On pourrait presque croire que le jeune Drago Malefoy passait sa vie dans les sombres et ombragées ruelles de l'Allée des Embrumes. Endroit particulièrement prisé par les hauts dignitaires du Monde Sorcier, à condition d'y être respecté dans les bas fonds. Ici, c'était le trou à rats où on pouvait retrouver le plus grand nombre de criminels recherchés par le Ministère et les sorciers les plus dérangés qui soit. Bref, toujours du plaisir en perspective, et particulièrement quand on s'avère être l'héritier de la renommée famille Malefoy. Ici, il ne craignait rien ni personne. Était-il fou? Disons simplement qu'il savait tout simplement faire confiance à ses capacités.

Vêtu simplement d'un pantalon noir et d'une veste de la même couleur, car dans ce lieu, le froid n'était que plus pénétrant. Ses cheveux d'un blond quasiment blanc le faisait détonner parmis les immeubles sombres et les sorciers encapuchonnés. Qu'en avait-il à faire, que ces gens le dévisagent ou murmure à son intention. Drago y venait depuis si longtemps qu'il ne craignait plus les proliférations d'intérêt qu'on portait à ce jeune homme à la chevelure frôlant l'argent. Il était bien sûr encore dans l'Allée centrale et bientôt, il quitterait ce flot de gens sans intérêt pour rejoindre un lieu où, récemment, il avait reçu une forte recommandation de s'y rendre. L'aurait-il fait s'il n'avait plus eu envie? Certes non, mais l'aventure le poussait hors de son confortable et douillet lit à baldaquin, dans le Dortoir qu'il partageait avec quelques Serpentards digne de ce nom.

Les mains dans les poches de son manteau, il se fraya un chemin à coups d'épaules, ce qui fit monter quelques voix et donna naissance à certains grognements mécontents, mais il fallait de l'audace pour s'attaquer à quelqu'un qui semblait être en pleine confiance de ses moyens. D'ailleurs, la majorité des habitués de l'Allée des Embrumes étaient méchants et dangereux dans leurs têtes, car il en venait parfois aux baguettes, mais jamais sans raison. Ce jeune impertinent les dérangeait rapidement, puis s'éloignait. D'ailleurs, ne ressemblait-il pas à Lucius Malefoy?

Plus le temps avançait, plus le jeune Malefoy prennait de la confiance et de l'importance. À ses yeux, il n'avait pas simplement treize ans, mais il était quelqu'un, et ce quelqu'un n'avait pas d'âge, seulement l'âge de la conscience, et celle-là, il y a longtemps qu'il l'avait dépassé. Dans le Manoir, on devenait adulte dès qu'on avait l'âge de comprendre, de vivre et d'y survivre. Pour Drago, il ne s'agissait pas de cela, au contraire, il s'agissait d'y exceller, de grimper l'échelon pour surpasser et surclasser ses précédents ascendants. Il n'était pas difficile de vivre dans cette famille si on avait le sens de l'excellence, et le jeune homme était un candidat particulièrement friand de cette capacité de devenir l'Influence, le pouvoir...

Voilà, il était près de l'endroit où il désirait se rendre. Drago passa la main dans ses cheveux, repoussant certaines mèches qui s'aventurait sur ses yeux. Il ne savait pas vers quoi il se dirigeait ni même ce qui allait se trouver là, après ce drôle de bâtiment qui semble servir, ou du moins dans un lointain passé, de taverne. Un faible sourire éclaira le visage de Drago, ici, rien ne durait, d'ailleurs, qui sait qui se trouvait actuellement locataire de l'Allée des Embrumes. Rien de rassurant, il va s'en dire. Bref, le jeune homme bifurqua à sa droite et avança d'un pas sûr, dans une cadence régulière. Tous ses sens étaient à l'affût du moindre bruit suspect, et ses membres en alerte.

Un faible bruit, un bruit qui revenait et s'en allait, reprennant de plus belle avec une constance étonnante. Il ne pouvait dire le nombre de secondes qui s'écoulait, mais un bruit ne cessait de renaître à chaque fois. Une fois, elle accéléra le rythme, mais ça ne dura presque seulement un temps puis elle revint à la normale. Le bruit était faible, presqu'imperceptible, mais le silence morbide régnait en dieu et maître dans la ruelle.

*Profonde, cette satané ruelle, dites-donc*

Puis, finalement, un spectacle étrange s'offrit à lui. Une délicate ombre sortit de la masse, profondément enfoncée dans ce lieu pourtant peu hospitalier. Les bras, frêles, s'offraient au Ciel, implorant la Lune telle une prêtresse. Son visage semblait illuminé par la lumière douce de cet astre céleste. Cette scène était étrange, on aurait dit que la personne cherchait à recevoir les faveurs d'une divinité quelconque, déesse de la Lune, maître de cet astre capricieux qui prends la relève du Soleil la nuit venue. Drago s'immobilisa et ne quitta pas de ses yeux d'argent la scène qui s'offrait à lui puis continua son chemin.

Il n'allait pas faire volte-face, mais éventuellement se retrouverait à la hauteur de la frêle silhouette. En approchant, il en déduisit qu'il s'agissait d'une fille, probablement plus jeune que lui, très certainement même. Particulièrement quand une voix froide, mais pourtant si délicate s'éleva de celle-ci. Un sourire nouveau éclaira le visage de Drago, derrière celle-ci. C'était plutôt courageux, d'ainsi défier d'une voix glacée un inconnu qui, peut-être s'avérerait supérieur sur nombreux points de vue. Pourtant, et peut-être heureusement, ce n'était pas tellement le cas. D'une voix neutre, Drago répondit à l'appel.

La question n'est-elle pas plutôt que fait-on là?

Citation :

La question n'est-elle pas plutôt que fait-on là?

Yume se retourna et pencha sa tête sur le côté, observant le nouvel arrivant et laissa planer quelques minutes de silence avant de se remettre en position normal.
Ce garçon, semblait bizarre. Ce fut surtout son sourire et son calme que remarqua Yume en premier. Puis ses cheuveux, presque identiques aux siens.
Yume reprit finalement la parole, employant le même ton, se moquant des conséquences que celà pourait entrainer. Après tout que craignait-elle? Elle n'avait rien à perdre et si on lui avait dit "ta vie" elle aurait répondue avec un rictus moqueur "celà reste plutôt à gagner".

-Ce qu'on fait là? mais je pense que chacun à ses propres raisons, et qu'il est inutil de les énoncer lorsque l'on ne le souhaite pas, n'est ce pas?

Yume regarda à nouveau le garçon vêtu de noir, comme elle.
Il était clairement plus vieux qu'elle, pas plus de cinq années en tout cas. Mais Yume voyait tout en plus grand, était donné sa taille que l'on pouvait qualifié de miniature.

-Tu es un élève de Poudlard n'est ca pas? Enfin, celà ne me concerne pas.

Elle plongea ses yeux dans les orbes grises de son vis à vis.
La pointe d'arogance et la supériorité lisible dans ses yeux couleurs d'orage ne pouvaient signifier qu'une chose pour la fillette, ce garçon était à ....

-Serpentard si je ne me trompe pas. Un pouffsoufle n'aurait pas le courage de s'aventurer ici, un griffondor l'aurait peut être eu, mais il aurait su le danger qu'il encourait quant à un serdaigle il aurait été bien trop intelligent pour oser pénétrer dans ses lieux en pleine nuit, au risque de faire perdre des points à sa maison.

Les yeux de Yume, redevenus vides et froids, ne lachaient pas ceux du garçon.
Bien que le regard du jeune homme paraissait froid, Yume n'en était nullement impressionée.

Ca faisait mal....ça faisait si mal...Son coeur, jamais il ne l'avait autant fait souffrir. Elle le voyait, dans sa poitrine, pourvue d'une immense plaie béante d'où le sang ne semblait plus vouloir s'arrêter de couler. Elle avait le sentiment inexplicable d'être tirailler de toute part, cela lui était insupportable, elle voulait se gratter la peau jusqu'à se que ses mains la traverse pour qu'elle puisse s'arracher ce qui la faisait tant souffrir. Sa respiration se faisait de plus en plus difficile alors qu'elle cherchait une parcelle d'air pour nourrir son corps, remplir ses poumons. Ses larmes avaient redoubler de force et de détresse, la douleur était insupportable, pire encore que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'à aujourd'hui. C'était comme si...oui, comme si toute les souffrances de sa courte vie étaient venue la frapper ce soir même, apportant toute la douleur passer, morale et physique, en une seule fois: cette seule et unique nuit.

Elle quittait progressivement pied à la réalité, ses larmes silencieuses continuant de rouler sur ses joues pâles, ses yeux se vidant progressivement de la dernière chose qui la faisait vivre. Quoi? Elle n'aurait su le dire mais ce qui était certain, c'est qu'en cet instant précis, son âme désertait son corps et déjà, elle pensait à l'acte irréversible qu'elle commettrait en rentrant au château ce soir.

Elle ne se dirigerait pas vers les dortoirs, oh non...elle irait dans la roserai, voulant profiter en ces dernières heures de la pleine lune, cette belle est majestueuse sphère parfaitement ronde en cette nuit si sombre. Au milieu des rosiers elle sortirait alors son kriss, qui ne la quittait jamais, fixé à sa jambe, et elle s'ouvrirai les veines. Son corps serait étendu, inerte, noyé dans son sang, au milieu des roses, en dessous de la pleine lune. Elle voulait donner une belle image de sa mort car quoiqu'on puisse penser d'elle, elle aimait la beauté et elle voulait essayer de s'en rapprocher le plus pour sa mort.
Sa peau serait certes plus pâle, mais tout le monde mettra cela sur le fait que son corps était désormais sans vie...

Citation :

C'est bon, je suis là.

La bouche de Yume s'ouvrit légèrement, sûrement sous le coup de la surprise...Elle tourna alors doucement son visage vers la personne qui avait parlé et plongea ses yeux morts de toute vie dans les perles orages de Drago. Ainsi il n'était pas partit? Il ne l'avait pas laissé? Est ce que lui, était différent des autres? De Lui, d'Eux et aussi de Lui?

La douleur aigue dans la poitrine de la fillette s'intensifia alors d'un seul coup, comme si se remémorer plusieurs souvenirs accélérer le processus qui n'avait que pour but de détacher son âme de son corps. Elle se sentait mal, tant de douleur lui donnait envie de vomir, pourtant elle le savait bien, elle ne vomirait rien et au pire des cas, elle ne mangeait presque pas...Sa douleur lui compressait la poitrine comme un étau, elle voulait se rattacher à quelque chose, à quelqu'un, elle n'avait que 11 ans, cela était peut être un peu tôt pour mourir mais malgré tout, en onze ans d'existence, elle en avait vu et vécu bien plus que les autres....
Drago...pouvait-elle lui faire confiance? Etait-il aussi sage que les dragons? Que les serpents?
La petite serpentarde n'y réfléchit pas plus, elle avait trop mal, elle voulait apaiser sa douleur meurtrière...Elle plongea dans les bras de Drago du mieux qu'elle pu, enroulant autour de son cou ses maigres bras et enfouissant son visage dans le creux de son cou.

Il pouvait sûrement sentir les larmes qui glissaient le long de sa peau car les larmes coulaient toujours sur les joues de la fillette.
Puis sa petite voix se mit à raisonner calmement dans la nuit.

-Tu n'es pas comme Eux hein? Toi...tu es différents n'est ce pas? Tu ne feras pas comme Lui?

Lui...ce Lui là n'était autre que Myke, ce garçon qui avait était son seul ami durant un an et qui l'avait trahis de la plus ignoble des manières...manière que Yume ne souhaitait pas énoncer d'ailleurs...

-Tu n'agiras pas comme Eux?...

Eux, ses parents, ces êtres qui l'avaient conçu et qui l'avait méprisée, pourquoi? Yume n'en avait aucune idée mais la marque dans son dos était encore la seule preuve qu'elle avait de la haine de ses parents. Certes elle était apparue sans prévenir derrière elle, mais ce n'était pas une raison de la pousser, même sous le coup de la surprise, sur un meuble...Elle n'avait pas pu bougé durant un mois entier. Et pour avoir provoquer une telle frayeur au sein du coeur de sa mère, elle avait payé le prix fort.

-Et tu ne feras pas comme Lui?...

Elle avait prononcé cette dernière phrase en soufflant sur le cou du serpent. Lui...le vampire qui s'était abreuvé de son sang et l'avait presque laissé morte à l'âge six ans. Cet acte lui avait vu naître plusieurs différence bien visible comme par exemple: la blancheur immaculée de sa peau qui attirée les regards, et croyez moi pas les regards attendris!
Son corps aussi...elle supportait aisément le froid et son corps lui même était assez froid. Autre chose: son caractère...Elle était généralement froide et cachait aisément ses sentiments et pi encore: son esprit. Elle avait acquit la sagesse qui émane de certaine personne adulte, une sagesse qu'aucune enfant ne devrait avoir, tout comme son regard presque vide, enfin, désormais vide. Ces différences lui avaient apporté mépris et rejet qui avaient entraîner la solitude, solitude dont elle s'accommoder très bien, cependant le poids des années se faisait parfois sentir, et en de rare moment elle craquait. Mais là c'était trop, elle n'en pouvait plus, elle se sentait anéanti, détruite jusqu'au plus profond de son être et pour une fois dans sa vie elle voulait se raccrocher à quelqu'un. Et ce quelqu’un, ça serai peut être Drago…

Elle resserra plus fort son étreinte autour du cou du jeune homme, comme si sa vie en dépendait, comme si Drago n’était autre qu’une bouée de sauvetage qui la sauverait de la noyade de son âme et de son esprit. Et si lui aussi la rejeter ? Comme Myke l’avait fait ? Bien que pour des raisons différentes ? C’était la première fois qu’elle s’approcher autant d’un home, jamais au grand jamais elle ‘’avait eu un tel contact. Si cela était arrivé un peu plus tôt, elle aurai sûrement fait une crise d’angoisse voir serait tombée dans les pommes.

Idiot n’est ce pas ? Mais pourtant c’était Yume, Yume est sa peur des hommes, Yume et sa peur des contacts. Pourquoi ? Et bien pour ça il faudrait savoir certaine chose que jamais encore la fillette avait révélé, car sincèrement, même si ce qu’elle avait vécue pouvait paraître peu de chose, et bien pour elle, cela avait eu des répercutions néfastes, elle avait très mal vécu cette période, et elle avait perdu son sourire, son vrai sourire, pour toujours, à ce moment là.

Aujourd’hui Yume avait peur, peur de se lier, peur de s’attacher à quelqu’un, peu qu’à nouveau on la trahisse. Voilà pourquoi elle demandait à Drago si il était différent de ceux qu’elle avait connu durant sa courte vie, avant d’entrer à Poudlard, elle ne voulait pas être seule, encore moins dans ces moments là.

**Drago…vas-tu me laisser ? Ou vas-tu rester avec moi ?...**

Les larmes continuaient de couler. Elle avait peur que Drago s’en aille, après tout elle était différent non ? Les passant la regardaient tous, mais pas d’un regard attendrie, car certes on disait que tout ce qui était petit était mignon, mais quand quelque chose et petit au teint fantomatique, cela change tout, et les enfants ont souvent peur, la prenant pour une Inférie, comme Norhael, bien que cela la faisait rire, et la soulager à la fois.

Mais quand était-il de Drago ? Allait-elle avoir plus mal ? Allait-elle vraiment se rendre dans la roserai à son retour ?...