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 Lucy Duncan - Animagus [Validée]
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MessageSujet: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptySam 5 Juin - 0:09:05

Prénom et Nom: Lucy Duncan
Age de votre personnage : 15ans
Maison: Serdaigle, 5ème année
Quel don voulez vous acquérir ? Animagus
Motivation : Pour moi, c’est une façon de faire évoluer ma Lucette, m’apporter un peu plus d’inspiration en dehors du fait qu’elle va mûrir un peu. C’est aussi une façon de marquer cette maturité, un apprentissage sur le long terme qui lui demande d’être un peu moins « papillonnante » que d’habitude, et qui rehausse un peu son côté Serdaigle avide de connaissances, de nouvelles expériences.
Pour Lucy, c’est d’une part un défi personnel, se prouver qu’elle est capable d’accomplir quelque chose d’important en-dehors de faire la belle-re et de réussir en cours. D’autre part, elle a besoin de se découvrir un don particulier, quelque chose qui la démarque, et lui permette de ne pas se sentir impuissante lorsque d’autres sorciers maîtrisent des notions qu’elle, ne maîtrise pas. La frustration qu’elle a ressentie toute l’année par rapport à la peur qu’elle ressentait des mangemorts sans pouvoir leur tenir tête en raison de son niveau de magie insuffisant, la sensation d’être inutile et de ne pouvoir défendre ses camarades victimes des injustices liées à leur sang, tout cela l’a profondément marquée et la pousse à chercher en elle une force qui puisse la démarquer des autres. En plus du secret à garder, un petit jardin secret, et de toute la liberté qu’offre l’apparence d’un animal… sortir la nuit par exemple le pieeeed !
Liens :
*Le test RP pour le cours de Magie sans baguette: il n'est pas en lien direct avec la volonté de Lucy de devenir animagus, mais il m'a semblé bien représentatif des raisons de sa motivation à se perfectionner.
*Le vol dans la Réserve avec Isaac: l'acquisition de certains ingrédients (cf RP ci-dessous), et la remise en marche de la bonne vieille rivalité de Pinpin et Zac autours de la course à l'animagus.
*Le match de quidditch Serdaigle/Serpentard: il a été l'occasion d'un nouvel affrontement entre Lucy et Isaac, comme un symbole du défi qu'ils se sont lancés, d'où son importance pour Pinpin.
*Les rêves étranges & leurs conséquences sur le comportement de Lucy.


Dernière édition par Lucy Duncan le Mar 23 Aoû - 10:35:58, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptySam 5 Juin - 1:12:10

“All of my memories
Keep you near
In silent whispers
Silent tears

Memories ~ Within Temptation


Lucy jeta un regard par la fenêtre ouverte de sa chambre. Dehors le ciel était bleu, le soleil brillait, et une douce brise assurait la réputation de l’été anglais. Elle avait pourtant l’impression d’étouffer. Cette sensation désagréable n’était pas due au temps qui régnait à Londres ce jour là, mais bel et bien à l’ennui. Cela faisait à peine deux semaines que les cours étaient terminés, et cette fin d’année s’était révélée particulièrement agitée. L’ébullition et le vent de soulagement qui avaient suivi la bataille entre les Mangemorts et l’Ordre du Phénix s’étaient légèrement calmés, mais chacun gardait en mémoire le traumatisme qu’avait été le retour au pouvoir de Celui-qui-était-définitivement-mort et la violence qui en avait découlé. Et depuis qu’elle était rentrée chez elle, Pinpin avait l’impression d’être éloignée de toute forme d’action, impression renforcée par le fait que ses parents tenaient à tout prix à éviter à leurs chers et tendres marmots des aventures on ne peut plus chaotiques, afin de préserver leur santé mentale - selon certaines mauvais langues, il aurait fallut y penser des années auparavant.

La Serdaigle soupira. Elle avait besoin de s’occuper l’esprit. D’oublier cette journée dont le souvenir allait et venait dans son esprit, provoquant chez elle un déferlement d’émotions toutes plus difficiles à gérer les unes que les autres. Peut-être, plus tard, lorsqu’elle aurait pris un peu de distance par rapport à ces évènements, serait-elle capable d’assumer son rôle de témoin. Mais pas pour le moment. C’était trop dur.
Et plus elle essayait d’effacer sa mémoire, plus celle-ci la tiraillait, insistante, comme avide de reconnaissance. Lucette se leva de son lit, où elle était allongée quelques minutes auparavant. Le doute. Elle s’approcha de son bureau, où l’attendait un cahier ouvert. La peur. A la plume, elle avait gribouillé ses cauchemars. L’impuissance. Sa seule option était la fuite: les exorciser en les dessinant, et espérer qu’elle trouverait peut-être la clé. Le désespoir. Pouvait-elle vraiment, du haut de ses quatorze ans et demi, remédier à la situation ? La détermination. Elle referma le cahier, ferma les yeux, et se remémora cette nuit inoubliable, sanglante et destructrice pour mieux l’évacuer de son esprit.

La fin d’après-midi s’était déroulée aussi naturellement qu’à l’ordinaire, sous le régime des Carrows. Des punitions à la pelle, voilà ce que les élèves récoltaient. Ils devenaient les cobayes de l’atrocité humaine à laquelle les autres étaient invités à participer. La blonde avait ainsi récolté quelques belles blessures, mais elle ne se permettait pas de pousser la résistance ouverte trop loin, si certains considéraient qu’ils n’avaient plus rien à perdre, pour sa part, elle ne tenait pas à nuire au reste de sa famille, et estimait que la seule façon pour cela, était de ne pas trop se démarquer, et d’agir de façon anonyme. Ainsi avait-elle pris maintes précautions lorsqu’elle avait joué les rebelles avec Gauvain. De plus, son sang était pur, ce qui lui valait d’être épargnée un minimum comparée à d’autres. Elle arborait tout de même un œil au beurre noir, qui amusait énormément certains Serpentard… Ils se plaisaient à envisager de rajouter l’hématome à l’uniforme des Bleus et Bronzes.
Le dîner avait pourtant eu lieu dans une ambiance tranquille, sans aucun évènement notable, le calme avant la tempête comme le veut l’expression… Personne n’aurait pu prévoir exactement ce qui allait se produire.

Pinpin avait bien fait de respecter le couvre-feu fixé par Rogue et ses acolytes ce jour-là. En effet, si la Chauve-souris Graisseuse ne se déplaça pas en personne, Alecto Carrow, elle, rejoignit la salle commune des Serdaigle. Étrangement, personne ne se porta volontaire pour la distraire et lui offrir un peu de compagnie: dans les cinq minutes qui avaient suivi son arrivée, tous avaient rejoint leur dortoir, peu désireux de faire les frais d’une mauvaise humeur liée aux heures supplémentaires d’une folle.
Les conversations allèrent bon train pendant un moment: quel intérêt la Carrow avait-elle à se trouver là ? Sur l’ordre de qui agissait-elle ? Tous connaissaient instinctivement la réponse, aucun n’osait l’énoncer à voix haute. Et puis, avec l’usage du Tabou, comment savoir quels termes ils étaient autorisés à employer ou non…
Comme rien d’extraordinaire n’arrivait, les voix se turent peu à peu, et les élèves plongèrent rejoindre les bras de Morphée, ou bien le livre posé sur leur table de chevet. Lucy faisait un peu des deux, parcourant d’un regard embrumé les lignes de l’ouvrage sur le quiddité qu’elle avait emprunté à la bibliothèque, et somnolant à moitié. Elle n’allait pas tarder à sombrer lorsque la détonation se fit entendre, juste au dessous d’eux, là où se trouvait la Mangemort.

Qu’est-ce que cela pouvait-il bien être ? Plus personne ne dormait à présent, tous les Serdaigle ayant été brutalement tirés de leur sommeil. Incapables de réprimer leur curiosité, d’un accord tacite, ils descendirent voir ce qui s’était passé. La blonde ne voyait pas grand-chose, du fait des nombreux élèves qui se bousculaient devant elle. C’était fou ça ! En troisième année seulement et déjà ça vous dépassait de deux têtes ! Les murmures étaient trop nombreux et trop précipités pour être audibles et surtout, compréhensibles. Ils étaient tous rassemblés autours de quelque chose, ou quelqu’un dont ils n’osaient cependant pas s’approcher d’avantage. Tout à coup, les murmures se suspendirent, tous les élèves ayant accès au devant de la scène retinrent leur souffle, et la voix triomphante d’un première année s’éleva.


- On dirait qu’elle est morte !
s’écria-t-il d’un air réjoui.

En une fraction de secondes, le sang de Lucy quitta son visage. Qui était morte ? Aussitôt, elle joua des coudes et de son titre de Perfect Prefect pour y voir plus clair, et poussa un soupir soulagé en apercevant Alecto Carrow, présentant tous les signes d’une stupéfixion en bonne et due forme. Ce n’était qu’elle ! Malgré l’euphorie de son petit condisciple, notre miss Duncan s’attendait à tout moment à toute nouvelle. Ils vivaient après tout dans un monde en plein bouleversement, où les codes étaient renversés les uns après les autres.
Le première année enfonçait allègrement son gros orteil dans les fesses de la victime. Elle sourit, et lui conseilla de s’écarter avant qu’il n’attrape quelque maladie ou bestiole étrange. Quelle que soit la raison de l’apparence et de l’attitude des Carrows, personne ne souhaitait leur ressembler, et sous la plaisanterie, le jeune homme sut discerner le véritable conseil.

Au moment où il s’écartait du corps inerte du « professeur d’étude des moldus », un coup fut frappé à la porte, aussitôt suivi par deux voix bien connues. La première était celle de l’aigle du heurtoir, qui énonçait sa traditionnelle énigme. La seconde, celle d’Amycus Carrow, gagnait en intensité en accord avec son agacement devant le silence de sa sœur et la frustration de ne pas pouvoir entrer. Il s’énerva au point de lancer des sortilèges contre la porte, et de se mettre à hurler. A ce moment là, une bonne partie des Serdaigle, surtout les plus jeunes, se replièrent discrètement avant de risquer tout dommage collatéral. Fascinée par la situation improbable qui se déroulait là, Lucette, elle, n’avait pas bougé d’un iota. Ce fut la voix de McGonagall qui la sortit de sa torpeur et la ramena à la réalité. Après ce petit interlude, la directrice des Gryffondors accepta de résoudre l’énigme, et de permettre au Mangemort l’accès à la salle commune. Eh bien, il n’allait pas être content de voir que sa sis’ chérie était inconsciente…Et qui allait trinquer pour cet acte de rébellion ?


- On bat en retraite, MAINTENANT ! chuchota-t-elle furieusement aux camarades demeurés avec elle.

Ils se retirèrent tous aussi vite que possible dans leurs dortoirs, sans piper mot face aux injonctions de leurs trois préfets. Elle avait d’ailleurs été heureuse de ne pas être seule, la présence de Stephen notamment, était une fois de plus apaisante. En sa qualité de préfet en chef et de garçon posé et réfléchi, il était respecté de tous ses condisciples, ce qui n’était pas toujours le cas de Pinpin, dont les multiples rôles en faisaient à la fois une Captain, une amie, une boulette… Porter autant de casquettes n’était pas de tout repos, mais d’habitude, c’était plus amusant que dérangeant. Quoi que… était-ce bien dérangeant ? Même seule, elle n’aurait eu aucun mal à faire comprendre à ses camarades qu’ils avaient tout intérêt à lui obéir, et la simple idée de protester n’avait sans doute traversé l’esprit de personne à ce moment là.
Dans son dortoir, toutes les filles étaient silencieuses, et la situation était probablement la même dans les autres. Chacun se taisait, assis sur son lit, l’oreille aux aguets, en attendant le prochain hurlement de fureur d’Amycus. Il ne tarda pas à venir, et les mouvements nerveux qui les agitaient s’étaient tous stoppés de concert, toutes restaient figées. La blondinette avait posé son dos contre le mur, replié ses jambes contre sa poitrine, et fixait la porte intensément, muette, concentrée. Si Carrow devait monter chez les filles, ce serait elles les premières à avoir de la visite, étant installées dans le premier dortoir. Ce n’était pas plus mal, considérant que les plus jeunes étaient hors de danger dans l’immédiat.

Cinq minutes s’écoulèrent… puis dix, puis trente… Une bonne heure dut passer pendant laquelle on entendait que le tic-tac régulier des montres. Personne cependant, n’avait l’esprit occupé par d’aussi futiles détails. La Bleue et Bronze était consciente que ce qui venait de se passer n’avait rien d’anodin, et qu’il fallait d’ores et déjà s’attendre à des représailles conséquentes. Mais de quelles natures seraient-elles ? Que se passait-il exactement, que s’était-il passé ? Ils n’avaient rien entendu, ignoraient tout.
Lorsque les Serdaigle du dortoir numéro un osèrent enfin respirer, elles recommencèrent à s’agiter doucement, bien qu’aucune d’entre elle ne songeât seulement à sortir du dortoir. Elles s’exprimaient toutes à voix basses, formulant des hypothèses, plus ou moins farfelues, et dédramatisaient anxieusement la situation, sans formuler les conséquences, mais tétanisées par celles-ci. Désœuvrées, perdues, elles tentaient tant bien que mal de rester paisibles et sereines. C’était le calme avant la tempête…

Celle-ci ne tarda pas à se déclencher. Le professeur Flitwick vint les chercher dans leur dortoir, pressé, et leur annonça qu’ils devaient tous se rendre dans la Grande Salle. Lorsqu’ils furent tous rassemblés dans la salle commune, ils organisèrent rapidement leur déplacement. Visiblement, l’heure n’était plus aux idées fantasques, mais bel et bien à l’action. Le cortège des Serdaigle était dirigé par Flitwick, suivi des quatrièmes années. Venaient ensuite les cinquièmes années, puis les deuxièmes et les sixièmes. Keith surveillait attentivement qu’aucun d’entre eux ne quittait la procession, tandis que Lucy s’occupait des premières années qui suivaient, des septièmes et des troisièmes. Stephen fermait la marche. Tout était prévu pour qu’en cas de danger, les élèves les plus expérimentés soient en mesure de protéger leurs cadets. Rien n’avait été laissé au hasard. Aux questions qui fusaient, le petit professeur de sortilèges répondit que tout leur serait expliqué une fois arrivé à bon port. Il était rare que le directeur de la maison des Aigles soit aussi grave, et cela suffit à dissuader les étudiants de continuer à le harceler, sans pour autant calmer l’ardeur de leurs multiples questions, et des rumeurs qui couraient les rangs. On aurait aperçu Harry Potter dans le château, ce qui expliquait l’effervescence qui agitait Poudlard.

Lorsque tous les habitants de l’école se trouvèrent dans la Grande Salle, la directrice des Gryffondor exposa la situation. Ils étaient attaqués par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom et ses fidèles, la bataille était imminente. Un mouvement de panique s’empara de la foule, tandis que McGo demandait aux professeurs et aux préfets de venir prendre leurs instructions. De plus, certains adultes étaient venus en renfort, défendre les remparts de leur bien aimé château, et surtout, défendre leurs convictions.


-…l’évacuation se fera sous le contrôle de Mr Rusard et de Madame Pomfresh. Vous, les préfets, quand je vous l’indiquerai, vous devrez organiser vos maisons et mener en bon ordre ceux dont vous avez la charge jusqu’au point d’évacuation.

Des questions survinrent, certains désiraient se battre, d’autres se préoccupaient de leurs affaires. Enfin, une Verte et Argent demanda où se trouvait le professeur Rogue. Selon McGonagall, il s’était "fait la malle". Au moins un bon point dans toute cette histoire de dingue ! Une nouvelle agréable remontait le moral des élèves angoissés, et une clameur s’éleva des tables des Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle, qui étrangement, ne fut pas reprise par les Serpentard.
Les rires s’évanouirent vite, cependant, quand la nouvelle directrice expliqua qu’il faudrait évacuer rapidement car leurs défenses ne tiendraient sûrement pas assez longtemps. Ils laissèrent place à des cris de terreur, lorsqu’une voix aigüe, glacée, tranchante, qu’ils avaient jusque là seulement imaginée dans leurs pires cauchemars, s’éleva à travers les murs de pierre. Vous-Savez-Qui leur donnait un ultimatum. Ils avaient jusqu’à minuit pour lui livrer celui qu’on appelait le Survivant. Pansy Parkinson suggéra aussitôt de lui obéir, ce qui lui valut l’honneur d’être la première à se voir évacuer en compagnie du vieux concierge, suivie de toute la maison des Verts et Argent.

Lucette n’avait pas hurlé lorsque le Mage Noir avait pris la parole. Non, elle s’était figée, son visage était devenu livide et son cœur s’était arrêté de battre, persuadée que c’était la fin de sa courte vie. Lorsque McGonagall demanda aux Serdaigle de suivre le mouvement, elle se leva, son cœur était reparti. Il cognait brutalement contre ses côtes, douloureusement, le sang battait à ses tempes, et c’est la gorge nouée, la peur au ventre, essayant de dissimuler la terreur et le dégoût d’elle-même qui l’agitaient qu’elle ordonna à ses condisciples de la suivre. De nouveau ils s’organisèrent, cette fois-ci, sans la présence de nombreux septièmes années, et quelques sixièmes, qui avaient fait le choix de se battre et demeuraient immobiles, déterminés. Le regard de Pinpin se posa sur le visage de chacun d’entre eux. Elle n’en connaissait pas la moitié personnellement, n’avait jamais eu l’occasion de leur péter laggle. Combien d’entre eux seraient encore vivants lorsque la lutte s’achèverait ? Et elle, qu’aurait-elle fait à leur place ? La question ne se posait pas aujourd’hui, parce qu’elle n’avait pas l’âge de se déclarer responsable de sa vie et de sa mort. Y avait-il réellement un âge pour ce genre de choix ? Aurait-elle fait montre du même courage qu’eux, tandis qu’elle peinait à dissimuler à ses camarades les tremblements qui agitaient son corps ?

Ils marchèrent dans un silence parfait jusqu’à la Salle Sur Demande où ils empruntèrent tour à tour un passage secret, qui menait apparemment vers la Tête De Sanglier, un bar de Pré-Au-Lard. Ils étaient tous là, en pyjama, nuisettes, grelottant, absorbés par leurs pensées, en attendant de franchir eux aussi, le chemin qui les mettrait en sécurité, mais qui les placerait en-dehors de toute connaissance. De l’action, ils reviendraient à leur point de départ, l’expectative. De nombreux élèves joignirent leurs parents et rentrèrent chez eux, mais ils étaient encore quelques un à rester là, sans bouger. Lucy prenait bien garde à ce que les Aiglons n’étant pas partis, en particulier les premières années, ne s’éloignent pas. Le tenancier, qui se révéla être le frère de Dumbledore, leur offrit régulièrement des boissons. Elle contemplait le fond de sa pinte de bierraubeurre, jouant machinalement à faire glisser les trois gouttes qui restaient au fond. Le regard vide, elle ne cessait d’imaginer les atrocités qui étaient survenues si brutalement dans son quotidien tranquille. Elle aurait pu elle aussi, joindre son père ou sa mère, pour qu’ils l’emmènent loin d’ici, mais le sens des responsabilités l’emportait. Elle devait rester, pour tous ceux qui n’avaient personne à contacter, et qui comme elle s’angoissaient. Et elle ne voulait pas que sa famille la voit dans cet état. Surtout pas sa famille.

La quatrième année se leva soudain prise d’une violente nausée, et courut aux toilettes où elle vomit, rejetant physiquement toute l’horreur des évènements, le choc qui l’avait ébranlée. Seule dans la cloison d’un mètre carré à peine, elle se laissa glisser sur le carrelage. Elle était écœurée de sa propre conduite. De son impuissance. Toute la frustration ressentie pendant l’année explosa en une rage qui consuma entièrement le reste de ses forces. Elle cogna sur les murs à s’en écorcher les poings. Cette douleur n’était rien face à celle que certains de ses camarades ressentaient à l’instant, s’ils étaient encore en état de sentir quelque chose. Elle était même incapable de se punir plus pour la passivité à laquelle elle était réduite ! Vraiment pathétique. Et elle tentait de se convaincre qu’elle était au moins là pour rassurer ses cadets, alors qu’elle était aussi terrifiée qu’eux ? Ridicule ! Elle était totalement inutile. L’Aiglonne avait vaguement eu auparavant, l’idée de travailler un sortilège, n’importe quoi, une compétence qui serait sa botte secrète et dont elle pourrait user un jour. Elle se jura de s’y mettre dès qu’elle en aurait l’occasion.

Après s’être rafraîchie, la blondinette regagna sa place dans le même mutisme que précédemment. Personne ne leva le regard sur elle, tous les yeux fixaient le vague. A nouveau, la notion de temps était devenue abstraite, au fur et à mesure que la nuit avançait, la fatigue s’inscrivait sur leurs traits blêmes, déjà tendus par l’angoisse. Parmi les élèves restés sur place, il y avait quelques êtres chers, dont elle était au moins sûre de l’état de santé. Ses frères et sa sœur, sa cousine, Mariana et ainsi de suite… mais à cet instant précis, leur présence n’avait rien de réconfortant, car malgré tous les liens qui les tenaient attachés, chacun était seul avec lui-même.
De nouveau, la voix du Seigneur des Ténèbres se fit entendre dans tous les alentours. Leur premier contact avec le front. De toute évidence, la bataille avait été sanglante, et la situation n’était pas particulièrement glorieuse. "Occupez-vous de vos morts avec dignité. Soignez vos blessés." Ces mots suffisaient à faire redoubler l’anxiété et à accroître le désespoir et le défaitisme parmi les élèves encore présents. Des morts ? Qui ? Comment ? Des blessés ? Graves ? Ils n’avaient pas droit à plus de détails, les combats cesseraient pendant une heure, puis reprendraient si Harry Potter ne se rendait pas.

Lorsqu’ils entendirent la voix de Vous-Savez-Qui pour la dernière fois, elle annonçait la victoire des mangemorts, et la mort du Survivant. C’était fini… L’espoir s’était définitivement envolé. Pas de cris. Quelques sanglots seulement. Mais Lucy était dans un état où les pleurs ne surviennent plus. Celui de l’anéantissement complet. Elle était abattue. Elle avait définitivement manqué l’occasion d’être efficace, et il était trop tard pour y remédier. Sa vie s’était jouée pendant qu’elle était restée assise, stoïque pendant tout ce temps, et désormais son futur se dressait, sombre et menaçant, gris et morne… sans qu’elle n’ait rien fait pour l’empêcher. Elle était entièrement responsable de la perte de sa liberté et s’en voudrait toute sa vie. Comment inciter les gens à la révolte sans symbole, sans espérance ? Harry Potter – RIP – était cette image qui donnait aux gens l’envie de lutter, d’autant plus forte qu’il avait survécu à plusieurs rencontres avec le Lord Noir.

Et puis, un peu après, ils avaient appris le retournement de situation. On était venu les prévenir. Cette fois-ci seulement, c’était réellement terminé. Et Harry Potter n’était pas celui qui avait périt dans l’affrontement. Le monde sorcier n’était plus oppressé. Le cauchemar prenait fin… ou pas. Car l’heure n’était pas au soulagement, mais aux deuils. A la peine immense qui subsistait à la terreur. Il fallait compter les morts, leur trouver une sépulture où ils puissent reposer en paix, et relever les blessés. La rage avait laissé place à la douleur face aux noms connus qu’il faudrait inscrire sur les pierres tombales.

Les larmes coulèrent à nouveau sur les joues de Lucy dans sa chambre, qui tenta de les effacer d’un revers de manche. Mais elle ne pouvait pas. Pas encore. Bientôt, elle retrouverait ses forces. Bientôt, elle se tiendrait à sa promesse, et trouverait une botte secrète, elle le devait à tout ceux qui avaient donné leurs vies pour sa liberté. Elle s’allongea sur son lit, prostrée en position fœtus, et pleura jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que ses yeux ne puissent plus pleurer, et qu’elle s’endorme. Un jour, elle le savait, la source de la peine se tarirait, et elle ne s’en trouverait que plus forte.
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMar 21 Sep - 21:16:31

”I walked across an empty land
I knew the pathway like the back of my hand
I felt the earth beneath my feet
Sat by the river and it made me complete

Somewhere only we know ~ Keane

Lucy avait vraiment l’impression qu’elle n’était pas en vacances, mais en pleine période de convalescence. Elle se sentait encore fragile. Notre blondinette évitait sa famille. De toute façon, on lui excusait tout. Elle dormait le jour, prostrée sur son lit, silencieuse durant les repas, discrète… ailleurs. Cette solitude, elle en avait besoin pour se reconstruire. Le soir, lorsque tous s’étaient endormis dans leurs chambres respectives, elle en revanche, sortait de chez elle. Elle se promenait au gré de ses envies, sous la lumière de la lune, des étoiles… Dans la ville au sud de Londres où elle habitait, elle ne courrait aucun risque à sortir ainsi. Sa baguette en poche, elle errait, toujours silencieuse.

Ce soir là, elle se vêtit d’un short et d’un t-shirt, sa baguette en poche, et descendit les escaliers de sa maison sur la pointe des pieds. Prenant garde à refermer la porte sans bruit, elle s’élança dans le jardin, avec un sourire. Elle commençait tout de même à aller mieux, et ses expéditions nocturnes la renforçaient. Notre blondinette escalada le portail, et une fois dans la rue, enfila une paire de ballerines. Elle jeta un regard autours d’elle. Tout était éteint, tout le monde dormait. Elle commença à marcher, inspirant l’air frais à plein poumons. Les allées défilaient, les maisons endormies, ou que leurs habitants avaient laissées le temps des vacances, pour partir découvrir d’autres horizons. Le béton et les voitures garées sur le côté du trottoir laissèrent bientôt place à des sentiers de terre et à des arbres. Elle arrivait à la lisière d’une forêt dans laquelle elle s’était promenée maintes fois étant petite. Les ballades s’étaient raréfiées, jusqu’à ne plus avoir lieu du tout. Pourtant, elle connaissait chaque tournant comme sa poche, et elle se souvenait exactement de chaque chemin à emprunter. Sans hésiter, loin d’être effrayée par l’obscurité des sous-bois, elle pénétra dans la petite forêt, au milieu des ombres des arbres qui poussaient là depuis des années, certains sans doute depuis des siècles, immobiles, spectateurs des folies humaines.

S’engageant sur le sentier d’un pas déterminé, les feuilles et les branches craquant sous ses pieds, Lucette savourait la solitude au son du hululement des chouettes et des mouvements furtifs des animaux restés tapis dans l’obscurité. Elle aperçut enfin le scintillement clair de l’eau à travers les arbres, et s’approchant, elle vint s’asseoir auprès de la rivière qu’elle avait voulu atteindre. Elle aussi s’écoulait paisiblement, malgré tout les carnages. Quittant ses chaussures, elle s’allongea, les pieds immergés dans l’eau fraîche, la tête tournée vers le ciel. Libre, goûtant la quiétude de la nature sous le seul regard inquisiteur de la lune, elle ferma les yeux, ses mains caressant les brins d’herbes dans laquelle elle était allongée. Loin de ses préoccupations, dans cet univers qui lui paraissait magique. Et pourtant, elle était née dans la magie, l’expérimentait au quotidien. Mais cette paix lui semblait bien plus inexplicable que le phénomène qui poussait la vaisselle à se nettoyer d’elle-même lorsque sa mère donnait chaque soir, un coup de baguette dans la direction des assiettes.

La blondinette se sentait sereine, et pourtant, une fois de plus, son regard fut brouillé par les larmes, son esprit incapable d'annihiler l'irrépressible envie de pleurer qui montait en même temps que le sang à son visage. Cet acte lui apparaissait si humiliant devant les autres, elle refusait leurs regards de pitié alors qu'elle, contrairement à tous ces autres, elle avait la chance d'être encore en vie. Elle refusait que soit marqué sur elle le traumatisme du mal causé par l'humanité, comme une tache indélébile, alors qu'elle était censée avoir encore tant de temps avant l'aigreur et me cynisme inhérents au désespoir quant aux capacités l'homme... Pourtant, notre adolescente déboussolée dans ses certitudes, savait que pleurer, aussi douloureux puissent être les souvenirs ravivés, était comme faire suinter une plaie pour en extraire le poison: bientôt, elle serait complètement guérie, et arrêterait de chialer pour un rien. Pinpin redeviendrait la guerrière je m'en foutiste que Poudlard entier connaissait, et tout serait rentré dans l'ordre, comme si de rien n'était... Ou pas. Les paupières papillonnantes, histoire de chasser ces petites gouttes impromptues qui perlaient à ses yeux, alors qu'elle inspirait profondément l'air nocturne, elle eut soudain l'idée qui lui manquait pour redonner un but, ne serait-ce que temporaire à sa vie, le temps de se remettre d'aplomb, un peu comme une béquille, lui empêchant de chanceler.

Elle voulait profondément acquérir cette force qui lui avait manqué pendant l'année, et elle n'avait en même temps pas envie de plonger dans les ouvrages humains. Il suffisait de voir comment le pouvoir avait monté à la tête du dernier taré en date, et il n'avait pas été facile de le faire déchoir de sa place de despote tout puissant. Alors si les conseils de ses comparses devaient la pervertir, lui conférer des désirs insatiables plutôt que de répondre à son besoin, elle s'en passerait... En revanche, il y avait une science qui lui paraissait exempte d'un tel jugement. En effet, la possibilité de communier avec la nature, non pas pour la saccager, mais d'en tirer une force définitivement pure, semblait d'autant plus attrayant que cette même nature était en ce moment même l'échappatoire de notre Lucette. Elle avait en tête une magie précise, aussi rare que difficile d'après les dires, et ses pratiquants devaient se déclarer devant le Ministère parce que les pouvoirs ainsi acquis, s'ils étaient inconnus au grand public, leur permettait à la fois d'agir et de se cacher derrière une identité autre... Lucy avait bien évidemment en tête les animagi, qui avaient la capacité de se transformer en animaux. Elle ignorait totalement en revanche, la façon dont elle devait s'y prendre pour pouvoir elle aussi, parvenir à abandonner sa forme humaine pour la durée voulue. Ce n'était pas pour rien que les individus qui en étaient capables demeuraient souvent dans l'ombre: le secret était jalousement gardé.

Un bon moment s'était écoulé depuis qu'elle avait quitté sa maison, et il lui fallait rentrer si elle ne voulait pas se faire attraper. Tant qu'à faire si elle pouvait éviter les questions gênantes... Du haut de ses quinze ans tout juste, elle n'était pas vraiment supposée sortir toute seule la nuit à des heures indues. Sur le chemin du retour, elle aurait presque sautillé façon Petite Maison dans la Prairie, tellement elle était enthousiaste en pensant à son nouveau projet. Elle s'imaginait déjà se métamorphoser en ours ou en un de ces animaux hyper trop puissants qui vous tuent d'un coup de patte ou de croc. Et sous le coup de la surprise, il lui en aurait fallu du temps au mangemort pour lancer son avada kedavra ! C'était la solution parfaite. La prochaine fois, elle pourrait elle aussi agir, tout en se sachant également capable de se défendre le cas échéant. Qu'on parade devant elle en la traitant comme une petite chose inoffensive pour voir !!! Son jeune âge ne l'empêchait pas d'être compétente, et une telle force réduirait à néant la peur, la lâcheté qui l'avait vouée à l'inaction. Sa tête fourmillait d'interrogations quant aux procédés à employer: comment choisissait-on l'animal en lequel on voulait se transformer ?

La porte faillit grincer lorsqu'elle la poussa pour rentrer. Malgré l'excitation, la fatigue commençait à se faire ressentir dans son organisme, et elle envoya valser sa ballerine droite droit dans l'étage inférieur de la bibliothèque de l'entrée en voulant ôter sa chaussure d'un coup de pied, comme elle en avait l'habitude. Alors qu'une fois accroupie tout en se maudissant, sa main se posait sur la dite ballerine, son regard s'arrêta sur un détail inhabituel. L'un des livres, eux qui étaient d'habitude parfaitement alignés - d'après sa mère, le hall de la maison devait avoir l'air propre - allait presque tomber. Elle tenta de le recaler au fond par réflexe, comme si ce fichu bouquin avait pu la dénoncer le lendemain matin, mais le fond résista. L'enlevant, elle put constater qu'un autre ouvrage avait pris sa place, inconnu au bataillon. Or, rat de bibliothèque comme elle était, il était impossible que la simple couverture ne lui évoque aucun souvenir. Elle s'en empara donc, replaçant l'autre livre à sa place, et le tourna dans tous les sens. Ni titre, ni résumé, couvert d'une matière épaisse légèrement duveteuse. Elle l'ouvrit alors. Un avertissement était inscrit sur la première page:

Citation :

Devenir Animagus apporte des choses considérables. Cela change votre caractère, le ramenant proche de votre Animal lié, améliore votre physique l’aiguisant au point de votre Animal lié, et augmente votre potentiel magique, pour un peu vous récompenser de votre dur labeur.

Mais cela demande tout de votre personne. Courage, détermination, travail, sérieux et un talent magique indéniable. Vous qui êtes intéressé à devenir Animagus, ouvrez cet ouvrage, mais sachez que c’est peut être votre dernière aventure. La Mort peut vous attendre à chacun de chemins étroits de ce rituel.

Un clac ! discret se fit entendre alors que Lucy refermait précipitamment le livre, le tenant serré contre elle, son coeur battant la chamade. Comment était-il possible qu'elle soit tombée sur ce bouquin, alors qu'elle venait juste de se décider à devenir animagus ? Etait-elle observée ? Et plus inquiétant encore, par un legilimens ? En effet, à moins que quelqu'un ne l'ait espionné et n'ait lu ses pensées avant de placer intentionnellement l'ouvrage dans sa maison, à sa destination, elle ne voyait pas trop comment il avait pu atterrir là. Et encore, en supposant que son hypothèse soit la bonne, encore fallait-il que l'espion soit en mesure de lui procurer le livre, et probablement donc, d'être animagus lui même. Soit un mystérieux X, legilimens et animagus rôdant dans les environs et ayant pour cible... elle-même.

*Calme la parano ma belle, ça fait un peu trop de trucs improbables pour une soirée calme*


N'empêche que. Des coïncidences étranges qui n'en étaient pas, ça c'était déjà assez vu comme ça. La miss prit ses cliques et ses claques, et après avoir rapidement rangé ses chaussures sans laisser de traces de son passages, rentra aussi vite que possible dans sa chambre où elle gagna le fond de son lit, le livre toujours serré contre son coeur. Pour une raison incompréhensible et par une chance extraordinaire, il était venu jusqu'à elle. Désormais, elle ne le laisserait plus repartir avant d'avoir atteint son objectif. Elle étouffa un baillement, et prenant une lampe de poche, s'éclaira pour continuer la lecture qui avait définitivement éveillé sa curiosité, sa soif de savoir.


Citation :
Tout d’abord, pour devenir un Animagus, il faut savoir à quel animal on est lié. C’est une étape longue et harassante, demandant un don de soi-même, car seule une personne parfaitement consciente de son caractère, de son corps et de sa magie. Ensuite, après s’être soi-même cerné, il faut préparer la potion suivante...

Son regard parcourut rapidement la liste des ingrédients demandés, puis elle reposa le livre à côté d'elle, sous la couette, et "teint la lampe, dans le but de dormir. Son esprit travaillait toujours. On ne choisissait pas son animae... et elle, que serait-elle ? Un loup ? Ses idées s'embrumèrent au fur et à mesure que ses paupières se refermaient, impatientes, pour la première fois depuis le début des vacances, de voir une nouvelle aube se lever.
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMer 26 Jan - 18:47:26

“The wheels of your life
Have slowly fallen off
Little by little
You have to give it all in all

Little by Little ~ Oasis


Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis que Lucy avait découvert le livre. Elle ne s’expliquait toujours pas cette trouvaille improbable et mystérieuse, en fait, elle avait cessé de s’interroger à ce sujet. Le monde magique avait prouvé plus d’une fois qu’il était lui aussi, capable de miracles. Peut-être l’ouvrage était-il doté d’une conscience propre, et trouvait-il ceux qui le cherchaient lorsqu’il les estimait capables de faire le grand pas. En tout cas, elle l’espérait. La jeune fille sortit le petit grimoire de son sac, caressant sa couverture élimée, mais toujours douce. Un vrai graal malgré son air vieillot. Sans doute cette apparence suffisait-elle à protéger le secret des animagi de la cupidité. Il fallait fait fi des préjugés pour prendre la peine de l’ouvrir. Cette protection semblait bien mince pour un si grand savoir, mais pourquoi pas ? Elle ne pouvait que remercier le destin, la chance, le hasard, la vie, appelez-là comme il vous plaira, de l’avoir mis entre ses mains. Elle en ressentait d’ailleurs une certaine fierté, pertinemment consciente que de nombreux autres sorciers rêveraient toute leur vie durant, de devenir des animagi, sans pouvoir pour autant avancer d’un pouce dans leur quête. Tandis que la blonde, n’avait accompli aucun effort particulier pour accéder à cette chance. Elle était privilégiée, vraiment, cela ne faisait aucun doute.

Enfin, privilégiée… Le secret impliquait bien évidemment quelques sacrifices… La Bleue et Bronze jeta un regard circonspect autours d’elle. Sol poussiéreux, où se livraient probablement duel les acariens et les araignées, leurs toiles soyeuses déchirées par le temps dans tous les coins de la pièce, en particulier au plafond, entre les poutres saillantes qui dessinaient l’étage supérieur… Les planches de parquet vermoulues grinçaient sinistrement au premier pas qu’elle faisait, et le vent glacial qui mugissait au dehors s’introduisait en sifflant dans les trous savamment établis par les rongeurs, ce qui n’aidait pas à réchauffer l’ambiance. Un long frisson parcourut le dos de Lucette. La cabane hurlante. Elle avait choisi l’endroit parce que de lui-même, il avait toujours su tenir les gens à distance. La légende qui voulait qu’elle fut hantée avait conduit à sa dégradation. Aujourd’hui, tout le monde savait pertinemment qu’aucun esprit ne l’habitait. On racontait que le lieu avait accueilli Remus Lupin lors de ses transformations en loup-garou à Poudlard, et même qu’il avait hébergé Sirius Black, accusé à tort, lors de sa fuite. D’aucuns auraient pu choisir d’y venir en pèlerinage, afin de rendre hommage à leur courage, comme le faisait certains allumés pour saluer le sacrifice des membres de l’Ordre du Phénix ayant passé la baguette à gauche. Mais, Pinpin comptait sur le fait que c’était là que Celui-dont-on-pouvait-désormais-prononcer-le-nom-mais-quand-même, avait condamné la Chauve Souris à Poil Gras à manger les asphodèles par la racine. La cabane avait définitivement acquis sa réputation de lieu mortel, et les touristes se contentaient de se prendre en photo devant, sans franchir la clôture délabrée qui les en séparait.

Au nom du silence, elle avait donc du oublier toute idée de confort pour s’installer ici. Sa participation à l’Armée de Dumbledore, lorsqu’elle était en deuxième année, lui avait permis d’en apprendre plus sur les passages secrets qui reliaient l’école à l’extérieur. Enfin, disons plutôt que ses oreilles avaient malencontreusement intercepté des bribes de conversation qui ne la regardaient pas. A l’époque, elle n’était qu’une gamine, pourquoi diable Potter, Granger et Weasley auraient-ils eu un quelconque intérêt à lui confier de tels secrets ? La cinquième année réalisait aujourd’hui que le facteur chance était quand même relativement important dans toute cette histoire, et qu’elle en avait déjà bien profité. Elle avait hésité à installer tout son matos dans la tour d’astronomie, sachant que les visiteurs se faisaient rares à cette époque de l’année : il y faisait trop froid, et les cours étaient souvent annulés en raison des nuages qui masquaient les astres. Une voix s’était alors élevé dans son esprit « VIGILANCE CONSTANTE ! ». Lucy avait réellement adoré Fol Œil lorsqu’il s’était chargé des cours de Défense Contre les Forces du Mal, même si vous connaissez tous l’histoire du type qui était rentré dans une salle de cours en criant « C’est moi ! » alors qu’en fait c’était pas lui…
Il y avait les cachots aussi. Mais elle subodorait que quelqu’un d’autre s’y était déjà installé.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~




Citation :
1. Corne de Licorne morte naturellement réduite en poudre.
2. Ecaille de Dragon réduite en poudre
3. Plume de Phénix
4. Poudre d’amande

Le lendemain de sa découverte du livre, Lucy avait commencé à se renseigner sur les éléments qui lui seraient utiles dans son apprentissage. Elle n’avait eu aucun mal à se procurer la poudre d’amande avant la fin des vacances. Elle s’était glissée dans le garde-manger des Duncan, et l’avait trouvée sans aucun mal, qui l’attendait sagement sur l’étagère des ingrédients à gâteaux, à côté de la farine, et des pépites de chocolat. Trop simple. Cette première petite victoire, même si elle savait qu’il s’agirait de la seule chose simple, lui avait mis du baume au cœur. Elle avait placé la poudre dans le fond de sa valise, en croisant les doigts pour que sa mère ne tombe pas dessus. Sinon, elle aurait droit à tout un tas de questions embarrassantes auxquelles il lui faudrait parer. Merci du cadeau.

Les choses se corsèrent un peu – si peu – lorsqu’il lui fallut obtenir l’écaille de dragon. La Bleue et Bronze attendit le traditionnel jour des courses de la rentrée, où les familles de sorciers se rendaient sur le chemin de Traverse, afin d’acquérir le matériel recommandé par la lettre apportée par les hiboux de Poudlard au milieu de l’été. Ses parents la savaient désormais suffisamment grande pour récupérer tout ce dont elle avait besoin sans vérifier la liste fourniture pour fourniture. Une fois chez l’apothicaire, elle s’était évaporée d’elle-même dans les rayons. Elle avait rapidement repéré l’objet de son désir, et n’avait eu qu’à le saisir pour l’ajouter à ce que Slug’ leur demandait d’apporter pour le premier cours de l’année. Lorsqu’elle rejoignit sa petite famille au comptoir, ses parent se mirent à s’emballer pour elle ne savait quelle raison au sujet des BUSES qui l’attendaient cette année-là. Et que c’est super important, et qu’il faut vraiment que tu cartonnes cette année… et bla, et bla… Ils savaient pourtant que leur fille n’avait a priori, aucun souci à se faire, sauf peut-être, en sortilèges et enchantements, et en botanique. Notre blonde acquiesçait vaguement, indifférente. Les examens lui paraissaient encore si loin… elle n’avait même pas encore remis les pieds à l’école ! En attendant, ils ne faisaient absolument pas attention à ce qu’elle avait pris, et c’était l’essentiel.

L’écaille avait donc rejoint avec la poudre d’amande, ses affaires de potion. Elle avait un peu honte d’avoir profité des sous de ses parents, mais après tout, c’était bel et bien pour progresser qu’elle faisait cela, on pouvait donc le relier à ses études, non ? Restaient désormais les deux ingrédients qui posaient problème, en raison de leur rareté et de leur prix élevé : de la poudre de corne de licorne morte naturellement, ainsi qu’une plume de phénix. Elle n’aurait pu les rajouter sans se faire remarquer, même avec les déblatérations de ses chers géniteurs. Pinpin décida donc de prendre son mal en patience. De toute façon, il était dit qu’avant toute chose elle devait se connaître. Si elle ne voulait pas prendre la claque de sa vie en échouant, il lui fallait faire preuve de rigueur, et suivre les conseils du livre.

Lucy avait déjà commencé son introspection. Elle avait commencé par établir une fiche pour elle-même, où elle avait essayé de noter ce qu'elle pensait être ses qualités et ses défauts. La feuille était longtemps restée blanche, notre blonde stupéfaite de la difficulté de l'exercice. Après réflexion, elle avait trouvé quelques idées, rien de très fantastique. Elle était orgueilleuse, oh ça oui, ça ne faisait aucun but, et n'appréciait pas qu'on lui donne des ordres. A côté de ça, elle était quelqu'un d'assez vif et énergique, fidèle envers et contre tout à ceux qu'elle appréciait. Il lui arrivait d'avoir ses côtés paresseux également tout de même...Elle chercha alors à obtenir l’avis de ceux de son entourage, se souvenant d’abord des commentaires d’Emilien, ce fameux jour, où ils s’étaient disputés dans la bibliothèque, alors qu’ils étaient supposés faire leur TP de Botanique ensemble…


- Par contre, je ne trouve rien pour paranoïaque et hystérique, je veux bien un peu d’aide, avait-il dit.

Ce à quoi il s’était fait le plaisir d’ajouter « naïve » et « jalouse » avant qu’ils concluent qu’il leur était impossible de collaborer ensemble, même pour une petite heure. A cette époque, ils ne pouvaient plus se supporter. Chaque occasion de dégainer des saloperies plus vite que l’autre était saisie, chacun refusant de s’excuser auprès de l’autre. Ils avaient tout deux dit des choses qui dépassaient leur pensée, même si elles possédaient sûrement un fond de vérité. Dès lors, comment savoir ce qu’elle pouvait réellement conserver ou non ? Il lui fallait donc recouper les avis… Mais ces recherches ne furent guère fructueuses.


Citation :
Wesh,

C’est quoi cette question ? T’écris ton CV ou quoi ?! En tout cas si tu trouves un job, préviens-moi, t’es pas la seule à avoir besoin de 2-3 gallions pour renflouer les caisses !
Oh, et faut absolument qu’on se fasse une soirée !

Bisous ma belle !

- Ecoute, tu vois pas que je suis occupée là ?

- T’es parfaite ma chérie, pourquoi ça ?

- Laisse-moi cinq minutes et j’te répond !

- Mais j’en sais rien moi…

- T’es chiaaante kikoolol !

Avaient été les réponses respectives de Big Mama, de sa mère, de son père, et de ses frères et sœurs. Elle allait aller loin avec ça… Lucy décida donc de se mettre aux tests psychologiques. Et pas à moitié. Elle s’achetait tous les magazines de l’été, moldus et sorciers, dont elle arrachait les pages, laissant la rubrique « sexo » et les pages mode à Aby pour qu’elle puisse se faire cher un kiff avec ses bestah. Pendant ce temps là, elle ne serait pas en train de fouiller dans les affaires de sa sœur. Les réponses que ces pages girly lui apportaient n’étaient pas vraiment profondes. Allait-elle devoir se rendre chez un psy pour parvenir à résoudre sa propre énigme, se demandait-elle le soir devant le miroir ? Non, elle n’était pas une énigme, se décidait-elle dans la seconde qui suivait. Les êtres humains n’étaient pas des équations que l’on pouvait résoudre. « Dans le face à face du visage à visage, la seule atmosphère respirable est celle du mystère ». Lucette en conclut à propos de son caractère, qu’en-dehors de quelques traits de caractère bien distincts, c’était ce qui ce manifestait le mieux chez elle : l’imprévisibilité. Sa capacité à surprendre et à se surprendre.

Tandis que notre blonde internationale tentait de répondre à la question existentielle « Qui suis-je ? » le temps poursuivait son cours, inéluctablement. Elle approfondit bien sûr au passage certains points, jusqu’à ce qu’elle estime avoir une juste approche d’elle-même. Elle avait essayé de rester la plus objective possible. En même temps, se formait dans sa tête, un plan pour récupérer les ingrédients qui lui manquaient. La rentrée à Poudlard se passa, avec son lot d’occupation, d’adaptation à l’emploi du temps, aux devoirs… ce genre de truc qu’on oubliait si facilement en quelques mois. Le château avait bien souffert de la bataille qu’il avait abritée au mois de mai, mais avait été relativement bien réparé. Lucy s’était inscrite au cours de magie sans baguette. Toutes les occasions étaient bonnes de se perfectionner, de maîtriser le plus de domaines possibles, et quelle classe serait une transformation sans baguette ! Pour autant, elle restait consciente qu’elle avait encore un long chemin à parcourir. Et avant de rêver monts et merveilles, il lui fallait songer à la poudre de corne de licorne et à la plume de phénix. Lorsque la Préfète des Serdaigle eût retrouvé le rythme de Poudlard, la mission récupération repassa en tête du TTF - Top des Trucs à faire. Il n’y avait qu’un seul endroit où elle pourrait se procurer ce qu’elle recherchait, et il ne s’agissait ni plus ni moins de la Réserve de Slug’. La Limace ne remarquerait sûrement pas la disparition de deux éléments dans sa caverne d’Ali-Baba pour potions, mais la question était surtout de réussir à s’y introduire.

Au final, Pinpin avait vaguement préparé une potion d’évanescence pour faire disparaître la porte, peu convaincue de son efficacité, malgré son talent pour les potions, qui égalait presque celui qu’elle possédait en métamorphose. Il fallait croire que ses faiblesses étaient compensées équitablement. Au final, elle n’avait pas eu à en faire usage, prise de vitesse par un autre rôdeur nocturne. Quelle n’avait pas été sa surprise de tomber sur Isaac ! Son adversaire de toujours, qui était venu exactement dans le même dessein qu’elle, piocher dans la Réserve cette nuit là ! De manière aussi implicite qu’explicite, les vieilles habitudes avaient ressurgies, et leur but commun était devenu l’occasion de s’affronter de nouveau, autours du défi que constituait cette course à l’animagus. L’estomac de Lucy se tordait littéralement à l’idée que Deniel puisse la dépasser. D’abord, d’où il venait lui piquer son idée ? Mais au fond, cette situation n’en était que plus stimulante, et la motivait pour s’acharner encore et encore à remplir son objectif. D’autre part, c’était agréable de pouvoir confier son plus grand secret, celui qui allait avoir tant d’influence sur sa vie future… Car malgré leur rivalité et le fait qu’Isaac était réputé pour être une vraie tepu lorsqu’il le voulait, elle savait pertinemment qu’il était le genre de personne sur qui on pouvait compter lorsque la situation était réellement importante. Bon, elle n’allait pas non plus devenir le chantre du Serpentard, autant le laisser gagner directement sinon.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Voilà donc ce qui lui laissait penser que le Serpentard se trouvait dans les cachots. Après tout, sa salle commune n’était pas bien loin. Et même si l’un comme l’autre étaient trop désireux de réussir grâce à leur propre talent leur transformation le premier, il n’était pas non plus nécessaire d’introduire la tentation du sabotage. A présent, Lucy était en possession de tous les ingrédients, du lieu, et du matériel qui lui étaient nécessaire. Ce qui signifiait que les réjouissances allaient commencer : elle pouvait entamer la préparation de la potion.
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMar 8 Fév - 23:02:53

“I like my town with a little drop of poison
Nobody knows they're lining up to go insane
I'm all alone, I smoke my friends down to the filter
But I feel much cleaner after it rains

Tom Waits ~ Little Drop of Poison


Sans attendre plus longtemps, Lucy s’activa. Elle avait encore du pain sur la planche, le moment n’était donc pas aux rêveries. D’abord, elle devait être sûre que rien ne parasiterait la préparation de sa potion. Elle remonta donc ses manches, et après un dernier regard dégoûté autours d’elle, sortit sa baguette.

- Récurvite !

N’étant pas très douée en sortilèges, elle dut s’y prendre à plusieurs fois avant que l’endroit soit d’une propreté absolument impeccable. Il faut dire que devant l’importance de sa potion à venir, elle se montrait particulièrement perfectionniste. Hors de question que des blattes, des cafards, n’importe quelle autre bestiole ou élément imprévu entre dans la composition de son breuvage ! Tout devait être parfait, donc son plan de travail se devait de l’être également. Notre Lucette d’ordinaire bordélique à souhait, devenait tout à coup maniaque lorsque l’on abordait le sujet des potions, ce qui lui valait en général quelques moqueries de ses camarades de dortoir, qu’elle s’appliquait alors à ignorer royalement. Il faut dire qu’elle n’aurait su que répondre. Ce ne fut que lorsqu’elle estima que tous les recoins de la pièce étaient débarrassés de toute saleté qu’elle se décida à entamer la préparation à proprement dite.

La Bleue et Bronze s’accroupit près de son sac, et en sortit un dé. Avec un sourire, elle le lança dans le foyer vide de la cheminée, et celui-ci se déplia de lui-même, laissant place à un petit chaudron de bronze. Qui a dit que les sorciers ne savaient pas se mettre au goût du jour ? Beaucoup de pro-moldus utilisaient cet argument ces derniers temps. Et même si elle partageait certaines de leurs idées, celle-ci lui paraissait risible. Eux aussi ils tâtaient de la high tech ! Il était à son père, qui lui avait prêté pour l’année, sachant que sa fille ne manquerait pas de l’utiliser, et espérant que ce serait pour les cours. La naïveté parentale avait quelque chose de touchant. Le Padre ne saurait jamais que Pinpin réservait à ce chaudron dépliable un avenir bien plus glorieux que celui de concocter de simples cocktails pour le cours de Slug. La goutte du mort vivant ? Le polynectar ? Le felix felicis ? Des blagues à côté de ce qu’elle s’apprêtait à préparer, de l’or en bouteille qu’elle allait soigneusement créer là-dedans. De l’or noir. Qui pouvait pas certains côté, rapporter gros, s’il était correctement exploiter. Mais la moindre erreur dans le processus et tout pouvait très vite devenir catastrophique.

Lucy ouvrit ensuite son livre. Ca n’était pas vraiment nécessaire. Elle avait parcouru la recette tant de fois, avait vu ses lignes danser derrière ses paupières fermées le soir avant de s’endormir… elle aurait pu la réciter par cœur d’une seule traite. Mais la cinquième année ne souhaitait pas se prouver ses capacités de mémorisation. Elle souhaitait devenir animagus. Aucun détail ne devait être oublié, et sans les pages sous les yeux, le risque n’était pas nul. Elle devait donc éviter de se laisser emporter par l’excitation qui lui rongeait les entrailles, la poussait à se précipiter dans un excès d’enthousiasme, au risque de commettre des erreurs. Elle s’appliquait à rester calme, et à agir de façon posée, s’efforçant de maîtriser le moindre de ses faits et gestes. Elle disposa ensuite ses ingrédients dans l’ordre de leur utilisation, puis commença à appliquer les consignes une à une, dans un silence religieux. Rien ne devait perturber sa concentration.


Citation :
• Tout d’abord remplissez votre chaudron d’eau bouillante.

Un aguamenti plus tard, l’eau se trouvait dans le chaudron. Elle eut plus de mal à jeter le incendio. Elle avait toujours tendance à être mal à l’aise lorsqu’il s’agissait de visualiser un feu bien crépitant, si proche de son esprit… L’Aiglonne craignait qu’il ne prenne alors des dimensions monstrueuses et ne se propage jusque dans la moindre de ses pensées, dévorant toute capacité à raisonner. La peur était un mécanisme fluide, rapide, destructeur. Mais elle préférait encore sa baguette aux allumettes moldues, redoutant toujours de ne pas maîtriser celles-ci. Elle n’en avait après tout, pas une grande expérience. Mais elle parvint à son but, et un petit feu, qu’elle surveillait attentivement, crépita bientôt joyeusement sous son chaudron. Il n’était pas assez fort pour que l’on puisse distinguer la fumée s’échappant du toit, son activité n’attirerait donc aucun curieux. Le temps que son eau se mette à frémir, elle put laisser éclater son impatience, assise en tailleur devant la cheminée, regardant sa montre toutes les trente secondes, s’agitant, comme pour trouver sans cesse une position plus confortable.

Citation :
• Insérez un quart de la poudre de corne.
• Tournez deux fois dans le sens des aiguilles d’une montre.
• Tournez une demie fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Lucy saisit la fiole dans laquelle elle avait versé la poudre de la corne de licorne le jour de son cambriolage en compagnie d’Isaac. Il ne fallait pas se tromper dans les doses, chaque geste devait être particulièrement délicat. Elle s’efforcer de s’appliquer à viser juste, à adopter des gestes minutieux, précis, tout comme lors des matches de quidditch. Elle versa donc un quart de son contenu, au-dessus de l’eau bouillante, tapotant doucement le verre dont s’échappait grain par grain, la poudre dorée. Elle n’était pas née avec un compas dans l’œil, mais s’en sortait généralement plutôt bien au niveau des proportions. Un regard lui permit de se sentir satisfaite, et de passer à l’étape suivante. Attrapant la longue cuillère en bois qui reposait à côté d’elle sur le sol, elle s’appliqua donc à tourner deux fois dans le sens des aiguilles d’une montre sa mixture, puis une demi fois dans le sens contraire. Son cœur faillit lâcher. Et si l’auteur avait mal rédigé le bouquin ? Qu’il s’agissait d’une fois et demie et non pas d’une demie fois ? Des doutes l’assaillaient déjà de toutes parts, et elle devait se faire violence pour ne pas céder à la panique, le cœur battant, se mordillant la lèvre inférieure, les yeux plissés par la concentration.

Citation :
• Insérez la Plume de Phénix.
• Tournez deux fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Pinpin se saisit donc la plume de phénix, volée également dans la Réserve, remerciant mentalement Fumseck d’avoir suffisamment respecté Dumbledore pour être devenu, pendant de longues années, le fournisseur officiel de Poudlard. Merlin seul savait combien de temps elle aurait encore pu courir après un tel ingrédient avant de pouvoir agir. La plume rubis aux éclats d’or voleta un dernier instant avant d’être engloutie par la potion. De nouveau, elle tourna sa cuillère à l’intérieur du chaudron, deux fois, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre cette fois-ci. Elle en était presque à vérifier le sens dans lequel les aiguilles de sa montre parcouraient leur éternelle course tellement elle tenait à ne pas commettre d’erreur.

Citation :
• Insérez la moitié de la poudre d’écaille de Dragon.
• Coupez le feu. Laissez reposer trois jours précisément.

Elle s’empara de la poudre d’écaille de dragon, et en quelques cuillères à soupe, la moitié de celle-ci avait rejoint les éléments précédents, mijotant sur le feu. Lequel elle éteignit d’ailleurs d’un nouvel aguamenti. Puis, elle prit un plume, et annota sur le livre, l’heure à laquelle elle avait cessé sa préparation. L’ouvrage était formel. Trois jours précisément. Donc, elle ne devait pas rater le rendez-vous. Elle nettoya sa cuillère en bois, rangea les ingrédients qu’ils lui restaient, non sans avoir vérifié que chacun des récipients était correctement fermé. Puis elle s’appliqua à jeter un sortilège d’illusion sur la pièce, afin qu’elle paraisse aussi délabrée qu’à l’ordinaire dans le cas où un visiteur importun déciderait d’y ramener son indésirable postérieur. Enfin, elle quitta discrètement la Cabane Hurlante, rejoignant le parc de Poudlard.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Trois jours plus tard, elle était là. Les ongles rongés, pour la première fois de sa vie, dans un état de nerf incroyable. Elle avait du constamment lutter contre la tentation de venir vérifier dans quel état se trouvait la potion, avait imaginé les pires situations possibles. Le ministère décidait d’envoyer une délégation afin de reconnaître le lieu comme un musée, et devant son sortilège d’illusion grossièrement exécuté, trouvait la potion. Ce genre de cauchemars la hanta jour et nuit, sans interruption, aussi s’était-elle montrée particulièrement désagréable. Elle avait effectué ses rondes de préfète avec zèle comme jamais, et avait surveillé attentivement que dans la maison des Aigles, aucun élève ne transgressait le couvre-feu pendant ces trois jours. Malgré tout, elle ne pouvait être certaine de rien. Son avenir se jouait là, il aurait été si bête qu’un malheureux hasard vienne à tout ruiner ! La paranoïa ne menaçait plus la blondinette, elle l’habitait, toute entière, prenait possession de tout.
Quel ne fut pas son soulagement en constant que la Cabane Hurlante se trouvait en l’état exact où elle l’avait laissé ! C’était comme une grande bouffée d’oxygène après trois jours passés en apnée : étourdissant. Elle en aurait pleuré, elle d’ordinaire si peu stressée, n’avait cessé de s’angoisser une seule seconde.


Citation :
• Remettez à chauffer. Lentement à feu doux.
• Au bout d’une demi-heure précisément, insérez le reste de la poudre d’écaille de Dragon.
• Tournez treize fois dans le sens des aiguilles d’une montre.

Lucy suivit, toujours à la lettre, les nouvelles instructions du livre, après s’être de nouveau, installée aussi bien que possible. C’était toujours mieux que dans l’atmosphère humide des cachots… Elle était au sec, et avait cette fois-ci, prévu le coup, habillée chaudement pour pouvoir rester dans sa cachette plusieurs heures durant sans pour autant attraper la crève. Pendant la demi-heure qui lui servit à faire repartir le mélange, ses pensées divaguèrent vers son rival. Où en était-il ? Avait-il de l’avance sur elle ? Ils devaient en être à peu près au même stade, se rassurait-elle, ayant récolté leurs ingrédients les plus précieux dans la Réserve au même moment. C’est plus détendue, qu’elle versa la fin de sa poudre d’écaille de dragon dans le chaudron, et compta mentalement tandis qu’elle tournait sa cuillère, les treize tours dans le sens des aiguilles de la montre.

Citation :
• Insérez 100 grammes de poudre d’Amande, et laissez chauffer à feu doux pendant trois heures.

Perfect Prefect number one déversa son sachet de poudre d’amande, puis sortit de son sac un instrument qu’elle n’avait pas encore eu à utiliser : un réveil. Elle régla le son de l’alarme au maximum de sorte à ce qu’elle se déclenche trois heures plus tard, et entama de se reposer un peu, après ces trois jours épuisants. Le vieux sofa qu’elle avait également nettoyé quelques jours plus tôt reposait dans un coin de la pièce, et après avoir rapproché celui-ci du feu, elle s’allongea et s’endormit. Ses rêves furent peuplé de potions, d’ingrédients improbables, d’animaux de toute sorte, mais aucun mauvais songe ne vint les perturber, et elle s’éveilla, bien plus fraîche qu’auparavant. Coupant l’appareil à la sonnerie stridente, elle jeta un regard à la potion, puis au bouquin. Puis de nouveau à la potion.

Citation :
• Une intense fumée orange devrait se dégager de la mixture. Insérez un autre quart de poudre de la corne.

Merlin de sa mère le scroutt lobotomisé ! La fumée qui se dégageait à l’instant même de sa potion ne lui semblait pas orange. Plutôt rouge, ou, soyons gentils, rousse. Egrenant un chapelet de juron comme elle savait si bien le faire en cas de crise, notre miss constata avec soulagement que cette couleur n’était qu’une illusion d’optique, le orange d’origine étant assombri par la pénombre de la pièce. Après tout, il était déjà quatre heures de l’après-midi, et la nuit commençait à tomber. Elle poursuivit donc, plus réveillée que jamais, parfaitement consciente que la préparation toucherait bientôt à sa fin.

Citation :
• La potion tourne couleur violette. Insérez le reste de la poudre de corne.
• Laissez reposer un mois jour pour jour, heure pour heure
.

En effet, à peine eut-elle intégré un second quart de la poudre de corne de licorne que la potion vira presque instantanément au violet. Lucy attendit que le changement soit achevé, puis versa la fin du contenu de sa fiole. Ca y est. Elle n’avait plus qu’à laisser reposer après avoir de nouveau daté la date et l’heure. Un mois, jour pour jour, heure pour heure, était-il marqué dans le livre. Cette fois-ci, elle avait prévu son coup, elle ne laisserait certainement pas le chaudron un mois durant dans la Cabane Hurlante, ouverte aux quatre vents. N’ayant ni gourde, ni gourdinette, ni bol, ni bolinette, elle avait pris avec elle deux tubes à essai. Personne ne serait jamais assez stupide pour boire le contenu d’un tube à essai, n’est-ce pas ? Et ainsi, si l’un se brisait, elle serait toujours en possession d’un deuxième. Prudence est mère de sûreté, n’est-ce pas ? Elle remplit donc les deux éprouvettes, les ferma avec autant de méticulosité qu’elle avait précédemment fermé les boîtes dans lesquels se trouvaient ses différents ingrédients, puis, entreprit de tout ranger.

La potion disparut donc du chaudron, celui-ci regagna sa taille de dé, et tous ses accessoires rejoignirent sa besace. Enfin, elle remit le canapé là où elle l’avait trouvé. La blondinette ne poussa pas le vice jusqu’à tapisser de nouveau la pièce de poussière, mais ce ne fut pas l’envie qui lui manqua. Finalement, elle quitta les lieux, se rendant directement dans la Grande Salle pour dîner avec ses camarades. Elle allait redevenir une élève presque normale pour un mois. A ceci près qu’elle porterait sur elle une éprouvette – l’autre serait dissimulée dans sa valise – et un vieux bouquin, d’apparence pourrave. Bref, rien de bien surprenant chez une Serdaigle en fin de compte.
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMer 9 Mar - 0:19:36

Cause the morning always comes to kill the dream
You had the night before
Well I’m dragging myself all along the pavement
Up in the sky, there’s someone behind

Jil Is Lucky ~ The Wanderer


Tic toc tic toc… Lucy jeta un regard à la pendule, qui égrenait ses secondes avec la lenteur d’un escargot unijambiste mais oui mon gros bêta s’ils n’en avaient pas ils ne marcheraient pas. Il serait bientôt cinq heures et demie de l’après-midi, et cela ferait un mois que sa potion reposait dans sa sacoche. Le problème étant qu’à présent, elle se retrouvait dans une salle de classe, à gratter encore et encore sous la voix flûtée de son directeur de Maison. Celui-ci avait en effet décidé que certains élèves de Serdaigle en cinquième année n’avaient pas un niveau suffisamment satisfaisant dans sa matière pour les BUSES, et avait alors monté un cours de soutien pour y remédier. Elle s’y serait sûrement inscrite de temps à autres, n’eût été l’initiative de Flitwick d’établir une liste d’élèves à qui le cours serait imposé. Elle n’y avait pas échappé, son nom était parmi les premiers de cette « black list ». Résultat, elle se trouvait là, tapotant son bureau de sa plume de façon impatiente, nerveuse. Il lui restait cinq minutes, précisément. Elle ne pouvait sortir l’éprouvette aux yeux de tous. Pinpin choisit donc alors la seule solution qui lui vint à l’esprit : jouer la comédie. Malgré son long passé de Dallasseuz’, elle n’était pas habituée à recourir à de pareils procédés tous les jours. La simulation, c’était pas son truc. Elle afficha une grimace, s’efforçant d’éveiller en elle un sentiment de nausée, et leva la main.

- Oui Miss Duncan ?

- J’peux aller à l’infirmerie s’il vous plaît ?

Après lui avoir jeté un coup d’œil pour le moins dubitatif, Flitwick l’autorisa enfin à prendre ses affaires et à sortir du cours. Il n’eut pas à le répéter deux fois. La Bleue et Bronze fourra ses affaires sans ménagement dans son sac, et quitta la salle d’un pas pressé, qui lui, n’avait rien de feint. Il faudrait qu’elle se rende auprès de Mme Pomfresh, si elle voulait être crédible. Mais d’abord, elle devait se rendre dans un endroit désert. Elle courut donc jusqu’aux toilettes de Mimi Geignarde. Tandis qu’elle dévalait les escaliers, son cerveau réfléchissait à toute allure. Le geste qu’elle allait faire, marquerait un point de non retour. C’était maintenant qu’elle prenait la décision pour de bon, qu’elle choisissait de se lancer dans l’aventure… Ou de se retirer. Après tout, venant d’une famille de sorcier, elle savait pertinemment que certains livres devaient être considérés avec méfiance, et elle avait suivit les instructions de ce dernier aveuglement. Comment savoir s’il disait vrai ? Lucette pouvait se jeter dans la gueule du dragon, ou s’enfuir, lâchement. Cette pensée la fit bondir intérieurement, lui donnant un regain d’énergie, et de motivation, transcendant ses doutes et ses peurs. Ils meurent de n’être pas le risque… elle était trop jeune pour mourir.

Citation :
• Buvez.

Alors en débarquant à toute allure dans les toilettes des filles, en permanence inondées, elle claqua la porte des cabinets au nez de Mimi, laquelle était trop plongée dans ses propres lamentations pour prendre garde à notre blonde internationale. Elle vérifia sa montre, tout en sortant le tube à essai qui l’avait suivie pendant un mois. Elle l’observa un instant, la lumière donnant une couleur plus claire au liquide violet, jouant avec tandis que le pour et le contre se livraient leur dernière bataille dans son esprit. Puis elle déboucha le tube, et l’avala cul sec, sans fermer les yeux. Elle voulait se souvenir de tout. D’absolument tout, de cet instant où elle avait choisi d’avancer dans sa vie. Certes, le souvenir n’était guère glamour, seule, dans des toilettes au sol trempé, avec en arrière fond, les gémissements d’un fantôme souffrant d’un sévère complexe d’infériorité. Mais c’était sa vie, et les moments cruciaux n’étaient pas toujours les plus sex’. Elle était soudain tellement consciente de tout ce qui se trouvait autours d’elle, que lorsqu’elle baissa la tête, l’éprouvette serrée dans sa main, elle était hagarde, surprise. Elle savait pourtant que l’effet ne serait pas immédiat, il fallait dormir pour cela. Rien d’extraordinaire n’était survenu alors qu’elle avalait sa mixture, ni flash, ni sensation de puissance envahissante… Elle était toujours Lucy Duncan, élève de cinquième année à Serdaigle, médiocre en Sortilèges et Enchantements.

Pinpin sortit donc des toilettes, et conformément au reste de son plan, se rendit à l’infirmerie, d’où elle se fit chasser aussitôt, priée de ne revenir que lorsqu’elle aurait un motif valable et réel. Elle n’avait jamais eu aussi hâte d’aller se coucher. Quoi qu’après un bon entraînement de quidditch… Mais elle avait du travail, et devrait donc patienter. En plus, rien n’indiquait qu’elle allait percevoir un changement brutal dans ses rêves. Il était écrit dans le détail du processus que l’étape de l’apparition pouvait durer des années, mais il n’était pas précisé si elle démarrait immédiatement ou non. Elle erra dans les couloirs sans but précis autre que celui de passer le temps. Et celui-ci passait lentement ! Désespérée, la blondinette finit par se rendre dans la bibliothèque ou elle étudia deux heures durant ses Sortilèges, sous l’œil méfiant de la vieille Pince. Il faut dire qu’en général, elle prenait les bouquins dont elle avait besoin et fuyait le lieu aussi vite que possible. Aux alentours de 20h, elle reposa les ouvrages dont elle s’était servie, et, sac sur l’épaule, descendit dîner dans la Grande Salle.


- Hey Lucette, joli coup pour sortir plus tôt ! Mais t’as fait quoi ?

Quelques camarades de soutien la pressaient de questions, curieux de savoir ce que la jeune fille avait bien pu aller faire. Elle se contenta de leur adresser un sourire énigmatique, qui les contenta largement, permettant d’alimenter les ragots les plus invraisemblables. Quoi que… Au sommet des hypothèses crédibles se trouvait un rendez-vous galant avec Rolas. Elle se retint de lever les yeux au ciel. Elle n’avait besoin ni de se cacher ni de sécher pour voir le Tout Jaune, mais il était inutile de le leur préciser. Ils se faisaient une telle joie d’inventer des contes de fées, qu’elle ne pouvait décemment briser leurs illusions romantiques. Les suppositions suivantes concernaient majoritairement la mise en place d’une nouvelle stratégie au quidditch – si cette rumeur pouvait effrayer les autres maisons – et enfin, celle d’un duel clandestin. Perfect Prefect sourit. Il était vrai que cela faisait un moment qu’elle n’avait pas dérouillé en toute illégalité au nom du Fight Club. Mais un de ces quatre, il faudrait songer à remettre ça, ces péripéties lui manquaient. D’autant plus qu’elle avait gardé l’habitude de porter des lunettes mouches, qui lui avaient initialement servies à dissimuler ses yeux au beurre noir. Panda woman, on a vu mieux comme modèle à suivre pour des premières années…
Elle jeta un coup d’œil à la table des Serpentard, où elle aperçut Isaac discuter avec animation avec certains de ses camarades. Oui, elle était certaine qu’il pouvait être un convive absolument formidable lorsqu’il vous appréciait. Mais entre eux, la situation était différente. Pas d’animation, de folles étreintes, ni de blagues à en rire aux éclats. Des regards qui se défient, des silences glaciaux, des identités qui se cherchent. C’était déjà mieux que la petite guerre qu’ils avaient menée l’un contre l’autre lors de leurs premières années au Château.

Désormais complètement coupée de la conversation, elle se demandait s’il avait déjà bu sa potion. Peut-être. Sans doute. Au final, Deniel avait une grande importance dans sa vie. Le sentiment de pression qu’il mettait sur ses épaules en la talonnant sans cesse, la poussait à se dépasser en permanence, à donner le meilleur d’elle-même. Elle jeta un coup d’œil à sa montre, et poussa un soupir. 20h30 seulement. Elle sortit de table en même temps que quelques amies, et elles montèrent jusqu’à la Tour de Serdaigle, discutant de tout et de rien. Lucy ne parlait que brièvement, sans réellement écouter ce qui se disait. C’était étrange de se sentir ainsi à part. Le secret ne faisait que commencer. Finalement, c’était réconfortant de savoir que quelqu’un d’autre était au courant, même si ce quelqu’un n’était autre que son grand rival. Au fond, cela diminuait légèrement le sentiment de solitude.

Une fois dans le dortoir, elle s’empara de la seconde fiole qu’elle avait dissimulée dans ses affaires le mois durant. Celle-ci était désormais totalement inutile. Elle se rendit dans la petite salle de bain qu’elle partageait avec ses camarades, et la versa dans l’évier, puis la rinça à l’eau claire, avant de s’en passer sur le visage. Un moment, la Bleue et Bronze se regarda dans la glace. Les traces étaient effacées. Seul le livre qu’elle conservait pour son apprentissage lui prouvait que tout ceci n’était pas le simple fruit de son imagination. Et lorsqu’elle en aurait fini ? Celui-ci disparaîtrait-il aussi mystérieusement qu’il était venu ? Il lui fallait des preuves. Se souvenir de ce qu’elle avait traversé. Alors, avant de se coucher, elle prit un petit carnet qu’on lui avait offert pour Noël. Qui était l’auteur de ce cadeau, elle ne s’en souvenait déjà plus. Probablement une tante éloignée. Sur la couverture figurait en lettres dorées le mot « Diary ». Elle n’avait jamais aimé écrire de journal intime. Ses tentatives de le faire lorsqu’elle était gamine lui avaient toujours laissé un sentiment de tricherie. Parce que ses impressions étaient toujours éloignées de la réalité lorsqu’elle les revivait et qu’elle avait appris à mettre de la distance. Disproportionnées. Pour autant, elle allait se lancer. Juste pour l’expérience. Comme un scientifique décortique le comportement d’un cobaye. Sauf qu’elle tenait les deux rôles.


Citation :
10 Janvier 1999.

J’ai bu la fiole aujourd’hui. Enfin. Seule, dans les toilettes de Mimi Geignarde. Je me suis bien assurée que personne ne m’ait vu, et cette sécurité m’assure de la solitude de mon secret. J’ai déjà l’impression d’être ridicule en écrivant ces mots. Comme une schizophrène, ou une illuminée qui se parlerait à elle toute seule. Entendre des voix, c’est jamais bon. Y suffit de voir où ça a mené Jeanne d’Arc. Bref, rien de transcendant ne s’est produit à ce moment là. La route est encore longue là devant, et elle sera solitaire. Heureusement qu’il y a au moins Deniel au courant. Je peux pas croire que j’ai écrit ça. Il sait, et ça peut théoriquement que m’apporter des emmerdes. D’un autre côté, ça va quand même mieux entre nous. Et voilà, ça commence typiquement à être le genre de réflexion d’une ado en pleine crise, et de ses pauvres engueulades avec ses potes. Excepté qu’Isaac a jamais vraiment été mon « pote ». Non mais sérieusement, je suis censée parler à mon « Cher Journal » ou à moi-même ? Ca pue. Je vais plutôt te parler à toi, petit animal qui se cache là, quelque part. Au moins, ça me donnera un objectif. Je peux plus faire demi-tour maintenant. C’est comme un anniversaire au final. C’est censé être important, mais rien de concret ne se passe pour te dire « Hey oh t’as gagné un an ! ». Y faut juste attendre que quelque chose se passe. En attendant, je suis trop impatiente pour dormir. T’as intérêt à vite sortir ton museau, ton bec ou je sais pas quoi de ta tanière ! Allez, bonne nuit.

Sceptique, Lucy referma le petit journal, et le glissa dans l’une de ses robes de cours. Personne ne le trouverait là, même si le fait de prendre des notes sur l’avancée de ses « travaux » était plus risqué qu’autre chose. Dans la chambre silencieuse, chacune des Aiglonne était affairée, avec un bouquin la plupart du temps, à écrire une lettre, ou à chuchoter à voix basse avec sa voisine de baldaquin. Pour sa part, elle s’allongea, et tenta vainement de trouver le sommeil. Peine perdue. Son cœur battait plus fort qu’elle n’aurait voulu l’admettre, et une petite voix lui donnait l’envie de crier aux autres de se coucher, alors même qu’elle n’entendait que de légers bruissements dans le dortoir. Sur le ventre, elle passa les mains sous son oreiller et ferma les yeux, tentant de s’enfoncer dans la nuit. Rien à faire, le marchand de sable la dédaignait. Alors elle se tourna sur le côté, repliant ses jambes contre son torse, laissant son esprit vagabonder pour mieux s’égarer. Une heure plus tard, elle n’était toujours pas dans les bras de Morphée, alors même que de vagues ronflements s’élevaient dans un coin. Avec un soupir, elle se tourna de nouveau, sur le dos cette fois. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle commence à somnoler, puis ne s’endorme enfin, longtemps après.

BIP BIP BIP BIP BIP BIP BIP ! SHLAC ! BAM !

L’Aiglonne avait étendu son bras afin d’éteindre le réveil dont la sonnerie martelait son crâne, et avait fait tomber l’appareil dans le même mouvement. Elle bailla longuement, puis s’étira sortant doucement du sommeil, les rayons pâles de la lumière du jour hivernale traversant ses paupières. Lorsqu’elle émergea totalement, elle fut d’abord assaillie par un sentiment de déception immense. Elle ne se souvenait de rien de particulier. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle avait beaucoup bougé durant la nuit, et avait crevé de chaud au point de repousser ses couvertures. Rien d’exceptionnel, puisque même si elle était frileuse, le dortoir était bien chauffé. A quoi s’était-elle attendue ? Pas à ça en tout cas. Elle se leva machinalement pour aller prendre sa douche et entamer la journée de cours qui l’attendait. N’avait-elle rien vu parce qu’elle était nulle ? Ou peut-être avait-elle simplement raté sa potion ? Une boule d’angoisse se forma au creux de son estomac, ce n’était pas possible, elle avait prêté attention au moindre détail, avait agi minutieusement, tout chronométré à la seconde prêt ! Cette nuit banale lui laissait un goût amer, qu’elle s’empressa de laver soigneusement sous l’eau chaude qui lui brûlait la peau. Savonne, savonne… Non, il fallait qu’elle apprenne à être patiente. Tout ne pouvait pas tomber tout cuit dans sa bouche, il était écrit que cette étape pouvait prendre du temps.

Malgré toute sa volonté, la cinquième année ne put lutter contre l’humeur morose qui la submergea toute la journée. Et comme la chance ne vient en aide qu’à ceux qui font des efforts, elle rata tout ce qu’elle entreprit ce jour là, et rentra défaitiste dans son dortoir. Dans un accès de colère plus ou moins contenu, contre elle-même et contre ce qu’elle considérait comme un échec, elle jeta son sac de cours près de sa valise, et s’empara de son petit journal.


Citation :
11 janvier 1999

Rien cette nuit. Je sais pas où tu te caches, mais t’as pas bougé. C’est même pas comme si j’avais parlé de toi dans mon sommeil ou quoi, y a juste rien eu. Je me suis levée ce matin après avoir transpiré comme une truie cette nuit, super. Vraiment génial le rêve ! Même s’il faut être patiente, ça m’arrangerait que tu sortes un peu plus vite… s’il te plait. Ou au moins que tu prouves que ce bouquin n’est pas qu’une blague stupide, parce que je commence à avoir de sérieux doutes sur la question. Salut.

Cette fois-ci, Pinpin se sentait réellement lasse. Au moins, elle n’aurait aucun problème à s’endormir cette nuit. Et en effet, elle sombra rapidement.
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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMar 19 Juil - 20:47:41

“The first thing I met was a fly with a buzz
And the sky with no clouds
The heat was hot and the ground was dry
But the air was full of sounds

America ~ A Horse With No Name



Après avoir bu la potion, vous allez avoir des visions, lors de votre sommeil. Des rêves étranges, où apparaîtront des envies étranges. Des envies selon votre Animae, l’animal auquel vous serez lié. Cette étape peut durer des années comme quelques heures. Le temps qu’elle dure n’a pas d’importance. L’important est qu’après avoir bu, qu’importe le temps que vous attendrez, votre Animae vous sera révélé dans le tout dernier rêve. D’une façon ou d’une autre.

Lucy contemplait ces mots, caressant la page du bout de ses doigts. Cette étape n’avait pas été la plus facile jusqu’à présent. Elle avait à la fois mis à l’épreuve sa patience et sa résistance physique. Car avant d’être sujette aux rêves susmentionnés, elle avait été la proie d’insomnies sans fin. Nuits blanches passées à ruminer sur ce qu’elle pensait être son incapacité à ne débuter ne serait-ce que le début de la seconde étape. Pour une marmotte qui dormait volontiers douze heures par nuit, elle en avait bavé. Sa mauvaise humeur et le fameux « Pinpin y pète laggle » qui la suivait dans les couloirs de sa première année s’étaient accrus. La Bleue et Bronze avait même été soupçonnée de continuer à participer à des match illégaux du Fight Club – on ne parle pas du Figh Club – lorsqu’elle avait recommencé à porter des lunettes mouche. Mais ses camarades avaient tort. Elle était juste parfaitement consciente du fait que, quand on est une grande star internationale et indispensable au monde, on se doit de porter des lunettes mouche en toutes circonstances, qu’il pleuve ou qu’il vente – merci à Secret Story pour cette belle leçon de vie -, pour cacher :
a. ses yeux rougis « pask Seyyna il à oser me traitée de biatch tsaii ! Tt sa pask g 1 peu joué ac Truc TmTceyy »
b. ses yeux rougis « wouaaaah la belle bleu ! C koi struc kon a fumer la ? »
c. ses cernes « si je chope Liliane, jvé lui dire ske moi penser de sa creme anticerne ! »
Réponse :
Spoiler:

Non, les premiers temps n’avaient pas été faciles, et retrouver le sommeil ne s’était pas fait du jour au lendemain. Lorsqu’elle parvenait à rejoindre les bras de Morphée, ses rêves n’étaient constitués que d’une lumière incandescente et d’une chaleur suffocante, qu’elle ne parvenait pas à expliquer. Parfois une tâche de bleu, floue, vacillante. Rien en somme, qui ne lui permette de progresser. La Serdaigle avait fini par tromper l’attente en se plongeant corps et âme dans le quidditch et dans ses études. Elle avait travaillé plus assidûment que jamais, d’autant plus qu’elle se doutait que ses BUSEs n’étaient pas gagnées d’avance. Mais elle était déterminée. Et lorsqu’elle avait terminé, elle se rendait à la bibliothèque, tâchant de se renseigner sur l’interprétation des rêves ainsi que la faune en général. Mais par où commencer lorsque son animae pouvait être n’importe quelle créature ? C’était trop vaste, et elle piétinait sans l’apparition de nouveaux indices. Lucette avait presque envie d’aller demander à Isaac où il en était, afin de se rassurer. L’idée qu’il puisse mieux réussir qu’elle était certes, odieuse, mais moins que la peur de ne pas être à la hauteur et d’échouer misérablement, et après tant d’efforts.

Puis ses rêves s’étaient précisés. Le blanc qui l’éblouissait était devenu supportable, et elle l’avait finalement identifié comme étant la réverbération du soleil sur le sable. Un sable qui semblait s’étendre à l’infini. Son animae venait du désert. Mais lequel ? Beaucoup d’animaux vivaient dans le désert. Le fait qu’elle ait du mal à s’endormir s’expliquait également. Un nocturne. Mais cela ne permettait pas de diminuer les possibilités qui s’offraient devant elle, bien au contraire. La Bleue et Bronze n’avait pas non plus l’impression de voler, elle en conclut que son animae était terrestre. Elle ne pouvait qu’espérer que la révélation ne tarderait pas. Mais elle avait repris confiance petit à petit, à mesure que ses songes devenaient plus clairs. Enfin, plus clairs… Parfois, elle avait le sentiment d’être perdue entre le rêve et la réalité, incapable de les dissocier, jusqu’au moment où elle s’éveillait. Comme cette après-midi lors de laquelle elle avait fait la connaissance de Nikolaï. Le petit Serpentard l’avait trouvée à moitié enfouie dans le sable, et elle était bien incapable de se souvenir du moment où elle avait perdu pied. C’était une part déstabilisante de l’expérience, sans aucun doute, mais elle était trop heureuse de savoir qu’elle progressait vers son objectif pour s’en formaliser. Seule comptait son avancée.


- Ah Lucy ! Ciel m’a chargé de te dire que le tableau a été changé en salle des préfets ! C’est à toi de faire la ronde ce soir !

L’une de ses camarades se tenait à la porte du dortoir, et semblait penser que de toute évidence, la blonde ne l’avait pas entendue. Elle était en première année, et de toute évidence, encore un peu timide à l’idée d’adresser la parole à ses aînées. On ne pouvait pas l’en blâmer, avec le caractère exécrable qu’elle avait affiché durant quelques semaines… Et ses coéquipiers de quidditch s’étaient bien amusés à répandre sur elle la rumeur qu’elle partageait quelques gènes de dragon avec la célèbre Mégère, Lellia Windfall. Il semblait heureusement que les jeunes Aiglons préfèrent se tourner vers elle d’avantage que vers Ciel lorsqu’ils en avaient besoin. Il faut dire que Fessaciel avait lui aussi, une belle réputation. D’ailleurs, on pouvait se demander pourquoi les préfets mâles de Serdaigle avaient un tel ego, bien que celui de son confrère actuel n’égalât pas celui d’Orion. Un problème aux chevilles ? Bref, elle coupa court à ses pensées, et se redressa sur son lit, adressant un sourire à la petiote.

- Ok, merci de m’avoir prévenue.

*Pas avec Ange allez…*


La gamine verte lui tapait violemment sur les nerfs. Moins que Précieuse McLane, certes, mais elle avait parfois l’impression d’avoir affaire à sa petite sœur. A ceci près que Perle, elle, ne faisait plus parler d’elle. Cependant, Lucy se souviendrait toujours de l’acte de délation que celle-ci avait délibérément commis, les condamnant, Page, Mariana et elle, à une retenue en compagnie du Grinch Rose. A ce souvenir, elle grimaça, portant instinctivement son regard sur le dos de sa main. La sanction infligée par Ombrage lui était restée en travers de la gorge, et elle avait été particulièrement satisfaite de la voir déchue du ministère à la fin de l’année précédente. Ce genre de petites blondes vertes ne pouvait qu’attirer des ennuis, car trop imbues d’elle-même pour prendre une place équilibrée dans le monde. Fort heureusement, il était possible d’y remédier, l’humiliation publique étant l’une des solutions proposées. Radicales, mais éphémères, ce qui était à déplorer. Au moins cela permettait-il de mettre de nouveaux plans sur place afin de sauver leur âme, ce qui était avouons le, aussi jouissif que distrayant.

Finalement, Pinpin eut la chance de devoir s’acquitter de son devoir de préfète en compagnie d’Ethel Perks. La petite sœur de Salami avait définitivement meilleur caractère que son aînée, et Lucy l’aimait bien. Lorsqu’elles eurent terminé, elle laissa la Lionne regagner sa salle commune, tandis que pour sa part, elle se décidait – une fois de plus - à faire une petite entorse au règlement de l’école. Elle sortit du château, empruntant des couloirs plus discrets que les lourdes portes d’entrée qui lui barraient le passage, et s’en alla cueillir l’air frais de la nuit. Tous ses sens étaient en éveil. La brise fraîche qui lui caressait le visage lui rappelait que le voile parsemé d’étoiles qui se posait sur le monde était comme le long soupir de satisfaction de la vie après une journée de dur labeur. Tout semblait apaisé, endormi, et pourtant… La Serdaigle errait le long des chemins qui dessinaient le parc, sans autre but que celui de profiter de cette vision, avec la certitude qu’elle n’était offerte qu’à elle, seule âme humaine éveillée à cette heure.

Un petit hibou passa au-dessus de sa tête, et elle le suivit en gambadant. La tête en l’air, elle ne regardait pas où elle allait, insouciante, se laissant seulement guider par l’envie de suivre le volatile. Lucy mourrait d’envie de l’attraper. Elle était étrangement consciente de tout ce qui se passait autours d’elle. L’odeur de la rosée qui se formait sur l’herbe, bientôt remplacée par celle, plus acre, du sable qui crissait sous ses pattes. Elle ne prit conscience du détail qui clochait que lorsqu’elle se retrouva dans l’eau. Elle fut presque entièrement mouillée au moment même où elle pénétra dans l’eau fraîche du lac. Mais la voix de sa conscience qui lui soufflait de regarder son reflet était étouffée par l’instinct de liberté qui s’était emparée d’elle. La Bleue et Bronze pataugea un moment dans l’eau, s’amusant des éclaboussures qu’elle provoquait, comme si elle découvrait cette sensation pour la première fois, courant après sa queue de temps à autre… C’est lorsqu’elle se pencha pour boire, et seulement une fois la truffe dans l’eau qu’elle vit son reflet.

Un petit museau garni de longues moustaches, que surmontaient deux yeux – qui étaient restés bleus - écarquillés par la stupeur. Au-dessus de sa tête, deux grandes oreilles disproportionnées, mais qui expliquaient pourquoi son ouïe était aussi développée. Elle sortit de l’eau, s’ébroua pour sécher son pelage clair, presque blanc, qui rappelait le blond de ses cheveux. Puis elle s’admira de nouveau, cherchant à accumuler le plus de détails possibles, afin de pouvoir s’en souvenir avec un maximum de précision. Elle agita avec amusement sa longue queue, qui contrastait elle aussi, avec sa petite taille. Un fennec. C’était donc ça son animae. Certes, ça n’avait rien de particulièrement impressionnant, contrairement à tout ce qu’elle avait pu espérer. Mais malgré sa petite taille, elle se sentait particulièrement vive, et restait un prédateur. C’était mieux que rien. En fait, c’était même carrément la classe. Au moins, le fait de rester petite avait encore un avantage : elle pouvait être discrète.

Lucy Duncan - Animagus [Validée] Fennec10

Lorsqu’elle s’éveilla, Lucette était allongée dans l’herbe, trempée par la rosée qu’elle avait précédemment humée. Ne s’agissait-il réellement que d’un rêve ? Une fois de plus, tout avait été si réaliste ! En tout cas, elle se sentait désormais prête à passer à l’étape suivante.

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MessageSujet: Re: Lucy Duncan - Animagus [Validée]   Lucy Duncan - Animagus [Validée] EmptyMer 3 Aoû - 22:40:36

“Try to understand that I'm
Trying to make a move just to stay in the game
I try to stay awake and remember my name
But everybody's changing and I don't feel the same

Everybody’s Changing ~ Keane



Citation :
Après avoir bu la potion, vous allez avoir des visions, lors de votre sommeil. Des rêves étranges, où apparaîtront des envies étranges. Des envies selon votre Animae, l’animal auquel vous serez lié. Cette étape peut durer des années comme quelques heures. Le temps qu’elle dure n’a pas d’importance. L’important est qu’après avoir bu, qu’importe le temps que vous attendrez, votre Animae vous sera révélé dans le tout dernier rêve. D’une façon ou d’une autre.

C’était fait. Elle avait franchi l’étape qu’elle avait tant redoutée. Ses insomnies, le fait qu’elle boive beaucoup moins, son envie étrange de manger des lézards ou des souris, son goût qui s’était accru pour les fruits, mais aussi ses réflexes qui s’étaient développés, tout ça s’expliquait plus clairement désormais.

Citation :
Après la découverte de votre Animae, tout devient plus simple et à la fois plus compliqué. Vous devez vous rappelez parfaitement l’apparence de votre Animae, pour pouvoir vous métamorphoser. Pour cela vous devez utiliser le Rememoriam, un sort qui vous plongera dans une transe de quelques heures pendant le temps où vous pourrez mémoriser absolument parfaitement l’apparence de votre Animae. Il est possible de se lancer plusieurs fois le Rememoriam.

Une transe de plusieurs heures ? C’était parfait, les beaux jours pointant le bout de leur nez, les élèves les plus jeunes passaient plus de temps dehors, et les plus âgés préparaient leurs examens. Elle pouvait donc sans problème passer une après-midi dans les dortoirs sans que personne ne se doute de rien. Pinpin choisit donc soigneusement son jour, attendant un samedi particulièrement ensoleillé. Voyant que la tour des Serdaigle était quasiment déserte, elle gagna son dortoir discrètement, et s’allongea sur son lit. Elle n’était pas particulièrement douée en sortilèges – on le saura – aussi dut-elle s’y prendre à plusieurs fois avant de parvenir à lancer le Rememoriam correctement. Sa volonté eut toutefois bien vite raison de ses difficultés, et elle ferma les yeux, afin de mieux mimer sa sieste, et surtout, dans le but de se concentrer. Les instructions étaient claires, ses souvenirs du fennec devaient être absolument parfaits. Elle n’avait pas droit à l’erreur. Elle se laissa donc gagner par l’engourdissement soudain et désagréable qu’entraînait le sortilège. La sensation était semblable à celle d’une anesthésie, et avait quelque chose d’insupportable : elle n’était plus maîtresse d’elle-même. La dernière chose que Lucy eut concrètement le souvenir de faire était de prendre une grande inspiration avant de sombrer. Puis, plus rien. Le néant total, l’infini du vide et de l’obscurité, les paupières crispées.

Lorsque la Bleue et Bronze ouvrit de nouveau les yeux en revanche, elle avait la sensation de flotter. Le Rememoriam ne la conduisit pas immédiatement à son tout dernier rêve, celui dans lequel elle avait enfin découvert son animae. Non, le sortilège commença par la ramener à ses tous premiers rêves. Ceux dans lesquels elle était aveuglée par une intense lumière blanche. A présent, elle comprenait mieux pourquoi. Le désert s’étendait à perte de vue, et le soleil cognait dur, à n’en pas douter, à ceci près qu’elle ne ressentait pas l’effet de ses rayons sur sa peau. Ce n’était qu’un souvenir visuel. Elle s’approcha instinctivement d’un trou creusé dans le sable, et y jetant un coup d’œil, aperçut un bébé fennec. Alors c’était elle ? Un bébé en plus ? Il fallait croire que les animae vieillissaient au rythme des sorciers auxquels ils étaient liés. Le petit fennec, ou son double plutôt, la regardait de ses yeux en amande, qui avaient conservés leur couleur bleue, sans bouger, roulé en boule tout au fond de son terrier, à l’abri de la chaleur écrasante, sa longue queue fournie enroulée autours d’elle.

Puis la vision se troubla, et le Rememoriam la projeta dans un autre des rêves qui avaient troublés son sommeil. Il faisait nuit désormais, et l’éclat de la lune donnait désormais au désert des allures plus paisibles. Le lieu semblait empli d’une magie plus puissante et plus ancienne encore que celle que les sorciers pouvaient pratiquer. Une magie sacrée, en œuvre depuis la nuit des temps, qui éveillait ce lieu qui semblait mort de jour. Toutes les créatures vivantes du coin sortaient de leur cachette les unes après les autres, et vaquaient à leurs occupations. Jouer, découvrir, mais surtout, survivre. Son double à quatre pattes ne faisait pas exception. Son pelage clair, presque blanc, lui permettait de passer inaperçue. Elle trottait paisiblement, chassant quelques insectes au passage afin de se nourrir. Ses grandes oreilles pointues, garnies de poils blancs mais à l’intérieur toujours rosé, lui donnaient l’air d’être toujours à l’affût du moindre bruit, prête à réagir à la première occasion. Au lieu d’être le fennec, Pinpin se regardait désormais de l’extérieur, fascinée par cette nouvelle constitution, qui était pourtant bien une partie de la sienne, puisque ce petit mammifère, si semblable au renard, était son animae.

Le Remoriam la conduisit ainsi, au fil des visions, dans tous ses rêves, lui permettant d’apprécier avec un peu plus de recul ce nouveau corps, d’en saisir toutes les subtilités. Elle fut alors transportée dans un dernier songe, un qu’elle n’avait jamais fait. Et elle ne se contemplait plus de l’extérieur. Elle était redevenue le petit fennec, et il lui était impossible de se réveiller. L’avertissement qui figurait au début des instructions du rituel lui revint en tête avec urgence. Elle prenait conscience pour la première fois que la Mort pouvait effectivement l’attendre au tournant. En effet, que se passerait-il si elle restait plongée dans sa transe éternellement, et que nul ne puisse l’y en sortir ? Elle bondit alors, suivant instinctivement ses sens bien plus développés, et échappant ainsi à l’attaque fulgurante d’un serpent. Le reptile avait surgit hors du sable, tous crocs dehors, d’une simple détente. Si elle n’était pas parvenue à gérer son nouvel organisme, jamais elle n’aurait su qu’il attaquait avant d’avoir été irrémédiablement et mortellement mordue. Lucy laissa échapper un jappement agressif, grognant. La Mort était là, sous son nez. Elle avait le sentiment que si elle était tuée maintenant, dans sa transe, son corps humain ne s’en remettrait pas non plus, et qu’elle ne pourrait jamais s’en sortir. Mourir avant d’être parvenu à effectuer sa transformation ? Plutôt mourir ! C’était impensable. Elle était désormais convaincue qu’il s’agissait là d’une nouvelle épreuve, destinée à déterminer si elle était apte ou non, à devenir animagus. Elle connaissait désormais les moindres détails de son anatomie et ses atouts. Il lui fallait maintenant les mettre à profit, tous en même temps, comme l’aurait fait n’importe quel véritable animal sauvage. Plus concentrée que jamais, consciente de l’odeur âcre du sable qui commençait à s’élever à l’aube, du crissement des grains sous ses pattes, de chacun des sons que produisaient ses mouvements et ceux des autres êtres vivants autours d’elle, de l’équilibre de son petit corps, elle se tint prête à essuyer une nouvelle attaque, qui ne tarda pas à venir. Elle tournait autours du serpent, quand il se rassembla une nouvelle fois pour s’élancer, tel un ressort sur elle. Elle esquiva le coup d’un pas de côté, et sauta à son tour sur le reptile, immobilisant sa tête d’une patte, et le mordant aussitôt à pleine dent. Elle ne lui avait laissé aucune chance.

Alors seulement, la Serdaigle se réveilla. Exaltée par son aventure, elle décida de tenter la transformation le soir même. Elle n’était pas de corvée de ronde de nuit, mais savait parfaitement à quelle heure et quel parcours emprunteraient ses camarades. Au-dehors, le crépuscule lui indiquait que sa phase de transe avait effectivement duré plusieurs heures. Elle s’était étendue aux alentours de deux heures de l’après-midi ! Elle décida de tuer le temps qu’il lui faudrait attendre en prenant des forces, et se rendit dans la Grande Salle. Là, elle discuta, plaisanta avec ses camarades, sans que ceux-ci ne se doutent de rien. Elle jeta un coup d’œil vers la table des Serpentards. Et Deniel, où en était-il ? Dans le fond, était-ce réellement important ? Evidemment que non. Enfin… un petit peu quand même Ils s’accrochaient désespérément à leur fierté comme s’il s’agissait du dernier voile qui pouvait couvrir la nudité de leur âme. Peut-être en effet était-ce cela. Parce qu’ils n’avaient pas eu la sensation d’avoir de quoi être fiers, alors qu’ils étaient humiliés et torturés, tout au long de l’année précédente. Et encore. Isaac avait bien plus souffert qu’elle en sa qualité de né-moldu. Ils le savaient tous les deux, et savaient également qu’il n’y avait là qu’une profonde injustice de la vie. Une de plus. Aussi sans doute, leurs défis leurs permettaient-ils d’effacer ses injustices, chacun tentant d’être supérieur à l’autre, ne pouvant finalement que lui être égal. Ils s’envoyaient coups sur coups, mais jamais leur guéguerre ne se finissait, aucun ne parvenant à se démarquer durablement de l’autre. Mais au moins, à travers leurs affrontements, évoluaient-ils sans cesse, n’aspirant qu’à l’amélioration, plutôt que de rester de simples adolescents, inactifs et réellement blasés. Elle se secoua, décidée à ne pas repartir dans des souvenirs douloureux, et déclara avec un grand sourire :


- Hey, qui serait capable de me donner la différence entre un papillon, un éléphant et la famille ?

- J’sais pas vas-y !

- Le papillon peut se poser sur le dos de l’éléphant mais l’éléphant peut pas se poser sur le dos du papillon !


Un silence accueillit sa réponse.

- Et la famille ?

- Ca va merci !


Des rires saluèrent la blague débile, puis, en compagnie de ses camarades, elle se leva et quitta la Grande Salle. Ils discutèrent un long moment en salle commune, jouant aux échecs, aux cartes, jusqu’à ce que, un à un, ses amis partent se coucher. Elle-même alla s’allonger une heure, décidée à être en pleine forme pour effectuer sa première tentative de transformation. Lorsqu’elle fut certaine qu’elle ne croiserait plus personne dans les couloirs, la petite blonde quitta discrètement son lit, et relit une dernière fois les instructions inscrites sur le manuel avant de se mettre en route pour le parc.

Citation :
Une fois cela fait, vous devez tenter la transformation. Sans baguette, juste en vous concentrant. Et en voulant vous « enfoncer » dans l’image de votre Animae. La première transformation est immensément douloureuse. Voire parfois létale. Une fois transformé, si vous arrivez à revenir dans votre apparence humaine, en vous « fondant » dans votre image, c’est le pourquoi du fait que vous devez vous connaître parfaitement, des changements se produiront en vous. Votre caractère se rapprochera de celui de votre Animae. Votre physique s’affinera, et votre potentiel magique augmentera. Vous devrez vous entraîner souvent pour pouvoir vous métamorphoser rapidement, mais vous ne courrez plus de risques, à moins de succomber au charme de l’animalité, et de ne plus vouloir redevenir humain.

Le cœur battant, la Bleue et Bronze se tenait face au lac qu’elle affectionnait tant. Les pieds plantés dans le sable, elle se sentait transportée par l’excitation. Elle avait bien sûr un peu peur. La souffrance, elle ne la recherchait pas, elle n’était pas maso. Mais elle avait la conviction qu’elle ne mourrait pas. Elle avait passé le test avec succès. Elle avait donné tant de temps, fait tant d’efforts pour en arriver jusque là ! Et le grand moment était enfin venu. Elle ferma les yeux, se remémorant son animae dans les moindres petits détails. Pinpin avait l’impression que le petit fennec l’appelait. Elle s’en rapprocha, comme on se laisse sombrer dans son matelas au moment de s’endormir. Puis elle se fondit dans cet être qu’elle visualisait, pour ne faire plus qu’un avec lui. Elle ressentit d’abord une sensation de sérénité absolue. Malheureusement, sa félicité fut de courte durée, s’effaçant brutalement au bout d’une seconde à peine, au profit d’une douleur sans nom qui se répandit dans tout son organisme. Lucette sentit son sang se mettre à bouillir, ses muscles se contracter de façon inexplicable, tandis que ses organes se modifiaient, qu’elle rapetissait. Puis il lui sembla être écartelée, tandis que des poils poussaient sur son épiderme. Sa tête en pleine implosion, elle se doutait que de longues oreilles lui poussaient. Les larmes l’aveuglaient, elle s’entendit hurler de façon lointaine, et tenta de serrer les dents, mais elle ne contrôlait plus rien. Tout la poussait à se projeter dans les souvenirs des tortures infligées par les Carrow à l’aide du Doloris plutôt que de continuer à se concentrer. C’était la seule chose encore claire dans son esprit. Le fennec.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle était allongée sur le flanc. Elle pensa d’abord avoir échoué, et être tombée à terre durant sa tentative de transformation, lorsqu’elle tenta de se redresser sur un coude et constata qu’elle était désormais dotée de quatre pattes. Ses sens étaient bien plus développés encore que dans ses rêves, et elle se sentait envahie par un sentiment de liberté total. Elle y était arrivée ! Pinpin y pète laggle !



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