Hummm, ce lit était tellement confortable... Robin ne pouvait se résoudre à ouvrir les yeux. Il aurait voulu rester dans ce lit tout chaud, des heures... Des années...
La veille il avait participé à une petite fête dans la Salle Commune des Gryffondors, une petite fête comme ça, qui était témoin de la bonne ambiance qui existait dans cette maison. Et la meilleure maison qui soit, Gryffondor.Mais le problème c'était que cette fête s'était fini bien trop tard pour un garçon de 11 ans... Robin avait fini par monter parmi les derniers, ce mauvais garçon n'avait pas pensé à ce cher professeur Rogue, qui n'avait exigé aucun retard, il n'avait pas non plus pensé à mettre un quelconque réveil...

Le jeune homme s'était rendu compte dès le premier cours qu'il n'avait pas de facilités en Potions, et voilà qu'il allait arriver en retard ! Si sa mère avait été là, elle l'aurait secoué vite fait, mais les autres premières années n'osèrent pas, il avait l'air tellement bien dans son rêve. Il bavait, béat, sur son oreiller...
Seul un troisième année se décida finalement, mais bien trop tard, les autres étaient déjà tous partis.


"Hé,toi ! Réveille-toi ! Ils sont déjà tous partis les premières années ! T'as Potions mon vieux ! "

Mais quelle était cette voix qui dérangeait Robin, qui voulait le forcer à se lever ?? Ah, s'il pouvait la faire taire ! Tout ce qu'il voulait, c'était se rendormir...
Ca y est !
Il est le meilleur ami du célèbre Harry Potter , et ils se promènent la nuit dans le château. Hahaha, il va enfin connaitre tous les secrets de Poudlard. Mais, pourquoi Harry l'emmène-il dans les cachots? C'est moche et c'est froid. Ah, mais il entre dans la Réserve ! Ils va pouvoir voler pleins de trucs sympas... Mais.. des bruits de pas ! Mais c'est ...

"ROGUE ! "
Robin s'était réveillé en sursaut, il se souvenait maintenant qu'il avait cours.
"AAAAArgh, j'suis maudit ! Rogue va me tuer !"
Il enfila une robe avec précipitation et se rua dans le couloir.
"Bonnnnn, c'est où déjà ? "
Il dévala les escaliers,prit quelques racourcis et se retrouva enfin dans les cachots. Des torches à la lumière vacillante éclairaient par endroit de longs couloirs sombres. Un vent glacial lui léchait le dos.
"Brr, bonjour l'ambiance ! "

Il fut soudain bousculé par un homme étrange, qui soulevait sa robe (ouuuh la honte !) pour mieux courir.Il soufflait comme une bête, ses cheveux gras pendaient mollement sur son visage, son teint blafard détonnait avec les murs noircis. C'était le professeur Rogue !!
*Oulaaaa, DOSSIER ! Il est en retard ! Mais...s'il est là, il faudrait peut-être que je me mette à courir aussi ... *

Robin se mit à courir aussi vite qu'il put, et arriva tout essouflé devant la salle. Les élèves étaient en train de rentrer en cours, ils n'avaient pas l'air très joyeux. Il adressa un sourire aux élèves qu'il connaissait.
Il était assez content d'avoir choisi cette heure pour arriver en retard !
Il s'assit tranquillement au troisième rang, il espérait éviter de se faire remarquer pendant ce cours.

Depuis un quart d’heure que Lexy attendait avec les autres élèves devant les cachots que Rogue arrive pour le cours de Potions ! Un quart d’heure ! Lexy était arrivée environ cinq minutes à l’avance ce qui, d’habitude, pouvait être utile afin de se faire bien voir par le professeur Rogue mais là, il n’arrivait pas, ce qui faisait que les élèves poireautaient là depuis tout à l’heure ! Lexy jeta un coup d’œil méprisant au Bouffondor qui cessait de brailler depuis un bon moment.

« Tu pourrais pas te taire ?! » lui lança-t-elle au bout d’un moment, excédée. « Ça fait un moment que tu brailles, on a compris qu’il était pas là ! »

Le Bouffondor lui lança un regard noir et se tût un peu … pour se remettre à parler quelques secondes plus tard, en suggérant qu’ils pourraient tous s’en aller dans deux minutes, mais il se tût tout de suite après. Silence total, et Lexy n’en comprit pas immédiatement la raison mais s’aperçu tout de suite après que c’était parce que Rogue venait d’arriver … et dans quel état ! Il soulevait sa robe, sûrement pour mieux courir, et s’arrêta de courir en arrivant, totalement essoufflé. Lexy plaqua une main sur sa bouche pour retenir un gloussement tandis que le professeur leur fit signe d’entrer. Quelques élèves hésitèrent vaguement, mais Lexy se dit qu’elle n’avait pas à avoir peur de Rogue -d’autant plus qu’il chouchoutait les Serpentards- et pénétra d’un pas assuré dans la pièce. Il y avait quelques élèves, dont un seul qu’elle connaissait : Emilien, un Serpentard de deuxième année qu’elle avait rencontrer dans les cachots au début de l’année, mais hors de question de s’asseoir à côté de cet andouille ni même de lui adresser un signe de salut, étant donné la façon dont ils s’étaient tous deux parler pendant leur rencontre. Quant à un élève d’une autre maison, jamais ô grand jamais elle n’irait s’asseoir à côté d’eux ! Mais elle aperçu bientôt une fille de sa maison assise seule au dernier rang. Lexy s’approcha d’elle et dit :

« Je peux m’asseoir ? »

Sans attendre de réponse, elle prit place à côté de la jeune fille dont elle ignorait le nom. Elles ne s’étaient jamais parlées, mais c’était justement l’occasion, non ? Euh … Quoique … C’était impossible de pouvoir discuter avec quelqu’un pendant les cours de Rogue, celui-ci ne le permettrait pas, mais bon, un élève de Serpentard pouvait toujours tenter sans risquer de se faire trop hurler dessus …

[Hj : Rogue qui soulève sa robe ... On aura tout vu !]

Severus Rogue était furieux. Tout était chamboulé ! D'habitude si les élèves, en entrant dans la salle de cours ne disaient pas bonjour à leur cher professeur de potions, celui-ci se faisait un plaisir de retirer quelques points... malheureusement il était arrivé quasiment en même temps que ses chers élèves et n'avait pas pu surveiller l'arrivée des chérubins. En 15 ans, c'était la première fois que Severus Rogue était arrivé en retard pour dispenser ses cours. Le maître des potions semblait furieux contre lui, surtout que les élèves, sur son passage, ne s'était pas privé de rigoler sur son dos, voyant leur professeur de potions en train de courir en soulevant sa robe de sorcier afin de ne pas se prendre les pieds dedans. Mais Rogue se vengerait, il n'oubliait jamais ce genre de choses.

Severus fit le tour de son bureau et observa la foule des élèves.

Un sourire mauvais s'étendit sur son visage. Dans sa salle de classe, même en retard il semblait déjà reprendre le dessus : le silence tombait petit à petit comme la nuit ou le froid. Le professeur Rogue se rendit alors compte qu'il n'avait même pas eu le temps de boire son café. Quelle horreur ! Ça promettait décidément d'être un bon cours, car un Severus Rogue sans café était plus énervé, et si il était plus énervé, il enlèverait plus de points.

Severus Rogue s'avança alors légèrement, lançant un regard menaçant aux élèves qui n'avaient pas encore eu l'idée de ranger leurs affaires et qui étaient tous excités par le retard de Rogue.

"Très bien pour commencer ce cours, je souhaiterais que quelqu'un me rappelle la potion que nous avons étudier lors du dernier cours en m'expliquant ses effets ainsi que les ingrédients que vous aviez utilisé."

Cela allait lui prouver que les élèves n'apprenaient pas leurs cours. Bien sur, il espérait comme à chaque fois que ce soit un Serpentard qui donne la bonne réponse même si ces temps-ci c'était plutôt rare.

[+5 points à la maison des élèves qui sont venus en cours ]

Cela faisait maintenant plusieurs mois qu'Adam était élève à Poudlard. L'émerveillement des premiers temps avait laissé place à la routine. Pour le jeune Griffondor ce n'était pas réellement une routine étant donné que chaque jour apportait son lot de surprises et chaque instant était une occasion d'en savoir plus sur son nouveau monde.
Aujourd'hui, Adam savait ce que voulait vraiment dire le mot "Moldu" ou encore "Sang-de-Bourbe" et pour cause, lui même en était un, mais ne supportait absolument pas qu'on l'afflige du second sobriquet, après tout qui l'accepterait?

En dehors de son caractère prompt à s'enflammer, Adam avait prit conscience qu'il n'était pas un si mauvais élève que ça. Ne prêtant pas attention aux railleries de certains Serpentards à chacune de ses erreurs, le jeune homme s'efforçait de donner le meilleur de lui même, malgré ses airs de rêveur perché sur sa lune. Les moqueries et autres provocations en particulier sur l'allure du "petit" Griffondor se faisaient de plus en plus rares, étant donné que les autres élèves s'étaient habitués à ses cheveux couleur de lune et à sa taille de farfadet. Au final, Adam commençait réellement à se plaire dans ce nouveau monde, qui était aujourd'hui également le sien, celui des sorciers et de la magie omniprésente.

Hélas, ce matin, pas encore bien habitué aux méandres labyrinthiques du château, Adam était en retard à son prochain cours. Pour un autre cours ce léger retard n'aurait eu aucune incidence, mais là c'était le moment de passer deux heures en compagnie du Professeur Rogue, dont tout le monde parlait non sans une lueur d'effroi dans les yeux. Malgré une certaine méfiance par rapport à l'apparence du professeur et sa fâcheuse habitude à avantager essentiellement les Serpentards, Adam s'était rendu compte qu'il appréciait les cours de potions. Pour le jeune Gryffondor cette matière représentait à merveille l'essence même du sorcier. Il se souvenait encore de l'époque où il ignorait encore l'existence du monde des porteurs de baguette, se représentant un vieil homme tout ridé touillant un énorme chaudron qui émettait des bruits d'ébullition bizarres, à chaque fois que quelqu'un lui parlait de sorcier.
Cependant, à cause de son retard, Adam risquait de ne plus apprécier très longtemps le cours de potion.

*Crotte de troll et fiente de dragon, comme disent Fred et Georges! C'est mon premier retard de l'année et en plus c'est pas de ma faute, c'est le château... il... il... bouge tout le temps!*

Encore quelque peu essoufflé, Adam s'approcha de la porte du cachot où se déroulait le cours de potion à pas de chat, avant d'entrouvrir délicatement la lourde porte dans un léger grincement. Rapidement et avec l'agilité d'un serpent, Adam se faufila dans la classe jusqu'à son chaudron et son pupitre, au moment même où Rogue détournait la tête.
Le garçon fit un signe d'excuse tout en s'installant en silence. Cependant, pas de chance pour le retardataire, le professeur venait de poser une question, mais trop occupé à entrer le plus silencieusement possible, Adam n'avait rien écouté.

Emilien s’était habitué au petit rituel des cours de potions. L’entrée en classe dans le calme et le silence, le choix stratégique de la place, les premières questions du professeur afin de tester ses élèves – et de donner des points à Serpentard – et enfin la préparation spécifique à chaque cours. Pourtant aujourd’hui, l’ordre des choses s’en trouvait profondément boulversé, par le retard du professeur. Emilien n’aurait jamais cru ça possible : Rogue, en retard ? Réellement ? Ce n’était pas un rêve, ou bien … ? C’était incroyable. Lui qui donnait toujours l’image d’un personnage hors d’atteinte, loin des mœurs habituels du pauvre peuple, hautain et méprisant. En réalité, il était comme tout le monde. Seulement, sa façon de faire et de s’adresser aux élèves, de les condisérer comme des moins que rien, et de se croire au-dessus de tout, rendait encore plus ridicule chaque minute de cours perdue. Quoi de plus normal que les élèves s’en réjouissent ? Qu’ils en rient ? Qu’ils plaisantent ? Rogue est certainement mort, à l’heure qu’il est, disaient-ils ! Hé, regarde, c’est Rusard, il vient sûrement pour l’identification du corps ! Bien sûr, leurs rêves s’étaient retrouvés brisés par l’arrivée du maître des potions. Malgré tout, on n’avait pas fini d’en parler, de ce léger retard. Qui aurait passé presque inaperçu avec un autre professeur. Eh oui, à force de se croire si supérieur aux autres, on n’en tombe que de plus haut …

Le deuxième année avait donc pris place, sagement, sans un mot. D’un autre côté, il n’avait encore vu ni Porthos ni Aramis, ni Lucy ni Bill, avec qui aurait-il bien pu parler ? Il n’était pas question d’adresser la parole aux quelques première année qu’il connaissait, il avait une trop mauvaise expérience des rencontres avec les plus jeunes. Emilien sortit consciencieusement ses affaires, les unes avec les autres, comme s’il n’avait rien d’autre à faire de toute sa vie. De toute l’heure, en tout cas. N’était-ce pas vrai ? Le temps que tout le monde s’installe et que le cours commence, il aurait déjà terminé. Le Serpentard, les yeux perdus dans le vague, se rappela qu’il était censé prendre quelque chose dans l’armoire de Rogue, aujourd’hui. En effet, il avait été chargé de trouver un ingrédient précis, et il ne voyait pas d’autre endroit où en prendre, dans le château. Une séance de travaux pratiques était sans aucun doute le moment idéal ! Parce que les élèves étaient autorisés à prendre les ingrédients nécessaires dans l’armoire du Grand Maître, sans être particulièrement surveillés … Au pire, s’il était pris, il lui suffirait de dire qu’il s’était trompé. Peu importe que Rogue le prenne pour un abruti, qu’il clame à toute la classe qu’il avait confondu deux ingrédients impossibles à confondre, qu’il avait besoin de lunettes et qu’il était un idiot. L’important, c’était la fin.

On passait à la première partie du cours : celle des questions. Emilien l’attendait presque avec impatience, depuis le début de l’année. C’était devenu un jeu : c’était à celui qui serait capable de répondre à un maximum de questions, avec les autres Serpentard. En effet, quelques points étaient les bienvenus, car la maison des serpents était loin d’occuper la première place … Rogue posa alors sa première question. Facile. La potion du cours précédents ? Emilien leva la main et fut interrogé – son appartenance à Serpentard jouant sans aucun doute en sa faveur.

- Nous avons étudié une potion pour soigner les furoncles, dont les ingrédients sont les orties séchées, les crochets de serpent écrasés, des limaces cornues cuites, et des épines de porc-épic.

Deuxième cours de potion, deuxième descente aux enfers. Après avoir terminée son petit déjeuner, Fabula était sortie de la Grande Salle en direction des escaliers menant aux cachots avant de s’arrêter au sommet de cette étape, subitement plongée dans une de ses profondes léthargies. Elle n’aimait pas vraiment, ou plutôt vraiment pas, les sous-sols du château. Non seulement les couloirs souterrains se constituaient en véritable labyrinthe, mais en plus ils étaient sombres, resserrés, malodorants, et les murs suintaient d’étranges substances par endroits. Du moins c’était là sa vision des choses. Fabula commença à descendre les marches d’un pas rechignant, encore à moitié perdue dans ses pensées ineffables. Quelques marches plus bas, un élève de deuxième année la dépassa. Comme lors de son premier cours, elle saisit l’occasion et suivit les pans de la robe noire. Un jour peut-être elle ferait l’effort de retenir le chemin qui menait à la salle des potions… Mais pour l’instant elle s’en sortait très bien ainsi, et réservait les capacités de son sens de l’orientation pour les parcours plus importants, comme ceux menant à la Grande Salle ou à la salle commune des Serdaigle.

Quelques minutes plus tard, après être passée devant une statue représentant un sorcier chauve et édenté qui brandissait une lampe à huile orientale, et avoir croisé un rat de la taille d’un bébé gnome, Fabula arriva à destination. Elle reconnut Isadora dans un coin, notable pour sa dernière potion, dont la ténacité de l’odeur n’avait eu d’égale que la plus perfectionnée des Bombabouses. Elle s’aperçut alors d’une chose inhabituelle : les élèves attendaient. Normalement, devant les portes de ce cachot, on hésitait, on ralentissait, mais face à Rogue on osait rarement prendre le temps d’attendre. A peine la Serdaigle avait-elle entamée de subtiles réflexions logiques et métaphysiques qui auraient pu expliquer cette situation inaccoutumée que le professeur des Potions accourut, ses mains relevant une robe qui dévoilait des chevilles faméliques. Devant cette vision surprenante, elle en vint à la conclusion que, finalement, elle était peut-être tout simplement encore en train de dormir. Même si Fabula était assez matinale, son esprit avait tendance à rester dans les limbes pendant un certain moment en début de journée, et la frontière qui séparait l’irréel de la réalité à ces moments était devenue encore plus floue depuis son arrivée à Poudlard, où la magie était omniprésente.

Rogue traversa la foule de ses élèves d’un air dédaigneux et sévère, puis ouvrit les portes et laissa les futurs victimes prendre place. Tout bien considéré, Fabula était réveillée. Même dans un cauchemar, elle n’aurait pas pu se souvenir avec autant de détails le décor particulier de la salle des potions, où des appendices et des immondices fleurissaient et pourrissaient sur les étagères ou dans des bocaux. Fabula s’était laissée entraînée par la vague d’élèves, et commença à se chercher une place tout en remarquant la légère odeur d’herbe coupée. Alors qu’elle avait enfin trouvé un pupitre désert au troisième rang, elle aperçut le Serpentard dont elle avait croisé le regard assassin en Botanique. Cette fois, il l’avait oublié quelque part, et sortait ses affaires d’un air résigné. Après un instant d’hésitation, Fabula se dirigea vers sa direction. En Potion, les TPs étaient individuels, elle n’avait donc rien à perdre si ce n’étaient quelques plumes, suivant l’humeur et le caractère dudit garçon. Car les Serpentard, c’était comme une boîte de chocolat, on ne pouvait jamais savoir à l’avance sur quoi on allait tomber. Fabula s’installa donc sur la chaise avoisinante, qu’il avait laisser vide.

- Enchantée, annonça-t-elle sans autre préambule et d’un air innocent, Fabula.

Il était vrai que d’ordinaire, les gens avaient tendance à oublier avec trop de facilités leur passé. Quant au Serpentard, il avait l’air d’avoir déjà effacé de sa mémoire la période où lui aussi avait été une première année, et qui remontait à cinq longs mois déjà. Rogue balaya la classe d’un air sévère, calmant les derniers dissidents, et les coutumières questions introductives purent commencer.

Severus Rogue attendait qu’un élève se décide enfin à donner une réponse. Une main se leva alors et c’était un Serpentard ! Même si la réponse était fausse, Severus aurait toujours pu trouver un moyen de lui accorder des points. Et oui c’était de l’injustice et le maître des potions était d’ailleurs connu pour ça, mais il s’en fichait pas mal.

« Oui Mr. Backhand ? »

Emilien A. Backhand a écrit:

- Nous avons étudié une potion pour soigner les furoncles, dont les ingrédients sont les orties séchées, les crochets de serpent écrasés, des limaces cornues cuites, et des épines de porc-épic.

Severus lui fit un sourire.

« Exact Mr. Backhand, je vois que vous devez sans doute être le seul à avoir révisé vos cours de potions, faites attention aux interros surprises les autres ! Autre chose à préciser, il est important d’ajouter les épines de porc- épic après avoir enlevé le chaudron du feu. Sinon vous risqueriez de vous tailler la réputation de Neville Londubat ! »

Rogue était tout simplement méchant ; il trouvait le moyen de ridiculiser Neville Londubat même dans les autres cours, avec les autres années qui ne le connaissait peut-être même pas.

« Quoi qu’il en soit votre excellente réponse fera gagner 10 points à Serpentard. »

Soudain la porte s’ouvrit et une élève de serdaigle entra. Un sourire mauvais apparut au coin de la bouche du professeur Rogue qui n’allait pas se gêner de la ridiculiser le plus que possible.

Katrina O'Farrell a écrit:

« Bonjour professeur … Désolée pour … mon retard … Je … m’était perdue ! »

« Et bien voila qui coûtera 5 points à votre maison Miss… Maintenant allez vous asseoir et vite ! Ah et si vous pouviez éviter de souffler comme un bœuf, peut-être pourrions nous nous consacrer, à moins que vous ne souhaitiez que je vous enferme dans une étable ?… »

Le maître des potions était content de lui, il venait de ridiculiser la jeune fille et peut-être celle-ci allait-elle répondre aux méchancetés de Severus, dans ce cas-là, le sablier des serdaigle en prendrait un coup, au plus grand bonheur du maître des potions.

« Bien aujourd’hui nous allons étudier une potion pour faire pousser les cheveux. Je suppose que ses effets sont clairs pour tout le monde. Maintenant qui peut me dire l’ingrédient principal qui compose cette potion ? »

Severus espérait comme toujours que ce soit un Serpentard qui prenne la parole même si il devait éviter de faire de la discrimination.

[+5 points pour les nouveaux qui viennent d'arriver en cours ]

Bien sûr, que Rogue l’avait interrogé. Il pouvait y avoir dix mains levées, le professeur s’arrangeait souvent pour interroger un élève de Serpentard. Et si aucun Vert et Argent ne souhaitait prendre la parole, il l’accordait, désespéré, à un élève d’une autre maison. Mais c’était rare. Emilien répondit donc à la question, sûr de sa réponse. Car depuis le début de l’année, il était sérieux dans son apprentissage. Seulement dans cette matière, bien sûr, c’était celle qui lui rapportait le plus de points. Il avait déjà parcouru son livre du début à la fin, histoire de trouver une idée de potion … Mais finalement, c’était ailleurs qu’on avait trouvé la bonne idée. Il n’y avait plus qu’à la mettre en application. Emilien était d’ailleurs confiant : il n’était pas mauvais en préparation, et s’il s’appliquait, il pouvait même devenir très bon. Pour le moment, il s’agissait de suivre attentivement les cours, de répondre à un maximum de questions pour gagner, il va de soi, un maximum de points. Et de dix ! Le professeur n’avait pas hésité à lui en accorder le double de l’habituel, il faut dire que sa réponse était complète. Emilien eut un petit sourire satisfait et fit mine de noter la précision sur les épines de porc-épic, avant de se demander si ça avait un réel intérêt. Le nom de Londubat ne lui disait rien. Sûrement un élève beaucoup plus âgé.

Emilien jeta un coup d’œil à sa voisine, une Serdaigle de première année. Elle s’était installée à côté de lui sans rien lui demander, mais peu importait. De toute façon, mieux valait une Serdaigle qu’un Poufsouffle ou un Gryffondor. De plus, celle-ci, qu’il commençait à remarquer de plus en plus souvent – normal, l’année avançait, il retrouvait les mêmes élèves dans les cours communs aux deux années – lui semblait plutôt calme. Pas le genre à l’assaillir de questions stupides. Elle s’était présentée brièvement, ce à quoi Emilien avait répondu « Emilien Backhand » et la discution s’était arrêtée là. Qu’ajouter de plus ? Leur année d’étude ? Tous deux le savaient parfaitement. La maison ? De même, leur uniforme l’indiquait suffisamment clairement. Le cours avait donc commencé sans bavardage supplémentaire. Maintenant que beaucoup d’élèves écrivaient ce que Rogue venait de dire, Emilien se demanda si la Serdaigle n’était pas celle qu’il avait déjà vue assise à côté d’Isaac, qui était rappelons-le non seulement un camarade de dortoir d’Emilien mais surtout son ami. Si Isaac était capable de la supporter, ça en disait beaucoup …

La porte de la salle s’ouvrit soudain et une première année apparut, à Serdaigle comme Fabula. Rogue, non content de lui enlever seulement cinq points, la pria d’arrêter de « souffler comme un bœuf ». Emilien se contenta de hausser les sourcils, tandis que certains échangeaient des sourires – il s’agissait plutôt de Serpentard, faut-il le préciser ? Enfin, ça ne devait étonner personne, Rogue était toujours comme ça … Emilien suivit la première année des yeux, puis se reconcentra sur le cours, car Rogue annonçait le programme de la séance. La potion pour faire pousser les cheveux … Le deuxième année se mit à réfléchir. Il avait vu la page qui lui était consacrée, dans le livre. Il l’avait vue. L’ingrédient principal ? Oh, il devait bien s’en souvenir ! Une histoire de rats … Des queues ! Emilien leva la main, encore une fois. Si les élèves de sa maison appréciaient plutôt sa participation, qui leur faisait gagner des points, ça ne devait pas être le cas de tout le monde … Combien pensaient qu’il était favorisé et qu’il ne méritait pas de gagner ces points ? Tant pis pour eux !

- Les queues de rat sont les ingrédients principaux de cette potion.

[Référence : http://www.encyclopedie-hp.org/]

Décidemment Serpentard ne s’en tirait pas si mal dans ce cours. Si seulement ils pouvaient également briller dans les autres matières, ça permettrait aux rubis de dominer les autres pierres précieuses dans le labyrinthe. Severus attendit donc une réponse et la main de Emilien A. Backhand se leva à nouveau. Severus lui fit un signe de tête.

« Oui Mr. Backhand ? »

Emilien A. Backhand a écrit:

Les queues de rat sont les ingrédients principaux de cette potion.

Et hop, encore des points de gagnés. Severus s’approcha du Serpentard.

« Cette très bonne réponse fera encore gagner 10 points à Serpentard. Bien maintenant que vous êtes tous prêts visiblement et que vous savez quelques points essentiels sur cette potion, nous allons pouvoir passer à la préparation. »

Il agita sa baguette en direction du tableau et une craie s’anima pour écrire la recette de la fameuse potion pour faire pousser les cheveux.

Potion pour faire pousser les cheveux

Ingrédients : queues de rat, bézoard, essence de tentacula vénéneuse.

Préparation : Suivez précisément la préparation indiquée ci-dessous.
1/ Préparez 20 cl d'eau dans un chaudron en étain modèle standard taille 2.
2/ Coupez en petits morceaux deux queues de rat.
3/ Positionnez les dans un bol et écraser les le plus possible jusqu’en en obtenir du jus.
4/ Versez le jus issu des queues de rat dans le chaudron.
5/ Positionnez ensuite votre chaudron au dessus du feu, à feu doux.
6/ Au bout de 3 minutes ajoutez dans le chaudron 8 gouttes d’essence de tentacula vénéneuse.
7/ Retirez ensuite le chaudron du feu et déposez-y le bézoard.
9/ Remuez cette fois-ci 3 fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.
10 / Remuez ensuite dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à ce que la potion devienne bleu azur.

Une fois la recette inscrite au tableau, Severus pointa sa baguette sur l’armoire et divers ingrédients nécessaires à la préparation de la potion et que les élèves n’avaient pas forcément dans leur kit de potions lévitèrent jusque sur le bureau du professeur.

« Allez y vous avez l’heure entière… Pas de gaspillage, je le répète, et une fois que vous aurez fini, pensez à nettoyez votre binôme et à m’apporter un flacon de votre potion que j’analyserez au microscope. »

[Bon je pense que tout le monde connaît le système ]

Mettre un pied hors du lit demandait toujours de grands débats psychologiques. Chaque matin c'était pareil. L'urgence de se lever n'apparaissait pas à Isaac tant que ses camarades n'avaient pas quitté le dortoir. Il recevait l'habituel « Je te préviens, si Serpentard perd des points par ta faute on te réveillera avec un aguamenti demain » « Mais tu pourras toujours prendre l'option 'feu aux draps' » et la porte se fermait. Il fallait ensuite rassembler toutes les affaires qui, après les préparatifs des autres, se retrouvaient plus retournées que la veille, et se rendre présentable... Cette dernière étape trainait parfois en longueur. Ce matin, le deuxième année arborait une drôle de coiffure. Ses cheveux étaient plantés n'importe comment, et des mèches se dressaient bêtement sur sa tête et... et... Oh misère... La lotion miracle que lui avait conseillé une de ses amies était vide ! Qui avait osé se servir ? Michel ! Il n'y avait que lui pour faire des coups aussi bas ! A cause de cet imbécile – puisqu'il était un coupable tout trouvé – Isaac avait trouvé la Grande Salle vidée de moitié. La plupart des élèves se dirigeaient déjà vers les premières salles de la journée. Quels idiots ! Il restait encore dix minutes avant la sonnerie. Sans se presser, le Serpentard s'était installé à sa table aux côtés de deux filles de troisième année avec qui il avait l'habitude de débattre sur les commérages du château. Aujourd'hui, l'une d'entre elle tenait une nouvelle de taille.
« Oh vous ne devinerez jamais ! », s'était-elle exclamée sans transition en les regardant.
« Quoi ? », avaient aussitôt répondu Isaac et sa voisine.
« La Rempailleuse s'est trouvée un copain ! »
« Nooon arrête tu nous fais marcher ! » répliquèrent-ils d'une même voix en éclatant de rire.
« Si si ! Elle est venue me trouver tout à l'heure pour me le dire. Elle a son premier rendez-vous avec lui dans quelques minutes et comme ça la rend nerveuse elle veut que je l'attende avec elle ».
Après avoir lancé quelques moqueries à ce sujet, il fut décidé qu'ils iraient tous ensemble au rendez-vous pour évaluer l'énergumène.

Cette affaire est sans importance pour le cours mais, comme je suis sûr que votre curiosité a été attirée, laissez-moi vous dire quelques mots sur La Rempailleuse. La Rempailleuse était une quatrième année de Poufsouffle. Une jeune fille rousse aux yeux tombants, assez bête, assez laide et dont la longue chevelure ressemblait à du foin coloré. Son premier surnom était « Botte de foin ». Mais un jour, Isaac avait lancé 'La Rempailleuse', et comme cela convenait à merveille avec ses airs ploucs et ses superbes cheveux, on l'avait gardé. Cette pauvresse avait peu d'amis, et, histoire d'avoir l'indispensable copine moche que l'on traite comme son chien et dont on passe son temps à se moquer les deux vipères la comptaient dans leur grand cercle d'amis. Malgré son temps limité, Isaac n'avait pu résister à l'envie de voir le copain de la jaune et noir. En chemin ils se demandèrent comment il avait pu accepter de sortir avec le laideron et ils en dressèrent le portrait le plus ridicule possible pour adresser un grand sourire et un joyeux « Bonjour ! » à La Rempailleuse lorsqu'ils la virent. Son prince charmant ne se fit pas attendre. Il s'agissait d'un Gryffondor de sixième année. Gros, moche, le regard bovin, la peau grasse, les oreilles décollées, les dents tordues, le sourire niais. Une seconde de cette vision suffit à déclencher un fou rire général dans le trio. La première Serpentard essaya cependant de se reprendre pour écouter les présentions mais Isaac et sa camarade, pliés en deux, se précipitèrent dans une classe vide, accrochés l'un à l'autre. « Il est presque aussi charmant qu'un troll ! » avait articulé son amie au bout d'un moment, les larmes aux yeux. Et lui de rire de plus belle. S'il avait quitté la salle à cet instant, Isaac serait arrivé dans les cachots dans les temps. Mais le choc était trop grand, et partir sans avoir développé quelques critiques était trop frustrant.

Quand, enfin, il descendit dans les cachots, Isaac ne riait plus du tout. Avec ces « bêtises » il avait près de dix minutes de retard. Dix minutes ? Il regarda sa montre et arrêta de courir. C'était la fin. Il n'allait pas se présenter à Rogue avec un tel retard. Bien qu'il fût à Serpentard, le professeur avait une dent contre lui et son attitude en cours n'était pas pour le faire remonter dans son estime. Il le traîtait de « chochotte » ! Vous rendez-vous compte ? Lors du premier cours ce monstre avait été jusqu'à l'obliger à prendre des limaces à main nue et ça, Isaac n'était pas prêt de le lui pardonner. Il poursuivit son chemin avec la vague idée de s'orienter vers l'infirmerie en prétextant un malaise quelconque et en guettant d'éventuels retardataires pour se glisser derrière eux l'air de rien. S'ils étaient d'une autre maison, son retard aurait peut-être une chance de passer inapercçu. Il y avait toujours des idiots pour manquer le début du cours. Pourtant, lorsqu'il s'approcha du couloir maudit, les voix d'une cinquantaine d'élèves parvinrent à son oreille. « Dans deux minutes on peut partir ! », claironna joyeusement un gamin. Partir ? Pourquoi partir ? Il regagna le groupe sans comprendre. Les élèves stationnaient devant la porte et parlaient avec animation de l'absence de Rogue. L'absence de Rogue ? Rogue absent ? C'était une blague. Isaac eut juste le temps d'entendre un élève de sa maison affirmer qu'il n'avait pas l'air très en forme hier avant que le silence se fasse. Le Grand Personnage arrivait. En retard, ce professeur qui était toujours à cheval sur le règlement. Avait-il eu une affaire importante à résoudre avant ? Un conflit avec un insolent rencontré dans les couloirs ? Ça n'avait pas l'air. Si tel avait été le cas Rogue n'aurait pas courru, or, il semblait exténué, et certains ne cachèrent pas le comique de la situation.

Emporté par le flot des élèves, Isaac s'était arrêté à une table sans chercher à savoir où était qui. S'il perdait son temps à ce type de caprices, il serait peut-être obligé de s'installer, faute de place, à côté d'un élève qui faisait pitié. Prêtant une oreille attentive aux bavardages railleurs qui florissaient autour de lui à propos du retard de Rogue, le Serpentard sortit pêle-mêle ses affaires. Pour cette fois, il avait eu beaucoup de chance. Le cours commença sans attendre et Rogue qui – pour changer – semblait d'une humeur massacrante, entra dans la partie questions. Chaque début de cours ressemblait à un mini tournois. C'était à qui rafflerait le plus de points et les Serpentards essayaient toujours d'avoir le monopole de la parole. Emilien était très fort à ce jeu là. Où était-il d'ailleurs ? Ah le voilà qui levait la main. La première question n'était pas difficile. Il suffisait de citer la potion préparée lors du cours précédent. Isaac aurait était incapable d'y répondre cependant. Il avait oublié la moitié des ingrédients. Mais son ami s'en tira à merveille et il esquissa un sourire ravi. Il fallut ensuite qu'une Serdaigle de première année en retard les interrompît en prétextant qu'elle s'était perdue. Mais oui ! Il fallait être idiot pour se perdre plus d'un mois après le début des cours ! Rogue la reçut comme il se devait, en lui retirant cinq points et en la comparant à un boeuf, ce qui le ramena inévitablement au Gryffondor de toute à l'heure et il plongea sa tête dans ses mains pour calmer un nouveau fou rire. Hélas, Rogue eut la mauvaise idée de leur annoncer qu'ils allaient préparer une potion pour faire pousser les cheveux. Il pensa à La Rempailleuse. C'en était trop. Il s'écroula sur sa table en se mordant les doigts pour rire le plus silencieusement possible. Rogue allait le tuer, mais son hilarité était si forte que rien ne semblait capable de l'arrêter. Il n'entendit pas la réponse d'Emilien. Rogue lui accorda dix autres points puis afficha la recette au tableau.

Comme les élèves commençaient à s'agiter, Isaac jeta ses affaires dans son sac et s'élança vers son comparse en réspirant un grand coup pour se calmer. Il remarqua alors que Fabula était installée à côté de lui. Tient ? Ils se connaissaient ? Bah c'était sans importance. La jeune fille, sous ses airs froids et étranges, était de bonne compagnie. Il faudrait cependant prendre garde à ce qu'elle ne remarque rien de suspect. Elle ne devait en aucun cas se douter qu'ils convoitaient les ingrédients de l'Armoire. Sans demander d'invitation, il laissa tomber son sac sur la table qui se trouvait derrière eux et, il s'approcha d'Emilien avec un grand sourire en levant une main :

- Tope-la champion !

Quelques élèves, des Gryffondor surtout, lui adressèrent aussitôt un regard mauvais et il les considéra avec pitié. C'était quoi leur problème ? Vingt points. Ça méritait bien des félicitations. Emilien les avait honorablement gagnés. Il n'y avait rien à contester. Sans s'attarder sur cette bande de mauvais perdants, le jeune garçon se tourna vers Fabula.

- Salut toi ! Dit-il avec un sourire aimable avant de reprendre sa place.

Voyons les ingrédients... Queues de... quoi ? Une grimace dégoûtée se peignit sur son visage. Pourquoi fallait-il toujours que les potions soient composées d'ingrédients écoeurants ? Ça ne pouvait pas être pire que les limaces mais... S'ils devaient les couper et les écraser pour en faire sortir du « jus », la tâche promettait d'être pénible. Il fallait être fou pour passer ses journée à fabriquer des potions quand on savait quels ingrédients entraient dans les recettes. Isaac pensait que tous les Maîtres ressemblaient à Rogue. Sales, moches et taciturnes. Comment pouvait-il en être autrement ? On ne sortait pas indemne d'une passion pour les potions, même si, parfois, posséder de vrais talents dans ce domaine pouvait s'avérer intéressant. Il s'agissait de l'art magique le plus insidieux. Pour les coups en douce bien préparés, il n'existait pas mieux... Après s'être documenté dans de nombreux ouvrages cet été, le Serpentard envisageait cette matière sous un oeil nouveau. Hélas, il ne s'était pas amélioré en pratique pour autant. Il avait beau s'appliquer, ses résultats frôlaient la moyenne mais ne l'atteignaient jamais.

Avec un certain désespoir, Isaac vit Rogue retirer les ingrédients nécessaires à la préparation de la potion de son armoir. Leur petit plan tombait à l'eau et il était bien incapable d'imiter son sortilège. Comment allaient-ils faire ? Ils pouvaient tout prendre lors d'une expédition dans la réserve mais l'idée était mauvaise. Retirer trop d'ingrédients d'un coup pourrait donner à un expert une idée de la préparation qui se préparait. Il avait été décidé que l'on changerait de tactique pour chaque ingrédient. La potion contenait cinq ingrédients particuliers. Un vol à l'infirmerie, un vol dans l'armoir de Rogue, un autre dans sa réserve, une commande sur le chemin de traverse et un achat à Pré-au-Lard, ceci sur une durée espacée, devait limiter les soupçons. Comment faire alors ? Isaac fixa la recette avec une cocentration extrême, mais, en réalité, il ne lisait rien. Son esprit était en pleine ébullition, et on pouvait compter sur lui pour contourner les obstacles qui se présentaient à lui. Eh quoi, le choixpeau ne l'avait pas envoyé à Serpentard pour rien ! Une idée se présenta rapidement. C'était risqué. Dans le meilleur des cas il aurait un zéro, dans le pire des cas une retenue. La faute ne serait pas grave à priori mais... Rogue punissait pour bien moins. Qu'importe, seul la fin comptait. Sans rien laisser deviner des plans qui se tissaient dans sa tête, Isaac se leva en même temps qu'Emilien pour aller chercher les ingrédients et, profitant de la cohue qui s'élevait autour d'eux, il lui lança avec un grand sourire :

- Je t'interdis de rendre ton flacon avant moi ! - Puis, profitant de la perturbation générale il ajouta simplement en baissant la voix. - Tu attendras un peu.

Pourvu qu'il comprenne où il voulait en venir. Il était inutile de développer davantage. Il était assez intelligent pour comprendre ce qu'il aurait à faire quand il enclencherait le « processus ». Pour lors, il devait s'appliquer pour faire une bonne potion... S'il trouvait le moyen d'exacerber les effets de cette lotion capilaire, ce serait encore mieux... Tout en se laissant aller à ces réflexions, il posa son chaudron devant lui, et hésita un instant... Etait-il capable de faire un aguamenti convenable cette fois ? Il faudrait bien. Utiliser le robinet comme le dernier des imbéciles était exclu ! Alors il tenta sa chance et... ô joie ! Le sort était parfait. Ses entraînements finissaient donc pas payer. Le coeur léger, il lança un incendio sous le chaudron. Et un sort de plus ! Trop fort ! Alors c'est qui le meilleur hein ? Bon... Les queues de rat à présent... Il les contempla avec dégoût, puis les posa sur un planche et il se munit d'un petit couteau. Des queues de rats, même si elles avaient trempé des mois dans un espèce de liquide vert gluant, c'était de la viande. Donc, avec beaucoup d'imagination, il pouvait imaginer qu'il coupait un steack. Et, par définition, c'était moins répugnant qu'un trio de lombrics. Il ravala donc ses rétiscences et il se mit au travail. Ce n'était pas si terrible finalement, mais les bouts de queue de rat qui en résultèrent, ses petits bouts de chair, lui retournèrent l'estmoc. Et il allait devoir les écraser ? Urk...

Il soupira un grand coup, prit une coupelle creuse, poussa les bouts de queue dedans avec la lame de son couteau et il commença à les écraser avec son mortiers en chantant dans sa tête une chanson stupide apprise en maternelle pour se donner du courage « Je fais de la bouillie pour mes trois petits cochons »... Tu parles... Même des cochons n'en voudraient pas ! La chair s'applatissait, libérait un liquide un peu brûnâtre qui devait être du sang mélangé à de l'eau et à du pus. Enfin... Quelque chose comme ça. Le genre de liquide écoeurant que l'on trouvait dans le corps des vivants. Les morceaux adhéraient parfois au mortier, et il fallait le racler sur les bords pour les enlever. Lorsqu'il eût terminé, Isaac posa une passoire sur un petit bol et laissa couler le « jus » dedans. Il posa ensuite la passoire pleine de bouts de chair le plus loin possible de lui et il s'apprêta à vider son jus dans l'eau en ébullition quand... Cinquième étape... « Positionnez votre chaudron au dessus du feu. Et mince... Quel idiot ! Il se disait bien aussi qu'il n'entendait pas de feux crépiter autour de lui. Paniqué, il éteignit le feu. Quel sort permettait de vider le chaudron de son contenu ? Il avait déjà vu Rogue le faire quand les potions étaient trop lamentables mais... il n'avait jamais essayer lui-même. Il préféra donc attendre que le professeur ait le dos tourné pour aller vider son chaudron dans le lavabo et, afin de faire comme s'il n'avait jamais commis d'erreur, il le remplit au robinet. Ça valait bien la peine de réussir un aguamenti... Puis, il retourna à sa place, versa son jus dans l'eau froide, posa son chaudron sur le feu et, le regard posé sur sa montre, il attendit trois minutes.

[Et la suite plus tard ^^"]

Comme à son habitude, Rogue était odieux. Il n'avait pas fallu longtemps à Page pour le détester comme la plupart des élèves de l'école. Ainsi donc, tous ces racontars étaient la pure vérité. Cet homme était tout simplement imbuvable.

*Un comble pour un prof de potions* gloussa-t-elle en son for intérieur.

Elle avait néanmoins décidé de suivre son cours, peut-être plus par défi qu'autre chose, car les potions n'étaient pas ce qui la passionnait le plus dans la liste des cours auxquels les première année avaient accès.
La fillette essayait en général de ne pas faire trop de vagues en cours, et c'était plus vrai encore dans ces cachots, avec ce grand escogriffe qu'elle imaginait prêt à fondre sur elle à la moindre bévue. Elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter de petits coups d'œil furtifs. Son profil ingrat, ses cheveux gras, son air hautain... Eurk. Et cette détestable habitude de chouchouter ses petits toutous Serpentards...
Page eut un regard dédaigneux mais, apercevant Rogue qui tournait dans la classe pour apprécier avec satisfaction le degré d'échec de ses infortunées victimes, elle estima qu'il était temps qu'elle commence cette potion.

En quelques mois, elle s'étonnait encore que les potions requièrent toujours d'aussi ignobles ingrédients. Un coup à tourner de l'œil.
Elle se concentra et lut les instructions inscrites au tableau en fronçant les sourcils. Elle ébouriffa ses cheveux, souffla dans ses mains gelées par l'atmosphère humide et fraiche des cachots et se dirigea vers le bureau de Rogue où celui-ci avait fait léviter les ingrédients dont elle ne disposait pas dans son kit de potions.
Elle hésita un instant sur les quantités à prendre, mais un coup d'œil au tableau la renseigna, et elle retourna vers sa paillasse avec tout ce qu'il lui fallait.

Elle posa sans ménagement son vieux chaudron en étain sur la paillasse et y versa la quantité d'eau demandée grâce à un antique verre mesureur que sa mère lui avait cédé. Il provenait du pub familial et était frappé du logo du "Clover's", à moitié effacé par le temps et l'usure.

Page ouvrit ensuite la petite poche de cuir qui contenait les deux queues de rat. Elles étaient encore ensanglantées. Page trouva cela répugnant, mais elle se consola tout de même en se disant qu'il lui aurait été impossible de tirer un quelconque jus de queues sèches et ratatinées. Ce n'était tout de même pas de gaieté de cœur qu'elle commença à les découper. Elle était mal à l'aise, ces appendices ressemblant à s'y méprendre à la queue de Sugar, sa petite souris blanche. Elle se réjouit de l'avoir laissée dans sa cage et se promis d'aller la voir juste après le cours.

La fillette sectionna les queues en petites rondelles, les plus fines qu'elle le put sans se couper, afin d'avoir moins de mal par la suite à les pilonner.
Louable intention, mais il faut croire que ses doigts engourdis avaient quelque peu compliqué cette entreprise, car les morceaux étaient au final pas si petits que ça, et les écraser dans le mortier s'avéra bien plus difficile que ce qu'elle avait escompté.
Elle observa discrètement le reste de la salle, qui s'affairait dans un silence religieux. Apparemment, tout le monde semblait en difficulté à ce moment de la recette. Elle ramena son attention sur son pilon et écrasa énergiquement, voire un peu brutalement les petits morceaux de viande sanguinolente. Immanquablement, le jus finit par gicler et lui éclabousser la joue.

Page eut un haut le cœur.

Elle passa rapidement sa manche sur son visage et continua, avec un peu plus de délicatesse. Elle espéra que personne ne l'avait surprise avec du jus de queue de rat sur le visage.
Le rouge lui monta aux joues, mais elle décida de se concentrer sur sa mixture pour reprendre constance.
Une fois qu'elle eut obtenu une belle bouillie, elle versa le jus dans son chaudron en faisant attention de ne pas y laisser tomber de "morceaux". Après tout, on ne parlait que de jus dans la recette.

Elle souleva ensuite son chaudron de ses petits bras et alluma le feu en dessous de celui-ci. Elle s'assura du type de flamme nécessaire en vérifiant une millième fois la recette puis retourna son sablier.

La fillette espéra ne pas s'être trop embrouillée dans le "retournage de sablier" pour calculer les 3 minutes. Elle n'était pas encore habituée à utiliser ces modes de mesure archaïques, alors qu'une bonne montre aurait fait l'affaire.
Elle prit ensuite la pipette et fit tomber 8 gouttes de cette essence de plante bizarre dans son mélange. Une fumée verte se dégagea de son chaudron et Page recula instinctivement le visage.
Fronçant le nez, elle éteint le feu et posa son chaudron à nouveau sur sa paillasse, avant d'y déposer le bézoard, qui émit un léger crépitement lorsqu'il entra en contact du liquide. Elle tourna ensuite 3 fois dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, après avoir vérifié deux fois que c'était bien le bon sens.

Page était soulagée d'arriver au bout de la recette, son potentiel de concentration commençant à atteindre ses limites. Elle tourna donc énergiquement dans le sens des aiguilles d'une montre en surveillant la teinte que voulait bien prendre son mélange. De violet foncé, la mixture s'éclaircit peu à peu pour passer à un bleu sombre. Mais Page avait beau touiller avec la meilleure volonté du monde, sa potion ne semblait pas décidée à changer de couleur.
Déçue, elle continua tout de même de tourner jusqu'à ce que Rogue annonce la fin de l'heure, dans l'espoir futile que son mélange puisse se décider soudainement à tourner au bleu azur.

*Crotte de mouche, j'ai dû laisser cuire plus de trois minutes, le truc a dû un peu cramer...*

Cette fois-ci, Fabula n’avait pas pris part aux habituels rixes verbales qui se déroulaient entre les différentes maisons lors des questions introductives. Elle avait levé la main à chaque fois – bien sûr qu’elle se souvenait de leur précédente potion ; et pour les queues de rats il lui avait suffit, comme la dernière fois, de chercher dans son manuel Potions magiques – mais s’asseoir à côté d’un Serpentard n’avait pas été la meilleure des stratégies. Ou alors le blason bleu et bronze avait les mêmes propriétés qu’un sort de Désillusion, et elle ne s’en était jamais aperçue. Toujours était-il que pas une fois le regard de Rogue ne s’arrêta sur elle, lui préférant son Serpentard de voisin. Mais le rituel du petit-déjeuner s’étant bien déroulé, elle n’éprouvait en cette matinée aucune velléité belliqueuse, et elle ne lui en tint pas rigueur. Même si leur conversation s’était arrêtée à l’étape des présentations, elle ne décelait aucune animosité de la part d’Emilien, malgré son arrivée impromptue et le fait qu’elle soit une Serdaigle, en première année de surplus. Le garçon s’était finalement révélé plus abordable qu’il n’avait semblé l’être au cours de Botanique. L’arrivée fracassante de Katrina était justement le genre d’exemple qui donnait aux premières années cette réputation d’êtres niais et inférieurs, ce qui irritait profondément Fabula. Comment voulez-vous être crédible, lorsque plusieurs mois après la rentrée l’un de vos semblables bégayait encore une excuse si pitoyable ? Fabula non plus ne connaissait toujours pas le château, et elle s’y perdait dès qu’elle posait un orteil hors de sa salle commune. Pourtant, grâce à des techniques certes plus improvisées qu’ingénieuses, elle arrivait toujours à bon port, et à l’heure – à quelques exceptions près.

La préparation du jour portait sur un élixir capillaire, destiné à la repousse des cheveux. Encore une potion qui promettait d’être intéressante. Car à part à l’occasion d’un mauvais canular, ou en guise de cadeau de Noël pour un quelconque ancêtre, Fabula ne voyait vraiment pas l’utilité que pouvait avoir cette potion pour des élèves de 1ère et 2e année. Le cachot commença à s’agiter autour d’elle, mais elle prit tout son temps pour recopier la recette et ainsi laisser passer le flot indistinct d’élèves à la recherche de matériels ou d’ingrédients. Elle jeta un coup d’œil en direction d’Emilien et esquissa un sourire. Il ne semblait pas plus motivé qu’elle, organisant de mauvaise grâce sa paillasse, sans avoir prit la peine de rien noter.

- Tope-la champion !

Fabula reconnaissait cette voix. Maintenant qu’elle l’entendait s’adresser à Emilien de cette façon, elle se rappela avoir vu son possesseur plusieurs fois en sa compagnie. Mais oui, Isaac connaissait bien Emilien ; peut-être était-ce d’ailleurs pour cela que ce dernier l’avait acceptée sans broncher. Fabula le salua à son tour avec un sourire un peu plus naturel que d’ordinaire, puis elle se leva en même temps que les garçons pour chercher ses ingrédients. Alors qu’elle était occupée à choisir les queues de rat les plus grosses et les plus juteuses, elle entendit vaguement Isaac défier Emilien. Concentrée sur son marché, elle fronça légèrement les sourcils. Si cet esprit de compétition était récurrent chez les Serdaigle, elle n’aurait pas pensé le trouver chez quelqu’un comme Isaac. Une fois ce qu’elle désirait en sa possession, elle retourna à sa place.

Même si la potion n’avait rien de passionnant, Fabula refusait de la traiter avec légèreté. Sa première réalisation, même si elle n’avait pas été un échec, n’avait pas été une réussite non plus. Les potions étaient un art où elle voulait, où elle devait exceller. Alors… 1/ Préparez 20 cl d'eau dans un chaudron en étain modèle standard taille 2. A côté d’elle, Emilien fit jaillir de sa baguette un jet d’eau. Mais d’où il sortait ça lui ? Fabula se mordit la lèvre tout en pestant intérieurement. Dès la fin de ce cours, elle profiterait de la pause pour aller chercher à la Bibliothèque ce sortilège qui lui faisait défaut. La colère plus que la honte lui montait au visage. A chaque fois que son ignorance des pratiques sorcières se manifestait aussi ostensiblement, elle en voulait un peu plus à sa tutrice et à sa pédagogie moldue douteuse. Le beau travail, grâce à ça elle avait l’air fine maintenant, à remplir son chaudron gradué au robinet comme une parfaite moldue. Elle n’était évidemment pas la seule, et la plupart des 1ères années faisaient de même. Mais Fabula ne trouva pas ce détail consolant, bien au contraire. Le facteur "petit-déjeuner satisfaisant" n’agissant plus, la Serdaigle lunatique s’attela à la tâche n°2, Coupez en petits morceaux deux queues de rat, avec plus d’ardeur qu’il n’était demandé. Ce fut seulement après quelques entailles involontaires et douloureuses sur sa main gauche qu’elle retrouva un peu de son calme et passa à l’étape 3, Positionnez-les dans un bol et écrasez-les le plus possible jusqu’à en obtenir du jus. Elle pila avec un mortier les appendices caoutchouteux qui libérèrent ainsi une quantité tout à fait satisfaisante d’un liquide visqueux qu’elle ne chercha pas à identifier – là n’était pas le but de leur préparation. Enfin, elle Versa le jus issu des queues de rat dans le chaudron et Positionna celui-ci au dessus du feu, à feu doux.

Après 3 minutes d’allègres bouillonnements, elle Ajouta à sa mixture les8 gouttes d’essence de tentacula vénéneuse à l’aide d’un compte-goutte trouvé dans son nécessaire à potion. Entièrement absorbée dans la tâche qui leur avait été dévolue, elle ne prêtait plus beaucoup attention au reste de la classe, de sorte que si Rogue avait dû passer à cet instant pour la réprimander (pour quelle autre raison s’adresserait-il à elle ?), elle ne l’aurait pas plus remarqué que les lombrics géants flottant dans un liquide jaunâtre sur une étagère. C’était ridicule de mettre autant d’application pour une potion aussi dérisoire, mais d’un autre côté, elle ne voulait plus commettre de nouvelles fautes d’inattention. Au bout de quatre "plic" et de quatre "ploc", le liquide avait prit une agréable teinte indigo. Fabula Retira son chaudron du feu et saisit le bézoard pour l’y déposer. Son mouvement s’arrêta à quelques centimètres de la surface frémissante de l’eau, et son bras obliqua pour ramener la petite pierre au niveau de ses yeux. On aurait dit une racine tuberculeuse qui se serait racornie avec le temps. Elle contempla pendant quelques secondes le bézoard d’un air absent, le faisant rouler entre ses doigts, avant de hausser les épaules et de jeter la pierre dans l’eau. Celle-ci passa au bleu marine, et Fabula s’aperçut avec horreur – au moins – qu’elle avait trop attendue : le bézoard devait être jeté immédiatement dans l’eau encore bouillante, hors elle avait laissé le liquide se refroidir pendant sa stupide réflexion. Comment un si court laps de temps pouvait-il avoir une si grande importance ?

Tout en espérant que la suite des indications allaient lui permettre de se rattraper, elle commença à Remuer trois fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Bien sûr, rien ne s’arrangea, et de bleu marine la potion vira au noir. La sensation familière de l’envie de briser quelque chose revint fourmiller dans les doigts de Fabula, et malheureusement, des objets à fracasser, ce n’était pas ce qui manquait dans la salle de potion. Faisant preuve d’un sang-froid exceptionnel, elle se retint de vider son chaudron sur la tête d’une Pouffsoufle qui se trouvait devant eux et passa à la dernière étape. Au fur et à mesure qu’elle Remuait dans le sens des aiguilles d’une montre, sa potion s’éclaircit, passant du bleu ardoise au bleu outremer, avant de prendre une teinte légèrement moins soutenue que celle du bleu majorelle. Mais le liquide trouva certainement qu’il s’était assez transformé pour la journée, et refusa de pousser jusqu’au bleu azur. Tant pis, le bleu azur c’est moche, et de toute façon cette préparation était sans intérêt. Elle versa un peu de sa potion dans un flacon qu’elle déposa sur le bureau de Rogue. Puis, sans jeter un coup d’œil ailleurs, elle fourra ses affaires dans son sac et quitta le cachot d’un pas rapide, pressée de retourner à l’air libre.

Aux yeux de Mélissa, comme pour beaucoup d'autres d'ailleurs selon elle, ce professeur Rogue était horripilant, voir même insupportable!
Ces cheveux crasseux, ce regard vicieux, cet air hautain lui donnaient un air de vieux corbeau rabougri, rongé par la solitude.
Cet homme, au delà, lui faisait froid dans le dos, et elle n'aurait pas aimé être confrontée à lui.
Elle essaya alors de se concentrer un peu plus sur la mission du jour, car cela relevait de la mission: préparer une potion, qui plus est avec des ingrédients aussi infâmes relevait de l'horreur.

C'est à contrecoeur qu'elle lut le tableau afin de s'imprégner de la "recette" (pouvait-on vraiment appeler ça comme ça?).

Elle sortit alors les ingrédients nécessaires à la potion de repousse-cheveux, (elle pensa alors à sa grand-mère, qui était, au niveau capillaire, plus nue qu'un ver de terre), et commença alors à s'affairer à son travail laborieux.

Voyons ce que lui disait la recette:

Citation :

Préparez 20 cl d'eau dans un chaudron en étain modèle standard taille 2.

Pour le moment, ce n'était pas trop horrible... (attends de voir la suite, lui disait une petite voix au fond de sa tête). Elle s'exécuta, et poursuivit la lecture au tableau:

Citation :

Coupez en petits morceaux deux queues de rat.

La suite, comme elle l'avait redouté, n'était pas réjouissante. Elle décida alors de penser totalement à autre chose lorsqu'elle se mit à couper les deux queues de rat. Elle alla si vite que les deux queues n'étaient pas vraiment coupées en rondelles mais en de grossiers morceaux, et lorsqu'elle regarda autour d'elle, les autres élèves semblaient s'affairer à faire de tous petis bouts, sans doute pour pouvoir mieux les piler ensuite. Elle regretta alors de s'être dans un premier temps précipitée, car à présent il était plus difficile de recouper en petits morceaux ceux déjà préparés.

Citation :

Positionnez les dans un bol et écraser les le plus possible jusqu’en en obtenir du jus.

Du jus de queue de rat? Rien de plus horrible ne lui avait jamais été demandé. Elle prit alors ses instruments, et fermant les yeux, commença par tapoter doucement sur les petits bouts, et voyant que rien ne se passait, excepté remuer l'intérieur des petits bouts, elle prit son courage à deux mains et pillona alors de manière ferme, en faisant un tintamare qui fit sursaiter tous les autres élèves... Elle fit mine de se retourner vers l'arrière, pour voir d'où aurait pu provenir ce bruit assourdissant, mais manque de chance, il n'y avait aucun élève assis derrière elle. Elle se fit alors toute petite pour éviter le regard de son professeur.

Citation :

Versez le jus issu des queues de rat dans le chaudron.
Positionnez ensuite votre chaudron au dessus du feu, à feu doux.
Au bout de 3 minutes ajoutez dans le chaudron 8 gouttes d’essence de tentacula vénéneuse.

La suite se passa alors sans encombre, du moins visible, et elle se dépécha de terminer la fin de sa potion. Elle la mit sur le feu, remua alors de la façon dont il était indiqué sur le tableau et s'assit, des perles ruisselantes sur son visage tant le stress et le dégoût l'avaient atteinte.
Soudain, une fumée rougeâtre sortit de son chaudron, alors qu'aucun de ses voisins n'avait pareil phénomène.

Elle reagarda alors à ses côtés, et là gisait encore le bézoard, frais et froid, au lieu d'être au fond du chaudron...

*Oh non, qu'est ce que j'ai fait!!*

Elle essaya alors de dissimuler les fumées qui commençaient à se dissiper, espérant que le professeur Rogue n'y verrait... que du feu...

Severus Rogue passait et repassait dans les rangs où les élèves étaient attentifs et essayaient tous de réussir la potion du jour même si la plupart des élèves dans cette salle de cours ne disposaient pas du don nécessaire à la préparation d’une potion.

Il se dirigea donc vers Robin Armor, un gryffondor qui avait un verre doseur bien bizarre. Rogue prit le verre doseur dans ses mains et eut un léger sourire moqueur au coin de la bouche. Visiblement il n’approuvait pas ce style de matériel.

« Mr. Armor vous devriez utiliser des objets modernes et non des objets du moyen âge récupérés dans un vide grenier sans doute. »

Une bande de Serpentard dans le fond de la classe se mirent à rire. Le professeur lança un dernier regard sur l’élève et se dirigea cette fois-ci vers un Serpentard, Isaac Deniel. C’est alors que les oreilles du professeur entendirent une étrange chanson. Le directeur de Serpentard passa alors derrière le jeune homme et s’approcha pour lui murmurer à l’oreille :

« Je vous conseille d’arrêter de chanter où je vous obligerez à chanter devant tous vos camarades. Je suis sûr qu’ils apprécieront votre belle voix mais en attendant concentrez vous sur votre potion. »

Il jeta un rapide coup d’œil à la mixture présente dans le chaudron de Isaac et se dirigea vers une serdaigle qui se nommait Canelle O’Riordan. Il ne trouva rien à redire et continua alors son inspection. Il passa alors au dessus d’un chaudron qui contenait un liquide bleu foncé.

« Miss McHenry, vous ne pouvez donc pas faire mieux que ça ! »

Cette fois-ci son visage exprimé un mécontentement. Il se dirigea alors vers le chaudron de Fabula Aegis. Il ne trouva rien à dire après plusieurs minutes de recherches des défauts que pourrait avoir la potion mais il se retourna au moment où un Serpentard du nom de Lijtack entra dans la pièce, en retard. Rogue, montrant à nouveau sa préférence pour les Serpentard le laissa entrer alors que peu de temps auparavant il avait retiré cinq points à une serdaigle qui était arrivé en retard.

Il passa alors près de la potion de Melissa Marlow et ne trouva également rien à redire. Le sombre professeur se dirigea alors vers son bureau et sortit sa montre à gousset qu’il dissimulait à l’intérieur de la poche de sa longue cape noire. Il l’observa et parla d’une voix à peine plus élevée qu’un murmure mais qui se faisait malgré tout bien entendre dans la classe.

« Il vous reste cinq minutes… »

[HJ : +5 points pour les nouveaux qui nous ont rejoint. J’ai noté vos rps, j’espère que j’en aurais d’autre avant la fermeture du cours. J’affiche temporairement les résultats dans la section cours, après ils seront déplacés dans mon bureau N‘hésitez pas à continuer de poster ]

EDIT du 24/06

Soudain la cloche sonna, annonçant la fin du cours de potions. Rogue fit signe aux élèves de ranger et passa pour vérifier que tout avait été fait correctement.

« Très bien vous pouvez partir… EN SILENCE ! »

Les élèves s’exécutèrent alors et une fois la salle de classe vide, Rogue sortit à son tour, verrouilla la salle de cours et se dirigea en silence vers la salle des professeurs.