La volière... Akiko y grimpait rapidement, elle était devenue bien plus endurante depuis qu'elle était à Poudlard, avec toutes les marches à monter et à descendre pour aller en cours ! La jeune première année de Serdaigle se hâtait, elle avait rapidement dîner, et tenait absolument à ce que sa lettre soit postée avant le lendemain, elle était adressée à sa chère maman, qui s'inquiétait beaucoup ces derniers temps... et cela rendait nerveuse la petite fille de onze ans aux longs cheveux noirs et raides et aux yeux gris-perle, à la peau pâle, assez grande et fine. Les marches sont assez abîmées et glissantes d'ordinaire, polies par les nombreux passages des élèves au fur et à mesure des années. Akiko les montait à petites foulées, sans faire attention au ricanement de Peeves non loin... fatal error, car son pied se trouva en contact avec une flaque d'eau bien savonneuse répandue sur trois marches devant elle, et dans son empressement elle ne s'en rendit pas compte, ce qui lui arracha une vive exclamation de surprise :

- "Que... Ahaaaa !"

Elle retomba tout au début du long escalier, s'écorchant les genoux et les coudes dans sa chute, mais rien de bien méchant, ca piquait juste un peu. Akiko toutefois ne peut s'empêcher de pester contre le terrible fantôme aux mauvaises farces :

- "Peeves c'est pas drôle du tout !"

Vexée par le fantôme, elle s'apprêtait à tout remonter quand le fantôme s'amusa à se planter devant elle, et par réflexe elle ne put s'empêcher de tirer sa baguette de peur et de s'écrier :

- "Lumos !!!"

Un intense flash jaillit de sa baguette, agissant comme le flash d'un appareil photo et chassant Peeves par inadvertance, mais il s'éteint très vite, Akiko ne pouvait pas encore le maintenir très longtemps ! Soupirant de soulagement, elle reprit sa route péniblement :

- "Pas un mal qu'il s'en aille... faisons attention désormais !"

La petite fille de onze ans, essoufflée, arrivait tout en haut au bout d'un quart d'heure, fourbue et sonnée par sa chute à cause du fichu Peeves, et chercha des yeux un hiboux qu'elle pourrait emprunter. Elle se dirigea vers celui d'une chouette âgée mais l'air sûre, et la nourrit tout en accrochant son message :

- "Tu le donnes en France, Blois, au 2 rue des cerisiers, d'accord ? Files !"

La chouette s'envola par la fenètre, et Akiko fascinée la regarda partir... sans se douter de ce qu'elle allait recevoir sous peu...

Un toussotement sortit un peu brusquement Akiko de ses pensées :

« Hum … Hum ! »

Surprise, la jeune Serdaigle se retourna vivement, avant de lever les yeux pour découvrir une ainée Gryffondor, qui devait selon les estimations internes d'Akiko être dans sa troisième... non... probablement quatrième année, une qui avait les cheveux bruns et les yeux verts... une qu'elle ne connaissait pas. Remarque, des Gryfffondors, elle n'a croisé qu' Alec, donc... elle connait une Serpentard aussi de vue, une Ange, et elle s'entendait assez bien avec un Poufsouffle nommé Ace. Mais peu d'autres personnes sinon, car la petite fille de onze ans était très prise dans ses études et faisait tout pour obtenir les meilleurs résultats, et rattraper son retard sur la pratique par rapport aux nés sorciers, tout en restant loyale et prêtant ses cours si besoin est. La jeune fillette aux longs cheveux noirs raide riva ses yeux gris-perle dans ceux de l'inconnue et s'écarta de la fenètre et des cages :

- "Oh pardon, tu veux peut-être envoyer une lettre ? Je me pousse du passage ! Désolée !"

La jeune Serdaigle ne se sentait pas trop à l'aise, pourquoi avait-elle l'impression d'être fautive sous le regard de l'inconnue ? Elle ne faisait rien de mal, juste envoyer une lettre à sa mère et jurer contre les mauvaises farces de Peeves... ah Peeves justement ! Elle se souvint d'avoir renversé quelqu'un dans sa chute avant d'être remontée à toute vitesse, et alors elle s'inclina légèrement pour s'excuser :

- "Oh c'est toi que j'ai dû renverser tout à l'heure... je suis désolée, Peeves avait renversé devant moi de l'eau savonneuse... et... je devais envoyer cette lettre avant demain !"

Akiko n'aimait pas vexer les autres, et était polie et timide de nature, bien qu'elle puisse se fâcher des fois quand elle était à bout nerveusement, ce qui n'était encore jamais arrivé pour l'heure... Nerveuse, elle repoussa ses longs cheveux noirs en arrière, il fallait qu'elle comble ce silence pesant... Sa mère n'allait pas bien, ne vivait pas très bien son départ pour Poudlard, elle était inquiète, se sentait menacée disait-elle dans sa lettre... et du coup s'inquiétait pour Akiko. Et cette dernière voulait la rassurer avant qu'elle puisse revenir avec les vacances...

- Il n’y a aucun mal ! C’est juste … Peeves ! Je ne me ferai jamais à ce désagréable spectre, puant et ragoûtant ! »

Akiko sentit une immense vague de soulagement la remplir, et répondit alors avec un léger sourire :

- "Moi non plus je ne l'aime pas, aussi vrai que Rusard me donne la frousse et que mon chat déteste et pourchasse Miss Teigne !"

La jeune fille de onze ans rit doucement en y repensant, Salem adorait pourchasser et malmener Miss Teigne dès qu'il le voyait, et Akiko devait faire très attention à ce qu'il ne quitte pas le dortoir, ou le chat noir aux yeux d'or se jeterait sur la terrible partenaire féline du concierge, qui jamais ne chômait. Puis la question de la quatrième année la figea nettement :

« Tu n’aurais pas croisé ma chouette ? C’est un oiseau blanc au plumage tâcheté … »

Akiko essaya de se souvenir de la chouette qu'elle venait de libérer... ah non ouf, c'était une chouette complètement brune ! Akiko répondit alors avec sollicitude :

- "Non je n'en ai pas vu... tu veux qu'on la cherche ensuite ? Elle s'est peut-être mêlée aux autres oiseaux..."

La jeune serdaigle se serait bien doutée qu'une chouette blanche ne pouvait appartenir à l'école, non, les brunes à la limite...
elle regarda la Gryffondor faire son parchemin et aller vers un hibou avant de réfléchir où pourrait être la fameuse chouette, tout en s'accoudant près de la fenêtre en entendant son interlocutrice s'écrier :

-« Aïe ! Saleté ! »

Akiko lui jetta un regard sincèrement compatissant, avant qu'un bruissement d'ailes ne se faufile entre la Lionne et l'aigle, et qu'Akiko plongée dans ses recherches ne sentit un léger mais insistant tapotement de bec sur la main qui reposait sur ses genoux :

- "Que...?"

Un fier hiboux grand-duc tenait deux lettres dans le bec, les deux lui étant destinées, une semblait avoir été ajoutée à l'autre juste avant que le hiboux ne s'en aille. Ce qui ne manqua pas détonner la jeune Serdaigle qui resta interdite un moment et songeait :

Du courrier pour moi ? ca ne peut pas être maman... alors qui..."

Puis le hiboux pressé lui piqua brusquement le dos de la main, ce qui la fit sursauter :

- "C'est bon, c'est bon, j'arrive !"

La jeune Serdaigle s'empressa d'ôter les deux lettres de la patte du hiboux, et avant qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit, le rapace s'envola dehors... étrange... Akiko jeta un regard étonné vers la Griffondor tout en commentant :

- "Et ben... il était pressé le coco ! Je me demande pourquoi..."

Elle jeta un regard aux deux lettres : l'une était d'une écriture inconnue pour elle, et l'autre était une lettre officielle du service de l'hôpital de Sainte Mangouste... en voyant cette dernière enveloppe, Akiko se mit à blêmir d'inquiètude.

- "Tout va bien ?"

Akiko ne répondit pas tout de suite, elle se doutait bien que recevoir une lette de Sainte Mangouste ne pouvait jamais être bon signe, surtout avec l'inquiétude de sa mère et le sentiment d'insécurité que cette dernière semblait ressentir, puis au bout d'un moment, elle commentait avec le visage tout aussi blème :

- "Je ne suis pas vraiment sûre que recevoir une lettre de l'hôpital Sainte Mangouste puisse être une très bonne nouvelle en soi... et j'ai comme le pressentiment que cela ne me dise rien qui vaille..."

Akiko avait de quoi s'inquiéter, avec son mystérieux père en perpétuelle cavale et sa mère seule et sans défense, qui redoutait toujours qu'une menace vienne s'abattre sur elle... Akiko inspira un grand coup pour reprendre son calme et analyser le plus clairement possible la situation :

- "Puis je ne reconnais pas la dactylographie de la seconde... et je ne suis pas très rassurée à l'idée de recevoir le courrier d'un sombre inconnu... c'est forcément louche !"

Mais finalement la jeune première année trouva le courage d'ouvrir la première des lettres, celle de Ste Mangouste, la décachette avec impatience et inquiétude, avant d'en lire son contenu en silence.

Mademoiselle Akiko Velon;

Nous sommes au regret de vous annoncer,
Que votre mère a été la victime d'une triste et étrange attaque,
Hier dans le début de la matinée, que son état est assez préoccupant.
Elle se trouve actuellement dans nos services de Soins Intensififs, car
Elle souffre d'un choc psychologique dû à l'attaque, et ses blessures
Infligées par deux sorts impardonnables dont l'Endoloris sont assez
Sérieuses. Toutefois, en raison de son état psychologique plus qu'instable,
Nous ne pourrons vous permettre de la visiter dans les prochains jours,
Et nous ne savons combien de temps durera son séjour parmis nous.
Des dispositions ont été prises, et la directrice de votre école en ayant été
Informée, vous resterez à Poudlard jusqu'à au moins la fin de cette année,
Sous étroite surveillance à la moindre sortie hors du terrain de l'école.

Veuillez recevoir mademoiselle l'expression de notre plus sincère regret

Le service administratif de l'hôpital de Sainte Mangouste, Londres.

Tout au long de la lecture, les mains de la petite première année tremblèrent sur le parchemin officiel, comme elle se retenait difficilement de pleurer pour garder toute sa fierté, et elle annonca d'une voix sourde à son ainée Griffondor :

- "De très mauvaises nouvelles... ma mère est à Ste Mangouste pour une durée indéterminée..."

La petite Serdaigle en avait oublié la deuxième lettre, trop frappée par la nouvelle donnée par celle qu'elle venait d'ouvrir... oh maman... elle était sous le choc, et on peut comprendre pourquoi, car elle avait le sentiment désormais que sa paisible vie venait de s'écrouler...

Son ainée se redressa et s'avanca vers elle en lui disant, une main bienveillante posée sur l'épaule d'Akiko :

- « Je m’appelle Ethel Perks, en quatrième année à Gryffondor. Je sais que nous ne faisons pas parties de la même maison, mais je n’ai pas pour habitude de laisser les gens dans leur douleur. »

Tandis que la petite Serdaigle est encore bouleversée par les nouvelles, Ethel reprend avec un sourire :

- « Aussi, si tu le souhaites, je te tiendrai compagnie aussi souvent que tu le souhaites et si tu as le moindre souci, tu n’auras qu’à venir me voir ! »

Akiko renifla doucement, touchée par le geste, et laissa un très mince sourire poindre sur ses lèvres, ses yeux perles scintillants des larmes qu'elle refusait de faire couler sur ses joues, mais aussi de profonde reconnaissance :

- "Merci... Ethel. Cela me va droit au coeur. Je suis Akiko Velon, j'ai l'impression que tout se bouscule dans ma tête... mais je me demande pourquoi ma mère a été attaquée... elle n'était pas une sorcière, seulement une "moldue" ! Elle n'avait rien fait de mal à personne... alors pourquoi ?"


Cela n'avait aucun sens dans l'esprit de la jeune bleu et bronze : serait-ce lié au refus de sa mère de lui dire ses origines et de lui parler de la magie ? Pour la protéger... mais de quoi ? Ou plutôt... de qui sans doute ? Toutes ces questions s'entrechoquaient dans l'esprit de la petite Serdaigle. Puis elle vit queEthel baissa les yeux vers ses genoux, et la jeune fille de onze ans aux longs cheveux noirs se rappella qu'une deuxième lettre l'attendait. Mais Akiko avait l'impression que cela ne lui remonterait pas vraiment le moral, et raisonna alors en regardant la deuxième lettre entre ses mains :

- "Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai un drôle de mauvais pressentiment. Rien ne concorde : comment aurait-elle pu être attachée à un hibou officiel de l'hôpital ? C'est donc forcément quelqu'un extérieur à l'hôpital qui savait que ce message serait envoy, et qui d'une manière ou d'une autre a réussi à ajouter son message durant le trajet du hibou..."

Akiko se laissa guider par son ainée de Griffondor, toujours un peu sonnée par la nouvelle bien qu'elle essayait de reprendre ses esprits et sa capacité de raisonnement clair et précis. Se détacher de ses brûlantes émotions. Silencieuse, elle s'asseya contre le rebord de l'ouverture où l'avait guidé Ethel et écouta en silence mais d'une oreille attentive ce que la Griffondor lui apprit :

- "« Parce que depuis la nuit des temps, ceux qui se croient supérieurs aux reste des sorciers, les mangemorts, ont toujours voué une haine envers ceux qui n’avaient aucun pouvoir magique. C’est comme ça ! Tout ce qui n’est pas comme eux leur est inférieur et ne mérite pas de vivre ! »
Les... mangemorts ? Qu'est ce donc ? Des criminels sans doute, plus une secte selon ce qu'Akiko en avait entendu. Une secte très dangeureuse mais une secte. Elle avait vu des photos d'eux, des cagoules, des masques... un peu comme certaines sectes dans le monde des Moldus. La petite fille de onze ans murmura alors :

- "Du rejet de la différence... j'ai connu cela quand j'étais encore chez les moldus... il arrivait toujours des choses étranges autour de moi... mais là c'est drôlement inquiétant... surtout du fait qu'ils s'en soient pris à ma mère plus qu'à moi. L'attaque semblait préméditée dans la lettre que je viens de recevoir..."


Mais la petite serdaigle leva ses yeux perle dans ceux de son interlocutrice et s'autorisa un très mince sourire :

- "Mais je suis ravie que certaines personnes font fi de ces différences. Tu sais, j'ignorais tout du monde sorcier... avant de recevoir ma lettre pour Poudlard. C'est aussi là que ma mère m'avait évoqué mon père... un sorcier assez noble qui l'aurait charmée puis l'aurait abandonnée quand il a apprit... bref que je serais là quelques mois après."

Akiko reporta ses yeux sur la seconde lettre et commenca à la décacheter tout en commentant :

- "C'est peut-être des informations sur lui... qui sait..."

Lentement elle déplia la lettre, et ses yeux perlés s'agrandirent devant son contenu. C'était une écriture calygraphiée, qu'elle ne connaissait pas, elle commenca sa lecture....

-"Les mangemorts sont loin d’être stupides. Tous leurs actes, jusqu’au plus sournois, sont mûrement réfléchis. Bien qu’ils ne soient pas à la tête d’aucune décision. »

Akiko hocha doucement sa tête, tout en murmurant dans un léger souffle presque inaudible :

- "Des meurtriers fanatisés sans foi ni loi pour moi... j'espère juste que ma mère s'en sortira comme avant... toute seule..."

La jeune Serdaigle entendit les paroles de la lionne alors qu'elle décachetait sa lettre et que le hibou de tout à l'heure était revenu.

- « Tu ne perds donc rien à ouvrir cette lettre ! »

Akiko essaya de déduire des informations sur l'émetteur de la lettre en cherchant de minces détails : l'encre semblait fine et rafinée, l'écriture soignée et assez caligraphiée, avec des majuscules assez marquées et les "s" ressemblant aux "f". Une écriture rigide, sèche et maitrisée, toute rectiligne, sans bavures ni hésitations. Une plume sans doute à l'emboit fin et pas donnée. Le papier... épaix, agréable au toucher, résistant... du bon papier, voire du très bon papier. Cela ne devait pas être n'importe qui selon ces minces déductions qui viennent aux yeux gris-perle de la bleue et bronze de première année, qui parcourent les mots avec attention :

Chère mademoiselle Akiko Velon,

J'ai ouie de votre existence lors de l'attaque de votre mère.
J'ai recherché beaucoup de choses sur vous, et vous devez
Vous douter de mon identité, après tout vous êtes une Serdaigle
Et non l'un de ces stupides Griffondors insolents et téméraires !
Vous me pardonnerez de ne pas vouloir divulguer mon nom,
Car si je le faisais ma famille risquerait d'être déshonnorée
D'apprendre qu'une bâtarde comme moi existe dans leurs lignées...
Je n'ai jamais voulu de votre existence, mais nous ferons tout le
Possible pour vivre correctement ensemble je suppose ?
Dans l'incapacité présente de votre... mère pour vous occuper,
Je deviens votre tuteur légal, mais je ne saurais vous recevoir
Et vous rencontrer avant les vacances d'été, des affaires me retiennent.
J'espère que vous ferez honneur à votre branche paternelle
En faisant une honorable scolarité dans la prestigieuse Poudlard,

Sincèrement votre,
Votre Père
Akiko resta interdite après avoir lu la lettre, moins choquée que la précédente, plus dégoûtée. Elle avait le pressentiment que quelque chose n'allait pas avec ce mystérieux père, que le courant ne passerait pas entre eux. Mais bon, elle est encore mineure donc... pas le choix... La serdaigle reposa la lettre sur la table, l'un de ses poing serré presque jusqu'à se blesser la paume. Mais Akiko ravala sa colère et afficha un immense calme résolu avant de reporter son attention sur la Griffondor, une nouvelle amie ?

- "Et pour toi ? De bonnes nouvelles récemment ?"

Akiko la regarda faire, un léger sourire aux lèvres en entendant sa réponse :

-« Des nouvelles de mes parents ! Ils ne voulaient pas me renvoyer à Poudlard cette année. Ils s’inquiètent. Ils veulent savoir si mon retour à l’école s’est bien passé ! »

La jeune Serdaigle fit alors attention au reste de la phrase, et demanda alors doucement :

- "Il est arrivé quelque chose de grave l'an dernier ? Désolée je ne suis au courant de rien avant début Aout de cette année..."

Akiko prit un air complètement penaud, légèrement honteuse de son ignorance de l'actualité de l'année passée. Puis elle essaya de se concentrer sur quelque chose de moins gênant et sourit doucement en pointant du doigt les portes-bonheur :

- "Tu es Irlandaise pas vrai ? Avec le chamrock, le Saint Patrick et les runes Celtes, ainsi que la croix gaélique... c'est bien en Irlande ? Je n'ai été qu'une seule fois dans ce pays avec maman... j'en ai de bons souvenirs. C'est bien plus vert et naturel que la France !"

Elle repoussa ses longs cheveux noirs en arrière tout en rangeant les lettres dans sa besace, elle les relierait ce soir, pour l'heure la Griffondor l'interessait beaucoup, elle lui paressait très gentille, donc Akiko était très curieuse à son sujet. Puis alors Akiko demanda doucement ce qui lui paressait une question tout à fait normale :

- "Tu as des frères et soeurs toi ? Moi je suis fille unique... ma mère est devenue allergique aux hommes après ma naissance, du coup..."

Akiko avait toujours vécu seule avec sa mère, elle ne connaissait personne de sa famille. De sa branche maternelle, ils avaient tous répudiés sa mère quand ils avaient appris la liaison avec son père sorcier, et la naissance d'Akiko n'avait pas été vue d'un bon oeil du tout... la jeune Serdaigle avait donc apprit à se débrouiller toute seule, à beaucoup lire et plonger dans les études pour masquer cette absence de réelle amitié... cette année lui permetterait-elle de changer ? Elle l'espérait vivement...

- « Je ne suis pas la mieux placée pour en parler … Mais, disons que nous sortons d’une période bien sombre ! »

Akiko hocha la tête, elle comprenait que la Griffondor ne veuille pas en parler, et elle n'insisterait pas. Elle se fit une note mentale d'éviter ce sujet avec les autres, et écouta avec attention la réponse de son interlocutrice :

- « Oui, l’Irlande c’est un pays formidable et formidablement vert ! »

L'entendre rire donnait chaud au coeur de la petite Serdaigle, contente que tout se passait mieux cette fois, pas comme avec Aed... Akiko désirait ardemment pouvoir lui parler et s'excuser de son attitude maladroite de début d'année, avec le temps elle se sentait affreusement honteuse... rencontrer des personnes comme Ace ou Ethel l'aidait à changer dans le meilleur, à comprendre ce qu'elle devait faire dans cette école... mais elle se recentre sur la discussion :

- « Oui j’ai deux frères et une sœur qui sont plus âgés que moi ! »

La Nostagie en effet gagnait légèrement Akiko, qui fut bien ravie du nouveau changement de sujet, quand Ethel lui demanda :

«-Y-a-t-il une matière où tu sens que tu excelleras plus que dans une autre ? »

Akiko y médita un petit moment : ca ne serait certainement pas les potions, oh non, pas la botanique non plus, idem pour l'Histoire et l'astronomie encore moins... elle se débrouillait dans ces matières mais elles ne l'interessaient pas beaucoup. Par contre...

- "Je n'ai pas encore eu de TP, mais je me sens assez familière avec la Métamorphose. Ou les Enchantements, c'est très captivant ! Et toi, que préfères-tu comme matières ?"

Akiko était de plus en plus curieuse et se sentait de plus en plus en accord avec Ethel, le contact se faisait plus facilement qu'avec la Serpentard blonde Ange ou le griffondor Aed... un peu comme avec Ace en fait... mais cela réjouissait drôlement la petite Serdaigle !

- « J’aime tous les cours qui nous sont enseignés à Poudlard. Mais, j’ai une petite préférence pour le cours de potions et celui de botanique ! »

Akiko fit une légère moue en entendant cela, mais tout en gardant un petit sourire d'auto-dérision, et la petite serdaigle répondit avec un léger rire :

- "Je m'en sors dans ces matières, mais je n'y excelle pas : j'ai encore un peu de mal à m'y retrouver avec les ingrédients en potions et ma "main verte" a du chemin à faire avant qu'elle me puisse être utile !"

Akiko éclata de rire en choeur avec elle quand elle l'entendit annoncer :

- « J’aime la nature et tout ce qui est vert ! Et, depuis toute petite, j’aime faire des mélanges ! »

La petite Serdaigle commencait à se sentir réellement à son aise dans la discussion, elle retrouvait ainsi des terrains qui lui sont familiers et rassurants de son ancienne vie de moldue alors qu'elle admit avec une légère gêne et après un trait de gentil humour :

- "Quel irlandais n'aimerait pas la nature et le vert ? Remarque, moi, dans ma campagne, j'y suis tout autant attachée, tu ne peux pas imaginer ma stupeur quand j'ai mis les pieds à Londres ! Puis en ce qui concerne les mélanges... j'ai essayé, mais sans grand succès !"

Puis la bleue et bronze de première année demanda avec curiositée à son ainée de Griffondor :

- "Quels genre de mélanges as-tu fais chez toi, Ethel ?"

Akiko se souvenait tout particulièrement d'un fondant au chocolat avec des pépites de chocolat qu'elle avait essayé de faire, et comment le gâteau s'était transformé en pâte à tartiner devant ses parents... une honte mais aussi un bon souvenir pour la petite fille de onze ans.

« Tu t’y feras vite, tu verras. C’est une question de repères ! »

Akiko se sentait un peu plus rassurée en effet, un tout petit peu plus. Et pourtant elle avait épluché son livre de potions pour essayer de s'y retrouver dans tout ce méli-mélo d'ingrédients, mais certains lui résistaient encore des fois, elle était un peu plus lente que les autres mais ne se trompait quasiment jamais. Et comme c'était quelque chose de tout nouveau pour la petite Serdaigle, Akiko vibrait de curiosité et restait très attentive au discours de son ainée :

- "« J’en ai testé des tas. Du plus loufoque au plus raisonnable ! »"

Akiko riait doucement, alors qu'elle répondit avec un petit sourire :

- "J'aurais adoré voir ce que cela donnait ! Ca doit être tellement amusant de tester par soi-même les mélanges !"

Mais quand son ainée des rouges et or lui parla de la potion "Felix Felicis", Akiko fut bouche-bée d'admiration pure et simple : elle la connaissait cette potion qui était très loin d'être aisée à fabriquer, et la petite fille de onze ans s'exclama alors, des étoiles émerveillées dans ses yeux gris perles :

- "Vraiment ? Yahou, elle est super connue celle là pour sa difficulté, c'est celle qui apporte de la chance à celui qui la consomme pas vrai ? Celle qui est d'une couleur d'or pur une fois terminée ? Chapeau bas, tu es douée dis-moi !"

Akiko repoussa ses longs cheveux noirs vers l'arrière, sans perdre du regard la quatrième année, avant d'avouer à voix basse et légère gênée :

- "Ormis les cours, la seule chose où je brillais, c'était l'écriture... j'adorais faire de la poésie et raconter des histoires, les légendes me passionnent tout particulièrement, du monde entier !"

Akiko de toute manière était seule à l'école, et devait donc s'inventer ses propres mondes pour tuer le temps, créer ses propres histoires et personnages pour ne pas souffrir de la solitude. Limite autiste ? Oui... peut-être, dès qu'elle était à l'école. Elle n'avait pas de grandes difficultés scolaires, et donc avait écrit dès son plus jeune âge de petites histoires inspirées des contes et des mythes, ainsi que de ses lectures personelles...

- « Tu sais, tu peux faire n'importe quel mélange à partir de n'importe quel ingrédient ramassé dans les jardins de Poudlard. Ici, tout est bon pour obtenir quelque chose d'intéressant quand on le mélange à autre chose. Et puis, si on ne tente pas, on ne sait pas, pas vrai ? »

Akiko y songea à deux fois : il est vrai que les alentours de Poudlard devaient être assez riches en faune et flore surtout, et la seule fois où la petite Serdaigle avait pu voir les serres, elle avait été impressionnée par le nombre d'espèces de plantes disponibles et cultivées dedans, elle avait eu vraiment hâte de commencer les cours de botanique ! Mais quand elle avait lu le livre qui va avec... le nombre de plantes à retenir avait manqué de lui faire tourner la tête, bien que c'était assez interessant de connaitre quelle plante peut guérir d'un venin ou celle qui peut aider à cicatriser des blessures. Elle répondit en hochant vivement la tête avec un grand sourire :

- "C'est pas faux, tu marques un point ! Je me rappelle les premières fois où j'ai voulu utiliser ma baguette magique... disons que ca n'était pas brillant ! Cela mit à part... c'est ce que ma mère ne cessait pas de me répéter avant..."

Puis Akiko était assez contente de constater qu'elle avait pu se souvenir de cette si fameuse potion de chance immédiate et convoitée :

- « C'est effectivement celle qui prend une couleur d'or pur si elle est bien réussie ! Mais je n'y suis arrivée qu'une fois et je n'ai jamais retenté depuis. Je doute d'y parvenir une nouvelle fois. Je n'ai jamais noté les proportions exactes. Grave erreur d'ailleurs ! »

Cette fois Akiko ne put que répondre avec une certaine approbation désolée :

- "C'est dommage en effet, mais je suis certaine que tu pourrais les retrouver dans un manuel de potions avancées non ? Enfin tu dois mieux le savoir que moi je pense !"

La bibliothèque était l'un des lieux favoris de la petite Serdaigle, elle y était au calme et pouvait dévorer tous les livres qui attiraient sa curiosité. Elle ria en choeur avec la Griffondor, son rire clair et doux s'accordant à celui cristallin de la première personne avec qui elle s'est dévoilée autant et qui était parvenue à la délivrer de sa prudente timidité. Puis elle fut très heureusement surprise quand elle entendit Ethel lui dire avec une admiration qui lui fit chaud au coeur et rougir en même temps de modestie :

- « Tu écris ? Oh ! Tu me montrerais ? »

Akiko sourit humblement comme ses longs cheveux noirs et raides restent dans son dos, et que ses yeux gris-perle brillent d'un éclat si rarement montré :

- "Ce serait un plaisir, Ethel ! Je serais tout aussi honorée que tu me montre tes écrits, on pourrait faire des échanges ! J'en ai des anglophones et francophones, au choix !"

Puis en détournant légèrement les yeux, elle acheva avec une extrème douceur et sincérité devant l'étonnement de sa comparse:

- "Tu sais quand on est tout seul à l'école et que les autres te rejettent à cause des faits étranges qui se passent des fois autour de toi et parce que tu es en avance sur les cours... je n'ai eu que l'écriture, l'imagination et la lecture pour m'aider, comme je suis fille unique et que ma mère travaillait beaucoup... j'ai appris à faire avec et j'ai appris à aimer les lettres !"

C'était la première fois qu'elle en parlait à quelqu'un, ce sujet était encore douloureux même des années après, Akiko n'oubliait jamais ceux qui l'ont persécutée dans le passé...