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 Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]
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MessageSujet: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyMer 23 Mai - 21:34:41

Il était tard, si tard... La nuit avait dû tomber depuis longtemps et plus aucun bruit dans les couloirs. A vrai dire, Bill avait perdu toute notion du temps. Depuis qu'il avait reçu cette lettre, en début de soirée, dans la salle commune des Poufsouffle, il n'aurait su dire combien de temps il avait passé, dans ce fauteuil près du feu, à lire et relire ces lignes dont le sens lui paraissait si absurde, si invraisemblable... Au bout d'un temps indéterminé, tandis que la moitié des élèves déjà étaient montés dans leur dortoir respectifs, Bill s'était enfin levé et décidé à répondre à son père. Il s'était rendu à la volière, un endroit qu'il espérait plus calme, plus tranquille, pour écrire. Mais il s'était lourdement trompé. Dans la volière, il était tombé sur un couple de Gryffondors en train de s'embrasser. Les deux adolescents avaient cessé leurs câlins et lui avaient demandé de rester, ce qu'il avait fait,mais ils étaient restés là à discuter et à rire, si bien qu'au bout de plus d'une heure, Bill n'avait encore rien écrit de constructif. Ce n'est que bien plus tard qu'il se décida à retourner se coucher, son angoisse et sa peine trop présentes pour qu'il puisse rédiger ne serait-ce que le début d'une lettre. Tel un zombie, il avait retraversé les couloirs et c'est en passant devant la porte de toilettes, à la réflexion il ne savait même plus de quel étage, qu'il s'était rendu compte qu'il avait une envie pressante, de se soulager physiquement et moralement. Il avait poussé la porte, qui grinçait légèrement, et avait constaté qu'il n'y avait personne. Ouf... Il était entré dans l'une des cabines et, enfin seul, il s'était mis à pleurer comme un enfant en relisant pour la cinquantième fois la lettre de son père.

Citation :
Mon cher petit Bill,

Je t'écris rapidement car je manque de temps, mais la raison en est très grave. Ta mère a disparu hier soir, sans laisser de mot, sans rien. Je ne me suis pas trop inquiété jusqu'à aujourd'hui où un hibou est venu me porter une lettre. Ta mère ne m'écrit jamais par hibou, elle sait que je n'ai pas l'habitude, alors immédiatement je me suis inquiété. La lettre était signée de M. Liddenbourg, ton grand-père maternel. Dans la lettre, il me dit simplement qu'ils ont repris ta mère pour la faire rentrer dans le droit chemin, qu'ils ont bien l'intention de lui offrir un mariage digne de la famille Liddenbourg. Il ajoute que la soeur de ta mère s'est avérée être stérile et qu'ils ont besoin d'une descendance au sang pur. Je ne connais personne chez les sorciers. Je t'écris, même si je sais combien cela va être dur pour toi, parce que tu es le seul de la famille à avoir un lien avec des sorciers influents. Je t'en prie mon fils chéri, essaie de faire quelque chose.

Je t'aime.

Ton papa

Ces mots résonnaient à présent dans sa tête, mais il ne parvenait pas à leur donner leur vrai sens, il ne parvenait pas à les croire. Assis sur la cuvette, dans sa cabine, il s'était mis à sanglotter plus fort, heureusement, il savait qu'à cette heure il ne serait pas dérangé. Beaucoup disaient qu'un garçon ne devait pas pleurer et Bill n'avait aucune envie d'être discrédité auprès de ses amis, mais il avait trop besoin de se libérer du fardeau de ce qu'il venait d'apprendre et il ne parvenait plus à mettre un terme à ses sanglots. Tout ceci n'était pas possible. Sa mère...

"Maman..."

Il avait prononcé ce mot à mi-voix, entre deux sanglots, comme pour l'appeler, comme pour être certain qu'elle était encore quelque part. Il ne savait plus combien de temps avait passé là, mais il pleurait toujours, quand il entendit grincer la porte des toilettes.


Dernière édition par le Lun 4 Juin - 21:38:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyJeu 24 Mai - 17:45:05

Tic tac tic tac tic tac … Emilien avait l’impression que sa montre faisait un bruit monstre, à tel point qu’il était sûr qu’on entendait que ça dans tout le couloir. Il était tard, trop tard pour se promener dans le château. Si Rusard le trouvait là, il n’aurait qu’à s’enfuir en espérant que le concierge ne serait pas capable de le reconnaître en pleine journée. Il lui avait déjà échappé pour une histoire de bombabouse stupide, d’ailleurs, il n’y était absolument pour rien. Le Serpentard, qui savait très bien que Rusard ne se préoccuperait même pas de savoir s’il tenait le vrai coupable, avait détalé comme … comme un lapin, exactement. Comme il connaissait bon nombre de passages secrets dans le château – tout élève se devait d’en connaître quelques uns pour ne pas avoir à toujours prendre ces stupides escaliers ! – il avait pu le semer facilement. Emilien soupira et se demanda s’il ne ferait pas mieux d’arrêter complètement sa montre. Mais non, il avait besoin de l’heure ! Il y jeta un bref coup d’œil. Minuit moins dix, rien que ça …

Le Serpentard était depuis peu légèrement … insomniaque. Il dormait mal, et avait souvent besoin de se lever en pleine nuit, parce qu’il ne supportait pas de rester à rien dans son lit. Il avait donc appris à entendre le bruit des pas de Rusard à vingt mètres, et sa connaissance de certains passages secrets s’était révélée bien utile. Et puis, Emilien aimait bien le château, de nuit. Il était seul dans les couloirs, pas un bruit, c’était comme si … comme si le château tout entier lui appartenait ! Cette pensée le faisait sourire, c’était idiot. N’empêche, c’était pour lui le meilleur moment de la journée. Il était bien tranquille, personne pour l’embêter, pour le juger. Il faisait ce qu’il voulait, quoi ! Emilien avait quitté le dortoir des Serpentard sans faire de bruit, de toute façon ses condisciples dormaient à poings fermés, et les ronflements de certains – je ne dénoncerai personne – couvraient largement le bruit de ses pas ! Maintenant, il arpentait un couloir du premier étage, quand il crut entendre du bruit.

Emilien arrivait devant la porte des toilettes des garçons. Tiens, il y aurait un autre insomniaque ? Il hésita un moment, et si jamais c’était Rusard ? Mais non, le concierge avait ses toilettes bien à lui, il n’y avait aucune raison qu’il vienne là … Tout ce qui touchait aux élèves le dégoûtait, de toute façon ! Et Miss Teigne serait dans les parages. Non, c’était forcément un élève. Et ce dernier ne pouvait pas le balancer car il n’avait pas non plus à être ici. Emilien poussa donc la porte des toilettes et eut la surprise de se retrouver face à … personne. Il fronça les sourcils, il avait entendu du bruit, pourtant ! Il n’entendait pas des voix, en temps normal. Le Serpentard resta immobile quelques secondes, tendant l’oreille. Ah ! non, il n’avait pas rêvé. On aurait dit … on aurait dit des sanglots. Emilien repéra la cabine d’où venait ces pleurs et s’en approcha. Il ne savait pas qui était derrière, et hésitait à dire quelque chose … Soudain, le garçon à l’intérieur – car c’était forcément un garçon – laissa échapper un mot.


- Ah, désolé, j’suis pas ta mère.

Emilien n’avait pas pu s’empêcher de le dire. Il ajouta :

- Euh … ça va ?
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyJeu 24 Mai - 18:23:33

La personne qui était entrée s'était immobilisée là, Bill ne l'entendait plusmarcher. Et tout à coup, il l'entendit lui dire qu'il n'était pas sa mère. Bill avait à peine eu conscience d'appeler sa mère, mais il réalisa soudain à quel point il avait dû se ridiculiser auprès de l'inconnu qui se trouvait derrière la porte de sa cabine. Pourtant, était-ce son état nerveux, était-ce l'incongruïté de la situation, le jeune écossais eut un petit rire sacadé au milieu de ses sanglots à la réponse de l'élève. Car oui, c'était bien un élève, Bill en était certain, il n'aurait pas au moins à suppporter, en plus de sa peine et de son inquiétude, une retenue dans le bureau de Rusard. Puis, le garçon parla à nouveau.

"Ca va ?"

Bill réalisa soudain qu'il connaissait cette voix. Oui, il l'avait déjà entendue. Il était si perdu qu'il n'y avait même pas fait attention et il se sentait si perturbé qu'il songea qu'il n'aurait même pas reconnu la voix de sa soeur en un tel moment. Mais il connaissait forcément cette voix et ce constat le déstabilisa encore plus. S'il connaissait l'élève qui venait de le surprendre, son humiliation serait pire que s'il s'était agi d'un inconnu...

Un long moment, Bill ne répondit pas, essayant seulement de cesser de pleurer.


* Je vais rester là et seulement attendre qu'il sorte. Ensuite je filerai dans mon dortoir et j'essaierai de prendre un peu de repos. Demain, je serai peut-être plus à même de réfléchir à ce que je dois faire. *

Et si le garçon restait ? Et si c'était juste un petit malin qui avait trouvé la meilleure occasion pour raconter une histoire un peu hors du commun à tout son cercle d'amis ?

D'un autre côté, Bill avait une cruelle envie de parler, de se confier, de demander conseil, d'être réconforté... Au silence qui régnait à présent, l'autre n'avait pas bougé. Se souvenant qu'on lui avait posé une question et pour ne pas risquer qu'un élève apeuré aille prévenir un adulte en ne l'entendant pas répondre, le rouquin répondit simplement, d'une voix faible et humide.


"Oui, ça va."

Sortir... Rester là... Bill s'était levé, la lettre dans une main, la poignée de la porte dans l'autre. Il resta là, figé, pendant encore une bonne minute puis il se lança. De toute façon, s'il connaissait vraiment l'autre, l'autre l'aurait reconnu à la voix, même si lui était trop embrouillé pour reconnaître qui que ce fût. Et si les questions n'étaient pas pour ce soir, il y aurait droit le lendemain. Il tourna le verrou et poussa la porte.

La prmeière chose qu'il réalisa vraiment fut qu'il était dans les toilettes, qu'il se sentait si fatigué qu'il avait de la peine à tenir debout et qu'il ne comprenait qu'à peine ce qu'il faisait là. La seconde réalité qui lui sauta aux yeux fut un visage bien connu, avec deux yeux étranges bien reconnaissables.


"Ah... Euh... Emilien?"

Sa voix était encore fragile et il sentait soudain l'horreur de la situation. Il avait pu constater, au bord du lac quelques semaines auparavant, qu'il avait une fâcheuse tendance à exaspérer le jeune Serpentard, peut-être était-ce sa façon de parler, eput-être était-ce ses sourires... Qu'allait-il penser s'il le voyait dans un tel état ?
Pourtant, même si cette pensée l'avait contrarié quelques instants auparavant, le Poufsouffle réalisait à présent qu'il était plutôt soulagé de connaître l'élève qui l'avait trouvé. Au moins, il savait un minimum qui il était et peut-être, peut-être seulement, mais c'était toujours ça, pourrait-il le comprendre. Bill était figé, ne sachant plus que dire, le regard fixé sur Emilien, ne sachant pas s'il espérait que celui-ci parle ou ne dise rien.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyJeu 24 Mai - 20:36:10

Emilien se demandait s’il ne ferait pas mieux de partir, tout bêtement. Après tout, ça ne le regardait pas, et puis … Il n’avait pas envie de jouer le gentil garçon qui console tout le monde et n’importe qui. C’était pas son truc. Le gars à l’intérieur avait sûrement envie d’être tranquille, sinon il ne serait pas là. Personne n'a envie d’être vu en train de pleurer, enfin à part les filles qui aiment attirer l’attention sur elle, mais sinon … Chez les garçons, c’était assez peu courant. Ils voulaient tous être considérés comme des durs, d’ailleurs, les garçons ne pleurent pas ! Ouais, ouais, c’est ça. Emilien savait bien que c’était n’importe quoi. Bien sûr lui non plus n’aimait pas pleurer devant les autres. Mais combien de fois s’était-il enfermé dans sa chambre, que ce soit chez son père ou chez sa mère ? Et évidemment, il avait toujours détesté qu’on vienne frapper à sa porte pour lui demander si ça allait. Mais ce n’était pas pareil. C’était complètement différent.

L’élève ne répondait pas. Emilien se demanda si on pouvait se noyer dans des toilettes, mais il n’eut pas le temps de répondre à sa question car finalement la voix du garçon enfermé se fit entendre. Une réponse toute bête, il avait juste répondu positivement … Mais on sentait bien dans sa voix qu’il n’allait pas bien. Enfin, ce n’était plus ses affaires, du moment que le garçon n’était pas mort … Mais cette voix fit un tilt dans sa tête. Il la connaissait. Où l’avait-il déjà entendue ? En cours ? Un des élèves qui répondaient ? Ou bien était-ce quelqu’un avec qui il avait parlé ? Il faudrait qu’il dise encore quelque chose, pour qu’il puisse vérifier. Mais l’élève restait muet. Décidément, les gens ne parlaient jamais quand il le fallait ! Quand il avait besoin de tranquillité, il y avait toujours des gens pour se mettre à parler sans arrêt, mais il fallait parler, alors là ! Plus personne ! Ah, il y avait du bruit à l’intérieur. Le garçon voulait se noyer ? Hé, non ! Après on allait l’accuser de non-assistance à personne en danger ? Ah mais non, il se levait …

La porte s’ouvrit soudain. Quelle ne fut pas la surprise d’Emilien de voir apparaître Bill ! Il fut tellement surpris qu’il resta deux secondes la bouche légèrement ouverte, puis se rendit compte de ce qu’il faisait et la referma. Mais tout de même, s’il s’attendait à ça … Bill, qu’il avait vu tout sourire l’autre jour au lac ? Le Poufsouffle qui se tenait devant lui n’avait rien à voir avec celui qu’il avait croisé … Bill et ses sourires stupides, en train de pleurer, eh ben … L’événement du jour, hein ! Bill semblait aussi surpris que lui. Il n’avait pas reconnu sa voix non plus ? Le Serpentard ne savait pas vraiment quoi dire … Ça l’intriguait bien sûr de voir le Poufsouffle en train de pleurer dans les toilettes à minuit, mais ça ne le regardait pas. Enfin, Bill était sorti, non ? Ce n’était pas pour rien. S’il n’avait vraiment voulu voir personne, il serait resté enfermé. Emilien remarqua qu’il tenait une lettre à la main. Il fallait croire qu’ils se croiseraient toujours à cause d’une lettre … La dernière fois, c’était parce que le Serpentard avait perdu la lettre de Camille.


- Une mauvaise nouvelle ? demanda-t-il.

Il ne se rendit compte qu’après que c’était assez indiscret … Et bah tant pis. Ce qui était dit, était dit.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyMar 29 Mai - 16:23:26

Bill s'aperçut immédiatement qu'Emilien était surpris de le voir, avant que celui-ci ne reprenne une contenance. Un instant, il ne réagit pas, ne comprit même pas la surprise du jeune homme. Quoi, fallait-il que ce soit si surprenant de voir un garçon en larmes ? Oh, stupide convention que cette phrase trop souvent répétée : un garçon, ça ne pleure pas. Mais soudain, il réalisa : Emilien l'avait vu au bord du lac d'une humeur splendide, son humeur habituelle du reste. Oui, cette humeur qui faisait qu'il passait son temps à sourire, celle qui le rendait d'ordinaire si sociable. Et là, voilà qu'il le trouvait dans l'état totalement opposé. Bill se tourna vers le miroir qui ornait le mur au-dessus des lavabos et s'aperçut que ses yeux étaient rouges et bouffis, que son nez lui aussi avait rougi...

* Je suis complètement lamentable. Pourquoi a-t-il fallu qu'il me trouve comme ça ? Pourquoi ne suis-je pas resté un peu plus longtemps dans cette cabine ? Ce gars n'est pas trop du genre à se mêler des affaires des autres à mon avis et il serait parti. *

Mais il était bien là et il lui faisait face ; Bill se força à se tourner à nouveau vers lui quand il l'entendit lui poser une question.

"Une mauvaise nouvelle ?"

Bill faillit sortir une réponse ironique et cinglante du genre "Non, je danse de joie, ça ne se voit pas ?" mais il trouvait cela méchant et se força à ébaucher une espèce de sourire qui ressemblait plus à une grimace. Emilien était déjà gentil de lui poser cette question. Bill n'y voyait aucune curiosité mal placée, juste de la gentillesse, une réaction d'ailleurs étonnante de la part du jeune serpentard qui semblait d'ordinaire peu enclin à s'intéresser au malheur des autres. Ce fut ce constat qui poussa Bill à répondre.

"Oh, c'est plus qu'une mauvaise nouvelle. Enfin... Je ne sais même plus ce que je dois en penser."

Le grand rouquin se rendait compte que sa voix était horriblement rauque et altérée et il préféra cesser de parler. Pour toute explication, il se contenta de tendre sa lettre à Emilien. C'était absurde, son père n'aimerait probablement pas que quelqu'un, un élève en tout cas, lise sa lettre, mais Bill se sentait trop perdu et il avait le curieux sentiment que le Serpentard avait l'esprit pratique et la capacité de raisonner en se détachant de ses émotionn bien plus que lui. Tandis qu'il donnait sa lettre à Emilien, il ajouta simplement :

"Voilà, c'est ça. Peut-être que tu auras un conseil..."

Il sentait que ses larmes, un instant taries, allaient se remettre à couler et il préféra à nouveau faire silence.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyMer 30 Mai - 19:38:45

Eh ben quoi, Emilien était curieux, voilà tout ! C’était parfaitement normal. Il trouvait un garçon qu’il connaissait – presque un ami, non ? – en train de pleurer dans les toilettes, ça paraissait normal qu’il se demande pourquoi. Enfin, ça paraissait normal, si on oubliait qu’Emilien était à Serpentard. Le jeune Backhand n’avait aucun mal à imaginer un autre élève de sa maison ignorer complètement Bill, voire même se moquer de lui. C’était peut-être ça, la différence qu’Emilien se cherchait avec les Serpentard qui donnaient cette image que tous avaient de la maison de Salazar. Emilien n’était pas méchant. Il pouvait être désagréable, sarcastique, moqueur, cynique, menteur, hypocrite. Mais pas méchant, pas vraiment. Et finalement, c’était plutôt bien, non ? Il n’était pas TROP gentil, de ce fait il ne passait pas pour une bonne poire prête à rendre service à tout le monde, mais il n’était pas sans cœur et savait compatir parfois. Ouais, enfin, il ne fallait pas exagérer non plus.

Bill – autrement appelé Startouffe – était vraiment dans un état pitoyable. Les yeux rouges, le nez de la même couleur, bref. Il n’avait sûrement pas imaginé être découvert ! Vu l’heure, personne ne devrait être dans les couloirs. A sa question trop curieuse, à savoir, est-ce que c’était le contenu de la lettre qui était la cause du si grand malheur du Poufsouffle, Emilien se vit répondre par une sorte de grimace. Peut-être que Bill était simplement un peu trop émotif et ne se remettait pas du refus d’une fille ? Comme c’était bientôt le bal de Noël, il avait probablement demandé à une fille de l’accompagner, et celle-ci avait refusé … Non, ce serait vraiment se moquer du Poufsouffle. Bah, c’était toujours possible. Cela faisait surtout penser à Emilien qu’il n’avait demandé à personne, lui. Mais il n’aimait pas les filles de Serpentard, et, bon … Enfin bref. De toute façon, le problème de Startouffe n’avait sans doute aucun rapport avec le très prochain bal de Noël, alors on en reparlera une autre fois, n’est-ce pas ?

Le Poufsouffle finit par lui répondre – d’une voix particulièrement éraillée qui montrait qu’il avait dû pleurer plus de cinq minutes – qu’il s’agissait de bien plus qu’une mauvaise nouvelle. Ah ? Une très très mauvaise nouvelle ? Emilien se demanda s’il n’avait pas été VRAIMENT trop indiscret. Mais non ! Si ça avait été le cas, le Poufsouffle ne lui aurait pas répondu, tout simplement. Il l’aurait envoyé balader, même si ce n’était sûrement pas dans son caractère. Emilien s’imaginait, apprenant … la mort d’un proche, par exemple. De Camille ? Son cœur se serra à cette idée, c’était idiot. En tout cas, il aurait compris que le Poufsouffle ne veuille rien lui dire. Peut-être que quelqu’un de sa famille était mort ? Dans ce cas, sa réaction était justifiée … Plus ou moins. Emilien serait plutôt du genre à s’énerver en apprenant ce genre de chose, à trouver quelqu’un ou quelque chose sur quoi diriger sa colère. Se trouver un bouc émissaire, en quelque sorte.

Emilien se demandait toujours ce que pouvait bien être cette nouvelle pire que mauvaise lorsque Bill lui tendit sa lettre. Là non plus, il ne put pas cacher sa surprise. Il … Il lui laissait la lire ? Comme ça ? Alors qu’ils se connaissaient à peine ? C’était … Sa lettre était sûrement personnelle, non ? Pour que ça le fasse pleurer comme ça. Emilien n’en revenait pas, il hésitait à prendre le papier. La même phrase lui revenait en tête. Ça ne te regarde pas, Emilien ! Il ne comprenait pas Bill, lui-même n’aurait jamais laissé personne lire une lettre qui lui était destinée, même si elle lui annonçait une bonne nouvelle.


- Euh … t’es sûr ?

Mais Bill ajouta qu’il aurait peut-être un conseil. Emilien fit la moue, il ne savait pas trop … Enfin, il se voyait mal donner des conseils ! Bon, si le Poufsouffle voulait vraiment qu’il la prenne, eh bien, il la prenait ! Emilien prit la lettre du bout des doigts tout d’abord, toujours hésitant. Il lui semblait vraiment qu’il faisait quelque chose qu’il ne devrait pas faire, bien qu’on le lui ait demandé. Enfin, après avoir hésité quelques secondes, il se lança dans la lecture de la lettre, en se promettant de ne pas faire de commentaire avant d’avoir bien réfléchi. « Mon cher petit Bill. » Ça commençait bien. Il n’en fallait pas moins pour mettre le Serpentard mal à l’aise. Ce dernier poursuivit malgré tout, et quelques mots lui sautèrent aux yeux. « La raison en est très grave » ou encore « Ta mère a disparu ». Emilien ne tarda pas à comprendre la situation : le père de Bill était certainement moldu, tandis que sa mère descendait d’une famille de Sang-Pur. Et cette famille avait décidé de la « faire rentrer dans le droit chemin ». Le père du Poufsouffle ajoutait qu’il devait essayer de faire quelque chose. Il en avait de bonnes, son père ! Que pouvait-il faire ?

- Wow, fut la première réaction du Serpentard, à mi-voix, comme pour lui-même.

Il ne pouvait pas tout bêtement dire à Startouffe qu’il n’y avait rien à faire ! Bon. D’abord, la situation ne lui paraissait pas si catastrophique que ça. La mère de Bill était donc chez sa famille de sorciers, elle n’avait pas été enlevée par des inconnus, on savait où elle était. Elle n’était pas morte non plus. Mis à part qu’elle avait été enlevée à son mari, elle allait bien. Enfin, il le supposait. Quelque chose lui vint soudain à l’esprit. Pourquoi est-ce que la mère de Bill ne faisait rien, elle ? Si quelqu’un pouvait faire quelque chose pour se sortir de cette situation, c’était bien elle ! Après tout, c’était une sorcière, non ? Emilien était pensif. Il leva les yeux vers Bill, se demandant ce que le Poufsouffle espérait de lui. Qu’il trouve une solution miracle ?


- Et ta mère, elle ne peut rien faire ? Ils ne peuvent pas l’obliger à se marier contre son gré, quand même …
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyMer 30 Mai - 20:45:48

Quand Bill vit l'expression de surprise du jeune serpentard lorsqu'il lui tendit la lettre, il réalisa soudain ce qu'il était en train de faire. C'était probablement la lettre la plus privée qu'il recevait de sa vie et il la faisait lire à quelqu'un qui, s'il était presque un ami, n'en restait pas moins un élève qu'il connaissait depuis peu. Un instant, il faillit arracher la lettre des mains d'Emilien mais c'était trop tard. Ce qui était fait était fait et de toute façon, Bill, sans savoir pourquoi, avait une certaine confiance en ce garçon. Il était peut-être sarcastique, parfois taciturne, mais justement ces traits de caractère conféraient au garçon, aux yeux de Bill, une certaine maturité que lui était bien loind 'avoir, il le savait. Le rouquin regarda son camarade lire la lettre et émettre une exclamation. Il devait être à la fois impressionné et ne pas savoir que penser suite à ce qu'il venait de lire, songea Bill, mais il vit que le garçon réfléchissait à ce qu'il pourrait répondre et Bill le regarda d'un regard bleu plein d'espoir. Il allait l'aider, lui dire autre chose que les phrases insupportables qui tournaient dans sa tête : "Il n'y a rien à faire." "Peut-être que ta mère est déjà très loin d'ici, qu'ils l'ont entraînée ailleurs..." Ces pensées ne cessaient de l'assaillir sans qu'il parvienne à y trouver de répit ni de contrargument. Mais Emilien, déjà, lui posait une question et Bill tenta de cesser de penser pour l'écouter.

"Et ta mère, elle ne peut rien faire ? Ils ne peuvent pas l’obliger à se marier contre son gré, quand même …"

Bill dut bien s'avouer qu'il n'avait pas pensé à ce détail, qui n'n était pas un en fait. Sa mère était une sorcière, une sorcière, si ce n'est douée, du moins capable de tout ce que les sorciers adultes moyens étaient capables de faire. En effet, personne ne pouvait l'obliger à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas faire... Mais si... Et si...

"Je ne sais pas... Euh... Je me dis que si ma mère pouvait faire quelque chose, mon père ne s'affolerait pas comme ça. Peut-être a-t-il oublié de me dire quelque chose... Tu sais, mon père n'est pas un homme insensé, loin de là même, même s'il n'est qu'un moldu. Peut-être... Sûrement qu'ils ont enlevé la baguette de ma mère. Et... J'ai lu un truc sur les philtres d'amour, sur mon livre de potions. Ca existe vraiment ces trucs-là ?"

Bill frissonna à cette pensée. Il ne préféra pas développer son idée mais il était certain qu'Emilien l'avait comprise. Si l'on faisait absorber à sa mère un de ces brevages, il était très facile ensuite de la marier. Et sans baguette, que pouvait-elle faire ? Mais tout cela était vrai si on validait le fait que Malicia Covel n'avait plus sa baguette... Tout cela était possible si sa mère ne trouvait pas de moyens ingénieux de se sortir de là et Bill, avec son éternel optimisme, osait encore croire que tout était possible. Et pourtant... Il avait gardé le silence durant un temps qui lui parut infini, puis il reprit :

"Mon père n'aurait jamais envoyé une telle lettre si la situation présentait un quelconque espoir... de s'arranger toute seule..."

Et Bill sentit qu'il tremblait tandis qu'il prononçait cette dernière phrase.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyVen 1 Juin - 17:37:19

Emilien avait bien compris la situation, il connaissait les faits, savait de quoi il s’agissait et était capable de raisonner calmement. Mais il n’arrivait pas à imaginer vraiment les choses telles qu’elles étaient. Ça ne lui paraissait pas réel, c’était comme une histoire qu’on lui racontait, et sitôt qu’on avait fermé le livre, les personnages n’avaient plus grande importance. Quoi qu’il fasse, ça ne changerait rien. Et s’il essayait de se représenter les faits, il ne comprenait plus, tout se compliquait. Alors il allait en rester à ce stade là, surtout que les personnages de cette petite histoire, il ne les connaissait absolument pas. Emilien voulait bien réfléchir pour essayer d’aider Startouffe, mais en considérant la situation de très loin. Très très loin. Ainsi, il aurait moins l’impression de se mêler de quelque chose qui ne le regardait pas. Après tout, ce n’était pas sa famille ! Evidemment, rien de tout ça ne pourrait arriver dans la famille Backhand, au point où ils en étaient … Il n’y avait personne pour essayer de reprendre qui que ce soit en main.

Le Serpentard essayait donc de réfléchir. Pas trop parce que son cerveau était fatigué, à minuit, mais au moins ça l’occupait. La première question qu’il avait posée lui semblait parfaitement logique. Il lui semblait difficile d’enlever un sorcier adulte en possession de sa baguette magique. Mais peut-être qu’il surestimait les capacités des sorciers en général : il n’avait jamais vu ses parents faire de magie, du moins, il ne les avait jamais vus faire grand chose. Lorsqu’il avait moins de six ans, il les voyait parfois sortir leur baguette pour réparer un verre cassé, éplucher des légumes. Des trucs sans intérêt, quoi ! Mais il se disait que c’était parce que ses parents avaient depuis longtemps décidé d’abandonner la magie. Les autres, les sorciers normaux, devaient être capables de beaucoup d’autres choses ! Non ? Ensuite, il imaginait mal quelqu’un attaquer un membre de sa famille pour l’enlever. Sa propre famille n’était pas très soudée, mais personne n’y attaquait personne ! A part ses parents, mais ils se contentaient de se jeter des choses à la figure …

Bill lui répondit que si sa mère avait sa baguette, et était donc capable de faire quelque chose contre sa famille, son père ne serait pas si affolé. Ah, il marquait un point, là. Mais d’un côté, son père était un moldu. Il ne connaissait rien aux sorciers, à ce qu’ils étaient capables de faire, au fonctionnement de la magie … Tout ça était inconnu pour lui, quoi que sa femme lui ait expliqué, il ne pouvait pas tout savoir. Ainsi, il imaginait peut-être les pouvoirs des sorciers surpuissants et terrifiants … Enfin, allez savoir ce qu’un moldu peut s’imaginer ! Si Emilien faisait une démonstration de magie devant ses beaux-parents, il était certain qu’ils seraient à ses pieds jusqu’à la fin de sa vie. Seulement, il ne pouvait pas faire ça : il n’avait aucune envie d’avoir des problèmes avec ses parents, qui n’hésiteraient pas à lui interdire de revenir à Poudlard. Startouffe ajouta qu’ils avaient probablement pris la baguette de sa mère. Et parla des philtres d’amour.


- La famille de ta mère est quand même assez … particulière !

Non mais c’était vrai ! Enlever sa propre fille, pour la marier de force ! C’était ridicule, tout de même … Emilien ne pouvait pas imaginer, mais se disait que si son grand-père était toujours en vie, il ne ferait jamais ça. De plus, le Serpentard savait qu’il y avait plusieurs Sang-de-Bourbe dans sa famille, il s’en fichait totalement. Les Backhand, bien qu’ils aient été pendant longtemps une famille de Sang-Purs, n’avaient plus cette idée idiote comme quoi les Sang-Purs devaient se marier entre eux. Emilien n’avait peut-être pas l’esprit de famille, il méprisait ses parents plus que tout et savait que, dès qu’il en aurait l’occasion, il se détournerait d’eux et ne les reverrait plus jamais. Mais il trouvait tout de même inadmissible d’enlever quelqu’un de sa propre famille … Sauf si on avait de bonnes raisons … Mais là, c’était trop … bizarre.

- Enfin, je peux parler, hein ?

La sienne n’était pas beaucoup mieux. Elle était « particulière », aussi, mais dans un autre sens, tout simplement. Bill disait que son père ne lui aurait pas écrit si la situation pouvait s’améliorer d’elle-même. Mais Emilien trouvait que le père de Startouffe était quand même gonflé ! Il s’agissait de sa femme, non ? Alors c’était à lui de faire quelque chose ! Il n’avait pas à demander de l’aide à son fils ! Ce dernier n’était pas censé intervenir dans ce genre de problème … Enfin, le Serpentard ne pouvait pas tout simplement lui dire qu’il n’y avait rien à faire. En plus, Bill avait l’air de compter sur lui, ce qui le mettait d’autant plus mal à l’aise. Il n’avait aucun conseil à donner ! Il voulait bien réfléchir, mais il ne voyait pas ce qu’un enfant de onze ans pouvait changer à la situation.

- Mais si tes parents sont mariés, ta mère peut pas se marier avec quelqu’un d’autre, légalement …
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyVen 1 Juin - 19:24:26

" La famille de ta mère est quand même assez … particulière !

- Oui, on dirait... Je ne sais pas, je ne les connais pas. Ma mère n'a jamais voulu m'en parler. Jusqu'à ce soir, je ne connaissais même pas son nom de jeune fille."

Bill réalisa soudain ce qu'il venait de dire. Lui qui avait toujours rêvé d'en connaître plus sur sa mère, lui qui avait expliqué avec tant de regrets, dans la salle des trophées, à ses amis Poufsouffles, qu'il n'avait aucune chance de trouver des traces de sa famille sorcière car il ne connaissait pas le nom de sa mère venait d'apprendre ce nom et n'en éprouvait aucune joie, il sentait même au fond de lui qu'il allait détester ce nom jusqu'à la fin de ses jours, même si la situation s'arrangeait facilement.

Particulière... Oui, elle l'était, la famille de sa mère. Bill comprenait à présent ce qui gênait Emilien. Pris par le flot de ses émotions, il n'avait pas réellement analysé ce qui se passait, mais il se rendait peu à peu compte... Enlever une femme marier pour tenter de la remarier... Quelqu'un de sa propre famille... Bill avait entendu des élèves de la maison d'Emilien faire l'élige du sang pur, mais sa mère lui avait expliqué qu'il n'existait pratiquement plus aucune famille pouvant se vanter avec raison de n'avoir que du sang sorcier dans ses veines. D'ailleurs, sa mère, à elle, avait une grand-mère moldue. C'était loin, certes, et personne n'en parlait à la maison, lui avait expliqué sa mère, mais elle l'avait appris par hasard en consultant en douce des papiers de la famille.


"En plus, je sais bien qu'il n'y a pas que des sorciers dans la famille de ma mère. Ils essaient de se le faire croire, mais..."

Bill sentait qu'il n'avait pas la force de parler et il s'interrompit ; sa phrase était bien assez claire comme ça et puis, il était si perdu qu'il ne parvenait plus à aligner ses mots.

" Enfin, je peux parler, hein ? "

Bill eut un pâle sourire en entendant ces paroles. Il se souvenait de ce que leur avait expliqué le serpentard, à Lucy et lui, au bord du lac un mois auparavant. Oui, Emilien avait une vie de famille bien plus compliquée que la sienne, du moins jusqu'à ce que ces Liddenbourg viennent détruire l'équilibre et l'harmonie de la famille Covel. Mais ce n'étaient pas les mêmes problèmes. Bill avait l'intuition que, malgré la mésentende de ses parents, malgré le refus totale de la magie, personne, dans la famille du Serpentard, n'irait tenter des coups aussi bas que celui dont était victime sa mère à lui.

Visiblement, Emilien réfléchissait à ce qu'il pourrait lui dire ensuite. Peut-être Bill avait-il eu tort de se confier à lui ? Peut-être n'y avait-il rien à faire et peut-être qu'il n'était pas le seul à ne voir aucune issue au problème. Mais finalement, son camarade parla à nouveau.


" Mais si tes parents sont mariés, ta mère peut pas se marier avec quelqu’un d’autre, légalement …

Mais oui, ça c'était bien vrai ! Mais alors, son père savait bien cela ! Pourquoi alors lui demandait-il de l'aide ?

"Ecoute, je ne sais pas, je ne comprends pas, je ne comprends rien !"

Il parlait à présent d'un ton désespéré et à nouveau il sentait les larmes prêtes à couler.

"Je sais ce que tu dois penser : mais c'est quoi ce père qui fait tout reposer sur les épaules de son fils ? Mais c'est quoi cette histoire qui ne tient même pas debout ? Et je te comprends si tu penses ça ! Je ne comprends rien moi non plus à tout ça et... et... Et c'est pour ça que je te demande de l'aide !
Ca peut te paraître fou, absurde, mais j'ai une totale confiance en mon père. S'il m'écrit, s'il me demande d'agir, c'est qu'il a une raison de le faire. Mon père n'a jamais eu peur de la magie, mais il sait qu'il ne sait absolument rien faire contre ! Il ne sait même pas comment entrer en contact avec le ministère et il ignore tant de choses encore sur notre monde ! Je ne sais pas moi. Peut-être a-t-il peur que sous l'emprise d'un sort, maman demande le divorse ! Peut-être même que c'est déjà fait !"

Son dernier mot se brisa dans un sanglot incontrôlable. Il avait parlé presque sans reprendre son souffle et il se sentait soudain vidé, comme après un long entraînement au Quidditch. Désorienté, les larmes inondant à nouveau son visage, il tendit la main et s'appuya au mur pour ne pas basculer en arrière.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptySam 2 Juin - 16:29:26

Emilien commençait à fatiguer, mais il retint un baillement. Appuyé à un lavabo, il écoutait Bill, qui semblait désespéré. Ne pas soupirer, ne pas lever les yeux au ciel. Emilien trouvait que Startouffe exagérait, non mais franchement ! D’accord, sa mère avait été « enlevée » et on voulait la marier à quelqu’un d’autre. Mais ce n’était pas la fin du monde pour autant : d’abord, sa mère n’était que dans sa famille, ils ne lui feraient pas de mal. Mais évidemment, pour quelqu’un qui avait toujours été habitué à vivre dans une famille paisible, soudée, et qui n’avait jamais eu de problème de ce côté là, ça pouvait faire peur. Et puis, si la mère de Bill était une sorcière digne de ce nom, elle serait bien capable de s’opposer à son père ! Après, ce n’était qu’une question de force de caractère, mais … D’après Emilien, il n’y avait pas de quoi s’affoler comme ça. Bien sûr il avait du mal à s’imaginer à la place du Poufsouffle, dans sa propre famille rien de tout ça ne pourrait arriver. Mais quand même.

Startouffe répéta qu’il avait confiance en son père. Mais ce n’était pas une raison pour se mettre à penser comme lui ! Le Poufsouffle devait être capable de raisonner en tant que sorcier ! Emilien avait envie de le secouer par les épaules et de lui dire « Arrête de penser comme ton père, réfléchis par toi-même un peu ! ». Mais il ne fit rien, bien sûr. Il croisa son regard dans un miroir et fixa un instant ses yeux. Ses yeux bizarres, que ses parents cherchaient toujours à cacher. Petit soupir. Il faudrait leur faire comprendre, un de ces jours. Emilien avait sa fierté, et avait décidé de garder ses yeux tels qu’ils étaient. Plus on lui suggérerait de les dissimuler derrière des lentilles de contact, plus il aurait envie de ne pas le faire. Contrairement à Bill, le Serpentard était en conflit perpétuel avec ses parents, lesquels ne supportaient pas son insolence et son manque d’obéissance. Emilien, quant à lui, ne pardonnait pas à ses parents d’avoir abandonné la magie, de s’êtres séparés, de s’être remariés avec des moldus – complètement idiots, qui plus est. Ainsi il avait un peu de mal à comprendre la grande confiance qu’avait le Poufsouffle en son père.

Ce dernier venait d’émettre une nouvelle hypothèse : sa mère pouvait demander le divorce sous l’emprise d’un sortilège. Hé, il ne fallait pas exagérer ! Rares étaient ceux qui maîtrisaient un tel sortilège, d’ailleurs ils faisait partie des sorts impardonnables. Les Mangemorts savaient l’utiliser. Et c’était les seuls qui le faisaient, d’ailleurs. Alors de quoi avait peur Bill ? La famille de sa mère était peut-être prête à l’enlever pour la remarier de force, mais s’ils étaient déterminés au point d’utiliser un sortilège impardonnable, ils auraient tout aussi bien pu tuer son père ! Bon, bon, pas d’idée trop noire quand même. Le Poufsouffle n’avait sûrement pas fait le raisonnement, et si Emilien lui disait ce qu’il pensait, Startouffe arriverait à se convaincre qu’il allait aussi arriver quelque chose à son père. Il s’était d’ailleurs remis à pleurer et une fois encore, Emilien se retint de soupirer. Il tentait de ne rien montrer de son début d’exaspération. Décidément, quoi que fasse Bill, il finissait toujours pas l’énerver ! Fatigué, le Serpentard déclara :


- Bah, sinon, tu peux toujours faire appel au Ministère de la Magie … C’est pas légal ce que fait la famille de ta mère. L’Imperium, c’est un des impardonnables, ils peuvent pas l’utiliser …

Il baîlla finalement, sans pouvoir s'en empêcher. Puis il ajouta :

- Enfin, déjà, écrit à ton grand-père, pour en savoir un peu plus. Même si t'es le fils d'un moldu, il voudra peut-être bien parler avec toi ...
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptySam 2 Juin - 18:15:27

Emilien s'était appuyé à un lavabo et Bill se demanda s'il n'était pas un peu fatigué. D'ailleurs, lui aussi se sentait épuisé. Il était fort probable que son état émotionnel ne soit pas arrangé par l'heure tardive. Bill le savait, il réagissait toujours beaucoup plus mal à tout quand il était plus de minuit. Il se souvenait déjà qu'étant petit, il tolérait bien plus mal les petites frustrations d'enfant que lui infligeaient ses parents en l'interdisant de quelque chose quand il était tard. Dans ces circonstances, il se mettait à pleurer, à trépigner, un comportement qui lui était totalement étranger lorsqu'il faisait plein jour. Dans ces moments de crise, sa mère n'avait qu'une chose à faire : elle le soulevait et allait le mettre au lit. Le lendmain, tout allait beaucoup mieux.

* C'est peut-être ce que je devrais faire, me soulever et me mettre au lit. **Ces pensées lui évoquant somme toute de bons souvenirs de famille, son accès de chagrin se calma quelque peu. Il essuya ses larmes, se pencha pour absorber une gorgée d'eau à l'un des lavabos et se tint plus droit face à Emilien qui, après un miment de réflexion, venait de lui dire à nouveau quelque chose, quelque chose qu'il allait certainement trouver insensé mais qui était probablement très rationnel.

- Bah, sinon, tu peux toujours faire appel au Ministère de la Magie … C’est pas légal ce que fait la famille de ta mère. L’Imperium, c’est un des impardonnables,
ils peuvent pas l’utiliser …

C'était le genre de conseils que Bill avait en réalité attendu durant toute la soirée. Quelque chose qu'il puisse faire, qu'il puisse tenter pour sauver sa mère. Mais tout à coup, le mot "imperium" le fit sursauter. Bien plus que de lui évoquer ses cours de défense contre les forces du mal, il venait de lui faire entrevoir, malgré tout ce qui en lui criait que sa mère était en grand danger, l'énormité de la chose.

* Pourtant, grand crétin, c'est bien à ca que tu pensais, il y a deux secondes, que ta mère pourrait être forcée à divorcer sous l'imperium, non ?*

Bill s'en voulait de dramatiser, il avait envie de croire tout ce que lui disait Emilien, mais il était trop fatigué, ses émotions avaient définitivement pris le pas sur sa raison et il sentit ses mains trembler tandis qu'il pensait à tout cela. Et pourtant... Sa mère ne parlait jamais de sa famille, mais la seule chose qu'elle avait toujours dit sur eux était qu'ils parlaient beaucoup mais n'agissaient jamais. Les yeux pleins de larmes et la voix désespérée, il dit tout de même :

"De toute façon, ma mère dit toujours que sa famille est peuplée de couards. Je... Je crois que... Je crois qu'ils font ça surtout pour nous faire peur, pour se venger... Ce serait leur genre..; Mais je n'arrive tellement pas à m'en convaincre ! J'ai si peur !"

L'imperium, le philtre d'amour, la suppression de la baguette... C'était un délire de son cerveau inquiet et trop plein d'amour pour sa mère. Et pourtant, cela lui paraissait si logique... Ce ne pouvait être autrement, c'était sûr !

Bill eut la confirmation qu'Emilien était vraiment fatigué quand il bailla pour la première fois.


*Ca fait peut-être un moment qu'il est crevé, et moi qui l'embête... Et pourtant, à qui j'en parlerais sinon ? *

- Enfin, déjà, écrit à ton grand-père, pour en savoir un peu plus. Même si t'es le fils d'un moldu, il voudra peut-être bien parler avec toi ...

En parler à son grand-père ? Bill faillit rire à cette idée, malgré sa tristesse et les traces de larmes qui jonchaient encore ses joues. Son grand-père ? Il venait d'apprendre son nom le soir même, il ne connaissait ni son visage, ni ce qu'il était, il ne savait qu'une chose : il était l'homme qui avait renié sa fille quand elle avait épousé un moldu. Lui, le fils de ce même moldu, tenter de lui parler ? C'était aberrant, mais le rouquin ne dit rien. Emilien essayait encore et toujours de l'aider, il fallait qu'il y mette du sien. Il ne dit rien, certes, mais il ne pensait pas moins que jamais au grand jamais il n'écrirait à ce Liddenbourg. Il ignorait encore qu'il le ferait le lendemain même en étant certain que c'était la meilleure chose à faire au monde.

"On verra." dit-il simplement, d'une petite voix.

Puis, lui aussi ne put réprimer un b
aillement. Il plaqua la main devant sa bouche et bailla largement. Il sentait que ses yeux se fermaient de sommeil et qu'il n'arriverait plus à rien de constructif ce soir. Il tenta un petit bilan de la discussion... Mais y avait-il quelque chose à en tirer ? Qu'Emilien lui avait-il dit ? Qu'on ne forçait pas comme ça quelqu'un à se marier ? Que l'imperium était maîtrisé seulement par peu de sorciers ? Qu'il était illégal ? Qu'il devait écrire à son grand-père ? Eventuellement contacter le ministère ? ... Tout se brouillait dans la tête de Bill et tout lui semblait plus absurde qu'absurde... Il lui semblait que ses propres pensées lui échappaient... En plus, Emilien semblait au moins aussi crevé que lui et il avait été gentil avec lui assez longtemps. Il n'avait pas envie de l'exaspérer une nouvelle fois, il aimait bien ce garçon au fond ; la première fois, c'était Bill qui avait été là au bon moment, pour lui rattraper sa lettre. La seconde fois, c'était Emilien qui venait d'arriver au bon moment... Du moins bon moment pour Bill, peut-être moins pour le Serpentard. Il n'était pas évident de prendre du plaisir à voir quelqu'un pleurer pendant une heure dans des toilettes alors qu'on avait cours le lendemain et qu'il était plus que temps de se coucher.


"Merci Emilien, dit-il simplement, c'est gentil d'avoir été là. Mais... on devrait peut-être aller se coucher non ?"

Et, tout en se dirigeant vers la porte, il adressa un petit souriree au vert et argent, un sourire encore pâle et fragile, mais il espérait que le garçon y verrait un signe que sa présence n'avait pas servi à rien. Bill n'était peut-être pas plus avancé quant à ce qu'il ferait le lendemain, mais il n'avait pas été seul et au fond, c'est ce dont il avait eu le plus besoin, d'une présence pour lui permettre de se libérer.
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MessageSujet: Re: Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé]   Quand rien ne va plus [PV Emilien] [terminé] EmptyLun 4 Juin - 17:33:50

Emilien commençait à en avoir assez. Il était très fatigué à présent, et n’attendait que de pouvoir retourner se coucher. Pour une fois qu’il avait envie de dormir, il n’allait pas se forcer à rester de bout, quand même ! Le Serpentard réalisait enfin les effets de sa récente insomnie, il était temps que ça s’arrête, vraiment. Il ne pourrait pas tenir jusqu’à la fin de l’année, autrement. Emilien n’était pas habitué à ne pas dormir ! Chez lui, il se levait le plus tard possible – son père était tellement peu strict à ce sujet que, si, un matin où Emilien était censé aller à l’école, si son fils disait qu’il avait envie de dormir, eh bien il le laissait dormir. Poudlard l’épuisait, et il avait fallu qu’il devienne insomniaque. Tant pis, le lendemain matin, il ne se réveillerait pas. Faire une grasse matinée en pleine semaine ne pouvait que lui faire du bien ! Et puis bon, il avait quoi comme cours ? Botanique ? Ah, cette merveilleuse matière … C’était une plaisanterie, les cours de Mrs Chourave. Bref, tout ça pour dire qu’Emilien était épuisé mais se rassurait en se disant qu’il sècherait les premiers cours du lendemain.

Ce qui l’énervait le plus, cependant, c’était l’attitude de Bill. Celui-ci lui demandait de l’aide, soit, il lui faisait lire sa lettre, passe encore. Mais à chaque fois qu’Emilien disait quelque chose, le Poufsouffle cherchait des arguments contre ! Il se demanda s’il préférait Startouffe quand il était heureux, avec ses sourires niais et gentillesse trop gentille, ou bien quand il était triste et qu’il n’arrêtait pas, entre deux reniflements, de le contredire. Il l’exaspérait dans les deux cas, en réalité. Et puis, Emilien voulait bien être gentil deux minutes, mais pas plus ! C’était bien parce qu’il connaissait Bill et que la première fois qu’il l’avait vu, il avait bondi comme un kangourou pour attraper sa lettre. Parce qu’il lui avait fait un peu pitié, aussi. La prochaine fois qu’il déciderait de faire une excursion nocturne, et qu’il trouverait quelqu’un en train de pleurer dans les toilettes – mais oui, si vous n’étiez pas au courant, on en trouve tous les soirs, des gens en train de pleurer dans les toilettes, à minuit – il agirait à la Serpentard, autrement dit il envoierait l’élève pleurer ailleurs.

Le « on verra » de Bill apparut comme le signe de la fin de la conversation, pour Emilien. En même temps, pour ce que ça avait dû apporter à Startouffe, ils auraient aussi bien pu arrêter vingt minutes plus tôt. Il y eut un moment de silence. Tic tac tic tac. Sa montre lui rappela son existence et Emilien s’en voulut profondément de l’avoir négligée si longtemps, elle allait être jalouse si ça continuait. Il lui jeta un coup d’œil peu intéressé mais constata tout de même qu’il était presque une heure du matin ! C’était parce qu’elle était fâchée qu’elle affichait une heure pareille ? Bill suggéra alors d’aller se coucher. Oh, un éclair de génie et de lucidité ! Béni soit celui qui avait inspiré cette réflexion à Startouffe. Allons tous nous coucher.


- Ouais, t’as raison, répondit-il en bâillant encore. En plus, avec la fatigue tu vas pas tenir debout et moi, je te préviens, j’aurai pas la force de te traîner jusqu’au dortoir !

Les deux garçons sortirent donc des toilettes. Bill réfléchirait sûrement mieux le lendemain, à tête reposée. Dans cet état, il n’était capable de rien, à part de contredire Emilien sans arrêt, alors c’était bien gentil, mais voilà quoi ! Et puis, on ne disait pas que la nuit portait conseil ? Ou quelque chose dans le même genre ? Si si, il en était certain. La salle commune des Poufsouffle n’était pas non plus située dans les tours, les deux première année firent donc un bout de chemin ensemble, ponctué par des bâillements du Serpentard. Ils ne pouvaient pas se permettre de parler à voix haute, on ne sait jamais, Rusard était peut-être victime d’insomnie, lui aussi. Au moment de se séparer, le cœur brisé, Emilien n’eut pas la force de faire un semblant de sourire et se contenta donc d’adresser un vague signe de la main à Startouffe, se demandant s’il le reverrait un jour …
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