HJ : Bon alors comme je sais que ça peut être un peu chiant de devoir lire les posts de tout le monde avant d'écrire, surtout si en fait on doit seulement répondre à une personne, je préviens : ce post s'adresse à Jason, Ange, Isaac, Revan et Jim.


Il apparut bien vite que se faire traiter d’idiot n’était pas du tout du goût de Jason : la sympathie s’était un peu effacée de ses yeux clairs quand il reprit sa boîte de chocolats à Lou, et son ton était un peu trop cassant quand il lui demanda ce qu’elle voulait boire.

D’ailleurs, le « Je ramène ce que je trouve » n’était pas trompeur, même pour une novice du flirt : en clair, c’était « Je vais embarquer le premier truc qui me tombe sous la main, et si t’es pas contente, va te faire foutre ! »

Eh ben quoi ? Il venait lui reparler d’un article complètement débile dont on lui avait rebattu les oreilles pendant des jours avant qu’elle ne finisse par coller un pain au deuxième année qui était venu lui susurrer « Pottteeeeeer je t’aaaaaiiiime » à l’oreille pendant qu’elle jouait au frisbee mordeur avec des copines dans la salle commune. Il s’attendait à quoi exactement ? A ce qu’elle lui saute au cou en le remerciant de lui rappeler ces bons souvenirs ?

De plus en plus irritée, elle le vit se lever et disparaître dans la foule sans rien dire, ne voulant même pas l’honorer d’une insulte bien méritée. Les sombres prédictions de sa mère lui revinrent alors en tête. « Il va te planter là », « Il va aller en retrouver une autre, et tu vas rester là toute seule comme une idiote ».

Mais Lou chassa ces idées menaçantes en même temps que la sourde inquiétude qui commençait à la gagner. Après tout, elle lui avait rien demandé elle. C’est lui qui l’avait invitée. Il ne pouvait pas l’abandonner après l’avoir suppliée de l’accompagner...

Oui bon c’est vrai qu’il ne l’avait pas suppliée, et qu’il l’avait même plantée là en entendant la cloche sonner. Mais tout de même, c’était bien lui qui lui avait demandé d’aller au bal avec lui, et pas l’inverse !

Mais Jason revint, coupant court à ses réflexions. D’ailleurs il était temps, car une horrible pensée venait de lui traverser l’esprit.

Il posa une bouteille et un verre devant elle (un seul verre ???? il reste pas ????), puis, sous son regard horrifié, s’envola à nouveau. Cette fois, renonçant à l’ignorer pour lui montrer qu’elle boudait, elle se retourna pour le suivre des yeux. Mais les danseurs qui s’agitaient frénétiquement sur le morceau de rock qui hurlait l’empêchaient de voir quoi que ce soit.

Même debout, elle ne pouvait pas voir par-dessus les têtes des girafes qui l’entouraient. Qu’est-ce que c’était que cette manie des filles déjà très grandes de porter des talons de quinze centimètres ? En plus, à en voir certaines se dandiner avec des grimaces de douleur qu’elles croyaient discrètes, ça faisait très mal. Bien fait pour elles !

Sans hésiter, Lou grimpa sur sa chaise et guetta dans la direction où était parti Jason, indifférente aux gens qui levaient leurs verres dans sa direction, croyant sans doute qu’elle allait se mettre à danser. Bande de débiles ! Elle n’y voyait rien, elle était bien obligée !

Bien calée sur sa chaise, elle ne tarda pas repérer son cavalier en compagnie – son cœur chavira – d’une autre fille. Dans sa tête, sa mère éclata d’un rire triomphal en répétant que c’était ce qui arrivait quand on n’avait pas de gros seins. Lou ne comprenait plus rien. C’était bien lui qui l’avait invitée pourtant !

L’horrible pensée qui lui était déjà venue se refit sournoisement un chemin dans les méandres de ses réflexions. En fait, elle passait par là par hasard quand il l’avait invitée. Il ne l’avait pas invitée elle, il avait tout simplement invité la première venue.

Sentant la morsure cuisante de l’humiliation en se rappelant le baratin qu’il lui avait servi en lui racontant qu’il la trouvait sympa, et qu’elle était belle, et nianianiania et ni vu ni connu jt’embrouille, elle releva la tête, qu’elle avait baissée sans même s’en rendre compte, et se remit à scruter la foule à la recherche de quelqu’un d’autre.

Bon, il avait voulu s’amuser avec elle ? Il allait voir ça. Elle n’était peut-être qu’en première année, mais c’était pas une raison pour se payer sa tête.

De son poste d’observation, rien ne lui échappait. Les sourires qu’on s’échangeait furtivement, les mains des danseurs qui quittaient lentement la taille de leur cavalière pour descendre sournoisement vers une autre région bien plus intéressante, les regards noirs et chargés de jalousie qui vrillaient celle qui avait eu la chance d’être invitée par l’être convoité, les bâillements d’ennui qu’on étouffait dans un rire forcé en écoutant la vingtième blague pas drôle de la soirée...on aurait dit une représentation grandeur nature de la Comédie Humaine.

Soudain, Lou la vit. Une tâche turquoise, une cascade soyeuse et dorée, un diadème qui étincelait au loin, comment pouvait-on rater Ange ? Lou eut un petit pincement au cœur en voyant qu’Isaac avait fini par la rejoindre. Dire qu’elle allait voulu la taquiner quand elles s’étaient aperçues et que son amie blonde était encore seule, et que maintenant c’était elle qui se retrouvait sans personne à son bras...

Elle sauta prestement de la chaise – juste à temps car un garçon hilare commençait à la pointer avec son verre de punch en criant « Un strip-tease ! Un strip-tease ! » - et quitta la table en attrapant sa bouteille de jus de citrouille au passage.

Fine et souple comme une anguille, elle n’eut aucune difficulté à se frayer un chemin dans la foule, aidant parfois d’un bon coup de coude les danseurs de mauvaise volonté qui ne la laissaient pas passer.
Des éclats de rires qui fusaient tout près d’elle la dévièrent un instant de sa trajectoire initiale.

Rejoignant le petit groupe de curieux d’où partaient les rires, elle s’y glissa juste à temps pour voir une Gryffondor de son année en attraper un autre, qu’elle reconnaissait aussi, par le col.

- Le bisou ! Le bisou ! Le bisou !, se mit-elle à crier, provoquant de nouveaux éclats de rires, et bientôt imitée par les quelques personnes qui assistaient à la scène.

Les « Un bisou ! » qui fusèrent alors attirèrent l’attention d’autres élèves qui s’arrêtèrent dans ce qu’ils faisaient pour venir voir Revan et Jim se bouffer le nez. Après avoir crié un dernier « Avec la langue ! », Lou s’écarta furtivement et reprit sa route.

En moins de cinq minutes, elle rejoignit Ange et Isaac qui examinaient les tenues des danseurs d’un œil critique, près du buffet.

- Jason c’est un con, leur chuchota-t-elle pour tout préambule avant de décapsuler sa bouteille d’un coup de dents.

Elle but une petite gorgée au goulot et remarqua le rose qui flashait sur la tenue sombre d’Isaac.

- C’est aujourd’hui que tu devais te déguiser en fille ?, lui demanda-t-elle d’un ton taquin avec un clin d’œil, avant de se pencher à l’oreille d’Ange.

- Tu crois que t’aurais assez de tu-sais-quoi pour deux personnes ?

Jason l’avait abandonnée là comme une merde ? Bien, mais il ne s’en tirerait pas comme ça !

La fillette regretta presque de s'être énervée pour cet imbécile lorsqu'il osa lui sourire. Il aimait se donner en spectacle, c'était évident, et elle venait de lui offrir ce qu'il désirait. Il cherchait les tartes dans la quiche ! Il prit un air de réflexion intense, pour finalement lui répondre, l'air goguenard :

- J'crois qu't'es une sorte d'mandragore mais 'ttention hein! une mandragore fille. Ben ouais, t'arrêtes nin d'gueuler dès qu'on t'touche un coup et pi … j'suis sûr qu'tu mordrais ! Et fille ben … pou' les p'tits froufrous tous bieaux ! T'fais nin d'bille, pôpa et môôôman, y vont t'en envoyer une tout' belle qui chlinguera l'nouvieau !

Revan entrouvrit la bouche, hors d'elle. Même si la première partie de la remarque était, il fallait l'avouer, bien trouvée (la fillette n'avait jamais renié sa propention à démarrer au quart de tour ; surement une déformation dûe à l'ambiance familiale), le passage sur les frous frous était complètement ignoble. L'idée d'être assimilée à ce genre de fille la rendait furieuse. Elle désirait ressembler à tout, sauf à ça ! Une pensée dédaigneuse traversa l'esprit de Revan. Ce crétin aurait du finir à Serpentard, pourquoi le Choixpeau l'avait-il envoyé chez les Rouge et Or ? Il faisait tout simplement honte aux lions... Elle n'eut pas le temps de répondre qu'un petite serpent femelle, qu'elle reconnut de vue, passa près d'eux le temps de lancer à la foule des idées de baisers. Embrasser ce crapaud ? Et puis quoi encore ? Une légère nausée l'envahit. La Serpentarde s'en alla, et la sensation passa lorsque Howard enchaina :

- J'me suis d'jà pris une taloche tantôt !

Un rictus s'épanouit sur le visage de la fillette.

- Et ben tu diras pas non à une deuxième !

Joignant le geste à la parole, elle raidit sa main et lui balança une claque qui résonna de façon très satisfaisante. Pour finir, elle lui cracha sur les pompes d'un air méprisant, et lui tourna délibérément le dos. Elle allait tout simplement retourner à la Salle Commune, enlever la robe et passer des vêtements normaux, comme elle aurait du le faire depuis le début. Quelle idée débile de se faire "belle" pour un bal tout aussi débile !

C’était le soir dont tout le monde parlait, le soir où toutes les jeunes filles de Poudlard avaient un cavalier, sauf Hayden apparemment. Elle était encore dans son dortoir, se préparant consciencieusement pour ce fameux bal, et toutes ses camarades de dortoirs étaient déjà descendues pour rejoindre leurs apollons. Hayden lança un regard critique sur sa robe de bal qui lui était arrivée par hibou il y avait une semaine. En soit, c’était une robe simple mais resplendissante justement par sa simplicité, et pour une fois, sa grand-mère n’avait pas choisi une robe garnie de froufrous inutiles et envahissants. C’était une robe vert olive, qui était dans les mêmes teintes que ses yeux, et Hayden était à peu près certaine que le choix était voulu. Au bout de quelques minutes de contemplation, la Serdaigle se décida enfin à mettre cette fameuse robe. Elle prit du bout des doigts le tissu, et l’essaya de le mettre ; et heureusement, après deux ou trois tentatives elle réussit à la mettre. Je pense que ça va le faire… Elle prit sa baguette et essaya tant bien que mal de faire une coiffure à peu près normale. Ses mèches rousses inégales retombaient gracieusement sur son visage. Un fard blanc rendait sa peau presque de porcelaine. Estimant qu’elle était à peu près correctement préparée, elle descendit de son dortoir et se rendit bien vite compte que la plupart de ses camarades de maison étaient partis vers la grande salle.

Hayden se dépêcha de descendre les escaliers, afin de ne pas arriver trop en retard ; essoufflée, le cœur battant à tout rompre, elle arriva enfin dans la salle de bal. La foison de couleurs étaient éblouissantes, rien à voir avec les bals où elle était déjà allé.

Revan ! Hayden s’avança vers la jeune fille pour aller la saluer, mais elle vit bien vite qu’il se passait quelque chose. Un cercle s’était formé autour de Revan et d’un autre Gryffondor qu’elle avait aperçu parfois au détour d’un couloir. Revan enserrait le garçon par le cou alors que ledit garçon était ma foi, plutôt insolent.

- J'crois qu't'es une sorte d'mandragore mais 'ttention hein! une mandragore fille. Ben ouais, t'arrêtes nin d'gueuler dès qu'on t'touche un coup et pi … j'suis sûr qu'tu mordrais ! Et fille ben … pou' les p'tits froufrous tous bieaux ! T'fais nin d'bille, pôpa et môôôman, y vont t'en envoyer une tout' belle qui chlinguera l'nouvieau !

[i]Hayden analysa la situation. Elle ne pensait pas vraiment que ce soit une excellente idée de laisser Revan étrangler le premier année, mais, honnêtement la Serdaigle aurait pu se laisser tenter par cette issue. Ne voulant pas non plus provoquer une rixe en plein milieu du bal, Hayden se rapprocha de Revan pour tenter de résoudre la situation.

- J'me suis d'jà pris une taloche tantôt !

*C’est mal parti*

- Et ben tu diras pas non à une deuxième !

Une claque retentissante rougit la joue du garçon, d’une façon très plaisante pour Hayden. Elle vit que Revan allait commencer à partir, c’est pourquoi elle lui attrapa le bras pour l’empêcher de partir de ce foutu bal.

Me frappe pas hein, c’est que moi. Dit-elle avec un petit sourire ironique J’espère bien que tu ne vas pas partir quand même ! Moi j’ai mis cette robe détestable, alors que tu le veuilles ou non, tu restes avec moi ! Tu ne vas tout de même pas faire plaisir à cet imbécile ?[b]

Elle se retourna vers le garçon, furieuse, les poings sur les hanches :

[b]Quant à toi petit imbécile arrogant, dégage, tu pourris mon air.

Noël était par son principe même détestable. Une fête de famille. Pendant une journée entière, c’était un tourbillon de papiers cadeaux, d’embrassades et de sourires hypocrites, sur fond sonore de cloches et d’explosions de pétards, et qui laissait toujours à Cherry un arrière-goût de répugnance envers cette fête fabriquée de toutes pièces par des hommes d’affaires véreux. Le Père Noël ? Un mythe. Ou alors tous les fabricants de jouets portaient ce nom. Passé l’illusion de l’enfance, et la Gryffondor avait découvert très tôt la supercherie, Noël perdait son charme, pour devenir une fête rébarbative qu’on passait en compagnie de gens que l’on n’aimait pas, et même les cadeaux n’avaient assez de poids pour rendre moins douloureux le supplice de dire bonjour à l’oncle William. Mais cette année, Noël apparaissait sous un nouveau jour. Noël serait vraiment magique, car la jeune fille avait tout bonnement décidé qu’elle le passerait à Poudlard, n’en déplaise à ses parents. Quoique les connaissant, ils devraient être soulagés de ne pas avoir dans les pattes une gamine affichant une tête de trois pieds de long, muette et boudeuse, car dans ce spectacle étonnant d’hypocrisie que sont les fêtes de famille, la jeune Cherry avait toujours fait tâche. Au moins, à Poudlard, elle serait dans son élément.

Et qui disait Noël à Poudlard, disait également bal de Noël ! Ce pour quoi elle avait durement trimé à l’atelier cuisine avec Nolan portait ses fruits : ce serait le buffet du bal. Bien sur, la blonde n’y toucherait pas, n’ayant absolument pas confiance en les capacités culinaires des élèves de Poudlard. Qui disait bal disait également robe de soirée, mais là, c’était au-dessus des forces de Cherry. Une robe, c’était handicapant, ça empêchait de courir partout, c’était pour les midinettes pressées de devenir adultes, ridicules perchées sur leurs talons, le visage poudré et maquillé comme au Carnaval. Néanmoins, sans doute entraînée par l’hystérie qui avait régné dans les dortoirs des filles de Gryffondor, la jeune fille avait fait un léger effort d’habillement, enfilant une robe noire simple, mais élégante, et avait tenté de coiffer ses longs cheveux blonds à l’aide d’un sort. Cette dernière étape s’était révélée un échec, mais le résultat aurait pu être pire : ses cheveux étaient désormais légèrement ondulés, et lui arrivaient à hauteur des épaules. Une nouvelle tête pour une nouvelle année qui s’approchait, pourquoi pas après tout ? C’est pourquoi la Rouge et Or avait gardé cette coiffure, à laquelle elle s’était maintenant habituée.

Qui disait bal disait également cavalier. Depuis quelques semaines dans les couloirs, et surtout les toilettes des filles, ce n’était que rumeurs déclarées d’une mine conspiratrice, suivies de gloussements hystériques. Désillusions ou bien joies, le bal faisait et défaisait des couples, et toutes et tous (même si généralement ils s’en gardaient de le dire) attendaient le bal avec une impatience croissante, plus pour la parade nuptiale qui allait en découler que pour le bal lui-même. Dans le groupe des BL, seule Mariana avait un copain mais en même temps, c’était la plus âgée. L’opinion de Cherry sur les garçons avait peu changé depuis le début de l’année : les garçons, ça servait à rien, hormis quand on voulait préparer des mauvais coups avec eux. C’est pourquoi la question d’avoir un cavalier ne s’était pas posée pour la jeune fille, et qu’elle avait toujours compté se rendre au bal seule. C’était sans compter sur Beth (PNJ), cette fille insupportable qui la collait partout. Dieu merci, elle n’était pas dans le même dortoir, mais Cherry devait la supporter en cours, aux repas... Un supplice. Beth, en plus d’adorer les ragots, était persuadée d’avoir un don de marieuse, et se mêlait de la vie de tout le monde pour essayer de créer des couples. Depuis le début de l’année, elle avait essayé de caser la blondinette avec la moitié de Poudlard, malgré l’énervement croissant de la jeune fille. Et Beth avait un frère jumeau qui n’avait pas trouvé de cavalière pour le bal. Cherry n’avait pas de cavalier pour le bal. Cette coïncidence frappante frappa Beth un matin en cours de Sortilèges : un tel point commun, ces deux là étaient faits pour être ensemble ! Dès lors, la fillette n’eut de cesse de mettre tout en œuvre pour les réunir. Le frère jumeau de Beth était stupide, enveloppé, et il louchait. Hors de question pour la jeune fille de s’afficher avec un tel cavalier, elle aurait encore préféré y aller avec Alexei Wittelsbach, c’était pour dire ! Beth tenta la pitié, le chantage, la supplication, les larmes... Le deal était très simple : soit Cherry y allait avec son frère, soit Beth lui pourrissait son bal. Le choix fut vite vu. Apercevant un Gryffondor dans les couloirs, quelques jours avant le bal, qui s’appelait Seth et qu’elle aimait bien, surtout depuis qu’il avait renversé de l’encre sur Dawster, la jeune fille lui demanda de but en blanc s’il voulait aller au bal avec elle. C’était le seul moyen pour échapper à Beth et son frère, et il y avait surement moyen de mettre un peu d’ambiance au bal avec Seth, vu qu’il n’était pas réputé pour sa sagesse et son respect des règles. Il avait accepté, va savoir pourquoi vu l’invitation cavalière qu’elle lui avait faite, mais c’était tant mieux. Beth allait la laisser tranquille désormais.

L’heure était enfin arrivée, et la jeune fille, impatience de voir à quoi ressemblait la décoration de la salle du bal, n’avait pas attendu son cavalier pour faire une entrée en duo, préférant y aller seule et observer tout d’abord l’ambiance qui régnait au bal, ainsi que les personnes présentes. Elle avait convenu avec Seth qu’il la rejoindrait directement dans la salle, il ne lui restait donc plus qu’à attendre le Gryffondor. En attendant, elle s’était mêlée du groupe de Gryffondors où était Page, et l’avait vu boire un verre de la mixture que la blondinette avait crée avec Nolan. Retenant un hurlement d’effroi, elle retint son souffle, avant de s’apercevoir que la préfète ne présentait aucuns symptômes d’empoisonnement.

- Page, tu as réussi à boire ce truc ? Je t’avais pourtant dit ce qu’il y avait dedans, non ? Lui demanda la jeune fille, inquiète à l’idée d’avoir empoisonné sa préfète, ce qui n’aurait pas vraiment bien fait sur son futur CV, avant de lui ré-adresser la parole, sur un sujet totalement différent, baissant la voix de façon à ce que seule la rouquine l’entende. Sinon, tu as un projet pour les BL lors du bal ? Ou on se fait discrètes ?

Un sourire malicieux sur les lèvres, la fillette attendit la réponse de Page, qui, quelle qu’elle soit ne lui déplairait pas. Effectuant un rapide tour de la salle du regard, elle ne vit Seth nulle part, mais aperçut Beth et son cavalier, qui n’était autre que son frère jumeau ! L’apercevant, Beth fonça vers elle, suivie par son frère, avant de l’agresser verbalement.

- Alors, il est où ton pseudo-cavalier ? C’était juste pour pas y aller avec mon frère ? C’est vraiment dégueu, comme attitude !

- Mon cavalier va arriver d’ici peu, je ne suis pas une menteuse ! Et la prochaine fois que tu redis ça, tu finis la tête dans le buffet.

Affichant un air assuré face à la moue dubitative de Beth, qui ne la croyait qu’à moitié sur cette histoire de cavalier -pour le coup du buffet, ça, elle en était certaine, Cherry n’hésiterait pas une seconde à le faire-, la blonde commença à supplier intérieurement Seth de se ramener, et en vitesse, avant qu’elle ne soit obligée de céder à la violence et écrase la tête de Beth dans un gâteau, ou pire, qu’elle ne soit obligée de danser avec le frère de Beth. Seth, s’il te plait, arrête de te mettre une cinquième couche de gel, et viens immédiatement, avant que je ne commette un acte malheureux. Si seulement le Gryffondor pouvait entendre sa prière muette, et la rejoindre au bal...

Dans la salle commune de Gryffondor, l'animation d'avant-bal battait son plein ; des élèves surexcités s'interpellaient, passaient d'un dortoir à l'autre, se congratulaient pour leurs tenues... Seul, un garçon roux, vêtu d'un vieux jean pas très propre et d'un pull informe, se tenait parfaitement à l'écart de l'agitation ; confortablement installé dans un fauteuil près du feu, William Craig, préfet des Lions, lisait tranquillement un petit bouquin- pas un livre de cours, non ; même pas un livre sorcier ; il s'agissait d'un roman moldu, offert par sa sœur durant les vacances, qui faisait beaucoup rire le garçon. Il y était question d'improbables sorcières et sorciers, et les extravagances imaginées par l'auteur étaient tordantes.
Autour de lui, l'agitation se calmait peu à peu, à mesure que les élèves quittaient la tour de Gryffondor pour descendre dans la salle de bal... Mais William ne donnait aucun signe indiquant qu'il allait bouger. Une main amicale vint se poser sur son épaule, et Page lui déclara :

-Tu ferais bien d'aller te préparer, Will, tu vas être le dernier.
-J'm'en fous, déclara le rouquin avec une grossièreté qui ne lui était pas coutumière. J'veux pas y aller, d'abord, je veux mourir.
-T'exagères ! Même si t'aimes pas danser, ça va être marrant... et il faut absolument que tu goûtes à ma cuisine !! ou pas, d'ailleurs... ajouta-t-elle, malicieuse, après un temps de réflexion.

Virevoltante, elle adressa un sourire à son collègue préfet, et fila hors de la salle commune. William la regarda partir, non sans une certaine tendresse, et songea avec amertume que même à elle, il n'avait pas osé avouer quel malheur l'avait frappé. Il lui avait simplement dit qu'il se retrouvait affublé d'une cavalière vomitive, et Page avait rigolé :

-Bah, tu exagères... Du moment que ce n'est pas un troll ou Précieuse McLane... personnellement, je préfèrerais un troll, d'ailleurs !

Le rouquin n'avait pas osé aller plus loin, et s'était contenté d'un sourire contraint ; il le regrettait à présent, car lorsqu'elle le verrait au bras de sa pintade attitrée, Page allait le détester. Il aurait dû lui expliquer, lui raconter la bagarre, et la stupide décision de Flitwick... que la dragoncelle l'étouffe, celui-là...
Les derniers élèves avaient quitté la salle commune, et le rouquin leva soudain la tête, surpris par le silence ambiant. Il n'entendait plus que les craquements du feu et le murmure des pages qu'il tournait... Merlin, Page avait eu raison, il était bon dernier.... En hâte, il grimpa jusqu'à son dortoir, passa une chemise grise et un pantalon noir, pesta cinq minutes avant de trouver ses chaussures, et termina en s'observant d'un œil critique dans la glace. Bon, pas génial, il n'était pas coiffé, et habillé de façon un peu basique pour un bal ; tant pis, ça irait bien, et de toute façon, vu sa cavalière, il n'avait pas l'intention de faire des efforts.
Le roux quitta à regret sa salle commune, salué par la grosse dame qui lui conseilla de se dépêcher, et descendit lentement vers la salle du bal. La rumeur des conversations s'accentuait, donnant la nausée au préfet qui s'arrêta un moment au premier étage avant de finir de descendre. Il ne voulait pas y aller, il ne voulait pas qu'on le voie avec cette... avec ce... avec cet anchois !
William entra dans la salle, saluant de loin quelques connaissances- salut... salut... salut...t'as vu Page, je suis là-, ou évitant d'autres personnes trop bien connues- un détour, loin de Bower- cherchant du regard sa cavalière. Pas encore arrivée, évidemment. Qu'elle crève. Enfin, pas tout de suite ; ils devaient danser ensemble au moins une fois, Flitwick avait été formel. Ensuite, qu'elle se décompose donc !
Le rouquin se laissa tomber sur une chaise, les yeux rivés sur la porte. Dès que la mijaurée entrait, il la ceinturait, dansait avec elle deux secondes, partait se murer dans son dortoir pour ruminer sa honte... et ne sortait plus avant sa septième année.

Alors qu'Evan était toujours occupé à critiquer le couple formé par
son cousin et une serpentard, ce dernier se dirigea d'un pas pressé
vers lui. D'un coup, l' assurance du petite serdaigle chuta
brutalement... Le visage livide, il regarda sa cousine qui avait quant
à elle un petit sourire aux lèvres... Etait-ce un coup monté ?
S'était-il encore fait avoir? Il allait très vite le savoir.

Arrivé devant les deux enfants, il les contempla de toute sa hauteur et
lança une pique à son cousin. Ne relevant pas cette remarque, il se
contenta simplement de lui lancer un sourire.

Il est vrai qu' Evan faisait à présent moins le malin devant la carrure
imposante de son cousin. Il ne lui avait encore jamais parlé... il faut
dire que la découverte de leur lien de parenté remonté à seulement
quelques mois... mais la description que lui en avait fait sa cousine
ne lui inspirait quère confiance. Un peu bourain lui avait-elle dit un
jours, et terriblement vicieux... Bref la personne même avec qui ont a
envi d'être ennemi...

Prenant soin d'enlever le papier collé au dos de sa soeur (idiot!), il ajouta de plus belle:

"Cela faisait longtemps que
nous ne nous étions pas vu et que nous ne nous étions pas parler...
Comment allez-vous depuis tout ce temps ?"

Tient
tient... ainsi il venait pour parler beau temps ? Après tout, Lindsey
était peut être un peu trop sûr d'elle quand elle affirmait que son
grad frère était prêt à tout pour elle...

Alors qu'il s'apprêtait à répondre une phrase tout a fait anodine, il se ravisa et ajouta brusquement:

" T' AURAIS PAS PU TROUVER MIEUX NAN ?? 12 ANS C'EST UN PEU JEUNE POUR TOI..."







Pourquoi Evan était-il constamment obligé de se mettre dans de telle
situation ? Cela ne faisait que lui attirer des ennuis! Devant le
visage blème de Lindsey qui n'osait le regarder et celui de Jason dont
d'ailleurs le serdaigle n'avait pas encore vu, il se fit tout petit.
Sentant la tension montée, il se leva de sa chaise, puis après avoir
murmuré quelques excuses inaudibles, s'approcha d'une première année à
qui il avait à maintes reprises adressé des sourires malicieux.

"Salut...
je te regarde depuis un bout de temps et je te trouve vraiment très
jolie dans cette robe...ça te dirait de danser un peu "

Evan SummerBee gentil... cela était une première... mais avec les filles, on ne plaisantait pas! Et puis, il sentait que Jason n'allait pas en rester là, alors mieux valait s'éloigner un peu de son cousin, bien que ce dernier pouvait facilement le rattraper...

.

Hayden !
La petite Serdaigle débarquait à temps, dans une robe magnifique, pour lui apporter un peu de soutien féminin. Revan se sentit soulagée, surtout lorsque sa camarade insulta Howard. La façon dont le garçon parla à la Serdy agaça davantage la Gryffondor, mais elle ne referait pas l'erreur de s'emporter. L'idée de retourner à la Salle Commune quitta la fillette, qui décida d'affronter le bal la tête haute, robe foutue ou pas ; même crade, elle resterait une lionne digne de ce nom. Mais rien ce soir n'était fait pour la calmer : voilà que ce vicieux de Howard invitait Hayden à danser ! Elle aurait aimé que la Serdaigle lui colle une autre gifle, mais celle-ci n'était pas du même caractère bourrin que Revan. Elle se contenta d'accepter, ironique, et la petite Gryffondor sentit une pointe de jalousie la saisir lorsque son amie se tourna vers elle pour déclarer :

- Je te laisse, j’ai enfin trouvé un cavalier… Enfin, je crois que c’en est un.

La fillette de onze ans qu'elle était avait envie de crier sa protestation. Elle n'était, après tout, qu'une petite fille maladroite qui se sentait seule au milieu de ces couples. C'est alors que le jeune Serdaigle qui la regardait depuis un moment déjà s'approcha d'elle et la sauva de ce qu'elle considérait comme une humiliation.

- Salut... Je te regarde depuis un bout de temps et je te trouve vraiment très jolie dans cette robe...ça te dirait de danser un peu ?

En une seconde, elle nota plusieurs choses. La première, que le garçon qui venait de l'inviter portait une chemise bleu fluo (elle décida de passer outre cette faute de goût, qu'elle mit sur le compte d'une personnalité originale). La deuxième, qu'il lui faisait un compliment sur sa robe alors que celle-ci puait et dégoulinait de liquide étrange. Enfin, que le garçon cherchait à fuir quelqu'un (un Serpentard lui semblait-il). Cette dernière remarque l'aurait en temps normal poussée à refuser l'invitation, mais elle était tellement sur les nerfs qu'elle ne sentait plus sa fierté.

- Avec plaisir ! répondit-elle en attrapant la main du Serdaigle.

Alors qu'elle l'entrainait vers les autres danseurs, elle eu le temps de se demander s'il savait danser. Revan ne se débrouillait pas trop mal : son père lui avait appris. Elle décida de guider son cavalier si celui-ci s'avérait avoir deux pieds gauches. Sur le coup, elle ne pensa même pas à lui demander son nom, et cela lui était, à vrai dire, complètement égal.

Hrp : Je viens de voir que Revan a posté donc j'ai modifié en fonction et c'est pas top ^^'


- Au fait, pourquoi te trouves tu avec cette charmante première année ? Un pari ? »

Il regarda sa soeur qui était très jolie dans sa robe. Non, non il n'était pas gaga de sa soeur !!! C'était un mensonge, il ferait énormément pour elle mais pas tout... Enfin... Sauf si elle lui demandait... Il lui répondit donc avec un sourire lumineux.

- À ton avis ? Ma cavalière est fort sympathique est surtoutt ce n'est pas une glousseuse professionnelle alors bon...
Oh et le frère de Zeph' va me "donner" un livre...

Il avait insisté sur le mot "donner" car sa soeur savait pertinemment que jamais celui-ci (le frère de Zeph') ne ferait quelque chose comme ça. Il détestait Jason qui le détestait aussi et prenait plaisir à l'humilier. À se demander comment Zeph' et Jason pouvait être ami. Mais Zeph' était bien mieux que ses deux frères...

Jason se tourna vers son cousin qui hurla :

" T' AURAIS PAS PU TROUVER MIEUX NAN ?? 12 ANS C'EST UN PEU JEUNE POUR TOI..."

- Les autres auraient gloussé comme des abruties...
Et puis, elle est sympa, c'est tout...

Depuis quand son cousin se permettait-il de le critiquer ? Si ils s'étaient vu souvent, Jason n'aurait rien penser de spécial et aurait trouvé sa réaction normale mais là... Disons, qu'il n'était pas d'excellente humeur et si il s'était trouvé en face de l'abruti qui avait collé un apier stupide dans le dos de sa soeur... Eh bien il l'aurait torturé doucemeeeeent... Ce qui était pratique lorsque que l'on connait des mangemorts et bien c'est qu'on apprend tout de la torture... Et il avait déjà des dizaine d'idées mais bon... Là, il était en face de son cousin, qui si il était intelligent n'aurait jamais fait un bêtise pareille, n'est-ce-pas ?

Puis, il le vit se lever et aller voir une première année.
Il fuyait ??? Alors, là, ça n'allait pas se passer comme ça.
Il voulait quand même connaître son cousin !!!
Il se leva donc et rejoignit son cousin et s'adressa à la première année avec un sourire charmeur.

- Excusez-moi mademoiselle de vous déranger... Mais voyez-vous, cela fait des années que je n'ai pas vu mon cousin et j'aurai aimé lui parler un peu... Elle semblait compréhensive et surtout comprendre. Aussi je vais vous l'emprunter quelques instants mais ne vous inquiétez pas il dansera tout de suite après avec vous.

Il lui adressa un sourire lumineux et elle bafouilla un peu. Apparemment, elle était d'accord pour qu'il le kidnappe, hé, hé.
Il s'inclina légèrement devant elle et la remercia puis prit son cousin par le bras et le traîna jusqu'à la table où les attendait sa soeur adorée. Une fois arrivé, Jason força Evan à s'asseoir tira une chaise à son cousin qui s'assit la mine penaude. Lui-même prit un siège et il adressa un fin sourire à son cousin.

- cela fait si longtemps que nous ne nous étions pas parler... Il serait dommage que nous en restions là, non ?

Il se pencha un peu vers le Serdaigle.

- Dis-moi comment va l'autre côté de la famille ? Par ce terme il désignait les Summerbee et non les Lister. Puis il passa à des questions moins personnelles.
Sinon que penses-tu de Poudlard ? Es-tu content de ta maison ?

À partir de ce que dirait son cousin, il pourrait ressortir certains élèments et pourrait en faire usage en faveur ou au malheur de son cousin. Il lui adressa un regard patient et croisa les mains en signe d'attente. Oh non, il ne le laisserait pas filer ainsi... Puis il se tourna vers la jeune fille qui les avait accompagné et à qui il avait tiré une chaise sur laquelle, elle était assise.

- Veuillez m'excuser mademoiselle mais j'ai oublié de vous demander votre prénom...
Je m'appelle Jason Lister et je vous présente ma soeur Lindsey Lister... Il désigna sa soeur avec un petit sourire.

Il se retint de préciser que celle-ci était la cavalière de son cousin. La connaissant, elle se ferait un plaisir de lui dire elle-même.

[HJ : Theodore, je place ta question un tout petit peu après parce que vu tout ce qu'il s'est passé depuis mon dernier post, c'est un foutoir sans nom pour se réinsérer dans le bal ^^' Si ça te pose problème, préviens moi, j'essayerai d'éditer...]

Revan semblait un peu perdue au milieu du bal mais elle paraissait se détendre doucement. Page sourit à son allusion sur la notoriété de Harry.

- Oh, tu sais, Harry, finalement, c'est qu'un élève comme nous... Enfin... Je suis née-Moldue, alors c'est vrai que sa célébrité me touche pas beaucoup... Et puis...

La Rouge et Or ne put pas terminer sa phrase. Un autre première année venait de percuter la brunette, et la jeune préfète eut à peine le temps de faire un bond en arrière pour éviter d'être également aspergée. Avant même qu'elle ait eu le temps de réagir, le ton était monté entre les deux jeunes, et à sa plus grande surprise, ce fut la lionçonne qui eut le comportement le plus offensif.

- Hé oh, les jeunes, on se calme là...

Mais les première années ne semblaient pas l'écouter. Un imbécile passant dans les parages jeta de l'huile sur le feu en demandant un bisou et une seconde claque partit. La préfète allait s'interposer pour séparer les deux lionceaux qui commençaient à lui courir sur le haricot par leur comportement puéril, déshonorant au passage leur maison, mais l'intervention de deux autres jeunes coupa court à l'altercation. Page était persuadée qu'au moins l'un des deux était un aiglon, quant à la jeune fille, pas moyen de se souvenir de sa Maison.
La rouquine poussa un soupir. Elle était soulagée que la situation se soit à peu près calmée sans qu'elle n'ait eu à intervenir. Elle n'aimait pas vraiment cela.

Pour se remettre les idées en place, elle vida son verre d'un trait, ne se rendant compte qu'au goût étrange que le mixture qu'elle venait d'ingurgiter était la création de Cherry. Ce n'était pas franchement bon, et Page étouffa une grimace. Elle retint son souffle un instant. Bon. Elle n'était pas morte a priori. Elle avait donc bien fait de choisir cet étrange mélange. Ce n'était pas très bon, mais au moins, elle aurait fait honneur au buffet.

En parlant du loup, sa compagne de dortoir ne tarda pas à faire son apparition, affichant une mine inquiète. Coulant un regard vers son verre, la petite irlandaise accueillit Cherry d'un sourire.

- Ah, euh, ben... J'avais l'esprit aventureux tu vois... Pis je suis pas morte non ?

La gosse se retint de mimer un horrible mal de ventre ou tout autre symptôme louche pour faire marcher la blondinette, mais la phrase que celle-ci ajouta un ton plus bas coupa son élan.

- Ben... Non, j'avais trop rien prévu pour les BL, mais si on s'ennuie, on pourra toujours s'improviser quelque chose.

Elle ponctua sa phrase d'un clin d'oeil malicieux. Pour sûr qu'elles n'allaient pas attendre bêtement au bar. Si les Bloody Ladies étaient dans la place, elles ne pouvaient pas s'ennuyer.
Une espèce de furie trainant son cavalier en remorque fonça vers elles et Page regarda distraitement Cherry se faire houspiller... Elle sourit en la voyant remettre la morue à sa place et en profita pour faire un petit tour d'horizon. La salle s'était bien remplie depuis son arrivée. Elle aperçut William qui venait enfin d'arriver -elle le lui avait bien dit qu'il serait bon dernier ! - et lui fit un petit signe de la main pour l'encourager. Ce dernier semblait malade à l'idée que sa fameuse cavalière vomitive puisse le rejoindre. Mais son ami était un grand garçon, Page savait qu'il survivrait à cette épreuve, quand bien même elle ne savait pas vraiment d'où débarquait ce plan bizarre de cavalière horrible.

La gosse haussa les épaules. Cherry semblait guetter l'arrivée de Seth qui se faisait désirer. C'était le monde à l'envers. Mais le regard de la jeune préfète tomba sur Deniel. Le Vert et Argent venait de se faire planter sur place par... Une blonde, certes, mais... Mais pas Précieuse McLane. Cudacier n'était pas la cavalière de Deniel ? Qu'est-ce que c'était que ce foutoir ? Et son pari alors ? Même si Ange tenait de la blondasse en puissance et devait certainement être du même accabit que McLane femelle, elle ne se prénommait pas Précieuse. Page allait donc perdre son pari. Refusant d'y croire, elle préféra attendre l'arrivée de la blondasse en chef pour en avoir le coeur net. Elle ne pouvait pas se résoudre à perdre ainsi. Il fallait profiter du doute.

La deuxième année fut tirée de ses pensées non pas par Cherry, comme elle l'avait imaginé un instant mais par... l'un de ces vieux serpentards trop classe dont elle... Ah si, maintenant qu'il venait de se présenter, elle connaissait son nom. Nott. Theodore Nott. Un "vieux". Au moins 5e année à vue de nez. Et... terriblement élégant. Page l'avait vu entrer avec son sublime costume gris. Même sans être avide de froufrous et de vêtements tape à l'œil, la gosse avait remarqué l'entrée du jeune homme dans la grande salle.

La gamine d'habitude si prompte à réagir, en eut la chique coupée. Elle arqua un sourcil, dévisagea le dénommé Theodore des pieds à la tête puis regarda sa propre tenue.

Elle avait fait l'effort d'être un minimum élégante, certes, mais pourquoi diable un "vieux" si classe venait-il inviter une gamine de la Maison opposée, qui plus est la seule vêtue comme un garçon ? Avait-il mangé quelque chose de louche au buffet, lui faisant perdre la tête ?

Une petite partie de la lionçonne était flattée que le jeune homme soit venu jusqu'à elle. Mais la rouquine était si peu intéressée par ces choses de couple et autre cavaliers qu'elle ne comprenait pas pourquoi il venait la voir.

- Euh, bonsoir... T'es sûr que tu te trompes pas de personne ? T'as plein de princesses à disposition là, fit elle en désignant la cohorte de robes affriolantes portées par ses camarades, et moi je suis pas franchement le genre de cavalière qu'on rêve d'avoir. En plus, je sais pas danser...

Autant annoncer la couleur. Page regardait le jeune homme d'un air incrédule. Elle devait certainement être l'une des plus piètres cavalières de tout le bal. Mieux valait le prévenir.

Elle ne s'était même pas enfuie, se contentant de répondre en détail à sa question sotte. Poliment le Gryffondor inclina légèrement la tête et l'écouta parler sans pour autant répondre. Il n'avait pas envie de parler de Privet Drive ou même évoquer le coin dans lequel ses Tuteurs habitaient...Car lui n'y habitait que de corps; son coeur était au 12 square Grimmauld, or cette destination devait être maintenue secrète. Ses yeux verts suivaient avec amusement les gestes de la poufsouffle très expressive et très joyeuse. Un petit sourire s'étira sur ses lèvres mais son attention fut bientôt retenu par quelque chose d'autre. Harry tourna la tête et vit près d'eux, deux gamins se disputant âprement...Quelle était leur maison ? Il n'en avait aucune idée, ne pouvant le savoir à cause de leur tenue de bal, tâchée au passage. Le Survivant regarda un moment les sorciers se battre comme des chiffonniers avant de se dire qu'il serait peut-être temps pour lui, en tant qu'aîné de les séparer...Mais finalement, ce fut Page qui s'en chargea. Oui vraiment, c'était une bonne préfète cette deuxième année...

- Hé oh, les jeunes, on se calme là...

-Je suis sûr qu'il finiront dans les bras l'un de l'autre à la fin de la soirée

Fit-il d'une voix posée en se retournant vers Eloryène; un air petit malicieux logé sur son visage, au coin de ses lèvres et de ses yeux verts qui luisaient légèrement d'amusement à cette pensée. Comme pour se justifier il reprit d'une voix basse et tranquille

-C'est toujours ainsi que débutent les histoires d'amitié ou d'amour dans les bals...Enfin c'est ce que l'on dit...Qui aime bien, châtie bien.

Le Gryffondor répondit finalement-enfin- à l'une des remarques de son interlocutrice.

«En plus comme tu as pu le remarquer je parle beaucoup et souvent pour ne rien dire donc à ce stade de la soirée tu dois en avoir déjà marre de m’entendre. »

-Non c'est intéressant ne t'inquiète pas...Et puis moi je ne parle jamais assez alors comme ça

Si l'une semblait très encline à raconter sa vie, le second avait l'air beaucoup trop mystérieux et jaloux de ses secrets pour laisser échapper une seule bribe de ce qui lui appartenait encore et que les livres d'histoire n'avaient pas décortiqués pour leur compte, croyant tous savoir mais ne sachant rien. C'étaient d'ailleurs les bouquins qui racontaient le plus de bêtises sur son compte qui avaient les plus long articles. Comme dit le proverbe: "la culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale".

-Tu as eu une vie plutôt remplie en fait

Remarque anodine qui ne faisait guère avancer les choses mais qui avaient le mérite de prouver son écoute. L'adolescent jeta un coup d'oeil aux deux bagarreurs mais la foule d'élèves amassées dans la pièce les avait déjà éloignés de son regard et Harry ne put savoir s'ils avaient finis ou non par se séparer. Ainsi donc la Poufsouffle n'avait pas de cavalier; il aurait été de tradition de lui demander poliment si elle ne voulait pas lui faire cet honneur...Mais décidément le Survivant était irrécupérable sur ce sujet. Il n'y avait tout bonnement pas pensé et c'était triste à dire: mais le Brun n'en avait pas envie non plus. Non pas qu'Eloryène ne soit pas charmante, loin de lui cette idée mais danser, très peu pour lui. Or un cavalier, pour continuer dans la tradition était sensé mener sa compagne sur la piste de danse. Tant qu'à ne pas être embêté par la tradition, autant ne pas la commencer donc et ne pas proposer l'idée fatidique à la Jaune et Noire. Cette dernière cependant, moins pimbêche que ses homologues semblait-il ne paraissait pas en prendre ombrage. Le sorcier, sentant dans le timbre de sa voix qu'elle n'avait pas finit de parler redressa la tête et l'écouta attentivement.

« Tu connais le Sénégal parce qu’en fait c’est la que je suis née….enfin c’est un beau pays et il y a tellement de chose à voir. Le lac rose par exemple c’est un lac chargé en sels et minéraux qui font que l’eau est rose en fait et lorsque tu entre dedans tu as tout de suite l’impression de flotter. Juste à coté tu as une source d’eau douce et les gens s’en servent pour se rincer après leur travail…tu verrais le paysage….c’est magnifique…dis tu n’as pas soif maintenant ? Je boirais bien quelque chose….je peux aller le chercher si tu veux.»

Le Sénégal...Harry connaissait à peine le lieu où les dursley vivaient...Enfermé dans cette maison, condamné à se cacher, non ce n'était pas ainsi que le Gryffondor aurait pu découvrir du pays. Il avait cependant finit par avoir accès à quelques livres de voyages dans le monde sorcier et avait effectivement entendu parlé de ces lacs étranges de couleur rose. Franchement l'adolescent aurait aimé voir cela...Mais c'était impossible, il n'était pas majeur et malgré tout...Il s'appelait Harry Potter. En ces temps troublés, sortir du château ou du QG de l'Ordre du Phénix était dangereux pour lui que Voldemort recherchait...Tout ça à cause de cette fichue prophétie! Les membres de l'ordre du phénix étaient très "mère poule" envers le Survivant et la plupart piquaient des crises de colère lorsque le jeune sorcier revenait d'un escapade interdite au Pré-au-lard sans avoir prévenu personne parce qu'il ne voulait pas de gardes du corps...Les voyages, oui, un bon moyen de rêver à l'avenir, de s'en promettre un, de se dire qu'il serait encore en vie une fois adulte...

-Non je ne connais pas, enfin si par le biais de quelques ouvrages mais sinon, je n'ai pas beaucoup voyagé

Confessa-t-il à mi-voix, un brin de tristesse filtrant dans son regard d'émeraude si on regardait bien au plus profond de ses yeux.

« dis tu n’as pas soif maintenant ? Je boirais bien quelque chose….je peux aller le chercher si tu veux.»

Cette fille avait une propension tout bonnement incroyable de sauter de la licorne au troll -du coq à l'âne version moldue-. Le temps de se remettre dans la course, encore pensif au sujet des voyages le Gryffondor la regarda d'un air légèrement étonnée de mesurer sa capacité à ne jamais laisser tarir la source de ses paroles. Ca ne le dérangeait pas remarque, au moins ça comblait le vide que lui laissait; asséchant la rivière des mots par pure gêne dans cet endroit trop peuplé pour lui et cette tenue trop classe qu'il portait pour lui correspondre. Bien que cette robe de sorcier de satin noire soit discrète et sobre elle lui ceignait la poitrine et suivait légèrement les courbes de son corps...Où était donc son cher pull signée Madame Weasley ? Mal taillé, trop grand mais ô combien doux et agréable à porter?

-Non, non laisse, j'y vais

Il pensait que bouger lui ferait du bien, l'occuperait un moment au moins...Mais le Survivant s'était lourdement tromper; les légères bousculades, les coups de coudes involontaires; les bribes de conversation saisies au passage que l'on retenait malgré soit- Les Canons de Cudley ont fait une super saison; Oh mais tu savais que Danny sort avec Emma?; Et toi tu as fais quoi pendant tes vacances?; Tu te rappelles la tête de Rusard quand on a...-Bref, de quoi y laisser ses tympans. L'attrapeur finit tout de même par arriver à la buvette. Jetant un regard septique sur la table il aperçut au loin Ange Dawster qui se servait...Du champagne! Pour une première année ce n'était pas très raisonnable...Surtout que sobre, elle lui avait prouvé sa capacité à se tromper de toilettes alors avec de l'alcool dans le sang? Qu'est-ce que cela allait donner ?

Prêt d'elle, en bout de table se trouvait Pénombre Craft et son cavalier Ultan Bower...Tiens c'est curieux; Harry aurait juré avoir entendu une rumeur comme quoi les deux Serpentardes ne pouvaient pas se voir en peinture...Bah les rumeurs de la gazette de Poudlard en même temps...C'était comme ce "nul" qui avait réussi a dire que Harry cotôyait une première année des Verts et Argents en secret...Comment déjà ? Lou quelque chose...Bref en tout cas c'était du n'importe quoi; le Gryffondor n'avait rien d'un pervers intéressé par les petites filles...En même temps...Lui sortir avec une Serpentarde ? Ahah, autant admettre que...Le jeune sorcier jeta un coup d'oeil aux alentours pour trouver un exemple quand il aperçut Drago Malefoy non loin de Théodore Nott...Oui voilà ce serait comme affirmer avec certitude que la Fouine et lui étaient des amis inséparables.

Bon ce n'était pas tout ça mais perdu dans ses contemplations et rêveries sur l'illogisme du journal de l'école le Gryffondor faisait attendre la demoiselle. Il regarda les verres proposés et prit prudemment l'un d'en eux qui avait une jolie couleur jaune foncée avec du rouge au dessus qui ne semblait pas vouloir s'emmêler à celle du dessous (Le Coktail en image sur le premier post du Professeur McGonagall). Le jeune garçon trempa consciencieusement ses lèvres dedans, inquiet-Assez galant tout de même pour ne pas rapporter un truc horrible à la Poufsouffle-. Mais en fin de compte ce n'était pas du tout mauvais...Très sucré et bien mélangé- à part la couleur-Le Survivant se saisit donc d'un autre verre de ce genre et se dirigea avec prudence vers Eloryène.

Au passage l'adolescent rencontra son préfet qui n'avait pas l'air très enthousiaste, un peu comme lui d'ailleurs...Harry salua William d'un signe de tête, les mains prises par les boissons et la voix par ces autres voix qui coupaient tout possibilité de salut intelligible autre que par les gestes...Une serdaigle venant d'entrer avec laquelle le Gryffondor avait déjà eu des cours lui fit tourner la tête...Ma...Malicia voilà; elle était très jolie habillée ainsi. mais ne s'y attardant pas trop parce qu'il ne voulait pas faire une gaffe avec ses verres le sorcier revint auprès de la demoiselle Jaune et noir après bien des soucis.

-Tiens, j'espère que ça te plaira

Fit-il en lui tendant la boisson et en commençant à entamer la sienne, résistant à l'envie fort impolie de lécher le contour de ses lèvres pour y récupérer le sucre...Oui se serait sûrement mal vu...Dommage car ce nectar était vraiment bon; un peu trop pour servir de rouge à lèvres invisibles mais bon, il fallait savoir se tenir en société n'est-ce pas ?

« Glousseuse ça on peut dire qu’il y en a cette année ! »



La jeune Lister remarqua la disparition soudaine de son cousin a ses cotés qui était parti aller chercher une pouilleuse avec une robe souillée par un liquide verdâtre.

Il avait un de ses goûts !

Folle de rage, elle n’eut pas le temps de lancer un : « c’est mon cavalier sale griffy, vas te chercher un pouffy » que son frère allait déjà le rechercher.

Ah son frère… Ca on pouvait dire que c’était un homme un vrai. Il critiquait les plus faibles protéger des agressions sa douce sœur.

Le visage du pauvre Evan tourna rapidement au cramoisi sous l’assaut de Jason. Se sentant pris d’une rage soudaine, Lindsey s’approcha et gifla violemment Evan



« Alors tu me faussais compagnie ? Tu as dailleurs très bon goût, lança-t-elle en regardant la fille en question. Elle ne pouvait pas refuser ton invitation. Elle n’aurait certainement pas trouver un garçon avec qui danser ce soir… Sa tenue est la tienne était parfaitement accordé »



La jeune Lister se tourna alors vers Revan, leva son jus de citrouille qu’elle tenait depuis la fin de la danse dans sa main et le jeta au visage de la souillonne.


« C’était MON cavalier, sale griffy. Ne t’avises plus jamais de te trouver sur mon chemin sinon je t’assures que ta durée de vie diminuera rapidement ».