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 Bal de Noël
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 10 Nov - 16:40:58

Spoiler:

Il eut le vacarme. Ce genre de bruit qui montre que la foule est énervé à la simple idée de savoir qu’elle devoir jouer un rôle. C’est beau, c’est grand, c’est hilarant, enfin c’est peut être l’idée que ce faisait bon nombre d’élèves, de tous âges et de tous sexes, mais se tirant une nouvelle fois du lot, Qare ne s’était pas habillé pour le bal ce jour là. Alors que plusieurs garçons de son dortoir avaient monopolisés le miroir à double face, pour nouer cravate, chemise et pantalon, le jeune aiglon lui était restait assis sur le bord de son lit, les pieds ballant dans le vide, poussés de droite à gauche, très légèrement par tous ceux qui le bousculaient, tombaient, s’agitaient, braillaient, hurlaient, vociféraient, au point de laisser le petit être noir seul, sur son lit de solitude, fait au carré sans le moindre défaut. Il n’avait pas le cœur à ce genre de chose, non pas qu’il était agoraphobe, mais simplement qu’il avait toujours eut un talent particulier pour les grandes danses dont seuls les professeurs pouvaient en connaître les rouages, et le fait de s’exhiber ainsi devant une foule n’était pas de sa nature. Il préférait largement la compagnie de l’inhérent et de la solitude, bien plus silencieux qu’on ne pourrait le croire, déformant sans plis la couverture à damier noir et blanc couvrant le lit du jeune garçon.

Personne ne lui avait proposé de l’accompagner, de l’aider où m’aime demander son avis propre et franc pour ne serait que la couleur, le détail, l’harmonie. Non, il était resté proscrit, comme chaque jour de ce qu’il qualifier de misérable vie, passant son temps à compter les grains de sable s’écoulant délibérément du sablier de cristal. La nuit elle-même semblait enjoué en ce jour de fête pour tout le monde sauf un, Qare. Puis, ils évacuèrent tous, créant un bouchon maladroit à la sortie de la salle commune, le petit garçon se retrouva vite livré à soi-même, n’ayant pas grand-chose à part ranger un peu, ici et là, facilitent la tâche aux elfes de maisons qui ne chaumeraient pas cette nuit. Sortant alors sa baguette de sa large manche, Qare se dit qu’il valait mieux passer sa soirée à être utile, qu’à avoir du remord en se ridiculisant devant tout un monde qui ne l’avait jamais accepté. C’était peut être le bal de noël, mais beaucoup seraient habillés en noir ce soir, et n’aimant pas se fondre dans le décor, s’intégrer au moule très peu pour lui. Et à coup de sortilèges basiques, il referma les malles encore ouvertes, replia les chemises froissées bordant les baldaquins, accrocha les cravates aux porte-manteaux bombés et enfin glissa les chaussettes dans les chaussons, et voilà, la pièce était de nouveau vide, sans aucune trace de vie, comme si, tout avait toujours été ainsi, vieux, craquant, fragile, poussiéreux, en somme, un dortoir.

Puis Qare prit la décision d’enfiler son pyjama, puisqu’il n’avait plus que ça à faire, bientôt il serait temps pour lui d’aller cauchemarder, chose qu’il n’affectionnait pas particulièrement, mais il était humain sur ce point, car il ne pouvait se permettre de ne pas dormir. Et alors qu’il se trouvait en sous-vêtements, un simple maillot de corps noir sans manche, un slip et des chaussette, il se dirigea dans sa propre valise pour en tirer son habit de nuit si bien plier et casé dans le coin de son armoire portative ; mais étrangement, il ne trouvait plus le bas de l’ensemble de soie, et s’il voulait rejoindre le pays de Morphée assez rapidement, il ne pouvait se perdre de temps à retrouver le pantalon. Soudain, ses lèvres formèrent un léger petit « o » de stupéfaction, non par parce qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, mais parce qu’il était tombé sur la photo encadré de lui et de sa mère, à peine âgé de deux ans, arborant un magnifique sourire innocent. Le contemplant quelque instant, il finit par le jeter violemment dans la valise, ne prenant pas la peine de fouiller un peu plus :

« Si j’en suis là maintenant, c’est bien de ta faute… »


Se relevant lentement, il remonta le plus haut possible ses chaussettes noires, dessinant parfaitement les formes de ses pieds, et il finit par se contempler à son tour dans le miroir, comme bon nombre de garçon avant lui. Il resta statique, sans expression aucune sur le visage, sans doute bien longtemps, car le sol pleureur eut le temps de déverser ses larmes de feuilles pendant un long moment, formant un petit tat sur le rebord extérieur de la vitre, ce qui n’était pas présent avant que les élèves ne quittent la tour. Voilà où il en était : obligé de survivre dans un corps qui n’avait jamais été le sien, et qui ne le serait jamais d’ailleurs. Des cheveux trop sombres pour égaillé son reflet, des yeux trop grands pour paraître hypocrite, une bouche à mi-clos invisible au monde, une peau mortellement froide, une allure cadavérique, des petits bras, de petites jambes, un dos développé, des mollets musclés tout comme les cuisses, il se voyait presque difforme. En se regardant, il pensait voir la mort, bien qu’elle se promène chaque jour dans son dos. Il se disait souvent que si un jour elle devait venir le chercher, elle ne le reconnaitrait sans doute pas, et se dirait simplement que c’est le pure fruit du hasard, qu’une coquille soit remonté à la surface, et le délaisserait pour toujours.

« Tu ne me dois rien… »


Une voix lointaine lui rappelant un souvenir :

« Pourquoi ? Tu as peur que l'on t'apprécie

-Je ne sais pas…

-Tu m'aurais laissé ?

-Je ne sais pas…

-tu es peut-être ce monstre que tu décris ?

-Je…Ne…Sais…P…Pas… »


Et tout en brandissant son poing qui vint s’écraser contre la vitre du miroir, le poing de Qare finit par saigner, alors que le diseur de vérité lui était toujours intact. Laissant trainer sa main, une longue trace de sang dévala le réflecteur, gâchant un peu plus le reflet médiocre du jeune Serdaigle. Rapportant aussi tôt sa main près de son cou, étreint par l’autre, Qare baissa les yeux, pour voir qu’il saignait, sans pour autant l’alarmer. Alors, il fit quelque chose qu’il n’aurait jamais fait au par avant.

Une demi-heure plus tard, ce fut un petit garçon tout vêtu de noir, dans un somptueux costard, surmonté d’une longue cape d’un bleu nuit hors du commun, le petit être se présenta ainsi devant les portes de la salle de bal restées entre-ouverte. Hésitant un instant, il finit par ouvrir béant les deux portes, comme pour annoncer sa venu au public le plus proche de l’entrée, les autres encore en train de s’amuser sans le remarquer. Il y avait pensé, il était seul, cela non plus ne changé pas avec le temps. Il n’avait pas prévu de venir, alors il n’avait pas prévu de se munir d’une cavalière. Avançant lentement à travers la foule qui lui céda le passage à certain moment, il n’avait pas arrangé ses cheveux, qui semblaient encore avoir poussé. Il n’arborait pas un sourire, pas une once de bonté, et pourtant, il était presque possible de ressentir de l’élégance et une certaine envie de plaire dans sa démarche, sa présence montrant un grand pas réalisé sur sa mélancolie dépressive. Il se devait maintenant d’attendre qu’une demoiselle le rejoigne pour lui demander si la danse lui était accordée. Il accepterait peut être, ou pas.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 10 Nov - 19:49:53

La musique hurlait de plus en plus fort, les couleurs tourbillonnaient de plus en plus vite, l’air se surchargeait de plus en plus d’effluves lourdes qui épaississaient l’atmosphère...ce chaos des sens donna bien vite le tournis à Lou, trop étourdie pour remarquer le regard appuyé que lui jeta Ange avant de s’enfuir dans la foule grondante.

- Eh mais elle fout qu..., commença-t-elle d’un ton indigné avant de la voir s’arrêter juste en face de deux verres.

Elle comprit soudain, et se retourna vers Isaac qui avait les yeux fixés sur la kamikaze.


- Mais la regarde pas comme ça aussi, rétorqua-t-elle à voix basse, tu vas la faire cramer.

N’empêche qu’il avait raison, Ange avait intérêt à se dépêcher. Parce que Jason devait toujours être en train de faire le beau devant l’autre idiote, et que si Ange se faisait pincer et que les deux grands la forçaient à manger sa fiole par le nez avant qu’elle ait eu le temps de la donner à Lou, son beau projet de vengeance tombait lamentablement à l’eau.

Elle imagina soudain Jason en train de se marrer en racontant à ses amis comment il avait finalement balancé la conne de première année qu’il avait invitée au bal, et sentit une nouvelle vague de rage l’envahir. Ah il allait s’en mordre les doigts.


- Viens, on danse, lança-t-elle à Isaac d’un ton décidé.

Puisqu’ils ne pouvaient manifestement pas attendre le retour d’Ange en la regardant tous les deux avec des yeux de merlan frit, autant en profiter pour s’amuser un peu. Et puis l’essence même d’un bal, c’était de danser, alors ils allaient finir par avoir l’air un peu con en restant plantés là comme des lampes.

Mais à peine eût-elle le temps de poser sa petite main sur son épaule qu’un sifflement retentit tout près d’eux, suivi d’une voix aux accents moqueurs.
Dans un tourbillon de boucles brunes, Lou tourna brusquement la tête vers le nouveau venu et le toisa.


- C’est quoi ce débile ?, demanda-t-elle à Isaac en pointant l’autre du pouce, je croyais que les trolls vivaient dans les montagnes ?

Presque aussitôt, une grande blonde les rejoignit. Lou leva les yeux sur elle et eut un grand sourire moqueur.

- Ben t’aurais peut-être mieux fait de venir avec Précieuse, lança-t-elle à Orion en jetant un nouveau coup d’œil pétillant de malice à la préfète-en-chef qu’on reconnaissait sans peine malgré son maquillage de chaudron volé.

Elle allait se mettre à danser avec Isaac, de gré ou de force, quand quelque chose retint son attention.

Pour une raison qu’elle ignorait, les sourires qui avaient accompagné l’arrivée de la préfète se transformaient en rires et les coups de coude discrets se multipliaient. Elle avait d’abord cru que les gens ricanaient à cause de sa tête, mais quand elle en vit deux ou trois la pointer ouvertement du doigt en pleurant de rire, il lui fallut bien se rendre à l’évidence. Quelque chose n’allait vraiment pas avec la préfète, et elle était en train de louper le spectacle.

Quittant Isaac, elle la contourna en même temps qu’une autre fille les rejoignait, mais n’entendit pas ce qu’elle raconta aux autres : avec un éclat de rire joyeux, qui rendait écho à ceux qui résonnaient déjà, elle venait de découvrir un côté de la préfète qu’elle ne connaissait pas. Son hilarité était telle qu’elle ne vit même pas la fille qui venait d’arriver se jeter comme une furie sur Isaac.

Mais la voix d’Ange s’éleva soudain tout près d’elle, la réveillant d’un coup. Toujours souriante, elle s’approcha de son amie et la pinça légèrement au bras.


- T’en as encore hein ? J’en ai besoin pour l’autre...
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 10 Nov - 21:05:05

Son jeune cavalier semblait très enthousiaste, et la valse se fit plus rythmée. Au début, il eut l'air de ne pas se rendre compte qu'il bousculait des gens ; mais bien vite, un air sadique se peignit sur son visage, et il lui glissa à l'oreille :

Et si on pourissait le bal en dansant comme de fous et en monopolisant la piste sans que les autres puissent danser?

Un instant, la Gryffondor fut tentée d'accepter. Emmerder les gens, quand on était d'une humeur aussi massacrante, était une idée très séduisante. Mais un regard autour d'elle finit par la convaincre d'abandonner l'idée. Autour d'eux, la plupart des gens se crêpaient le chignon, même les Serpentards s'embrouillaient entre eux... Pousser tout le monde ne ferait que foutre un peu plus la merde, et mettre encore plus de gens sur le dos de Revan, ce que la fillette ne souhaitait pas. Aussi adoucit-elle son expression et sourit à Bill :

- Vaux mieux pas, c'est suffisemment le bordel comme ça, ici.

Elle calma le rythme de la danse avec son camarade, et en profita pour se soustraite à la vue de la vipère qu'il avait renversée sans s'en rendre compte, en se fondant dans la masse des autres danseurs, qui étaient, curieusement, encore nombreux. Elle tenta par la même occasion de retrouver Hayden, qu'elle ne parvenait plus à appercevoir.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMar 11 Nov - 0:52:21

Le regard tourné vers Ange et ses méfaits, Isaac songeait qu’il avait beaucoup de chance de s’être fait rejoindre par Lou. L’apparition de la fillette excusait le départ de sa compagne. De quoi aurait-il eu l’air si la petite première année l’avait laissé seul ? Ses camarades s’attendaient à le découvrir au bras de sa collègue préfète. Ils étaient un couple en vogue, ils formaient une union parfaite, convenue depuis l’élection du roi et de la reine du bal de printemps. Or, il avait choisi une cavalière plus jeune, au crépuscule de l’enfance. La surprise se lisait sur les visages. Précieuse lui avait demandé de ne pas ébruiter sa disgrâce. Il avait gardé le silence pour éviter le ridicule des explications. L’affaire de sa copine méritait d’être tue, puis étouffée à l’instant même où elle paraîtrait. Tant que le bruit ne se propageait pas, il était épargné. Et, quoiqu’il lui en coûtât d’accorder une danse à William Craig, tout serait oublié quand il la récupérerait. Les mauvaises langues n’auraient pas le temps de se délier, et la valse insolite prendrait une valeur anecdotique. Tout devait bien se passer, il l’avait assuré à Précieuse dans l’intimité relative de leur salle commune, à une heure où ils pouvaient s’afficher ensemble sans être écoutés. La logique avait parlé. S’ils se rejoignaient, rien ne les compromettrait. Il avait trouvé une autre cavalière afin d’écarter les spéculations désavantageuses qui menaçaient de le frapper à l’arrivée des préfets rivaux, et il lui suffisait de laisser courir le bruit d’une autre liaison en gardant le bras d’une nouvelle conquête pour retenir le peuple, attiser le feu de ses questions indiscrètes, et provoquer définitivement toute l’attention en saisissant la main de sa véritable petite-amie, pour l’arracher au rouge et or, dans une scène digne des traditions romanesques. Mais, s’il était incapable de garder une gamine, qui devait pourtant se sentir honorée d’avoir été désignée par son préfet et de succéder à une fille de qualité, s’il se retrouvait seul au milieu de la foule, condamné à se rabattre sur la première venue pour avoir l’air moins perdu, ses visées glorieuses tombaient à l’eau.

Non loin, Micheline continuait à se faire remarquer bêtement, en courant d’une personne à l’autre, et en enfermant son entourage dans sa quête désespérée de reconnaissance. Elle était épuisante. Evitée des Serpentard, elle devait se contenter de son frère et de son cousin. Sa vie sociale était aussi creuse que son intelligence, mais, elle multipliait les erreurs, en s’abandonnant à des lubies capricieuses qui affligeait ses malheureuses victimes. Il fallait que la notion de famille soit sacrée chez les Lister pour que Jason maintienne la conversation avec elle, au détriment de l’adorable Lou. Après s’être ruée sur la cavalière de Tao en découvrant qu’elles portaient la même robe – ces tristes assortiments frappaient toujours les bonnes personnes… Il était idiot de réclamer l’exclusivité d’une tenue sans fonds nécessaires pour commander du sur-mesure ou se servir dans des boutiques de créateurs spécialisées dans les modèles uniques -, Lindsey embrassa brusquement Orion. Elle fut bien évidemment repoussée. Quelle horreur ! A moins d’être désespéré, de souffrir d’un physique disgracieux et d’un célibat de naissance, personne ne pouvait réagir favorablement à l’approche de cette espèce de scylla, qui, contrairement au monstre légendaire, n’avait jamais été désirable. Il assistait à un spectacle grotesque. Mais, comme il est toujours possible de recycler l’inutile, ses frasques avaient l’avantage de tendre aux couples trop silencieux quelques sujets de conversation. Il songeait à les exploiter avec Lou, en dégageant des moqueries de ce qu’il venait de voir, quand celle-ci lui proposa une danse, à lui, le cavalier de son ami. Elle ne manquait pas d’air. Comment lui refuser ? Ce serait au tour d’Ange d’attendre que son cavalier daigne la retrouver !

- Mais volontiers, au point où nous en sommes…


La jeune fille posa une main délicate sur son épaule et, au moment où il s’apprêtait à glisser doigts sur la hanche de sa cavalière improvisée, un sifflement déplacé retenti à côté de lui. Sire O’Neill avait décidé de donner un sens à ses errances en les honorant de sa présence. N’avait-il rien de mieux à faire ? Les filles s’étaient-elles lassées de ses fanfaronnades au point de refuser ses invitations ? Les idiots dans son genre réussissaient toujours à s’entourer d’admiratrices écervelées, mais ils s’en contentaient rarement et envisageait des touches à leur mesure, c'est-à-dire, trop bien pour eux. Orion s’était donc fait jeter, et il avait choisi de jouer à plus malin avec lui. Son apostrophe, qui, clairement, se voulait dégradante, lui fit oublier l’invitation de Lou. Il s’amusait des taquineries de filles de sa maison, mais, venant d’une tierce personne, elles étaient inadmissibles. Il ne pouvait plus mettre un accessoire rose – ce qui n’a franchement rien d’insolite à notre époque – sans éveiller les rumeurs et inciter les rapprochements. Ah il n’avait pas l’air dangereux ? Le visage fermé, Isaac appuya son regard sur le Serdaigle le plus ridicule que Poudlard ait porté. Frapper ou jouer, telle était la question et la première option devint plus séduisante lorsque l’impudent se lança dans un interrogatoire ministériel avec incroyable sans gêne. Mais de quoi se mêlait-il ? Il était encore libre de voir qui il lui plaisait ! Son odieux collègue ne s’imaginait tout de même pas que, parce qu’il était Orion O’Neill, il avait de droit de se mêler des affaires des autres et de leur demander des réponses ? Sa séance cuisine en compagnie de Précieuse lui donnait-elle le sentiment d’être entré dans sa vie par relation interposée ? Le Serpentard n’aimait pas beaucoup les curiosités maladives. Précieuse avait affirmé qu’ils étaient ensemble. Grand bien l’en fasse ! Ce n’était pas un scoop depuis le temps. Il ne détenait pas une confidence exceptionnelle. Et c’était quoi cette conclusion débile ? Partagé entre le rire et les larmes, Isaac baissa un sourcil atterré. Lou partageait sa consternation dédaigneuse. D’où sortait-il ? Quand on ne connaissait pas le phénomène, on pouvait se le demander. Et, quand on le connaissait, on se contentait d’un « oui… ça existe… ». La dernière déclaration d’Orion l’avait achevé. Sa stupidité avait terrassé sa colère. Franchement, que voulez-vous répondre ? Il soupira.

- Pauvre d’elle, la prochaine fois qu’elle se plaindra d’un mal de tête au réveil, je saurai pourquoi.
– Son regard s’assombrit. - Et maintenant casse t…

Mais une vision d’horreur coupa court à ses amabilités.


- C’est quoi ce truc ?
Laissa-t-il échapper sans la moindre délicatesse en dévisageant Neoki Ewora, leur honteuse préfète-en-chef.

Le plus beau raté de la soirée était devant ses yeux. Les filles oubliaient parfois que la fonction première du maquillage était de les embellir, et non de les faire ressembler à une réplique vivante de Picasso. Alors, la voilà la glorieuse cavalière de l’auguste préfet de Serdaigle ? Il dut se pincer les lèvres pour éviter de lui rire au nez. Et, cette erreur humaine se permettait de suivre son cher compagnon en raillant sa tenue l’air de rien. Si la touche de couleur sur le noir sinistre de son ensemble ne lui plaisait pas, il s’en fichait bien. Que valait l’opinion de ces deux imbéciles ? Ce n’est pas à lui que l’on pourrait reprocher un mauvais goût qui se voulait gracieux et des dehors grossiers qui se voulaient distingués. Sa bouche s’ouvrit, prête à répliquer, mais Lou le devança avec un délicieux « Ben t’aurais mieux fait de venir avec Précieuse. ». Bien envoyé ! Cette petite était géniale.

- Oh mais non, elle lui aurait fait de l’ombre voyons ! Alors que là, tout le monde le monde est subjugué. Il va faire beaucoup de jaloux… comme toujours n’est-ce pas ? Il faudra que tu me donnes l’adresse du cirque qui t’as maquillé Neoki… Tant d’originalité ferait un malheur dans un musé d’art contemporain.


C’était merveilleux, il n’avait même pas besoin de chercher à se venger d’Orion, il avait trouvé le moyen de se ridiculiser tout seul en invitant la bleu et bronze la plus incertaine qui soit. Des rumeurs racontaient même qu’ils filaient le parfait amour ensemble. Le couple du siècle ! Son collègue voulait une distraction à l’image de la maison de Serpentard ? Il allait la lui offrir sur un plateau. Son sourire en coin, et la malice cruelle de son regard annonçait la suite des sarcasmes. Le quatrième année était fier, s’il tenait sa faiblesse, il pouvait marteler à volonté pour lui faire payer sa stupidité. Beaucoup d’élèves s’intéressaient à la scène, et pointaient Neoki du doigt en riant. Un mouvement de foule s’était même déplacé derrière elle… L’arrière était-il encore pire que le devant ? Lou prit son bras, et le lâcha à nouveau pour se tourner avec les autres. Maintenant qu’il y pensait, la robe de la Serdaigle formait des plis étranges, c’était comme si… Oh non, pas elle !

Un Serdaigle en attirait un autre, et Lucy Duncan jugea bon de venir compléter cette charmante réunion de préfets. La troisième année était connue pour s’attirer des problèmes à chaque bal, il ne voulait rien avoir à voir avec elle. Comment osait-elle l’approcher ? Il lui lança un regard ouvertement hostile, à peine feint, mais parfait pour le rôle qu’il s’était attribué. Sa fausse rupture avec Emilien devait lui inspirer une forte rancune, et, dans le cas présent, il n’avait aucune envie de subir les affronts de la Sainte Trinité des aigles. Heureusement, la peste blonde l’ignora et se rapprocha de la grande Neoki. Brave et vaillante, Lucy Duncan était venue sauver l’icône de sa maison ! Bien, elles allaient toutes deux retourner dans leur salle commune et cette regrettable agression visuelle de l’histoire ancienne. Non ? Ce n’était pas ça ? Pourquoi Lucy le regardait-elle avait cette drôle d’expression ? Les reproches muets ne perçaient pas ses prunelles, il n’y relevait qu’une inexplicable résignation.


- Quoi ? T’as quelque chose à me dire ? Lâcha-t-il de mauvaise humeur.

La créature se mit en marche. Il n’aimait pas du tout ça. Que devait-il faire ? Préparer une attaque ? Il recula malgré lui, mais la distance qui les séparait était trop réduite pour préparer une fuite. Lucy attrapa fermement sa main. Elle ne lui laissa pas le temps de réagir. Sa réplique le pris au dépourvu et l’empêcha de se dégager à temps. A quoi jouait-elle ? Il nageait en plein délire. Il n’avait pas vu le baiser venir, elle l’avait coincé. Comment aurait-il pu imaginer que Lucy Duncan oserait l’embrasser ? Même son esprit retors avait toujours rejeté la possibilité d’aller si loin avec elle pour servir ses intérêts. Qu’espérait-elle ? Ruiner son couple et sa réputation ? Se venger de Précieuse et de lui par la même occasion ? C’était idiot. Il se fichait de la préfète de Serpentard, et Lucy souffrirait des rumeurs autant que lui si elle ne les démentait pas. Mais depuis quand sa rivale de cœur se démarquait-elle par son discernement ? Elle rêvait sans doute d’un coup d’éclat digne de sa danse avec Emilien… Il allait mourir ! La surprise avait relâché sa mâchoire, et la Serdaigle put l’embrasser à pleine bouche sans rencontrer la résistance de ses dents. Il avait déjà embrassé des filles, une ou deux fois au cours d’une partie d’imperium/véritaserum. La première fois pour essayer, la seconde pour se persuader que l’expérience n’était pas si désagréable que ça. Puis, il y avait eu sa relation peu concluante avec Précieuse. Cette union ne tenait pas grâce à la passion. En réalité, leur histoire était trop platonique pour provoquer leur séparation. Il n’aimait pas la Serpentard, il supportait mal le contact qu’elle lui imposait parfois, évitait les situations trop intimes, et se dérobait avec un rapide baiser pour échapper à sa langue. Si d’aventure il acceptait de l’embrasser plus longuement – bien obligé à force… - il se retirait si rapidement que sa pauvre petite amie n’avait guère le temps d’en profiter. Et que pouvait-elle faire ? Elle n’avait pas assez d’expérience et trop de retenue pour oser le pousser plus loin. Ça l’arrangeait bien. On ne l’avait encore jamais bousculé. Lucy l’embrassa avec une fureur qu’il ne connaissait pas. Il tenta de la repousser, mais elle refusait de le lâcher. Sa bouche subissait les assauts de la langue étrangère. L’expérience de la jeune fille, loin de le convaincre, le mettait au bord de la nausée. Son parfum, ses lèvres trop molles, la charge de ce bout de chair humide, de ce serpent sans saveur, de cette limace rugueuse, … Les associations d’idées encourageaient son dégoût, et, à l’issue d’une poignée de secondes incroyablement longues, il repoussa violemment le poulpe, se libéra de ses tentacules et de sa ventouse immonde. Une expression pitoyable sur le visage, il essuya ses lèvres d’un revers de main. Elles étaient sales. Lucy lui avait imposé un baiser plus convainquant que ceux de ses partenaires précédentes, et il n’avait rien ressenti. Pire, il avait le sentiment d’avoir vécu une expérience particulièrement désagréable. Ressentait-on toujours la même chose après un baiser forcé ?


- T’es malade ! C’est dégoûtant !


L’exclamation lui avait échappée. Sa réputation était faite. Les attaques à propos de son homosexualité supposées allaient s’affermir et redoubler, ou, il passerait pour une petite vierge effarouchée. Il entendait déjà raisonner les sarcasmes des élèves dans les couloirs, l’écho d’un « Oooh pitié non pas de bisou ! Je vais défaillir ! ». Lucy le regretterait. Sa vengeance était presque au point, et il ajouterait d’autres attaques si elle ne suffisait pas à le contenter. Si elle croyait qu’elle pouvait l’embrasser à la légère, elle se trompait lourdement.
Ange le retrouva sur ces réjouissances. Elle arrivait juste à temps pour prendre sa défense. Mais il ne voulait pas que quelqu’un d’autre se mêle à cette affaire. Il n’avait plus envie de plaisanter en envoyant des réparties toutes faites et sans impact. Ses yeux sombres avaient la dureté de l’airain, il était impossible de distinguer sa pupille de ses iris brulés.
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  • Isaac Deniel
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMar 11 Nov - 0:53:20

[Oui, c'est nul de devoir faire un double post pour ça mais... vous étiez trop nombreux >>]

- Laisse Ange…, dit-il d’une voix contenue avant de déclarer, plus insinuant : - Plus personne ne s’est intéressé à elle depuis que le crétin congénital dont elle s’est éprise en première année l’a lâchée. Et forcément, une fille éconduite et qui n’intéresse personne se rabat sur son meilleur ami, puis sur l’ami de son meilleur ami… Tu es lamentable Duncan. Je t’avais bien dit de laisser tomber… Et la prochaine fois, évite de suivre l’exemple de Lindsey, elle n’aurait jamais dû embrasser Orion en public. Tu devrais pourtant savoir qu’il préfère les cervelles de moineaux, les filles qui, par leur simple présence, tendent le bâton pour le frapper.

Isaac préférait les jeux de langue acérés aux baisers langoureux. Et cet art lui semblait bien plus utile et intéressant que les pratiques douteuses de Lucy. Il n’avait épargné personne. Pourquoi faire preuve d’indulgence ? Tous méritaient un retour. Et pour Lucy, les coups comptaient double. Elle était trop attachée à la préfète-en-chef pour ignorer la portée de ses insinuations. C’était bas, et alors ? Tant qu’à passer pour gay, autant se comporter comme une parfaite salope. Il maîtrisait très bien ce registre.
Et maintenant que devait-il faire ? Ange intervint fort à propos pour lui demander une danse. Il était plus sage de laisser monter la tension loin du groupe. Si tout se passait bien, ils auraient quelques comptes à régler entre eux avant de s’occuper de lui…

- Bonne idée… Evitons de nous faire associer plus longtemps à ce genre d’individus…


Il prit la main de sa cavalière et s’avança sur la piste de danse.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyDim 16 Nov - 16:48:20


Lindsey vit avec stupéfaction son cousin s'éloignait en direction des deux garces qui lui avaient balançé un jus de fruit.
Sa première réaction fut qu'elle en voulait terriblement à Evan d'être parti sans elle. C'était à elle de rabbatre le caquet de ces gourdes!
Puis la seconde fut que ces filles ne méritaient pas qu'elle se déplace.
En fait, elle fut réconnaissante de l'action de son cousin... Chose étrange d'ailleurs. Elle espérait profondément que les deux filles souffriraient atrocement avant de trépasser... Bon elle savait très bien, que les deux filles ne mouriraient pas mais bon... On pouvait espérer!!!
Le sort de Jason la sortit de ses rêveries macabres.

"Merci, dit-elle avec un faible sourire".

Se préparant à replonger dans ses pensées, elle entendit soudain la remarque de son frère.
Au fond, il n'avait pas tort....
La petite abeille d'été et Lindsey avait beaucoup de points communs. C'était sûrement à cause de ça qu 'ils ne supportaient pas. Pensée débile...

"Oui tu as sans doute raison... Mais je ne sais pas. A chaque fois qu'il est à côté, j'ai des envies de meurtre. Mais bon c'est un bon cavalier servant , dit-elle en insistant sur le dernier mot. Et puis au fond, si il s'avère que l'on puisse s'entendre, il peut m'être utile".

Elle continua avec un sourire entendu:

"Il est toujours utile d'avoir quelqu'un dans son camps... Et puis aparemment on dirait qu'il commence à m'apprécier. Je n'ai même plus besoin de me déplacer pour dire du mal des autres. Il le fait à ma place!"

Lindsey sourit, de son petit sourire diabolique... Tout compte fait ce bal qui avait commencé si mal s'avérait être intéressant!
Elle eut soudain une petite idée.

"Que dis-tu de rendre le bal un peu plus distrayant?"
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyDim 16 Nov - 22:27:35

Ultan Bower n’avait jamais été réellement très doué pour mener avec habilité ou aisance de grands discours, distinguer brillamment sa singulière personnalité de la banalité commune, grâce notamment au talent de sa puissante dialectique, exposée via le langage, par le biais détourné d’une démonstration orale finement menée et convaincre uniquement sur la perspicacité de ses mots, rehaussés dans leur impact par son charisme naturel. Non, son confident le plus intime n’était pas vraiment de ces hommes là, n’appartenait guère au clan élitique de ces leaders tribuns, dont l’art de la rhétorique aiguisé comptait comme armes majoritaires aux richesses de leurs plus dangereuses arsenaux, soldats de joutes verbales comme d’autres seraient guerriers entrainés, spécialisés dans la chasse et l’arrestation de Mangemorts...

Pourtant Ultan était bel et bien considéré parmi les sorciers les plus adroits de sa génération au sein de la célèbre Citadelle, pratiquement entièrement accompli dans sa formation prè-universitaire et d’autant plus redoutable qu’un immuable caractère prédateur l’habitait depuis toujours. Le brun était habituellement aussi véloce dans ses dispositions à utiliser la Magie ou requérir la violence, que profondément sensible en sa façon minutieuse et précise de châtier sévèrement par la Sorcellerie, les pauvres inconscients, misérables téméraires qui osaient encore se dresser sottement sur sa route. Car si la parole semblait bien loin d’être, pour lui, un moyen d’expression convaincant ou persuasif et que ses talents d’orateurs restaient plutôt ponctuels bien que souvent probants, le Serpentard savait mieux que personne s’exprimer par une gestuelle explicite et assurée, se transmettre loyalement par des actions aussi irréfutables que ne l’aurait été pur raisonnement cartésien. Ultan était donc incontestablement craint ou admiré et savait très exactement comment acquérir, sans difficulté, le respect et la considération de ses pairs, loin de faire du verbe, sa force de frappe la plus maniée, son principal atout.

Il s’était adressé à la Sang Pur avec égard, estime et attention, comme il avait eut si souvent coutume de le faire dans le passé et l’ancienne Championne du Tournoi des quatre maisons avait soigneusement écouté sa réponse aux inquiétudes formulées, laissant son esprit étudier les fruits mûrs du raisonnement de son confrère de Serpentard, s’en imprégner afin de les confronter, ensuite, aux siens. La voix grave du Reptile, sereine et posée, propageait une étrange sagacité dans sa logique pragmatique et l’apaisait aussi efficacement que le délicieux sourire rieur d’Etiolana Palicio, que l’étreinte tendre de Narcisse...

A la demi-stupeur de la Brune aux yeux clairs, un stimulus étrangement familier, dangereusement accoutumé, la tira vivement de ses troubles pensées. Pénombre sentit, si faiblement qu’elle crut d’abord l’avoir rêvé, le surprenant velouté délicat d’une caresse couler le long de sa joue pâle, presque dérobé, telle la timidité d’une larme naissante, exhorté par la tristesse d’un chagrin ignoré tandis qu’elle percevait visuellement l’indolent mouvement d’Ultan qui abaissait calmement la tête en direction de sa cavalière, l’attirant tendrement tout contre lui, avec l’évanescence subtile d’un murmure … Comme une étrange réponse, aussi judicieuse que muette, à ses intimes réflexions précédant cet improbable instant, son plus ancien ami s’exprima alors physiquement bien plus éloquemment que n’avaient été capable de le faire ses dires antérieurs, alors même que l’adolescente reconnaissait clairement de perturbants signes précurseurs qui trahissaient indéniablement les tendres intentions d’Ultan. L’esprit retors de l’héritière des Craft refusait pourtant avec fermeté d’y croire, de se laisser sérieusement convaincre par ces causes évidentes qui laissaient prédire de folles conséquences à l’initiative déraisonnable de l’adolescent…

Les deux Reptiles de septième année ne s’étaient effectivement jamais livrés à de romantiques attouchements, jamais réellement offert de concrète et mutuelle affection charnelle et cela malgré les longues années de vie commune et de fraternelle promiscuité qu’ils avaient jadis partagée ensemble, alors s’embrasser ne demeurait assurément pas dans les précieux souvenirs que conservait la descendante des Craft. Ce n’était pas que son compagnon ne possédait ni charme, ni magnétisme de personnalité, non, il était au contraire, séduisant et attirant, d’une puissante carrure appétissante et saillance de musculature développée, il possédait cette conscience sacrément maligne et débrouillarde qui singularisait la plupart des élus de Serpentards, rehaussée par un tempérament aussi brillant que cruel. L’anglaise avait toujours su que son égal recevait fréquemment quelques hebdomadaires lettres amoureuses de ses cadettes de maison par hibou car, beau et dangereux, le brun transcendait parfaitement le fantasme le plus courant des jeunes filles de Poudlard, personnifiant avec succès, le sexy prédateur dominant, un peu comme l’était Ethan Mathnik…

Sa masculine vigueur et sa tentante virilité la troublaient-elle ? Toujours était-il que l’ancienne poursuiveuse de Quidditch se laissa indolemment capturer contre son solide torse et accueillit sans résistance son charmant baiser. En un mois entier, c’était la première fois que le désir la taraudait de nouveau puisqu’après la décevante lecture de cet insolent parchemin de vente aux enchères qu’avait osé rédiger le téméraire et volage Narcisse Anasar, la septième année avait immanquablement sombré dans une sorte de torpeur physique, s’étant méticuleusement chargé d’étouffer en elle toutes pensées charnelles, luxurieuses. Néanmoins, la belle ferma instinctivement les yeux durant l’acte inattendu auquel elle acceptait infidèlement de se livrer et l’adrénaline lui monta lentement jusque dans la gorge tandis que sa fine main, aux trompeuses allures porcelaines, s’était sanglée naturellement, comme volonté d’une autre conscience, à la puissante nuque d’Ultan. Au sombre sein de l’esprit complexe de la Ténébreuse, la peau brûlante revêtant son onctueuse paume laiteuse avait littéralement fusionnée avec celle, plus froide, de son précieux ami, ils n’étaient plus qu’une seule entité, qu’un seul être, se comprenant parfaitement dans le silence, dans l’affection abyssale de ce baiser. Quelque chose d’interdit prit ainsi forme dans une réalité précaire, suave, tendre dans son méfait car désormais, il ne semblait plus exister la moindre barrière physique entre eux, le moindre obstacle tangible et comme la douce métaphore de leur âme si fraternelles, ils s’étaient enfin affranchi de la distance corporels qui éloignait insupportablement leur mental jumeaux, additionnels, complémentaires, cédant enfin au vigoureux magnétisme des ressemblances. Car au-delà de l’imagination, au-delà d’un simple contact corporel, c’était un incroyable lien purement spirituel qui venait indubitablement de s’établir entre eux, d’une tendresse fabuleuse, douceur bouleversante, bienveillance chaleureuse. Une sourde promesse indéfectible de loyauté, de fidélité et de dévouement comme Pénombre n’en avait jamais offerte, une attache infaillible, plus puissante et inébranlable que n’importe quels actes ou paroles.

Néanmoins, il ne s’agissait pas d’amour.

Lorsque son ami se sépara sans hâte d’elle, Pénombre garda un instant encore les yeux clos, moins perdue dans son intellectuel effervescent que justement confrontée à la sensation certaine qu’il venait de se passer quelque chose d’important, d’égal compromettant que décisif, une intuition persistante qui se trahirait immanquablement, dans l’expression silencieuse de ses iris aux opalescences d’émeraude, à l’œil exercé d’Ultan. Elle lui sourit avec sincérité, tendresse et caressa affectueusement son visage comme si elle le contemplait pour la première fois, puis battant le rappel de ses dernières forces, la Vipère se défit doucement de son étreinte et s’excusa d’un murmure, avant que son vigilance étourdie ne discerne pourtant un mouvement peu furtif, aux aveuglants éclats turquoise qui lui rappelait une certaine excentricité d’allure...

La petite Ange Dawster était d’une réserve toute relative, d’une discrétion absolument abominable dans son insolite robe aux percutantes et tyranniques nuances d’un écœurant bleu lagon, si bien que son Ainée aurait été d’une extrême malhabileté de ne pas la remarquer son apparition aux abords du buffet, s’approchant d’un peu trop près des deux Septièmes années dont l’étreinte n’était pas encore totalement rompue…
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyDim 16 Nov - 22:29:37

La délicate opération suicide de l’enfantine Néophyte des Verts et Argents aurait éventuellement pu avoir davantage de chances de succès que présentement, si seulement la candide blondinette ne s’était montrée, d’un seul coup, aussi téméraire et bornée qu’une Gryffondor de première année mais également aussi sotte et naïve qu’une Poufsouffle de même niveau, pénétrant dangereusement et sans aucune redoutable ruse, le champ de vision des deux Anciens de Serpentard. Qu’espérait-elle en agissant de la sorte ? Ne se doutait-elle finalement pas que l’ancienne poursuiveuse de Quidditch se serait certainement tenue sur ses gardes après la rédaction de ses accablants articles, l’accusant justement de déshonneur envers sa noble maison ? N’avait-elle donc pas envisagé l’évidente possibilité que son Ainée n’ait pu saisir la nature précise des sentiments d’animosité qui animaient la fillette, après que la réponse d’Ange ne soit parue dans la Gazette ? A cause de l’intense densité humaine qui s’agglutinait fébrilement aux abords des tables supportant les vivres, la brune aux yeux clairs ne discerna pas réellement la portée des actes de sa camarade de maison, ni même les gestes exactes que ses sveltes mains dessinaient gracieusement au dessus de la nappe colorée mais l’Animagus se doutait bien que celle-ci ne s’était pas innocemment aventurée si près de l’héritière des Craft sans raison valable…

La Ténébreuse était une guerrière coriace et déterminée qui s’était audacieusement taillé un chemin à travers plus d’une solide réputation et infiniment plus d’une situation difficile, sa démarche fière et assurée montrait qu’elle avait plus souvent dirigé que suivi et il était grand temps d’apprendre à cette gamine, le respect qu’elle devait rendre à ses ainés quoique la petite Serpenteau ait pu manigancé en l’instant qui venait de s’achever. Alors l’anglaise s’empara discrètement de sa baguette d’ébène, dont elle avait conservé l’ultime prudence de s’accompagner et la pointa d’une oblique précision dans la direction de Dawster, murmurant dans une profonde expiration, le fatidique :

« Crache-limaces. »

[A toi de voir, si tu choisis de le prendre malgré le retard de mon post ou de l’éviter ^^]

Mais rapidement, dans l’immense salle des festivités, tout comme dans son esprit en fusion, il fit atrocement chaud, l’atmosphère légère et futile des lieux se dissolvait soudain dans une inopinée turbulence, fébrile et angoissante, abyssale et insalubre, étouffante comme la saisissante émanation d’un cadavre en putréfaction. L’entêtante musique s’anamorphosait graduellement en une grouillante succession chaotique de saccade aux rythmes frénétiques, agaçants qui résonnaient durement dans son mental troublé, tandis que l’ajustement soigneux de ses élégants vêtements, jadis orgueilleuses parures, n’étaient plus que prisons ignées, tourmentes incendiaires, acidité rutilante sur sa peau laiteuse et bûcher de morsures cautérisantes qui transperçaient amèrement sa chair…

Son propre corps même, lui semblait presque irradier d’une intense et terrible fièvre qui asphyxiait péniblement son corps pâle d’une humidité embrasée, comme si quelque chose d’essentiel s’était férocement mis à se consumer avec violence, s’enflammant ardemment au sein de sa quintessence, aux plus profonds de ses entrailles, diffusant un irréfutable message de malaise à travers chaque fibre de son être. Il fallait qu’elle sorte, qu’elle s’extirpe de cet enfer, qu’elle se défasse des tisons ardents qui l’emprisonnait.

Pénombre hâta le pas vers la sortie de l’immense salle de bal quand elle le découvrit précipitamment au détour d’un pilier. Narcisse… La Ténébreuse marqua inéluctablement un temps d’arrêt devant l’affront douloureux de cette révélation visuelle. Face à cet angélique visage dont la vue lui avait été si longtemps interdite par la propre rancœur qu’elle éprouvait vis-à-vis de l’orgueilleux adolescent, son ancienne compagne d’arme éprouva un grave choc moral, sensiblement comparable en violence, à ce que l’on ressent lorsque l’on plonge dans une rivière glacée un jour de canicule. Le corps masculin qui se dévoila à ses yeux troublés par le malaise physique qui la tenaillait, pouvait avoir été sculpté par un artiste, tant les formes, les courbes, les pleins et les déliés étaient superbes, Narcisse était encore plus beau qu’à l’accoutumé, réellement d’une beauté à couper le souffler dans l’élégant costume qui l’enserrait avec distinction. Elle fixait avidement le bel Ephèbe, se rappelant brutalement combien elle l’avait chéri, se souvenant rudement du brasier affolant laissé par son absence et finit par s’en détacher difficilement, s’engouffrant dans le couloir glacial qui la délivrait enfin des flammes de cet enfer qui la suppliciait.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyJeu 20 Nov - 1:38:27

Les jeunes filles le regardèrent s’éloigner. C’était une bonne idée de lui demander à boire comme ca Ann-Lyn pouvait réellement observer les gens qui gravitaient autour d’elle. Elle rigolait seule des petites filles voulant faire leur grande, ce que ca pouvait être ridicule. On aurait dit des déguisements moldus du style la belle au bois dormant ou autre. C’était d’un ridicule…Enfin ca lui faisait un peu de distraction au moins. La musique faisait tournoyer les jupes et Ann battait légèrement du pied. Elle ne le reconnaitrait surement pas mais, elle allait finir par prendre gout à ce rassemblement d’adolescents mal embouchés.

*Dis on va danser après….Oui, oui à moins que….a moins que quoi….Regarde à droite*

Ann regarda plus attentivement comme Lyn lui avait demandé…stupéfaction une bleue faisait une sorte de bouche à bouche à Isaac. Lyn grimaça. Pas sur que le jeune homme soit vraiment d’accord d’ailleurs vu ce qu’elle voyait…Oh vu qu’il était blanc comme un linge…vomir peut être ? Non pas à se point la mais c’est vrai que son ami embrassé par une fille en plus, ca devait pas être prévu dans ses plans tout cas. Elle rit un peu, et un peu plus fort lorsque miss Pimprenelle le tira des bras de la Serdaigle…C’était d’une élégance rare. Elles ne savaient pas comme cela était arrivé mais il était clair que cela ne plaisait pas à Ange, Jalousie ?

*la jalousie est un vilain défaut dit maman non ? Oui mais maman parle très souvent pour ne rien dire…ce n’est pas faux…. J’ai soif…bah laisse lui le temps de se faufiler dans la foule, regarde les tous agglutinés comme des moules sur un rocher…borf j’ai soif quand même…tu es vraiment d’une compagnie très agréable Lyn…merci Ann*


La jalousie, l’envie sont des sentiments humains que Lyn avait du mal à comprendre…il ne servait à rien d’être envieux ce qu’il fallait c’est faire tout pour ne pas l’être et à n’importe quel prix, mais ce n’était pas vraiment la façon de penser d’Ann ce qui les mettaient souvent en désaccord…bien la n’était pas le sujet de tout façon, elles se disputent tout le temps. Elle leva les yeux vers le buffet et vit son cavalier revenir la démarche tranquille. Ann lui sourit et prit le verre qu’il lui tendait. Fraise ! C’était un bon choix du moins le fruit était doux au gout mais elle avait toujours trouvé marrant de sentir le liquide râpé sur sa langue. C’était une sensation étrange….

« Oui, a nous et à notre soirée…dit tu n’es pas un peu préoccupé ? »

Bah quoi ? C’est vrai le jeune homme avait l’air un peu songeur et Ann était du genre curieuse mais au moins ne l’avait pas agressé de questions ou de répliques désobligeantes comme l’aurait fait Lyn si celle-ci c’était aperçue de quoique ce soit…mais la jeune fille était tellement focalisée sur autre chose….oui se moquer d’Ange et observer la réaction d’Isaac qu’elle ne voyait strictement rien…elle porta le verre à ses lèvres, elle n’attendait pas vraiment de réponse de la part de son cavalier, il n’était pas chose facile de se confier alors à une inconnue ou presque mais bon au moins elle s’était montrée polie c’était déjà ca. Pénombre ! visiblement elle avait lancé un sort d’elle ne savait quoi à….Ange. Oups la jeune première année avait du la mettre vraiment en colère. Ann aimait bien Pénombre, la serpentarde même, en plus ce soir pour ne rien gâcher elle était magnifique….Elle rit c’était drôle….

« Dis tu ne veux pas t’approcher d’eux un peu » demanda-t-elle à Narcisse en lui indiquant le groupe bien singulier.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyJeu 20 Nov - 14:31:09

Oui peut être que c’était par hasard ou chamaillerie que les couples se formaient…elle tout ce qu’elle connaissait de l’amour c’était ce qui s’était passé avec le poufsouffle. Bof ca c’était passé bizarrement, une chute et hop enfin pas et hop mais presque tout de même. Mais bon ca n’avait pas duré très longtemps parce que de toute façon il était mort puis sa mère était morte puis elle avait démangé c’était de nouveaux amis. Son séjour en France lui avait tout de même était bénéfique, elle avait apprit quelques mots et avait rencontré des gens fantastique même si c’était loin d’ici.

Elo regarda les jeunes gens se disputer elle rit un peu, c’était tout de même agréable à voir….elle se senti t vieille tout à coup comme si quelque chose lui tombait sur les épaules. Son sourire était toujours la mais son cœur était lourd….bah ca lui passerait elle se concentre sur Harry après tout c’était elle qui était venu l’embêter alors elle devait au moins être dingue de la cavalière qu’elle c’était improvisée. Il n’y avait pas beaucoup de monde qui connaissait l’Afrique elle était même suis qu’il y avait pas mal de monde qui ne savait même pas que le Sénégal était un pays mais bon ce n’était pas bien important.

Même s’il disait le contraire elle savait bien elle qu’elle parlait bien trop pour son bien. Et surtout pour le bien des autres parce que même si c’est camarade trouvait cela adorable la plus part trouvait ca énervant au possible…elle l’avait déjà entendu et cela n’était pas prés de changer. Sans compté lors que ses premières années à Poudlard, c’était la guerre contre les poufsouffles ils avaient du se battre aussi bien au Quidditch que dans les classes cela avait été fatigant surtout quand on comptait que beaucoup de camarade jaune baissait les bras rapidement….finalement partir un an lui avait redonné du souffle.

Un verre apparu dans son champ de vision, elle relava la tête et sourit au jeune homme devant elle. Lentement elle prit le verre et le porta à sa bouche juste histoire de masquer son trouble. Sa main joua un peu avec le verre tout en le regardant.


« J’étais perdu dans mes pensées, et je ne t’avais pas vu revenir. Merci ! Je trouve le cocktail très bon et la soirée plutôt réussit. Est-ce que tu veux faire quelque chose ? Je ne te demande pas si tu veux danser mais je ne pense pas que se soit ton truc et je n’en ai aucune envie. Et puis je n’arrête pas parler de moi alors je ne vais pas continuer comme ca tout le temps parce que déjà tu dois en savoir assez mais si on m’arrête pas je continue comme ca pendant des heures….je suis sur que parfois même je parle toute seule. Je me demandais si tu voulais faire quelque chose comme te balader ou alors te mêler a un groupe. Je n’ai pas vu tes amis ce soir mais en même temps il y a tellement de monde que je ne vois pas tous. Mais si tu veux retrouver tes amis y a pas de problème, je comprendrais tu peux même me dire que tu préférais jouer aux échecs plutôt que d’être ici au final. Moi j’aurais été bien dans le parc ou prés du lac mais bon pour un retour je voulais absolument revoir tout le monde même si j’en connais pas la moitié ^^ »
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptySam 29 Nov - 14:09:23

C'est assez surprenant et ridiculement comique la façon dont les gens se lâchent dans les soirées de fêtes, comme si sous l'influence de l'alcool et emportés par la musique et l'effervescence ambiante on pouvait tout se permettre. On aurait pu facilement se croire dans un zoo ou bien simplement dans la jungle où les animaux se déchaînent dans une totale confusion, s'abandonnant à leurs passions et à leurs instincts primaires. Il fallait voir avec quel acharnement les deux lionceaux près du buffet ne cessait de se quereller, comme l'auraient fait les dits animaux devant un morceau de viande. D'autre part, c'était sans doute la période de Ruth chez certains aigles et certains serpents, car Ange ne voyait pas comment expliquer autrement le comportement dépravé et sans la moindre tenue de cette Lucy, si tel est bien son nom, ou encore un peu plus loin, le baiser volé de Lindsey à Orion. La blondinette avait déjà eut le loisir de rencontrer cette fille à la tignasse bouclée et une minute lui avait suffit pour classer la jeune Lister et son fameux cousin de Serdaigle qui seul pouvait la supporter parmi les crétins congénitaux. Les deux spécimens étaient d'ailleurs toujours fourrés ensemble et, tel la peste et le choléra, il valait mieux les fuir. D'ailleurs la préfète de Serdaigle suivant l'exemple de cette idiote née, venait de tomber bien bas dans l'échelon social dans la catégorie boulet de base, en avait elle seulement conscience ? En cherchant à faire son intéressante par cet acte désespéré et stupide, Duncan avait prouvé la platitude de son existence et son désir vain de s'affirmer en dépit de son absence de personnalité.

Décidément Ange n'avait pas envie de s'attarder une seconde de plus au milieu de cette faune intenable, jetant un regard plein de mépris à la Serdaigle dépravée, ainsi qu'aux autres énergumènes qui traînait là à l'affût d'une quelconque histoire dénuée d'intérêt, la jolie poupée se détourna pour revenir à la conversation précédemment interrompue qu'elle avait entamée avec Lou, à l'instant où celle ci lui pinça le bras d'un air un peu pressant. En effet, même si cela avait été implicite , elle avait promis à son amie de l'aider dans sa vengeance. De toute façon à présent, elle ne pouvait rien faire si ce n'est, espérer que Pénombre boive une gorgée de son verre, donc le liquide qui restait dans la fiole ne lui été plus d'aucune utilité.


- T’en as encore hein ? J’en ai besoin pour l’autre...

La blondinette acquiesça discrètement, jetant un regard en biais en direction de Jason et Lindsey, personnellement elle n'avait strictement rien contre le Serpentard, mais elle ne pouvait refuser de donner la fiole de potion à Lou, et puis la vipère ne pouvait être tenue responsable des actes de son amie. La petite mannequin fouilla une nouvelle fois dans sa poche pour en sortir le flacon à moitié vidé, mais avant de le donner à la brunette, elle arrêta son geste car une idée venait de naître dans son esprit perfide, elle se pencha rapidement vers Lou et lui chuchota:

- A ta place c'est la fille que je ferais boire, car si elle plante ton cavalier pour Potter, Jason va vraiment passer pour un con. En plus ce sera l'humiliation assurée pour les deux Serpentards, vu que Jason sera forcément mêlé à l'histoire.
D'autre part, on ne vole les cavaliers des autres de cette façon.. et cette blondasse frisée mérite une bonne correction.. après cette soirée personne ne voudra d'elle.. enfin à toi de voir..


Sur ce conseil, Ange remit le philtre à Lou avec un sourire complice, puis elle se retourna vers son élégant cavalier, qui n'avait pas manqué l'occasion de rabaisser plus bas que terre l'indécente Duncan par une joute verbale absolument délicieuse et bien sentie. Il faut dire que, comme Isaac l'avait si bien fait remarqué, les serdaigles donnaient le bâton pour se faire battre, dommage que le ridicule ne tue pas, sinon Poudlard aurait déjà perdu une bonne partie de ses étudiants en commençant par ces extravagants Gryffondors et un bon nombre de Serdaigles, dont les représentants ici présents inauguraient à l'évidence une nouvelle tendance exhibitionniste qui pourrait être comique si ce n'était pas tant pitoyable.

Son cavalier l'entraîna alors vers la piste de danse en lui prenant la main, histoire ne pas traîner plus longtemps avec ces Serdaigles juste bons à encrasser leur pigeonnier de leur sordides petites affaires, tandis que Lou avait de quoi faire de son côté. Avec toute cette histoire, Ange en avait presque oublié le verre en attente d'être bu réservé à Pénombre, mais il faut croire que la Serpentard s'était douté de ses petites manigances et n'avait pas l'intention d'en rester là, car soudain Isaac la tira brusquement vers lui, sauvant la petite poupée du sort que la 7ème année venait d'envoyer dans son dos, qui alla terminer sa course dans la foule des élèves qui s'agitaient juste derrière. Cherchant l'origine du maléfice, la gamine croisa le regard fugace de son aînée qui se hâta hors de la salle de bal sans avoir touché au breuvage trafiqué par ses soins.. Dommage elle aurait donné cher pour que cette scène se réalise et voir la tête de Potter, ainsi que celle de Pénombre lorsqu'elle aurait reprit ses esprits..

Suivant le déplacement de la Serpentard, les prunelles turquoises de la fillette fixaient avec haine le dos de Pénombre jusqu'à ce que celle-ci disparaisse de sa vue. Ce que Ange pouvait la haïr en cet instant, tous ces efforts sans résultat et quelle lâcheté ! Lui jeter un sortilège dans le dos ! Craft était tombé bien bas.. D'autant plus qu'elle n'avait pas la certitude que la gamine ait véritablement manigancé quelque chose. Cela tournait à la paranoïa... Cette grande bécasse de 7ème année achevait de se tourner en ridicule en montrant tant d'acharnement pour nuire à une première année.. La petite vert et argent murmura un:
«Sale garce ! » entre ces dents, avant de s'efforcer de penser à autre chose et de profiter du reste de la soirée. De plus, si Lou avait un peu plus de chance qu'elle et réussissait son coup cela pourrait être vraiment très drôle, restait à savoir si elle choisirait Lindsey ou Jason... Adressant un petit sourire à Isaac qui lui avait tout de même sauver la vie, elle ajouta un rapide «Merci » qui semblait s'imposer, avant de se laisser entraîner par la musique et d'entamer les premiers pas de danse avec son cavalier.. Ange préférait ne pas se lancer sur le sujet, à moins qu'Isaac ne l'aborde lui même, pas que la vipère n'avait pas envie de se décharger de son venin en détaillant tout le bien qu'elle pensait de Pénombre, mais son cavalier aurait sans doute été vite lassé de la voir vomir un flot de limaces paroles à l'encontre de la 7ème année de leur maison et cela risquait de tourner à l'obsession.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMar 2 Déc - 2:18:43

Toujours tourné vers Isaac et sa fantastique tenue virile et masculine, le belle brune, au loin, continuait de lui lancer de nombreux clins d’œil appuyés, témoignant d’un intérêt certain pour le jeune homme, lui demandant, d’une burlesque façon, s’il voulait recommencer l’odieux acte de tromperie auquel il n’avait pu résister plus tôt. Tiraillé par la perspective d’une nouvelle conquête, il hésitait fortement à la tentation d’aller la rejoindre pour exhiber fièrement ses talents de danseur incomparable, aux yeux d’une cavalière qui, elle, serait choyée et honorée de pouvoir profiter de l’immense tendresse et passion d’Orion. Bah oui, c’était déjà mieux que Knakii qui, après l’officialisation de leur relation, osait arriver en retard au bal qui marquait la consécration ultime de leur amour. À choisir entre une agace monumentale et une préfète non-ponctuelle, il préférait nettement l’agace! Et puis, quelques danses, ça ne le tuerait pas, non? Sa copine ne saurait rien et, si elle daignait se présenter dans la salle, il n’aurait qu’à feindre un malaise auprès de la brune pour aller retrouver la blonde. Ni vu ni connu. Il pouvait bien se divertir, non? Il n’allait pas rester là, planté devant Isaac, à entretenir une conversation banale, ayant pour seul prétexte de permettre au Serpentard d’admirer la merveilleuse physionomie du préfet, lui permettant ainsi de baver sur son corps de Dieu Grec. Même s’il n’était pas gay, à l’opposé du brun, il pouvait bien se faire désirer, agrandissant ainsi son cercle de groupies fidèles. Parce que, de toute façon, il savait très bien qu’Isaac le désirait fougueusement, comme l’ensemble de l’école. Il cachait seulement sa passion sensuelle dans d’odieux sarcasmes, servants essentiellement à tenter de se sentir supérieur en face d’Orion, ne voulant pas exposer ses sentiments au grand jour. Cependant, comme le Serdaigle est, évidemment, un saint, il continue de donner l’occasion à Isaac de l’admirer, pour ainsi nourrir sa passion secrète envers lui, ne voulant détruire ses espoirs. Je sais, Orion est trop bon.

Alors qu’il envisageait très sérieusement la perspective d’aller rejoindre la brune, afin de la transformer en bête bouche-trou, attendant l’arrivée de Knakii, un grand éclat de rire venant de l’entrée de la Grande Salle attira inexorablement son attention, coupant court aux remarques désespérées d’Isaac et de sa cavalière. Une blonde venait d’entrer, l’air dépravé, arborant une mine légèrement déconfite ; au premier coup d’œil, il la prit pour Cyan’, croyant que, complètement désemparée par ses recherches infructueuses d’un cavalier qui souhaiterait d’une agace comme elle, elle avait mis la galanterie de côté pour la soirée, ne voyant pas l’intérêt de porter attention à son apparence puisque, de toute façon, personne ne voudrait d’elle. Quel choc eut-il lorsque la blonde s’approcha de lui, collant ses lèvres honteusement sèches sur sa parfaite joue, il se rendit compte que la blonde était, en réalité, Knakii. Arborant un maquillage louche qui, vraisemblablement, ne l’avantageait en aucun point, elle portait une robe noire, aux brettelles larges et, au désespoir d’Orion, aucunement décolleté. La brune continuait de dévisager incessamment, le narguant avec sa blouse qui laissait voir un agréable panorama… Comme pour augmenter sa gêne grandissante, la petite première année lui assura qu’il aurait mieux fait de venir avec Precious, considérant l’allure de sa cavalière actuelle.


« Knakii! J’avais hâte de te voir. T’as… t’as mis du temps à te préparer? » S’ébouriffant nerveusement les cheveux, il essayait de ne pas fixer le désastreux maquillage de la préfète, posant son regard sur les Serpentards, toujours présents, qui jugeaient honteusement sa cavalière. Voyant leurs regards devenir de plus en plus goguenards, il ajouta, comme pour se convaincre de ce fait : « T’es… t’es très jolie. Si, si, j’te le jure. » Un rire étrangement niais sortit de sa bouche, remettant en doute l’intégralité de sa déclaration…

Il tenta de se changer les idées et, voyant la petite foule qui se formait derrière eux, il les contempla longuement, cherchant la cause de leur hilarité, lorsque, suivant du regard les doigts inquisiteurs des plus jeunes, il tomba sur le postérieur de Knakii… Plus précisément, ses fesses, mises à nue par le bas de sa robe, resté coincé dans sa culotte, laissant, ainsi, peu de place à l’imagination en vue du physique de la préfète. Ouvrant de grands yeux d’étonnement face à son accoutrement, il hésita à se mêler aux rires et aux ragots qui devait, normalement, commencé à circuler à son sujet ou, plutôt, jouer le cavalier hypocrite, en faisant comme s’il n’avait rien vu… Pas qu’il désirait réellement passer pour un crétin général en ignorant la situation plutôt particulière de Knakii mais, il n’avait aucun moyen de se sortir de ce pétrin alors, il faisait comme si de rien n’était, continuant de participer à la conversation, en tentant, le plus possible, d’ignorer les rires béats qui, derrière lui, se mêlaient, il s’en doutait, aux surnoms plus ou moins avantageux attribués à sa cavalière. Et lui, comme un pur idiot, il continuait de lui tenir la main, souriant niaisement, regrettant intérieurement de ne pas s’être éclipsé avec la belle brune plus tôt dans la soirée… La dernière remarque d’Isaac réussit à l’achever, alors qu’il demanda posément l’adresse du cirque qui avait maquillé Neoki . Complètement défait, il ne sut quoi répondre car, dans un sens, il avait parfaitement raison…

Cependant, telle un ange descendue du ciel, sa sauveuse arriva, mettant fin à cette honteuse situation, prenant les choses bien en main. Alors que Pinpin chuchota son plan à l’oreille de Knakii, comme Orion était, par le fait même, accroché à sa cavalière par la main de celle-ci qui, vraisemblablement, ne souhaitait pas le lâcher, il entendit l’intégralité de leur conversation. Se demandant la nature du plan de sa collègue préfète, il continuait de se sentir ridiculement stupide, tenant toujours la main de Knakii qui avait, malgré elle, les fesses à l’air ; elle ne sentait donc pas un léger courant d’air incongrue, un signe qui lui aurait fait prendre conscience de sa situation? Essayant de se changer les idées, il jura intérieurement lorsqu’il vit la brune, au loin, danser sensuellement avec un blond de Gryffondor… Un bruit attira cependant son attention vers le modèle de virilité qu’est Isaac, alors que Lucy lui tenait doucement la main, lui marmonnant quelque chose à propos de Précieuse. Il contempla la scène pendant quelques secondes, la bouche légèrement entrouverte, comme si l’information ne parvenait pas à se rendre jusqu’à son cerveau, avant de voir Pinpin se mettre sur la pointe des pieds, posant sensuellement ses lèvres sur celles du préfet. N’y pouvant plus, il assista, impuissant, à cette scène qui, malgré lui, le bouleversa ; Lucy et Deniel. Ewwww. Il aurait voulu arracher la préfète des lèvres du brun mais, sidéré par ce geste plus qu’inattendu, il se contentait de les dévisager, se rappelant la technique de la blonde pour tenter de sauver l’honneur de Knakii. Elle avait voulu détourner l’attention causé par le postérieur de la préfète-en-chef vers leur baiser impromptu et, malgré lui, il dû avouer qu’elle avait assez bien réussi. Admirant leur scène post-baiser, il ne put résister à la tentation de se remettre de ses émotions en attaquant Isaac sur sa déclaration à propos du dégout que lui inspirait son geste.


« Dégoutant!? T’aurais préféré que ce soit Backhand qui te fasse ce coup-là, pas vrai? » Un sourire suffisant appuya sa tirade ; en effet, au dernier bal, la danse des deux garçons avait causé un émoi dans toute l’école, marquant la majorité des esprits… Pas qu’il avait réellement quelque chose contre l’orientation d’Isaac mais, il se devait d’ajouter quelque chose alors, il opta pour une attaque facile, sur un sujet qui, savait-il, causerait la réaction voulue.

Espérant que Knakii avait replacé sa robe dans une position moins indécente, il remercia intérieurement Pinpin d’avoir marché sur son orgueil et d’avoir, dans l’intérêt de Knakii, embrassé Deniel. Ce geste avait dû être assez horrible d’un côté comme de l’autre et, pour avoir été victime d’un geste du genre par Micheline, le monstre bouclé, il comprenait le dégout qu’Isaac vivait mais, il n’avait pu s’empêcher de prendre le parti de Lucy, par pure solidarité… Tout aurait pu s’arrêter là mais, le préfet, continuant sur sa lancée, se mit à se justifier devant la petite blonde qui venait de l’inviter à danser, crachant son venin sur Pinpin et, accessoirement, sur tout ceux présents, comme une bitch professionnelle. Il commença par parler du passé amoureux de Lucy qui, semblait-il, était assez nébuleux, avant de mentionner les goûts d’Orion à propos des filles bêtes qui le vénéraient, et du bâton qu’elles lui tendaient pour le frapper…


« Quoi? D’où il sort ton bâton? Si t’es entrain d’essayer de dire que j’suis maso, tu te trompes, j’suis pas comme toi. » Réflexion complètement déplacée et plutôt idiote mais, il n’avait pas saisi la métaphore du préfet et, interprétant sa phrase comme il le sentait, il n’avait réussi qu’à se justifier inutilement sur un sujet n’ayant aucun rapport avec la conversation. Bravo Orion. T_T « Tu t’en vas déjà? Dommage. Amuses-toi bien avec… elle. » Une idée plus ou moins intelligente lui traversa alors l’esprit et, sûrement sous l’effet de l’alcool qui, mine de rien, s’accumulait dans son sang, il héla le brun alors qu’il s’apprêtait à lui tourner le dos. « Au fait, histoire que tu profites un peu de ta soirée ; tu me réserves la prochaine danse? De toute façon, j’sais bien que tu me veux, comme toute l’école en fait. » Il n’y avait aucune touche de sensualité et d’intérêt quelconque dans son ton, seulement un sarcasme bien senti.

Bien sûr, si Isaac acceptait son invitation, il serait dans une situation plutôt embarrassante mais bon, il verrait en temps et lieu… Et puis, connaissant Knakii, elle ne le laisserait sûrement pas danser impunément avec n’importe qui, surtout pas avec un autre garçon… Enfin, il l’espérait. Elle pourrait tout aussi bien le laisser faire, pour rire un peu de lui et ainsi le punir de sa témérité envers le brun… Non, elle n’oserait pas le laisser se tourner en ridicule. Surtout connaissant sa jalousie et sa possessivité excessive, même dans un contexte purement anodin, elle ne le laisserait jamais approcher une autre fille en sa présence alors, ce devait être la même chose pour les garçons, non? Considérant les conséquences possibles de ses paroles déplacées, il se sentit soudainement stupide et, espérant que le caractère de Knakii referait surface, il changea subitement de sujet.


« Lucy, tu veux boire quelque chose? ‘Faut bien que tu laves le goût abject que les lèvres de Deniel ont dû te donner. »
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyVen 5 Déc - 18:31:39

Il n’avait pas fallu bien longtemps à l’anxieux jeune homme pour retrouver parmi la foule diversement gracieuse des danseurs le couple apocryphe, et pourtant parfait, que formaient Ultan et Pénombre. Ses yeux ternis d’amertume s’étaient immédiatement attachés à la jolie brune et pire que l’envie, c’était l’âcre saveur de la jalousie qui avait embrasé sa gorge, qui la brûlait d’un feu si ardent que les quelques gorgées de soda qu’il avala, insipides, ne purent l’éteindre ou même l‘apaiser. Pénombre avait enflammé le cœur de l’adolescent de deux incendies dont les corrosives caresses, autant de souffrances, ne semblaient connaître l‘accalmie ; il ne pouvait encore s’en douter, mais le mal qui le rongeait n’était qu’une dérisoire brûlure au regard de l’effroyable conflagration que le sort lui destinait. Douleur de voir Ultan posséder celle qu’il désirait, l’envie coulait avec toute la causticité d’un acide dans ses veines, puis, trouvant une incandescence nouvelle en son cœur, se muait en l‘acrimonieux venin de la jalousie, cette méchante, blessante aigreur sinistrement engendrée par la douleur de contempler son aîné posséder celle que lui, Narcisse, possédait. Car Pénombre, en dépit de tout, demeurait et demeurerait sienne…

La jalousie, cette preuve indiscutable de l’amour, noyait de son fiel l’amoureux adolescent dont les yeux clairs et froids, gonflés d’amertume, humectés de peine, s’étaient lugubrement obscurcis. Il ne prit pas la peine de répondre à la question de sa cavalière, se déplaçant légèrement sur la gauche pour ne pas perdre de vue ses bourreaux.

S’il avait eu un père, Narcisse, encore apprenti en amour, aurait été prévenu de la pernicieuse nature du plus noble, passionné, mais parfois fatal, des sentiments. Les femmes… Ces dangereuses créatures dont les charmes étaient aussi admirables que néfastes, la séduction aussi délectable que périlleuse, la compagnie aussi savoureuse que l’absence en était cruelle. Il aurait été averti qu’aimer, c’était se jeter dans une bataille dont l’issue n’était que trop hasardeuse, faire un paris des plus risqués, car si l’on avait tout à gagner, on n’avait tragiquement toujours davantage à perdre… Le savoir paternel l’aurait armé, protégé : ses enseignements auraient forgé autour de son cœur une armure, un véritable tissu de méfiance et de pessimisme qui, s’il aurait certes étouffé la force ingénue, si pure mais si naïve, de son affection, l’aurait néanmoins empêché de se jeter à corps perdu dans la mêlée, de s’offrir avec une pareille candeur, comme en un sacrifice, à l‘ennemie.
Or le jeune Serpentard n’avait pas eu de père, ou du moins, pas assez longtemps.

Complètement absorbé par le sordide couple, Narcisse se déplaça encore de quelques pas sur la gauche, un groupe de Serdaigles particulièrement inopportun lui obstruant la vue. Son regard retrouva l’image abhorrée juste à temps pour être le triste témoin, ou plutôt la pitoyable victime d’une nouvelle trahison de la part de Pénombre, trahison d’autant plus douloureuse qu’elle était charnelle. Ultan, dont la tête était légèrement inclinée, approchait doucement, avec toute la tendresse de la langueur, ses lèvres sacrilèges de celles de sa cavalière. Suite inexorable de l’audacieux assaut, les lèvres de l’impie rencontrèrent la bouche de Pénombre, l’épousèrent avec une sensualité d’abord timide, pour finalement s’y presser avec toute la fougue de la victoire. C’en était déjà trop pour l’adolescent meurtri qui, proprement écoeuré, avait détourné les yeux de l’abominable spectacle avant que les caresses labiales ne devinssent succion, préhension ou n’importe quelle autre ignominie, pire encore, dont Pénombre seule avait le secret.
L’écoeurement que ressentait Narcisse n’était pas seulement l’abstraite douleur que venait de lui infliger l’infidélité de son aînée ; certes sa déception, son orgueil blessé, son amour amputé de ses belles illusions le faisaient souffrir, mais c’était une affliction des plus dérisoires, des plus insignifiantes en comparaison à la sensation concrète, et terriblement violente, de ne plus avoir de cœur. Quelque chose en lui avait soudainement lâché prise, s’était physiquement brisé et il ne pourrait jamais en ramasser les morceaux. Son cœur, elle l’avait simplement arraché… Écœuré…

Narcisse, presque abattu par la virulence de ses émotions, était resté comme paralysé une dizaine de secondes avant de ressentir un troublant vertige. Ses jambes s’étaient subitement appesanties, puis son corps entier sembla menacé de chute. Il éprouvait intérieurement une sensation étrange, inquiétante, bouleversante même, faite de terreur et de douleur, d'angoisse et de souffrance. Il lui semblait qu’on lui passait alternativement de la neige et du feu dans les veines et que la béance qu’avait laissé son cœur en l’abandonnant se resserrait en grinçant, tirant insupportablement sur tous les tissus de son corps. Le contact de la toile de ses vêtements était désormais devenu intolérable, la coupe étroite de son costume l’oppressait, le col de sa chemise l’étranglait comme un carcan, le tissus s’était fait prison, il asphyxiait. Alors, à ce moment précis, il eut enfin envie d’hurler ; mais n’avait plus la force d’avoir envie…

Quelques larmes commençaient à noyer ses gris iris, il luttait de toutes ses forces pour les refouler, pour garder, même dans la déchéance, un semblant de dignité. Faisant précipitamment volte-face, il mit en branle sa vaine carcasse en direction de la sortie, quittant pour la première fois une pièce de Poudlard la tête basse.
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    Neoki Ewora
MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyVen 5 Déc - 22:35:35

Neoki arrivait donc auprès du petit groupe composé d’Orion, son cher et tendre cavalier I love you, d’Isaac, le vil préfet des Serpentard, et de sa nouvelle conquête, une gamine de première année au vu de son petit minois et de sa taille de polly pocket. Le bleu et bronze avait l’air content de voir sa cavalière enfin arriver et lui demanda si elle avait mis du temps à se préparer…

**Bah oui, j’viens de le dire… Il est bizarre ! Peut-être a-t-il autant peur que moi de montrer notre relation à tout le monde ?**

Neoki acquiesça et sourit à Orion. Ce dernier lui dit alors sur un ton étrange qu’elle était très jolie, il le jurait… Suspect La première réaction de la jeune fille fut de répondre un :"Euuuh, merci." tout timide mais elle voyait bien que quelque chose clochait. Orion en faisait trop. La préfète-en-chef avait bien compris que son petit copain était honteux, mais elle se demandait encore de quoi. Venait-il de subir les sarcasmes d’Isaac, est-ce que cela l’avait déstabilisé ? Que s’était-il donc passé ? En tout cas, la jeune fille était loin de s’imaginer que toute cette gêne puisse venir d’elle.

C’est alors que la minipouce verte et argent pris la parole. Qu’elle pouvait être sans gêne pour son âge celle là ! Quelle insolente ! Elle osait insinuer à Orion que la compagnie de Précieuse aurait sans doute était meilleure que celle de Neoki. Alors là, elle ne manquait vraiment pas d’air cette pétasse ! Shocked Ne sachant que dire, la préfète-en-chef resta près de son copain et ne le lâcha plus. De toute façon, elle n’aurait pas eu le temps de dire quoique ce soit car l’affreux jojo de Serpentard à la tenue particulièrement soignée (hum hum… Rolling Eyes) se mit à l’agresser à son tour. Il n’avait sans doute pas aimé la remarque de la préfète-en-chef sur sa tenue peu conventionnelle… Du coup, il lui demandait quelle était l'adresse du cirque qui l’avait maquillé... Etait-elle si horrible que ça ? Ressemblait-elle vraiment à un clown ? La jeune fille lança un regard inquisiteur vers Orion pour essayer de déceler ses pensées à lui, voir s'il pensait la même chose. Après tout, si il l’a trouvait jolie, il n’y avait que ça qui comptait, rien d’autre. Les Serpentards étaient toujours des maîtres de la provocation alors une fois de plus ou une de moins, cela serait exactement pareil… Leur avis ne comptait pas, d’autant plus venant d’un garçon aussi bizarrement pomponné et qui prenait ses petites amies au berceau… Oui, bon, d’accord, Neoki n’était pas non plus dans la meilleure situation possible vu sa petite différence d’âge avec Orion, c’est pourquoi, elle préféra se taire plutôt que d’attaquer Isaac sur un terrain glissant, où toute remarque aurait pu se retourner contre elle.

La pétasse miniature venait de partir, comme ça, sans raison… Enfin peut-être que la présence d’Isaac était une raison suffisante après tout, comment ne pas avoir honte avec un tel énergumène, et d’ailleurs, que faisaient encore Orion et Neoki avec lui ? Rolling Eyes Alors que la sixième année songeait à emmener le préfet des aigles vers les buffets, un visage connu se précipita vers eux. Lucy arrivait à toute vitesse et chuchota quelque chose à l’oreille de son aînée :
Alors, surtout, surtout paniques pas... Fais comme si de rien n'était et remet ta robe en place... J'veux dire, sors là de ta culotte, pendant ce temps je fais diversion, ok ?

**Que… Quoi ??????**

La préfète-en-chef pâlit pale, passa une main sur ses fesses nues et remarqua le désastre. Lucy avait raison, et Neoki n’avait rien senti !!! Mais qu’elle pouvait être quiche parfois. Sans attendre, la jeune fille sortit sa robe de sa culotte et la remit en place. Bien sûr, le geste n’avait pas été très élégant mais en même temps, comment voulez-vous faire autrement ? Elle se sentait quand même nettement mieux ainsi, même si avant, elle ne s'était rendue compte de rien. Cependant, le fait de voir Lucy rouler un énorme patin à Isaac la perturba à nouveau. Il était vrai que la préfète des aigles avait parlé de diversion... mxm Pour une diversion, on pouvait dire qu’elle était réussie, merci Lucy !!! cheers Et c’était qu’elle avait l’air d’en profiter la tigresse ! Ca, on pouvait dire que Lucy était une chique fille, et même une femme à sa façon d’embrasser ! Impressionnant tout de même ! Devant cette scène, Neoki ne pu dire quoique ce soit, le magnifique baiser que les deux préfets se livraient était tellement passionné que la préfète-en-chef en avait déjà oublié l’épisode malencontreux de sa robe. niarkhéhé
cheers PINPIN PRESIDENTE ! cheers

Mais évidemment, cela ne pouvait pas durer. Des élèves s’étaient rendus compte de ce baiser plus qu’étonnant et une mini Serpentard en version blonde cette fois fit son apparition. Cette dernière avait l’air fâchée que la préfète des aigles embrasse Isaac. Mais qu’avaient toutes ces gamines à tourner autour du vilain préfet ? Suspect Et lui, essayait-il de dresser un harem ? En tout les cas, il ne semblait nullement conquis par le baiser de Lucy. Mini Serpentard n°2 ne serait pas intervenue, le résultat aurait été le même. En effet, Isaac avait repoussé Lucy de toutes ses forces et avait lâché un « C’est dégoûtant » ! C’est en cet instant que Neoki comprit les dires d’Orion qui de son côté, se permettait d’en rajouter une couche. En effet, il demanda à Deniel s’il n'aurait pas préféré que ce soit un garçon qui lui fasse ce coup là. Plusieurs fois, son copain lui avait parlé des tendances homosexuelles du Serpentard. A maintes reprises, la préfète-en-chef lui avait répondu qu’il était fou, que de toute façon, Isaac sortait avec Précieuse. Mais vu sa manière d’agir ce soir, il était clair que c’était Orion qui avait raison ! Isaac aimait les garçons. La situation ne devait pas être très facile à vivre, surtout à son âge… Neoki acceptait généralement les différences, même si elle avait toujours quelques a prioris sur les Poufsouffles qu’elle estimait être plus bêtes que les autres, elle n’avait pas d’autre préjugé. Cependant, Isaac avait été tellement méchant avec elle qu’elle mourrait d’envie de l’attaquer sur le sujet de l’homosexualité. Mais bien sûr, Isaac fut plus rapide et il parla le premier.

Au départ, Neoki n’était vraiment pas intéressée par les sarcasmes que le Serpentard lançait à nouveau mais lorsqu’elle entendit les mots :
Et la prochaine fois, évite de suivre l’exemple de Lindsey, elle n’aurait jamais dû embrasser Orion en public., la jeune fille sentit les larmes lui monter aux yeux si rapidement qu’elle en fut très surprise. Elle ne comprenait plus du tout ce qui se passait. Que s'était-il donc passé avant qu'elle arrive ? Enfin, pourquoi encore se poser la question alors qu'Isaac, en grand seigneur, venait de révéler le secret d'Orion. Neoki ravala sa salive et sentit une boule dans sa gorge.

**Non, pas pleurer, pas maintenant, pas pleurer !!!**

Mais le pire dans tout ça, c’est qu’Orion ne semblait pas avoir entendu les paroles du préfet des verts, non, Orion parlait d’un bâton et d’histoires de masochisme. La sixième année ne le suivait plus du tout. Elle se sentait perdue. Elle avait été tellement concentrée sur les dires d’Isaac à propos du baiser entre une certaine Lindsey et son cavalier qu’elle n'avait pas entendu le reste.
En plus de ça, le préfet des aigles en remettait une tournée : il proposait maintenant à Isaac de danser avec lui sur un ton des plus sarcastique. Puis, quelques instants plus tard et sur un ton plus tranquille, le garçon proposa à Lucy d’aller boire un verre.

Il ne se rendait même pas compte que sa cavalière, sa chère et tendre, sa nouvelle petite amie était en train de pleurer à leur premier vrai rencard ! Mais quel idiot ! Quant à Neoki, je vous laisse bien imaginer qu’en plus d’être triste, elle était très en colère. Elle pleurait maintenant à chaudes larmes, déconcertée devant l'attitude de son n'Orion qui l'avait complètement ignorée et qui en plus, avait flirté avec une autre fille avant que sa petite amie arrive ! Comment pouvait-il lui avoir fait ça ? Et comment avait-il pu ignorer les remarques d’Isaac ? Ah ça oui, maintenant la Serdaigle comprenait pourquoi son cavalier avait été gêné lorsqu’elle était arrivée. Ce n’était sûrement pas à cause d’elle mais bien à cause de lui, qui avait commis une grave erreur.

Sans même réfléchir, la colère fit frémir tous ses membres et Neoki colla une gifle monumentale à Orion. Puis elle s’écroula en sanglots dans les bras de Lucy, qui assistait à une scène malgré elle. Elle qui avait tout fait pour sauver Neoki des moqueries, se retrouvait à devoir éponger ses larmes à l’aide de sa jolie tenue de bal ^^ ! Tout en sanglotant bruyamment, la préfète-en-chef criait des « C’était notre premier vrai rendez-vous ! Et lui… Il embrasse une autre fille !! Bouhouhouhouhouuuuu ! Snif ». Alors là, Orion pouvait toujours courir pour que Neoki l’empêche de danser avec Isaac, c’était terminé pour ce soir et à moins que Lucy ne réussisse à lui remonter le moral, Neoki ne pourrait que finir par s’éclipser dans son dortoir et pleurer toute la nuit…
Crying or Very sad
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  • Précieuse McLane
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    Précieuse McLane
MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 8 Déc - 23:37:58

Les yeux rivés sur le cadran de l’horloge de la salle commune de Serpentard, la préfète regardait avec anxiété les minutes défiler. Le bal avait déjà commencé depuis une bonne demi-heure et seuls quelques rares retardataires se trouvaient encore dans les sous-sols du château. La blonde se tourna alors vers le grand miroir suspendu près de la cheminée et observa son reflet. Celui-ci lui renvoya l’image d’une fille peu sure d’elle dont les yeux rougis pouvaient laisser imaginer les tristes pensées qui avaient trainées dans son esprit quelques instants plus tôt.

« Pré…Précieuse McLane ? » demanda timidement une petite brune avec de grosses lunettes que la préfète identifia tout de suite comme une de ses mini-groupies de première année.
Vous..enfin.. tu ne viens pas au bal ?


« Je ne suis pas encore prête, » répondit précipitamment Précieuse en attrapant à la volée un rouge à lèvre qui trainait sur le meuble à côté du miroir pour justifier ses propos.

« Ah oui je comprends, tu te fais belle pour Isaac, » ajouta la petite fille en rougissant avant de repartir aussi vite qu’elle était venue.

Encore une fan du couple McLane/Deniel songea-t-elle avec amertume. Si cette fille savait qu’elle allait devoir accorder quelques minutes de sa soirée avec le plus ignoble des cavaliers existants sur cette terre, elle se serait certainement passée d’un commentaire aussi inapproprié. En effet, Précieuse allait devoir laisser SON beau cavalier pour un garçon cumulant les trois pires tares imaginables (comprenez par là : roux, sang-de-bourbe et Bouffondor).


*Si tante Mary apprenait ma disgrâce, elle se remuerait dans sa tombe*

Au bout d’une bonne heure de « J’irais, j’irais pas », Précieuse se décida enfin à lever ses fesses de sa chaise et à daigner pointer son nez au bal. Ce qui l’avait finalement motivée était de voir la tête de McHenry, Taylor ou Duncan quand elle aurait réussi à leur faire avaler une part du ragoutant dessert qu’elle avait préparé avec Orion. Cette petite diversion pourrait lui faire oublier au moins pendant quelques instants qu’elle était sensée accorder une danse à J.Craig.

*Avec un peu de chance, ce sera Flitwick qui aura gouté mon gâteau et qui ne sera donc pas en état de vérifier si j’ai bien fais ma danse avec l’autre demeuré*

L’idéal aurait bien sur été que William se soit fait empoisonner ou qu’il se soit tué en descendant les escaliers mais malheureusement de tel miracle n’existait que dans les rêves, et Précieuse en était bien consciente. Elle n’avait pas été assez sage cette année pour que Dieu lui accorde un tel cadeau.

Vêtue d’une robe argentée (elle n’avait pas pu mettre sa splendide robe blanche car William avait détruis les escarpins assortis en tordant le talon avec ses poings) et d’un gros ruban enroulant ses cheveux, Précieuse gravit les marches qui la séparait de la salle de bal. Il n’y avait plus personne devant l’entrée car la fête battait son plein depuis un bon moment.

Prenant sa respiration, la préfète ouvrit discrètement la grande porte et se faufila à l’intérieur. Contrairement aux autres années, elle n’avait pas du tout l’intention de se faire remarquer. Du moins pas avant d’avoir expédié la danse avec poil de carotte. Précieuse continua sa traversée de la pièce en longeant les murs. Elle attrapa au vol le verre d’une première année et le bu cul-sec pour se donner du courage. Alors qu’elle reposait son verre, elle aperçu William assis dans un coin. Vu comment il scrutait la pièce avec ses petits yeux de félin, il l’avait surement aperçue. La vision de l’ignoble tête rousse lui donna immédiatement la nausée mais elle préférait songer que cela devait être de la faute du jus qu’elle venait de boire. Avec toutes les saletés que les élèves avaient préparées, il y avait de grandes chances de tomber sur des créations pires qu’un bonbon au goût de vomi de Bertie-Crochue.


*Bon allez c’est parti, plus vite ce sera fait, plus vite je serais tranquille*

Elle chopa une fois de plus un verre au pif dans la foule et le bu d’une traite. Le liquide la fit frissonner un instant puis lui donna des sortes d’hallucinations. Elle cru voir Mariana avec des cheveux blonds et Lucy embrasser Isaac. C’était tellement abérant et impossible que cela redonna confiance à Précieuse. Elle avait donc raison, c’était la boisson qui lui donnait la nausée et non l’horrible rouquin.

Marchant précipitamment, elle bouscula Page « sans faire exprès » puis continua d’avancer sans se retourner. Quand elle arriva au niveau du roux, elle attrapa la manche de son tee-shirt sans ménagement (essayant si possible de le déchirer par inadvertance) et le tira vers elle.


« Bon on fait ça vite et discrètement, juste le temps de se faire voir par Flitwick. Pas question que qui que ce soit d’autre me voit avec toi, ce serait la plus grand honte de ma vie. »


Elle failli ajouter « et je suppose que c’est pareil pour toi » mais jugea finalement que ce n’était pas entièrement vrai. Car même si Will la détestait, danser avec elle restait un honneur pour une personne de sa catégorie sociale.
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  • William J. Craig
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyVen 19 Déc - 21:44:11

William était arrivé depuis un bon moment maintenant, mais il n'avait pas bougé de sa place et ne s'était pas intéressé à ce qui l'entourait. En soupirant, il s'était servi un, puis plusieurs verres de Bièraubeurre, espérant un peu naïvement s'enivrer... La Bièraubeurre était le breuvage le plus fort qui fût proposé au buffet, mais il en faudrait sans doute cinquante litres pour arriver à être assez saoul pour oublier l'abominable épreuve qui l'attendait...
Il n'avait pas un regard pour les autres élèves, ignorait totalement les mille petites intrigues qui se nouaient dans la salle de bal. Qui avait invité qui ? Qui dansait avec qui ? Dans quelle tenue ? C'était la conversation en vogue, mais cela n'intéressait guère William ; assez vite, trop vite, il allait certainement se retrouver au centre de ces commentaires narquois... Il les entendait déjà, pouvait d'ores et déjà imaginer la tonalité d'incrédulité réjouie et les murmures qui accompagneraient leur danse...

-Tu as vu, Précieuse est la cavalière de Craig, le Sang-de-Bourbe...
-On m'en avait parlé mais je croyais que c'était une blague...
-Comment est-ce possible ?... C'est inimaginable... McLane et Craig...

Écoeuré, William se servit un énième verre de Bièraubeurre, et le vida d'un trait. Qu'elle arrive, par Merlin... qu'elle arrive, qu'ils effectuent cette punition idiote et qu'on n'en parle plus ! À peine auraient-ils terminé leur danse, il se le jura, il courrait jusqu'à la tour de Gryffondor pour aller ressasser à l'abri des rideaux de son baldaquin. Cette perspective lui redonna un peu de coeur au ventre, et il releva la tête pour observer les alentours. Point de Précieuse McLane en vue... La garce, elle allait le faire traîner toute la nuit... Une chose était certaine, ce n'était pas pour se faire belle ; elle ne jugerait pas utile de se pomponner pour un cavalier tel que lui.
Le rouquin commençait à avoir faim, mais les plats proposés ne lui inspiraient guère de confiance ; Page avait elle-même participé à l'atelier cuisine et lui avait formellement déconseillé de consommer les oeuvres des élèves. Même sans ce conseil, William se serait méfié, car certains mets avaient vraiment une tronche assez ignoble. Il pensa aux Chocogrenouilles qu'il avait stockés dans sa valise, dans la tour de Gryffondor, et qu'il irait attaquer dès que son châtiment aurait pris fin.
Un murmure précipité résonna à son oreille tandis que quelqu'un lui tirait la manche (en essayant ostensiblement de faire lâcher la couture). Sa croix. Enfin... Sa cavalière. Elle suggérait quelque chose qui convenait parfaitement au roux : faire le plus vite possible la punition débile infligée par Flitwick, et être ainsi libre d'aller se faire hara-kiri pour laver cette honte. Comme mû par un ressort, le préfet des Lions se leva, et répondit :


-Parfait. Je ne tiens pas à subir ta présence plus longtemps que nécessaire. Dépêchons-nous.

Le professeur Flitwick devait se trouver vers le coin de la salle où tous les professeurs s'étaient rassemblés, avec une vue imprenable sur la piste de danse et un buffet particulièrement bien garni. Le rouquin fit un geste en direction de la zone professorale, et suggéra :

-Par là. On montre à Flitwick qu'on a joué le jeu, pas la peine que toute l'école en profite. J'ai déjà assez honte comme ça.

Honte, oui... et surtout, il avait envie, une fois de plus, de serrer ses doigts sur le cou de Précieuse. Depuis son arrivée, il ne cessait d'entendre son commentaire narquois sur la mort de sa mère, et il éprouvait de plus en plus le besoin de faire taire cette petite voix détestable... “Ta maman ne serait pas très contente de tes fréquentations. Oh zut ! J’avais oublié qu’elle était MORTE. Mais console toi, une sang-de-bourbe de moins sur la terre, ce n’est pas une grande perte pour l’humanité. Bien au contraire.”
Pris d'un vertige, William laissa la préfète de Serpentard prendre quelques mètres d'avance ; l'étrangler en plein bal de Noël n'était pas une très bonne idée, même si la voix moqueuse ne cessait de résonner, jusqu'à l'étourdir. Il lui ferait payer l'insulte à sa défunte mère, mais pas ici... pas maintenant... Il fallait se maîtriser...
Ils étaient parvenus devant le coin des professeurs, et ils s'arrêtèrent, sans se concerter, de façon à accrocher l'oeil du petit professeur de sortilèges. Pas question de danser sans être sûrs qu'il les voyait...
Une fois certain que Flitwick les avait remarqués, William, surmontant sa répulsion, profita de l'ouverture d'une danse pour “enlacer” (vu la répugnance, ça ne doit pas porter ce nom) sa cavalière, en réduisant au strict minimum le contact... *






*Vous avez vu Thierry Lhermitte danser avec Christian Clavier dans le Père Noël est une ordure ? Ben exactement comme ça...
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 22 Déc - 1:23:50

[HJ : Théo, n'ayant pas de réponse à mes MP, je continue pour essayer de boucler ce bal sans toi malheureusement...]

Le très classe Serpentard allait ouvrir la bouche pour répondre aux interrogations de la deuxième année quand des cris détournèrent la fillette de son entretien : un peu plus loin, une concentration anormale de Serdaigles et de Serpentards commençait à se faire remarquer, comportant un nombre impressionnant de préfets dans ses rangs. C'était suffisamment étonnant pour capter l'attention de la gamine.

- Euh, excuse moi, euh... Theodore, c'est ça ? Je... y s'passe un truc là-bas, je ferais mieux de...


Page n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Tout se passa très vite... Lindsey passa en coup de vent embrasser Orion oO, Lucy unit ses lèvres à celles de Deniel oO, une Neoki peinturlurée gifla violemment un Orion déconcerté oO, avant de s'effondrer en pleurant dans les bras de Lucette. Pour couronner le tout, elle avait cru voir passer Mariana en mode bimbo blondasse au bras de son serpentard de copain en arrière plan oO.

La rouquine se frotta les yeux. Ce n'était pas possible là. Il y avait un truc qui clochait. Avait-elle des hallucinations ? Ou bien était-elle ronde comme une queue de pelle ? La lionçonne lorgna sur le cocktail qu'elle tenait encore à la main... Cherry avait-elle finalement réussi à l'empoisonner avec sa mixture ? La question ne se posa pas bien longtemps. La gosse fut bousculée sans ménagement par une furie blonde, et son verre lui échappa des mains, venant se fracasser au sol. La rouquine se recula prestement pour éviter que le jus n'éclabousse son pantalon.


- Hey ! Mais tu...

La Sang et Or se figea. Ce n'était pas la Mariana bimbo qu'elle avait cru apercevoir tout à l'heure. Non, c'était LA blondasse en chef, Cudacier en personne, qui venait de la pousser pour passer en trombe, volontairement sans aucun doute, vu l'humeur apparente de l'animal.

- Bloody Hell, Précieuse, tu...


Ne finirait-elle donc jamais ses phrases ce soir ? La fillette avait suivi des yeux sa meilleure ennemie, pour pouvoir l'incendier comme il se devait, mais elle avait une fois de plus été coupée dans son élan par un évènement hautement improbable. Cudacier avait foncé directement sur... William. Par Merlin, qu'est-ce que c'était que cette affaire ? La jeune préfète avait pâli. Ca sentait mauvais cette histoire...
Lorsque la vipère attrapa sans ménagement le roux par le T-Shirt, la deuxième année comprit enfin. Comment n'avait-elle pas deviné plus tôt ? La morue en question, dont Willou lui avait parlé avant le bal, c'était cette gourdasse de McLane. Pourtant, pas un instant l'idée ne l'avait effleurée, tant il lui était inconcevable d'imaginer son ami en compagnie de leur Némésis.

C'était impossible. Elle *devait* être saoule. Oubliant pour le moment qu'elle venait de perdre lamentablement son pari, la jeune préfète fit quelques pas hésitants vers une chaise proche pour se poser un instant. La surprise et le dégoût lui avaient coupé les jambes. Et voilà que... qu'ils... dansaient !

Eurk.

Page était à la fois désolée pour son ami et furieuse de le voir ainsi danser avec l'ennemi. Elle tentait de se raisonner. Il y avait une explication. Il y avait *forcément* une explication. Enfin... il fallait qu'il y en ait une.


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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMer 24 Déc - 1:53:00

Orion contempla l’arrivée de Knaki avec un air navré, balbutiant ses paroles, lui qui était d’ordinaire si sûr de lui… Il était certain qu’il n’avait pas de quoi être fier, et pourtant, ainsi gêné, Lucy le trouvait bien plus mignon que lorsqu’il était trop satisfait de lui-même. Se souvenant que ses deux collègues formaient désormais un couple, elle s’abstint cependant de sortir à Neoki la phrase qui lui brûlait les lèvres, à savoir : « il est sex’ Orion inh quand il est gêné ? ». De un, elle n’avait pas l’intention de se faire péter laggle par Knaki, et de deux, inutile d’ajouter les Ognions avec les petites saucisses. Ils n’avaient qu’à laver leur linge sale tous les deux. En amoureux. Cette fois-ci, il ne faudrait pas compter sur elle pour tenir indéfiniment la chandelle ! Puis Pinpin remarqua le léger défaut de la tenue de son amie, et en profita pour le lui signaler aussi discrètement que possible, tous les regards étant déjà tournés vers elle, du fait du ridicule dans lequel la Préfète en chef veait de se fourrer. Et qui allait réparer les dégâts ? Pinpin of course !

Evidemment, lorsque Lucy eut l’idée de mettre son plan à exécution et qu’elle s’approcha de Deniel, avec l’air du condamné qui profite d’une vision d’horreur comme la dernière de sa vie, cette dernière s’empressa de l’agresser. Si elle avait quelque chose à lui dire ? Oui. En fait, elle avait plein de choses à lui dire, tout un long monologue qui pouvait durer des heures, dans lequel elle se défoulerait sur le Serpent, lui piétinerait la tête, arracherait ses crocs et sa langue d’un grand geste pour les jeter dans un chaudron bouillant, à la suite de son corps écaillé. Ecaillé oui. SCOOP : Isaac y a d’la cellulite. Malheureusement, ce n’était ni le bon lieu, ni le bon moment pour jouer cet acte de la pièce. Avant la dispute et la séparation, le public n’aimait-il pas assister aux scènes des amours passionnées de ces jeunes couples, prêts à mourir pour leur moitié ? Certes, actuellement, la Serdaigle était plutôt volontaire pour tuer sa moitié plutôt que de se sacrifier pour elle. Après tout, le théâtre moderne sait se démarquer du classique en choquant ce même public affable, venu se régaler les yeux.

Et c’est à la lumière de tous que la blondinette vint s’emparer de la main moite du Vert et Argent, les projecteurs braqués sur ce couple surprenant, décalé, mal assorti, improbable… Certains s’empresseraient de raconter de partout qu’ils le savaient, que la haine de Deniel&Duncan était trop forte pour être naturelle, qu’il ne pouvait s’agir que de colères et de rancoeurs feintes. Etrange lorsque nous les auteurs, savons qu’en réalité, c’était exactement la stratégie adoptée par Isaac mais contre elle, aidé par Milou. Bref, ce simple geste aurait certainement suffit à attirer l’attention de toute la salle, et la foule en délire, de commencer à colporter des montagnes de ragots et de commérages à propos du Serpent et de l’Aiglonne. Après tout, n’avait-elle pas une tendance prononcée à tourner autours de ces messieurs les Verts et Argents ? L’attrait du danger peut-être, ou son côté masochiste refoulée sans doute. A force d’attirer les ennuis qui sait, peut-être avait-elle fini par les aimer. Ou simplement, peut-être avait-elle complètement perdu la raison après le verre infect qu’elle avait avalé, quelques dizaines de minutes auparavant ? Quoi qu’il en soit, il eût vraiment fallu que les ingrédients de la mixture aient été classés dangereux pour la santé mentale par le ministère pour que quiconque l’avale, puisse tomber follement amoureux(se) d’Isaac Deniel, Préfet des Serpentard.

Prenant ensuite son courage des mains tremblantes d’Isaac, et dans la pensée qu’il était aussi mortifiée qu’elle et terrassé par la crainte de ce qui allait se produire, l’angoisse de sentir le coup le transpercer et le laisser agonisant sur le sol, toutes ces craintes dues à une simple ignorance, elle se rapprocha de lui. Voilà qu’elle contemplait les lèvres roses du Serpent, attentive cependant à ne pas le laisser planter ses crocs venimeux dans son cou fragile. Elle eut un rapide flash back de la première fois où elle l’avait aperçue, un peu devant elle, dans la foule des élèves de premières années, prêt à se faire répartir par le choixpeau. Il arborait un air méprisant, hautain, qui lui avait déplu, en dépit d’un physique soigné et élégant. Oui, le Deniel avait de l’allure, voilà ce qu’avait pensé la blondinette. Elle n’avait vraiment commencé à le juger de façon péjorative qu’après l’avoir vu en cours, et ne l’avait détesté qu’après la première fois qu’ils se soient adressé la parole. Les apparences n’avaient rien de trompeuses en ce qui le concernait, voilà ce qu’elle avait pu tirer de ses propos. Et à présent, voilà qu’elle allait, voilà qu’elle allait… beeerk. Elle ferma les yeux et nouant fermement ses bras autours de son cou, en espérant que cette barrière suffise, juste le temps que Knaki remette correctement sa petite culotte, à le tenir contre elle et l’embrassa.

Non, vraiment, c’était atroce. L’idée qu’elle était en train de mettre sa langue dans la bouche d’Isaac était insoutenable. Serait-elle payée pour cette prestation ? Obtiendrait-elle des dommages et intérêts de la part de la Préfète en chef ? Alors pendant ce qui lui sembla un moment éternellement long, elle resta lovée contre lui à l’embrasser comme sa vie en dépendait – chez nous on appelle ça rouler une méchante pelle – gardant les paupières hermétiquement closes et tentant d’oublier… Oublier oui… Elle aurait besoin d’un remontant après ça… et même de deux ! Voilà comment des jeunes filles raffinées devenaient alcooliques. En se faisant violer par un Deniel. Car même si techniquement parlant, c’était la Bleue et Bronze qui obligeait le Serpent à l’embrasser, en réalité, n’était-ce pas elle la plus choquée par cet acte ? Indéniablement, lui, ne pouvait que savourer l’instant présent – prendre son pied – et espérer qu’il ne s’arrête jamais.

Apparemment pas. Il fallait croire que le Vert et Argent était plutôt long à la détente. Il finit par la repousser avec violence, et là, la scène passe du sentimental au comique pour le public ayant eu ses quinze secondes de la séquence émotion. Les deux troisièmes années arboraient un air dégoûté identique, et dans un même mouvement, s’essuyèrent la bouche en grimaçant. Tandis que Deniel lui demandait si elle était malade et lui faisait remarquer, avec un sens aiguisé de l’observation que ce qu’ils venaient de faire était répugnant, Pinpin, toujours en jeune fille raffinée, crachait sur le sol, essayant de faire partir tout ce qui pouvait être de la bave de Deniel de sa bouche. Lui arrivait-il de se laver les dents ? Venait-il de subir un sortilège de crache-limaces ? En tout cas, à présent, c’était gagné, elle avait la nausée. Pendant ce temps, Orion goguenard, demandait à Isaac s’il aurait préféré que ce soit Emilien qui l’embrasse. A cette pensée, elle se sentit pâlir encore. Bien joué P.P. Comment toucher à la fois ses ennemis, sans épargner ses amis. Pour compléter le tableau, une gamine de première année arriva, et, haute comme trois pommes, prit avec véhémence la défense d’Isaac. Si une seconde auparavant, Lucy était pliée en deux de dégoût, c’était à présent de rire. Non vraiment, voilà qu’elle lui parlait comme s’il avait été un toutou qu’on maintenait en laisse ! Elle ne prit pas la peine de répondre, et, hilare, colla la coupe de champagne que la morveuse lui avait refilé dans les mains de Deniel


- Je te laisse avec ta maîtresse mon beau… bientôt tu verras, t’arriveras à donner la papatte…

C’est alors que le Vert et Argent lui sortit une diatribe sans fin. Ah le fourbe en profitait ! Elle aurait du s’en douter. La blondinette ne prit pas la peine d’épiloguer sur le crétin congénital, dont elle-même s’était séparée en première année, à vrai dire, elle l’avait presque oublié. Comme quoi, Isaac était bel et bien une vraie commère, ressortant les histoires enfouies depuis deux ans du placard. Il expliqua que logiquement, elle était tombée amoureuse de Backhand, puis de lui-même. Il continua le jeu qu’elle avait commencé, lui déclarant d’un ton hautain qu’il lui avait déjà signalé qu’elle n’avait aucune chance. Puisqu’il jouait à ça…

- Après avoir été harcelée par tes lettres, j’me suis dit que si j’te donnais c’que tu voulais tu m’ficherais la paix. T’as gagné cette manche là Deniel, t’as eu un baiser, maintenant, j’veux plus te voir !

Et notre étoile montante de prendre un air offusqué, avant de détourner le regard… et de le reporter aussitôt. Comment osait-il dénoncer ainsi la faiblesse d’Orion ? Comment pouvait-il blesser volontairement une autre Bleue et Bronze ? D’accord, elle était la principale responsable de leur malencontreux baiser, et elle le valait bien. Mais il y avait des limites à ne pas franchir, et celle-ci était de trop. Pour sa part, Perfect Prefect number one se défendait très bien tout seul. Même s’il allait un peu loin. D’où il sortait le masochisme ? Puis, reprenant ses mauvaises habitudes, il redevint trop sûr de lui, et demanda à Deniel de lui réserver la prochaine danse, en rappelant au passage que toute l’école était censée le vouloir. Suspicieuse devant cette demande incongrue, Lucy renifla l’haleine de son collègue et avec une grimace, lui mit une gifle, dans l’espoir de le réveiller. Il faut dire qu’elle n’avait pas de verre d’eau sous la main. Puis, ne réalisant pas qu’il enchaînait les gaffes, une fois qu’Isaac et sa cavalière si distinguée, il lui demanda si elle voulait boire quelque chose, dans le but de se purifier la bouche.

- Euh oui, c’gentil, merci, mais j’vais aller m’le chercher toute seule, j’crois que t’as quelque chose à dire à…


Avant qu’elle ait pu terminer sa phrase, Knaki, qui s’était figée depuis la réplique de Deniel, reprit vie un court instant, elle se mit à trembler et gifla à son tour Orion, beaucoup plus violemment que ne l’avait fait Lucy. Pinpin laissa même échapper un « aïe » à la place du pauvre Ognon, qui décidément, se faisait péter laggle toute les cinq minutes ce soir-là. Finalement, son amie tomba dans ses bras – presque à genoux pour arriver à la taille de Lucy – et se mit à sangloter abondamment sur son épaule. Comme cela ne suffisait pas, elle se mit à brailler, afin de retenir l’attention de la salle, au cas où elle aurait cessé de les observer. Y faut dire qu’effectivement, Orion il était pas cool d’aller embrasser une fille pour leur premier rendez-vous. Enfin, c’pas sa faute, c’était un belle-re, et il n’avait pas vraiment eu le choix… Enfin si, mais bon, elle allait pas non plus se le mettre à dos. Supporter ses collègues de mauvaise humeur, que ce soit l’un ou l’autre, non merci ! Lucy savait dès le début que tout cela terminerait très très mal, en même temps, que pouvait-elle faire ? Comme elle n’avait pas le cœur à expliquer à Knaki que, pour elle, elle venait d’embrasser Deniel, et qu’y fallait pas non plus pousser Merlin dans les orties – y a pas d’culotte niarkhéhé- elle lui tapota le dos, cherchant les bonnes paroles pour la réconforter.

- Tu sais c’tait juste un bisous sur la joue ! Y a pas eu le choix, c’pas sa faute y a rien vu v’nir pasqu’y était occupé à surveiller la porte d’entrée du bal et ton arrivée… Faut pas croire Deniel, c’t’un mythomane ! Stu veux tu peux te venger ! Les crache-limaces c’est le must pour ça ! déclara-t-elle, finissant par sourire, toujours devant les mêmes images de Précieuse vomissant les gastéropodes orangés, tu veux un exemple ? Crache-limaces ! s’exclama aussitôt la blondinette en pointant sa baguette vers Isaac.

Elle l'avait visé dans le dos, il était probable qu’elle l’ait raté, mais quoi ? Au pire, le sortilège toucherait Ange ! A son tour de jouer les salopes ! Cela l’arrangerait elle-même que la petite peste crache des limaces, et puis, cela la mettrait dans les bonnes grâces de Pénombre la Grande, qui venait de la rater de peu. Sa baguette en main, Knaki à ses côtés, la fête pouvait commencer…
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyVen 2 Jan - 23:59:48

Déterminée à mettre fin à ce supplice interminable le plus vite possible, Précieuse marcha d’un bon pas en direction du coin des professeurs puis s’arrêta pile en face de Mr Flitwick. Il était hors de question qu’on lui fasse le coup du « ah bah non je vous ai pas vu danser, il va donc falloir recommencer ». Elle en mourrait c’était certain. Elle jeta un bref coup d’œil au rouquin qui semblait aussi motivé qu’elle à attirer l’attention du satané professeur responsable de leurs malheurs. Enfin, après un temps qui lui paru interminable, le minuscule prof de sortilèges leva ses petits yeux vers eux.

William profita de l’ouverture d’une nouvelle danse pour placer ses mains sur les hanches de la belle blonde. Comprenant que le moment tant redouté était arrivé, Précieuse inspira un grand bol d’air à plein poumon comme si elle s’apprêtait à exécuter un record de descente en apnée. Puis, soucieuse de réaliser une danse relativement honorable, elle posa ses mains sur les épaules du rouquin et entama quelques pas de danse. Qu’est ce qu’ils devaient avoir l’air ridicules à danser aussi éloigné l’un de l’autre ! Précieuse frémit en songeant à ceux qui les prendraient pour deux collégiens timides incapables de s’avouer leurs sentiments mutuels.

Affichant une mine dégoutée à l’égal de celle que montrait son partenaire, la préfète continua de se trémousser de façon risible sur les notes de musique qui paraissaient ne jamais vouloir s’arrêter. Elle risqua un regard à travers la foule et cru voir une Page McHenry qui les regardait d’un air médusé. La pauvre, elle devait se demander quelle mouche avait piqué son compagnon pour terminer sa soirée dans les bras de l’héritière des McLane. Puis, Précieuse orienta son regard azur vers Mr Flitwick et cru lire un message de mécontentement dans ses yeux. Avait-il le droit de refuser la danse s’il ne la trouvait pas à son goût ?

Prise d’un doute et déterminée à cette danse soit la seule de la soirée, Précieuse resserra ses bras autour de William pour l’amener plus près d’elle jusqu’à ce que leur deux corps se frôlent. La sensation de dégoût qu’elle éprouvait était immense mais au moins Flitwick ne pourrait pas leur ordonner de recommencer. C’était déjà ça de gagné.


« Ne crois pas une seconde que je fais cela par pur plaisir. Je le fais uniquement pour nous épargner une honte supplémentaire. » jugea-t-elle utile de préciser à son voisin pour qu’il se retienne de lui murmurer à l’oreille un de ces sarcasmes dont il était le spécialiste.

Heureusement, cette proximité avec le plus répugnant des rouquins fut de courte durée car la musique toucha enfin à sa fin. A peine Précieuse eut-elle ôté ses bras du cou du préfet que celui-ci s’empressa de s’enfuir de la salle de bal sans même lui lancer un seul regard mauvais. La blonde attendit quelques instants, le temps de laisser au rouquin un peu d’avance pour être certaine de ne plus le croiser de la soirée, puis elle fit de même et quitta précipitamment la salle. Elle n’avait envie que d’une seule chose : allez prendre une douche pour se laver de cette honte.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyJeu 8 Jan - 16:45:36

Dégoûtant, c’était bien le mot. Choqué, écœuré, humilié, le pauvre Isaac appuyait une main sur ses lèvres dans l’espoir de faire passer cette sensation qui soulevait encore son cœur. L’image de Lucy se jetant passionnément sur lui était bien partie pour le hanter toute sa vie. Il allait en faire des cauchemars c’était sûr ! De ceux qui vous réveillent en sursaut au beau milieu de la nuit et vous matraquent l’esprit jusqu’au petit matin. Serait-ce sa dernière expérience féminine ? Sous le regard consterné de la foule, le démon blond cracha sur les dalles de la salle. Etait-elle obligée d’en faire autant ? L’embrasser ne lui avait donc pas suffit ? Il fallait en plus qu’elle souligne à quel point l’acte était abominable ? Isaac n’avait pas eu le temps d’admirer la nudité des cuisses de Neoki, les véritables intentions de la préfète des bleu et bronze lui échappaient, et il ne voyait dans son attaque qu’une perfidie infâme. Adressait-elle une ultime provocation à Précieuse ? Mais ses raisonnements échappaient à la logique. Il fallait être fou, ou vraiment désespéré pour se compromettre avec son pire ennemi. Avait-elle trop bu ? Pris de ces drogues magiques que des élèves plus âgés faisaient circuler sous leurs capes depuis le début de la matinée ? Ils étaient ridicules. Des rires moqueurs naissaient. Certains murmures envisageaient une habile comédie. Il les appuierait. D’autres, plus nombreux, appréciaient tout le comique de sa réaction et quelques « pédale… » plus blessants perçaient la cacophonie ambiante. Il n’avait pas le souvenir de s’être déjà senti aussi mal. Devait-il retrouver sa petite amie et l’embrasser fougueusement afin d’essuyer cet affront ? Son regard se perdit un instant à travers la ronde des bouches des jeunes filles. La simple idée de réitérer l’expérience lui nouait la gorge. Pourquoi insister ? Les choses de l’amour ne lui étaient peut-être tout simplement pas destinées. Même avec Emilien ? Orion prononça sournoisement le nom interdit en suggérant de rejouer la scène du baiser avec cet autre protagoniste. L’image passa en un éclair dans son esprit, et ses entrailles se serrèrent. Comment aurait-il réagi si son ami l’avait attiré contre lui ? Aurait-il pour la première fois apprécié un baiser ? Il lui sembla que le visage de Lucy se décomposait. Mais lui, avait-il rougi ? Orion venait de toucher deux cibles sans le vouloir. Mais, son manque de finesse lui permettait de jouer sur le registre le plus porteur, de porter lui porter le coup fatal, gratuitement, alors qu’il se remettait à peine de ses émotions. D’abord pris au dépourvu, il lui adressa un regard noir de rage. Lucy n’avait plus la place d’honneur au sommet de sa liste de têtes à couper. Les deux préfets de Serdaigle devraient payer.

L’arrivée de Ange acheva de le mettre mal à l’aise. Ce n’était pas à elle de répondre. Il n’avait pas besoin de l’aide d’une première année. Il pouvait régler ses comptes seul et il ne s’en priva pas, infiltra toutes les failles possibles pour abattre ses trois adversaires. Aucune arme ne fut dédaignée. Il se souciait peu de la force de l’impact. Poussé dans ses derniers retranchements, comme une bête féroce acculée par des chasseurs, il renonçait à la fuite, à la feinte, ne cherchait plus qu’à faire mal avant d’être à nouveau touché. Ce n’était qu’une intimidation, une manière de reprendre contenance. Les trois Serdaigle l’avaient blessé, les moqueries qui fusaient autour de lui l’oppressaient, dessinaient les railleries qui l’attendraient à la sortie, et sa faiblesse soudaine face aux évènements ne lui inspirait qu’une colère mordante. Diminué, seul contre trois, soumis au jugement de la foule, il gardait la tête haute et ses airs menaçants, dardait sa langue fendue comme le prédateur qu’il était, comme le serpent qui ornait très justement sa poitrine. Neoki pleurait et alors ? Tant mieux. Bien fait pour eux. Qu’avaient-ils osé croire ? Qu’ils pouvaient se railler de lui sans risques ? Il refusait de laisser passer quoique ce soit. Accorder la moindre remarque déplacée était ouvrir la voie à des piques plus graves, accepter que l’on puisse vous manquer de considération parce que vous ne correspondez pas au modèle préétabli. Il avait déjà mesuré les dégâts qu’un instant de faiblesse pouvait causer, et, sans son caractère emporté, tout ne lui aurait pas été épargné. Si ses réparties acides lui attiraient de nombreux ennemis, elles assuraient aussi sa survie. Du moins, il en était convaincu. Neoki pleurait, la victoire n’était pas sienne finalement ? Et n’était-ce pas justice ? Il avait décidé de passer son bal avec Ange et Lou, il n’avait rien demandé à personne.

Orion était le plus grand perdant de la soirée. Incapable de comprendre sa métaphore, il retrouva la place qu’il lui était dû, celle de bouffon officiel de Poudlard. Et c’était « ça » qui osait faire son malin auprès de lui ? Isaac regrettait de s’être fait laisser prendre par surprise, le Serdaigle n’était certainement pas de taille à lutter contre lui. Victime facile, il tomba dans tous les panneaux, le laissa médire sans se défendre à propos de ses écarts de la soirée et préféra continuer, trop sûr de lui, d’illustrer sa stupidité en l’invitant à danser. La tournure se voulait clairement dégradante. Une gifle bien méritée claqua. Neoki se manifestait enfin, prête à fondre en sanglots. Il n’en espérait pas tant. La première soirée du petit couple était réduite à néant. Orion semblait presque consentant, et l’esquisse d’un sarcasme s’étira sur les lèvres du Serpentard. Il ne laisserait pas passer son dernier affront. Lucy lui avait indirectement donné une idée. La blondasse répondit à ses insinuations alors que sa cavalière le tirait enfin sur la piste. La comédie se poursuivait. Elle tint un discours hypocrite et inversé. Chacun se renvoyait la balle. Lui, la harceler de lettres ? C’était tellement énorme que ça en devenait drôle. L’humour devait-il masquer son manque d’inspiration ? Il lui renvoya un regard espiègle.

- C’est ça, mets toi sur la défensive ma chère Lucy… Mais moi, je me demande comment tu aurais réagi si je n’avais pas eu le bon sens de te repousser.

Il dansa avec Ange sans un mot. Ses pensées étaient ailleurs, et il ne perdait pas de vue le groupe de Serdaigle. Orion avait reçu une autre gifle de la part de Lucy. Serdaigle avait-il connu un préfet plus pitoyable ? Mais, contre toute attente, le danger vint d’un autre bout de la salle. Après s’être laissé distraire par l’étrange couple que formaient William et Précieuse, il croisé le regard de Pénombre et l’éclat d’un sort qui se dirigeait droit sur Ange. Son bras se glissa aussitôt derrière le dos de la fillette et il la plaqua contre lui en reculant brusquement. Le trait lumineux la frôla de peu. Il atteignit un malheureux garçon qui cracha une belle limace dans le décolleté de sa compagne. Isaac détourna vivement le regard. Il avait toujours détesté ces gastéropodes. La vue de ces mollusques gluants lui provoquait toujours de belles frayeurs et le potager était pour lui un terrain bien plus hostile que la forêt interdite. Ange pesta puis le remercia. La réaction de la septième année était étrange. Comment pouvait-elle justifier son geste sans avoir tenté de faire boire la potion à quelqu’un d’autre ? Elle disposait d’une preuve énorme et elle utilisait un maléfice sans attester la tentative « d’empoisonnement » d’une petite fille de onze ans… Elle aurait pu frapper fort, et se contentait d’un sort qu’il n’était pas possible de défendre. Si un procès devait avoir lieu, elle laissait l’avantage à Ange. Où était donc passée la perfidie des Serpentard ?

- A s’attaquer à premières années, on va finir par croire que Pénombre Craft n’a de terrible que la réputation. Je ne sais pas si c’est mérité mais, vu qu’elle s’en va sans rien prouver, tout n’est finalement pas raté…

Il lui adressa un sourire qui se résorba presque aussitôt. Il n’était pas à l’abri d’un mauvais coup. Lucy risquait de s’en prendre à lui et il n’était pas très prudent de rester dans sa ligne de mire. Sans s’expliquer, il tira Ange sur le côté. Un jet brûlant passa au même moment sur son épaule. Il s’en était fallu de très peu… Il se figea dans son élan, parcouru d’un tremblement. Ses mains se crispèrent autour de la taille de sa cavalière et il la garda serrée contre lui, comme un enfant apeuré. Ce monstre de Duncan avait tenté de lui lancer un crache-limaces. Elle avait failli réussir son coup. Ses yeux étaient largement ouverts, comme s’il était halluciné, comme s’il avait vu un spectre. Il les ferma un instant pour refouler des larmes. Oui, il avait la phobie des limaces. Le simple fait d’imaginer qu’il aurait pu cracher des limaces le mettait au bord de la crise d’angoisse. Sa pâleur soudaine faisait peur à voir. Que se serait-il passé si le sort avait réussi ? Il ne pouvait pas survivre à ça. Son estomac se retourna. Il leva un instant les yeux vers Lucy, puis essaya de se reprendre. Il n’allait pas lancer un duel en fin de soirée même si la riposte était furieusement tentante. Et Ange, qu’allait-elle penser de lui ? Retrouvant ses moyens, il desserra son étreinte.

- Excuse-moi, dit-il d’une voix plate, sans chercher à se justifier.

Il attendit les dernière notes cependant pour interrompre cette danse riche en rebondissements. De toute façon, il ne se sentait pas de retourner du côté des Serdaigle juste après avoir échappé à son pire cauchemar. Mais il revint, d’un pas assuré, pour se poser face à Orion, délaissé de tous. Ne lui avait-il pas demandé une danse ? Il savait qu’il commettait une grossière erreur, qu’il s’opposait à de violents retours et qu’une deuxième prestation de ce genre revenait presque à faire un coming out officiel, mais le Serdaigle avait été trop loin. Il était prêt à tout assumer si cela pouvait le gêner, et lui faire regretter son outrage. Un sourire charmeur sur le visage, il laissa sa main glisser le long de son bras pour s’emparer doucement de la sienne.

- Je crois que je ne peux pas profiter de cette soirée avec une cavalière… Et je n’aurais jamais pensé que l’invitation viendrait de toi, ça me semblait tellement… inespéré…
, susurra-t-il en rapprochant ses lèvres de son oreille.

Et, d’une main ferme, il le tira sur la piste sans lui laisser le choix. Certains couples s’arrêtèrent de danser pour s’écarter. Il renvoya aux persiffleurs des regards insolents. Oui, tant pis, il « remettait ça ». Et, étrangement, cette nouvelle provocation lui faisait retrouver toute son assurance. Son bras se courba derrière le dos d’Orion et il se rapprocha de lui, comme pour mieux apprécier le contact.


- On y va chéri ?


La musique venait de changer.
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 12 Jan - 13:20:28


    Le bruit mat crée par l’élastique de la culotte de Knakii, à la sortie du bout de tissu incongru qui était coincé dans celle-ci, apparut à Orion comme un signe salvateur, éliminant une honte supplémentaire à cette soirée qui semblait accumuler d’une horrible façon les situations gênantes. Bien sûr, le geste posé par la préfète-en-chef, servant à replacer sa tenue d’une façon moins choquante, n’avait eu aucune réelle classe mais, l’important était que l’intégralité de l’école cesse d’observer d’une avide manière les fesses de la blonde, mises à nue depuis son entrée dans la salle. Souriant à sa copine, il tenta d’oublier l’épisode précédent, ainsi que son affreux maquillage, la faisant ressembler à un hybride entre un clown et une Pin-up mais, son sourire se transforma bientôt en une expression hébétée, à la vue de la diversion de Pinpin, consistant principalement à embrasser sensuellement Isaac. Assistant à la scène, tel un pudique spectateur, il ne put rien faire d’autre que d’admirer cette tendre effusion de tendresse, témoignant de leurs sentiments inavoués, explosant simultanément sous la fantasque émotion tentatrice de la soirée…

    Nan mais, ‘fallait dire qu’elle s’y mettait vraiment.

    Avec l’attitude de la blonde, ses yeux fermés, ses mains sur le torse d’Isaac et, son utilisation abusive de sa langue, on aurait aisément pu croire qu’elle était, soudainement, tombée sous le charme du brun, sous l’euphorie du bal. Et puis, même en étant conscient du but premier de son geste, le tout semblait trop naturel pour être simplement dû à la simple diversion ; au fond d’elle, Lucy devait secrètement désirer Isaac, ce qui l’avait poussé à agir si spontanément. Cependant, la douce scène d’amour prit rapidement fin lorsque le brun repoussa violemment la blonde, s’évertuant à démontrer le dégout que lui inspirait ce geste. Il continua à cracher sa haine sur celle-ci, agissant comme si on venait de lui infliger une pure torture. Ohhh, alors, il n’aimait pas recevoir des baisers venant d’une fille? Pauvre petit. Les rires s’intensifiant honteusement autour du préfet, quelques personnes se permirent de lui lancer certains commentaires à propos de son orientation sexuelle et, Orion ne se priva aucunement pour profiter de ce moment lui aussi. Et puis, d’une certaine façon, il l’avait mérité, non? Avant son baiser avec Lucy, il ne s’était aucunement privé pour les insulter allègrement, chacun leur tour, et, ne pouvant se laisser marcher sur les pieds par un petit prétentieux comme lui, il ajouta, qu’assurément, il aurait préféré que se soit Backhand qui l’embrasse violemment. Comme il l’avait prévu, son commentaire sembla surprendre Isaac qui, reprenant bien vite ses esprits, en profita pour lui lancer un regard noir. Fier de lui, une expression de pur contentement s’afficha sur son visage, narguant littéralement le brun. Expression qui s’intensifia honteusement par la venue d’une petite blonde de première année qui commença à le défendre avec ferveur ; Isaac avait donc, lui aussi, quelques groupies fidèles? Cependant, son sourire s’effaça bien vite lorsque le préfet se mit à se défendre par lui-même, crachant son venin sur tous ceux présents, les attaquant sur chaque sujet possible, dans un regain d’énergie particulièrement spectaculaire.

    Sûrement entraîné dans l’euphorie de la situation actuelle, Orion ne comprit qu’à moitié les allusions d’Isaac, l’invitant à danser à l’instar de réfuter ses accusations par rapport à son infidélité passagère, au début de la soirée. Les regards étaient maintenant posés sur lui, dans un incroyable sentiment d’intense jugement. Lucy s’approcha de lui et, tentant de vérifier l’avancée de son taux d’alcoolémie, elle lui administra une gifle, dans le but de le réveiller, tentant de lui faire comprendre la portée de ses paroles. Sur le moment, il réalisa plus ou moins les réelles intentions de Lucy, la fixant d’un regard vide d’émotions, analysant à peine les récents événements. Cependant, un énorme reniflement près de lui attira son attention et, se retournant brusquement vers Knakii, il eut à peine le temps de capter son expression qu’elle lui colla une énorme gifle. À l’opposé de celle administrée par Lucy, elle n’avait aucune intention louable, ayant pour seul but de se défouler, ayant pris conscience des récents événements. Surtout que, d’une certaine façon, le silence d’Orion sur la question était plus révélateur qu’une confession, choquant sa copine au plus haut point.

    Et pii’, c’était pas de sa faute si Micheline lui avait sauté dessus comme une petite agace. Elle devait faire partie de son fan-club, tentant de rechercher une quelconque réussite personnelle par l’acte dégradant auquel elle avait obligée Orion. De toute façon, ce n’était comme s’il avait réellement apprécié le baiser ou, pire encore, effectué celui-ci dans le but de tromper impunément sa copine. Surtout que, s’il aurait voulu la tromper, son choix se serait arrêté sur une fille nettement plus intéressante que cette petite frisée insouciante ; tant qu’à tromper sa copine, autant le faire avec une fille plus intéressante. Qui trouverait ce petit mouton intéressant? Elle avait simplement dû vouloir se faire voir par lui, tentant d’obtenir certaines faveurs d’ordre, évidemment, sexuel, ruminant ses déboires passés avec les hommes en cherchant un moyen quelconque, afin de pouvoir se vanter devant ses copines qui, bien évidemment, fantasmaient toutes sur lui. Comment aurait-il pu en être autrement? Il était l’idylle de l’école toute entière ; même Isaac le désirait secrètement. Le petit regard coquin lancé par ce dernier suite à la proposition, certes, aguicheuse, d’Orion ne le trompait pas ; c’était évident que la haine apparente du brun pour lui n’était qu’une façade servant à cacher ses sentiments, abritant son cœur dans un fort de mépris et de méchanceté. Au fond de lui, Isaac était un grand sensible. Si, si.

    Cependant, pour le moment, un plus grand problème que les sentiments cachés du brun se présentait à Orion, soit, Knakii. Une Knakii en larmes, pleurant à chaudes larmes dans les bras d’une Lucy déconcertée, reniflant bruyamment dans les replis de la robe de la préfète. Elle hurlait son désespoir face à l’auguste tromperie dont elle était victime, lancinant la réputation d’Orion à chaque mot ; il passerait pour une espèce de salaud infidèle, trompant sa copine avec une petite frisée. Et puis, au point où elle en était rendue, la blonde ne se donnait aucunement la peine de négliger son timbre de voix, s’exprimant d’une voix forte, entre ses sanglots entrecoupés. Il resta un peu à l’écart et, admirant Pinpin s’occuper de son amie, il entendit à peine les paroles qu’elle lui dit, jusqu’au moment où elle se retourna pour lancer un sort vers Deniel qui, malheureusement, l’évita. Il s’approcha alors doucement de sa copine, gratifiant Lucy d’un sourire reconnaissant avant de lui faire un léger signe de tête servant, principalement, à lui demander de le laisser seul avec Knakii. S’ébouriffant nerveusement les cheveux, il se retrouva devant elle et, perdant toute forme d’une quelconque confiance en soi, il se sentit ridiculement stupide…


    « Euh… Knakii… ?! » Ne sachant aucunement quoi ajouter pour tenter d’expliquer la situation, il laissait échapper un horrible rire niais. « T’sais, ‘faut pas croire Deniel. J’ai pas embrassé Micheline, c’est… c’était elle. » Conscient que les regards s’intensifiaient honteusement autour de leur petite scène, il ne sut que jouer l’amant éploré, blâmant la petite frisée. « Elle est arrivée, comme ça, avant de me marmonner quelque chose à propos d’une horreur et d’un pari ; j’suis sûr qu’c’était qu’une groupie. Elle s’est jetée sur moi comme une sale agace mais, je l’ai repoussée et, elle partit… Et pii’, t’crois vraiment qu’j’oserais te tromper? T’sais bien qu’j’suis pas comme ça. Bon, ok, j’ai peut-être invité Deniel mais, c’tait qu’pour l’narguer alors… » Ajoutant sa dernière déclaration dans un simulacre de rire, il s’ébouriffa à nouveau les cheveux, osant à peine regarder la blonde.

    Considérant ses excuses plutôt faibles, il pensait intensément à une tierce façon pour se racheter lorsque, derrière lui, une main glissa sensuellement sur son avant-bras, agrippant sa main au passage. Contractant ses membres, il croyait à une récidive de Micheline, cherchant à terminer son pathétique jeu de séduction lorsqu’on lui susurra doucement quelques paroles à l’oreille. C’était une voix de garçon. Isaac. Écoutant à peine le doux chuchotement du brun, il se sentit rougir honteusement, prenant une expression hébétée à la mention de sa précédente invitation. Il était sérieux? L’attirant sur la piste sans qu’il puisse réagir, il se retrouva, malgré lui, au milieu des couples, dans le centre de celle-ci. Prenant rapidement un teint de plus en plus violacé, le sourire narquois du brun ne réussit qu’à le gêner davantage. Qu’est-ce qu’on dirait de lui? Il se retrouvait là, collé à Deniel, prêt à danser, une centaine d’yeux posés sur lui. D’un côté, peut-être l’avait-il cherché mais, il ne croyait jamais que son invitation, certes, hautement sarcastique, serait prise au sérieux par le préfet… Peut-être que, finalement, il voulait tout simplement l’humilier. L’humilier de la même façon qu’Orion l’avait fait plutôt, de par sa référence à Émilien. Il dut s’avouer, intérieurement, qu’il avait réussi. Cette histoire serait sûrement au centre des potins ; Orion serait relégué au rang de banale agace, dansant aguicheusement avec le préfet des verts lors du bal. Sentant le bras du brun se poser derrière son dos, à la naissance de ses reins, il frissonna de tout son corps, lui lançant un regard rempli de haine.


    * Gustave, aide-moi. ._. *
    ** Bah là, qu’est-ce qu’tu veux qu’j’fasse? C’toi qui a osé l’inviter ; assume. **
    * Mais… mais c’t’un garçon! J’suis pas gay ; c’dégoutant. *
    ** Bah, t’dois avouer qu’il est quand même sexxx’, non? *____* Ferme-les yeux et regarde sa boucle rose, ç’va t’changer les idées. **


    Transpirant à grosses gouttes, il n’osait pas regarder autour de lui, continuant de fusiller le brun de regard. Il voulait jouer? Eh bien, Orion allait jouer, lui aussi. De toute façon, sa réputation ne pourrait aucunement tomber plus bas qu’en ce moment alors, autant essayer de rendre la situation profitable. Tentant de reprendre sa classe habituelle, il bomba le torse au moment où Isaac resserra leur étreinte. Leurs corps étaient maintenant proches. Trop proches. Réprimant un sentiment de dégout, il posa, à son tour, son bras dans le dos de son nouveau cavalier. Lorsqu’une nouvelle chanson débuta, les couples se mirent lentement en mouvement et, le regardant d’un regard séducteur, Isaac osa l’appeler ‘chéri’, accentuant la gêne intérieure d’Orion.

    « Bien sûr, mon beau. » Ses mots sonnèrent horriblement dégradant à son oreille mais, il joua le petit jeu du brun, ne voulant se laisser dominer par ce petit prétentieux.

    Et, à son pur dégout par rapport à la situation, il dansa. Il dansa avec un garçon. Se laissant complètement mené par l’autre, il bougea à peine les bras, effectuant quelques mouvements de base à la façon d’un robot, figé par cette gêne intérieure qui rendait la situation plus que détestable. Pendant de longues minutes qui lui parurent une éternité, il se trémoussa sur la musique lente, au bras d’Isaac, nargué constamment par les regards accablés des gens qui les regardaient. Ils ne passèrent aucunement inaperçus et, résistant, à de maintes reprises, à la tentation de se sauver, constamment tiraillé par la baisse continuelle de sa réputation. Cependant, son orgueil était plus fort que sa honte et, il ne pouvait pas se sauver ; il procurerait ainsi un immense plaisir à Isaac en réagissant de la sorte. C’était plus qu’une simple danse, c’était une vengeance personnelle. Une bataille d’ego. Et, motivé par cette perspective, il tint bon. Certes, sa danse n’avait aucunement parut naturelle, tant il était crispé, tenant à peine debout, mais, il l’avait fait. Lorsque les dernières notes résonnèrent dans la salle, il se décolla avidement du brun, plongeant son regard dans le sien, essayant de paraître convaincant, avant de s’approcher langoureusement de son oreille, comme il l’avait fait précédemment.


    « T’es content, t’l’as eu ta danse? T’as peut-être gagné c’te coup-ci mais, la prochaine, t’s’ras pas aussi chanceux. » Et, dans un accès de frustration plus prononcé, il s’approcha encore plus de lui, avant de lui murmurer, d’une horrible ton condescendant ; « Pédale. »

    S’éloignant lentement de son ‘prétendant’, il laissa courir, durant quelques secondes, sa main sur le bras de celui-ci et, dans un dernier clin d’œil se voulant complètement sarcastique, il mima l’envoi d’un baiser furtif, jouant ainsi le petit jeu du brun. Retournant vers son endroit initial, il fit abstraction aux nombreux sifflements lancés à son passage et aux regards hautement prononcés mais, il sentait ses joues prendre une teinte hautement rosée. Son ego était complètement démoli et, c’était presque un miracle qu’il puisse conserver la tête haute suite à un tel affront à sa parfaite parfaititude ; Isaac l’avait humilié. Eh bien, ce serait à son tour la prochaine fois. Comme s’il croyait pouvoir se moquer ouvertement d’Orion O’Neill! Il espérait seulement que Knakii ne lui en veuille pas… Bah oui, suite à ses excuses publiques par rapport au furtif de baiser de Micheline, il se laissait innocemment transporté par Isaac, commençant à danser ensemble.

    ‘Fallait qu’il commence par la trouver, par contre…
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 12 Jan - 15:14:02

Après l'attaque éhontée de Pénombre qui sortie ensuite de la salle sans un regard en arrière, on pouvait espérer que la soirée reprendrait une tournure un peu plus "normale". La jeune demoiselle esquissa un sourire, au commentaire d'Isaac sur le comportement étrange de la Septième année, finalement elles étaient encore à égalité, l'entreprise de la gamine avait échoué, mais Pénombre n'avait rien gagné non plus.. Pourtant la soirée du bal était bien riche en surprise, Ange n'avait jusque là prêter aucune attention au couple qui dancait à côté d'eux, un rouquin qui appartenait à la maison Gryffondor et sa cavalière, pourtant cette dernière, une fille blonde qu'Ange ne voyait que de dos, avait tellement plus de classe que le rouge et or, qu'on se demandait ce qu'elle faisait avec un tel boulet. La surprise de la petite vipère s'accentua en reconnaissant alors qu'il s'agissait de Précieuse McLane ! Que faisait elle donc avec le préfet des Lions ? Il devait s'agir d'une sorte de pari, c'était la seule explication possible..

Entraînée par son cavalier sur la piste de danse, Ange se laissa conduire suivant le rythme de la musique, se désintéressant des autres danseurs, quand le préfet des verts et argents la tira brusquement contre lui en se décalant sur le coté. S'il ne l'avait pas retenue, la fillette se serait immanquablement étalée sur le sol. Il ne pouvait donc pas prévenir avant de faire un truc pareil ? Toutefois elle eut la réponse à ce brusque mouvement de son cavalier en voyant l'éclair d'un sortilège passer à un centimètre de son épaule. Apparemment Ange et son cavalier était devenu la cible principale, attirant les sortilèges de crache limace aussi sûrement qu'un aimant Fou Etait ce donc trop demander de danser en paix pour profiter de la soirée ? T_T Isaac maintenait Ange dans une étreinte étroite, pas que ce fut désagréable en soi, mais le garçon la serrait si fort la blondinette se demandait si elle n'allait pas étouffer, ses mains crispées autour de sa taille comme s'il avait peur qu'elle ne disparaisse U_u Encore secouée par cette réaction soudaine, Ange avait eu un peu du mal à suivre ce qui s'était passé et tenter de reprendre un minimum de contenance et d'équilibre ^^


- Tu m'étouffes là U_u

On aurait dit qu'Isaac était victime d'un arrêt sur image, le troisième année semblait totalement mortifié, est ce à cause du sort qui avait faillit l'atteindre ? Si sa réaction avait été d'une vivacité remarquable, il était plutôt long à se remettre. Un traumatisme du à la vue des limaces ? Quoi qu'il en soit, Isaac fini par reprendre ses esprit et desserrer son étreinte, juste avant de s'excuser. Sans laisse le temps à la petite blonde de répondre quoi que se soit, il s'éloigna sans la moindre explication. Se retrouvant plantée au milieu de la piste de danse, Ange resta perplexe quelques secondes, puis cherchant son cavalier du regard pour voir ce qui l'avait poussé à agir ainsi et éventuellement lui rappeler qu'on abandonne pas sa cavalière de la sorte, non mais ! xD Bon, c'est vrai que la petite mannequin lui avait fait le même coup dans la soirée, mais c'est pas par ce qu'elle se le permet à elle, que c'est pareil pour les autres, hein ^^Dans le genre, petite princesse pourrie gâtée capricieuse, Ange n'était pas mal dans son genre, mais son expression outrée se transforma vite en un sourire malicieux quand elle le vit s'approcher dangereusement d'Orion. Fixant la scène d'un air avide, la petite vipère ne put se retenir de pouffer de rire devant l'air horrifié du préfet des bleus et bronze, qui ne pouvant revenir sur sa propre invitation était bien obliger d'accompagner le Serpentard sur la piste de danse, ce qui constituait une véritable provocation de celui ci.

D'ailleurs, Ange n'était pas la seule à fixer l'étrange couple, les sifflements fusaient, ainsi que quelques regards incrédules ou choqués. Mais le plus drôle était de loin la tête que tirait Orion, qui semblait avoir mis en veilleuse son arrogance et son attitude suffisante, pour un malaise palpable et un dégoût de lui même. Le garçon n'en menait pas large bien qu'il s'efforça d'entrer dans le jeu d'Isaac, en l'appelant "mon beau", mais son ton mal assuré le trahissait. Que se soit au sens propre, comme au figuré, Isaac menait la danse. Dès que la musique prit fin, le préfet des Aigles se hâta de se séparer du garçon, dans une fuite plutôt comique, alors que bon nombre d'élèves avaient les yeux braqué sur lui, avec des sourires narquois sur le visage. Pour le seul plaisir d'accentuer son trouble, Ange ne résista pas à la tentation de faire un petit commentaire quand il passait devant elle, lançant assez fort pour être sure d'être entendue:


- Inutile de cacher tes sentiments plus longtemps Orion, on a tous vu le plaisir que tu as prit à danser avec Isaac. niarkhéhé
Mais rassure toi, tu es parfaite dans le rôle de la fille. Wink


Totalement hilare, la jolie vipère alla retrouver son cavalier, lui adressant un sourire complice. L'humiliation d'Orion était tellement énorme, qu'Ange en avait même oublié qu'Isaac l'avait plantée sur place un peu plus tôt pour ce faire. xD
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyLun 12 Jan - 18:58:50

[HJ : désolée, c'est court, mais c'est histoire de boucler proprement ici]

La danse des deux ennemis sembla durer une éternité. Page était consternée. Et qu'est-ce qu'ils avaient à passer comme ça devant la table des professeurs ? Ils voulaient vraiment s'afficher en public ? Rien que de penser au contact de la peau laiteuse de Précieuse sur les mains de son ami, la jeune irlandaise eut un frisson de dégoût. C'était vraiment trop horrible. Les notes s'égrainaient, interminables, comme jouées au ralenti dans un mauvais film. Le reste de la salle n'existait plus pour la rouquine, dont toute l'attention était focalisée sur le couple infernal (et improbable). Elle lisait la honte sur le visage des deux préfets, et l'enve d'en finir, mais c'était si... incongru !

Enfin, le morceau toucha à sa fin. Les dernières notes n'avaient pas fini de résonner que William partait en courant, pressé de quitter la salle. Avant même que Page n'ait pu réagir, Précieuse faisait de même. Elle ne semblait pas plus fière de leur petit pas de danse que William. La blondasse quitta la salle tête basse, ce qui ne réconforta pas Page pour autant. Son ennemie était blessée dans sa fierté, certes, mais son ami aussi avait souffert de leur petite affaire.

Réagissant enfin, la jeune préfète se dirigea d'un pas vif vers la sortie, sans même accorder un regard au buffet où devait se trouver l'élégant Théodore Nott qu'elle avait planté là sans autre forme de procès.

Elle quitta la salle sans demander son reste, filant vers la tour des Lions pour rattraper son ami et avoir quelques explications...
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMer 14 Jan - 19:10:26

Fin de l’épisode précédent : « Bouhouhouhou, snif snif ! »
Neoki était toujours dans les bras de Lucy… Pauvre préfète qui devait maintenant avoir une épaule trempée de larmes mais que voulez-vous, Neoki vivait un terrible et fracassant chagrin d’amour ! Orion avait embrassé une autre fille à leur premier rendez-vous, il n’avait rien dit à sa copine quand elle était arrivée mis à part qu’il jurait qu’elle était jolie et il avait bien sûr dit ça de manière exagérée. Ce bal était le plus affreux que la préfète-en-chef ait vécu jusqu’à maintenant, entre le coup de la culotte coincée dans sa robe, le baiser langoureux de Pinpin à son ennemi juré (autant dire un véritable sacrifice pour la jeune fille), les révélations d’Isaac… Tout allait de travers alors que ce bal devait être l’occasion d’un tendre rendez-vous amoureux entre Orion et Neoki.


Lucy était dorénavant en train d’essayer de consoler son amie. Elle expliquait qu’entre Orion et sa pétasse de Serpentard, il n’y avait eu qu’un stupide bisou sur la joue, qu’en plus le garçon avait été forcé et qu’il n’avait rien voulu de tout ça. Et elle proposa même à Neoki de se venger un peu en envoyant un crache limace au préfet des vert et argent. Malheureusement, le sortilège n’avait pas atteint sa cible. Cependant, Isaac avait semblé réellement terrorisé par cette attaque. Lucy était-elle si effrayante ? En tout cas, on pouvait toujours dire que cette action avait eu un bon côté : la préfète-en-chef avait levé ses yeux rougis pour regarder si le sortilège de son amie allait fonctionner et elle n’était plus en train de pleurer comme une madeleine. Seulement, elle était loin d’être guérie pour autant. Ce que Lucy lui avait dit lui avait seulement permis de se dire que tout n’était pas perdu. Le comportement d’Orion n’en restait pas moins intolérable. Il fallait dire que proposer une danse à Isaac à un moment pareil n’était pas non plus une bonne idée. Môssieur, en grand prince, avait continué de s’amuser et de déconner avec des ennemis alors que sa copine était au bord du gouffre ! Plus tard, sans comprendre ce qui lui arrivait, Neoki observa Lucy s’éloigner, et en se retournant, la préfète-en-chef comprit pourquoi. Orion arrivait l’air gêné et commença à s’expliquer. Il parlait d’une certaine Micheline alors qu’Isaac avait évoqué une Lindsey. Le Serdaigle avait-il embrassé deux filles ce soir là ???? A cette idée, Neoki refondit en larmes sans même écouter le reste d’excuses que lui adressait son amoureux. Et le pire dans tout ça, c’est qu’Orion, au lieu d’essayer de tenter un câlin de réconfort, partit danser tendrement avec Isaac comme promis !

A votre avis, dans une situation pareille, où pourrait se réfugier la préfète-en-chef ? Dans son dortoir, dans sa salle commune ? Noooon ! Dans les bras d’une autre copine, ou de son ange gardien de la soirée (Lucy) ? Noooon, bien sûr que non, elle en avait assez fait comme ça ! Mais alors quels chemins suivrait-elle ? Quelles voix écouterait-elle ? Ses pas la menèrent vers les tables du buffet. Des chaudrons de diverses mixtures traînaient encore ça et là et une odeur bien familière arriva jusqu’aux narines de Neoki.


**Bièraubeurre !**

Ni une, ni deux, la préfète s’enfila un verre cul sec… Puis un autre… Et encore un autre ! Tout ça en l’espace de quelques secondes. L’alcoolisme de la préfète-en-chef pendant les bals n’était plus un secret, elle avait déjà fini en chantant sur une table une fois, sans parler des autres fois où elle avait été pas mal allumée aussi. C’est dommage, cette soirée là avait pourtant bien commencé, et la jeune fille était bien résolue à rester sage cette fois de ce côté-là. Elle était sensée s’amuser à manger des plats horribles avec son chéri, et passer un bon rendez-vous mais tout s’était déroulé totalement de travers, alors, Neoki retournait à ses habitudes. La tête lui tournait déjà. Se sentant étrangement revigorée et nettement plus joyeuse qu’avant, elle sortit sa baguette (qu’elle arrivait toujours à garder sur elle quelle que soit la tenue) et se dit qu’il était temps de s’amuser un peu. Orion était maintenant en train de murmurer des choses à l’oreille d’Isaac avec qui il venait de danser tendrement, puis il s’éloigna et de nombreux élèves sifflèrent ou se moquèrent de lui et ils avaient bien raison. Et c’est alors que Lucy refit surface. Neoki ne savait pas trop d’où elle revenait, ni où elle avait été pendant quelques minutes mais elle la voyait là, devant elle. La sixième année se précipita donc vers son amie et lui dit en rigolant mais toujours les yeux rougis par sa crise de larmes :
« Tu savais qu’Orion, en plus d’avoir embrassé la Lindsey d’Isaac, il a aussi embrassé une certaine Micheline, et en plus, t’as vu comment il a dansé avec Isaac, si près de lui, à lui susurrer des mots doux !!! Et tu vois comme tout le monde se moque de lui maintenant ! Il le mérite ! Il avait pas à me faire ça ! En tout cas, il doit avoir les oreilles qui lui sifflent ! Si on l’aidait un peu hein, j’vais lui boucher les oreilles moi tu vas voir ! Elles siffleront plus comme ça ! »

Et sans prévenir, Neoki pointa sa baguette sur Orion le plus discrètement possible et envoya en silence un maléfice de Poiroreilles. Fallait dire qu’à force de pratiquer les sortilèges informulés, la préfète-en-chef s’en sortait de mieux en mieux, notamment avec les petits sorts de ce genre. Sans prendre le temps de savoir si le sort avait marché, Neoki pointait dorénavant sa baguette sur quelqu’un d’autre, était-ce Isaac ? Ou une de ses admiratrices ? A vrai dire, la jeune fille ne réfléchissait même pas en lançant un Tarantallegra du côté de la piste de danse. Ils voulaient danser, hé bien qu’ils dansent alors ! (qui veut se prendre le sort se le prend et si personne n’en veut, pas grave, on dira qu’il rate sa cible !) Là encore, elle avait agit silencieusement, sous le regard de Lucy qui pauvre d’elle ne devait pas trop comprendre ce qui se passait, Neoki lançant des sorts comme ça sans en dire plus. Comme la préfète-en-chef voyait encore quelques pieds sur le dancefloor, elle lança un autre sort vers des jambes inconnues : un petit sortilège de croche pied, qui en veut ?

« Bien, j’espère qu’ils s’amusent autant que moi ! En tout cas, je suis crevée, j’vais me coucher ! » finit par dire la Serdaigle à son amie préfète. Bien sûr, à l’haleine de Neoki, Lucy devait savoir que sa « supérieure » avait bu un petit coup de trop et qu’elle n’était pas dans son état normal. Evidemment qu’en temps normal, la préfète-en-chef ne jetait pas des sorts à n’importe qui comme ça, au hasard. C’était même contraire à sa nature si sérieuse ! Mais la crise traversée avait été tellement intense en émotion qu’il n’avait pu en être autrement pour ce soir. Et tout ça, mélangé à l’alcool, avait fatigué Neoki. Avant de partir pourtant, Neoki lança une petite phrase mignone à Lucy :
« Merci pour tout, t’as été géniale ce soir ! Tu pourras toujours compter sur moi en cas de besoin ! »
puis elle lui fit une bise en guise de bonne nuit et de remerciement. Ensuite seulement, la jeune fille traversa la salle, du buffet jusqu’à la porte de sortie et se concentrant sur ses pas (elle essayait de marcher droit), et elle rejoignit son dortoir.

[J'espère que ça ira, j'ai essayé de faire au mieux mais j'ai encore du mal à être satisfaite *perfectionniste*]
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MessageSujet: Re: Bal de Noël   Bal de Noël - Page 5 EmptyMer 28 Jan - 0:19:43

N’était-il pas cruel d’interrompre les explications désespérées que le pauvre Orion adressait à son amante éplorée ? Isaac, sans pitié, compromettait à nouveau leur histoire en caressant doucement le bras du Serdaigle. Ce dernier, trop choqué pour lui résister, se laissa traîner sur la piste. Sa surprise, son malaise évident étaient absolument délicieux. L’heure de la vengeance était enfin venue, et il la savourait sur le visage pourpré de sa victime. Un sourire mauvais au coin des lèvres, Isaac songea qu’il l’aurait sans doute trouvé adorable s’il ne l’avait pas tant détesté. O’Neill était bien plus séduisant lorsqu’il perdait sa suffisance. Cet air égaré ne faisait-il pas honneur à son charme naturel ? Il avait provoqué ce tendre changement, et il contemplait son œuvre, sa récompense. Oui, il triomphait. Et la certitude de l’emporter sur son rival embellissait peut-être autant les choses que les élans de l’amour. Orion était sublime, parce qu’il était vaincu, parce qu’il était à lui. Il ne se donnait pas, non, il l’avait pris, il le mettait à sa disposition l’espace d’une danse. Et, soudain, il ne le détestait plus. Il l’aimait, de cette affection particulière, superficielle et éphémère que les enfants réservent à leurs nouveaux jouets, aux jouets volés, que l’on chéri intensément sur l’instant, et que l’on brise sans remords l’heure d’après. On pouvait bien aimer et détruire ce qui ne nous appartenait pas, ce à quoi l’on ne tenait pas. Et qu’était Orion ? Un impertinent à la langue trop bien pendue. Un oisillon frémissant, livré à sa merci entre ses bras. Il suffisait de resserrer l’étreinte pour le faire étouffer. Il le tuait en sens métaphorique du terme. Il le livrait au jugement impitoyable de ses semblables. Neoki pleurait, Neoki le reniait, et il dansait contre lui. Il désamorçait une véritable mine à ragots. Et, s’il le fallait, il s’occuperait de l’embraser un peu plus tard. Qu’importait qu’il passe pour gay ? Ne devrait-il pas un jour ou l’autre s’habituer à cette fatalité ? Il savait qu’il ne pouvait pas le cacher, que c’était quelque chose qui, chez lui, avait été soupçonnée très tôt. Il savait aussi qu’il ne voulait pas vivre dans l’ombre, qu’il ne voulait plus se mentir. Son histoire avec Précieuse n’était-elle pas assez désastreuse ? Il en avait fini par redouter les instants où il devrait se retrouver seul avec la jolie blonde, qu’il en venait parfois à détester, sans raison, juste parce qu’elle lui effleurait la main, juste parce qu’elle était là, trop près de lui à attendre des attentions qui le dégoutaient.

Orion le fusillait du regard alors que, sous sa paume, il sentait les légères palpitations de son corps qui rejetait violemment ce contact. Mais, son bel adversaire n’essaya pas de se dérober. Fier, il refusait de lui céder, de le repousser et de reconnaître, devant des centaines d’yeux, qu’il ne pouvait pas supporter cet ultime affront, et surtout, qu’il s’était laissé avoir par ses sottes provocations. Isaac comptait sur son orgueil. En lui tenant tête, le bleu et bronze aurait tout le temps de goûter à son humiliation. Ainsi, il trouvait drôle de se gausser de ses préférences ? Dans sa grande amabilité, il le ferait aussi basculer de l’autre côté. Il aurait tout le loisir de lutter à son tour contre ces ‘plaisanteries’ qui l’amusaient tant. Plus consentant que jamais, le Serdaigle se résigna pour coller son torse au sien. Ce fut à son tour d’être troublé, mais d’une bien plus exquise façon. Il n’avait encore jamais apprécié l’éteinte aussi proche, aussi ambiguë d’un garçon. Avec Emilien, il avait pris garde à ne pas se rapprocher. Son amitié avait posé la barrière, et ses sentiments confus l’avaient plongé, malgré la distance, dans le plus grand malaise de sa vie. Or, cette fois, il pouvait profiter sans crainte. Recevoir un torse plat, solide contre le sien était bien plus agréable que de sentir s’écraser contre son corps la poitrine molle d’une fille. Qu’y avait-il de sensuel à ça ? Et d’un point de vue esthétique, qui avait-il de plus beau que la rencontre de deux torses parfaitement lisses ? Mais ses pensées se perdaient. Il n’était pas là pour mesurer toute la douceur d’une première expérience homosexuelle. Orion, son cher Orion, se rendait un peu plus en l’appelant « mon beau ». Ah ! Que ne faisait-il pas pour honorer sa victoire ! Cette soirée se terminait finalement sur une note réjouissante. Il en oubliait l’horrible baiser de Lucy.

Cependant, Orion fut bien incapable de donner un semblant de naturel à leur danser. Raide, crispé, il se laissait guider par ses pas. Le pauvre semblait si vulnérable ! C’était absolument délicieux. Il l’attira un peu plus, le garda contre lui, comme s’il craignait de le voir fuir. Son cœur battait peut-être plus fort qu’il ne l’aurait voulu, mais cette accélération n’avait rien de suffocant. C’était juste agréable. Et après tout, pourquoi se priver d’un plaisir qui risquait de redoubler l’embarra de sa victime ? Cette dernière tint jusqu’à la fin. Il lui reconnaissait au moins ce mérite. Orion était un sujet intéressant. Et, ultime satisfaction, il reconnut verbalement sa victoire, en soufflant quelques mots dans son oreille, comme l’auraient fait deux amants, à la fin de la danse. Isaac ne put retenir un petit sourire, qui ne se résorba pas lorsqu’une inspiration perfide lui siffla le mot « pédale ». Il ne devait pas se laisser démonter par l’insulte, même si un vent de colère le traversa, Noeki les guettait sans doute et son petit ami, une fois de plus, se compromettait sans le savoir. Alors oui, puisque le préfet des bleus et bronze le voulait, ils resteraient en guerre. Il ne le laisserait pas tranquille, et, la prochaine fois, il le lui promettait, les chances seraient largement de son côté. Le public amusé siffla sur son passage. Le public était toujours complice, et Isaac savait qu’il valait mieux l’avoir de son côté, et la foule soutenait toujours le fort, lui. Les joues rouges, le pas trop empressé, Orion était tout à fait ridiculisé. Mais combien diraient demain que sa danse l’avait furieusement troublé ? Ange se chargea d’ailleurs de lancer les premières hostilités, encourageant la foule à la suivre. Quelle charmante cavalière ! Elle aidait son projet. Son intrigue excusait son abandon. Mais, pour la peine, il s’en voulut un peu de l’avoir laissée sans explication. Comme elle le rejoignait, il lui renvoya un large sourire. Un sortilège l’atteignit au même instant. Pendant une seconde de terreur, il s’attendit à cracher des limaces mais finalement, ses jambes se contentèrent d’effectuer plusieurs pas à moitié sautillé sur le côté, rien de bien méchant. Il l’annula très vite en riant, puis en effectuant une révérence.


- Magnifique… Nous avons là un ennemi bien féroce… La vengeance de l’amante éconduite je suppose… Que dirais-tu d’une dernière danse pour oublier tout ça ?


Pour ce soir, il en avait terminé avec les Serdaigle. Il refusait cependant de leur laisser croire que la crainte de recevoir un sort le ferait descendre aux dortoirs. Ange et lui dansèrent une dernière fois, s’éloignant d’un accord tacite du groupe déchiré des bleus et bronze. Puis, les deux cavaliers se séparèrent définitivement. Il n’avait plus rien à faire ici, trop de risques avaient déjà été pris.
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