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 Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]
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  • Fabula Aegis
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MessageSujet: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyJeu 23 Juil - 17:53:34

Elle avait beaucoup hésité. Et même maintenant qu’elle marchait en direction de la volière dans les couloirs presque déserts, elle se demandait à chaque pas si ça en valait vraiment la peine, s’il ne valait pas mieux faire demi-tour tout simplement. Les dernières lueurs du jour filtraient à travers les fenêtres et les chandeliers enchantés accrochés le long des murs s’allumaient les uns après les autres, sans qu’il ne semble y avoir d’ordre précis, plutôt à leur guise. Elle s’était finalement décidée à la dernière minute, le couvre-feu n’était pas loin et Fabula pressa le pas. Mieux valait ne pas s’attarder. Les choses avaient changé depuis l’an dernier, depuis la mort de Dumbledore, depuis la réformation de l’enseignement à Poudlard. Fabula regrettait le vieil homme. Elle ne l’avait guère croisé que lors de grands évènements, les banquets de début et de fin d’année, mais à chaque fois qu’elle l’apercevait, elle ressentait un indicible sentiment de sécurité. Comme si ce vieillard réputé à moitié fou était capable de leur offrir une réelle protection ; c’était idiot et puéril de penser ça. Maintenant il était mort, et son corps qui reposait dans la grande tombe blanche n’était sûrement plus capable de grand-chose.

Nonchalamment, Fabula sortit la lettre de sa poche. Si elle devait l’envoyer c’était ce soir ou jamais, demain il serait trop tard. L’enveloppe était adressée à Mrs Elladora Peterson, et le parchemin qui se trouvait à l’intérieur avait été tant de fois plié et déplié qu’il semblait sur le point de se déchirer par endroit. Fabula relut son contenu pour la énième fois de la journée, vérifiant qu’elle n’y avait mis ni plus ni moins que ce qu’il fallait, connaissant presque par cœur les passages les plus importants. A première vue, ce n’était rien que des nouvelles qu’une élève quelconque de Poudlard envoyait à sa famille après sa rentrée. Autrement dit, assez pour surprendre sa tutrice et accaparer toute son attention. Car depuis que Tobias était arrivé à Poudlard, il y avait de ça un an, on ne pouvait pas dire que les Peterson croulaient sous les hiboux de Fabula.

Arrivés au milieu de la lettre, ses yeux butèrent sur un passage qu’elle avait pris soin de noyer dans l’océan d’encre qui noircissait le parchemin.
Fabula dans sa lettre a écrit:
On en a un peu discuté, certains en connaissent même qui ont vécu l’expérience. Et comparées à autre chose, les dragées à la crotte de nez ne sont pas si terribles que ça. Elles te rendent malades, mais c’est tout, alors que ça pourrait être bien pire. Comme te faire disparaitre ou je ne sais pas quoi encore. J’en connais un qui devrait filer s’en acheter. Au fait, tu pourras nous envoyer des chocogrenouilles par ton prochain hibou ? Tobias a déjà tout dévoré, il lui manque toujours la carte de Roderick Plumpton et ça le rend dingue.
Et elle continuait sur un autre sujet. Mentionner des dragées et "autre chose", Fabula n’avait pas pu se permettre d’être plus claire, pas avec ce qui était en train de se passer dans le monde des sorciers. Toutes ces discussions, ces bruits qui couraient, ces rumeurs qui s’échangeaient lors des repas dans la Grande Salle ou entre deux cours dans les couloirs l’avaient remplie d’inquiétudes. Ses capteurs de danger (ou "instinct de survie", des plus développé chez la Serdaigle) s’affolaient en présence du sujet, et elle leur faisait plus confiance qu’aux articles rassurants qu’on pouvait lire dans les journaux, articles dont la platitude et le ton condescendant trahissaient tout ce qui ne s’écrivait pas explicitement.

On racontait des choses horribles, certains disaient n’avoir plus revu un proche depuis qu’il s’était rendu à la commission d’enregistrement des né-moldus, accusé d’on-ne-savait quel vol de magie. On racontait aussi que les lettres qui entraient et sortaient de Poudlard étaient ouvertes, lues, et qu’elles n’atterrissaient chez leur destinataire que si leur contenu avait été jugé conforme au préalable. Fabula n’avait donc pas pu s’offrir le luxe d’écrire clairement quelque chose comme « Jonathan, tu ferais peut-être bien de te tirer à l’abri sans passer par la case ministère ». Car c’est ce qu’étaient en réalité ces quelques lignes anodines, perdues au milieu d’un flot d’autres nouvelles tout aussi superflues : rien d’autre qu’un conseil alarmé adressé à son né-moldu de tuteur, qu’elle avait préféré ne pas citer dans sa lettre pour ne pas attirer l’attention d’yeux indiscrets. Il avait reçu une certaine convocation, peu avant le départ de Fabula et Tobias pour Poudlard, peu après avoir été renvoyé de son travail pour une obscure raison. Ce jour-là Elladora n’avait rien voulu leur expliquer, et Jonathan s’était contenté de rassurer Tobias en disant qu’il valait mieux recevoir cette convocation que manger une dragée au goût de crotte de nez. Maintenant que Fabula était revenue à Poudlard, qu’elle avait entendu chuchoter des conversations sur le sujet, elle savait que c’était faux. Et elle voulait le lui faire savoir. Mais de là à ce qu’ils la croient… Les Peterson avaient une confiance aveugle en leur Ministère, ils en avaient déjà fait l’amère expérience deux ans auparavant, alors que les plus hautes instances niaient obstinément le retour de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.


- Halte-là !

Le cœur de Fabula rata un battement. Elle fourra d’un geste mécanique sa lettre dans sa poche, se figeant sur place. Le couvre-feu n’était pas dépassé, mais ce n’est pas ça qui arrêterait les Carrow si l’un d’eux se trouvait de mauvaise humeur. Retenant son souffle elle scruta la pénombre qui obscurcissait par endroits le long couloir, là où un chandelier plus paresseux qu’un autre ne s’était pas encore enflammé, s’attendant à voir surgir l’une des deux gargouilles le visage tordu par un rictus enthousiasmé à l’idée d’avoir trouvé une proie inoffensive. Mais rien ne se passait, et personne ne vint. Fabula continua de bloquer ses poumons pendant quelques secondes puis, sentant son visage prendre la couleur de son blason, elle décida de risquer une inspiration.

- Alors pleutre, on craint de me faire face ?

La voix provenait de sa gauche, un peu plus en arrière. Fabula fit volte-face, mais le couloir était aussi heureusement vide de ce côté que de l’autre. Etait-ce une mauvaise plaisanterie, ou entendait-elle réellement des voix ? Encore un peu et on lui demanderait de mener une guerre contre le Seigneur des Ténèbres pour finalement la brûler. La Serdaigle frémit à cette idée – et pas celle du bûcher. La voix légèrement couinante repartit de plus belle, cette fois sur sa droite. Et enfin, Fabula comprit. Elle n’entendait pas de voix, et il n’y avait personne dans ce couloir. Pivotant sur le côté, elle se retrouva devant un mur orné de quelques portraits aux tailles diverses et aux résidents variés. La plupart sommeillaient ou affichaient un air ennuyé, quelques uns la regardaient avec pitié ou souriaient timidement comme pour s’excuser. L’un d’eux en particulier s’agitait dans tous les sens, à califourchon sur ce qui ressemblait à un gros cochon gris, en plus haut sur pattes.

- Imbécile de chevalier du Catogan, soupira-t-elle avec soulagement.
- Et que fait au juste une élève de la maison des sages et réfléchis si tard hors de son dortoir ?
- Elle commence par fuir ce couloir.

Sans se faire prier, Fabula reprit son chemin en accélérant encore le pas. C’est vrai qu’être une figure de peinture devait être particulièrement ennuyeux. Avoir l’éternité devant soi, juste pour regarder passer les vivants et évoluer le paysage, c’était triste à en mourir. Mais ce n’était pas une raison valable pour venir compliquer la vie de ceux qui en avaient une. Le chevalier n’était pas de cet avis cependant. Passant de tableaux en tableaux sur son poney grassouillet, bousculant tout ce qui pouvait s’y trouver, il agitait sa petite épée dans le vide, fouettant l’air avec, et vociférait :

- Fuir ? Fuir ! Acte de couardise, indigne de la maison de la noble Rowena ! Faiblesse inacceptable, il faut se battre ! Se battre jusqu’à la victoire, se battre jusqu’à la liberté ! Il n’y a pas d’honneur ni de gloire pour les lâches !
- Y'en a pas non plus pour les idiots et les morts, marmonna-t-elle en se mettant presque à courir.

Et le chevalier de continuer à crier son indignation au château entier… Le calme relatif qui s’était installé au fur et à mesure de la tombée du jour venait de voler en éclat. Jamais Fabula n’aurait pu penser qu’un si petit être immatériel puisse faire tant de bruit. Bientôt, tous les ennuis qu’on pouvait trouver à Poudlard se rejoindraient à l’épicentre de ce séisme sonore et la Serdaigle n’avait plus qu’une idée en tête : déguerpir le plus loin possible. Mais le chevalier ne semblait pas enclin à se laisser si facilement distancer. Dès qu’elle tournait, il surgissait d’un autre tableau, et à ce rythme-là les quelques petits problèmes auxquels elle devait s’attendre si elle restait à proximité de ce porte-malheur sur pattes l’auraient rattrapée bien avant qu’elle n’ait semé son poursuivant. Et ce qui devait arriver arriva. Bifurquant brusquement à l’angle d’un couloir, Fabula rencontra dans sa course un obstacle solide qu’elle ne parvint ni à éviter ni à traverser. Elle fut projetée en arrière, à moitié assommée. Son premier reflexe, avant même de vérifier qui elle avait percuté, ami ou ennemi, fut de plonger la main dans sa poche, pour y enfoncer un peu plus en sécurité le précieux morceau de parchemin. Et de découvrir avec horreur le vide qui s’y trouvait.


- La lettre, la lettre, j’ai perdu cette foutue lettre !

Relevant les yeux, l’esprit gagné par l’affolement, elle découvrit en face d’elle une rouquine abasourdie, tandis que les cris du chevalier du Catogan sonnant la charge continuaient de se rapprocher derrière elles. Y’avait des soirs comme ça…


Dernière édition par Fabula Aegis le Mer 1 Sep - 20:24:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyJeu 30 Juil - 23:13:42

[HJ : ton titre de topic a réussi à traumatiser suffisamment Billy pour que "titillandus" devienne le mot de passe de la salle co Gryffy au GN Fou
EDIT : rho mais tu m'as volé ma couleur de dialogue aha]


- Owww... Fabula ? Mais qu'est-ce que... Oh.

Monologue pour le moins éloquent n'est-ce pas ? Et pourtant, pour qui avait assisté à la scène, tout paraissait évident.
Mais revenons quelques dizaines de minutes auparavant.


- Dis Paaaaaaaaaaaaaaaaaage ! T'écris à quiiiiiiiiiiiiiiiiii ?

- Ca te regarde pas, laisse moi finir tranquille.
- Non mais si quand même, je voudrais bien savoiiiiiir !
- Sérieux c'est pas tes oignons, déguerpis, j'aime pas qu'on lise par dessus mon épaule !
- Allez, c'est un amoureux ? Tu peux le dire !
- Bloody Hell ! J'vais t'étriper !

L'insupportable première année ne demanda pas son reste et fila bien vite, le poing de la rouquine restant suspendu dans les airs. L'ancienne préfète laissa tomber le bras en poussant un soupir. Elle grognait pour la forme. Les première année, même collants, n'étaient pas méchants. Ils étaient parfois un peu pénibles, à poser des tas de questions, mais pour autant, elle les aimait bien. Cela faisait bizarre à la petite irlandaise. Elle était déjà en troisième année. Elle-même se sentait toujours aussi petite et insignifiante, mais il semblait que ses fonctions l'an passé et sa participation active au Quidditch aient contribué à faire ressortir un tant soit peu son nom, et quelques nouveaux devaient posséder de bons indics au sein de l'école. De la famille peut-être, ou des amis... Toujours était-il qu'être dans les classes supérieures attirait fatalement l'intérêt des mioches, et que celui là en particulier semblait intéressé par le moindre fait et geste de la lionçonne en salle commune, depuis quelques jours. Page avait soupçonné un nouveau coup bas de Cudacier, mais celle-ci se tenait à carreau depuis la rentrée, en tout cas vis à vis d'elle. Il aurait été étonnant qu'elle ait déjà soudoyé un première année pour lui rendre la vie impossible.
Quand bien même le petit nouveau commençait à lui taper un peu sur le système, la lionçonne ne parvenait pas à s'énerver vraiment. Son faux coup de sang venait de lui offrir quelques minutes de répit. Elle l'apercevait, là-bas, à moitié caché derrière une tenture, à lorgner sur ses faits et gestes. La gosse poussa un nouveau soupir. Il ne la lâcherait pas. Même chez les Lions, dans leur antre pourtant si accueillante, elle ne parviendrait pas à finir cette lettre. Il fallait qu'elle se trouve un endroit plus calme. Loin de tout, et de tous.
Car la lettre qu'elle était en train de rédiger revêtait une importance toute particulière pour la sang et or : elle répondait à Pernelle Flamel. Sa correspondante n'était pas n'importe qui, et surtout, le ton de sa dernière lettre avait pour le moins alarmé la petite irlandaise. Pernelle n'allait pas bien. Son état de santé empirait au fil des jours, et même si elle semblait le prendre avec calme et philosophie, la rouquine, elle, paniquait pour deux. Comment était-il possible d'aller tranquillement vers la mort en restant si calme ? Pour la pétillante lionçonne, c'était inconcevable. Elle devait donc soigner sa réponse. Ecrire quelques mots, mais les bons. Dignes de celle qui lui avait offert son amitié. De celle qui ne pourrait certainement plus lui répondre pour longtemps. Alors non, elle n'aimait pas qu'on lise par dessus son épaule quand elle écrivait une lettre si importante. La solution était donc d'aller écrire seule. Et l'endroit rêvé, c'était ce passage, battu par les vents, entre deux tours du château. Son endroit préféré.

Le problème était que pour accéder à ce lieu paisible, les lions résidant eux-mêmes dans une tour... eh bien il fallait passer une fois de plus par le palier du septième. Ah il avait dû en voir, des élèves désespérés de devoir descendre pour remonter, ce palier. Il n'y avait qu'à voir l'usure de la pierre... Coupant court à ses grommellements, la fillette préféra se plonger dans la lecture des quelques lignes qu'elle avait déjà rédigées pour essayer d'y trouver une suite convenable tout en marchant. Concentrée sur ce qu'elle allait devoir écrire, la troisième année était plongée dans sa lettre, ne prêtant pas la moindre attention à son environnement.

Aussi fut-elle complètement prise au dépourvu lorsqu'elle tourna l'angle du couloir lui permettant de rejoindre l'escalier donnant accès à son repaire : elle percuta l'autre arrivant de plein fouet et tomba à la renverse.


- Owww...

Un bref instant lui permit de reconnaitre la personne avec qui elle venait d'entrer si brutalement en collision.


-Fabula ? Mais qu'est-ce que...

Une nouvelle pause pour faire le point de la situation. Un peu sonnée, la gosse porta la main à sa lèvre inférieure. Elle s'était fendue sous le choc. Page essuya le sang du revers de la main avant de se nettoyer dans sa robe de sorcière et de regarder le reste de la scène. Il y avait du parchemin et de l'encre au sol. Le matériel de la rouquine, mais pas seulement, au vu des cris de l'aiglonne.

-Oh.

Dans les papiers éparpillés au sol, il devait y avoir la correspondance de la disciple de Rowena. Mais Page n'avait pas vraiment le temps de s'en occuper. Des cris se rapprochaient, bien trop rapidement et puissamment au goût de la rouquine encore un peu groggy. Page dégaina sa baguette un peu par réflexe, et pointa dans la direction du bruit, prête à lancer un crache limace à la première créature qui tournerait le coin. Mais au lieu de voir surgir une silhouette menaçante, la fillette se retourna pour suivre la voix qui venait de "sauter" l'angle. "Sauter" ? C'était comme si les cris étaient passés dans leur couloir en une fraction de seconde et...

Enfin, l'ancienne préfète comprit.


- Un tableau. Pffff. Un fichu tableau. Fiou, c'te frousse...

- Ah ! Enfin quelqu'un arborant les couleurs de Godric ! Vas-tu rehausser le niveau de cette désespérante compagnie ?

Page haussa le sourcil. Désespérante n'était pas exactement l'adjectif qu'aurait employé la gosse pour qualifier sa camarade. Déroutante aurait été plus approprié. La lionçonne fit taire le petit chevalier d'un geste autoritaire de la main. Celui-ci s'exécuta à regret, mais avoir trouvé un disciple de Godric semblait calmer ses ardeurs, et il se contentait à présent d'observer la scène.
La lionçonne ne savait pas trop quoi faire. Ses relations avec l'aiglonne étaient pour le moins étrange ces derniers temps. Page appréciait plutôt la Serdaigle, mais Fabula avait pourtant réussi à lui faire quitter un cours au bord des larmes l'an passé... C'était paradoxal.


- Euh je... Ca va ? Excuse moi, je ne t'ai pas entendue arriver. Pas d'inquiétude, ta lettre doit être au milieu de mes brouillons, on va la retrouver...

Le sourire de la rouquine se transforma en rictus. Ca faisait mal une lèvre fendue.
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptySam 15 Aoû - 19:17:36

[HRP]A ce point ? aha J’avais absolument aucune idée de titre, vu qu’on n’a rien prévu de précis, donc j’ai choisi un peu au hasard. C’est la devise de Poudlard. titeuple [/HRP]

Violent. Percutant. Renversant surtout. Le choc avait cloué Fabula à terre pendant quelques secondes où elle eût comme l’impression de voir de petits vifs d’or voleter autour de sa tête. Mauvais signe. La folie de grand-père Brastias avait commencé comme ça – même si lui c’étaient des théières qu’il jurait avoir surpris danser une valse aérienne. Mais il n’était déjà pas très net avant de devenir fou… En face d’elle Page la regardait avec des yeux ronds, un filet de sang s’écoulant joyeusement de sa lèvre inférieure. Fabula la laissa pousser des onomatopées diverses et variées (en fait pas tant que ça), préférant attendre que tous les vifs aient disparu de son esprit avant d’entamer le dialogue (c’était quelle voyelle qui venait après O déjà ?). Elle avait aussi l’impression que les Bizzar’ Sisters s’étaient invités au 7e étage – il y avait décidément bien trop de monde dans ce couloir, le vacarme qu’elle percevait au loin et qui se rapprochait à la vitesse d’un Cognard lancé par Cyanur lui rappelant étrangement une de leur chanson. Ne pas se mettre à chanter [Do the Hippogriff], ou elle quitterait définitivement Poudlard pour Sainte-Mangouste. Page s’était déjà relevée pour dégainer et visait quelque chose au-dessus de l’épaule de Fabula. C’est qu’elle avait la baguette facile cette fille. Le dernier vif d’or retourné à sa place – c’est-à-dire ailleurs que dans sa tête – Fabula leva la main pour tâter précautionneusement son front.

- Uwww… Je vais avoir l’air de quoi avec un bleu ici ?
De son côté la rouquine avait eu le temps de faire seule les présentations.
- Un tableau. Pffff. Un fichu tableau. Fiou, c'te frousse...
- Ah ! Enfin quelqu'un arborant les couleurs de Godric ! Vas-tu rehausser le niveau de cette désespérante compagnie ?

Désespérante compagnie toi-même. Fabula se releva à son tour péniblement, encore un peu étourdie. Quel sort pouvait atteindre le personnage d’un tableau ? Elle n’avait pas encore eu l’occasion de se poser la question auparavant, et ne se souvenait pas que Flitwick ait jamais mentionné le moindre maléfice sur le sujet. Idem en DCFM – peut-être parce que les tableaux n’étaient pas considérés comme pouvant faire partie des Forces du Mal. Grave erreur. Attendez que les dresseurs de Boursoufs du 5e étage et les moines ivres du 3e rejoignent Celui-Dont-Il-Ne-Faut-Pas-Prononcer-Le-Nom, plus personne ne serait à l’abri. Préférant ignorer le chevalier du Catogan et sa dignité outragée à qui Page venait d’intimer le silence, Fabula revint à ses hippogriffes et jeta un coup d’œil en direction de l’endroit où avait eu lieu la collision – après tout, elle ne pouvait décemment pas se battre en duel contre un bête tableau. Et moins elle s’attarderait ici en bavardages inutiles, plus son espérance de vie s’en trouverait rallongée.

- Euh je... Ca va ? Excuse moi, je ne t'ai pas entendue arriver. Pas d'inquiétude, ta lettre doit être au milieu de mes brouillons, on va la retrouver...

Non effectivement, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Le couvre-feu n’était pas loin, les ennuis et tout ce qu’avait pu leur apporter le boucan provoqué par le chevalier du Catogan non plus, elles donnaient l’impression de s’être battues comme de vulgaires moldues avec la lèvre fendue pour l’une et une belle bosse pour l’autre, enfin Fabula devait absolument poster cette lettre qui venait justement de disparaitre avant demain matin, c’est-à-dire avant ce soir, c’est-à-dire avant de sauter à pieds joints et les yeux fermés dans l’illégalité la plus complète, c’est-à-dire avant de rôder la nuit dans les couloirs. Ce que c’était que l’optimisme des Gryffondor quand même. On allait dire que les Serdaigle avaient tendance à tout dramatiser, mais il fallait reconnaitre que tomber – le terme n’aurait pas pu être plus juste – sur une Gryffondor transportant une masse de paperasse – depuis quand savaient-ils lire ceux-là d’ailleurs ? – alors qu’on était pressé par le temps, c’était quand même pas de bol. L’alignement des étoiles sans doute, ça ne pardonnait pas ces trucs-là. Toute cette réflexion n’avait évidement duré que le temps d’un battement de cœur (et quel battement) dans la tête de Fabula, et celle-ci conclut sobrement, avec toute la dignité et l’éloquence dont une disciple de Rowena se devait faire preuve :

- Mieux vaut pas trainer ici…

Jules César avait bien eu son Veni Vidi Vici. S’accroupissant devant les brouillons de Page qui parsemaient le sol du couloir, Fabula entreprit une fouille machinale parmi ces bouts de vie privée, leur jetant à chacun un coup d’œil qui ne devait durer que le temps d’identifier l’écriture qui y figurait. Ce qui ne mit pas si longtemps que ça. Vite, très vite, trop vite, Fabula comprit que son écriture fine, appliquée, légère, ne se trouvait sur aucun de ces parchemins. Quand ça veut pas, ça veut pas… Finalement, elle pouvait toujours rebrousser chemin, retourner tranquillement dans sa salle commune pour se coucher comme si rien ne s’était passé. Sauf que Tobias la tannerait pendant les mois à venir si elle abandonnait leur tuteur aux griffes du Ministère. Voire les années à venir, si ça se passait vraiment mal pour lui. Et puis, peut-être qu’elle non plus n’avait pas très envie de voir Jonathan se faire injustement accuser. Pour une fois qu’elle pouvait faire quelque chose, même si ce quelque chose ne changerait sans doute rien… Mais comment savoir avec précision où la précieuse lettre était tombée ?

- Ma lettre n’est pas ici Page, dit-elle le visage blême.
Et si elle n’était pas ici, ça ne pouvait signifier qu’une chose : elle était ailleurs. Restait à trouver où. Etant donné que les murs de Poudlard avaient des oreilles mais pas d’yeux, Fabula ne pouvait pas leur poser la question. Il n’y avait plus qu’une seule personne qui pouvait l’aider, et celle-ci était en train de jurer par ses grands ancêtres que jamais on n’avait encore osé le traiter de la sorte.

- Ahem, monsieur le chevalier du Catogan ? Tu… Vous n’auriez pas vu une enveloppe tomber de ma poche quand je courais, par hasard ?
L’intéressé haussa un sourcil.
- Si tel était le cas, il ne me vient à l’esprit aucune raison de vous livrer pareille information après avoir reçu tout votre mépris et votre grossièreté. A moiiins… que vous ne vous excusiez.

Fabula eût tout juste le temps de retenir un « Va te faire repeindre ailleurs », estimant que la phrase n’était peut-être pas des plus appropriées. Il fallait pourtant bien trouver une solution à cette impasse, autrement que par la force – et les excuses, étant donné que Fabula n’avait à s’excuser de rien du tout. L’idée lui faisait mal, et pourtant, elle savait plus ou moins comment se tirer de cette bouse. Elle n’était pas seule dans ce couloir, et même si cette autre élève ne faisait pas partie de ceux que Fabula appréciait le plus, elle était quand même exactement la personne qui lui fallait ce soir-là. En fait ce n’était pas comme si l’aiglonne détestait à proprement dit Page, après tout la rouquine ne lui avait rien fait de particulier. Simplement il y avait quelque chose dans sa façon d’être, de faire, qui la dérangeait profondément. Mais le moment n’était pas le mieux choisi pour mettre les choses au clair, et Fabula préféra éviter d’envenimer la situation en abordant certains sujets. Pour l’instant, la voie diplomatique semblait toute indiquée. Les mots lui virent en lui brûlant la langue, mais elle préférait encore ça que présenter ses excuses au chevalier. L’orgueil a ses raisons que la raison ignore…

- Page, euh… Le chevalier t’aime bien je crois, donc tu ne voudrais pas lui demander de nous montrer l’endroit ? Ça ne prendra sûrement pas plus de cinq minutes. Et en échange si un jour t’as besoin de quelque chose… Ah et pour tout à l’heure t’as pas à t’excuser, c’est moi qui regardais pas où j’allais je te signale.

Il faudrait qu’elle apprenne à doser sa diplomatie.
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyMar 18 Aoû - 14:26:30

(HJ : je fais assez peu avancer les choses, mais si tu le souhaites, je peux rallonger jusqu'à la trouvaille... MP si tu le préfère, y a pas de soucis pour moi Wink )

A la tête que tirait Fabula, la rouquine comprit rapidement qu'elle ne partageait pas vraiment son optimisme. D'un autre côté, l'aiglonne ne passait pas pour respirer la joie de vivre au quotidien. Pas qu'elle soit triste, ou morose, mais elle était... neutre la plupart du temps. Tendance légèrement pessimiste. Voilà pourquoi elle s'entendait si bien avec Midnell. Page ne parvenait pas à concevoir une telle façon d'être. Ce devait être fatigant, au quotidien, de toujours se retenir ! A moins que ce ne fut son attitude naturelle ? Wow. Ce devait être étrange, la vie, en mode fabulien.

Mais pour le moment, l'heure n'était pas aux mises en situation. Il y avait état de crise visiblement, car l'aiglonne semblait pressée de quitter les lieux.


- OK, OK, on va chercher...

La rouquine ne voyait pas trop ce qui faisait tant stresser la Bleu et Bronze. Le couvre feu peut-être ? Certes, ils n'en étaient plus très loin, mais bon, elles auraient vite fait de retrouver cette lettre, non ? Pas un instant la gosse imagina qu'on puisse les prendre pour deux bagarreuses, vu qu'elle n'aurait jamais pensé à affronter Fabula. L'aiglonne était un rat de bibliothèque, et on ne tapait pas sur cette espère protégée. Surtout quand ils avaient des lunettes. Certes, la brune n'était pas équipée de cet accessoire, mais tout de même. Encore une fois, l'irlandaise appréciait plutôt sa camarade, et il ne lui serait pas venu à l'esprit d'envisager une bagarre. S'agenouillant, la Rouge et Or entreprit de rassembler les morceaux de parchemin qui s'étaient étalés à travers tout le couloir. Fabula faisait de même, et rendait les feuilles à une Page pas plus gênée que ça que l'aiglonne pose un furtif regard sur ses notes. C'était paradoxal, mais lire par dessus son épaule, elle ne le supportait pas très bien, alors que savoir la disciple de Rowena en train de parcourir rapidement son écriture un peu maladroite ne la dérangeait pas. Peut-être était-ce dû au fait qu'elle savait l'aiglonne correcte. Fabula n'avait pas la curiosité mal placée, et Page l'imaginait mal se rendre coupable de voyeurisme sur son courrier.

Malheureusement, leur recherche fut infructueuse, et ce fut une Fabula blême qui releva les yeux vers la petite irlandaise. Bloody Hell, elle semblait vraiment y tenir à cette lettre. Page ouvrit la bouche pour la rassurer, même si elle n'avait pas la moindre idée de l'endroit où pouvait se trouver cette fichue missive, mais l'aiglonne prenait les choses en main. Enfin essayait. Parce que sa planche de salut ne semblait pas des plus coopératives. La lionçonne se racla la gorge à la réponse peu engageante du Chevalier. Il n'y mettait pas du sien. C'était plutôt mal engagé pour l'aiglonne.

A sa plus grande surprise pourtant, Fabula se retourna vers elle, pour lui asséner ce qui ressemblait bien à une demande, accompagnée d'excuses peu orthodoxes. Un peu déboussolée par cette approche un tant soit peu cavalière, la rouquine ne put que bredouiller.

- Euh je euh oui... Je m'excuse pas alors. Et euh... je vais voir c'que j'peux faire.

Quand on vous disait qu'elle était bizarre, Fabula. Se tournant vers le tableau - une nature morte du plus bel effet, offrant une coupe de fruits généreuse aux yeux du visiteur, agrémentée du cadavre d'un infortuné lapin, sympathique n'est-ce pas ? - Page esquissa un sourire maladroit à l'attention du petit chevalier qui était planté sur la table, à observer les deux gosses.

- Hum euh... Sire, je... Est-ce que votre âme noble et charitable, toujours prête à aider des jeunes filles dans le besoin, serait euh... motivée pour nous apporter un coup de main ? Enfin pas qu'je soi vraiment en détresse, je suis de chez Godric quoi mais bon, un peu d'aide pour le coup, ce serait super. Euh... très chevaleresque, vous voyez ?


Bon, la formulation n'était pas des plus académiques, mais Page n'avait pas non plus l'habitude de parler en vieil anglais médiéval. Elle ne lisait pas assez de gestes pour cela. Restait à espérer que le chevalier ne s'en offusquerait pas. L'homme parut peser chacun des mots de la rouquine, la dévisagea d'un air soupçonneux, mais son visage finit par s'illuminer. Il bomba le torse avant de répondre.

- Evidemment. Il serait déshonorant de vous laisser dans le besoin. Quand bien même certaines ne sont pas des merveilles de politesse, tout chevalier qui se respecte apporte son aide à qui la requiert. C'est notre serment. Et fou qui s'en dédie.

Page ne put s'empêcher de pousser un soupir de soulagement, et esquissa un petit sourire de réconfort à Fabula. Elles allaient la retrouver cette foutue lettre.


- Et donc ? J'veux dire... La lettre de Fab', vous l'auriez aperçue, Sire ?

Le chevalier parut réfléchir un instant, massant ses paupières de ses mains gantées et alourdies de maille, avant de reprendre.

- Il me semble avoir effectivement entraperçu une missive... Suivez moi !


Sans attendre les deux élèves, le petit héros s'était élancé et avait quitté la nature morte, et le bruit des sabots de son poney résonnait déjà dans le couloirs suivant. Page attrapa le coude de Fabula et l'entraîna à sa suite.


- Grouille, faut pas qu'on le perde !

Etrange. Page aurait juré que le lapin mort venait de lui faire un clin d'oeil avant que les deux filles ne déguerpissent... Aurait-il intercédé en leur faveur auprès de l'irascible chevalier ? Elles ne le sauraient jamais.
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyMar 8 Sep - 21:28:30

Qu’est-ce qu’elle diplomatiait bien quand même. Fabula n’en revenait pas. En moins de temps qu’il n’en fallait à Elza pour réduire en poussière l’un ou l’autre de leurs fragiles instruments d’Astronomie (et Merlin savait à quel point ça lui en demandait peu), Page lui avait bredouillé d’un air vaguement désemparé ce qui ressemblait bien à des non-excuses, pour ensuite accepter de l’aider sans poser de question ou commencer de négociation. C’était presque trop facile pour être honnête. Fabula ne s’attendait même pas à ce que sa dernière remarque entraine chez la rouquine une réaction quelconque ; elle l’avait surtout dit pour la forme, sans trop y réfléchir. Juste histoire de lui rappeler au passage, toujours diplomatiquement, ce qu’elle pensait d’elle, sentiment qui ne changeait pas même si en temps de guerre ou en cas de force majeur il n’était pas exclu qu’elles puissent se rendre service. C’est qu’il fallait bien survivre dans ce monde de brutes, et que pour ça quelques compromis s’imposaient parfois. Pourtant Page avait retiré ses excuses, simplement. Il n’y avait que Fabula pour demander un truc pareil, et il n’y avait que Page pour le faire. Comme quoi, le monde n’était pas si mal fait que ça.

En quelques phrases bien trouvées et autant de mots bien placés, Page avait à son tour réussi à persuader le chevalier du Catogan de les aider. Elle se l’était mis dans la poche aussi facilement qu’elle avait dû se mettre Rusard à dos dès son arrivée à Poudlard. Sûr que la conjoncture astrale devait leur être favorable pour que les affaires marchent aussi bien. Si seulement elle pouvait le rester encore un peu, jusqu’à ce que la Serdaigle soit retournée dans son dortoir… Jusqu’à demain matin même, le temps pour Jonathan de prendre une décision, et la bonne si possible. Fabula écouta avec une certaine impatience l’échange entre Page et le chevalier, se retenant à plusieurs occasions d’intervenir. "Jeunes filles dans le besoin" passait encore, c’était pour la bonne cause. Et puisque de toute évidence elles ne pouvaient pas y couper, Fabula préférait encore laisser à Page la délicate mission de faire du gringue au chevalier. Mais qu’est-ce que sous-entendait exactement le "je suis de chez Godric" ? Bref. Pour le moment, mieux valait ne pas retarder les choses davantage. Lorsqu’enfin Page se tourna vers Fabula pour lui adresser un sourire timide, la Serdaigle acquiesça doucement de la tête en réponse. Un merci silencieux qu’elle lui devait bien et qu’elle ne payait pas cher.


- Grouille, faut pas qu’on le perde !

S’il ne payait pas de mine à première vue, le poney grassouillet du petit chevalier en avait sous le sabot. Fabula sentit Page lui empoigner le bras et l’entrainer au pas de course dans son sillage. Et voilà où elle en était à présent, à parcourir en sens inverse ces lieux qu’elle avait voulu fuir le plus loin et le plus rapidement possible quelques minutes à peine auparavant. Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elles ne croiseraient rien d’autre qu’une lettre égarée. Jusqu’à là la fatalité, ou le hasard, bref ce qui faisait que ça ne dépendait pas de l’être humain de marcher du pied droit ou du pied gauche dans une bouse de dragon, semblait de leur côté, mais c’était si versatile ces choses-là. Vénale aussi. Aujourd’hui on achetait son destin à tous les coins de rue, pour quelques mornilles c’était [Fortunes, amours, Résultats sous huitaine]* garantis. Les mêmes armures rouillées, les mêmes tapisseries défraichies, les mêmes chandeliers enchantés défilèrent à nouveau le long des couloirs déserts, tandis que le soleil avait maintenant complètement disparu derrière la cime des arbres de la Forêt Interdite.**

- T’exagères vraiment tu sais, réussit à souffler Fabula. Des quatre maisons… C’est ceux "de chez Godric" comme tu dis… qui se fourrent le plus souvent dans des "situations désespérées"…

Ça avait été plus fort qu’elle. Non mais sans blague, tout à l’heure c’était Sainte-Mangouste qui se foutait de la charité. Et ce n’était pas les exemples qui manquaient à Fabula, au contraire de l’oxygène dans ses poumons qu’elle préféra économiser pour ne pas se faire distancer par le chevalier. Déjà, le gars le plus recherché de la Grande-Bretagne magique, celui qui devait se planquer quelque part loin d’ici pour ne pas se faire avadakadavrisé par l’un des plus grands mages noirs de l’histoire n’était ni à Poufsouffle, ni à Serdaigle, et encore moins à Serpentard. Passons. Elle se souvenait aussi de certaines histoires que lui racontait Jonathan sur les virées nocturnes de son Gryffondor de père. Ben y’avait aussi des choses pas jolies-jolies à entendre. Soudain, la voix du chevalier du Catogan résonna à plusieurs mètres devant elles. Un indicible soulagement monta en Fabula. La paix n’était peut-être pas revenue dans le monde, mais ils avaient retrouvé sa lettre, ce qui n’était déjà pas si mal dans le fond. En effet, dès qu’elle et Page furent arrivées à sa hauteur, le petit chevalier bomba de nouveau le torse en pointant un doigt victorieux en direction du bout de papier jauni qui reposait sur le tapis usé.

- Et voilà sans doute la missive en question.

Vu le peu de lettres qui devaient déambuler au hasard des couloirs de Poudlard, le doute n’était effectivement pas possible. Fabula se dirigea vers l’enveloppe légèrement froissée par les aléas de la soirée pour la ramasser. En se relevant elle jeta un coup d’œil au chevalier du Catogan et lui adressa un bref « Bon bah, merci » pour éviter que celui-ci ne lui refasse une maladie chevaleresque de son manque flagrant de politesse. Restait Page. Fabula n’avait plus qu’une envie maintenant, c’était de la planter là et de déguerpir vite fait bien fait vers la volière. Elles s’étaient bien amusées, mais toutes les bonnes choses avaient une fin et la trêve était terminée. Fabula avait déjà remercié Page d’avoir fait ce qu’elle avait fait – à savoir sans la censure de son amour-propre : de l’avoir aidée (mais si, ce petit hochement de tête un peu plus tôt…), seulement peut-être bien que la rouquine méritait une ou deux explications après avoir piqué un sprint et modifié une partie du programme de sa soirée pour elle. Simple question de principes, Page faisant encore partie de ces personnes avec qui Fabula en avait (contrairement à Nathan ou au teckel de ses voisins à Swansea, par exemple).

- C’est pour un sorcier qui a fait une indigestion de dragées surprises, dit-elle nonchalamment en levant la lettre. Je m’inquiète pour lui…

Ou comment ajouter une touche de sincérité là où on ne se serait pas forcément attendu à en trouver.

* Anna Lee Soleil, de Tété.
** En espérant qu’elle se trouve bien à l’ouest…
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyLun 26 Oct - 22:33:33

[AHA. Ce retard n'est même plus honteux, il est... innommable. Toutes mes confuses.]

Les deux élèves cavalaient derrière le petit poney grassouillet qui, l'air de rien, tenait la distance, et surtout, l'allure. A croire qu'il puisait énergie et endurance dans les réserves généreuses dont il était pourvu. Entre deux ahannements, Fabula réussit tout de même à glisser une petite remarque tout à fait fondée à la rousse. Page ne rétorqua rien. Elle haussa vaguement les épaules, mais, dans la course, l'aiglonne ne dut rien remarquer. En réalité, ce que venait de faire remarquer Fabula était tout à fait vrai, et Page savait pertinemment qu'elle en était l'un des meilleurs exemples. Elle ne s'en vantait pas, mais savait qu'elle ne pouvait le nier : elle avait l'art, comme une bonne partie des Rouge et Or, de s'attirer un bon paquet d'ennuis. En revanche, ce n'était pas exactement ce qu'elle avait dit au petit chevalier : elle n'avait pas parlé d'ennuis. Elle avait simplement dit qu'elle n'était pas en détresse. Ce qui était tout à fait différent en réalité. Ni Fabula ni elle n'avaient menti : si les Rouges étaient effectivement très doués pour s'enfouir sous les ennuis, ils étaient la plupart du temps suffisamment débrouillards pour s'en sortir sans trop d'aide. Aussi la troisième année avait-elle pris le parti de ne pas relever la remarque de sa compagne d'une soirée. Elles ne parlaient tout simplement pas de la même chose, mais peut-être l'esprit bleu et bronze fabulien ne percevait-il pas de prime abord cette différence pourtant cruciale aux yeux d'un Lion.

Toujours était-il que les deux gosses peinaient à suivre le Chevalier du Catogan et que l'une comme l'autre furent soulagées lorsqu'enfin la course s'interrompit. Surtout qu'elle se terminait sur une quête victorieuse. La missive trônait, là, sur le vieux tapis défraichi, comme si on l'avait théâtralement posée là. Entre deux prises d'air bruyantes pour essayer de retrouver son souffle, Page s'autorisa un sourire. Caresser le chevalier dans le sens de la maille avait payé. Fabula poussa jusqu'à se fendre d'un remerciement au responsable de l'heureuse fin de cette mésaventure, et Page esquissa une amorce de révérence grossière au petit bonhomme. Bon, ça ne ressemblait pas à grand chose, car Page était à peu près hermétique à tout ce qui pouvait s'approcher de près ou de loin à des manières de demoiselle, mais tout de même, l'intention était là, et le fier héraut sembla perdre note de l'effort, car il adressa aux deux élèves un salut militaire avant d'enfourcher son destrier et de filer vers d'autres aventures. Page se retourna enfin vers l'aiglonne, soulagée que leur petite course se soit bien terminée. Elle n'attendait rien de particulier... Pas de remerciements ou quoi que ce soit. Elle avait aidé la bleue sans rien demander en échange, ayant à peine relevé que Fabula lui avait promis un service en retour. Elle appréciait un minimum sa camarade et avait trouvé normal de l'aider, voilà tout. L'irlandaise ne faisait pas partie de cette engeance calculatrice qui n'aurait aidé l'infortunée qu'avec l'assurance d'une contrepartie.

Pourtant, une fois de plus, même si Page ne s'attendait à rien de particulier, Fabula sapa en quelques mots toute la belle assurance de la rouquine. Mais comment faisait-elle ? La lionçonne dévisagea un bref instant sa co-disciple, hésitant un instant sur le sérieux de son explication. Mais non. C'était Fabula qui était devant elle. Fatalement, elle était sincère. Mais tout de même. Une indigestion de dragées surprises.


- Euh... Eh bien... J'espère qu'il s'en remettra. Si elles étaient toutes goût vomi, je peux comprendre.

Quoiqu'il était plus difficile de comprendre comment il aurait pu en ingurgiter autant à une telle saveur. Enfin au moins, c'était une pirouette qui permettait à Page de retrouver ses repères face aux sables mouvants fabuliens. Cette fille était vraiment trop étrange.

Une horloge, quelque part dans le château, se mit à résonner. Mince. C'était l'heure. Le couvre feu. Les deux élèves avaient trop traîné pour retrouver la lettre de l'aiglonne. Elles étaient à présent hors la loi, et toute personne assermentée qui les trouverait ainsi au beau milieu du couloir pourrait sans difficulté les gratifier d'un beau retrait de point. Ne manquait plus qu'il s'agisse d'un des McLane et la catastrophe serait complète. La lionçonne échangea un regard à peine inquiet avec l'aiglonne. Le couvre-feu, c'était une formalité. Par contre, il était hors de question qu'un quelconque serpent aie la joie de leur retirer des points. Les Rouge et Or en perdaient bien assez pour que Page ne s'amusât à en rajouter une couche, les Bleus et Bronze étaient bons derniers du classement et n'avaient donc pas besoin de l'aide de miss Aegis ; et puis surtout, l'orgueil de la rouquine ne se remettrait pas d'un affront Vert et Argent si stupidement gagné.


- Shit. Faut qu'on s'active.

D'autant plus que des voix arrivaient depuis la grande cage d'escalier. Et nombreuses qui plus était ! Plantant Fabula au milieu du couloir, la rouquine s'approcha un instant du palier pour voir ce qui se tramait et passa la tête par dessus la main courante, laissant son regard filer sur les étages inférieurs. La petite irlandaise rentra bien vite la tête et revint rapidement mais le plus silencieusement possible vers sa camarade.

- Fuck a duck, y a masses de fantômes qui sont en train de remonter vers nous... T'as vraiment besoin d'aller à la volière ? Ca peut pas attendre demain, cette histoire d'indigestion ?

Car si certains des éthérés du château les renverraient sans doute avec bienveillance vers leurs dortoirs respectifs sans en toucher mot aux directeurs de maison, d'autres par contre seraient moins prompts à laisser passer cette infraction au règlement. Et vu le nombre de silhouettes blanchâtres qui remontaient, il y en avait au moins de chaque espèce dans le tas... Page jeta un regard interrogateur vers sa comparse. Elle n'attendait qu'une indication pour qu'elles repartent vers les tours ou qu'elle l'aide à atteindre la volière sans encombre. Elle n'était pas Gryffondor pour rien. Et Fabula sentirait certainement que les deux opportunités s'offraient à elle à travers le regard que venait de lui lancer la rousse.

[HJ : j'ai déjà imaginé ce que pouvaient faire les fantômes dans les parages, mais tu as carte blanche si tu veux t'approprier l'évènement Wink ]
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptyMar 24 Aoû - 16:55:14

[HJ]Aoutch, reprise difficile. Fou Et en plus cette fois c’est moi qui ne fais pas trop avancer les choses, mais comme je ne voulais pas bloquer ce que tu avais prévu…[/HJ]

Fabula ne jeta pas un seul regard en direction du chevalier du Catogan lorsque celui-ci s’éloigna, sautant fougueusement de tableau en tableau après avoir fait se cabrer son poney dans un effet théâtral visiblement soigneusement étudié. Bon débarras. Il lui avait fait perdre un temps monstrueux en négociations, sans compter qu’elle était maintenant revenue en arrière, chercher une lettre qui lui causait pour l’instant davantage de soucis qu’elle n’allait certainement en résoudre. C’est donc pressée par le temps que Fabula choisit de ne faire aucune remarque sur la révérence maladroitement exécutée par Page, et coupa court à la conversation en répondant d’un simple haussement d’épaules à sa dernière remarque. Elles ne pouvaient parler de la même chose de toute façon, et continuer ainsi les politesses sur l’état de santé de son tuteur était inutile. Maintenant que Fabula avait récupéré sa lettre et sa tranquillité, gracieusement rendue par le chevalier du Catogan depuis son départ, il lui semblait évident que leurs chemins respectifs à elle et à Page allaient se séparer, chacune repartant bien gentiment de son côté et oubliant dès le lendemain cette mésaventure anodine dans laquelle seule le chevalier trouverait de quoi se vanter.

Ce fut à cet instant précis et avec cette personne précise que Fabula se retrouva, peut-être pour l’une des premières fois de sa vie, quelque part où elle n’aurait pas dû être. L’horloge marquant le couvre-feu venait de retentir, faisant vibrer l’atmosphère de ses coups graves et répétés qui s’étiraient chacun sur plusieurs secondes. Enfin un lourd silence retomba sur le couloir presque désert où se trouvaient seules deux jeunes sorcières. Fabula ne put s’empêcher de fixer Page, dont le visage lui paraissait peut-être légèrement contrarié mais pas inquiet pour deux noises. On reconnaissait tout de suite les habitués… Malgré tout elles devaient bien penser à la même chose.


- Shit. Faut qu’on s’active.
Moui, la même chose mais en d’autres termes, donc.
- « On » ? Attends, comment ça « on » ?

Elle devait faire allusion à elle et sa baguette, là ? Parce que Fabula avait profité de sa compagnie plus que de raison. En effet Page semblait déteindre sur les autres à la manière d’une tache d’encre s’étalant sur un parchemin immaculé, preuve en était avec Fabula qui venait d’enfreindre délibérément le règlement et risquait ainsi d’inaugurer une certaine petite fiche à son nom dans les tiroirs de Rusard. Et puis Page elle-même n’avait rien en particulier à gagner dans cette promenade illégale jusqu’à la volière, si ce n’était de confirmer cette fâcheuse tendance qu’elle avait d’aider ceux qui en avaient besoin sans pourtant autant qu’ils lui aient demandé la moindre chose. Que des gens avec si peu d’instinct de survie ne soient pas au bout de treize longues années en train de manger les Mimbulus Mimbletonia par la racine constituait un petit exploit.

Mais avant que Fabula n’ait pu faire sa bonne action du jour en renvoyant définitivement Page dans son dortoir pour son propre bien, celle-ci tourna la tête en direction de l’escalier et s'y élança d’un air alarmé. Comment Fabula ne les avait-elle pas remarqués plus tôt ? Des échos leur parvenaient des étages inférieurs, un brouhaha indistinct de ce qui semblait être des bribes de conversations. Alors là c’était la goutte de potion qui faisait déborder le chaudron. Ce qui ne devait être qu’un simple trajet anodin prenait une allure de Tournoi des Trois Sorciers. Fabula tritura nerveusement sa baguette entre ses mains jusqu’à ce que Page revienne et lui annonce :


- Fuck a duck, y a masses de fantômes qui sont en train de remonter vers nous... T'as vraiment besoin d'aller à la volière ? Ca peut pas attendre demain, cette histoire d'indigestion ?

Honnêtement, elle commençait à se poser la même question… même si ce que Page appelait « demain » équivalait plutôt à un « c’est plus la peine, c’est trop tard » en réalité. Plus la soirée avançait et plus Fabula avait l’impression de se débattre dans le vide, de faire des efforts sans être sûre de les voir récompensés, sans aucune certitude à laquelle se raccrocher que sa lettre aurait un quelconque effet sur son destinataire.
Pourtant il fallait espérer. Comme pour beaucoup d’autres choses ces derniers temps, il ne restait presque rien d’autre à faire que se raccrocher à cet infime sentiment, l’espoir. Espérer que tout s’arrange, ou à défaut, espérer que tout se passe bien. Et agir de façon à voir cet espoir se réaliser, à condition de ne pas non plus prendre des risques de le briser. Ce qui en définitive ne laissait pas une marge de manœuvre très large.
Mais il était difficile pour Fabula d’espérer quoi que ce soit alors qu’elle ne pouvait s’empêcher de penser que, lettre ou pas lettre, demain après-midi Jonathan serait à Londres, s’expliquer d’on-ne-savait quel délit au Ministère, et qu’elle prenait des risques inutilement. « Risque » et « inutile », deux mots qu'elle avait pourtant bannis de son univers.

Alors, comme d’habitude lorsqu’elle n’arrivait pas à prendre une décision par elle-même, Fabula se raccrocha à l’avis de Tobias. Elle devait s’en tenir à ce qu’ils s’étaient dits quelques heures plus tôt, quand il était venu la trouver pendant qu’elle finissait de déjeuner dans la Grande Salle en compagnie de quelques autres filles de Serdaigle. Ils avaient bavardé cinq minutes, et le Poufsouffle n’avait pas manqué de lui faire la remarque fatidique, celle qui empêcherait Fabula de se mordre la lèvre le lendemain matin en disant qu’elle avait oublié, et de lui soumettre ensuite toutes les bonnes raisons qu’il y avait de ne pas le regretter :
« Et tu lui envoies cette lettre aujourd’hui, ok ? ».

- T’as aucun cœur, tu sais ? Il est vraiment malade, il faut que je lui envoie cette lettre aujourd’hui.

Voyant alors l’air déterminé qui venait de s’afficher sur le visage de Page, Fabula renonça à la dissuader de l’accompagner. Un peu parce qu’elle avait l’impression que rien de ce qu’elle pourrait lui dire ne ferait changer d’avis la Gryffondor et qu’elle gâcherait sa précieuse salive pour rien, un peu aussi parce que, tout compte fait, elle n’avait plus tellement envie de se retrouver seule désormais. Ce n’était pas tant le fait que le couvre-feu soit dépassé qui la gênait : étrangement après que l’horloge ait sonné et une fois son premier élan de panique dépassé, Fabula n’éprouvait plus tellement de réticences à faire le voyage jusqu’à la volière dans l’illégalité la plus complète et la plus répréhensible. En fait l’illégalité n’était rien d’autre qu’une vaste étendue d’eau un peu trop fraiche pour qu’on ait envie d’y plonger tête la première, mais dont on finissait peu à peu par s’habituer à la température une fois à l’intérieur.

Une métaphore avec de la bouse de dragon aurait pu tout aussi bien, si ce n’est mieux, se prêter à la situation dans laquelle se trouvait Page et Fabula. Cependant l’intervention dans les parages de l’Amicale des Trépassés de Poudlard obligeait la Serdaigle à renoncer à ce rêve un peu fou qu’elle avait eu de poster sa lettre en deux temps trois mouvements pour ensuite retourner ni vue ni connue à son dortoir, et lui faisait ainsi apprécier à sa juste valeur la présence de Page de même que l’aide qu’elle se proposait de lui apporter.


- Et puis qu’est-ce qu’ils font ici ceux-là ? demanda-t-elle en jetant un coup d’œil assassin en direction des voix qui se rapprochaient de plus en plus. On peut se cacher plus loin et attendre qu’ils s’éloignent, sinon on trouvera bien un autre chemin…

On ne pourrait pas retenir ces idées comme les plus brillantes qu’elle ait jamais pu avoir, Fabula en était consciente, mais pour l’instant, peut-être était-ce encore dû à la mauvaise influence que Page avait sur elle, elle n’en voyait pas de meilleure et n’avait pas le temps d’y réfléchir. Et tout en s’adressant à Page, Fabula espérait intérieurement qu’elles ne rencontreraient pas en cours de route un translucide retardataire venu se joindre à cet inopportun rassemblement.
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MessageSujet: Re: Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98]   Draco dormiens nunquam titillandus, on le saura [PV] [97/98] EmptySam 18 Sep - 18:44:06

Aucun doute possible. Fabula était contrariée.
Page était loin de se douter de tout ce qui s'entrechoquait dans l'esprit de l'aiglonne, néanmoins, la moue de la demoiselle était éloquente. Et l'irlandaise n'avait pas souvent vu sa comparse dans un tel état. Fabula sembla hésiter un instant, et la troisième année décida de lui laisser le temps de la réflexion en silence, temps qu'elle mit à profit pour tendre l'oreille et guetter l'arrivée des spectres. Ils montaient bien, les bougres. Et vu la chance dont Page se savait investie, elle était persuadée que leurs éthérés visiteurs se feraient une joie de choisir leur couloir pour la suite de leurs déambulations, il ne fallait pas se leurrer. La rouquine poussa un soupir résigné et reporta son regard vers la Bleue et Bronze, impatiente que celle-ci se décide.


- T’as aucun cœur, tu sais ? Il est vraiment malade, il faut que je lui envoie cette lettre aujourd’hui.

Bon, ben ça, c'était fait. Il fallait donc qu'elles y aillent. Et Page n'imaginait pas un seul instant laisser Fabula dans la mouise. Pas une seule seconde elle ne s'imagina que l'aiglonne voudrait peut-être se débrouiller seule. Non, dans l'esprit de la lionçonne, Fabula faisait partie de cette catégorie d'élèves discrets, travailleurs, sérieux, bons en classe, mais alors tout à fait inaptes lorsqu'il s'agissait de faire des trucs interdits. Et vu qu'en la matière, elle ne se débrouillait pas trop mal... il était de son devoir de l'aider. Ca tombait sous le sens.

Leur problème présent étant que, pour rallier la volière, il fallait aller au bout de leur couloir pour atteindre les achelles d'accès. Et que pendant ce temps, un embouteillage de fantômes venait dans leur direction. Trop short pour taper un sprint, c'était certain. Fabula proposa un plan, et Page la regarda avec des yeux ronds. Un autre chemin ? Genre un passage secret qu'elle aurait découvert en fouinant à la bibliothèque ? Ou un truc super acrobatique demandant de passer par les extérieurs ? Non, impossible, on parlait de Fabula, là.
Page soupesa la proposition de l'aiglonne tout en observant rapidement le couloir. Se planquer oui, ça restait la meilleure solution dans leur situation. La troisième année avait bien songé un instant à tenter le tout pour le tout et courir vers la volière en espérant que le bruit de cavalcade n'attirerait pas les ectoplasmes dans leur direction, mais c'était vraiment trop risqué. Il fallait donc trouver une cachette. Et, un malheur ne venant jamais seul, les deux filles ne se trouvaient pas dans le meilleur couloir pour cela. Autant à rez-de-chaussée, ou dans certaines tours, les couloirs étaient plein de recoins et d'alcôves sombres, d'armures et de piliers tarabiscotés derrière lesquels se faire discret, là, ce n'était pas vraiment le cas. Le mur n'était pas lisse, mais aucune grosse tenture à l'horizon, aucune saillie suffisamment profonde et sombre pour accueillir les fugitives... Restaient les portes.

Attrapant Fabula par la main sans lui demander son avis, Page s'élança en direction de la première, essayant de faire le moins de bruit possible en atténuant le choc de ses pas sur le dallage. Et dans leur dos, les voix se rapprochaient...


- ... un cas de force majeure !
- Certes, cette réunion est diablement importante...
- Nous devons prendre position !

Aïe, mauvaise nouvelle. Si les fillettes commençaient à comprendre ce qui se disait, c'était que les fantômes se rapprochaient bien trop. Première porte fermée. Damned.
Le coeur battant à cent à l'heure, Page tira l'aiglonne à sa suite vers la porte suivante. Ouf, cette fois c'était la... un placard !? A balais. Et qui refoulait l'urine de chat. Pas de doute possible, c'était le domaine de Rusard. Tant pis, elles n'avaient pas le choix. Sans ménagement, la rouquine poussa Fabula à l'intérieur et se précipita à sa suite, comprimant sa comparse dans l'étroit réduit, et apercevant du coin de l'oeil la lueur caractéristique des spectres qui tournait l'angle du couloir.

- Fiouuu. Juste à temps, murmura la gosse.

Etouffées, les voix des fantômes leur parvenaient, se rapprochant de plus en plus. Un chance que le placard ait été juste là, sans quoi les deux élèves se seraient retrouvées à découvert au milieu du couloir à l'arrivée des trépassés.



[HJ : comme précédemment, tu peux improviser avec ces éléments ou attendre que je t'offre la suite, as you wish I love you]
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