argus. Ou plus simplement, que dirait gryffondor d’un retrait de cinquante points (en rp, je te rassure) ?

Il la dévisagea, le regard méprisant et sadique. Elle allait payer bien cher son besoin de faire souffrir. Et dire que cette élève avait du potentiel, malheureusement trop faiblement exploité, mais surtout employé à l’opposé de lui. Quand soudain, il décida, vu que la fille n’avait pas encore réagi, d’en rajouter une couche par-dessus.

- Attendez une seconde… je vais vous donner de quoi accomplir la tâche qui vous attend.

Il regagna le fond de son bureau et se mit à farfouiller dans la caisse tout en marmonnant d’une voix suffisamment audible pour qu’elle puisse l’entendre.

- Alors… De quoi aurons-nous besoin – enfin, je dis nous, mais c’est vous qui allez nettoyer, je m’assurerai que vous le faites bien –.

Relevant la tête, une idée sournoise qui pourrait porter ses fruits sur ses nerfs lui était venue à l’esprit.

- Bien entendu, si vous ne nettoyez pas assez bien, je vous garderai jusqu’à ce que je juge que l’état de propreté est suffisant, et vous savez peut-être à quel point je suis exigeant dans ce domaine-là… Bon, alors, le balai sera nécessaire, la brosse à récurer le sol, la serpillère, la cire à bois pour les bancs, le plumeau, l’eau de javel, l’huile de coude, pour les armures se trouvant dans le couloir ainsi que pour la poignée de porte… je pense que nous aurons besoin de tout.

Sortant sa baguette, il la pointa sur la caisse et les ustensiles de récurage qui s’élevèrent dans les airs et allèrent se poser dans la pièce voisine. Il retourna se placer près de la sortie et à nouveau exigea la baguette de la jeune fille.

- Ne perdons plus une seule seconde, plus vite vous commencerez, plus vite vous aurez fini. Il serait dommage que je doive vous donner une seconde retenue pour achever le travail. Votre baguette maintenant.

(Je te signale tout de suite qu’il y a effectivement une baguette dans la salle de classe de Mc Carter mais celle-ci est dans un tiroir d’une armoire)