[J'aime beaucoup ce que tu écris, bonne lecture!]

Étrange nuit que voilà, un voile de couleur orangée, une couleur chaude pour cette période de l'année régnait sur l'Extérieur du Château de Poudlard et dans ce lieu reculer dans la Grande-Bretagne. Peu de nuages, et pourtant le soleil et ses derniers rayons étaient depuis longtemps éteint, mais persistait cette lumière particulière comme si la Lune désirait faire compétition à sa rivale qui régnait sur le Jour. Le jour était tombé, mais la luminosité persistait. Le paysage n'en était que plus beau, cette lueur frappant contre la fine couche de neige qui recouvrait le Parc et les arbres, faussant compagnie à l'eau qui s'était transformée en glace en cette belle fin de Décembre.

On pourait presque croire que Drago ne faisait qu'un avec la Foret tant il s'y retrouvait souvent ces derniers temps. Il lui semblait être au-delà des limites, loin de tout ce brouhaha typique de cette période de l'année et de l'euphorie provoquée par le Grand Bal de Noël. Pour cette occasion toute spéciale, il n'y avait pratiquement pas de gens qui était retourné dans leur domaine pour la période des Fêtes et Drago n'avait pas eu le droit à la sérénitude et la quiété du silence dans lequel l'absence d'élèves plongeait le Château. Malheur et damnation, le concept du Bal, qui consistait à un pur inconnu comme cavalier ou cavalière, semblait avoir intrigué et attaqué la curiosité de ces curieux qui se bousculaient en rumeurs et en secrets, énonçant et voulant à tout prix savoir avec qui il passerait la soirée. Lui s'en moquait éperdument, peu importe avec qui il atterrirait, le Préfet en ferait comme bon lui semble, en espérant que cette cavalière eut le bon sens de ne pas lui forcer la main. Dans ce cas, ce pourrait devenir légendaire, mais pas pour les bonnes raisons.

Il avait décidé de quitter l'agitation de Poudlard pour un peu de quiétude dans le Parc. Pourtant, les élèves s'agglutinaient, jouant avec des boules de neiges, discutant d'une voix forte, criant, chantant et riant, exaspérant le Préfet de Serpentard. Lui qui désirait quitter cet énervement qui lui irritait les sens et qui le rendait davantage de mauvaise humeur, car il ne supportait pas cet élan de joie, de partage, de confiance, de sourire. C'était contagieux, même la Salle Commune commençait à en ressentir les premiers effets. Drago ne voulait pas, ne désirait pas être coincer entre deux Serpentards qui parleraient de leurs robes du Bal, ni même entre deux autres qui riaient en songeant de se retrouver affublé et aux bras d'un Poufsouffle ou d'une Gryffondor. Il n'en avait rien à faire, lui, alors pourquoi s'attarder en suppositions? L'Humain, stupide et paresseuse créature, pourquoi se questionner quand la réponse est innatteignable?

Vêtu d'un long manteau noir, d'un pantalon noir et une écharpe verte, serpentant tout autour de son coup, il se plaisait dans la délicate brise que la nuit apportait. Pourtant, on se serait cru dans le coucher de soleil, mais il n'en accorda pas plus longtemps attention. Le soleil, ou encore la Lune dans le cas présent, il y a longtemps qu'il n'y portait plus ou ne daignait plus lui accorder une traître seconde. Tout était tellement pareil, tout était tellement semblable à Poudlard. Il semblait au blond que les jours étaient du pareil au même, sans même se soucier du détail de la routine, il semblait au jeune homme revivre et ressasser chaque fois le même jour, comme si le temps était arrêté. Il en avait horreur, précisément, perdre son temps l'exaspérait. D'ailleurs, en ce moment tout semblait l'exaspérer, mais Drago n'était pas négatif, pas précisément, mais les évènements se suivaient et donnaient l'impression autant à lui qu'aux autres qu'il broyait du noir. Erreur, il avait trop à gagner de la vie pour broyer du noir.

Ses pas le conduisirent près de la Foret Interdite, là où les voix se taisaient, là où les cris se perdaient, là où on entendait plus que le crissement des feuilles, que la neige qu'on écrasait sous nos pieds, que les créatures qui y vivaient dans un silence que Drago semblait envier. Le silence, l'Humain comprendrait-il un jour qu'il s'agissait de la plus précieuse chose qu'on pouvait entendre, que le bruit dérangeait l'esprit plus que de coutume?

Il remarqua que, près du premier front des arbres qui bordaient la Foret, une jeune fille qui détonnait par la blondeur de sa chevelure ainsi que son manteau d'un rouge écarlate, un rouge rappelant la couleur de ce liquide qui voyageait à travers chacun de nous, insufflant la vie à chaque Être, plus précisément dans le cas précis des Hommes, des Femmes, ce sang, précieux liquide grenat. Qu'attendait-elle ainsi accoter tout contre le tronc du plus imposant arbre? Elle semblait attendre ou tout du moins penser, car son regard se voilait, perdu dans son esprit. Quittait-elle la Foret, ou tentait-elle d'y pénétrer? Aucun pas ne revenait vers l'endroit où elle reposait, alors qu'attendait-elle pour pénétrer la Foret. À rester ainsi, sans doute se ferait-elle voir par un professeur ou un Préfet, autre que lui, qui ferait une ronde?

Quelque chose vous maintient-il en place, mademoiselle?

[hj: Bon voilà voilà, désolé pour l'attente xD]

La brise tendait plus glaciale qu'il y a quelques instants, du moins cela apparaissait ainsi au jeune Préfet de troisième année. D'ailleurs, à voir les gestes pour tenter de parer le froid de sa compagne était plutôt facilement définissable à sa tentative de narguer ce vent froid qui se levait à l'orée de la Foret Interdite. Lui, eh bien il ne sentait uniquement avec délice le vent dans sa chevelure mi-blonde qui lui caressait le front sous le mouvement des coups de vent. Bien entendu, c'était probablement le pire endroit pour sentir cette spécifique manifestation des pouvoirs de la Nature, car d'ici les arbres ne bloquaient rien, puisque les deux Serpents n'avaient pas totalement pénétré la Foret. Depuis leur rencontre, ils n'avaient pas bouger, sinon que très peu.

Drago remarqua les oreilles légèrement rougies de la petite Vert et Argent. Il ne croyait pas que la morsure du froid était si importante, car lui même n'en était même pas indisposé. Bien entendu, avec le temps, il aurait peut-être du commencer à comprendre que le froid ne l'atteignait pas avec autant de facilité que la moyenne des gens, mais il s'en voyait presque toujours surpris. Drago croisa également le regard de la petite qui le fixait sans intensité, mais fixement. D'ailleurs, c'est avec ce contact visuel qu'elle décida de faire un pas vers l'arrière, s'insinuant dans cette peur qui, pourtant, elle venait de partager avec le Préfet de Serpentard. Sans doute l'instinct de se protéger de la morsure du froid était une raison de ce revirement de situation, mais qu'importe, elle faisait 1-0 sur sa peur.

Il demeura sur place, attendant de voir si Cyanur évoluerait encore vers la Foret Interdite, mais son geste suivant fut de porter ses bras contre elle, tentant vainement de conserver sa chaleur. Cette fois, il préféra s'approcher puis, avec ses mains fines et blanches, Drago dénoua son écharpe aux couleurs de sa Maison, puis s'approchant jusqu'à une distance respectueuse de la jeune fille, il encercla ce serpent de tissu imbibé de la chaleur corporelle du cou du Rusé puis, avec un sourire en coin, il s'adressa à la première année.

Tiens, tu as peut-être l'air légèrement d'une fanatique de cette fête moldue qu'est Noël, mais bon, ça te permettra peut-être de te réchauffer un peu...

Ce vêtement en moins ne le dérangeait pas outre mesure, Drago se tourna puis fit quelques pas en direction profondeur de la Foret, tout en faisant signe à la petite de le suivre. Dans son évolution d'une dizaine de pas, il releva le col de son manteau, cachant cette peau d'albâtre derrière une barrière de tissu. C'est à ce moment que Cyanur décida de lui poser une question. La question était à la fois si simple et si complexe? Que craignait-il, justement? Bien entendu, la première chose qui lui venait à l'esprit était la peur de l'échec, mais il désirait la vaincre, donc la dernière chose à faire était de la faire surgir du néant dans lequel Drago la noyait. Après quelques secondes de réflexion, le jeune homme répondit.

En effet, ce n'est pas une peur comme celle-là qui m'indispose, au contraire, ce que je pourrais dire que je crains, eh bien c'est la peur en elle-même...

Il laissa ses paroles en suspens et sentant qu'il n'était pas très clair, il continua sur sa lancée.

La peur, à mon sens, est quelque chose qui s'obstine à refuser de te laisser avancer, de progresser. Être freiner à cause d'une chose aussi futile qu'une crainte est tout simplement insupportable à mon idée. J'ai l'ambition grande, et le temps n'est pas glacé, il va et viens. Si la peur t'étouffe au point que le temps te manque pour arriver à faire ce que le Destin a à t'offrir, je crois que l'existence n'a pas été vécu à pleine capacité.

Il adressa aux arbres, ou même à la Foret, ou encore à la Lune qui commençait à s'éclipser dans le haut, chose qu'on ne voyait plus une fois pénétré dans la Foret Interdite. C'était en effet quelque chose qui allait contre ce que Drago croyait, craindre, il fallait vaincre cette «faiblesse» pour en ressortir plus fort, plus puissant, meilleur. Bien entendu, à toute chose son temps, et une peur ne se vainc pas avec tant de facilité. Lui même étant au prise avec la peur de l'échec, il était loin d'en avoir terminer. C'était même un pas en avant d'être conscient des portes que cela ferme, que de craindre ne pas être à la hauteur de soi-même...

Puisqu'on a déjà fait quelques pas ensemble, pourquoi ne pas continuer? Pour répondre à l'autre question, eh bien que la glorification de l'«Interdit» est en partie dû au fait qu'on ne connait pas tous, et même seulement une partie restreinte je crois, des secrets de l'endroit. On dit qu'il y a des loups-garou, des manticores et des Centaures, ce serait fort plausible, mais je me risque à dire que cela n'est qu'une infime partie des créatures qui habite cette Foret.

Ho là, peut-être que Cyanur était directe, mais il fallait quand même remarquer que la réponse de Drago se faisait tout sauf rassurante, mais il n'avait jamais médit, et il ne commencerait pas aujourd'hui. Bon d'accord, si on s'appelle autrement que Drago Malefoy, on peut toujours emballer la vérité de quelques jolis mots, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui. Si Cyanur voulait bien le suivre, eh bien leur escapade commençait plutôt bien, le franc parler de la jeune fille l'amusait bien, il ne se rappelait plus qu'un de ce genre. À Serpentard, puisqu'on est «intelligent», on se croit capable de tourner autour du pot avec de belles paroles, mais ce n'est pas toujours le cas. Comment ça, c'est mon cas?