Deuxième semaine de cours, mardi, 14 heures et 7 minutes, Poudlard, Septième et dernier étage, fin fond du couloir menant à la salle commune des Gryffondors.

- Mais vous êtes vraiment bornée vous hein ?! C'est pas comme si...
- Bouh, ouh, ouh ! De l'air, de l'air... Et du vent ! Du vent fillette !
- C'est pas com...
- Vous m'exaspérez ! A l'aide, à moi, Messire de Catogan ! On me harcèle ! J'étouffe !
- C'EST pas comme si on avait pas l'habitude hein !
- Justement. D'un ton sec, puis, s'enorgueillissant d'une minauderie et d'une voix douce : Messire ? Preux chevalier ? Je me languis de vous...
- S'il vous plaît... Vous me connaissez par cœur et vous savez bien que...
- NON, catégorique, cruel, hautement agaçant.
- Par Merlin, vous n'avez donc aucune pitié, regardez moi, j'suis une idiote. Du cœur, vous avez du cœur ?
- Non, je suis un tableau.
- Pas bête... Mais...
- Non.
- C'est toujours la même chose avec vous de toute façon...
- Et toi donc...
- Oué, ça va là...
- Oublier le mot de passe chaq...
- Stop !
- Mais acceptez la réalité chère amie. Tous, élèves comme professeurs, doivent prononcer le mot de passe pour pouvoir rentrer, vous le savez bien, c'est le règlement... Des années que vous tous ici me chantez les mêmes salades. Secouez vous les puces ! Un petit effort que diable. Si vous avez la mémoire d'un Troll, notez le donc ce m...
- J'ai perdu le papier.
- Oh... Dans ce là il faudrait alors... J'ai connue une femme qui comme vous... C'était il y a fort longtemps mais... Qu'est ce qu'on rigolait d'elle... Tenez je vais vous racontez une fois où...

Et c'était reparti !

Eskarina s'assit, dos au tableau et à la Grosse Dame, un air aussi défait qu'elle était exaspérée. Une fois n'était pas coutume elle était enfermée dehors. Trois fois en moins de dix jours, désespérant...

- ... à l'époque de Dirlys Derwent, une femme exceptionnelle qui...

Une fois n'était pas coutume, la Grosse Dame, d'une psychorigidité accablante, n'avait pas concilié à la laisser entrer. Comme toujours, après s'être plus ou moins querellé, elle lui servait son ramassis de paroles infâmes, de moqueries, de potins, de... Bref, vous m'aurez compris, une partie de plaisir et non, je ne vous ferais pas de dessin. Étrangement au fil des jours, de multes pérégrinations et autres anecdotes sucrées, Eskarina et cette dernière avaient appris à se connaître et, même si elle ne l'avouerait sans doute jamais, elle adorait cette bonne femme, leurs disputes et peut-être même toutes ces histoires abracadabrantesques...

... Comme je le disais elle résidait au cinquième, un petit tableau au cadre horrible, en sapin ahaha, un supplice, on y était tout serré et...

Se prenant la tête à deux mains et par la même son mal en patience, la gamine pria secrètement Merlin de lui envoyer une aide au plus vite. La journée avait été longue et intense et Esk' rêvait de se reposer quelques instants avant de commencer un travail de synthèse sur les révoltes gobelines du dix-septième siècle... La plupart des membres de sa classe étaient probablement déjà à l'intérieur ou, pour la plupart en cours d'Arithmancie...

Chassant une mèche qui pesait désagréablement sur son cil droit, elle soupira.

- ... Tout ça pour vous dire quelle tête de linotte faisait cette cruche ! Elle n'était pas la seule... Britanny Spinet qui...

- ... Sans oublier, aha oublier... Ce très cher Augustus Citrouilli, un charmant homme que nous avions connu Violette et moi du temps où nous avions la toile vive et colorée...

Alors que le Grosse Dame poursuivait un poignant monologue emprunt d'histoire et d'anecdotes aussi croustillantes que l'étaient les portraits ( et c'est le cas de le dire ) des nombreux personnages évoqués Eskarina continuait d'espérer. Un œil guettant le coin du couloir dans l'espoir d'apercevoir une aide qui ne pourrait alors qu'être providentielle, une oreille distraitement prêtée aux palabres et autres élucubrations fantasques de sa bien aimée Grosse Dame, la fillette ne pouvait pas affirmait sans mentir qu'elle s'ennuyait. Toutefois, les minutes s'égrenant sous les assauts logiques de la fatalité, le temps commençait à être long. Telle un bouton d'or dans un pré rempli de bouses de vache une idée farfelue naquit en l'esprit fertile de la Gryffondor. Sans même prendre la peine de se retourner elle interrompit alors la gardienne de la porte rouge et or.

- Par Merlin, qu'est-ce que l'on a pu rire de ce vieux bonhomme avec Vio...
- Eh ? Vous pouvez voir s'il y a quelqu'un dedans ?
- Dedans ? Non, c'est sûr, il n'y avait vraiment pas grand chose dans le crâne de ce nigaud d'Aug'...
- Non, à l'intérieur de la salle commune, s'empressa de corriger Esk' en se retournant d'exaspération.
- Owh, je l'ignore. Pourquoi ?
- Pour rien. Silence suspect. Banane.
- Plaît-il ?
- Oh rien.
- Il me semble pourtant avoir entendu que...
Eskarina d'un geste volontaire et déterminé se leva, dans son tableau la Grosse Dame tout de rose vêtue la regarda d'un œil suspicieux. Elle ne s'y trompait pas.
- Excusez moi, je vais frapper à la porte.
- Je n'ouvrirai pas.
- Et alors...
" Toc, toc, toc... "
- Hey ! Mais vous êtes pas bien vous... Aïe, aïe, ouille...
" Toc, toc, toc... "
- Vous êtes douillette quand même.
- Voyez donc ? J'aimerai bien vous y voir vous, dans un tableau...

Le menu poignet de la fillette cognait tendrement le portrait, l'esprit était bien plus imposant que le geste dans chacun des coups répétés. Sans conviction Esk' taquinait son amie dans l'espoir que, derrière l'imposante Grosse Dame, apparaisse l'un de ses camarades...

Dans une grande salle où les couleurs rouge et dorée était dominante, une jeune fille était assoupie dans un fauteuil de cuir, non loin d'une cheminée. Les flammes qui dansait dans leur âtre se reflétait sur le doux visage de la fillette. Appart cette dernière, personne ne se trouvait dans cette piéce, qui s'avérait être la salle commune des Gryffondor. Sur une table de bois étaient posés une dizaine de bout de parchemin, qui étaient tous couverts d'encre rouge, destinés à être envoyés, sans doute.

La petite Galadrielle était endormie mais se reveilla vite, car des coups tambourinés au niveau du trou du portrait. Elle s'éleva lentement et fit pivoter le portrait, qui lui laissa découvrir une jeune fille à peine plus petite qu'elle, qui semblait desespérée devant le portrait, qui demeurait impitoyable. Galadrielle n'osa pas parler et se contenta d'observer sa condisciple de Gryffondor. Cependant elle se décida tout de même à ouvrir la bouche quelques minutes plus tard:

-Euh...Tu n'as pas le mot de passe?

Galadrielle parlait toujours d'une petit voix à peine audible, car elle avait toujours peur de dire une bêtise.Elle avait finalement eut raison de rester dans la salle commune au lieu de partir se balader dans le Parc. Peut être irait elle dehors quand même, mais la nuit tombé, quand elle serait sûre que personne ne la verrait.On la prendrait peut être sur le fait, mais elle n'avait pas vraiment peur d'avoir une retenue et de toute façon elle en aurait forcément une tôt ou tard, alors pourquoi pas maintenant?

La rouge et or aurait tout de même préferait que ce soit comme dans les autres écoles de magie, et que les points soient individuels. Le fait que la perte de points soit commune aux élèves d'une maison était embêtante pour les élèves mais arrangeait sans doute les professeurs, car la perte collective dissuadait les élèves d'enfreindre le réglement.

En attendant, rien ne laisser présager que la Gryffondor ferait face à la colére d'un portrait, et elle ne prit donc pas la peine de saluer la Grosse Dame. Heuresement pour Galy, le portrait n'avait pas était vexé.La Gryffondor se tourna à nouveau vers l'autre fille et dit:

-Bon, tu ferais bien d'entrer, sinon le portrait va se fermer definitivement!

A ce moment précis Daithe se précipita à toute vitesse vers le trou du portrait en criant :

"Attendez je connais pas le mot de passe !"

Elle passa à travers l'espace laissé par le portrait bousculant par la même occasion les deux élèves qui se trouvaient là. Une fois passée, elle essaya de reprendre son souffle tout en se massant un douloureux point de côté. Après avoir retrouvé une respiration à peu près normale elle dit dans un souffle à l'adresse des deux filles :

"Je suis désolée mais je voulais pas me retrouver coincée dehors "

"Ce n'est pas une raison pour passer avec une telle butalité" dit la Grosse Dame d'une petite voix outrée

Daithe leva les yeux aux ciels, décidement cette grosse bonne femme et elle ne risquait pas de s'entendre et en plus ce n'était même pas une bonne femme c'était un tableau ! Encore une chose que la petite Daithe avait du mal à comprendre, des tableaux qui parlent et qui bougent si on lui avait raconté ça quelques mois plus tôt elle aurait éclaté de rire. Pas facile de s'adapter à une nouvelle vie surtout lorsqu'on est loin de chez soi, que l'on a plus ses amis. Certes le château était beaucoup plus grand et confortable que sa petite maison à Dublin mais quand même sa chère Irlande lui manquait.
Mais Daithe était une fille qui savait s'accomoder de toutes les situations et au lieu de se plonger dans ses souvenirs, elle décida que cette bousculade était une bonne occasion de se faire de nouveaux amis pour elle qui venait d'arriver à Poudlard.
Elle leur fit alors son plus joli sourire et demanda avec enthousiasme aux deux filles :

"Je m'appelle Daithe, et vous, vous vous appellez comment ?"

- On dirait que vous avez de la chance, grogna le portrait de la Grosse Dame en pivotant lentement depuis l'intérieur de la salle commune. La pauvre pouvait être déçu, ses entrevues de plus en plus fréquente avec Eskarina brisait une poussiéreuse routine dont elle ne pouvait se défaire de par ses conditions de tableau et gardienne. Parler et se chamailler avec l'étourdie Miss Felaheen la rendait quelque part vivante, moins aigre. Aux yeux de la plupart des élèves elle faisait partie intégrante du décor, quoi de plus normal pour un tableau me diriez vous ? Ce à quoi je vous répondrai, amoureux fou et transi de cette femme bien en chaire et tout de rose vêtue, que ce tableau a des sentiments et de très nombreux et complexes état d'âme. Ce point de vue était aussi celui de la petite Gryffondor qui, troublée en effleurant ces quelques considérations existentielles, oublia presque que quelqu'un lui avait ouvert...

-Euh...Tu n'as pas le mot de passe ? Rappel à la réalité de circonstance après un silence aussi long qu'il avait été importun. L'apprentie sorcière considéra alors sa bienfaitrice, une blondinette qui avait un prénom tout droit tiré d'un comte de fée si elle se souvenait bien. Apparemment elle l'avait dérangé, du moins si elle se fiait à son ton et au reste de son discours dirons nous des plus autoritaire.

- Oué, oué... ça va j'arrive, bougonna une Eskarina toute brusquée dans sa nonchalance et ses quelques futiles réflexions. Non sans un regard et une grimace narquoise à l'adresse de son amie encadrée elle entra. En réalité Eskaina éprouvait une certaine compassion, elle en tarderait pas à lui rendre visite, fatalement elle oublierait à nouveau le mot de passe et... Tout n'était plus qu'une question de jours.

- Attendez ! Je ne connais pas le mot de passe !

Tel un cognard des plus retords une fillette arborant le blason des rouge et or s'engouffra dans le trou de souris que la Grosse Dame avait consenti a laissé après le passage des deux premières gamines. La collision ne fut ni brutale ni agréable, cependant Esk' affichait un sourire ravi. Entendre le portrait râler était toujours très divertissant, d'autant plus lorsque l'on savait qu'au fond, derrière la peinture froide et sèche qui l'enrobait, se cachait une femme au cœur gros comme une marmite. Trêve de sentimentalisme, ni Esk' ni moi ne possédons une âme sensible et un cœur d'artichaut, du moins pas les deux en un seul d'entre nous, quoi que...

- Moi c'est Eskarina ! J'étais à la porte aussi... On peut dire merci à celle qui s'en rappelait ! Esk' se tourna vers celle qui s'en rappelait : Merci.


HRP : merci à toute les deux pour votre venue en cet humble topic

La Gryffondor qui venait de traverser le portrait répondit à la question de Daithe, elle n'avait visiblement pas l'air aussi outrée que la Grosse Dame de son entrée fulgurante dans la salle commune de Gryffondor :

- Moi c'est Eskarina ! J'étais à la porte aussi... On peut dire merci à celle qui s'en rappelait ! Merci.

"Enchantée Eskarina, répondit Daithe avec un grand sourire puis se retournant vers l'autre Gryffondor, oui merci, sans toi je crois que je serais restée à errer encore longtemps dans les couloirs avant de voir quelqu'un arriver !"

Le portrait quant à lui s'était remis en place sans avoir maugréé encore un peu contre le manque de respect des élèves. Daithe regarda un peu plus attentivement ses deux camarades, notament la blondinette bienfaitrice qui contrairement à elle et à la dénomée Eskarina n'avait pas une passoire pour mémoire. Daithe jeta un coup d'oeil autour d'elle, la Salle Commune était vide, un bon feu de bois crépitait dans la cheminée et les confortables fauteuils rouges disposés devant celui-ci semblaient appeler Daithe d'une douce voix mélodieuse. Avant qu'une des deux filles n'ait pu ajouter quoi que ce soit Daithe leur demanda d'une voix claironnante :

"Et si on allait s'asseoir au coin du feu pour faire plus amplement connaissance ?"

Elle accompagna cette question d'un geste de la main en direction de la cheminée, espérant que les deux Gryffondors ne refuseraient pas cette invitation.

Prenant la direction des fauteuils Eskarina essayait de littéralement de marquer au fer rouge son esprit du mot de passe, se le répétant mentalement de nombreuses fois. La blondinette qui lui avait ouvert n'était pas aussi antipathique et inamicale qu'elle n'y paraissait au premier abord. Heureuse la fillette sourit et se répéta encore et encore le mot de passe : Ewilaz ! Étrange, elle était pourtant persuadée qu'il s'agissait d'un truc complexe en latin, mais peut-être s'emmêlait-elle une énième fois les pinceaux avec un de ses cours... Être une bonne élève était déjà quelque chose de compliqué, il fallait toujours retenir un tas de trucs plutôt barbants écrits sur des parchemins de longueur tout simplement arizonienne. Alors pourquoi diantre s'embarrasser en plus d'un mot de passe !

Désormais assise, pour ne pas dire avachie, Eskarina regarda Galadrielle sortir sa baguette, que comptait-elle faire ? Les explications ne tardèrent pas.

- Oh, finit par dire Eskarina toujours sur son canapé, la cuisine... Elle ignorait où cette pièce se trouvait et même qu'elle était accessible aux élèves. ...Je n'ai pas très faim, mais j'veux voir où c'est. Comment ça se fait que toi tu sais tout ? Le mot de passe, la place des cuisines ?

La Gryffondor était persuadée que sa camarade partageait les mêmes cours qu'elle et que deux semaines auparavant elle l'avait vu participer en tant que nouvelle à la cérémonie de répartition. Alors qu'elle se demandait une énième fois dans sa vie pourquoi diable n'était-elle jamais au courant de rien Esk' finit par se lever et espérait avoir rapidement des réponses.

Daithe trouva l'idée de Galadrielle excellente. Premièrement parce que se balader dans le château était un bon moyen de le découvrir et deuxièmement parce qu'elle n'avait pas la moindre idée d'où pouvait bien se trouver les cuisines !
D'ailleurs elle supposait que les élèves ne devaient pas y avoir accès. Enfin une petite effraction qui pouvait se révéler interessante ! Elle aussi avait un petit creux, à force de courir partout dans les couloirs, son estomac commençait à crier famine.
C'est alors que Eskarina approuva à haute voix la proposition de Galadrielle :

- Oh, la cuisine... Je n'ai pas très faim, mais j'veux voir où c'est. Comment ça se fait que toi tu sais tout ? Le mot de passe, la place des cuisines ?

La question d'Eskarina trottait aussi dans la tête de Daithe. Comment cette fille avait-elle eu le temps de découvrir où était les cuisines ? Depuis son arrivée Daithe ne faisait que courir d'une salle de classe à l'autre, faire ses devoirs... Et on ne peut pas imaginer à quel point c'est difficile d'écrire sur du parchemin avec une plume quand pendant des années on a eu du papier avec des lignes et un stylo à bille ! Pas étonnant que ses cours soient couverts de taches !

Daithe enchaina à la suite des questions de Eskarina, ce qui fit que la blondinette se vit ecrasée de questions :

" Elles sont cachées les cuisines ? Il faut aussi un mot de passe pour entrer ? Et on risque pas de se faire jeter dehors par les cuisiniers ?"

Daithe s'imaginait déja expulsée à coup de sorts de la cuisine par de grands cuisiniers armés d'un côté de leur baguette magique et de l'autre d'un grand couteau de cuisine. Pas très rassurant mais cela pouvait s'avérer plutôt comique.

[HJ: il faudrait que l'une de nous ouvre un sujet dans les cuisines et que l'on mette un lien ici. je supprimerais ce message après, lien vers le sujet dans les cuisines :
http://miroirdurised.com/les-cuisines-f114/decouverte-des-cuisines-eskarina-galadrielle-libre-t9587.htm#177433 ]