[HJ]On est en fait en décembre. Ce qui n'est normalement qu'un détail a une importance capitale pour mon perso qui n'a sinon, aucune raison d'être ici. Je suis relou ? non... Et avant que la police ne te le fasse remarquer, ton post n'est pas en italique...[/HJ]

Après plusieurs semaines de doutes, Shirley s'était enfin décidée. e choix avait été cornélien, mais au fil des réflexions et des discussions, elle avait réalisé que prendre la fuite devant la réalité des choses ne ferait que rendre plus insupportable ce retour à la réalité. Mère était malade de chagrin, et ne pas rentrer pour les fêtes, même si elles ne les fêtaient plus depuis deux ans, n'améliorerait pas la situation, bien au contraire.

Mais Shirley ne se sentait pas d'affronter cette maison endeuillée toute seule. Elle avait donc prévu son coup.

Elle avait rédigé deux lettres, l'une destinée à Mère, et l'autre à Sean, son cousin élève à Durmstrang. La première délivrait le message suivant :

Citation :

Chère Mère,

Je tenais à vous informer de mon retour prochain au manoir à l'occasion des congés de Noël. J'ai pu me libérer des obligations dont je vous avais parlé.
A très bientôt, je vous embrasse,

Votre fille, Shirley

Et la seconde, d'un ton bien moins strict :

Citation :

Salut Sean,

Cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas écrits et pas vus, aussi pris-je ma plume aujourd'hui pour prendre de tes nouvelles. Comment va ta vie à Durmstrang? Toujours gardien de l'équipe de Quidditch ?
Je rentre au manoir pour les fêtes, j'espère te voir alors pendant ces congés, et pourquoi pas, réunir toute la famille pour fêter Noël...
Tiens moi au courant,
A très bientôt j'espère, je t'embrasse,

Ta cousine, Shirley

Il était bien rare de croiser quelqu'un à la volière juste après le petit-déjeuner. Aussi Shirley fut-elle surprise en entrant d'y voir une jeune élève de sa maison.

De toute évidence, celle-ci n'était pas aux combles de la joie. En silence, Shirley salua la jeune Serpentarde d'un discret

"Bonjour"

Et se dirigea vers des hiboux libres pour envoyer ses deux lettres.

[hj : merci j'avais pas vu ^^' ]

Une jeune fille de sa maison était entrée dans la volière, bien sûr Morgwen ne l'avait d'abord pas remarqué. Trop absorbée dans ses réflexions certainement.
C'est le bonjour de la jeune fille qui lui fit décoller les yeux du ciel, elle mit un certain temps à bien distinguer la vert et argent pour la simple et bonne raison que la différence de luminosité avait irrité ses pupilles.

" Bonjour "

Pas très engageant le ton de la petite brune. Plutôt sec même, pas vraiment intelligent lorsqu'on voit la taille de la nouvelle arrivante à côté de Morgwen.
Pourquoi alors répondre si sèchement à une Serpentard qui n'avait pas utilisé un ton méprisant d'entrer de jeux ? Parce que la Serpentard en question tenait deux lettres qu'elle attachait à présent à la patte d'un hiboux.
Alors franchement l'âge, l'expérience ou l'amabilité de la jeune fille ne changerait rien à l'humeur de Morgwen. Sa journée commençait mal point.
Il avait en plus fallut qu'à l'heure où personne ne venait en temps normale quelqu'un se décide à pointer le bout de son nez.
Le visage fermé Morgwen fixait les lettres de sa "camarade de maison" d'un air sombre, mais si intensément qu'on aurait pu croire qu'elle voulait lire au travers...
Et puis, soudainement, elle détacha son regard gris des lettres pour détailler son aînée. Elle était jolie. En plus d'avoir des gens à qui envoyer du courrier elle était jolie. Morgwen savait que cette froide étreinte sur son coeur n'était autre que la jalousie, mais elle la laissa s'insinuer en elle aussi facilement qu'elle laissa ce sourire sans joie étirer ses lèvres.

* Bien sûr elle peut envoyer des lettres sans retour et avoir des problèmes plus gros que les tiens*

Morgwen renia la petite voix qui s'immisçait dans son crâne, la raison parait-il. Aussi rapidement qu'elle avait détaché son regard des lettres la gamine jeta un coup d'oeil aux cendre de sa propre lettre. A quoi bon en vouloir aux autres si elle-même se refusait à faire le premier pas ? La réponse était simple, juste trouver un coupable et lui en vouloir pour lui faire payer.
La vengeance en sommes, injustifié et mesquine...

[désolée du retard j'arrivais pas à répondre -_-']

Morgwen n'avait pas bougé, elle était restée passive pendant un long moment. Comme spectatrice d'un film, un film particulièrement irritant.
La petite vert et argent afficha une moue légèrement méprisante lorsqu'elle vit son aînée essuyer l'une de ses joues.
Quelle écoeurante faiblesse qu'était les larmes.
Depuis combien de temps Morgwen n'avait pas laissé libre cour à cette faiblesse justement ? Tout faire pour donner une image inébranlable à ceux qui l'entourent.
Paraître forte au risque de ne pas l'être. Une gamine qui perdait un peu trop vite son enfance et qui ne faisait rien pour ressembler aux autres.

La jeune fille finit par envoyer ses lettres et faire quelques pas vers la sortie, puis elle se rappella la présence de Morgwen.
Le ton qu'avait employé la petite brune ne semblait pas avoir irrité sa congénère. Celle-ci semblait d'ailleurs bien plus aimable que Morgwen.

L'instant d'une réflexion passa et la jeune fille finit par se renseigner sur l'état de Morgwen.
A l'avenir celle-ci ferait attention à garder son masque d'impassibilité même lorsque son idiote de mère forcerait les portes de ses pensées.
Trop sur la défensive certainement, mais elle avait retrouvé un visage inexpressif tout allait donc mieux.
C'est donc d'un ton ironique qu'elle répondit :

" Je ne crois pas que ça t'intéresse réellement."

Enfin Morgwen se décolla du mur et fit, à son tour, un pas vers la sortie.
Elle jeta un regard pénétrant à l'autre brune, celle-ci avait été on ne peut plus aimable envers Morgwen.
Alors, la petite brune ajouta.

" Toi par contre ça n'a pas l'air d'aller. "

Morgwen s'était arrêtée, après tout à part Jill, qu'elle avait envoyé balader sans la moindre gentillesse, la gamine n'avait jamais eu l'occasion de s'intéresser aux problèmes des autres.
Peut être qu'en écoutant ce qui n'allait pas pour l'autre serpentarde elle oublierait ce qui n'allait pas pour elle. Encore une action qui lui apportait quelque chose au final...

A sa question, la jeune Serpentarde avait repris une expression inexpressive. Tout ce qui avait porté la quatrième année à penser que sa camarade avait des soucis s’était évanoui de son visage. Seule sa réponse ironique lui laissait croire qu’elle avait vu juste.

Elle ne s’était pas imaginée une seule seconde lorsqu’elle avait interrogé la jeune fille que celle-ci avait pu remarquer son propre désarroi, d’autant plus qu’elle avait pris soin de sécher ses larmes après l’envoi de ses lettres.

La porte des confidences étant ouverte à son tour par sa camarade, Shirley répondit avec sincérité. Elle, qui avait souvent tendance à dissimuler ses pensées, n’en était pas moins capable de dire parfois ce qu’elle avait sur le cœur.

« Cela pourrait aller mieux… Je suis très loin d’avoir envie de rentrer pour les vacances… Mais je sais aussi que c’est la meilleure chose à faire… »

Elle restait toutefois relativement évasive. Après tout, elle ne connaissait pas cette fille, bien qu’elle soit de sa Maison.

Elle avait fait, par ses propos, un pas en direction de sa cadette, et choisit d’en faire un second. Relevant la remarque de la jeune Serpentarde, elle dit d’une voix assurée.

« Tu sais, si la réponse ne m’intéressait pas, je n’aurais pas poser la question. »

A vrai dire, cela lui paraissait évident. Rares étaient ceux, notamment dans la noble et pure de Salazar Serpentard, qui interrogeaient leurs congénères lorsqu’ils n’avaient que faire de la réponse.

Elle avait besoin de vider son sac, et sentait que c’était également le cas de sa camarade. Elle se demandait qu’elle allait être la réaction de celle-ci à ses propos. Toutefois, reprenant ses habitudes, elle n’en laissait rien paraître.

[HJ]Pas de souci…[/HJ]

Morgwen avait du mal à comprendre pourquoi la jeune fille avait répondu avec sincérité. Les serpentards n'étaient donc pas sensées faire passer leur fierté et leur mépris avant tout?
La jeune brune ne serait donc pas un cliché ambulant ? Tant mieux.
Ce qui surprit réellement Morgwen c'est la réponse qu'elle obtenue. En réalité son aînée avait le même genre de problème que Morgwen.
Elle se mordit l'intérieur de la joue en repensant à ses réflexions sur la serpentarde.

" Je vois, ça n'est pas toujours facile de rentrer chez soit... Mais qu'est ce qui pourrait te retenir de retrouver ta famille ? "

Morgwen n'avait pas relevé le manque de politesse dont elle faisait preuve. Elle avait seulement envie de savoir, sa curiosité éveillé ne demandait qu'à être contentée.
Pendant ce temps la jeune fille réduisit l'espace qui les séparaient de deux pas. Morgwen, elle, ne bougea pas.

La petite brune obtenue une seconde réponse, celle-ci la fit sourire. Un sourire en une fois légèrement moqueur, effectivement les serpentards n'étaient pas du genre à se pencher sur la misère du monde s'il n'en avait pas envie.
Encore quelque chose qui l'attachait à sa "chère" maison, elle finirait bien par s'habituer au fait qu'elle avait été parfaitement répartie et que, même si elle refusait de se l'avouer, elle n'aurait pas voulut porter d'autres couleurs que le vert et l'argent.

" Je suppose, oui. Rassures toi ça n'était qu'un moment de faiblesse, rien de grave. Par contre tu as l'air bien plus perdue que moi. "

C'était évident, Morgwen paraissait bien plus sûr que sa condisciple. En réalité c'était seulement parce que l'autre jeune fille avait laissé tomber son masque, chose que Morgwen ne se résoudrait pas à faire.

" Je suis Morgwen Fowl et toi ?"

Si Morgwen commençait à s'intéresser aux problèmes de la jeune fille elle trouvait utile de connaitre son identité, au cas où elle devrait la rassurer...

Morgwen avait certainement autant besoin de parler que sa camarade mais elle n'en avait pas encore l'envie et puis, encore trop fière, elle préférait se sortir seule de ses problèmes.
Elle ne savait pas encore qu'on ne pouvait pas tout résoudre seul, apparemment la serpentarde avait comprit cela.
La jeune fille avait aussi eu le courage d'affronter sa maison alors qu'elle semblait aussi disposé que Morgwen à rentrer chez elle... Autrement dit, elle aurait certainement préféré se battre contre un troll.

La tentative d’approche de Shirley était incontestablement un semi-échec. Certes, la jeune Serpentarde ne se fermait pas, mais elle ne s’ouvrait pas non plus. Elle paraissait bien plus disposée à écouter ses problèmes qu’à livrer les siens. Elle semblait étonnamment forte pour une jeune fille de douze ans tout au plus, et cela surprenait Shirley.

Bien sûr, Serpentard accueillait souvent des enfants au caractère déjà formé, peu perméable, mais cette force de l’esprit n’avait jamais cessé d’interpeller la quatrième année, d’autant plus qu’elle était la preuve vivante de l’échec de la technique de repli. Elle s’était isolée pendant près de deux ans, refusant les mains tendues vers elle, et pour quoi ? Pour se rendre compte au final, aux détours d’une simple conversation il y a quelques semaines, qu’elle s’était trompée de voie : il suffisait parfois de mettre des mots sur ses maux et d’en parler, pour y voir tout à coup bien plus clair.

La jeune Serpentarde était bien curieuse, pensa Shirley, lorsqu’elle l’interrogea sur les raisons pour lesquelles elle ne souhaitait pas rentrer chez elle. Elle aurait pu faire le choix de ne refuser d’y répondre, d’éluder la question ou encore de rester dans le vague, mais elle agit tout autrement. Après tout, courrait-elle un danger à en parler ? Non. Ou en tous cas, elle ne voyait pas bien lequel.

« Je n’ai simplement aucune envie de retrouver une maison endeuillée, à l’atmosphère pesante, résonnant de pleurs incessants. »

Elle aurait pu s’étendre, parler de la mort de Père, décrire chaque élément participant de cette lourde atmosphère. Mais après tout, elle ne savait même pas à qui elle avait affaire.

Citation :

" Je suppose, oui. Rassures toi ça n'était qu'un moment de faiblesse, rien de grave. Par contre tu as l'air bien plus perdue que moi. "

Shirley resta sceptique quant à cette réflexion de la jeune Vert et Argent. D’une part, elle n’était pas convaincue de l’état temporaire de la tristesse de la jeune fille. D’autre part, elle ne se considérait pas comme perdue, bien au contraire, elle savait parfaitement ce qu’elle avait à faire, ne lui manquait plus qu’à rassembler toutes ses forces pour ne pas baisser les bras. Il était évident pour elle qu’elle était bien moins perdue que la jeune fille qui lui faisait face. Et elle choisit de lui en faire part, de manière quelque peu détournée :

« Je ne crois pas être ‘perdue’… Je suis certes quelque peu triste, mais je sais exactement ce qui doit être fait et quel doit être mon comportement pendant ces vacances.

Elle avait cela d’une voix posée, très calme, bien que la syntaxe de sa phrase puisse paraître dure. Elle ne savait pas bien comment signifier à sa camarade qu’elle ne croyait que peu à son ‘moment de faiblesse’, sans voir celle-ci se braquer. Elle marqua une courte pause, avant d’ajouter :

« On a tous des moments de faiblesse. L’essentiel, c’est d’arriver à en identifier la cause… »

Elle restait dans le flou, comme elle le faisait souvent. Elle avait repris au fil de la conversation un air plus sûr d’elle. Rien à voir avec la jeune fille qui lui faisait face qui était l’assurance incarnée, du moins en apparence, mais elle avait repris en contenance.

La jeune Serpentarde se présenta : ‘Morgwen Fowl’…

« Shirley MacNamara »

Répondit simplement Shirley. Elle s’interrogeait sur la réaction potentielle de sa camarade à ses propos. Se livrerait-elle ? Continuerait-elle à l’interroger ?

Décidemment, le comportement de sa jeune camarade était bien étrange à ses yeux. Où pensait-elle parvenir en se cachant derrière un tel masque de pierre ? Parce que Shirley en était maintenant plus que convaincue : la jeune fille était bien plus fragile qu'elle ne voulait bien le montrer, et même qu'elle le croyait. Elle avait espéré que Morgwen, ainsi qu'elle se nommait, partagerait une once de ses tracas avec elle, ou tout du moins, lui tendrait une perche. Mais il n'en était rien. Au moins savait-elle pourquoi elle avait ses moments de faiblesse. Mais s'en sortirait-elle seule ? Seul l'avenir le dirait...

La jeune Serpentard lui avait adressé ses condoléances, certainement par politesse, comme la plupart des gens, et Shirley n'y avait répondu que par un signe de la tête. Elle n'aimait pas la condescendance.

La dernière remarque de la Vert et Argent la laissa perplexe. Un ton sec sur des propos qui dans le fond ne sont pas censés l'être. Etrange. A vrai dire, Shirley avait beaucoup de difficultés à comprendre et interpréter le comportement de la jeune fille, et du coup à trouver quoi lui répondre... Que pouvait-elle bien lui dire ? Se livrer un peu plus ne changerait rien, de toute évidence... Ni pour Morgwen, ni pour elle. De toute façon, le ton sec qu'elle employait, et les dernières réactions qu'elle avait eu, n'encourageaient pas Shirley à continuer sur cette voie-là.

A vrai dire, elle s'avouait vaincue. Elle avait tenté d'aider cette fille et, de toute évidence, elle n'avait pas réussi. Shirley avait beau ne pas aimer la défaite, il fallait reconnaître l'évidence de l'échec.

"Je ne me fais pas de souci pour moi. Malgré tes espoirs, je pense que ces vacances seront difficiles. Mais j'arriverai à surmonter tout celà, j'en suis convaincue."

Elle marqua une courte pause, juste le temps de reprendre son souffle avant d'enchaîner.

"En revanche, je ne crois pas qu'il en soit de même pour toi. Je ne connais pas tes problèmes en particulier, mais je sais que les problèmes en général rongent ceux qui les gardent pour eux en croyant qu'ils arriveront à les résoudre tout seul. Ils finissent par se faire écraser par le poids de leurs secrets."

"J'espère que tu changeras d'avis à temps..."

Elle avait dit ces derniers mots en se dirigeant lentement vers la porte de la volière. Elle ne savait pas si ses dernières phases auraient un impact sur la jeune Vert et Argent, mais elle l'espérait.


[HJ]Désolée pour le retard... Les vacances ^^ [/HJ]