C’était encore l’une de ces nuits sans fin, où l’on n’arrive pas à fermer l’œil malgré la profondeur des ténèbres. C’était le genre de nuit où même l’espoir de pouvoir sombrer dans la douce inconscience du sommeil était utopique. Le soleil était couché depuis plusieurs heures et il avait emporté avec lui au fil des minutes la grande majorité des gens qui normalement, en plein jour, parcouraient les couloirs de l’Université magique. Mais à trois heures du matin, on pouvait toujours entendre des pas indistincts dans le corridor, errant telle une âme en peine.

Même si ce ne fut pas le cas.

Emmanuel Perks était un homme imprévisible comme l’eau et comme le souffle du vent. Et cette nuit, il ne savait trop pourquoi, il n’avait pas envie de dormir. Pas lui, non, car il préférait mille fois être étendu aux côtés de sa belle, ses bras enlacés autour de sa taille fine que d’errer dans les couloirs sans vie. Mais sa tête ne lui permettait pas de se reposer, il pensait simplement à trop de choses. Il avait l’âme d’un hyperactif et lorsque quelque chose le tracassait, il avait bien du mal à s’en défaire.

*Heureusement qu’on est mardi, je n’ai pas à me présenter mode zombie en classe demain matin…*, se dit-il en arpentant les couloirs.

Mais cette pensée n’était que superflue. Il pensait à bien d’autres choses avant de réfléchir aux conséquences de cette insomnie. C’était un moment de répit de ce questionnement perpétuel qui le hantait depuis deux jours. Lucy Ann était revenue dans sa vie depuis maintenant quelques semaines. Et durant ces quelques semaines, il avait complètement oublié la présence – pour ne pas dire l’existence- d’une jeune Serpentard qui avait su l’aimer pendant quelques heures. Mais au fur et à mesure que le temps passait avec sa promise, il voyait ressurgir les yeux d’océan de la jeune Dedrak.

Pas qu’il l’aimait, non. Mais il s’en voulait, car il ne savait que trop bien quelle serait sa réaction si elle venait qu’à le voir en compagnie d’une autre femme. Et sa douce, elle, comment réagirait-elle? De savoir qu’il avait couvé, enlacé, embrassé une fillette de 10 ans sa cadette…

Le Gallois cessa de marcher et s’assied simplement, son dos nu contre le mur. Il ne portait qu’un pantalon pyjama. Il était sorti du lit chaleureux de son aimée pour venir réfléchir, n’arrivant pas à trouver le sommeil.

Le regard perdu devant lui, il attendait quelque chose.

Il ne savait trop quoi, mais il attendait quelque chose.

S'il avait été un animal, ses oreilles se seraient sans doute dressées. Il entendit un peu plus loin les pas très légers de quelqu'un qui était pieds nus. Il pouvait le deviner avec le léger bruit que produisait le pied chaud et hydraté contre le marbre froid. Mais il ne s'en faisait pas. D'être dérangé lorsqu'il pensait à de telles choses lui faisait le plus grand bien. Du moins, c'est ce qu'il croyait. À l'intérieur de lui, cependant, aux confins de son âme, les choses, les pensées, les tourments s'accumulaient. Il prenait rarement le temps de faire face à tous les maux qui l'habitaient. Certes, il y fut confronté lors du départ de Lucy Ann, mais certaines choses pourrissaient en lui depuis fort fort longtemps...

Le Gallois leva les yeux et posa ses yeux sur la personne qui s'approchait de lui. Il l'avait entendu dire quelque chose tout bas sans toutefois en percevoir le sens. Il reconnu aussitôt la tignasse blonde comme le blé et la silhouette svelte de son frère Gallois, Cadfael. Manu aimait bien la compagnie du blond. Ils avaient passés quelques bons moments ensemble et toujours, il se senti rassuré par son calme, sa douceur et sa timidité. Il se sentait toujours bien lorsque Cad' était là. Sans exception.

Il esquissa un fin sourire aux tendances espiègles, comme il avait l'habitude de les faire, et suivit le blond de son regard d'émeraude. Il le regarda s'asseoir.

« Noswaith dda* », dit-il de sa douce voix grave, en gallois.

Le jeune Perks était au courant des habitudes nocturnes de son frère d'origines. Non seulement était-ce un fait connu entre les murs de l'université mais ce n'était pas la première fois qu'il le croisait. Qu'il soit en train de se frayer un chemin entre les cuisines et son dortoir ou qu'il ne fasse que se promener, il était toujours au rendez-vous. Le beau brun rit légèrement à la première remarque de Cadfael et le laissa enchaîner.

« Ma tête? »

Il rit en un souffle court.

« Tu me lis avec tant de facilité... Oui, je t'en prie Cad, reste... »

Son regard de forêt plongea dans le sien d'océan, un sourire un peu plus faible que le dernier se dessinant sur ses lèvres charnues.

« Assied toi »

De la paume de la main, il tappota l'espace à côté de lui, indiquant au blond de s'asseoir à sa gauche. Rares étaient les fois où Emmanuel laissait transparaitre ses émotions, mais il sentait qu'avec Cadfael, il n'avait pas besoin de s'en soucier. Il écoutait, il savait lorsque quelque chose n'allait pas...

Et c'est tout ce qu'il voulait, à ce moment-là.

Que quelqu'un s'inquiète pour lui.


(*Bonsoir)

« Parce qu'on ne complote pas? Et cette révolution galloise, t'en fais quoi? »

Le Gallois rit encore un peu, tentant de se détendre en la présence de Cadfael. Parce que, à la base, il n'aimait pas embêter les gens avec ses problèmes, ses soucis. Il était généralement celui à qui on ne pose même pas de questions au sujet de son humeur parce qu'il semblait toujours être d'une humeur des plus enjouées. Bien que ce ne fût plus nécessaire de mettre son masque avec son frère Gallois, il préférait toujours commencer les conversations plus joyeusement. Par principe, quoi.

Plus de Rusard? Ouais, c'était pour le mieux. Car autant Cadfael était celui qui était reconnu comme étant le fantôme des nuits depuis Poudlard, Emmanuel était le Serpentard qu'on avait malencontreusement échappé à Poufsouffle. Espiègle, taquin, bref, une vraie peste. Et Rusard se faisait un plaisir de lui rappeller en jurant dans sa barbe que « Par Merlin, ce Choixpeau est devenu fou, placer un garnement comme ça dans la maison des loyaux ».

Le jeune homme sentit le poing de Cadfael contre sa tête, levant son regard vers celui du blond. Il savait bien qu'il pouvait entièrement compter sur l'étudiant pour l'écouter. Il esquissa un sourire et hocha simplement la tête.

« Je crois que, inconsciemment, j'attendais que tu passes par ici. Tu sais comment j'suis... »

Il pausa un instant

« Trop fier, borné... Simili-indépendant... »

Il soupira un instant, puis l'instant devint plus long. Le silence régna pendant plusieurs minutes, mais ce n'était pas un silence d'inconfort. C'était un silence de recueillement, de savoir comment amener les choses.

« Je ne sais pas ce que je vais faire... »

Sa voix avait percé le silence, finalement. Il soupira, se taisant à nouveau, attendant la réaction de Cadfael

Si son interlocuteur aurait été quiconque d'autre que l'aîné des Cadell, Manu l'aurait probablement repoussé. Mais ce geste de la part de son fidèle ne fit que le rassurer. Il se sentait couvé, rassuré. Et puis oui, c'était presque inévitable qu'une personne passant par là aurait trouvé cela particulièrement étrange – non seulement à cause du geste mais également les deux gens qu'il impliquait – mais le Gallois, enfin les deux Gallois s'en fichaient bien. Eux le savaient. Que c'était une question de solidarité, d'amitié et de profond réconfort. Il en soupira. À la fois de bien-être et d'angoisse.

Le jeune Perks laissa sa tête tomber presque lourdement sur le bras de Cadfael pendant qu'il le regardait droit dans les yeux, esquissant bien malgré lui un sourire. Pour le rassurer, peut-être. Ou pour se rassurer. Lui-même n'en étant plus certain. Mais c'était exactement pour cela qu'il était là. Il était confus, perdu, errant dans les méandres de ses propres convictions, valeurs et désirs.

Un sort d'oubli? Non, ce n'était pas nécessaire avec Cad'. En fait, il voulait que quelqu'un le sache et que quelqu'un le supporte dans cette épreuve. Son frère Gallois était probablement la meilleurs personne pour cela. Il avait confiance en lui.

« Nan, j'sais très bien, et tu le sais aussi, qu'en fait je veux vraiment t'en parler, je suis juste un peu...Orgueilleux? »

À son autre réplique, Emmanuel sourit à nouveau. Décidément, il ne pouvait pas lui résister. Doucement, il éleva le bras et vint simplement coller son poing gauche contre la joue du jeune homme, comme celui-ci l'avait faire sur sa tête un peu plus tôt. Il le regarda un instant, son poing toujours contre la peau du Gallois et dit simplement:

« Voilà pour la partie se taper dessus. »

Manu se vit sincèrement attendri par les mots que le blond lui dit en gallois. Même qu'il en soupira, baissant timidement les yeux pour fixer ses genoux.

« Diolch...* », murmura-t-il avant de redresser son visage.

Il hésita encore un instant puis se laissa aller...

« Comme tu le sais, Lucy Ann est revenue y'as pas trop longtemps et puis on a repris notre relation où on l'avait laissée... Et pendant quelques semaine, j'ai presque oublié tout ce qui s'était produit pendant son absence... Mais... Ça m'est revenu il y a pas trop longtemps. Et j'ai réalisé que je suis dans la bouse... »

Il pausa... Un peu à la fois, qu'il se dit. C'était plus facile comme cela.

(* Merci)

Emmanuel n’était même plus conscient de la proximité de son frère gallois. Il savait qu’il était tout près de lui, prêt à le consoler si quelque chose venait qu’à arriver. Mais il ne se sentait pas au bord des larmes. En fait, il était plutôt confus, égaré. Le gallois posa doucement sa tête sur l’épaule de Cadfael et ferma les yeux. Alors qu’il s’apprêtait à dire autre chose, lui-même entendit des pas sur le marbre. Il leva la tête pour voir de qui il s’agissait et se mordit la lèvre du bas en voyant la tête perplexe et endormie de sa douce. Elle avait remarqué qu’il avait quitté le lit.

Il ne remarqua même pas que Cadfael avait murmuré quelque chose pour les camoufler dans les ombres. Il s’en rendit compte seulement en remarquant que Lucy Ann ne le vit pas. Une fois que la vagabonde nocturne retourna à sa tanière, son frère gallois jugea plus sage de rester ainsi en attendant le retour du somnambule. Le jeune Perks ne broncha pas.

Même que ça le rassurait.

Il colla à nouveau son front contre l’épaule de l’aîné des Cadell et entrouvrit les lèvres.

« Je dois vivre à chaque jour avec une erreur, ou plutôt un geste, que j’ai commis. Ce n’est pas une erreur, c’est seulement que lorsque ça s’est produit, je ne pensais pas que Lucy Ann renviendrait. En fait, je venais à peine de me faire à l’idée qu’elle était partie pour toujours. Et que ça ne valait plus la peine de me blesser avec de faux espoirs. »

Il pausa, inspira puis expira avant de continuer.

« Peut-être deux semaines avant le retour de Lucy Ann, je suis allé faire un tour à la Cabane Hurlante pour lire un peu. Y’as une fille de Poudlard qui est entrée en trombe, elle ne m’a pas vu et m’as littéralement jeté au sol. »

Il se rappellait de Cyanur, de ses yeux azur, de ses lèvres de soie…

« C’était si étrange et particulier… Elle s’est collée contre moi, sa tête sur mon torse pendant que j’étais encore étendu sur le sol. Elle voulait être réconfortée, moi aussi… Nous nous sommes embrassés durant des heures, nous avons parlé. »

Le jeune étudiant leva les yeux vers ceux de Cadfael et soupira.

« Mais je fais quoi, maintenant ? Elle est de retour, elle ne le sait pas et Cyanur – c’est le nom de l’autre fille – va probablement vouloir me revoir…Je suis tellement confus… »

Manu ferma les yeux à nouveau, nichant son front contre son frère Gallois.

En espérant qu’il aille une solution.

« Ce que je ressens pour Cyanur est complètement différent de ce que je ressens lorsque je vois Lucy Ann, lorsque je l'embrasse, lorsque je lui fais l'amour. Ce n'est pas la même chose... Cyanur, c'est une soeur, c'est une enfant, c'est une perle, mais je ne l'aime pas. Même si elle est belle comme le ciel, ce n'est pas ma Lucy. »

Ces mots étaient sortis presque seuls de sa bouche. Son cœur avait parlé pour lui seul, sans barrière. Et il avait raison. Cyanur avait été là pour lui à un moment où il en avait réellement besoin, mais elle ne connaissait pas le vrai Manu. Le Manu de tous les jours, de toutes les heures, qui ne vit pas de peine d'amour. Elle aimait son sauveur, son beau brun aux yeux d'émeraude qui, pour une nuit, la libéra de ses soucis. Mais elle n'aimait pas Emmanuel Perks. Une seule personne, une belle anglaise aux cheveux de feu, l'aimait véritablement. Le gallois leva les yeux vers celui qu'il considérait comme son grand frère et lui adressa un petit soupire avant de coller son front contre le sien.

« Je me sens brisé, seul, faible. Tu es le seul à qui je peux dire cela, tu sais. Je suis défait et profondément apeuré. Je ne veux pas que le portrait se déchire maintenant qu'il est impeccable. Je suis bien, là. Je ne sais pas si je devrais en parler à Lucy Ann avant qu'il se passe quelque chose... Mais quand, et dans quelles circonstances...? »

Il ne voulait pas perdre ce qu'il avait maintenant. Depuis le retour de l'anglaise, jamais il ne s'était senti aussi bien, aussi accompli. Et que ce souffle chaud, que ce répis soit à nouveau menacé lui faisait peur. En fait, à ce moment-là, il avait plutôt le goût de pleurer. Peut-être était-ce pour dissimuler la larme qui perlait péniblement contre sa joue ou simplement pour se sentir mieux, le jeune homme vint glisser ses deux bras autour du dos du blond et se serra contre lui. Si on ne connaissait pas l'histoire de ces deux hommes, l'étreinte aurait sembler être des plus déplacées. Mais quand on apprenait à les connaître, il était impossible de ne pas remarquer le lien solide et fraternel qui les unissait.

À la vie, à la mort.

Le gallois ne plaça pas un mot du temps que Cadfael prit pour lui dire sincèrement ce qu'il pensait de la situation dans laquelle il se trouvait. Après tout, c'est ce qu'il voulait. Il voulait l'avis de quelqu'un en qui il avait confiance, même si cet avis en question était difficile à avaler. Et présentement, c'était le cas. Les mots de Cad' le frappaient en plein visage, gifle après gifle. Prise de conscience 101. Réaliser que dans la vie, on peut pas tout avoir. Que dans la vie, on doit prendre des décisions difficiles à la fois pour soi et pour les autres. Il n'avait pas envie de faire vivre un enfer à Lucy Ann ou à Cyanur. Non plus à lui-même, en fait. Mais il devait souffrir un peu pour que les choses se replacent éventuellement. Il ne pouvait pas vivre avec cette soirée bien cachée au fond de son être. Pour parvenir à vivre une vie de couple normale, saine et unie avec Lucy Ann, il devait lui en parler et dire à Cyanur qu'ils ne devraient plus se voir, ou encore se voir une dernière fois pour mettre les choses au clair – Manu n'était pas du genre à faire des discours par écrit.

À la fois pour le détendre et pour le laisser exprimer sa frustration, les poings du jeune Perks se serrèrent doucement contre le tissu des vêtements de son frère gallois. Sa toute toujours enfouie contre lui, il ne tentait pas de se retirer mais protestait contre lui-même. Il protestait contre son attitude de macho, contre son manque de responsabilité.

« Je vais lui parler... Demain, même. Je vais lui demander de venir marcher avec moi et je lui dirais ce qui s'est produit avec Cyanur, tout ce qui s'est produit. Et je lui dirais pourquoi j'ai fais cela, pourquoi je me suis laissé aller avec une fille de 4 ans ma cadette. Et elle va probablement être fâchée, mais je ne veux pas que quelque chose de pire arrive. »

Emmanuel essuya discrètement une larme contre le chandail de Cadfael puis continua.

« Ensuite, je vais devoir parler à Cyanur, lui dire que c'était bien, mais que je passe à autre chose et qu'elle devra faire la même chose. »

Le jeune homme pausa un instant.

« Mes intentions n'étaient pas mauvaises, tu sais... »

Manu leva les yeux vers ceux de Cadfael et esquissa un faible sourire.

« Toi, t'en dis quoi? Tu vas bien vouloir qu'on se parle après que Lucy Ann sera au courant, dit? »

Il vint à nouveau coller son front contre celui du blond, yeux seulement qu'entre-ouverts. C'était l'étreinte la plus calmante qu'il aurait bien put lui fournir.

- Si tu croies que je vais te laisser tomber quand tu auras parlé à ta dulcinée, c'est que tu es vraiment perdu. Je n'ai aucune raison de t'abandonner, alors que c'est moi qui t'ai poussé à en parler.

Emmanuel le savait très bien, tout ça. Mais il avait besoin que quelqu’un le lui dise, que quelqu’un lui promette que s’il tombait, cela n’allait pas être dans le vide complet mais bien sur un coussin. Celui-ci ne l’empêcherait pas de tomber. Il fallait que le Gallois tombe, de temps à autres, il avait vécu une vie trop confortable. Au moins, avec ce dit coussin, le choc serait amorti. Il savait également que sa famille était là pour lui, que sa mère se ferrait un plaisir de lui parler et de lui dire qu’il était si beau, si gentil, si parfait qu’il se trouverait une autre jolie demoiselle en très peu de temps. Mais il préférait de loin la compagnie de Cadfael que celle de sa mère lorsque cela touchait à ses amours, Il n’avait pas nécessairement besoin de parler à Cad’, il le savait déjà.

Le jeune Perks frissonna en sentant la main de Cadfael contre sa nuque. Mais ce n’était pas un frisson désagréable, c’était plutôt très doux. Cela mettait même l’accent sur le sentiment de sentiment de réconfort que lui apportait le blond. Décidément, si l’on connaissait mal les deux Gallois, on pouvait penser qu’il se passait quelque chose de beaucoup plus que simplement amical entre des deux jeunes hommes.

« Je n’ai pas besoin de te cacher quoique ce soit, Cadfael, je suis toujours sincère avec toi… »

Les paroles du Gallois le frappèrent droit au cœur.

« Je sais que tu es là, Cad’. Je sais que je peux venir te voir lorsque j’en ai besoin, je sais que je pourrais même t’arracher à ton si rare sommeil dans le dortoir et je sais que tu te réveilleras avec un sourire, le plus large et sincère que tu pourrais m’offrir.»

Le jeune homme ne s’éternisait plus, il sentait, après une telle discussion, le sommeil venir le chercher. Ses yeux se fermaient presque d’eux-mêmes. Il se frotta les paupières et se redressa avec l’aide de Cadfael, lui adressant un faible sourire tandis qu’il commença sa marche en direction du dortoir. Il attendait un peu de voir si Cadfael le suivrait.

« Je suis crevé… » , dit-il simplement, en un souffle.