Le Chemin de Traverse … voilà des années que Liadan le prenait au moins à avant chaque rentrée scolaire pour se fournir en plumes, chaudrons et livres en tout genre. Le genre de lieux que l’on finissait par connaître comme sa poche même alors qu’on ne l’avait emprunté qu’à vrai dire une fois l’an. Cette fois-ci, au lieu de précipiter comme d’habitude directement vers ses achats, elle avait prit le temps de faire tranquillement les boutiques : sa mère l’avait déposé en voiture pas loin en lui laissant quelques livres à convertir en galions puis s’était évaporée – enfin, façon de parler : sa mère étant une moldue - à vitesse grand V sur une autoroute pour rejoindre un séminaire : il était prévu que Liadan reste à l’hôtel jusqu’à ce que le Poudlard Express soit prêt à partir … autant dire qu’elle avait tout son temps … et le fait d’avoir rencontré Elize sur le chemin l’avait quelque peu incité à trainasser plus qu’elle ne l’avait pensé au départ. C’est ainsi que l’après-midi était passé comme par magie et que le début de soirée commençait : le soleil commençait progressivement sa descente vers l’horizon mais la luminosité de la rue faisait encore penser à une magnifique fin d’après-midi d’été plutôt que celle plus mélancolique d’un début d’automne : l’été semblait vouloir persister cette année.

Notre élève était munie d’un grand sac qu’elle portait en bandoulière dans lequel ses affaires étaient rangées de manière peu naturelle : ayant peu envie d’être chargée comme une bourrique elle s’était permise d’utiliser un petit sortilège de Volumen augmenn – un des sorts qu’elle maîtrisait le mieux – qui permettait à son sac de contenir plus qu’il ne l’aurait normalement fait.
Le seul scrupule qu’elle avait eu était qu’elle avait conservé un de ses grimoires nouvellement acheté sous son bras, se répugnant à le rétrécir et risquer de l’abimer : ce n’était pas tout les jours qu’on achetait un manuel contenant tout les combats et batailles magiques célèbres entre les sorciers et sorcières à travers les âges … voir et comprendre comment et pourquoi un conflit avait dégénéra en faveur d’un tel ou d’untel la passionnait … elle ne voulait pas devenir Auror pour rien finalement.

Pour être plus précise : Liadan ne tenait pas exactement ledit livre sous son bras : il était plutôt grand ouvert pendant qu’elle le dévorait en marchant. Loin d’être gênée par la foule, elle arrivait au contraire à prendre son mal en patience grâce à ce précieux ouvrage : lorsqu’on avait de quoi s’occuper toutes les situations devenaient secondaires.
Cependant, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle avait eu le temps de lire trois pages sans faire le moindre pas, elle finit tout de même par lever les yeux de son bouquin pour voir ce qui se passait : elle se trouvait sur le chemin pour se rendre chez l’apothicaire Slug et Jiggers pour se ressourcer en quelques ingrédients de potions et n’avançait plus depuis au moins deux minutes.
Elle soupira en voyant une étale complètement renversé sur le sol et deux sorcières en train de se balancer des sorts à travers la rue. Liadan comprit plus ou moins vite ce qui avait du se produire : l’une des deux avait renversé l’étalage et l’autre n’avait pas apprécié … quand à la foule … les sorcières et sorciers c’était amassés sur le lieux et regardaient la scène avec une mélange d’amusement et de consternation, bouchant complètement les peu d’espaces à travers lesquels Liadan aurait pu passer … bref : du raffut d’un côté, des gens de l’autre … que faire ? Jetant un petit coup d’œil à son bracelet-montre à se décida à prendre les choses en main : son livre retourna se ranger sous son bras tandis que ses yeux d’un bleu océan moucheté de jade se promenèrent avec froideur sur la foule jusqu’à ce que sur son côté gauche elle voit une petite allée étroite et déserte qu’elle se décida à prendre.

¤ Bande de badauds décérébrés ! ¤

Soulagée d’avoir quittée le gros du troupeau, elle s’avança tranquillement dans cette allée sans trop d’insouciance : elle n’était jamais venue de ce côté-là mais il ne devait pas y avoir d’inquiétudes à avoir n’est-ce pas ? Son inquiétude commença légèrement à croitre lorsque la lumière baissa et que le chemin devenait de plus en plus louche … Liadan n’était cependant pas du genre à avoir peur pour rien, même pas à avoir peur du tout mais … et si … ? Non, elle secoua la tête, elle ne pouvait pas être … plongeant sa main dans l’une de ses poches elle sortit sa baguette magique et fit un petit geste du poignet gracieux et précis.

« Lumos. »

¤ C’est pas vrai ?!? ¤

Devant elle, une petite boutique miteuse sur laquelle un écriteau délabré et à moitié effacé indiquait « Dingomarché » … elle en avait entendu parlé : elle se trouvait en fait devant la boutique de Mundungus Fletcher … Regardant à droite puis à gauche, elle se décida de prudemment reculer … si il y avait bien un moment pour ne pas s’éterniser dans ce genre de lieux c’était bien celui-ci … elle recula jusqu’à ce que son pied se cogne contre une masse dure sur le sol, chose qui ne lui fit d’effet que lorsqu’elle entendit la « chose » qu’elle avait prise pour une marche grogner … même dans un monde empli de magie une marche grognant n’annonçait rien de bon. Elle se retourna la bague levée et menaçante.

« Expell… c’est quoi ça ? »

Se baissant, elle se décida à donner plus d’attention à son espèce de marche qui n’en était pas une … Une espèce de … de quoi d’ailleurs ? … de bestiole enroulée dans des tissus plus que dégoutants était allongée sur le sol, gémissant dans son sommeil. Liadan failli se mettre une baffe à elle-même : un elfe de maison … Rien de moins que ça, sale et apparemment mal en point … ce dernier avait-il été chassé de chez lui ? Si c’était le cas ça expliquerait beaucoup de choses, notamment son accoutrement peu respectable … et dire qu’elle avait failli faire voler cette pauvre créature … pauvre créature qu’elle regardait avec un mépris particulièrement accentué.

Bon. C’était bien gentil mais elle n’allait pas rester toute la soirée devant l’elfe de maison. Par acquis de conscience – et parce que si sa mère avait été là elle aurait nécessairement porté secours à cette immonde bestiole – elle prit une bierrobbeurre de son sac et la posa à côté de la créature pour s’éloigner un peu : il fallait qu’elle quitte cette ruelle avant de tomber sur quelque chose de moins fréquentable qu’un elfe de maison.

¤ Voilà ce qui arrive quand des idiots obligent les gens à se déporter … ! ¤

Cependant lorsqu’elle se tourna vers la rue ce ne fut pas le vide qui l’accueillit mais un sorcier vêtu entièrement de noir, des cheveux assortis bien qu’impeccablement coiffés, et un air plus que … lubrique mais pas seulement, surtout et particulièrement meurtrier qi la pointait du bout de sa baguette.

« Expelliarmus»
« Proteg…aaaaa »

Trop vite, elle avait senti ses pieds quitter le sol et son corps aller « gentiment » faire la connaissance avec une surface plane et bétonnée … en l’occurrence, le sol. Dans l’action elle avait perdu sa baguette mais pas tout réconfort : en effet un petit baril de vin – ou autre elle n’allait pas remarquer ce genre de détails – serait parfait pour qu’elle puisse se cacher lorsqu’un autre sort fut lancé.

¤ Réfléchi réfléchi réfléchi réfléchi !!! ¤

Mais il n’y avait rien à réfléchir : elle était coincée dans un coin, cet homme qui avait tout d’un mangemort dans l’autre, et elle avait perdu sa baguette … tenté de l’assommer avec son livre – non, qu’elle n’avait pas perdu étrangement – serait mission suicide.

¤ Je vais mourir ici … c’est malin ¤

Elle devait se l’avouer à elle-même : elle commençait à ressenti ce qui pouvait ressembler à de la peur : elle se sentait piégée notamment. Elle n’avait plus de baguette, pas de balais et n’avait jamais été d’une force prononcée avec son petit gabar, son cœur accéléra la mesure, lui faisant un brin mal dans sa cage thoracique.

On s’adapte au RP en cours ^^’ comme c’est de nouveau une période peu sûre :).

[HJ : Et voilà, désolée pour le retard]

Le premier cours de potion que Vega avait donné à l'UMA avait été quelque peu agité mais depuis les élèves avaient compris sa façon de fonctionner et cessaient de prendre ses remarques comme des attaques directes. Il était ainsi avec tout le monde, ils s'y étaient habitué. Même Aludra commençait à mieux se comporter, écoutant en cours et faisant des réponses un peu plus construites. Il faut dire que son aîné lui avait clairement fait comprendre que là était son intérêt.

Le prochain cours aurait bientôt lieu et le professeur Wyrd avait affiché en classe la liste des ingrédient nécessaires pour le réalisation de la potion qui y serait réalisé. Il s'agissait de la Goutte du Mort-Vivant. Une potion relativement dangereuse donc le dosage était primordial. Une potion qui avait aussi la particularité de nécessité un produit à la fois rare et cher que l'université fournirait aux élèves. Vega avait donc donné une liste incomplète d'ingrédients et était allé voir le responsable du service financier de l'UMA pour pouvoir acheter le dit ingrédient.

Sa bourse pleine d'un argent qui n'était pas le sien et ses poches emplies de diverses potions et produits qui ne le quittaient jamais, Vega s'était donc rendu directement dans l'allée des Embrumes. Le lieu n'avait pas vraiment changé depuis qu'il avait quitté l'Angleterre, c'était toujours glauque et certainement encore dangereux. Il n'était pas revenu depuis plusieurs années et pourtant il s'y orienta comme s'il y venait tous les jours. Vêtu d'une cape bleue nuit par dessus ses vêtements beiges et bruns, il entra d'un pas sûr chez un apothicaire douteux et présenta sa commande :

"Bonjour, j'ai besoin de vingt kilos d'asphodèle, s'il vous plait."

Son allure était noble et son regard sûr, mais l'œillade qu'il eut en réponse à sa commande était plus que réprobatrice. La vendeuse se demandait bien qui ce beau gosse avait l'intention de tuer. Bien sûr, même dans l'allée des Embrumes, la vente, en une telle quantité, d'un produit si dangereux, était réglementé et on lui fit savoir qu'il devrait remplir un registre et tout… Et surtout qu'il devrait patienter au moins deux jours pour que sa commande soit prête. Il sourit, suffisant, à la femme qui pensait l'avoir mis en défaut :

"Je viendrai les prendre vendredi matin à la première heure, pas avant. La commande est au nom de l'Université de Magie Avancée de Londres, j'ai le tampon d'Altaïr, le directeur, si vous en avez besoin maintenant."

Se renfrognant, le vendeuse bougonna que c'était bon, qu'il aurait sa commande en temps et en heure et qu'il n'était pas nécessaire qu'il présente ses faire-valoir tout de suite. Un léger gloussement agita Vega qui profita du faite que la bougresse prenait note pour laisser son regard errer sur les rayons. Visiblement, la qualité des produits avait baissé depuis son départ, mais il se doutait qu'il ne trouverai pas mieux ailleurs… ou difficilement. Il devrait donc s'en contenter.

Finalement, il salua la vendeuse et quitta les lieux.

Il eut à peine fait quelques pas dans l'allée des embrumes maintenant obscurcie par la nuit tombante quand il repéra un homme louche en encapuchonné. Il était prêt à passer son chemin mais il remarqua que le visage de la victime ne lui était pas inconnu. Pendant une longue minute, alors qu'il n'était pas visible, Vega hésita. Il s'agissait de l'une de ses élèves qui était en danger, mais il était hors de l'Université et rien ne l'obligeait à risquer sa propre vie pour une gamine pas capable de se protéger. Il n'avait pas vu son visage suffisamment pour mettre un nom dessus mais si elle était dans ce pétrin, ça devait être une idiote, point. Peut-être cette gamine qu'il avait éjecté de cours… Non, elle avait les cheveux roses vifs, celle-là…

Bon, allez, il allait l'aider. Il soupira et sorti de sa poche un petit flacon qu'il déboucha. Il fit couler une goutte dans chacun de ses yeux, les cligna deux ou trois fois et rangea le flacon pour en sortir un autre, plus grand qu'il regarda un moment avant de soupirer une seconde fois.

"Quel gâchis !"

Baguette à la main, il fit un pas en avant et remarqua l'arme de la jeune fille à quelques mètres de lui. En plus elle s'était fait désarmer. Il fit un pas de lui et l'homme se tourna dans sa direction. Avant même qu'un sort ne soit jeté, la fiole s'écrasa aux pieds du Mangemort (si c'en était vraiment un) et une épaisse fumée envahit la ruelle. Il s'agissait d'une fumée irritante et l'agresseur poussa un juron alors que Vega, courrant vers la jeune fille lançait un sort d'attraction sur la baguette. Il attrapa le poignet de Liadan et la tira sans ménagement vers l'escalier permettant de rejoindre le chemin de traverse.

"Fermez les yeux, Eavans !"

Et oui, en approchant, immunisé contre la fumée, il avait reconnu la jeune fille. L'ordre était simple et avait pour but que la fumée n'ait pas trop d'effets secondaires sur les prunelles bleues. D'un pas vif, il traîna son élève jusqu'à un endroit sûr alors que, derrière eux, jurant, le Mangemort transplanait.

"Perdre votre baguette lors d'un duel ! Rassurez moi, vous n'êtes pas en formation Auror, quand même ?"

S'il avait reconnu son élève, il n'était pas capable de dire dans quelle formation elle était et, en fait, il s'en moquait éperdument. D'un geste impérieux, il fourra l'arme de la jeune fille dans l'une de ses mains et la fiole de liquide protecteur dans l'autre.

"Mettez vous une goutte dans chaque oeil si vous ne voulez pas perdre la vue pendant plusieurs semaines."

Un ordre, encore. Vega se montrait supérieur et condescendant envers celle qu'il prenait pour une gamine. Il était certain qu'elle ne manquerait pas de lui faire remarquer qu'il n'était bon qu'à fuir… Mais au moins il était en vie. Et peut être se rendrait-elle compte de l'utilité que pouvait avoir les potions. Cette mésaventure pouvait avoir un aspect positif.

[HJ : en espérant que ça ne fait pas trop grosbill…]