Suite de J'ai commis une faute et je veux la rectifier

Les gens étaient décidément des crétins finis ! Non mais franchement quand il y a déjà dix minutes de queue pour arriver à la caisse, la moindre des choses c’est de préparer son argent à l’avance, histoire de ne pas encore faire perdre du temps à tout le monde en cherchant son porte-monnaie dans son sac puis en faisant l’appoint. Mais non, ne demandez surtout pas aux gens de faire preuve d’un minimum de jugeote, faudrait pas qu’ils se foulent un neurone à force de trop l’utiliser ! Bref, après avoir bien fait comprendre à tout le monde son exaspération devant leur inaptitude à vivre en société, Lavande était enfin arrivée à la caisse de la Ménagerie et avait payé ses achats. Dire qu’elle avait fait tous ces efforts rien que pour Diablesse, vraiment si elle n’avait pas rencontré Akiko, elle aurait exigé de se faire payer pour le dérangement par ses parents, après tout qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que la siamoise ait une colique, la chatte vivait chez ses parents, pas dans sa chambre universitaire non ?

Une fois les médicaments d’Akiko également payés, les deux jeunes filles sortirent de la boutique et Lavande dirigea sa nouvelle amie dans la direction du meilleur glacier de tout le Chemin de Traverse, j’ai nommé Florian Fortarôme ! Cela faisait bien longtemps qu’elle n’était pas venue déguster une glace ou un sorbet, après tout la boutique avait été en réparation tout l’été qui est tout de même la meilleure période pour aller chez le glacier. Elle découvrit donc une toute nouvelle disposition en entrant. Tout d’abord, il y avait une terrasse chauffée : grande amélioration ! Après tout, ça faisait plus de place même en hiver, mais elle choisit quand même d’entrer, espérant qu’Akiko n’y verrait pas d’inconvénient [HJ : si tu en vois un, tu m’envoies un MP]. Elle choisit une petite table pour deux au fond de la salle où elles pourraient discuter en toute tranquillité sans que des oreilles indiscrètes puissent écouter leurs propos (bon c’est pas non plus comme si elles allaient divulguer des secrets classé-défense mais c’est toujours plus agréable d’avoir la paix).

Elle ouvrit ensuite la carte et se décida finalement pour un fondant au chocolat plutôt qu’une glace, elle avait une petite faim et puis il faisait décidément trop froid pour qu’elle se sente l’envie d’une glace. Lorsqu’il lui sembla qu’Akiko avait également fait son choix, elle héla la serveuse (ne l’avait-elle pas déjà aperçue dans les couloirs de l’UMA ? Probablement mais la fille semblait plus âgée qu’elle) et en attendant que celle-ci arrive profita de leur nouvel environnement pour commencer à questionner sa cadette de façon plus poussée :

-Et sinon, on est en Décembre maintenant, le bal de Noël c’est pour bientôt ! Tu as un cavalier ou pas ?

[HJ : ton post à la Ménagerie indiquait qu’on était pré Noël, donc je continue pour une question de cohérence même si le bal a déjà eu lieu ^^]

Bah oui, le premier bal de Noël est un évènement essentiel dans la vie d’une jeune fille à Poudlard ! Lavande se souvenait encore du sien, elle n’avait pas eu de cavalier mais durant le cours de la soirée, un Serdaigle de deuxième année l’avait invitée à danser et il lui avait même fait un petit bisou sur la joue, vous vous imaginez un grand qui l’embrassait en public !

-Un troisième année d’une autre maison que la tienne ?! Oh my god mais tu es un aimant à mecs ou quoi ?

Bon d’accord c’était un peu brutal comme réaction, mais s’il y avait bien UN sujet capable de rendre Lavande hystérique c’était sans aucune hésitation les discussions sur les garçons. Etant jolie et particulièrement légèrement superficielle, elle avait toujours eu du succès avec les garçons et avait quasiment toujours obtenu celui qu’elle désirait sachant mettre ses « atouts » en avant. De plus, si on mettait de côté l’épisode regrettable avec un certain rouquin à la famille surnuméraire, elle n’avait jamais été plaquée, étant toujours celle qui terminait une relation lorsque la décision n’était pas mutuelle. Cette fascination qu’elle semblait exercer sur la gent masculine avait donc développé son intérêt pour cette dernière puisqu’elle guérissait ainsi les blessures que son ego recevait à chaque fois que quelqu’un murmurait le mot fatidique à son passage : « Cruche » . En effet, elle n’était pas un cerveau, loin de là et même avant de recevoir sa lettre pour Poudlard, elle avait dû subir les quolibets de ses petits camaradesmoldus. A l’époque, elle s’en fichait, considérant dans son innocence enfantine, qu’ils n’étaient tous qu’une bande d’idiots jaloux de sa beauté. Mais l’arrivée au château s’étant accompagnée de l’entrée dans les affres de l’adolescence, son ego malmené avait découvert la malice dans les propos des autres élèves et seule l’amitié de Parvati l’avait aidée à ne pas sombrer dans une dépression totale. A l’époque, elle avait décidée que puisqu’elle avait trouvée au moins une personne qui l’acceptait telle qu’elle était, elle se contrefichait des autres et elle avait même commencé à accentuer sa « cruchitude », pour prouver au monde entier qu’elle était fière d’elle-même. Seulement, avec le temps elle avait fini par oublier qu’il s’agissait d’une façade et elle était devenue cruche à plein temps .

Ainsi donc les fringues et bien entendu les petits copains étaient devenus ses préoccupations principales, surtout lorsqu’elle était célibataire. Or cela faisait plus d’un an et demi qu’elle était seule et comme elle n’avait plus sa meilleure amie pour causer de mecs en permanence, elle était réellement en manque . Elle avait donc sauté sur l’occasion, maintenant qu’elle se trouvait avec une autre fille pour lancer la discussion, mais pour être tout à fait honnête elle ne s’attendait pas à une telle révélation de la part d’Akiko. Evidemment, la fillette était de toute beauté, mignonne à croquer avec ses grands yeux perlés et ses longs cheveux noirs (pour lesquels Lav’ se serait damnée soit-dit en passant) mais de là à se faire inviter par un garçon deux ans plus âgé qu’elle qui n’étant même pas de sa maison ne devait finalement pas la connaître si bien que ça, c’était du scoop digne de la Gazette de Poudlard ! L’étudiante se lança donc dans un interrogatoire en règle, elle voulait TOUT savoir, absolument tout, jusqu’au moindre détail ! N’ayant pas d’idylle en cours, elle se contenterait d’en vivre une par procuration.

-Oh la la au pied d’une Tour, ce que c’est romantique ! Et alors vous vous étiez déjà rencontrés ou ça a été le coup de foudre instantané de sa part ? Et puis qu’est-ce que c’est que cette histoire de créature ? Il t’a sauvé d’un monstre ou quoi ? C’est pour ça que t’as dit oui pour le Bal ? A moins qu’il ne soit super beau ? Dis il est super beau ? Et puis maintenant que t’as un cavalier officiel, t’as pensé à ta tenue pour la soirée ? Et à ta coiffure ? Avec des cheveux aussi magnifiques, tu peux faire baver de jalousie toutes les pouffiasses de Poudlard !

Elle s’arrêta là parce que la serveuse revenait avec leurs commandes, elle sortit donc son porte-monnaie et paya pour toutes les deux –c’était elle l’aînée et celle qui avait proposé de venir ici, c'était donc tout à fait naturel qu'elle paye l'addition-, attendant impatiemment la réponse d’Akiko, enfin plutôt les réponses.

Avait-elle bien entendu ? Akiko n’avait pas envie d’aller au Bal avant que son amie ne la convainque ? Mais ... mais ... non ce n’était pas possible ! Il y avait forcément eu un bug quelque part, elle avait dû déconnecter à un moment de la conversation et elle avait entendu la conversation de quelqu’un d’autre avant de se rebrancher sur le bon canal, il n’y avait pas d’autre explication plausible (parce qu’elle trouve ça logique elle ? ). Il était tout simplement impensable d’imaginer qu’une fille puisse ne pas avoir envie de se rendre à un Bal. Heureusement elle n’eut pas le loisir de remettre en question toutes ses certitudes sur l’existence de filles moins superficielles qu’elle (sinon bonjour la déconfiture ), car Akiko entreprit de répondre à toutes ses questions. Soit dit en passant belle mémoire la gamine pour se souvenir de tout !

- "Moi je ne l'avais jamais vu avant mais lui il m'a vue à deux-trois cours... je ne sais pas s'il s'agissait de coup de foudre, je ne pense pas, mais en tout cas on a sympathisé et il m'a fait la proposition, que j'ai acceptée bien sûr ! Puis pour la créature... non, elle n'était pas agressive, elle était à l'orée de la Forêt Interdite, mais Rupert que j'y ai croisé par hasard m'a dit qu'elle n'était pas visible pour tout le monde... c'était une sorte de cheval démoniaque en apparence, cadavérique mais de bon caractère. Il... Rupert est assez beau mais je n'y avais pas réfléchi... pour la tenue j'ai quelques idées, mais pour la coiffure..."

Roh si elle était pas à croquer cette enfant ! Cette façon de parler hachée par la gêne, cette petite rougeur sur les pommettes et ce regard fuyant comme si le fait d’avouer à haute voix sa relation avec un garçon plus âgé était une sorte de confession honteuse. Alors comme ça l’heureux élu s’appelait Rupert, on pouvait faire mieux comme nom stylé mais on pouvait également faire dix fois pire, il fallait maintenant attendre de voir ce qu’il vaudrait pendant le bal. Il faudrait d’ailleurs qu’elle écrive à l’aiglonne pendant les vacances pour avoir de ses nouvelles après le bal tant attendu, heureusement que dans le monde des sorciers les hiboux trouvaient toujours la correspondant d'un message sans avoir besoin de connaître son adresse exacte.

Mais attendez on venait de changer complètement de sujet là (la faute à qui patate ?! ) : « un cheval démoniaque en apparence, cadavérique mais de bon caractère » ... Oh mon dieu !

-Un Sombral ! Sh**** ! Tu peux les voir ? Mais ça veut dire que tu as vu quelqu’un mourir, mais c’est atroce ! Tu es si jeune. Puis-je me permettre de te demander de qui il s’agit ? Enfin si tu considères que ce ne sont pas mes affaires ou que tu ne veux pas en parler il n’y a aucun problème, je comprendrais. Perso, je n’ai pas DU TOUT mais alors pas du tout apprécié de découvrir leur existence, je vivais très bien en pensant que les diligences de Poudlard étaient tractées magiquement.

En effet, Lavande, comme la plupart des élèves ayant participé à la bataille de Poudlard (et ayant survécu bien entendu) avait eu l’atroce surprise de découvrir en rentrant chez elle à la fin de l’année que les fameuses diligences sans chevaux étaient en réalité tirées par des Sombrals. Elle se souvenait de son cri horrifié, le professeur McGonagall leur avait ensuite expliqué pourquoi ils pouvaient les voir et Lavande et bien d’autres n’avaient pu retenir leurs larmes. En effet, les animaux leur rappelaient leurs camarades morts sous leurs yeux, cause de l’apparition des Sombrals dans leur champ de vision. L’ex Gryffondor avait d’ailleurs été bien heureuse de terminer ses études à ce moment-là et elle avait eu une pensée triste pour les élèves qui reviendraient l’année suivante pour revoir les fameux chevaux le jour de la rentrée et être ainsi renvoyés à leurs pires cauchemars.

Enfin avec tout cela elle était restée bloquée à l’histoire du Sombral et n’avait pas écouté la suite des paroles d’Akiko, elle ne commenta donc pas la beauté dudit Rupert ni les problèmes d’habillement et de coiffure de son amie.

Au vu du silence pesant qui s’installa pendant quelques minutes entre les deux filles et de la manière dont Akiko s’acharnait sur sa glace, Lavande finit par se dire qu’elle aurait mieux faire de fermer sa grande bouche pour une fois, il était clair que la Serdaigle n’avait aucune envie de parler de ce qui lui était arrivé. En même temps c’était compréhensible, qui aurait voulu raconter ses secrets les plus terribles à une fille rencontrée quelques heures auparavant ? L’étudiante s’apprêtait donc à changer de sujet et par là-même à détendre l’atmosphère en ramenant la conversation sur le bal, lorsque sa cadette entreprit finalement d’expliciter les raisons de sa vision des Sombrals. Sa voix s’était radoucie comme si en prenant son temps pour parler, elle pourrait mieux maîtriser le flot de ses émotions tandis qu’elle parlerait.

Elle commença par poser une question rhétorique puisqu’elle avait déjà eu la réponse quelques instants auparavant. Cela semblait être sa manière de gérer la situation, elle avait l’air de ne pas vraiment avoir conscience de ce qui lui était arrivé, comme si elle parlait de quelqu’un d’autre. Du peu que ses paroles laissaient comprendre, Lavande en déduit que la fillette avait eu une expérience traumatique à Sainte Mangouste. Apparemment, elle aurait été rendre visite à sa mère rendue folle par les Mangemorts car elle était moldue et l’incident aurait eu lieu à ce moment. La gamine avait sûrement dû voir mourir un patient dans la même chambre que sa mère ou quelque chose du style, mais ce n’était pas vraiment ce qui semblait la traumatiser. Non, apparemment, sa mère n’avait pas dû la reconnaître à cause de sa folie et l’avait très probablement attaquée, vu qu’elle mentionnait un sentiment de douleur. D’ailleurs, le fait qu’elle porte la main à son cou et la mention d’un « sentiment de chute » laissait penser qu’elle avait sûrement été étranglée et qu’elle avait perdu connaissance.

Le visage de Lavande perdit toute sa couleur. Elle n’osait même pas imaginer ce qu’elle aurait ressenti à la place de la Bleue et Bronze, être sur le point de se faire assassiner par sa propre mère ! Cela devait être terrifiant et il était probable qu’au-delà des séquelles physiques l’aiglonne devait porter de lourdes blessures psychologiques. L’ex-Griffonne la vit soudain avec des yeux nouveaux, pour son jeune âge Akiko avait déjà beaucoup souffert et elle était drôlement forte de pouvoir continuer à sourire et à vivre comme si de rien n’était. Elle lui rappelait Neville dont les parents avaient également été rendus fous par les Mangemorts, nommément Bellatrix Lestrange, et qui avait pourtant continué d’avancer et avait même trucidé l’horrible serpent de Vous-Savez-Qui (oui elle continuait à être incapable de prononcer son nom, après tout on ne se défaisait pas d’une peur inscrite dans votre être depuis la naissance du jour au lendemain).

Elle posa donc sa main sur l’avant-bras de sa nouvelle amie dans un geste de réconfort et lui dit doucement :

-Je suis désolée de t’avoir rappelé tous ses souvenirs douloureux. Je te trouve extrêmement forte d’arriver à supporter tout cela sans t’effondrer, je ne suis pas sûre que j’y arriverais. Je suppose qu’avec ton père vous vous soutenez mutuellement, non ?

En effet, au moins la fillette possédait encore son père, contrairement à Neville dont les deux parents étaient pensionnaires à Sainte-Mangouste et qui vivait avec sa terrible grand-mère, cela devait donc être plus facile de gérer tout cela avec une figure d’autorité aimante près de soi, quelqu’un dans les bras de qui on pouvait pleurer sans honte et qui pouvait vous remonter le moral gentiment.

[HJ : Mais non je ne suis pas sadique, c’est pas ma faute si Akiko ne connaît pas son paternel, Lavnouille pouvait pas le savoir à la base non ? ]

Akiko sembla émerger des tréfonds psychologiques où elle s’était perdue car ses yeux perdirent leur expression hagarde et inquiète pour redevenir deux perles brillantes dans lesquelles luisait autant de douceur que de force morale et la jeune fille se remit à parler de façon plus ou moins cohérente. Elle commença par absoudre Lavande de sa faute qu’elle n’avait commise que par ignorance, en citant les préceptes enseignés par sa mère : affronter son passé sans le laisser prendre le pas sur nous et ne pas hésiter à extérioriser la douleur pour s’en débarrasser au moins un peu. Lavande commençait d'ailleurs à comprendre pourquoi Mrs Velon, parmi tous les parents moldus d’élèves sorciers, qui plus est n'étant même pas anglaise, avait été choisie comme cible par les Mangemorts. Outre leur xénophobie primaire pour tout ce qui ne relevait pas de la magie, les encapuchonnés avaient dû vouloir s’en prendre à une femme de caractère et de principes, ou alors Mrs Velon était simplement une victime malheureuse parmi d’autres. Quoiqu’il en soit Lavande sentit naître en elle une grande admiration pour cette femme au destin tragique et pour la petite fille qu’elle avait si bien élevée.

En effet, Akiko lui fit ensuite part de sa volonté de combattre les Mangemorts une fois adulte, envisagerait-elle de devenir Auror ? Cela semblait si incongru à la voir si chétive, mais Lavande avait appris que les apparences sont bien souvent trompeuses et que lorsque l’on possède la motivation, quasiment rien n’est impossible. Or, de la motivation, l’aiglonne ne semblait vraiment pas en manquer : elle voulait empêcher que d’autres familles n’aient à subir la même souffrance qu’elle et toutes les autres victimes. Lavande eut alors une vision fugitive d’un regard jaunâtre et d’une gueule aux dents acérées, avant d’enfouir de nouveau cette image au plus profond de son inconscient, elle n’avait aucune envie d’y repenser maintenant, elle voulait juste passer une après-midi sympa en compagnie de sa nouvelle amie. C’est d'ailleurs pour cela qu’elle avait ramené la discussion sur Mr Velon. Cependant, tout ne se passe pas toujours comme prévu et sa tentative de détendre l’atmosphère échoua lamentablement .

En effet, Mr Velon était apparemment un crétin fini ayant abandonné sa femme (mais étaient-ils seulement mariés ? Et si non, Velon était-ce le nom du père ou de la mère d’Akiko ? Enfin ce n’était pas le moment de ce poser ce genre de questions ) lorsqu’il avait découvert que celle-ci était enceinte, sous prétexte qu’ils n’étaient pas du même monde, ou une autre connerie du genre. Enfin, c’est ce qu’on pouvait en déduire puisqu’Akiko semblait dire qu’il était issu des rangs supérieurs de la société. Encore un salaud de bourge qui se croyait supérieur au reste du monde ! Il traitait même sa propre fille comme une bâtarde, vous y croyez vous ?! Une ... attendez on rembobine, une quoi ? Lavande était convaincue que le mot qu’elle venait d’entendre n’était pas anglais. Cependant les sonorités lui avaient semblé familières et le ton haineux qu’avait employé son amie en le prononçant l’avaient immédiatement mises sur la voie : il s’agissait d’une insulte. Mais alors quoi ? Elle réfléchit quelques instants et soudain ce fut l’illumination ! Bâtarde = bastard, mais c’est bien sûr, voilà pourquoi le mot lui avait semblé familier, pour une fois les langues de Molière et de Shakespeare lui faisaient une faveur en étant quasiment transparentes.

Quoiqu’il en soit, dans une langue comme dans l’autre c’était honteux qu’un père puisse considérer sa progéniture de cette façon à l’approche du XXIème siècle, on avait quitté le Moyen-Age bon sang ! Mais que voulez-vous les familles de haute provenance étaient toutes composées d’une belle brochette d’arriérés qui voyaient le monde à travers un prisme minuscule de préjugés. L’ex-Gryffondor s’insurgea alors :

-Non mais il se prend pour qui ce connard !? C’est plutôt à toi de le mépriser, qui c’est qui a abandonné sa famille ?

Son regard s’était fait dur et son timbre de voix était brusquement monté de plusieurs octaves, lui valant quelques regards surpris voire choqués de la part des quelques clients présents. Mais à ce stade de la colère, elle s’en fichait comme de ses premières boucles d’oreille, elle continua donc toujours aussi énervée :

-J’te jure ya vraiment des claques qui se perdent en ce bas-monde ! Et le pire c’est que c’est toujours les plus puissants qui sont les plus pourris comme ça ils sont sûrs que personne ne pourra les emmerder, ça m’énerve ce genre d’injustices !

Lorsqu’elle vit un garçonnet de 6-7 ans qui l’observait comme une espèce d’attraction de foire quelques tables plus loin, tandis que sa mère lui jetait des regards outrés, elle décida qu’il était temps de se calmer un peu, au lieu de s’exhiber ainsi en public. Elle reprit donc, toujours en colère, mais d’un ton plus calme et avec des expressions moins « colorées » dirons nous :

-Enfin, puisqu’on ne peut rien y faire, ça ne sert à rien de s’énerver comme tu disais.

Il aurait peut-être été judicieux d’y penser avant sa petite scène mais bon maintenant il était trop tard, elle avait un tempérament chaud et elle n’y pouvait pas grand-chose .

-Ta grand-mère vit avec lui ? Parce que sinon tu ne peux pas t’arranger pour vivre avec elle ? Enfin c’est peut-être plus compliqué que ça, au niveau légal, je sais pas trop. Ah et sinon, avec ma petite « explosion » j’en ai oublié ce que je voulais te dire au début, à savoir que même si je te supporte à fond dans ton idée de devenir Auror (c’est bien ça que tu veux faire non ?), j’espère tout de même que d’ici à ce que tu le deviennes tous les encapuchonnés de mes deux auront été arrêtés.

Après toutes ces émotions, elle choisit d’imiter son amie et de tenter de calmer ses humeurs en se gavant de chocolat ... oh bon sang mais c’était un délice ce fondant !