Finalement, la scolarité à l’UMA, compte tenu de la nouveauté et des temps difficiles (on ne le dira jamais assez), s’annonçait plutôt bien. La sorcière devait même avouer qu’elle se plaisait un peu plus qu’à Poudlard, ici. Le rassemblement du clan Cadell y était évidemment pour quelque chose, mais Niallàn appréciait aussi la difficulté des cours, la liberté qu’elle n’avait pas au château et, surtout, la merveilleuse bibliothèque. Sans Pince pour vous épier, tout devenait plus facile. Et puis, pour couronner le tout, elle n’avait pas tout perdu de Poudlard.
« Et tu m’écoutes, Niallàn ? »
« Mh ? »
Bien sûr qu’elle l’écoutait. Même plongée dans son merveilleux livre de runes, la rouquine entendait Prudence, assise à côté d’elle, en train de babiller depuis qu’elle avait fini de lire (pour la quatrième fois) le volumineux volume de l’histoire du Quidditch. Mais l’ancienne Jaune et Noir éprouvait toujours le besoin de demander confirmation, et pour rien au monde Niallàn ne l’aurait privée du plaisir de tout recommencer depuis le début.
« Tu sais quoi ? Laisse tomber. Le vif d’or m’écoute plus que toi. »
« Mais le problème avec ton histoire, c’est que si Sarah ne dit pas à ton père une bonne fois pour toute qu’elle a envie de te voir et qu’elle est prête à sacrifier ton argent de poche pour ça, vous resterez bloquées. »
Elle sourit devant l’air surpris de la jolie blonde et acheva d’un air des plus innocents.
« Non ? »
Prudence lui tira la langue, lui enleva son bouquin qu’elle rangea dans son sac avec précaution et la poussa vers la sortie.
« Aujourd’hui, c’est photo » décréta-t-elle.
Niallàn ne protesta pas. Une semaine déjà qu’elle pestait parce qu’elle n’arrivait pas à trouver de bons sujets pour ses photos et miss Kane était certaine que les élèves, anciens et nouveaux, seraient parfaits pour oublier que Londres n’avait rien à voir avec les merveilleux paysages du Pays de Galles. Et elle n’avait pas tort. Dix minutes plus tard, l’étudiante se trouvait seule, à errer dans le parc son appareil à la main, un vieux truc qu’elle avait trouvé dans une brocante moldue mais qui donnait d’excellents clichés.
Et le nouveau sujet, c’était cette fille à l’air un peu rêveur, qui regardait un oiseau. Au milieu de l’agitation du campus, au second plan, la scène était idéale. Mise au point, zoom, et la galloise reconnut son sujet juste lorsque le clic familier lui signalait que l’instant était capturé. Elle suivit l’autre jusqu’à un arbre et sourit, sûre d’elle.
« Andraste, c’est bien ça ? »
Niallàn sourit et s’accroupit pour être à son niveau.
« Je n’étais pas sûre de t’avoir reconnue, mais il n’y a qu’une serdaigle pour s’installer dans un coin et lire quand tout le monde est survolté. »
Elle fixa un moment sa camarade, amusée et franchement ravie. Pas qu’elles aient été de bonnes amies, quelques discussions dans la salle commune, des cours partagés, rien de plus, mais c’était tout de même un visage familier. Andraste, qui s’était fait remarquer un nombre incalculable de fois par son comportement avec les garçons. Andraste qui, bien que parfaitement à sa place chez les bleu et bronze, aurait tout aussi bien pu finir à Poufsouffle, dans son esprit.
« Tu es la première que je croise de la maison, à part ma sœur. Deryn, je ne sais pas si tu te souviens. Il y a Prudence Kane aussi, une jaune avec qui j’étais toujours, je sais pas si tu vois. Mais je n’ai croisé personne d’autre. »
Niallàn qui, d’ordinaire se contentait du minimum syndical, comme avec Clarisse, avec qui elle n’avait pas besoin d’ouvrir la bouche pour discuter (une notion étrange mais intéressante), devenait bavarde et enjouée. L’Uma, c’était bien.
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Sujet: La nouvelle [libreee] 
