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 Thursday, it's Vega's day {PV}
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MessageSujet: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyDim 27 Sep - 23:21:14

Mille Gallions pour avoir pondu quatre héritiers. Jezabel trouvait qu’il s’agissait d’une encore trop faible somme pour se dédommager de sa peine. Comment une bonne femme pouvait-elle supporter un tel fardeau pendant près de neuf mois sans concrétiser ses pulsions d’avortement, souffrir de sa difformité, de ses pénibles indispositions ? Quatre mioches d’un seul coup. Un record qu’on ne devait trouver habituellement que dans le monde animalier. "L’heureuse" maman devait être abominablement bouffie après avoir expulsé une telle portée, et tout l’argent qu’elle avait reçu du Ministère ne lui servirait qu’à acheter potions et élixirs de beauté si elle voulait retrouver une silhouette. Toutefois, cette initiative de récompenser le calvaire d’une mère était appréciable. Toucherait-on une prime pour toutes ces années où on aurait les mouflets à charge ? La jeune sorcière s’était interrogée sur le système de rétribution mis en place par leur nouveau gouvernement. La quantité était une chose, mais la qualité en était une autre. Donnait-on un bonus pour les nourrissons entamant la vingt-septième génération d’une lignée et destinés à perpétuer une race antique ? Geoffrey s’était choqué de ses raisonnements pratiques. Il adorerait pouponner avec sa petite femme, mais par amour, non pour servir un immoral dessein politique d’ensemencement. Mrs Wilford y était encore moins préparée…Psychologiquement, elle vivrait très mal le fait de devoir caser son ventre distendu par un bébé entre une table et un siège d’amphi…

…Tout comme elle supportait très moyennement sa résolution de revenir au cours de Vega Wyrd. Elle y était contrainte. Ses greffiers habituels, ceux qui prenaient des notes qu’elle pouvait suivre, étaient absents. L’un parce qu’il avait sniffé de la poudre à verrue au lieu de tabac et s’était retrouvé avec les sinus et les voies respiratoires tapissés d'excroissances croûteuses ET tenaces. Et l’autre remachait la dure réalité : il s’était fait lamentablement largué par sa greluche, et déprimait seul dans son studio au lieu d’être utile en lui prenant ses cours. Mais Vega Wyrd…Obligée de l’écouter ! De coucher ses laïus sur parchemin pour ces deux culs bordés de nouilles ! Elle se sentait tellement flouée, tellement utilisée ! Non, ce n’était pas en tout bien tout honneur, c’était tout bonnement une crasse de la pire espèce ! Elle ne pouvait pas être condamnée au supplice du cours de potions ! Cette salle de l’UMA n’avait vu la pointe de ses bottines, ballerines et autres escarpins que deux fois en tout depuis la rentrée.

Vega Wyrd. L’Eteignoir que Jez aurait renommé l’Assommoir, si elle avait souffert un zeste d’inculture moldue durant ses jeunes années, en l’honneur de ce qu’il leur distillait et de sa capacité estourbissante à l’emmerder franchement. Mais le premier titre déshonorifique seyait fort bien à cette blondasse. On ne pouvait pas s’y tromper : il crachinait dehors et la lumière morose d’une pâle journée sans soleil dispensait une clarté malade par les fenêtres de la cafétéria.

Son regard furibard tomba sur une feuille au pied d’une chaise qu’elle avait manqué d'écraser de toute la longueur de sa semelle. Quand elle reconnu de quelle matière il était question, elle faillit embrocher le foutu papelard de son talon. Elle était maudite ! D’un mouvement souple, elle se baissa pour ramasser le torchon noirci des élucubrations de Wyrd et le rendre à son propriétaire qui devait très certainement être le jeune homme assis sur la chaise sous laquelle elle avait récolté le parchemin. Se penchant par-dessus l’épaule de l’étudiant, elle aplatit la feuille sur la table et pointa du doigt des mesures abracadabrantes en calant son autre bras contre le dossier de la chaise comme elle se serait accoudée à un comptoir de pub.


-Ça, j’ai tout fait comme c’était écrit et la mixture m’a explosé au visage ! J’ai vu les vapeurs remontées comme un champignon et ronger la pierre de ma hotte. Et c’est passé à ça de mon nez ! , s’exclama Jezabel en précisant une infime mesure entre son pouce et son index.

Il n’en avait certainement rien à cirer de son trauma, mais la prudence, que disait-elle !, la méfiance, pourrait lui sauver la vie et il fallait que le monde prenne conscience de la dangerosité critique des petites recettes à Vega. Le seul champignon qui vous pétait à la face quand on appuyait dessus, c’était les inoffensives vesses-de-loup. Là, elle avait juste lancé sa pincée de feuilles de gingembre et avait été témoin d’un souffle volcanique corrosif.
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  • James Kirkby
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyMar 29 Sep - 21:19:44

Sachant que la quantité de racines de figuier d'Abyssinie doit représenter 1/3 du poids de tiges de snargalouf, le tout tempéré par l'uC, et que le poids de tiges de snargalouf est égal à une fois et demie le poids de l'eau... Fébrile, James posait des calculs, effectuait des opérations, raturait certains chiffres, exaspéré à chaque erreur de retenue qui venait fausser le résultat. Le cours de potions avancées commençait moins de deux heures plus tard, et le devoir « à rendre impérativement si vous avez le moindre espoir de valider votre année » selon les termes du sympathique enseignant – ce devoir n'était pas terminé. Enfin... Il l'était presque ; James avait déjà noirci une bonne quantité de parchemin, mais en ressortant le sujet, il s'était rendu compte qu'il avait oublié trois questions. Peu soucieux de ramasser une mauvaise note pour démarrer sa troisième année d'études, le jeune homme, à peine sorti du cours de sortilèges, s'était précipité à la bibliothèque, mais il s'était cassé les dents sur la porte fermée, et sur un écriteau « Mouvement de grève ce jour »... Pestant contre ces feignasses de bibliothécaires qui n'en foutaient pas une rame mais se plaignaient des conditions infernales qu'on leur infligeait, James se résolut à se rabattre sur la cafétéria. L'endroit n'était pas idéal pour travailler, mais il n'y avait pas vraiment le choix ; et il fallait y aller tant que ce n'était pas bondé, sous peine de devoir rester debout. Contrarié, l'étudiant descendit au rez-de-chaussée, choisit une table contre les fenêtres, et jeta son sac sur la chaise ; il alla au comptoir commander un café, et sans enthousiasme, s'attela à la tâche. Pas facile de se concentrer avec la radio en bruit de fond, le raclement des chaises sur le sol, le va et vient des étudiants, et le flot ininterrompu de malédictions qui traversait l'esprit de James au sujet de Wyrd, de l'UMA, des potions, de l'uC, de lui-même qui avait oublié ces questions...

Tiens, le café. L'étudiant allongea le bras pour prendre le gobelet de carton, y trempa ses lèvres et eut une grimace ; le breuvage était froid, à croire qu'il y avait longtemps que son propriétaire était absorbé dans son travail... Un coup d'oeil à la pendule au-dessus du comptoir le renseigna ; il y avait vingt minutes qu'il griffonnait, il avait déjà bouclé presque deux questions. Encore vingt autres minutes, et ce serait bon. James songea qu'il pouvait bien s'octroyer une pause ; il alla chercher un autre café, bien chaud celui-là, alluma une cigarette, et allongea les jambes, fermant les yeux un instant. Étrangement, il n'avait pas vraiment envie d'aller à ce cours de potions... Il aurait préféré aller rejoindre Grim à l'improviste, pour s'organiser en vitesse un week-end de débauche et de magie noire...

Avec un soupir agacé, le jeune homme jeta sa cigarette dans le gobelet de café froid, et reprit sa plume. Cinq minutes plus tard, il avait terminé la deuxième question et, pressé de finir, il attaquait la troisième, bien décidé à la mener tambour battant. Elle risquait fort d'être fausse, tant pis, et que Vega Wyrd s'étrangle de rage en la lisant ! Ce serait toujours ça de pris.

Quelqu'un arriva par derrière et déposa vigoureusement un parchemin à côté de James, qui sursauta de saisissement, laissant échapper une grosse goutte d'encre de sa plume. Non mais ça va pas de venir comme ça par-derrière raconter des histoires de hotte et de champignon ? Furieux, le brun se tourna, tout disposé à passer un savon à l'importune...


-Mais vous ne...

Il s'interrompit. Ce visage lui était familier, et pas seulement pour l'avoir vu à l'UMA... Son visage se radoucit comme il reprenait :

-Tiens, c'est vous... Hyacinthe, c'est ça ? Merci, pour la feuille...

Souriant, à présent, il invita du geste « Hyacinthe » à s'asseoir, doutant tout de même quelque peu du prénom de la demoiselle.
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyDim 4 Oct - 23:24:14

Lui japper dans les oreilles. Mauvaise idée. Jezabel se redressa avec humeur, ses cheveux venant "fouetter" le visage du jeune inconscient lorsqu’elle tourna son minois renfrogné dans sa direction. Elle allait lui aplatir son gobelet sur le pif à cet aboyeur ! Lui éclater le front sur son stupide parchemin pollué de Veganités jusqu’à ce qu’il ait fait buvard sur l’horriiiiiible tache étalée sur le papier. Elle avait déjà affronté plus baraqué que ce p’tit rouspéteur estudiantin ! Elle était même capable de le finir à coup de chaise s’il s’acharnait à lui râper un peu plus ses nerfs en pelote ! Non mais ! Il n’était pas dit qu’elle allait se laisser réprimander comme une gamine chahuteuse qu’il faudrait mettre au pas. Un seul coup de baguette autoritaire sur ses doigts et elle lui allongeait son poing bagué dans les dents. Jez, tu l’aimes ou tu la fermes.

On pouvait dire que ce malchanceux tombait très bien pour soulager son besoin d’en découdre avec cette saloperie de jeudi oppresseur ET impalpable. Brûler le nom maudit de ce jour sur un calendrier ne suffirait pas à faire passer l’amertume de sa mauvaise fortune. Tout au plus pouvait-elle "tordre le cou" à son emploi du temps à défaut de se découper un scalp de Grand Blond en guise de trophée marquant sa victoire. La chevelure de princesse du décoloré ferait un superbe fanion noué à son balais de course.

Le cours de ses pensées se brisa au moment même où elle reconnut sur qui elle venait de tomber. Une fois de plus. Sa main s’élança pour tâter la joue blanche de Mr Kirkby, comme si la sorcière doutait de la consistance de ce garçon rarement vu d'aussi près. Goddamned ! Her errand boy ! Lui qu’elle avait soigneusement évité depuis sa rentrée à l’université, respectant toujours un périmètre de sécurité de deux ou trois rangées quand elle graciait une matière de sa présence anecdotique. Mesure prise dès qu’elle eut obtenu la confirmation de son identité en entendant un enseignant le nommer, car la demoiselle l’avait plus ou moins oublié depuis ce premier septembre mille neuf cent quatre-vingt-quinze. Non pas un trou noir total lorsqu’il s’agissait de James Kirkby, mais plutôt une sorte de flou voilant sa physionomie. Néanmoins, elle savait parfaitement qui se trouvait en face d’elle dès qu’elle posait son regard sur lui. Il y avait des gens comme ça, elle avait du mal à les fixer. Par exemple, elle avait longtemps confondu Arsène Vawdrey avec le surveillant Valère Araley. Si elle savait à présent avec certitude qui était le professeur de soins avancés, elle n’avait toujours pas pu déterminer qui était le sieur Valère puisqu’il s’était avéré que celui qu’elle pensait être lui ne l’était pas. Tellement dur de s’intéresser à tous ces gens insignifiants…


-Je vous voyais avec le nez moins long. , fut sa pensive réponse.

Non, elle n’était pas en train de le traiter d’Elfe au blair péninsulaire, mais allez savoir pourquoi, il avait toujours possédé un nez retroussé de King Charles à chaque fois qu’elle avait reconstruit son profil imaginaire. Il était mignon, en fait ! La superposition du vrai Jamesie opposé à sa face onirique de roast-beef archétypale so british lui fit étouffer un petit rire moqueur sous sa main. Poor dude.

Lentement, comme si elle le tenait en joue, elle recula jusqu’à une chaise et s’assit sans quitter son camarade de filière du regard. Surprise, en vérité. Elle avait vraiment fini par croire qu’il ne la remettait absolument pas. En tant que coursier à la botte du Ministère, le larbin à torcher la basse besogne, il avait dû en voir graviter des essaims d’acariâtres, d’impatients pressés et autres supérieurs mal lunés. Il était plutôt visagiste s’il arrivait à faire le lien entre la pâle jeune fille aux cheveux noirs et broussailleux et elle-même, les boucles domptées et les ongles limés. Passer ses journées à s’intoxiquer de magie noire et ses nuits à cavaler d’exactions en entourloupes létales n’offrait pas vraiment l’occasion de porter haut un teint frais et rose. Maintenant qu’elle pouvait perdre des heures à sa psyché seulement pour fignoler le tracé de ses sourcils et se câliner les joues de crèmes veloutées, elle se trouvait…magnifiée. Mais pas métamorphosée, elle avait toujours eu du potentiel ! Le salaire de son mari lui permettait de l'exploiter, ainsi que cela aurait toujours dû être. Le rutilant des Gallions polissait parfaitement son image et s'accordait divinement bien avec sa naissance exceptionelle. Et ne surtout pas songer à la monstrueuse dilapidation en fourbe de leur charmant pécule par son abruti d'époux ou elle serait capable de piquer une crise en évoquant toutes les privations qu'elle devait s'imposer depuis septembre. Tout ça pour expédier les grosses miches de son ancienne épouse et de ses chiards en sûreté, les nourrir, les loger, pourvoir à leur éducation, leur refilant deux vieux enseignants au sang de bourbe dans la foulée, pendant qu'elle n'avait même plus de quoi acheter des ribambelles de frivolités pour le plaisir. Vivre de ses restes, même si luxueux, même si abondants, était une très désagréable répétition de son passé.

Quoi qu'il en fût, elle avait mal espéré en pensant qu’il n’avait aucune idée de son identité à l’aune de ses propres capacités de reconnaissance. Elle n’avait pas été fichue de repérer son ex prof de sortilèges, de dos certes, mais avec les frusques qu’il avait porté en cours. Rien pour la retenir de déblatérer des vachardises sur lui. En même temps, les blablas de ce ce pénible psychorigide avaient toujours été aussi fades que navrants, lui prêter une once d'attention n'était rien d'autre qu'un odieux gâchis. Humf. La vie n’était pas juste.


-Mrs Jezabel Wilford. Mais nous nous connaissons depuis tellement longtemps, vous pouvez bien me donner un petit surnom. Je sens que vous êtes inspiré.

Farouche, Jezabel esquissa un sourire énigmatique alors que ses prunelles étudiaient attentivement le jeune sorcier à ses côtés. En effet, ils se méconnaissaient depuis plus de deux ans. Et ils reprenaient leur relation au point où elle en était restée. Elle ne savait pas si cet effet boomerang du destin qui lui ramenait une pseudo vieille branche sur son chemin était une bénédiction ou une malédiction. Son attitude dénuée d’hostilité n’en était pas moins sur la défensive. Elle observait. Et manigançait en son for intérieur. Au cas où.


Dernière édition par Jezabel Wilford le Mar 6 Oct - 21:26:38, édité 1 fois (Raison : Une faute ENORME)
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyMar 6 Oct - 20:34:04

Non, toi non plus tu n'as pas changé... Si James avait eu le malheur de connaître Julio Iglesias, il aurait pu entonner cet air langoureux, en se donnant des airs d'hidalgo à bon marché. Par chance, le jeune sorcier ignorait jusqu'à l'existence même d'un chanteur sirupeux aux allures de dandy, et il ne se mit pas à chanter en se caressant le torse... Il n'empêche que la demoiselle n'avait pas changé, mais alors pas du tout, et il la retrouvait telle qu'en son souvenir, aussi péremptoire et râleuse qu'au Ministère – et James avait beau rester sobre dans ses réactions, il ne put s'empêcher de sourire en se retrouvant sous le regard d'acier de Wilford, Jezabel, filière académique. Depuis son entrée à l'université, elle avait évité le jeune homme, à croire qu'elle avait honte d'avoir un jour fait l'aumône de sa parole à un larbin de coursier ; lui ne s'était pas précipité pour lui présenter ses hommages, respectant son désir de ne pas être reconnue, tout en s'étonnant dans son coin du changement de nom qui avait affecté la jeune femme. Wilford, oui, elle pouvait fort bien avoir changé de nom de famille, si elle s'était mariée par exemple – et cela posait la question du genre d'homme qui voudrait d'une telle tigresse pour épouse ; mais le prénom ? Elle ne s'appelait pas Jezabel lors de leur rencontre, James en était certain, et mis à part l'entrée en religion, qu'est-ce qui pouvait pousser une jeune femme à changer de prénom ? Bon, le sujet ne passionnait pas assez le jeune Kirkby pour qu'il poursuive l'enquête, mais il se rappela les quelques hypothèses farfelues qu'il avait échafaudées en cours, pour tromper son ennui, et cette pensée l'égaya. Il accueillit la remarque sur son nez avec un sourire narquois, et répondit sans façon :

-Oui, je me suis laissé pousser le nez, je me suis dit que ça changerait...

Vous n'avez pas le monopole du coeur des sottises, Miss... enfin Mrs Wilford puisqu'elle se nommait ainsi, insistant sur le Mrs avec la sécheresse de ton d'une duègne professionnelle. Il en fallait davantage pour estomper le sourire de James, décidément mis en joie par cette rencontre – Mrs Wilford enfreignait pour la première fois le principe de non reconnaissance qu'elle avait posé elle-même, et probablement par erreur : avouez que c'est drôle ; il ne s'était jamais permis d'aborder la jeune femme, et voilà qu'elle venait d'elle-même lui servir ses sympathiques petites plaisanteries parfois cuisantes, ces perfidies qui étaient la raison pour laquelle James se souvenait fort bien d'elle. Il s'était fait engueuler des dizaines de fois au ministère, mais cette jeune femme avait été l'une des acariâtres les plus spirituelles, l'une des plus intéressantes. Et elle l'avait sauvé des griffes concupiscentes de sa chef, cela méritait un petit souvenir empreint de gratitude. Sans se départir de son sourire amusé, James soutint un instant le regard de la jeune femme, avant d'incliner légèrement la tête dans une attitude d'excuse un peu narquoise :

-Oh, j'ai écorché votre nom sans le vouloir, je vous demande pardon... Pourtant, une référence biblique aussi peu courante avait de quoi marquer mon esprit...

Parce que Jezabel, dans la Bible, c'est quand même la reine des garces... Même qu'elle finit bouffée par les chiens, ce corps délicieux sous les crocs des molosses, vous imaginez ? Quelle horreur... alors qu'il y aurait des traitements tellement plus agréables à lui proposer, des façons tellement plus respectueuses de traiter ce corps... Reprenant une mine sérieuse, le jeune sorcier reprit :

-Comment ne pas être inspiré face à vous, Mrs Wilford... Avouez qu'avant le cours de ce cher androgyne de Wyrd, votre présence a quelque chose de réconfortant.

Le petit coursier avait pris de l'assurance, il se permettait des insinuations qu'il n'aurait jamais osées au temps du ministère. Il avait pris quelque chose de l'effronterie des autres étudiants, avec un peu plus de retenue cependant, mais ce restant de bonnes manières ne l'empêchait pas de sombrer dans les sous-entendus parfaitement glauques lorsque c'était nécessaire. Pour l'heure, seule la courtoisie était de mise, et sans sous-entendu, James s'enquit :

-Vous désirez peut-être boire quelque chose, Jezabel ?
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyVen 9 Oct - 23:39:12

Tiens donc, un anglais caoutchouc. On ne l’a lui avait encore jamais faite celle là. Sans doute pouvait-il aussi se faire pousser des pavillons en guise d’oreilles pour mieux entendre les conversations indiscrètes des petites jeunettes à l’autre bout de la cafétéria. Ainsi que sortir un œil télescopique de son orbite et le guider via le nerf optique afin de zieuter par-dessus l’épaule du premier de la classe pendant un examen. La jeune femme eut un petit rire sarcastique. Elle savait bien qu’un individu de sexe masculin aux attributs pas forcément lilliputiens n’allongerait certainement pas que son appendice nasal si la chose était en son pouvoir. Orgueil stupide d’un côté, cependant, les atrophiés de la braguette agiraient avec raison. Il n’y avait rien de plus ridicule ni de plus désespérant que ce manque d’arguments dans un caleçon.

-Lorsque la nature ne vous a pas bien…pourvu, j’imagine que ce côté extensible de l’anatomie doit être appréciable.

Ce James-là lui semblait curieusement plus vif, moins à la ramasse que dans son souvenir. Oui. Quelque chose dans sa façon de se comporter avait changé. Oh, elle avait toujours suspecté que jouer les traînes-savate un peu mou fût une façon de lui communiquer insidieusement tout l’enthousiasme que sa douce compagnie et son agréable courtoisie lui inspirait. Maintenant, elle en avait plus ou moins confirmation. Enfin, elle ne l’avait pas vraiment détaillé en train de marcher, mais il devait à présent dépasser la diligence ramollie d’un opossum lorsqu’il se remuait. Peut-être aussi parce que cette fois, son état d’esprit était aux antipodes de la furie nerveuse qu’elle ressentait alors et l’ex-Française ne désirait nullement gagner une course contre la montre. Bien au contraire, elle aurait aimé pouvoir figer les aiguilles trotte-menu dans leur cadran.

-Hum…

Nonchalante, Jezabel fit mine de réfléchir un instant après que son comparse étudiant eut exhumé la réputation de salope intraitable de ses homonymes dépeintes dans de vieux textes archaïques comme raison pertinente pour se souvenir de sa personne. Chacune avait eu son lot de grasses médisances, de la Reine Phénicienne à la débauchée du temple de Thyatira, toutes deux manipulatrices et hors des convenances admises par un certain groupuscule religieux. Le même qui, quel hasard, s’en était pris à l’espèce douée de pouvoirs magiques durant des siècles. L’index de la sorcière vint pensivement retracer le contour de sa lèvre supérieure, ses yeux lointains plongés dans ceux du jeune homme. Etrange de voir à quel point les gens retenaient la "maléfique" influence de ces femmes en occultant l’aspect totalement subjectif de la Bible, un ouvrage de propagande pour une vie austère. La Jezabel du vingtième siècle savait que le manichéisme du monde fonctionnait souvent comme suit : ce qui va dans mon sens et ce qui ne va pas dans mon sens. La morale ne jouait aucun rôle. Le conflit éternel du Bien et du Mal n’était qu’un différent d’opinion.

-Dans ce cas, votre esprit est une passoire…mon garçon. Mais vous ne devez sans doute pas le vouloir non plus.

Enjouée, la demoiselle retira sa main de sous son menton et croisa bras et jambes en se renfonçant contre le dossier de sa chaise. Et pourquoi pas ? Il était peut-être réellement ahuri. Entre le nouveau et l’ancien prénom, il aurait pu opter pour un Jacinthe fusionnel et rester dans un champ lexical très floral tout en prouvant qu‘il avait un minimum d’éveil envers son environnement. Abominablement distrait, désintéressé au possible ou bizarrement réservé ? Le sourire de la brune étudiante s’incurva en demi-lune amusée à cette dernière hypothèse et elle haussa un sourcil interrogateur. Comment ? Mr Kirkby lui faisait-il réellement du double sens ? Etait-ce un code british de manier le formel et le libertin ? Elle avait déjà pu constater une façon de faire quelque peu similaire chez un autre spécimen, aussi blond que son Jamesie était brun. Avec ce genre de phrase, il pouvait tout aussi bien lui signifier qu’il ne manquait que la barbe à sa virilité ou bien lui trouver des mamelles de mama italienne. Le plus drôle étant que ces deux interprétations pussent être aussi appréciatives que moqueuses.

-Vous voulez dire que vous les aimez avec du poil aux pattes ?

S’il se mettait à battre des cils, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle ferait…Entre le rire et la bonne gifle, son cœur balançait. Elle n’avait jamais pu encadrer les efféminés, pas même dans l’optique d’une inversion des rôles. Merlin soit loué, son interlocuteur n’arborait pas de coupe ultra fashion d’adolescent attardé que beaucoup de leurs collègues affichaient crânement, épis et dégradés empruntés à leur petite sœur. Et quand en plus ces demeurés jouaient les cœurs pétris de sensiblerie, elle se sentait d’humeur à les débarrasser du fardeau trop lourd, tant pour eux que pour les autres, que constituait leur palpitant.

-Vous êtes très serviable, James. Si j’étais mauvaise langue, je pourrais dire que vous avez la larbinerie dans le sang, mais je vous aime bien, alors je suppose que je peux vous qualifier de charmant. Cela dit, je ne désire rien.

Fais une croix dessus si tu espérais un répit. Ou lui verser subrepticement elle ne savait trop quelle poudre de perlimpinpin dans le but de lui refiler de l'herpès ou quoi que ce soit d’autre. Pour ce qu’elle avait vu de lui, il n’était pas tant que cela à cheval sur la morale. Déjà rafraîchissant en soi.

-A moins que vous ne soyez tueur à gage...
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} EmptyDim 11 Oct - 19:34:51

Nonchalamment, James avait repris sa plume, et il s'était remis à écrire, un peu plus lentement que s'il avait été seul, bien décidé à terminer les quelques lignes qui lui restaient. Pas question de rendre un devoir incomplet à Wyrd, qui serait bien capable d'annuler l'ensemble du travail s'il en manquait une bribe. Tout en essayant d'attaquer l'avant-dernière question, il écoutait Jezabel qui semblait porter un jugement sur ses attributs virils ; comme pour lui-même, levant à peine les yeux une seconde, il murmura :

-Curieux, je ne me souvenais pas que nous ayons été à ce point intime que vous ayez pu juger de la générosité de Dame nature à mon endroit...

Encore trois mots sur le parchemin, et le jeune homme redressa la tête, posant un regard tranquille sur la jeune femme qui mettait à présent en doute ses capacités de mémoire. Un sourire dédaigneux passa sur ses lèvres, et il retrempa sa plume dans l'encre pour reprendre son travail, ostensiblement. Il posa un calcul sur un brouillon, et s'interrompit avant d'effectuer l'opération, le temps de préciser :

-Mon esprit est peut-être une passoire... Ou alors, simple hypothèse, peut-être qu'une simple rencontre avec une emmerdeuse autoritaire ne méritait pas que j'en fasse mon souvenir phare...

En quelques traits de plume, il effectua son calcul, et reporta le résultat sur sa copie. Allez, on passe à la dernière question, et en se dépêchant, il aurait le temps de déjeuner, histoire de ne pas arriver le ventre vide chez Vega. Le jeune homme prit connaissance de la dernière question, et, la jugeant assez facile pour être bouclée en quelques minutes, estima qu'il pouvait se consacrer à plein temps à la charmante Jezabel... une compagnie ô combien sympathique...

Elle avait au moins le mérite de le faire rire, en insinuant qu'il « les » préférait peut-être avec du poil aux pattes. Si elle savait... Grim n'était pas particulièrement velu (et puis il était blond), mais il pouvait tout de même entrer dans la catégorie « poil aux pattes »... Son contact était moins soyeux que celui d'une jeune femme, mais l'étudiant y trouvait son compte... Et, chose appréciable, le Russe, s'il pouvait être qualifié d'autoritaire, n'avait rien d'une emmerdeuse. La chère Jezabel ne se doutait probablement pas de la raison exacte du rire de son vis-à-vis, et il ne comptait pas perdre de temps à la lui exposer ; cela faisait partie du charme d'être secrètement l'homme d'un autre homme. Porter le secret était parfois lourd, mais souvent excitant...

Jezabel déclina, sans surprise, son invitation à boire un verre, et James eut soudain envie de la gifler à toute volée. Réprimant cette salutaire pulsion, il se leva pour aller au comptoir se chercher une boisson fraîche, récompense bien méritée après ce merveilleux devoir de potions. Il franchit lentement les quelques mètres qui le séparaient du bar, en se demandant vaguement si elle était venue s'asseoir là seulement pour le descendre en flamme... Exaspéré, il se laissa tomber sur sa chaise, prit une gorgée de son verre et demanda :


-Alors pour vous, le fait de ne pas rentrer dans les gens et d'avoir un minimum de savoir-vivre est de la larbinerie ? Une conception un peu curieuse, mais qui a le mérite d'expliquer beaucoup de choses...

Les yeux fermés, il se laissa aller contre le dossier de sa chaise, massant nerveusement ses tempes du bout des doigts ; les potions lui avaient fait mal à la tête, et Jezabel risquait fort de ne rien arranger. D'un geste lent, James reprit son verre et but une nouvelle gorgée avant de demander, sans se soucier de baisser la voix :

-Vous cherchez donc un tueur à gages ? Charmant, absolument charmant...

Tout à votre image, chère Jezabel...
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MessageSujet: Re: Thursday, it's Vega's day {PV}   Thursday, it's Vega's day {PV} Empty

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